Quantcast
Channel: ICONOGRAPHIE CHRÉTIENNE
Viewing all 1066 articles
Browse latest View live

Saint ONUPHRE (ONOPHRIUS) d'ÉGYPTE l'Anachorète

$
0
0

Saint Onuphre

Anachorète en Égypte ( 400)

ou Humphrey. 

Le comte Paphnuce visitait les moines d'Égypte. Un jour, dans le désert proche de Thèbes, il aperçoit comme une forme à peine humaine. S'approchant, il se rend compte que cette forme est un ermite vêtu de sa seule chevelure et de sa barbe. Tout d'abord effrayé, celui-ci est mis en confiance et consent à narrer sa vie. Il lui conte ainsi comment, après avoir vécu avec de nombreux frères, il s'est senti appelé à vivre, en solitude, la pauvreté absolue. Au cours de soixante-dix années de vie solitaire et dépouillée de tout, ses vêtements sont tombés en poussière progressivement. Il ne les a pas remplacés: "N'est-on pas nu devant le Seigneur, seul témoin de mon existence." Quant à la nourriture, il la reçoit entièrement de la sollicitude du Seigneur qui lui fournit dattes et eau douce. Au lendemain de ce récit, Onuphre qui a rempli sa vie et transmis son testament spirituel, remet son âme à son Maître. Paphnuce l'ensevelit et aussitôt la grotte qui abritait l'ermite, s'écroule tandis que le palmier qui le nourrissait se flétrit. Onuphre, patron des tisserands, fut grandement vénéré au Moyen Âge tant en Orient qu'en Occident.



En Thébaïde, vers 400, saint Onuphre, anachorète, qui mena pendant soixante ans une vie sainte dans une vaste solitude.


Martyrologe romain






Le 25 juin


Vers la fin du IVe siècle, Saint Paphnuce1, qui vivait dans un monastère en Egypte, reçut l'inspiration de s'enfoncer dans le désert profond, afin d'y trouver des hommes de Dieu et de recevoir leur bénédiction. Après quatre jours de marche, ses provisions étant épuisées, il tomba d'inanition. Mais un Ange vint le réconforter et le conduisit pendant quatorze jours, sans prendre de nourriture, jusqu'à un homme à l'apparence redoutable : Il était nu et couvert de poil, comme un animal, ne portant autour des reins qu'un pagne fait de branches d'arbres. Il avait l'apparence d'un cadavre, tant sa chair était exténuée par l'ascèse, et ses cheveux, blancs comme la neige, tombaient jusqu'à terre. Il interpella par son nom Paphnuce qui s'était caché, et ayant échangé un saint baiser, il lui raconta l'histoire de sa vie. Il lui relata qu'il était fils du roi de Perse et qu'après sa naissance, obtenue après de longues années de prières, son père avait reçu la révélation de le baptiser sous le nom d'Onuphre et de le conduire aussitôt après dans un monastère d'Egypte, pour le consacrer au service de Dieu. En chemin, une biche l'allaitait, et elle continua de le nourrir de son lait au monastère, jusqu'à l'âge de trois ans. Dans cette communauté exemplaire, l'enfant grandit dans la crainte de Dieu et l'amour de tous ses commandements. Comme il entendait sans cesse vanter les anachorètes, émules du Prophète Elie et de Saint Jean Baptiste, qui vivent dans le désert pour Dieu seul, tendus tout entiers vers les biens à venir, et sans aucune consolation humaine, il fut saisi d'un désir insatiable de les imiter. Il quitta finalement de nuit le monastère, et sur la route, son Ange Gardien lui apparut, au sein d'une lumière resplendissante, et lui promit de l'assister jusqu'à la fin de ses jours. Il le guida jusqu'à une grotte où vivait un vieil anachorète d'origine juive, Hermias, qui l'instruisit pendant quelques jours sur le mode de vie des ermites, puis le conduisit jusqu'au lieu de son combat, près d'un palmier et d'une source claire. Par la suite, il lui rendait visite une fois par an, jusqu'à son bienheureux repos.


Saint Onuphre mena en ce lieu, pendant soixante-dix ans, un combat sans répit contre la nature, la faiblesse de la chair et les démons. Il endurait la chaleur torride, le froid de la nuit et de l'hiver, la faim, les maladies, pour obtenir les biens promis par Dieu à ceux qui l'aiment; mais l'assistance divine ne lui fit jamais défaut, chaque fois que cela lui était nécessaire. Quand ses vêtements furent tombés en lambeaux, le Seigneur lui fit pousser sur tout le corps un poil abondant qui le protégeait des rigueurs du climat, et chaque jour un Ange venait lui apporter un pain en nourriture. A la question de Paphnuce sur la Sainte Communion, le vieillard répondit que chaque dimanche un Ange de Dieu venait apporter à tous les anachorètes la Sainte Communion qui les remplissait de consolation spirituelle et d'énergie pour poursuivre leurs combats. « Ayant abandonné tout souci de ce monde pour se confier en Dieu seul, nous ne sentons, lui dit-il, ni faim, ni soif, ni autre affliction. Et lorsque l'un d'entre nous désire avec nostalgie revoir les hommes, les Anges le transportent en vision au Paradis, où il se voit si pénétré de lumière divine, qu'il en oublie tous ses labeurs et ses peines, et c'est avec une ardeur accrue qu'il reprend son ascèse. »


Onuphre conduisit ensuite son hôte jusqu'à sa hutte, où ils continuèrent leur entretien jusqu'au soir. Paphnuce vit alors dans la cellule un pain que Dieu avait envoyé pour eux, et après s'être rassasiés, ils passèrent toute la nuit en prière. Au matin, Onuphre révéla à son hôte que Dieu l'avait envoyé pour se charger de sa sépulture, car le temps était venu pour lui de gagner sa patrie céleste. Et il donna à Paphnuce l'ordre de retoumer vers les hommes pour leur enseigner le mode de vie des ermites, afin qu'ils puissent les imiter, chacun selon ses forces. Après avoir prié, il s'étendit à terre, son visage resplendit d'une lumière qui n'était pas de ce monde et un parfum remplit l'endroit. Puis des coups de tonnerre retentirent et le ciel s'ouvrit pour faire place à l'Armée Angélique tout entière qui venait recevoir son âme. Au milieu de ce concert de fête, la voix du Christ se fin entendre, invitant l'âme de son serviteur à gagner la béatitude. Comme Paphnuce versait des larmes abondantes sur le corps du Saint Ascète, en se demandant comment ouvrir une tombe dans le sol desséché, deux lions apparurent et creusèrent pour lui une fosse, dans laquelle il déposa le corps.


Sur le chemin du retour, il rencontra quatre vieillards qui demeuraient dans une grotte depuis soixante ans, et plus loin, dans un endroit paradisiaque, quatre autres jeunes ascètes. Nobles d'Oxyrynque, ils avaient renoncé aux études profanes pour apprendre, dans la solitude, la vraie sagesse. Ils vivaient séparés pendant cinq jours, et se retrouvaient le dimanche, pour recevoir la communion d'un Ange. Malgré son désir de rester avec eux, Paphnuce dut reprendre sa marche, et finalement il parvint en Egypte, où il témoigna qu'en vérité des hommes de chair peuvent mener en ce monde une vie semblable à celle des Anges. Il passa le reste de ses jours de manière agréable à Dieu, et s'endormit en paix pour rejoindre le séjour des justes.


1). Il faut peut-être l'identifier avec St Paphnuce Céphalas, (cf. 25 fév.).






St Paphnuce, qui a mené une vie Ascétique dans le désert de Thébaïde en Egypte, nous a laissé un récit de St Onuphre le Grand et la vie des autres ermites au quatrième siècle : Timothée l'habitant du désert, abba André, Charalampus, Théophile, et autres.

       Il a eu lieu à St Paphnuce d'aller dans le désert intérieur pour voir si il y avait un Moine qui a travaillé pour le Seigneur plus que lui. Il a pris un peu de pain et de l'eau et est allé dans la partie la plus éloignée du désert. Après quatre jours, il a atteint une grotte et y trouva le corps d'un aîné qui était mort depuis plusieurs années. Après avoir enterré l'Ermite, St Paphnuce ensuite plus loin. Après plusieurs jours, il a trouvé une autre grotte, et des marques dans le sable, il se rendit compte que la grotte était habitée. Au coucher du soleil, il vit un troupeau de buffles et marche parmi eux un homme. Cet homme était nu, mais a été couvert avec les cheveux longs comme des vêtements. Ce fut Abba Timothy le Desert-Dweller.

        Voyant un homme camarade, Abba Timothée pensait qu'il voyait une apparition, et il a commencé à prier. St Paphnuce est finalement convaincu que l'ermite qu'il était en fait un Homme vivant et un Chrétien. Abba Timothée a préparé la nourriture et de l'eau pour lui. Il a raconté qu'il avait vécu dans le désert pendant 30 ans, et que St Paphnuce était le premier homme qu'il avait vu. Dans sa jeunesse, Timothée avait vécu dans un monastère cénobitique, mais il voulait vivre seul. Abba Timothy quitté son monastère et est allé vivre à proximité d'une ville, se soutenir par le travail de ses propres mains (il était tisserand). Une fois, une femme vint à lui avec un ordre et il est tombé dans le péché avec elle. Après être venu à ses sens, le moine tombé allé loin dans le désert, où il a supporté patiemment la tribulation et la maladie. Quand il était sur le point de mourir de faim, il a reçu la guérison d'une manière miraculeuse.

       A partir de ce moment Abba Timothy avait vécu paisiblement dans une solitude complète, manger dates des arbres, et étancher sa soif avec de l'eau d'une source. St Paphnuce priait l'Ancien qu'il pourrait rester avec lui dans le désert. Mais il a dit qu'il serait incapable de supporter les tentations démoniaques qui assaillent habitants du désert. Au lieu de cela, il lui a fourni avec des dates et de l'eau, et le bénit à aller sur son chemin.

         Après avoir reposé dans un monastère du désert, St Paphnuce entreprit un second voyage dans le désert le plus profond, dans l'espoir de trouver un autre ascète saint qui profiterait son âme. Il a dix-sept jours, jusqu'à son approvisionnement en pain et de l'eau a été épuisé. St Paphnuce effondré deux fois de la faiblesse, et un ange lui renforcé.

        Le dix-septième jour de St Paphnuce atteint un endroit vallonné et se mit à se reposer. Là, il aperçut un homme approchant de lui, qui était couvert de la tête aux pieds avec des cheveux blancs et ceint ses reins avec des feuilles de plantes du désert. La vue de l'Ancien peur Abba Paphnuce, et il se leva et prit la fuite sur la colline. The Elder assis au pied de la colline. Levant la tête, il vit St Paphnuce, et l'a appelé à descendre. Ce fut le grand désert-Dweller, Abba Onuphrius. À la demande de St Paphnuce, lui dit-il de lui-même.

       St Onuphrius avait vécu dans un isolement complet dans les régions sauvages du désert depuis soixante ans. Dans sa jeunesse, il avait été élevé au monastère Eratus près de la ville d'Hermopolis. Ayant appris par les saints Pères sur les difficultés et la vie élevé des habitants du désert, à qui le Seigneur a envoyé de l'aide à travers ses anges, St Onuphre aspirait à imiter leurs exploits. Il a quitté secrètement le monastère une nuit et a vu un rayon de lumière brillante devant lui. St Onuphrius a eu peur et a décidé de revenir en arrière, mais la voix de son ange gardien lui a dit d'aller dans le désert pour servir le Seigneur.

       Après une marche de six ou sept miles, il a vu une grotte. A ce moment, le rayon de lumière a disparu. Dans la grotte était un vieil homme. St Onuphre est resté avec lui pour apprendre de sa manière de vivre et sa lutte avec les tentations démoniaques. Lorsque l'aîné était convaincu que St Onuphrius avait été quelque peu éclairé, il a ensuite conduit à une autre grotte et le laissa seul à lutter pour le Seigneur. The Elder lui a rendu visite une fois par an, jusqu'à ce qu'il tombe endormi dans le Seigneur.

        À la demande de St Paphnuce, Abba Onuphrius lui a dit de ses travaux et les prouesses ascétiques, et de la façon dont le Seigneur avait pris soin de lui. Près de la grotte où il vivait était un arbre de palmiers-dattiers et une source d'eau pure sortit. Douze différentes branches de palmier ont porté leurs fruits chaque mois de suite, et ainsi le moine enduré ni la faim ni soif. L'ombre du palmier lui à l'abri de la chaleur de midi. Un ange a la Sainte Communion à la saint chaque samedi et dimanche, et pour les autres habitants du désert ainsi.

       Les moines ont conversé jusqu'au soir, où Abba Paphnuce remarqué une miche de pain blanc se trouvant entre eux, et aussi un vase plein d'eau. Après avoir mangé, il aînés ont passé la nuit dans la prière. Après le chant des hymnes du matin, St Paphnuce vit que le visage de la vénérable Onuphrius était devenu transformé, et qui lui faisait peur. St Onuphre dit: «Dieu, qui est miséricordieux à tous, vous a envoyé à moi pour que vous pourriez enterrer mon corps. Aujourd'hui, je vais terminer mon cours terrestre et départ pour mon Christ, pour vivre éternellement dans le repos éternel. "St Onuphre alors demandé Abba Paphnuce lui rappeler à tous les frères, et à tous les chrétiens.

        St Paphnuce voulu y rester après la mort de Abba Onuphrius. Toutefois, le saint ascète lui a dit qu'il n'y avait pas la volonté de Dieu pour lui de rester là, il était de retour à son monastère la place et dire à tout le monde la vie vertueux des habitants du désert. Ayant ensuite béni Abba Paphnuce et lui dire adieu, St Onuphre pria avec des larmes et des soupirs, et puis il se coucha sur la terre, en poussant ses derniers mots, "entre tes mains, mon Dieu, je remets mon esprit», et il est mort.

       St Paphnuce pleura et a arraché une partie de son vêtement, et avec elle couvrait le corps du grand ascète. Il la plaça dans la crevasse d'un gros rocher, qui était creux comme une tombe, et couvert au-dessus avec une multitude de petites pierres. Puis il se mit à prier pour que le Seigneur lui permettre de rester à cet endroit jusqu'à la fin de sa vie. Soudain, la grotte est tombé, le palmier desséché, et la source d'eau asséché. Réalisant qu'il n'a pas été donné une bénédiction pour rester, St Paphnuce fixé sur son voyage de retour.

        Après quatre jours Abba Paphnuce atteint une grotte, où il a rencontré un ascète, qui avait vécu dans le désert depuis plus de 60 ans. Sauf pour les deux autres aînés, avec qui il a travaillé, ce moine avait vu personne pendant tout ce temps. Chaque semaine, ces trois était allé sur leurs chemins solitaires dans le désert, et le samedi et le dimanche, ils sont réunis pour la psalmodie, et mangé le pain qui un ange leur a apporté. Comme il était un samedi, ils étaient rassemblés. Après avoir mangé le pain fourni par l'ange, ils ont passé toute la nuit en prière. Comme il sortait, St Paphnuce demandé les noms des anciens, mais ils ont dit, "Dieu, qui sait tout, connaît aussi nos noms. Ne nous oubliez pas, que nous pouvons voir un autre dans les habitations céleste de Dieu. "

        Poursuivant son chemin, St Paphnuce tomba sur une oasis qui l'a impressionné par sa beauté et l'abondance des arbres fruitiers. Quatre jeunes qui habitent ce lieu lui venaient du désert. Les jeunes ont dit Abba Paphnuce que dans leur enfance, ils ont vécu dans la ville de Oxyrhynque (Haute-Thébaïde) et ils avaient étudié ensemble. Ils avaient brûlé avec le désir de consacrer leur vie à Dieu. Faire des plans pour aller dans le désert, les jeunes hommes ont quitté la ville et après le voyage de plusieurs jours, ils ont atteint cet endroit.

       Un homme rayonnant de la gloire céleste à leur rencontre et les a amenés à un aîné de désert. "Nous avons vécu ici depuis six ans déjà," dit les jeunes. «Notre aîné habitait ici un an et puis il est mort. Maintenant, nous vivons ici seul, nous mangeons du fruit des arbres, et nous avons de l'eau d'une source. "Les jeunes lui ont donné leurs noms, ils étaient saints Jean, André, Heraklemon et Théophile (2 décembre).

        Les jeunes ont lutté séparément toute la semaine longue, mais le samedi et le dimanche, ils se sont réunis à l'oasis et offrirent la prière commune. Sur ces jours, un ange apparaît et leur communion avec les Saints Mystères. Cette fois, cependant, pour l'amour de Abba Paphnuce, ils ne va pas dans le désert, mais il a passé toute la semaine ensemble à la prière. D'après les samedi et dimanche St Paphnuce avec les jeunes a été accordée à recevoir les saints mystères de la main de l'ange et d'entendre ces paroles: «Recevez l'Impérissable alimentaire, le bonheur éternel et la vie éternelle, le Corps et le Sang du Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu. "

         St Paphnuce osa demander à l'ange l'autorisation de rester dans le désert à la fin de ses jours. L'ange lui répondit que Dieu avait décrété un autre chemin pour lui. Il devait retourner en Egypte et dire aux chrétiens de la vie des habitants du désert.

         Ayant fait ses adieux aux jeunes, St Paphnuce atteint le bord du désert après un voyage de trois jours. Ici, il a trouvé un petit ermitage, et les frères le reçut avec amour. Abba Paphnuce tout ce qu'il avait appris sur les saints Pères qu'il avait rencontrées dans le désert liée. Les frères ont écrit un compte rendu détaillé de ce que dit saint Paphnuce, et déposés dans l'église, où tous ceux qui voulaient le faire pourrait lire. St Paphnuce rendit grâces à Dieu, qui lui avait accordé en apprendre davantage sur la vie exaltée de les ermites de la Thébaïde, et il est retourné à son propre monastère.




Onuphrius of Egypt, Hemit (RM)

(also known as Humphrey, Onofrio)

Died c. 400. When Abbot Saint Paphnutius was trying to discern whether the eremitical life was for him, he met Onuphrius, who had been a hermit for 70 years in the Thebaid of Egypt. Onuphrius told him that he had been a monk in an austere monastery of 100 monks near Thebes but, having felt called to imitate Saint John the Baptist, had left to follow the eremitical life. He related that he had struggled for many years against grievous temptations, but by perseverance overcame them. Paphnutius was amazed when food miraculously appeared for their evening meal.


The abbot spent the night with the hermit. The next morning Onuphrius told Paphnutius that the Lord had told him he, Onuphrius, was to die and Paphnutius had been sent by the Lord to bury him. Onuphrius did die, Paphnutius buried him in a hole in the mountainside, and the site immediately disappeared, as if to tell the abbot that he was not to remain there. The story was put into writing by one of his monks and was already popular in the sixth century. During the Middle Ages he was very popular in both the East and the West. (Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Husenbeth).

In art, Onuphrius is an old hermit dressed only in long hair and a loincloth of leaves. Sometimes he may be shown (1) as an angel brings him the Eucharist or bread; (2) with a crown at his feet; or (4) being buried by two lions (this is a confusion with the story of Saint Paul the Hermit told in Saint Jerome's The Life of Antony). There are several images available on the Internet:


Onuphrius is the patron of weavers, probably because "he was dressed only in his own abundant hair and a loin-cloth of leaves," and of a Sienese confraternity (Roeder).




Battistello Caracciolo, Saint Onophrius,
1625, 180 X 116, Galleria Nazionale d'Arte Antica, Rome


June 12


St. Onuphrius, Hermit


HE lived some time in an austere monastery of one hundred monks, near Thebes in Egypt. A desire of imitating the solitude of St. John Baptist moved him to seek a retreat in the most solitary wilderness of that country. He for some years struggled with grievous temptations; but by perseverance overcame them, and by the exercises of holy solitude prepared his soul for the closest communications with God, in which he found the repose of his heart, the comfort of his earthly pilgrimage, and a kind of anticipation of the eternal enjoyment of heaven. He spent in this retirement sixty years, unknown to the world; but by his prayers never ceased to implore the divine mercy in its behalf, and for the protection of the church under the persecutions of the two Arian emperors, Constantius and Valens. A date-tree and a palm-tree which grew near his cell furnished him with food. He died on the 12th of June. See his life by one Paphnutius in Rosweide, p. 99, and Janning’s Collections and Notes, t. 2. Jun. p. 519.


Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume VI: June. The Lives of the Saints.  1866.





Saint Onuphrius, fresque, église Yilanli, Xie siècle, Cappadoce


Very Reverend Ihor Kutashkutash@unicorne.org



"I mostly feed and quench my thirst on the sweet words of God":

Venerable Onuphrius the Great


The vision of the Venerable Onuphrius, a tall slender man with a long white beard flowing to the ground before him, has been an inspiration for Eastern Christians for hundreds of years.  Tomorrow it shall be ten years since the dedication in the Museum of Civilization in Ottawa of a Ukrainian Catholic Church brought over intact from where it had been built by pioneers in the district of Smokey Lake, Alberta.  It is the Church of St. Onuphrius.  A statue of this Saint is found in a little shrine beneath the steps leading to the mighty St. George’s Cathedral in Lviv.  For several decadesOrthodox seminarians in Poland have begun their spiritual training in the monastery of St. Onuphrius in Jablechna.  It is said that he himself chose the place for it, appearing nearly four hundred years ago to fishermen and leaving them an Icon of himself on the banks of the river Buh. 


The story of this remarkable Saint is shrouded in mystery for he was one of the Desert Fathers who made such an impression on Eastern spirituality in the third and fourth centuries, around the time that Christianity was emerging as the dominant faith of the Roman Empire.  At that time many folks joined the Church with little understanding and still less intent to live according to the teachings of Our Lord Jesus as proclaimed in the Gospels and especially in the Beatitudes.  At this time many Christians were inspired to go out into the desert and live in prayer under the providence of God alone in this harsh environment of extreme heat and cold, very little to eat and drink surrounded by all sorts of dangerous animals and desperadoes. 


We know of the life of St. Onuphrius from the testimony of the monk Paphnutius.  The saintly hermit had lived in the desert for sixty years when Paphnutius visited him. His hair and beard reached to the ground.  This does not normally happen – the beard reaches a certain length and grows no further.  His beard, related the Saint, grew to his feet in one day to cover his nakedness when the clothes with whish he had come to the desert fell away.  All the hairs on him were as white as snow and his entire appearance glistened, sublime and awesome.


As soon as he saw Paphnutius, Onuphrius called him by name and related to him his life in the wilderness. He said that it was his guardian angel who had brought him to this desolate place. For a long time he fed only on vegetables which could rarely be found in the wilderness and after that, when he had overcome by patience and faith violent attacks of temptations by demons and when his heart was fortified and centred upon the love of God, an angel of God brought him bread for nourishment. Besides that, by the good Providence of God, a palm tree grew next to his cell which brought forth dates in abundance and a spring of water began to flow there.


However, Onuphrius said, his face shining: "I mostly feed and quench my thirst on the sweet words of God." To Paphnutius' question: "How do you receive Communion?" the hermit replied that an angel of God brings him Holy Communion every Saturday. The next day, the elder said to Paphnutius that this would be the day of his departure from this world.  He knelt in prayer and quietly gave up his spirit to God. At that moment, Paphnutius saw a heavenly light as it illumined the body of the reposed saint and heard the singing of angelic hosts.


Having buried the body of Onuphrius, Paphnutius returned to his monastery and related to others the wondrous life of this man and the greatness of God's Providence which always nourishes and protects those who have completely given themselves over to the service of God. Onuphrius died in the year 400 A.D.


Perhaps it is the thought of God being able to keep a man alive for so many years in a situation where most could only live for a few days that has inspired Eastern Christians and led them to honour St. Onuphrius.  Although it is not immediately obvious, we too live in deserts for even though comforts, food, clothing and shelter abound, their very abundance often leads to starvation of that which is most essential for a happy human life: the soul and the spirit.  Without the nourishment of prayer and the sweet words of God these atrophy and people are filled with anxiety and despair which they seek in vain to dispel with more and more toys and pleasures.  And so our lives flow by.  Let us look to the strong figure of St. Onuphrius and recall where our true nourishment and health are to be found!



Sant' OnofrioEremita



Etimologia: Deriva dal latino Omuphrius, tratto dal copto Uenofre, significa


Martirologio Romano: In Egitto, sant’Onofrio, anacoreta, che visse piamente per sessant’anni nelle vastità del deserto.


Pafnuzio, monaco in Egitto nel V secolo, desideroso di incontrare gli anacoreti del deserto, per conoscere la loro vita e la loro esperienza eremitica, di cui tanto si parlava in quel tempo e in quella zona, si inoltrò dunque nel deserto alla loro ricerca. 

Dopo due tappe fatte in 21 giorni, sfinito si accasciò a terra; vide allora apparire una figura umana di terribile aspetto, ricoperta da capo a piedi solo dai lunghi capelli e da qualche foglia. 

Questo abbigliamento era solito negli anacoreti, che abituati a star soli e visti solo dagli angeli, alla fine facevano a meno di un indumento difficile a procurarsi o a sostituire lì nel deserto. 

Inizialmente spaventato, Pafnuzio cercò di scappare, ma la figura umana lo chiamò dicendogli di restare, allora egli capì di aver trovato chi cercava, era un anacoreta. Stabilitasi una fiducia reciproca, cominciarono le confidenze, l’eremita disse di chiamarsi Onofrio e stava nel deserto da 70 anni e di non aver mai più visto anima viva, si nutriva di erbe e si riposava nelle caverne; ma inizialmente non fu così, aveva vissuto in un monastero della Tebaide a Ermopolis, insieme ad un centinaio di monaci. 

Ma desideroso di una vita più solitaria sull’esempio di s. Giovanni Battista e del profeta Elia, lasciò il monastero per dedicarsi alla vita eremitica; inoltratosi nella zona desertica con pochi viveri, dopo alcuni giorni incontrò in una grotta un altro eremita, cui chiese di iniziarlo a quella vita così particolare. 

L’eremita l’accontentò e poi lo accompagnò in un posto che era un’oasi con palmizi, stette con lui trenta giorni e poi lo lasciò solo, ritornandosene alla sua caverna. Una volta l’anno l’eremita lo raggiungeva per fargli visita e confortarlo, ma in una di queste visite, appena arrivato si inchinò per salutare e si accasciò morendo; pieno di tristezza Onofrio lo seppellì in un luogo vicino al suo ritiro. 
Onofrio poi racconta a Pafnuzio di come si adattava al cambio delle stagioni, di come resisteva alle intemperie e di come si sosteneva, un angelo provvedeva quotidianamente al suo nutrimento, lo stesso angelo la domenica gli portava la s. Comunione. Il miracolo dell’angelo fu visto pure da Pafnuzio che Onofrio condusse al suo eremo di Calidiomea, il luogo dei palmizi. 

Continuarono le loro conversazioni spirituali finché il santo anacoreta disse: “Dio ti ha inviato qui perché tu dia al mio corpo conveniente sepoltura, poiché sono giunto alla fine della mia vita terrena”. Pafnuzio propose ad Onofrio di prendere il suo posto, ma l’eremita rispose che non era questa la volontà di Dio, egli doveva ritornare in Egitto e raccontare ciò di cui era stato testimone. 

Dopo averlo benedetto si inginocchiò in preghiera e morì; Pafnuzio ricopertolo con parte della sua tunica, lo seppellì in un anfratto della roccia. Prima che egli partisse, una frana ridusse in rovina la caverna di Onofrio, abbattendo anche i palmizi, segno della volontà di Dio, che in quel posto nessun altro sarebbe vissuto come eremita. 

La ‘Vita’ scritta da Pafnuzio, è nota anche in diverse recensioni orientali, greca, copta, armena, araba; essa ci presenta in effetti un elogio della vita monastica cenobitica e nel contempo, una presentazione dello stato di vita più perfetto: la solitudine nel deserto. 

Indipendentemente dalla esistenza storica di Onofrio, la ‘Vita’ greca di Pafnuzio si conclude dicendo che il santo eremita, morì un 11 giugno, comunque s. Onofrio è celebrato il 12 giugno nei sinassari bizantini. Antonio, arcivescovo di Novgorod riferisce che ai suoi tempi (1200) la testa di Onofrio era conservata nella chiesa di S. Acindino. 

Il suo culto e il suo ricordo fu esteso in tutti i Paesi dell’Asia Minore e in Egitto, tutti i calendari di queste regioni lo riportano chi al 10, chi all’11, chi al 12 giugno; in arabo è l’Abü Nufar, (l’erbivoro), qualifica che gli si adatta perfettamente. 

L’immagine di s. Onofrio anacoreta nudo, ricoperto dei soli capelli, fu oggetto della rappresentazione figurata nell’arte, in tutti i secoli, arricchita dei tanti particolari narrati, il perizoma di foglie, il cammello, il teschio, la croce, l’ostia con il calice, l’angelo. 


Il nome Onofrio è di origine egizio e significa ‘che è sempre felice’. In Egitto era un appellativo di Osiride.




Autore: Antonio Borrelli



Sainte EDBURGA de WINCHESTER, abbesse bénédictine

$
0
0


Sainte Edburga 

Abbesse de Winchester 


28/06 - 15/06


Morte en 960. Sainte Edburga fut une grande-fille du roi Alfred et la fille d'Edouard l'Ancien. On rapporte que, bien qu'étant encore jeune enfant, son royal père lui offrit un précieux bijoux dans une main, et un habit pénitentiel dans l'autre. Edburge choisit avec joie ce dernier. Suite à cela, ses parents la firent entrer au couvent de Sainte Marie, qui avait été fondé par la veuve d'Alfred, Alswide, à Winchester, et achevé par son père, et placé sous la direction de sainte Etheldred. Ayant terminé son éducation, Edburge devint moniale et plus tard abbesse de la fondation. Après le décès d'Edburge suite à une fièvre, l'évêque Saint Ethelwold plaça ses restes dans une riche châsse, que l'abbesse sainte Elfleda recouvrit d'or et d'argent. Quand le comte Egilwald de Dorsetshire rechercha des reliques pour sa nouvelle fondation de Pershore dans le Worcestershire après le pillage par les Danois, l'abbesse lui donna une partie du chef d'Edburge, plus d'autres ossements, qui furent placés dans un riche coffret. Elle était particulièrement vénérée à Pershore dans le Worcestershire, où ces reliques étaient enchâssées et où nombre de miracles eurent lieu.


Saint Edburgh of Winchester

Also known as

  • Eadburh

  • Edburga

Profile


Daughter of King Edward the Elder and Edgiva of Kent; grand-daughter of King Alfred the Great. As a child she was placed in the conventof Nunnaminster, Winchester, England, which King Alfred’s widow had founded. She lived her whole life there, a holy nun and abbess.



Edburga of Winchester, OSB V Abbess (AC)

Died 960. Saint Edburga was a granddaughter of King Alfred and the daughter of Edward the Elder. It is reported that, while she was still a young child, her royal father offered her precious jewels in one hand and a penitential habit in the other. Edburga chose the latter joyfully. At that her parents placed her in Saint Mary's Convent, which was founded by Alfred's widow, Alswide, at Winchester, finished by her own father, and placed under the direction of Saint Etheldreda. Having finished her education, Edburga became a nun and later the abbess of the foundation. After Edburga died of a fever, Bishop Saint Ethelwold placed her remains in a rich shrine, which Abbess Saint Elfleda covered with gold and silver. When the Earl Egilwald of Dorsetshire sought relics for his newly rebuilt foundation of Pershore in Worcestershire after its pillage by the Danes, the abbess give him part of Edburga's skull, some of her ribs, and other bones, which were enclosed in a rich case. She was especially venerated at Pershore in Worcestershire, where these relics were enshrined and many miracles have taken place, and at Saint Mary's in Winchester (Attwater, Benedictines, Husenbeth).




Saint Edburgh (also Edburga, Eadburga) is commemorated on December 13/26. She was a princess from the royal house of Wessex. From childhood Edburgh wished to dedicate her life to the service of God. She was noted for her extraordinary intellectual abilities and thirst for knowledge. Her spiritual friend, mentoress and predecessor was St. Mildred. The tradition holds that Edburgh eventually became the third abbess of Minster-in-Thanet, ruling the convent for some 35 years (probably from 716 to 751). St. Edburgh for many years was a friend and correspondent of St. Boniface, the English Apostle to the German Lands (c. 675-754), whom she met during her early pilgrimage to Rome. Edburgh was one of the talented English nuns of the age who supported the mission of Boniface to Germany. It is known that Edburgh was a skilled calligrapher and scribe. Thus, once at the request of Boniface the holy abbess copied some manuscripts and sent them to him for his use: among them were the Acts of Martyrs and the Epistles of Apostle Peter, written in golden letters. Once the abbess sent him 50 pieces of gold and a carpet, a sign of generosity confirming her lineage to the royal family. Some while later the holy Bishop Lull of Mainz, helper of St. Boniface, sent her spices and a silver stylus (a writing implement) as presents.


In Minster Edburgh rebuilt the convent for her nuns and built a new abbey church dedicated to the Holy Apostles Peter and Paul (patrons of a whole host of early English churches) in which she placed the precious relics of her spiritual mother, St. Mildred. The holy maiden of Christ also secured several royal charters with privileges for her convent. Under St. Edburgh Minster may well have controlled half of Thanet. After many years of unceasing labors the holy abbess reposed in the Lord peacefully in 751. Her relics were enshrined inside the church, and very many cases of healing miracles from her shrine were reported. Later, in the eleventh century, the relics of St. Edburgh and a portion of the relics of St. Mildred were translated to the Hospital of St. Gregory in Canterbury where their veneration continued. Notably, the early English Church can boast five female saints with the name “Edburgh”. In addition to Edburgh of Minster, there were Edburgh of Bicester (mid-seventh century. Part of her shrine exists in the Church of the Archangel Michael in the village of Stanton Harcourt in Oxfordshire), Edburgh of Lyminge (a nun of the seventh century), Edburgh of Repton (during whose abbacy St. Guthlac of Crowland became a monk at her double monastery) and Edburgh of Winchester (a nun and wonderworker, granddaughter of Alfred the Great, who reposed in 960 and was venerated in Winchester in Hampshire, Westminster in London, and at Pershore in Worcestershire).



St. Edburga of Winchester

(c.AD 920-960)



Princess Edburga of England was the daughter of King Edward the Elder by his third marriage to Lady Edith of Kent, friend and supporter of St. Dunstan. She was the full younger sister of both Kings Edmund the Magnificent and Edred,  born around AD 920. Unlike her brothers, however, Edburga was destined not for secular but for ecclesiastical greatest.


At the age of only three, it is said the young princess was offered the choice of a small chalice and paten or gold and jewellery. The little girl eagerly took up the former and thus convinced her father of her ultimate vocation. She was soon placed under the educational charge of a Royal cousin, Abbess Ethelthritha of the Nunnaminsterin Winchester, whose community received endowments and gifts from the grateful monarch. As King Edward had foreseen, his daughter became revered for her holiness even within her own lifetime. She was loved by all her contemporaries for her gentleness and humility. She even washed the socks of her fellows by night. It is not clear whether she eventually became Abbess of the Nunnaminster herself, but she was certainly one of its best known nuns. Edburga died at the Abbey, probably around AD 960 (though possibly as early as AD 951). She was only about thirty at the time. She was buried within the Abbey church and quickly accepted as a saint, though some of her relicswere later translated to Pershore Abbeyin Worcestershire. Edburga's feast is celebrated in 15th June.


Sainte ÉLISABETH de SCHÖNAU, moniale bénédictine, visionnaire et mystique

$
0
0




L'autel dédié à Elisabethen dans la collégiale Saint Florin du monastère de Schönau. 
Au centre de l'image, on peut apercevoir le reliquaire contenant les reliques de Sainte Elisabeth de Schönau.



Sainte Elisabeth de Schönau

Visionnaire allemande ( 1164)

Moniale, elle s'efforça d'être aussi fidèle à sa vocation de prière que sa santé fragile le lui permettait. Elle était liée d'amitié avec sainteHildegardequi venait la visiter. On lui attribue à tort une vie légendaire de sainte Ursule. Par contre nous avons quinze lettres authentiques, dont une à sainte Hildegarde. Elle y parle des extases dont Dieu lui fait la grâce.

À Schönau en Rhénanie, l’an 1164, sainte Élisabeth, vierge moniale. Entrée au monastère à l’âge de douze ans, elle s’efforça, malgré sa santé délicate, d’observer exactement la Règle. Affligée de douloureuses peines intérieures, elle fut aussi comblée de faveurs mystiques.


Martyrologe romain



Elisabeth de Schönau, Visions, traduction par Jean-Pierre Troadec

Julien Véronèse


Référence(s) :

Elisabeth de Schönau, Visions, traduction par Jean-Pierre Troadec, avec une introduction de Laurence Moulinier-Brogi, Paris, Cerf (« Sagesses chrétiennes »), 2009, 198p.


ISBN 978-2-204-08889-3.


Elisabeth de Schönau (1129-1165) fait partie de ces femmes qui, à partir du XIIesiècle, durant le « mâle Moyen Âge » cher à Georges Duby1, parviennent à faire entendre leur voix. Moins connue que sa célèbre contemporaine, Hildegarde de Bingen, car d’un niveau culturel moins élevé, elle fait néanmoins partie des précurseurs de la floraison mystique ou extatique du XIIesiècle et a laissé une œuvre assez conséquente : un Liber viarum Dei (Livre des voies de Dieu) destiné aux clercs comme aux laïcs ; des Revelationes de sacro exercitu virginum coloniensum (Révélations sur l’armée sacrée des vierges de Cologne), qui diffuse l’histoire de sainte Ursule ; et, enfin, un Liber visionum (Livre des visions), divisé en trois livres traduits ici inextenso pour la première fois en français et de très belle manière par Jean-Pierre Troadec2, qui livre les révélations dont a bénéficié la sainte femme entre 1152 et 1156, décrivant ainsi un parcours spirituel hors norme. Elisabeth, issue de la noblesse rhénane, entrée à 12 ans au monastère, reçoit seule ses visions, au prix de grandes souffrances ; mais son salut n’est pas seul en cause. Derrière la sainte se tient toute une communauté de moniales et de moines bénédictins recluse en prière et en dévotion, qui bénéficie elle aussi, de manière parfois très concrète, des enseignements de la visionnaire sur la cour céleste, l’assomption de la Vierge, la géographie de l’au-delà, le sort des âmes (parfois celles de membres de la communauté) entre enfer, purgatoire et paradis, sur la transformation eucharistique, la vertu des sacrements, etc. Sa parole, potentiellement dangereuse, voire fausse – le démon, sous forme de chien, de taureau, de chèvre ou d’un clerc distingué ne rôde-t-il pas au début du livre I ? –, est elle-même médiatisée et encadrée – comme l’est plus tardivement celle d’Angèle de Foligno – par un guide masculin, qui n’est autre que son frère aîné Eckbert, présent au monastère de Schönau à partir de 1155, ce qui donne une écriture à plusieurs voix : celle du narrateur (et en même temps destinataire), Eckbert, audible notamment au début du livre I, authentifiant et validant en quelque sorte une parole féminine sincère et touchante par sa naïveté, à laquelle se rajoute parfois une strate de nature épistolaire (cf. les deux lettres d’Elisabeth à Hildegarde dans le livre III).


Comme l’exprime très bien Laurence Moulinier-Brogi dans sa belle introduction, les Visions d’Elisabeth nous font avant tout « toucher du doigt les singulières modalités de transmission d’un message » (p. 16). De fait, la parole de la moniale ne va pas de soi, et c’est l’un des points particulièrement intéressants de son livre. Elle est d’une part le prix de la souffrance, d’un long chemin de croix menant à cette « lumière », à cette « grâce », qui illumine le texte et la vie d’Elisabeth ; les visions sont le fruit de l’ascèse, dont le menu n’est pas livré, mais dont résulte l’affaiblissement physique continuel de la sainte, souvent plus morte que vivante. C’est lorsque que son corps la lâche, ou qu’elle lâche son corps, c’est selon, que les révélations frappent l’élue. À l’inverse d’Hildegarde, Elisabeth se décrit souvent comme collapsa in extasim (p. 22), tombée en extase ; une extase qui arrive et s’interrompt tout aussi brutalement, et peut recommencer, au cours d’un même office, à plusieurs reprises, en reprenant le « film » visionnaire à l’endroit où il s’était interrompu. C’est ainsi qu’elle voit avec les yeux du cœur ou de l’esprit. Dans le monde céleste, vécu et imaginé sur le mode de la montagne, du verger ou de la cité, elle navigue seul initialement ; mais l’« ange du Seigneur », assimilé à son ange gardien (p. 67, 86 et 99, auquel s’oppose son « faux ange » p. 105), la guide bientôt et lui fait découvrir, en les décryptant lorsque c’est nécessaire, les mystères et les secrets cachés au commun en matière de dogmes et de sacrements. C’est ainsi qu’Elisabeth explique par des images traduites en mots des vérités que la raison seule ne peut explorer.


Cette parole, fruit d’une élection divine, est d’autre part difficile à rapporter, du fait même qu’elle dit l’indicible et dévoile ce qui normalement reste voilé. Et l’est d’autant plus, au vu des tiers et de l’institution ecclésiastique, qu’elle a pour medium une femme, potentiel « jouet de Satan » (p. 41). On retrouve ici, sur un mode assez similaire, la dialectique entre révélation et occultation chère, par exemple, aux textes de magie rituelle des XIIe-XVe siècles, qui se prétendent eux aussi porteurs de révélations et d’enseignements divins3. Vecteur d’une parole qui la dépasse (elle prononce au cours de ses extases des mots latins qu’elle ne maîtrise pas, voire qu’elle ne connaît pas selon son « confesseur » ; cf. par exemple p. 60), gardienne des « secrets du Seigneur qui demeurent cachés aux yeux du commun des mortels » (p. 39), Elisabeth, de peur qu’on ne lui prête de l’arrogance ou de l’orgueil, dans un premier temps dissimule, même si ses comparses (notamment sa supérieure) sont témoins de ses transports et les premières confidentes (p. 59). Mais la douleur qu’engendre ce silence est tel que la divulgation devient vite une question de vie ou de mort, même si, y compris au cours du processus de rédaction, elle ne peut encore tout dire, soit par ordre venu d’En-Haut (p. 76 : « Quand ma vision eut pris fin, je vis ma Dame qui se tenait dans la clarté des cieux, et d’elle je reçus une certaine révélation dont je ne veux pas encore dévoiler la teneur »), soit qu’elle craigne encore et toujours la moquerie (p. 83 : « Presque tout ce qui s’était produit familièrement sous mes yeux lors des fêtes des saints arriva encore au cours de la seconde année, quelques visions nouvelles s’y ajoutant dont nous passerons sous silence une grande partie à cause des incrédules » ; voir aussi p. 104, où l’on apprend qu’elle garde sous son lit secrètement la partie de l’ouvrage rédigé). Initialement incontrôlé et incontrôlable (p. 91 : « Je demandai à voir la supérieure et commençai à lui dire en secret ce que j’avais vu. Mais elle m’avoua avoir déjà tout entendu de ma propre bouche »), le dévoilement de la parole divine apparaît comme maîtrisé par le jeu de l’écrit, qui, même s’il ne peut tout retranscrire, dans un premier temps au moins enraye la perte (p. 94 : « Quand il eut dit cela, l’Ange s’éloigna. Je fis signe aux sœurs d’apporter des tablettes pour qu’elles y consignent ces mots par écrit […] »). Si la tentation du secret et de l’occultation reste toujours forte (ainsi p. 103, Elisabeth se rend-elle dans un « lieu secret » pour prier), la moniale obéit in fineà l’ordre de Dieu lorsqu’elle rend visible ce qu’elle seule connaît : « L’ange arriva une fois encore et se tint devant moi en disant : ‘‘Pourquoi maintenez-vous l’or caché dans la boue ? [Mt 25, 25-26] Cet or est la parole de Dieu qui est envoyée par votre bouche sur la terre, non pour qu’elle soit cachée, mais pour qu’elle soit rendue manifeste pour la louange et la gloire du Seigneur et pour le salut de son peuple » (p. 103-104 ; voir aussi p. 122-123). À moins que derrière cet impératif il ne faille voir en définitive que le désir de son frère, comme le laisse entendre le prologue du livre I : « Alors qu’elle dissimulait beaucoup de choses aux curieux qui la sollicitaient, tant elle craignait Dieu et avait l’esprit humble, elle céda à ce frère qui s’affairait pour tout connaître, désireux qu’il était de transmettre à la postérité ce qui était caché » (p. 40). Quoi qu’il en soit, les visions et la parole singulière d’Elisabeth se tarissent au fur et à mesure que le secret est levé et que l’œuvre s’écrit. Une fois que tout est dit, que tout est écrit, reste encore au récit à être diffusé. Or, sur ce plan, la postérité n’a pas été ingrate avec la moniale : le récit de ses expériencesa connu un succès immédiat comme de longue durée (plus de 150 manuscrits le conservent, dont 34 du XIIe siècle !), ce dont témoigne aujourd’hui encore ce très beau livre.

Notes

1 Pour une critique de la vision de Duby, cf. Amy Livingstone, « Pour une révision du ‘mâle’ Moyen Âge de Georges Duby (États-Unis) », Clio, 8, 1998, disponible sur le site web de la revue.


2 À partir de l’édition de référence de F. W. Roth, Die Visionen der heiligen Elisabeth und die Schriften der Äbte Ekbert und Emecho von Schönau, Brünn, 1884.


3 J.-P. Boudet et J. Véronèse, « Le secret dans la magie rituelle médiévale », dans Il Segreto, Micrologus, XIV (2006), p. 101-150.

Pour citer cet article

Référence électronique

Julien Véronèse, « Elisabeth de Schönau, Visions, traduction par Jean-Pierre Troadec  », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 2009, mis en ligne le 06 juillet 2010, consulté le 18 juin 2016. URL : http://crm.revues.org/11944


Élisabeth de Schönau, Visions

Trad. de Jean-Pierre Troadec, introd. de Laurence Moulinier-Brogi. Paris, Éditions du Cerf, 2009, 199 p.


Daniel Vidal


p. 9-242


Référence(s) :

Élisabeth de Schönau, Visions, Trad. de Jean-Pierre Troadec, introd. de Laurence Moulinier-Brogi. Paris, Éditions du Cerf, 2009, 199 p.


Le plus souvent évoquée dans l’ombre de Hildegarde de Bingen, sa contemporaine et sa correspondante, sa confidente et, sur bien des points, son modèle, Élisabeth de Schönau (1129-1165) n’était connue du public français qu’au travers d’articles nominatifs des dictionnaires de spiritualité, ou des ouvrages consacrés à des ensembles de mystiques féminines. La publication du manuscrit intégral de ses «visions» comble aujourd’hui une lacune que n’eurent pas, au moins, à déplorer les lecteurs anglophones ou germanophones. Il faut donc se féliciter de la traduction que propose Jean-Pierre Troadec, et des indispensables mises en contexte de Laurence Moulinier. Pour la première fois, nous pouvons pénétrer dans l’alchimie singulière d’une expérience, d’une écriture et d’une passion spirituelles au cœur d’un Moyen Âge rhénan propice à tous les vertiges de la foi, et à son incandescence. En espérant que nous pourrons bientôt avoir accès au Livre des voiesde Dieu, qui devrait ajouter de précieuses informations sur la spiritualité de cette moniale en tous ses états.


De cette passion, qu’il faut entendre en son sens de plus grand bouleversement de corps et d’esprit, les visions d’Élisabeth témoignent à chaque temps d’extase, de tremblement, de trouble. D’illumination. Le corps pâtit en effet, se meurt, s’éteint, et demeure en souffrance. Et l’esprit, sa raison et son «âme», bascule au revers du monde, ainsi qu’il en va en toute quête mystique, puisqu’en ce revers seulement Dieu s’éprouve et se trouve. Le trait, on le voit, est le plus partagé des expériences spirituelles qui satureront les siècles à venir. Mais les visions et extases d’Élisabeth n’interviennent pas au hasard. Non qu’elles ne la prennent au dépourvu – à strictement parler, la moniale est déjà au désert d’elle-même, en dépossession de cet amour-propre que des générations de spirituels ne cesseront de traquer au nom d’un amour pur. Mais elles scandent avec une régularité surprenante, et qui ne laisse pas de poser question, le calendrier des saints de chaque jour. Cela est remarquable tout au long des trois «Livres», même si le premier en est le témoignage le plus net. Au fur et à mesure que s’écrivent les «livres» suivants, si l’extase suit moins la régularité quasi automatique des fêtes singulières, c’est pour affirmer des points de doctrine qui définiront plus tard, dans l’histoire de l’Église, quelques-uns des dogmes essentiels.


Mais demeurons un instant dans cette conjonction du rite et de l’extase. Car s’il est une leçon majeure à retenir de la lecture des Visions, qui ne se présente pas toujours en telle évidence chez les mystiques qui viendront, c’est bien cette rencontre de l’ordonnancement monotone des noms de saints, et l’effondrement de la sœur en son extase. Tout se passe comme si l’institution des noms réclamait la destitution de soi-même en tant que créature enfin réduite à son néant. Les saints magnifiés ne seraient alors que l’occasion d’une mise en forme chaque jour reconduite, et amplifiée, d’un discours projeté au-delà de la rhétorique théologique, à partir d’un corps extatique, gisant au sol pour retourner à la racine de l’ordre du sacré. Il y a dès lors chez Élisabeth, comme en tout autre sujet en proie à l’effusion mystique, un doute fondamental: ces paroles énoncées au plus près d’une injonction intime, sont-elles d’une créature en mal de soi, et donc peut-être l’œuvre du diable, qui s’insinuerait dans l’esprit de la religieuse pour en subvertir la vocation, ou bien la pure et divine diction de Dieu, et le présent de sa parole? Ce trouble à même l’âme d’Élisabeth accompagne toute révélation et toute inquiétude du corps. Et l’on comprend alors que l’institution s’emploie, pour son plus grand bénéfice, à garantir la légitimité de ces visions, toujours en risque d’habiliter un désordre profane, et de n’être que paroles d’un monde déserté de son dieu. Mais cela ne suffit pas à la pleine intelligence des visions d’Élisabeth. L’autorité de l’Église, certes, est requise pour preuve de conformité avec les canons et les dogmes. Mais ce que nous devons saisir, dans cette relation quotidienne de la fête des saints et de l’extase visionnaire qui aussitôt se déploie, c’est qu’il ne serait pas d’extase s’il n’était de rituel. Non pas que celui-ci soit condition de celle-là – ainsi qu’il en irait du temple, que l’on pourrait dire, aussi bien, condition du prophète en insoumission. Mais qu’un jeu complexe se met en place, dans cette mise en scène du corps, et cette parole illuminante/illuminée, entre la contrainte du rite et la contrainte du for intérieur. Les visions et extases d’Élisabeth, en cet âge où la spiritualité féminine se développe en couvents et monastères, qualifient un positionnement du sujet en offrande et souffrance de soi, comme travaillant sur la frontière même qui distingue l’ordre du sacré et l’acte de croire. Cet acte relève toujours, bien entendu, de la relation au sacré, mais n’accomplit le rite, ou n’accède à son ordre, et ne l’accepte, qu’en l’incorporant comme instance désormais au centre de ce que l’on peut appeler l’âme, l’autre nom du for intérieur. Les visions extatiques d’Élisabeth procèdent ainsi, au jour le jour, d’un désir infini d’incarnation. D’où les blessures de chair, la déchéance du corps, seules voies d’accès à l’excès de Dieu et ses saints.


Mais on voit que cette inscription du sacré à même le corps en transe et extase de la moniale, risque d’apparaître comme profanation, et sortie radicale du champ des conduites «légitimes». L’Église ne peut être surprise, et mise en défaut, par des pratiques spirituelles qu’elle ne contrôlerait pas. Attentive à démêler ce qui relève de la parole d’Élisabeth, et ce qui relève de l’autorité ecclésiastique, Laurence Moulinier rappelle qu’Eckbert, le frère de la religieuse, la rejoignit au couvent des hommes en 1155, soit peu de temps après les premières visions. Jusqu’à cette date, la sœur n’avait pas publiquement fait état de leur contenu, et ce n’est que sous l’influence de son frère, et avec sa «collaboration», que ces visions prirent «la forme d’une œuvre». Le terme qu’utilise L. Moulinier est lourd de tous les soupçons d’authenticité. «Femme sous influence», écrit-elle encore. Cela mérite que l’on s’arrête un instant sur cette «collaboration». J’ai dit la fragilité de la frontière entre le rite et sa profanation, entre l’ordre du sacré et l’ordre de l’extase corporelle. À coup sûr, le frère travaille à lever toute équivoque, afin que soient reçues comme d’exacte spiritualité les visions d’Élisabeth. Mais il opère infiniment plus loin qu’à leur simple légitimation. Il en réécrit le texte, en reformule les propositions, en rectifie sans doute les énoncés. L. Moulinier peut ainsi noter que «la voix d’Élisabeth se fait donc entendre sous forme d’une prosopopée insérée dans un récit dont le principal narrateur est son frère, et le Liber visionum se présente comme un récit autobiographique inclus dans un récit d’Eckbert; ce dernier y varie les points de vue». Bref: le moine écrit, à proprement parler, «en l’absence de l’auteur», ainsi que l’on définit, en rhétorique, la prosopopée. Il propose une figure de l’extatique selon un modèle à vocation pérenne. Femme inculte, ignorant tout du latin, «n’ayant rien appris des hommes», etc. Dès lors, que telle vision soit traversée de références latines, ne peut tenir que du miracle. Ainsi se constitue, sous la haute et impérative présence du frère, la figure canonique d’une extatique assujettie à Dieu, et dont les paroles, dûment revisitées et réordonnées, font retour immédiat vers l’Église, pour sa plus grande gloire. Doit-on récuser sans autre forme de procès l’authenticité du texte? Non, bien entendu, pour autant que l’on puisse continuer à entendre, derrière les reconstitutions d’Eckbert, la voix intime d’Élisabeth. Mais il s’opère, dans l’écriture de la spiritualité féminine, un rapport de forces constant, et que l’on retrouve tout au long de l’histoire de la mystique, entre la femme qui écrit, ou dicte ses visions et révélations, et l’injonction du directeur de conscience, ou de toute autre autorité, qui infléchit l’écriture ou la parole féminines vers une stricte conformité aux enjeux théologico-politiques.


Si l’on s’en tient à la relation de la femme engagée en mystique, et de son scribe organisant sa parole, le cas d’Élisabeth s’inscrit dans un modèle plus général. De nombreux cas viennent en mémoire. Christine de Suède en ses Révélations, Hildegarde de Bingen en ses Œuvres divines, avaient connu mêmes contraintes et distorsions. Margery Kempe, dans les années 1430, n’échappera pas entièrement à ces réécritures, plusieurs scribes sous sa dictée réaménageant grammaire et syntaxe, et sans doute dictée première de son Livre. Traduite par Ernest Hello, Angèle de Foligno est assignée à une mystique négative par explicitation tendancieuse de sa pensée. Au début du xixesiècle, Anne-Catherine Emmerick (1774-1824), visionnaire stigmatisée, dicte à Clemens Brentano, poète du «second romantisme» allemand, ses révélations. Mais Brentano prend tant de liberté avec les confidences de sa mystique, qu’il fonde un récit très éloigné de la Passion que lui donnait à entendre Emmerick. Et celle-ci s’insurgeait contre cette métamorphose de ses paroles, qui cependant nous parviennent ainsi recomposées par le scribe-poète. Catherine, note son traducteur en 2005, «n’a jamais écrit une seule ligne relative à son expérience spirituelle». Cas extrême, sans doute, d’une écriture déplaçant à l’envi l’expérience de la parole. Mais on sait aussi des appropriations de la voix, et des écrits, de femmes mystiques, par des confesseurs qui en dévoient la dimension novatrice. Lorsque paraît, en 1740, le Traité del’abandon à la providence divine, l’ouvrage est aussitôt attribué à Jean-Pierre Caussade, dont la spiritualité se situe dans l’héritage de Surin, Guilloré, Henri-M. Boudon. Les recherches récentes de Jacques Gagey permettent d’identifier l’auteur: une femme, lorraine, laïque, cultivée, proche des Visitandines, confidente puis protectrice de Caussade – curieuse inversion de paternité! Plus encore: le titre véritable du texte princeps, Traité où l’ondécouvre la vraie perfection du salut, n’oriente pas d’emblée le lecteur vers le thème convenu de l’abandon, que Caussade avait prescrit comme catégorie centrale de l’expérience mystique.


Si je rappelle, parmi tant d’autres, ces quelques cas de «détournements» ou d’appropriation indue de la parole féminine par tel spirituel, moine ou confesseur, c’est pour mieux situer les visions d’Élisabeth dans un contexte de contrôle strict de ce qui aurait pu paraître comme dérive insupportable des voix du corps et de l’esprit. Ainsi peut-on dire qu’Eckbert, véritablement, instrumentalise les extases et visions de sa très protégée sœur en amplifiant certaines de leurs occurrences. N’oublions pas qu’Élisabeth, ainsi que le note Jean-Noël Vuarnet dans ses Extases féminines, fut plus «visuelle» que «visionnaire»: le «récit» d’Eckbert transforme ainsi en images entièrement investies de symboles, les données brutes de la moniale, ses «choses vues». Et cette mutation, décisive, gomme de l’«ex-tase» ce qui permet précisément à la femme d’écrire et dire, en toute transgression d’interdit, cela que seule lui autorise sa «sortie» d’elle-même, tout «genre» ainsi aboli. Laurence Moulinier: Eckbert «fut bien plus qu’un secrétaire (...) Il fit office de directeur spirituel d’Élisabeth, s’occupa activement de la diffusion de son message en le couchant par écrit, et de toute évidence l’orienta, en donnant notamment aux visions de sa sœur un caractère érudit et logique». Il est dès lors bien délicat de distinguer, dans les visions de la moniale, ce qui relève de son propre dire, et de la mise en récit du frère.


Deux thèmes cependant, bien que résolument configurés par Eckbert, témoignent de l’expérience propre de la religieuse, qui pouvaient être majorés, mais qui constituent, si l’on peut dire le «noyau dur» de cette chaîne de visions. La vision mariale n’est certes pas nouvelle, mais plus insistante, et problématique pour l’Église, la vision de l’assomption «corporelle» de la Vierge, dont plusieurs extases d’Élisabeth confirment l’importance. Six visions en témoignent, sur fond d’inquiétude: «La Dame des cieux m’apparut (...) Je la sollicitai par ces mots: “Ma Dame, s’il vous plaît, ayez la bonté de bien vouloir nous dire sans ambiguïté si vous êtes montée au ciel en esprit seulement ou, au contraire, en chair et en âme?” Je posai cette question dans la mesure où, comme on sait, ce qu’on trouve dans les livres des Pères prête à équivoque...» La vision se déploierait-elle comme tentative de réponse à une indécision initiale touchant à quelque point non élucidé des Écritures et de leurs commentaires? Y aurait-il vision, en sa qualité la plus «visuelle», s’il n’y avait cette incertitude en amont, au cœur même de l’interprétation du Texte? Elle s’installe au centre d’un paradoxe, ou d’une aporie, et dessine les contours d’une réponse. Ainsi de l’assomption corporelle, dont la fête fut dès lors «inscrite au calendrier du monastère de Schönau», rappelle L. Moulinier, avant que le dogme ne soit «définitivement adopté» en... 1950. D’un réseau de visions en archipel, Eckbert prend en charge cette défiance toujours possible à l’égard des gloses savantes, et peut alors transformer en argument théologique la formule, novatrice parce que fondée en désarroi.


D’autres visions ne connaîtront pas telle destinée dans la dogmatique de l’Église. Du moins participeront-elles d’un débat passionné concernant le Christ-homme en sa féminité. En extase, Élisabeth voit Jean l’Évangéliste et, «comme on (lui) lui avait recommandé de le faire», lui demande: «Seigneur, pourquoi l’humanité du Seigneur sauveur m’a-t-elle été montrée sous la forme d’une vierge et non pas sous la forme d’un homme?» Jean répond: «Dieu a voulu qu’il en fût ainsi pour que la vision que vous avez eue se révélât avoir l’avantage de donner à voir aussi sa sainte mère». Notons que la question de la moniale est «recommandée», sans doute par Eckbert lui-même – signe d’une importance capitale dans la pensée christique du Moyen Âge et l’institution ecclésiale. Jean-Pierre Troadec note à juste titre que la «féminisation» du Christ, et son image «virginale», thème central d’une passionnante réflexion séculaire, est ainsi posée avec force par la visionnaire, qui a tâche ainsi d’intervenir dans un débat aux enjeux considérables. Dont l’une des conséquences, et non des moindres, est sans doute de basculer le culte christique en culte marial. Mais il y a plus. Car s’établit alors une relation insoupçonnée entre la féminité du Christ, et le statut de la visionnaire, qui ne peut se dire sa «fiancée» qu’en se déprenant de sa féminité. J.-P. Troadec peut alors rappeler la thèse de la psychanalyse, qu’exprime clairement Olivier Douville: «La mystique se fait autre. Les mirages de l’identité se fracturent (...) Tant il est des femmes mystiques qui s’éprouvèrent en tant qu’hommes. Hildegarde de Bingen et Élisabeth de Schönau conçoivent leur itinéraire spirituel sous la nécessité de se penser au masculin.». Se faire autre, en ce sens, signifie se faire homme. L’interrogation de la visionnaire, dans le temps même où elle intervient au vif d’une thématique concernant le principe féminin incarné par le Christ sous la figure de la Vierge, pose ainsi la question de son propre statut de témoin.


En ce double jeu d’Élisabeth, sachons lire ses visions comme quête institutionnellement orientée, en même temps qu’affirmation d’une subjectivité capable d’en déborder la raison. Telle paraît être, en ces extases singulières, l’une des leçons essentielles de toute spiritualité. Certes, une illumination soudaine mais très vite codifiée par les autorités d’Église – ainsi des avertissements extatiques proférés contre les hérésies – on sait qu’Eckbert fut le premier, rappelle L. Moulinier, «à nommer et à doter d’un contenu» l’hérésie cathare. Mais, dans les paroles et les incertitudes d’un esprit en proie à l’irruption de cet étrange remuement de l’être que compose la «scène visuelle», l’assurance que l’extase peut être le plus court chemin pour aller de soi-même à l’autre, et par cet autre, s’instituer sujet enfin accompli.

Pour citer cet article

Référence papier

Daniel Vidal, « Élisabeth de Schönau, Visions », Archives de sciences sociales des religions, 152 | 2010, 9-242.

Référence électronique

Daniel Vidal, « Élisabeth de Schönau, Visions », Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 152 | octobre-décembre 2010, document 152-47, mis en ligne le 12 mai 2011, consulté le 18 juin 2016. URL : http://assr.revues.org/22082




Elizabeth of Schönau, OSB V (RM)

Born 1130; died June 18, 1164.


Mysticism was a phenomenon that found expression in the mid-11th century. It is an endeavor to reach a knowledge of and union with God directly and "experimentally." The mystic renounces his senses and the images they offer of God. This is the "Negative road" that begins by recognizing the complete "Otherness" of God. The pseudo- Dionysius wrote On the Divine Names, which influenced this movement in the Middle Ages.


It is characterized by abnormal psychic states which culminate in ecstasy. Such states are sanctified when perfectly united with God and the whole personality is fully free. As a rule, mystics exhibit extraordinary self-knowledge, which leads to an ever more passionate love of God and His Son. Mystical life in no way need conflict with a married, intellectual, or active life, although many mystics, like Elizabeth were professed religious.


Elizabeth of Schönau entered the great Black Benedictine double monastery at Schönau (16 miles northeast of Bonn, Germany) at age 11 or 12. She was professed in 1147, and shortly thereafter, she began to experience clairvoyance. This was the origin of her experiences, but she distinguishes them from her later ones.


In 1157, Elizabeth became abbess of Schönau and a friend of Saint Hildegard. In a letter to Hildegard, Elizabeth describes how an angel had told her to proclaim a series of judgements that would fall on the world unless they did penance, and how, because she delayed obeying him, he had beaten her so severely with a whip that she had been ill for three days! At a later time, when some prophecies had failed in their fulfillment, the angel informed her that penance had actually averted the impending doom. She was assailed with terrible temptations, but prayed against them.


She would often fall into ecstasies while saying the Divine Office or at Mass on Sundays and on feast days. At the prompting of the abbey's founder, Abbot Hildelin, she recorded some of her visions on wax tablets, which were sent to her brother, canon Egbert, in Bonn. Later he took the habit at Schönau and succeeded Hildelin as abbot in the same Benedictine monastery. He wrote her vita and three books of her visions using the tablets she wrote, supplemented by her oral explanations.


The first book seems to be the simple language that Elizabeth might have used herself, but the others are more sophisticated--probably written by Egbert. The last and most famous book dealt with her vision of Saint Ursula. This was the result of pressure placed on her brother by Bishop Gerlac of Deutz, who had assisted in the translation of the supposed relics of Saint Ursula and her 11,000 virgins after searching nine years for them. Under strong pressure from her brother, Elizabeth evolved an elaboration of the already fantastic story of Ursula. She even introduced into it a Pope Cyriacus, who never existed.


Elizabeth "saw" the whole of Our Lord's life and that of various saints, but had to describe it in terms of which she had "real" knowledge. We need to discriminate between gift as given and the way in which it is described by the recipient--some may be part of the imagination without basis in historical fact. For example, inculpably, Elizabeth contributed to the further elaboration of the mythical legend of Saint Ursula. She knew when she had been in ecstasy, which was different than being "near" ecstasy. She described her visions in moral and allegorical rather than mystical terms. Like most medieval mystics, she was practical, and believed in her smallness before God. This is the "heart of the mystical life--the self, as such, is nothing; it needs to be wholly filled and activated by God" (Attwater, Benedictines, Encyclopedia, Martindale, Walsh).




St. Elizabeth of Schönau


Born about 1129; d. 18 June, 1165.-Feast 18 June. She was born of an obscure family, entered the double monastery of Schönauin Nassau at the age of twelve, received the Benedictinehabit, made her profession in 1147, and in 1157 was superioressof the nuns under the AbbotHildelin. After her death she was buried in the abbeychurchof St. Florin. When her writings were published the name of saintwas added. She was never formally canonized, but in 1584 her name was entered in the RomanMartyrology and has remained there.


Given to works of piety from her youth, much afflicted with bodily and mental suffering, a zealous observer of the Rule of St. Benedict and of the regulation of her convent, and devoted to practices of mortification, Elizabethwas favoured, from 1152, with ecstasies and visionsof various kinds. These generally occurred on Sundays and HolyDays at Massor Divine Office or after hearing or reading the lives of saints. Christ, His Blessed Mother, an angel, or the special saintof the day would appear to her and instruct her; or she would see quite realistic representations of the Passion, Resurrection, and Ascension, or other scenes of the Old and New Testaments. What she saw and heard she put down on wax tablets. Her abbot, Hildelin, told her to relate these things to her brother Egbert(Eckebert), then priest at the church of Bonn. At first she hesitated fearinglest she be deceived or be looked upon as a deceiver; but she obeyed. Egbert(who became a monk of Schönauin 1155 and succeeded Hildelinas second abbot) put everything in writing, later arranged the material at leisure, and then published all under his sister's name.

Thus came into existence

  • three books of "Visions". Of these the first is written in language very simple and in unaffected style, so that it may easily pass as the work of Elizabeth. The other two are more elaborate and replete with theological terminology, so that they show more of the work of Egbert than of Elizabeth.
  • "Liber viarum Dei". This seems to be an imitation of the "Scivias" (scire vias Domini) of St. Hildegarde of Bingen, her friend and correspondent. It contains admonitions to all classes of society, to the clergy and laity, to the married and unmarried. Here the influence of Egbert is very plain. She utters prophetic threats of judgment against priests who are unfaithful shepherds of the flock of Christ, against the avarice and worldliness of the monks who only wear the garb of poverty and self-denial, against the vices of the laity, and against bishops and superiors delinquent in their duty; she urges all to combat earnestly the heresy of the Cathari; she declares Victor IV, the antipope supported by Frederick against Alexander III, as the one chosen of God. All of this appears in Egbert's own writings.

  • The revelation on the martyrdom of St. Ursula and her companions. This is full of fantastic exaggerations and anachronisms, but has become the foundation of the subsequent Ursulalegends.

There is a great diversity of opinion in regard to her revelations. The Church has never passed sentenceupon them nor even examined them. Elizabethherself was convinced of their supernaturalcharacter, as she states in a letter to Hildegarde; her brother held the same opinion; Trithemius considers them genuine; Eusebius Amort (De revelationibus visionibus et apparitionibus privatis regulae tutae, etc., Augsburg, 1744) holds them to be nothing more than what Elizabeth's own imagination could produce, or illusions of the devil, since in some things they disagree with historyand with other revelations (Acta SS., Oct, IX, 81). A complete edition of her writings was made by F.W.E. Roth(Brunn, 1884); translations appeared in Italian(Venice, 1859), French (Tournai, 1864), and in Icelandic (1226-1254).


Mershman, Francis."St. Elizabeth of Schönau."The Catholic Encyclopedia.Vol. 5.New York: Robert Appleton Company,1909.18 Jun. 2016<http://www.newadvent.org/cathen/05392a.htm>.


Transcription.Dedicated with Love to Grandmother Elizabeth (Mary) Bennett Brown Knight.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor.Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.


Saint Elizabeth of Schönau

Also known as

  • Elizabeth of Sconauge

  • Elisabeth of….

Profile


Born to the German nobility. Raised and educated in Schönau Benedictineabbeynear Bingen, Germany from age 12. Elizabeth came to see the abbeyas home, and took vows as a Benedictinenun in 1147. Friend of SaintHildegard von Bingen. Abbessat Schonau from 1157 until her death.


In 1152 she began receiving ecstacies and visions of Jesus and Mary, received the gift of prophecy, and suffered the assaults of demonic forces. With the help of her brother Egbert, a monk and abbot, she wrote three volumes describing her visions. The periods in ecstacies weakened her already fragile health.


Born

  • never formally canonized, but popular devotion went on for centuries

  • added to the Roman Martyrology in 1584 by Pope Gregory XIII

Bienheureuse OSANNA de MANTOUE,

$
0
0

Blessed Hosanna of Mantua, OP Tert. V (AC)
(also known as Osanna)

Born in Mantua, Lombardy, Italy, 1449; died 1505; cultus confirmed by Popes Leo X and Innocent XII; beatified in 16. Osanna Andreassi was the daughter of the wealthy patrician Andreasio. She experienced visions from her early childhood, but kept the experiences to herself. At the age of six, she saw the Child Jesus carrying a cross and wearing a crown of thorns. He told her that He has a special love of children and purity. She was so impressed, as we all would be, that she immediately consecrated her entire life to God.


Osanna begged her father to allow her to learn to read so that she might be able to pray the Divine Office. He refused her request because it was a waste for a woman who was expected simply to raise a family. Osanna couldn't explain why she wanted to learn; she couldn't reveal her plans to him. When she was 14 and knew that he was arranging a marriage for her, she furtively went to the Dominican church and received the habit of its tertiaries. When she appeared at home in her religious garb, she explained that she had made a vow and must wear it until she had fulfilled her promise.


Now, this should not be understood as condoning deceit, but it served God's purpose. Her pious father accepted her explanation for a time. As the months passed he began to suspect what had happened. He had already refused to give her permission to enter the convent, and he was displeased that she should try to live as a tertiary in his own home. Eventually, his father's heart melted and he allowed Osanna to continue her routine of prayer, penance, and charity for the rest of her life. She was not professed until a few months before her death forty-two years later.


After the early death of both her parents, Osanna spent her fortune in the service of the poor. Her house became a center for people to discuss spiritual matters, for the needy and the sick, for the wealthy and the noble.


It is said that like Saint Catherine, she miraculously learned to read. One day she saw a piece of paper with two words and said, "Those words are 'Jesus' and 'Mary.'" From that time she could read anything pertaining to spiritual matters. By the same sort of favor, she also learned to write.


At age 28 (1477), Osanna received the mark of the wound in Jesus' side, caused by a long nail. For the next year various of the sacred wounds would appear, including the crown of thorns. Others saw them only on Wednesdays, Fridays, and during Holy Week, but it appears that they were visible to her and caused both pain and joy.


At this time Osanna felt the need for a spiritual director and prayed for one with wisdom, patience, and understanding. She found him during Mass when an interior voice said to her, "That's the one you need, the one who is saying Mass." Osanna thought he was too young, but, upon meeting him in the confessional a few days later, all doubts were erased.


Before her death, the soul of Blessed Columba of Rieti, another Dominican tertiary, appeared to her and told Osanna to prepare for death (Benedictines, Dorcy).



In art, Osanna is a Dominican tertiary wearing a crown of thorns, surrounded by rays of light (not the halo of a saint), a lily, a broken heart with a crucifix springing from it, the devil under her feet, two angels (one with a lily, one with a cross). This is similar to the image of Saint Catherine of Siena, who has a halo. Osanna is the patroness of school girls (Roeder). 



Saint ALBAN proto-martyr d'ANGLETERRE

$
0
0



Saint Auban

martyr ( v. 304)

(Aubin, Alban, Albain, Albane, Albans, Albe), martyrisé à Verulam ou Verulanium (en 287?), actuellement la ville de St Albans, au nord de Londres(*).

Les Anglais voient en lui leur premier martyr. 

Son biographe,Bède le Vénérable, dit de lui qu'il était un païen charitable qui avait recueilli chez lui à Verulanium, un prêtre chrétien poursuivi par la police. Celui-ci le convertit et le baptisa. 

Quand les policiers arrivèrent, ils arrêtèrent saint Alban qui, pour sauver le prêtre, avait revêtu son uniforme religieux. Il fut mis à mort à sa place. 

(*) information fournie par un internaute qui nous écrit: "Saint Alban était au Moyen Âge dans le diocèse de Londres et elle est elle-même devenue cathédrale et siège diocésain depuis la Renaissance. Par ailleurs la forme Auban est beaucoup plus rare que la forme Alban, y compris en Angleterre où ce culte est le plus développé. En France, le culte de saint Alban a sans doute été développé par l'évêque saint Germain d'Auxerreau Ve siècle."

- La ville où il vivait, dans le Hertfordshire, porte son nom, et possède une ancienne église abbatiale, devenue cathédrale.

Il y a un village Saint-Auban dans les Alpes-Maritimes, dans la vallée de l'Esteron, un bourg nommé Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans la vallée de la Duranceet un village de Saône-et-Loire (71) Saint-Albain.

Informations aimablement communiquées par le diocèse de Digne:

Albanus, en français Alban, Auban, quelquefois Albin, est né à Vérulam, à 30 kilomètres, au nord de Londres, fut martyrisé en l’an 304; sa fête figure, dans le martyrologe romain au 22 juin.

Le poète Venance Fortunat, qui vivait dans la Gaule méridionale à la fin du VIe siècle écrivait de lui : «La gloire de son triomphe a été si éclatante qu’elle s’est répandue dans toute l’Eglise».

En Grande-Bretagne, autour du sanctuaire élevé en son honneur, se trouve la ville de Saint-Albans, (Voir pour les détails: La revue des Saints N°51, juin 1931)

Lyon a une paroisse sous le titre de Saint-Albans.

Saint-Alban, côtes d'Armor: "Saint-Alban doit son nom au premier martyr insulaire de Vérulamium, devenu depuis Saint-Alban (à 50 km de Londres). Condamné et exécuté le 22 juin de l'an 209." Il est le patron de l'église paroissiale.

Saint-Auban est chef-lieu de canton dans les Alpes-Maritimes. Il y a Saint-Auban sur l’Ouvèze, dans la Drôme; Saint-Auban d’Oze, dans les Hautes-Alpes. Dans les Alpes de Hautes Provence, au terroir de la commune de Château-Arnoux, un quartier porte, de temps immémorial, le nom de Saint-Auban.
d’après le livre du Père Corriol, ancien Curé de Saint-Auban, 1ère Edition 1939, 2ème Edition 1947, 3ème Edition 1957

À Verulam en Grande Bretagne, vers 287, saint Alban, martyr. On rapporte que, soldat non encore baptisé, il avait recueilli dans sa maison un clerc qui lui donna les enseignements de la foi chrétienne. En changeant d’habit, il se livra lui-même à la place de son hôte, et pour ce motif, subit la flagellation, des tourments atroces et fut décapité.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1366/Saint-Auban.html





Le martyre d'Alban, enluminure attribuée à Matthieu Paris tirée de la Vie de Saint Alban
manuscrit du XIIIe siècle, Bibliothèque du Trinity College de Dublin, (cote MS E. I. 40, folio 38r).



LE XXII JUIN. SAINT ALBAN, PREMIER MARTYR DE L'ANGLETERRE.


Que les cieux se réjouissent, que l'île des Saints triomphe, que l'univers entonne à sa suite un chant de victoire : partout enfin le sang du témoignage a rougi la terre; Alban, protomartyr de la Bretagne féconde (1), scelle aujourd'hui la conquête de l'extrême Occident. Déjà sans doute et dès les premiers jours, sous les pas de l'Epoux venu jusqu'à elle dans sa course de géant (2), Albion avait multiplié les fleurs ; plus tard, Eleuthère, Lucius, avaient par d'autres plants accru les charmes du jardin nouveau où, loin de la stérile Judée, l'Homme-Dieu oubliait les dédains de la fille de Sion. Mais si Jésus aime les parterres d'où s'exhale le parfum de la confession et de la louange (3), les rieurs de la paix ne sauraient pourtant seules composer le diadème de ce Fils très puissant du Dieu des armées (4); le sang versé par lui au grand combat a relevé la beauté qu'il tenait de sa Mère (5) ; et pour lui complaire, la parure de l'Epouse doit joindre aussi l'éclat de la pourpre à la blancheur des lis (6).


Gloire donc au protomartyr ! gloire à celui par qui Albion, pleinement prête pour les noces de l'Agneau, marche l'égale des plus illustres Eglises et s'assied avec elles au banquet des forts (1). Du haut du ciel, le chœur glorieux des Apôtres et la blanche armée des Martyrs tressaillent comme aux plus beaux jours de cette lutte de trois siècles, qui semble ne s'être tant prolongée que pour permettre à l'antique Bretagne d'avoir aussi sa part au triomphe. Car la persécution va maintenant finir; et c'est du sol breton, touché en dernier lieu par la vague du sang des martyrs, que s'élèvera la délivrance. Le 22 juin 3o3, sur les bords d'un affluent de la Tamise, Alban, nouvel Etienne, meurt en priant pour ses bourreaux ; le 25 juillet 3o6, Constantin, échappé aux embûches de Galère, est proclamé dans York, et c'est de là qu'il part pour arborer dans le monde entier l'étendard du salut.


Mais voici qu'aux combats d'où la Croix est sortie victorieuse, succède la lutte de l'hérésie qui donne à Satan le pouvoir de reprendre sur Dieu les nations que le baptême avait acquises à son Christ. Tandis que l'Orient s'égare dans la méconnaissance du mystère de l'Homme-Dieu, l'Occident se heurte à la notion du libre arbitre et de la grâce: fatale pierre d'achoppement que l'ennemi retrouvera plus tard. Pour le moment, rejetée de l'Eglise avec Pelage qui l'avait lancée, elle ne produit qu'un ébranlement passager. Or le point d'arrêt des efforts de l'enfer est ici derechef le tombeau d'Alban : les derniers troubles causés par l'attaque pélagienne viennent s'éteindre et mourir à cette tombe. Aussi, députés par le continent pour soutenir au delà du détroit la cause de la grâce, est-ce au martyr breton que Loup de Troyes et Germain d'Auxerre défèrent l'honneur de la victoire qui donne la paix à l'Eglise d'Occident. Et pour montrer que cette seconde défaite de l'enfer était bien le complément de celle qui, un siècle plus tôt, avait terminé l'ère sanglante, on vit les deux saints évêques ouvrir avec respect la glorieuse tombe, et réunir aux restes du héros des reliques de ses prédécesseurs les Apôtres et les saints Martyrs, dont le triomphe se trouvait ainsi définitivement affermi.


Le puits de l'abîme était fermé pour mille années (1) : années de puissance et d'honneurs pour Alban, que les divers peuples appelés à se succéder dans la grande île britannique révérèrent à l'envi. L'Anglo-Saxon dépassa le Breton dans les magnificences de la basilique qui remplaça la première église bâtie, sur le tombeau du martyr, au siècle même de son triomphe ; le Danois voulut faire du saint corps sa plus noble conquête; et sous les princes Normands, l'abbaye fondée par Offa de Mercie vit les papes et les rois élever de concert au plus haut point ses prérogatives et sa gloire. Il n'y eut point, au delà de la Manche, d'église monastique qui fût comparable à celle-ci en privilèges (2) ; et de même que le bienheureux Alban était reconnu comme le premier martyr de l'Angleterre, de même l'Abbé de son monastère était tenu pour le premier en dignité parmi les Abbés du royaume (3).


Alban avait régné mille ans avec le Christ (4).


L'époque était arrivée où devait se rouvrir pour un temps le puits de l'abîme, où Satan déchaîné allait séduire de nouveau les nations. Vaincu jadis par les Saints, puissance lui était donnée de reprendre la guerre et de les vaincre à son tour (1). Le disciple n'est point au-dessus du maître (2): commele Seigneur, Alban fut rejeté par les siens. Haï sans cause, il vit détruire le monastère illustre, orgueil d'Albion dans les beaux temps de son histoire ; à grand'peine fut sauvée la vénérable église où si longtemps l'athlète de Dieu avait reposé, répandant au loin ses bienfaits. Mais lui-même, qu'eût-il fait dans ce sanctuaire où des rites étrangers venaient bannir ceux des aïeux, et condamner la foi pour laquelle les martyrs étaient morts ? Alban fut chassé avec honte, et ses cendres jetées au vent.


La trop courte Légende dédiée par l'Angleterre fidèle à son protomartyr, résume ainsi les combats de l'athlète du Seigneur.


Au temps où les édits des empereurs Dioclétien et Maximien sévissaient contre les chrétiens, Alban, païen encore, reçut dans sa maison un clerc qui fuyait les persécuteurs. A la vue de cet homme adonné jour et nuit aux veilles et à la prière, il fut soudain touché de la grâce divine et pris du désir de partager sa foi et sa piété. Instruit peu à peu par ses salutaires exhortations, il quitta donc les  ténèbres  de  l'idolâtrie et  se  fit chrétien de tout cœur.


Cependant les persécuteurs, à la poursuite de ce clerc, parvinrent à l'habitation d’Alban. Revêtant la casaque qui servait d'habit à son hôte et son maître, il se présenta en sa place aux soldats qui le lièrent et l'amenèrent au juge. Celui-ci, se voyant trompé, commanda aux bourreaux de frapper le saint confesseur, et enfin, constatant qu'on ne pouvait triompher de lui par les tourments ni le détourner de son attachement à la religion chrétienne, il le condamna à avoir la tête tranchée.


Alban étant donc arrivé au sommet d'une montagne voisine, l'exécuteur qui devait le frapper, poussé par un mouvement divin, jette son glaive et se prosterne aux pieds du Saint, avec la volonté de plutôt mourir lui-même en la compagnie du martyr ou en sa place. Décapité néanmoins au lieu même, Alban reçut la couronne de vie promise par Dieu à ceux qui l'aiment. On décapita également ce soldat qui avait refusé de frapper le confesseur ; bien qu'il n'eût pas été lavé dans les eaux du baptême, il n'en demeure pas moins assuré toutefois qu'il fut purifié par le bain de son sang et rendu digne d'entrer dans le royaume des cieux. Le martyre d'Alban eut lieu près de Vérulam, le dix des calendes de juillet.


J’étais étranger, et vous  m’avez reçu, dira le Seigneur à ses élus au grand jour du jugement (1) ; et les élus auront besoin que le Seigneur explique sa divine parole, et leur dise que ce qu'ils ont fait au plus petit de ses frères, c'est à lui qu'ils l'ont fait. Pour vous, ô Alban, vous le savez à l'avance ; l'heure suprême où méchants et bons entendront la sentence éternelle, ne révélera au monde sur ce point que ce qui fut l'expérience de vos premiers pas dans les voies du salut. En abritant dans votre maison, païenne encore, cet inconnu qui fuyait les bourreaux, vous pensiez ne céder qu'aux instincts d'un cœur naturellement généreux et fidèle aux lois de l'hospitalité. Pourtant c'était un bien autre inconnu qui frappait alors à la porte de votre demeure; lorsque partit l'étranger, le Christ même était devenu votre hôte. Bientôt il vous conviait en retour à habiter dans sa propre maison, et la triomphale porte du martyre vous donnait accès au palais des cieux.


Tracée par votre sang, la route qui mène à Dieu est largement ouverte dans la grande île. Longtemps l'ennemi sembla ne pouvoir y dresser ses embûches. On vit y entrer à flots pressés vos concitoyens de la terre. Des peuples que vous n'aviez pas connus vinrent à leur tour, estimant à honneur de rattacher au nom d'Alban leurs origines, laissant passer le droit de la conquête  après  celui dont faisait preuve le cœur de fils qui  battait en eux pour le protomartyr. Ainsi fûtes-vous et  la tige de cette efflorescence surnaturelle qui fit l'Ile des Saints, et l'unité de la nation elle-même dans les phases si diverses de son histoire. Près du lit de repos où vous attendiez la résurrection, dans le temple splendide que vous dédièrent les peuples reconnaissants, vous aviez convié les fils de Benoît au ministère de la divine louange pour célébrer les bienfaits du passé, les bénédictions de chaque jour, et mériter à la patrie la continuation des faveurs du ciel. Ils étaient grands les siècles où, par ses Saints, Dieu gouvernail ainsi le monde ; et bien triste est l'égarement de ceux qui pensentavoirservi la cause du Seigneur et celle des peuples, en supprimant les hommages rendus par les générations qui nous ont précédés à ces illustres protecteurs.


O Alban, traité comme l'a été le Roi des Saints, comme lui aussi ne vous souvenez point des injures.  Protomartyr, bien plutôt  applaudissez aux triomphes de ces  autres athlètes qui sont venus renforcer la phalange placée sous votre commandement dans l'éternelle patrie.  Et si l'ère  des martyrs semble une fois  de plus  close pour un temps, considérez ceux de  vos enfants dont la constance a survécu à tant d'assauts ; bénissez les fam'lles dans  lesquelles vit toujours  la fo: des vieux âges : nobles races, dont mille fois les pères s'exposèrent comme vous à la mort pour  abriter les  ministres  du  Seigneur ; maintenez les nouveaux fils du cloître à la hauteur des traditions dont le dépôt leur fut confié au sein de la tempête ; multipliez sur tous les points les ouvriers appelés à réparer les ruines.


De nouveau retentit dans Albion la voix du Seigneur. Et comme si Dieu voulait que son histoire encore ici se rattachât à la vôtre, la sainte vertu de l'hospitalité, qui fut pour vous le principe du salut, a été pour elle dans nos temps l'occasion du retour aux croyances des ancêtres. Comme vous elle a reçu les prêtres venus d'au delà de la mer et que chassait la persécution ; comme vous déjà ne semble-t-il pas qu'elle ait entendu la divine parole : J’étais étranger, et vous m’avez accueilli ?Puisse-t-elle, comme vous toujours qui êtes son protecteur et son père, aller jusqu'au bout de l'invitation céleste, et conclure avec l'antique rédacteur des Actes de votre martyre : « La vérité connue sera la joie de notre île ; grande sera l'allégresse, lorsque seront brisés les liens du mensonge ! Pour moi, sans plus tarder, j'irai à Rome, j'y laisserai mon erreur, j'y mériterai la réconciliation et le pardon de mes fautes ; ce livre même qui est dans mes mains, je le présenterai à la revision de ceux qui sont dans cette ville : afin que s'il renferme quelque chose d'autrement dit qu'il ne convient, le Seigneur Jésus-Christ daigne par eux le corriger, lui qui, étant Dieu, vit et règne dans tous les siècles des siècles. Amen (1). »


1. Ven. Fortun. De Virginit. 155.


2. Psalm. XVIII, 6.


3. Cant. VI, I.


4. Psalm. XLIV, 4.


5. Cant. V, 10.


 6. Ibid. VI, 6.


7. Apoc. XIX, 7.


8. Apoc. XX, 3.


9. MATTH. Paris, edit. 1684, p. 1020.


10. Ex regest. Honor. III, Privileg. de omnibus libertatibus S. Albani.


11. Apoc. XX, 4.


12. Apoc. XIII, 7.


13. JOHAN. XV, 18-25.


14. MATTH. XXV, 25.


15. Acta S. S. Albani, Amphibali et Sociorum, anno DXC Anglice scripta, v, 46. Bolland. Junii IV, p. 139.

Dom Guéranger. L'Année liturgique

SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote03/042.htm


Saint Alban, église St Mary, Sledmere, East Riding of Yorkshire




Saint Alban

Proto-Martyr d’Angleterre


Fête le 20 juin


Communion anglicane


Verulamium, Hertfordshire [act. Saint Albans] – † Holmhurst Hill 287 ou v. 304


Autres mentions : 22 juin – 17 juin


Autre graphie : Alban ou Albans


209 ? martyre de saint Alban, soldat romain converti au christianisme… L’histoire de saint Alban, le premier martyr anglais, nous est rapportée par Bède dans son « Histoire ecclésiastique des Angles ».

Soldat romain de la garnison proche de Verulamium, saint Alban souffrit la mort le 22 juin, durant la persécution de Dioclétien ou, en 209, victime des persécutions de Septime Sévère, près de la cité romaine de Verulam, ou en latin Verulamium, cité de Grande-Bretagne (auj. Saint Albans, Hertfordshire). Il fut torturé et décapité à Holmhurst Hill pour avoir refusé de livrer un prêtre persécuté qui avait trouvé refuge chez lui. La cathédrale de St Albans s’élève sur l’emplacement présumé où fut décapité le premier martyr chrétien en Angleterre. Peu après sa mort, une église dut être construite pour abriter son tombeau où l’on dit que saint Germain d’Auxerre vint en pèlerinage, en 429. Au Ve siècle, la tombe de saint Alban était un lieu de pèlerinage ; dès le début du VIIIe siècle, il y eut une église et une châsse ; en 793, Offa II, roi de Mercie, fonda un monastère et une nouvelle église dans laquelle furent déposées les reliques de saint Alban. On a soulevé des doutes quant au fait que les persécutions de Dioclétien ne s’étendirent pas, tout au moins officiellement, à la Grande-Bretagne ; mais il existe des traditions suffisamment solides pour étayer le récit de Bède, même si elles ne permettent pas, évidemment, d’en vérifier tous les détails.








22 Juin : Saint Alban, proto-martyr d'Angleterre


HOMÉLIE POUR LA FETE DE SAINT-ALBAN, d'après la Vie des Saints, d'Aelfic



Saint Alban le Premier Martyr de Grande-Bretagne

Il y avait alors un empereur païen nommé Dioclétien,
qui avait été choisit pour être empereur de toute la terre,
bien qu'il soit le destructeur de la race humaine, 
286 ans après l'Incarnation du Christ;
et il règna 20 ans, ce cruel assassin,
et ainsi il tua, et fit tuer,
tous les Chrétiens qu'il peut trouver,
et brûla les églises, et vola l'innocent,
et son impie persécution sans cesse s'étendit
dix ans durant sur toute la terre,
jusqu'à ce qu'elle parvienne aussi en Angleterre,
et là tue nombre de ceux qui croyaient en Christ.

Un d'entre eux fut Alban, le noble martyr,
qui fut en effet tué dans cette persécution
pour la Foi en Christ, de la manière que nous allons vous raconter.
En ces jours parvint en Angleterre
la meurtrière persécution de l'infâme empereur,
et les meurtriers capturaient partout les Chrétiens
avec une fureur sans limites; il advint qu'un prêtre leur échappa
qui s'enfuit secrètement vers la maison d'Alban,
et là resta caché de ses acharnés persécuteurs,
et Alban le reçut, bien qu'il ne fut pas baptisé.
Alors le prêtre, autant qu'il aimait Dieu,
commença à chanter ses offices, et à jeûner sévèrement,
et jour et nuit à louer son Seigneur,
et par la même à enseigner la vraie Foi
à l'honorable Alban, jusqu'à ce qu'il advint
qu'il se mette à croire dans le Vrai Dieu, et à renoncer au paganisme,
et devenir un vrai Chrétien, débordant de Foi.
Alors le prêtre demeura avec l'honorable homme
jusqu'à ce que le magistrat qui persécutait les Chrétiens
l'y découvre, et avec grande colère
ordonna qu'on le fasse comparaître devant lui au plus tôt.

Alors arrivèrent les messagers à la maison d'Alban,
mais Alban sortit à la rencontre des persécuteurs
avec le vêtement à capuche du prêtre, comme si c'était lui,
et il ne voulut pas le trahir auprès des méchants persécuteurs.
Il fut dès lors enchaîné, et emmené sur le champs
vers l'impie juge, qui était occupé à offrir à ses divinités
des sacrifices diaboliques, avec tous ses complices.
Alors le juge devint diaboliquement enragé,
aussitôt qu'il eut détenu ce martyr résolu,
parce qu'il avait accueilli le prêtre fugitif,
et s'était livré pour être tué à sa place.
Alors il ordonna de l'amener au sacrifice païen, et dit
qu'il lui ferait subir le terrible châtiment
qu'il avait préparé pour le prêtre s'il avait pu le détenir,
à moins qu'il ne se soumette vite à ses honteuses divinités;
mais Alban ne fut pas effrayé par ses terribles menaces,
parce qu'il était ceint des armes de Dieu
pour le combat spirituel, et répondit qu'il ne
se soumettrait pas à son ordre, ni ne plierait devant son idolâtrie.

Aussitôt le juge lui demanda,
"De quelle famille es-tu, et quel est ton rang parmi les hommes?"
Alors Alban répondit à l'infâme :
"En quoi cela te concerne, de quelle famille je proviens?
mais si tu désires entendre la vérité, je te dirai prestement
que je suis Chrétien, et qu'à jamais je louerai le Christ".

Alors lui répondit le juge : "Dis-moi ton nom,
sans attendre, puisque je te le demande".
Le champion de Dieu répondit alors au meurtrier,
"On m'appelle Alban, et je crois dans le Sauveur,
qui est le Vrai Dieu, qui fit toutes créatures;
vers Lui montent mes prières, et c'est Lui que toujours je louerai".

Le meurtrier répondit au glorieux homme,
"Si tu désires la félicité d'une vie éternelle,
alors tu ne dois pas retarder ton sacrifice
aux grands dieux, avec complète soumission".
Alban lui répondit  : "Tes sacrifices aux divinités,
que tu offres aux démons, ne peuvent t'aider,
ni servir ta cause, mais tu recevras comme récompense
les châtiments éternels dans l'immense enfer".

Voilà! Alors le juge s'irrita fortement,
et ordonna de fouetter le saint martyr,
espérant qu'ainsi il ferait plier la résistance de son esprit
vers sa propre forme de culte, par le moyen du fouet;
mais le bienheureux fut renforcé par Dieu,
et supporta le fouet avec un excès de patience,
et d'un esprit joyeux il en remercia Dieu.

Alors le juge comprit qu'il ne pourrait pas vaincre
le saint homme par de sévères tortures,
pas plus que le détourner du Christ, et donc ordonna de le faire périr
par décapitation, pour le Nom du Sauveur.
Alors les païens firent ce que le juge leur commandait,
et dirigèrent le Saint vers sa décapitation;
mais ils furent retardés un long moment à un pont,
et y furent arrêtés jusqu'au soir à cause de l'énorme foule
d'hommes et de femmes qui s'y amassait,
et venaient vers le martyr, et l'accompagnaient.
De sorte qu'il advint que l'incroyant juge
resta sans manger en ville jusqu'au soir,
et sans l'avoir prévu, jeûnant contre sa volonté.

Voilà! Alors Alban voulut se hâter vers la mort,
et il descendit vers les flots puisqu'il ne pouvait franchir le pont,
et levant les yeux au ciel, priant le Sauveur,
et les flots s'assèchèrent devant lui,
et laissèrent un large passage devant ses pieds, comme il l'avait demandé à Dieu.
Alors l'exécuteur, qui devait le tuer,
fût touché par ce miracle, et jetta au loin son épée,
et courrut vite, aussitôt qu'ils avaient franchit l'eau,
et il tomba rempli de foi à ses pieds,
désirant mourrir avec lui plutôt que de le tuer.
Il fût dès lors unit, d'une foi résolue,
au saint homme qui allait être décapité;
et l'épée gisait luisante devant eux,
et nul d'entre eux ne fût prêt à le tuer.

Il y avait à portée de main du saint homme
une belle colline, ornée de plantes,
bien en tout, et avec une pente raide.
Alors Alban s'y dirigea vite,
et aussitôt pria Dieu qu'Il lui fasse jaillir de l'eau
en haut de la colline, et ainsi fît Dieu.
Alors l'eau de source jaillit aux pieds d'Alban,
afin que l'on puisse comprendre sa puissance auprès de DIeu,
et le flot s'écoula de la colline escarpée.

Il fut alors décapité pour le Nom du Sauveur,
en haut de la colline, et partit vers son Seigneur
par un glorieux martyre, rempli de la vraie Foi;
mais son meurtrier ne put vivre en bonne santé,
parce que ses deux yeux s'exorbitèrent,
et tombèrent sur terre avec la tête d'Alban,
ce qui lui fît comprendre qui venait-il de tuer.

Ils décapitèrent ensuite le fidèle soldat,
qui ne voulut pas décapiter le saint homme,
et il gisa aux côtés d'Alban, croyant en Dieu,
baptisé dans son sang, et partit pour le Ciel.

Ensuite, quand les exécuteurs retournèrent vers leur maître,
et lui rapportèrent les signes merveilleux qu'Alban avait accomplis,
et comment son exécuteur était devenu aveugle,
et alors il leur ordonna de cesser la persécution, et parla avec révérence
des saints martyrs, qu'il ne parvint pas
à détourner de la Foi en Dieu par les terribles tourments.

Durant cette même persécution furent aussi massacrés
Aaron et Julius, et nombre d'autres,
tant hommes que femmes, à travers toute l'Angleterre,
morts sous les tortures pour la Foi en Christ,
et ils partirent victorieux vers la vraie Vie.
Alors la persécution s'arrêta, et les Chrétiens sortirent
hors des bois, et hors des déserts, où ils avaient été cachés,
et vinrent parmi eux, et restaurèrent le Christianisme,
et réparèrent les églises qui avaient été détruites,
et demeurèrent là en paix dans la vraie Foi.
Alors ils bâtirent une magnifique église
au saint Alban, là où il fut enterré,
et bien souvent des miracles y eurent lieu
à la louange du Sauveur qui vit à jamais dans l'éternité.

The Homily for the Feast of St. Alban from Aelfic's Lives of the Saints
Source: "The Passion of Saint Alban"



Tropaire de Saint Alban ton 4

Ton saint martyr Alban dans son combat/
A gagné la courrone de la vie, O Christ notre Dieu;/
car renforcé par Toi et avec un coeur pur/
il parla avec force devant les juges de ce monde,/
T'offrant sa sainte tête à Toi, le Juge de tous.

Office à la mémoire de saint Alban de Verulamium, Protomartyr de Grande-Bretagne [en anglais]


Tombeau de Saint Alban:


L'actualité de saint Alban en Occident? :
"La Fraternité de saint Alban et saint Serge fut fondée en 1928 par des membres des "Eglise Orthodoxe Orientale" et "Eglise Occidentale". Elle existe afin de prier et d'oeuvrer à l'unité Chrétienne, et offrir des opportunités aux Chrétiens Orthodoxes et Chrétiens de traditions Occidentales de se rencontrer et d'apprendre à se connaître mutuellement, et ainsi d'approfondir la compréhension de la spiritualité, théologie et culte de chacun"

"The Fellowship of St Alban and St Sergius was founded in 1928 by members of the Eastern Orthodox and Western Christian Churches. It exists to pray and work for Christian unity, and provides opportunities for Orthodox Christians and Christians of Western traditions to meet and get to know one another, and so to deepen their understanding of each other's spirituality, theology and worship."

Note JMD : il est à regretter que l'Orthodoxie occidentale ne soit même pas mentionnée dans l'intitulé ci-dessus - c'est pourtant la seule solution réellement canonique, seule fidèle à la Foi apostolique pour l'Europe occidentale, ce retour à la vraie Foi. 

Enfin, l'existence d'une telle fraternité, malgré le gros manque que je cite et qui la rend donc incomplète, c'est fort réjouissant. 

On ne se réunit pour prier pour l'autre que si on a, au moins un peu, pris conscience qu'il n'existe pas la moindre Eglise où tout soit "comme il faut aux yeux de Dieu", tant dans les dogmes que dans la praxis.. 

Si on reste dans l'illusion, on ne sait pas prier sincèrement pour la sanctification de l'autre (et la sienne), ni pour l'Unité des Chrétiens. On ne sait que prier pour une uniformisation "sous sa coupe à soi", ce qui n'est bien entendu pas de Dieu. Ouvrez la fenêtre et contemplez la non-uniformisation dans la Création de Dieu! Qu'Il soit bénit!

JMD

http://www.amdg.be - retranscription du texte des "Petits Bollandistes", 7ième édition, Bar-le-Duc 1876 : 

La lumière de l'Evangile fut portée en Angleterre dès le temps des Apôtres. Le nombre des chrétiens s'y accrut beaucoup par la conversion du roi Lucius, qu'on place en 180. La fureur des premières persécutions ne pénétra pas dans ces îles lointaines, ce qui permit à l'Eglise de cultiver eu paix et de développer les germes de la Foi. D'ailleurs, l'Angleterre étant comme un monde séparé du monde romain, on peut présumer que beaucoup de fidèles, persécutés ailleurs, s'y retirèrent pour y trouver un peu de repos. Mais Dioclétien, plus clairvoyant, ou plutôt plus impitoyable que les autres persécuteurs, ensanglanta ces contrées paisibles. Nous apprenons de Gildas et de Bède que plusieurs Chrétiens y remportèrent la couronne du martyre.

Le premier, et un des plus célèbres de ces héros chrétiens, fut saint Alban, dont la mort a été illustrée par plusieurs miracles, et dont le sang, après avoir rendu témoignage à Jésus-Christ, a été une semence de chrétiens et une source de bénédictions pour l'Angleterre.  "La gloire de son triomphe", dit Fortunat, « a été si éclatante, qu'elle s'est répandue par toute l'Eglise". Alban, jeune encore, se rendit à Rome pour se perfectionner dans les belles-lettres. De retour en Angleterre, il s'établit à Vérulam *, où il jouissait d'une grande considération parmi le peuple, non moins à cause de son rang qu'à cause de ses richesses et des dignités dont il était revêtu. Il ne connaissait point Jésus-Christ, mais son âme, enrichie des plus heureuses dispositions, semblait n'attendre que l'instant de la grâce pour s'ouvrir aux lumières de la Foi et pour ne plus rechercher que le trésor des biens éternels. Bon envers tout le monde, charitable envers les indigents, Alban ouvrait sa maison à tous les malheureux. 

* Il ne reste plus aucun vestige de l'ancienne ville de Vérulam, si l'on excepte quelques fondations de murailles et quelques morceaux de pavé marqueté. On y a souvent trouvé, en creusant, des pièces de monnaie romaine. La Werlame coule à l'orient de la ville; à l'occident est le grand chemin construit par les Romains et appelé Wallingstreet.

Il reçut chez lui un saint prêtre nommé Amphibale, qui fuyait pour se soustraire aux inquisitions des persécuteurs. Il le traita avec toute sorte d'égards et même de respects. L'homme de Dieu passa ainsi quelque temps caché à l'oeil des bourreaux. Alban, qui l'observait, était singulièrement édifié de sa conduite; surtout il admirait avec quelle ferveur il passait les jours et une partie des nuits en prière. Il eut envie de connaître une religion qui inspirait une piélé si merveilleuse. Un jour, il renvoya ses serviteurs, et demeurant seul avec son hôte, il lui dit:

"Comment se fait-il que toi, qui es Chrétien, tu aies pu parcourir tout un pays où ta religion est en horreur, et arriver sain et sauf jusque dans cette ville? » Amphibale lui répondit: « Mon Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, a protégé mes pas et m'a gardé constamment de tout danger. C'est lui qui, pour le Salut de plusieurs, m'a dirigé vers cette province, afin qu'annonçant aux nations la foi qu'Il a prèchée lui-même, je Lui prépare un peuple choisi" , - « Mais», dit Alban, "quel est donc ce Fils de Dieu? Prétendez-vous dire que Dieu est né? Ces choses me paraissent bien nouvelles, et j'en entends parIer aujourd'hui pour la première fois. Je serais curieux de savoir comment vous expliquez tout cela, vous autres chrétiens».

Alors le bienheureux Amphibale, commençant à lui exposer les mystères de l'Evangile, parla en ces termes: " Notre Foi nous enseigne à reconnaître Dieu le Père, et Dieu le Fils qui, pour notre Salut, a daigné se revêtir d'une chair semblable à la nôtre, et naître miraculeusement d'une Vierge. Quand les temps furent accomplis, un Ange du ciel descendit vers cette Vierge, nommée Marie, pour lui annoncer le mystère qui allait s'accomplir en elle; et Marie répondit : Je suis la servante du Seigneur: qu'il me soit fait selon votre parole. Ainsi cette Vierge mérita de donner naissance à son Dieu, à son Seigneur, à Celui de Qui elle avait reçu elle-même l'existence. Elle devint mère sans perdre sa virginité. C'est ce qu'avaient depuis longtemps prédit les Prophètes, à qui Dieu avait révélé ce mystère dans les siècles passés. Si donc tu crois toutes ces choses, les promesses de Salut faites aux Chrétiens s'accompliront aussi en toi : quand tu seras Chrétien, tu pourras, en invoquant le Nom du Christ, guérir les infirmes et les malades; aucune adversité ne sera capable de t'abattre; enfin tu finiras ta vie par le martyre, et par une bienheureuse mort, tu quitteras cette terre pour aller vivre avec le Christ. C'est pour t'annoncer tout cela que je suis venu dans cette ville; le Seigneur veut récompenser ainsi l'hospitalité généreuse que tu m'as donnée".

Alban dit alors: « Si je viens à croire au Christ, quel honneur devrai-je lui rendre? » Le prêtre lui répondit: « Crois que le Seigneur Jésus est un seul Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, et tu seras par là même très-agréable à ses yeux ». Alban répliqua:  "Que dis-tu? Tu parles comme un insensé, car mon esprit ne peut trouver un sens à cette parole, et ma raison se refuse à l'admettre. Si les habitants de cette ville entendaient ce que tu viens de me dire de ton Christ, ils ne tarderaient pas à punir tes discours blasphématoires selon la rigueur des lois portées contre votre secte. Pour moi, je suis bien disposé à ton égard; mais je crains fort qu'il ne t'arrive malheur". Il se retira donc tout ému, sans vouloir écouter davantage les paroles du prêtre, ni prêter l'oreille à ses enseignements.

Ampbibale, resté seul, passa toute la nuit en prière, tandis qu'Alban se retira dans sa chambre pour prendre son repos. Mais pendant qu'il dormait, il eut une vision que Dieu lui envoya pour l'instruire, et dont il fut tellement touché qu'il se leva sur l'heure, vint trouver son hôte, et lui dit: « Si ce que tu prêches au sujet du Christ est véritable, daigne me donner l'explication d'un songe mystérieux que je viens d'avoir. J'ai vu descendre du Ciel un homme qu'une foule immense d'autres hommes a saisi pour lui faire souffrir des tourments de toute espèce. Ils lui ont lié les mains, ont frappé sur son corps à coups de verges, et mis ainsi toute sa chair comme en lambeaux. Puis ils ont suspendu à une croix ce corps ainsi déchiré, après l'avoir dépouillé de tous ses vêtements; ils ont étendu violemment ses bras sur cette croix; ils ont percé de clous ses pieds et ses mains : ils lui ont ouvert le côté d'un coup de lance, et de cette blessure j'ai cru voir sortir du sang et de l'eau. Ils l'avaient injurié longtemps en disant: Salut, Roi des Juifs; si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix à cette heure, et nous croirons en toi. Mais lui, sans leur répondre, a jeté ce cri : Mon Père, je remets mon âme entre vos mains. Et aussitôt après il expira. Ensuite j'ai vu descendre de la croix son corps inanimé, dont le sang s'épanchait par de larges blessures : on l'a mis dans un sépulcre de pierre qu'on a scellé et autour duquel on a placé des gardes. Mais, Ô miracle ! ce cadavre revient à la vie; il sort du tombeau sans briser les portes scellées; j'ai vu de mes yeux comment il est ressuscité d'entre les morts. Des hommes vêtus d'habits blancs comme la neige sont descendus du ciel : ils ont pris avec eux cet homme ressuscité, et. sont retournés au ciel ensemble. Une multitude innombrable d'hommes revêtus pareillement de robes blanches suit le vainqueur de la mort, ne cessant jamais de chanter ses louanges et de bénir le Père en disant : Béni soit Dieu le Père et son Fils unique. Tous sont dans une paix inaltérable à laquelle aucun bonheur ne saurait être comparé. Telle est la vision que j'ai eue cette nuit : explique-la-moi, je t'en supplie, et ne crains pas de me dire entièrement tout ce que signifient ces choses ".

A ce récit, la bienheureux Amphibale comprit que Dieu avait daigné visiter le coeur d'Alban, et il en conçut une joie inexprimable. Aussitôt, tirant l'image de la croix du Seigneur qu'il portait toujours sur lui: «Voilà», dit-il, « le signe qui te fera connaître ce que signifie et ce que présage ta vision. L'homme que tu as vu descendre du ciel est mon Seigneur Jésus-

Christ, qui n'a pas refusé de subir le supplice de la croix pour nous laver par son sang du péché auquel la prévarication d'Adam, notre premier père, nous avait rendus sujets. Ceux qui l'ont saisi et affligé par de si cruels tourments sont les Juifs, le peuple choisi de Dieu, à qui il avait promis d'envoyer du Ciel son Fils : or, quand il est venu, ils ont refusé de Le recevoir. Après une si longue et si pénible attente, ils n'ont pas voulu reconnaître l'Auteur de leur Salut; mais ils l'ont contredit sans cesse, lui ont rendu le mal pour le bien, et n'ont répondu que par la haine à l'amour qu'Il leur avait témoigné. Enfin, remplis d'envie contre lui, ils ont bien osé le saisir, cet Homme-Dieu que les Gentils eux-mèmes jugeaient innocent: ils l'ont saisi, et l'ont fait mourir sur une croix, C'est ainsi que ce Seigneur très-miséricordieux nous a rachetés au prix de son sang, qu'il a vaincu la mort en mourant lui-même, et qu'étant élevé sur la croix, Il a tout attiré à lui. Il est aussi descendu dans les cachots ténébreux de l'enfer; il a brisé les liens des justes qui y étaient captifs; et enchaînant le diable, il l'a rejeté au plus profond de l'abîme".

Alban fut saisi d'admiration en entendant ces paroles, et il s'écria:

"Oui, les choses que tu viens de dire touchant le Christ sont vraies, et l'on ne saurait les accuser de fausseté. C'est le Christ que j'ai vu cette nuit combattre et vaincre le démon. Je veux donc désormais prêter une oreille docile à tes enseignements. Dis-moi, puisque ta science est si grande, quels sont mes devoirs envers le Père et le Saint-Esprit, maintenant que je reconnais le Fils pour mon Seigneur et mon maître». Le prêtre, rempli d'une grande joie, s'écria : « Je rends grâces à mon Seigneur Jésus-Christ de ce que tu as appris à invoquer de toi-même ces trois Noms sacrés. Crois donc que ces trois Personnes que tu viens de nommer sont un seul et même Dieu, et confesse généreusement cette Foi".- « Oui», répondit Alban, « telle est ma ferme croyance. Il n'y a point d'autre Dieu que mon Seigneur Jésus-Christ qui, pour le Salut des hommes, a daigné se revêtir de leur nature, et souffrir la mort de la croix : il est un seul Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, en dehors de qui il n'y a point d'autre Dieu".
Plusieurs fois il répéta avec ferveur celte profession de Foi; il se prosternait devant l'image de la Croix du Sauveur, et comme s'il y eût vu Jésus présent lui-même, il implorait avec larmes le pardon de ses pêchés, il baisait la place des pieds et des mains, comme s'il eût touché véritablement les plaies sacrées du Christ, et que sa vision de la nuit précédente se fût transformée en une réalité. Des larmes coulaient en abondance sur son visage et baignaient le signe du Salut qu'il tenait embrassé. "Je renonce au démon", disait-il, « je déteste tous les ennemis du Christ; je me donne et je me confie à ce divin Seigneur qui, le troisième jour, est ressuscité d'entre les morts". Amphibale, voyant ses bonnes dispositions et jugeant qu'il était déjà parfait Chrétien dans son coeur, le baptisa au nom de la très-sainte Trinité. Puis il lui dit: « Sois sans crainte: le Seigneur est avec toi, et sa grâce ne te manquera jamais. C'est de lui-même que tu as appris par révélation les mystères de notre Foi, que les autres hommes recoivent ordinairement par la prédication d'un homme faible comme eux; c'est pourquoi je suis maintenant tranquille sur ton compte. Je vais donc reprendre ma route pour aller continuer ailleurs les travaux de mon ministère". -  "Non", dit Alban; " je te prie de ne pas me quitter si tôt, mais de passer encore une semaine avec moi, afin que tu m'apprennes en détail tout ce qui concerne les autres dogmes et les pratiques du culte chrétien ». Amphibale, voyant que la résolution qu'il avait prise de quitter ce lieu remplissait Alban d'une si grande tristesse, consentit à sa demande. Chaque jour donc, vers le soir, le maître et le disciple, fuyant le tumulte des hommes, se retiraient dans une maison à l'écart, et y passaient ensemble toute la nuit à louer Dieu. Ils se cachaient ainsi pour n'être pas découverts par les infidèles qui cherchaient à connaître la vraie religion, moins pour l'embrasser que pour la persécuter.

Néanmoins, quelque temps après, un Gentil audacieux parvint à découvrir leur secret, et fit connaître au magistrat tout ce qui s'était passé entre eux. Il n'omit rien de ce qui était propre à perdre les innocents, en allumant contre eux la fureur du juge. En effet, celui-ci fut aussitôt enflammé de colère: il ordonna qu'on lui amenât Alban et celui qui l'avait instruit dans la Foi Chrétienne, afin de les obliger à offrir un sacrifice aux dieux du pays. S'ils ne voulaient pas y consentir, ils devaient être saisis, enchaînés, et égorgés eux-mêmes en guise de sacrifice sur l'autel des dieux. Ces ordres, toutefois, ne purent être donnés d'une manière si secrète qu'ils ne parvinssent à la connaissance d'Alban qui, désirant sauver du péril le prêtre qui l'avait instruit, l'exhorta à sortir de la ville. Pour faciliter son évasion, il la revêtit de sa propre chlamyde qui était brodée d'or. Cet habit était alors celui des principaux du pays, et par là même si honoré qu'il commandait à tous le respect envers quiconque en était revètu. Ayant donc jugé qu'Amphibale serait sous cet habit plus garanti contre les insultes et les violences, il prit lui-même le manteau de son cher maître, sachant bien que c'était un moyen de s'attirer la fureur des barbares. Alors Amphibale, cédant aux prières d'Alban, partit avant l'aurore et se dirigea du côté de l'aquilon, conduit quelque temps par son généreux disciple. Enfin ils se dirent adieu et se séparèrent. Qui pourrait rester insensible au souvenir de toutes les larmes qu'ils versèrent dans cette cruelle séparation? Le prêtre se rendit dans le Pays de Galles, pour y continuer ses travaux apostoliques. Alban, revêtu de la robe de son maître, revint seul à sa demeure, attendant paisiblement l'exécution des ordres qui avaient été donnés contre lui.

Quand le jour fut venu, une troupe nombreuse de soldats furieux se précipite tout à coup sur la maison d'Alban: ils pénètrent partoul, visitent avec soin toutes les chambres, fouillent jusque dans les coins les plus obscurs, et remplissent tout de désordre et de tumulte. Enfin ils arrivent dans cet endroit solitaire où Alban avait coutume de venir prier avec Amphibale; ils entrent; ils le voient revêtu d'un habit étranger, prosterné devant la croix du Sauveur, et se livrant à la prière. Alors ils se précipitent en foule, et lui demandent à grands cris de leur livrer le prêtre qu'il a reçu chez lui.

Alban, pour toute réponse, leur dit:  "Pourquoi le cherchez-vous? Il est sous la garde de Dieu; et maintenant, avec ce tout-puissant secours, il ne craint pas vos menaces". Les satellites, irrités de voir cette proie leur échapper, sentirent redoubler leur fureur; et tournant contre Alban lui-même tout leur ressentiment, ils mirent aussitôt la main sur lui. On l'attrache, on l'entraîne, on le charge de chaînes pesantes, on le tire par les vêtements et par les cheveux; on le conduit enfin, après mille injures, après mille traitements inhumains, jùsqu'au temple des idoles, où le juge se trouvait avec le peuple de la ville accouru de tous côtés en ce lieu. Alban, voulant montrer à tous qu'il était disciple et serviteur de la Croix, portait sans cesse dans ses mains le signe du Salut. Quand les Gentils virent ce signe sacré qui leur avait été inconnu jusqu'alors, ils furent étonnés et troublés; le juge, cependant, regarda avec en visage irrité l'homme de Dieu et la croix qu'il tenait entre ses mains. Alban, loin d'être effrayé de sa colère, le méprisa tellement qu'il ne daigna pas lui répondre sur son rang et sa famille; mais à l'interrogation qui lui fut faite sur ce sujet, il ne répondit qu'en faisant connaître son nom et en déclarant à haute voix qu'il était Chrétien.

Le juge lui dit « Alban, fais-moi savoir où est ce prêtre envoyé de je ne sais où pour mettre le trouble dans cette ville, qui y est entré secrètement, et que tu as reçu dans ta maison. Si sa conscience n'était pas agitée de remords, s'il ne doutait pas luj-mème de la bonté de sa cause, il se serait présenté devant nous pour rendre compte de sa doctrine, au lieu de laisser ce soin à son disciple. Mais, au contraire, il a fait voir par son exemple combien ses enseignements sont vains et trompeurs, puisqu'au lieu de défendre celui qu'il a gagné par ses belles paroles, il l'abandonne làchement dès qu'il voit le péril. Je pense que cela suffira pour te faire voir que tu as accordé trop de confiance à un homme infatué de chimères, qui t'a poussé jusqu'à cet excès de folie de compter pour rien tous les biens de ce monde et de mépriser ouvertement nos grands dieux. Or, nous ne pouvons pas laisser impunie l'injure qui leur est faite: le contempteur des dieux doit être puni de mort. Mais comme il n'est personne qui ne puisse tomber dans l'erreur, il est aussi toujours possible d'en sortir. Tu peux donc te réconcilier encore avec les dieux que tu as offensés; tu rentreras dans leurs bonnes grâces en te séparant de la secte perfide dans laquelle tu t'es laissé entraîner. Ecoute les conseils que je te donne dans ton intérêt: fais aux dieux de grands sacrifices : alors, non-seulement ils te pardonneront tes crimes et tes offenses, mais encore ils augmenteront ta fortune et tes honneurs, et combleront tous tes désirs, ainsi qu'ils ont coutume de faire pour leurs serviteurs fidèles ».

Alban, sans être effrayé par ces menaces, ni séduit par cette feinte douceur, répondit: « Tu as parlé longuement, ô juge; mais la longueur de tes discours ne peut m'empêcher d'en  apercevoir la fausseté. Le prêtre dont tu parles serait certainement venu à ton audience, si cela nous avait paru bon à l'un et à l'autre. Mais, pour moi, je n'ai pu consentir à ce qu'il m'accompagnât ici, parce que je connais trop ce peuple méchant et prompt à mal faire; quant à lui, bien qu'il ne redoute pas la véritable justice, il ne peut souffrir les juges qui ne savent pas discerner le vrai du faux dans leurs jugements. J'avoue que j'ai embrassé sa doctrine, mais je ne saurais m'en repentir; la suite te fera voir que je n'ai pas cru sur la foi d'un ignorant ou d'un imposteur. Les malades et les infirmes, recouvrant leur santé première rendront témoignage à la vérité de notre Foi. Cette Foi m'est plus chère que toutes les richesses dont tu me parles, plus précieuse que tous les honneurs par la vue desquels tu veux me tenter. Car supposons un homme comblé d'honneurs et de richesses au gré de ses désirs, ne faudrait-il pas qu'enfin il meure? Tout son or pourra-t-il le tirer du sépulcre et le ramener parmi les vivants? Mais à quoi bon prolonger ce discours? Je ne sacrifie pas à tes faux dieux; car tous mes ancêtres les ont servis sans en recevoir d'autre salaire que leur damnation éternelle. Aidé du secours de mon Dieu, je ne crains pas les supplices dont tu me menaces". Quand il eut ainsi parlé, un sourd murmure s'éleva parmi la foule : les uns étaient attendris; d'autres poussaient des cris d'insulte; mais le bienheureux Alban paraissait insensible aux menaces du juge et aux clameurs du peuple irrité.

On lui intima de nouveau l'ordre de sacrifier aux dieux : une troupe furieuse de Gentils se précipita vers lui pour l'y contraindre; mais sa fermeté demeura inébranlable, et rien ne put l'amener à commettre un tel forfait. Alors, sur l'ordre du juge, on l'étendit pour le battre de verges. Mais tandis qu'on le frappait rudement, il se tourna vers le Seigneur et dit avec un visage serein : « Seigneur Jésus-Christ, daignes garder mon âme pour qu'elle ne soit pas ébranlée, et qu'elLe ne tombe pas du rang élevé où votre bonté l'a placée. C'est à vous, Seigneur, que j'ofl're le sacrifice de rua vie; et je désire répandre mon sang pour votre amour». Ces paroles no purent être étouffées par le bruit épouvantable des coups de fouet. Les bras des bourreaux se fatiguèrent sans que la constance du Martyr fût ébranlée. Le juge alors, sachant que le courage cède quelquefois plus facilement à la durée des tourments qu'à leur violence, le fit conduire dans une étroite et affreuse prison, où il le retint pendant près de six mois entiers.

Mais le Ciel ne tarda pas à venger l'injure faite au serviteur de Dieu. Depuis le jour où il fut arrêté, jusqu'à celui où il consomma par sa mort son glorieux sacrifice, la pluie et la rosée ne vinrent plus rafraîchir la terre: les vents retinrent leur souffle bienfaisant; chaque jour les ardeurs du soleil desséchaient de plus en plus les campagnes, et même pendant les nuits la chaleur était excessive; les sillons et les arbres refusèrent de rendre aux laboureurs le fruit de leurs travaux; en un mot, toute la nature combattit contre les méchants pour venger le juste opprimé. Les habitants de Vérulam furent bientôt réduits à l'extrémité par ce fléau; mais ce châtiment, si rude qu'il fût, ne put les ramener à des sentiments meilleurs. Ils se réunirent donc, et dirent : "C'est par un art magique que notre terre est ainsi désolée : tout a péri dans nos campagnes; c'est le Christ, le Dieu d'Alban, qui a brûlé nos moissons et ruiné les espérances de nos récoltes". Ils se firent donc amener Alban, qui parut devant eux les pieds nus, le visage exténué, et tout le corps couvert de la poussière du cachot. Quand ils le virent ainsi méconnaissable à cause des rigueurs qu'on lui avait fait souffrir, ils furent touchés de compassion, et, après avoir longtemps discuté entre eux, ils résolurent de le traiter plus humainement. Ses parents, de leur côté, firent valoir en sa faveur son rang et sa naissance, ajoutant que, puisqu'on ne pouvait le convaincre d'avoir excité aucun tumulte ni sédition, il était indigne de voir un homme noble et illustre chargé de fers comme s'il eût été un voleur. Le peuple les écouta volontiers; de grands cris s'élevèrent pour demander sa délivrance; et aussitôt, par le jugement de la multitude, il fut délivré de ses chaines et proclamé libre.

Une faveur de ce genre ne pouvait être agréable à Alban : il s'était préparé au martyre, et il craignait de voir encore cette fois son triompha différé. Il se leva donc au milieu de la foule, et montrant à tous la croix du Seigneur, il se prosterna devant elle, et fit cette prière: "Seigneur Jésus, ne permettez pas que la malice du diable profite de la concorde de tout ce peuple pour me ravir ma couronne. Daignez réprimer son audace et rendre inutiles toutes ses ruses perfides ». Puis, se tournant vers la foule, il dit:
«Qui peut vous conduire à changer ainsi de sentiments? Si vous êtes indécis, consultez les lois de votre cité : elles vous indiqueront ce que vous avez à faire. Pourquoi tardez-vous? Ne savez-vous pas que je suis l'irréconciliable ennemi de vos dieux? En effet, comment pouvez-vous croire dignes d'adoration ceux qui, loin d'avoir quelque chose de divin, sont l'ouvrage de la main des hommes? Vous êtes témoins vous-mêmes qu'ils ne peuvent rien voir, rien entendre; est-il quelqu'un d'entre vous qui ait jamais souhaité d'être semblable aux dieux auxquels il rend ses hommages? Comment donc qualifier ces êtres que vous adorez, étant contraints cependant d'avouer qu'ils sont d'une condition inférieure à la vôtre? O folie déplorable! Demander la vie à ceux qui ne l'ont jamais eue; offrir des prières à des dieux qui ne peuvent entendre; demander du secours à des dieux qui ne sauraient faire le moindre mouvement pour se sauver eux-mêmes ! Malheur aux idoles, et malheur à quiconque est assez insensé pour leur rendre hommage!»

Les Gentils, entendant ces fermes et courageuses paroles, virent bien que la prison n'avait pas changé les dispositions d'Alban, et qu'il ne fallait pas espérer qu'aucun autre essai du même genre pût l'ébranler. Les sentiments de justice et de commisération qui les animaient naguère disparurent en face de leur zèle aveugle pour les faux dieux, et, après avoir délibéré ensemble, ils prononcèrent contre lui la peine de mort. Ilss choisirent pour l'exécution un lieu appelé Rolmhurst *, situé à quelque distance de la ville [* Ce lieu, appelé depuis Derswoldwood, a servi d'emplacement à la ville de Saint-Alban]; mais ils furent un certain temps avant de s'accorder sur le genre de supplice qu'ils devaient lui faire subir. Les uns disaient : "c'est un disciple de la croix : il faut le crucifier». D'autres voulaient qu'il fût enterré vif, parce que c'était le supplice ordinaire de ceux qui blasphémaient contre les dieux; d'autres enfin proposaient de lui crever les yeux et de l'envoyer dans cet état à la recherche de son maître fugitif. Mais le juge et la plus grande partie du peuple décidèrent qu'on lui trancherait la tête. Alban, chargé une seconde fois de ses chaînes, sortit donc du tribunal pour être conduit au supplice; et le peuple, laissant le juge bien loin derrière lui, se précipita en foule sur le. chemin qui conduisait au lieu de l'exécution, chacun s'efforçait de devancer les autres pour mieux jouir de ce sanglant spectacle; et comme le Martyr marchait au milieu d'eux, ils le chargeaient d'injures en disant: « Sors, ennemi des dieux, de cette ville souillée par ta présence: va recevoir le châtiment de ton impiété; on va te traiter comme tu le mérites, et tes crimes vont être punis". Au milieu de ces injures, le saint Martyr demeurait en paix et gardait le silence, mettant sa confiance eu Dieu.

Une si grande multitude était accourue de toutes parts que le chemin, quoique large et spacieux, étaitL encombré par les flots pressés du peuple; d'autre part, ce jour-là la chaleur était si forte que la terre semblait brûlante sous les pieds de la foule. Cependant on avançait toujours; enfin on arriva sur le bord d'une rivière très-rapide *, qui devint pour la marche du peuple un obstacle fort embarrassant [* Cette rivière était la Coln, qui passe entre l'ancien Vérulam et la nouvelle ville de Saint-Alban]. Beaucoup se tenaient arrêtés sur la rive; car la pont était trop étroit pour qu'il fût possible à tous d'y passer. Alors quelques-uns, ne pouvant supporter ce retard, se jetèrent à la nage, malgré la profondeur et la rapidité du courant, et parvinrent ainsi jusqu'à la rive opposée. D'autres voulurent en faire autant; mais, emportés par les eaux, ils furent submergés et périrent misérablement. La vue de cet accident jeta un grand trouble parmi le peuple, et des cris de douleur se firent entendre de tous côtés. Alban fut, lui aussi, touché de ce spectacle: il pleura la perte de ces malheureux, et, se mettant à genoux, il éleva les yeux vers le ciel et son âme vers le Christ, en disant: « Seigneur Jésus, du côté duquel j'ai vu couler du sang et de l'eau, faites que les flots s'abaissent et se séparent, afin que tout ce peuple puisse venir sans danger jusqu'au lieu où il sera témoin de mon martyre". Chose admirable ! à peine Alban se fut-il agenouillé que le lit de la rivière, se desséchant aussitôt, laisse un libre passage à la foule impatiente. Mais là ne se bornent pas les miracles du saint Martyr: ceux que les eaux avaient entrainés et submergés sont, par un nouvel effet de la prière d'Alban, retrouvés sains et saufs, comrne s'ils n'avaient éprouvé aucun accident.

Alors un des soldats qui conduisaient Alban au supplice obtint, par les mérites du serviteur de Dieu, la grâce d'arriver lui-même au Salut. Car, voyant les merveilles qui venaient de s'opérer à sa prière, il se sent touché de repentir, jette au loin son épée, et se prosterne aux pieds du Saint en confessant son erreur et demandant pardon avec larmes. " O Alban », lui dit-il, " ton Dieu est le Dieu véritable, et il n'y en a point d'autre que lui. Cette rivière dont le cours s'est arrêté à ta prière fait bien voir qu'aucune autre divinité ne saurait opérer un semblable prodige". Cette conversion ne fit qu'accroître la fureur des autres satellites, bien qu'elle parût auparavant déjà portée à son comble. Ils saisissent leur compagnon que la grâce avait touché, et ils lui disent: « Ce ne sont pas les prières d'Alban qui nous ont ouvert tout à coup un passage, mais c'est le dieu Soleil que nous adorons qui a daigné dessécher par sa chaleur bienfaisante le lit de la rivière, afin que sains et saufs nous pussions assister avec joie à la mort de son ennemi. Quant à toi, qui t'efforces d'obscurcir par de fausses interprétations la connaissance que nous avons des bienfaits des dieux, tu vas subir la peine que méritent tes blasphèmes». Ils le saisissent alors, frappent avec violence cette bouche qui venait de rendre témoignage à la Vérité, jusqu'à ce qu'ils lui eussent brisé les dents. Puis ils déchirent les autres membres de ce nouvel athlète avec une égale fureur, et le laissant pour mort sur le sable de la rive, ils se hâtent de continuer leur route afin d'assouvir leur insatiable cruauté sur la personne d'Alban lui-même.

Qui pourrait retracer sans émotion les souffrances qu'eut alors à endurer le bienheureux Martyr, lorsque, traîné avec violence au milieu des rochers et des broussailles, son corps déchiré laissait de tous côtés des traces sanglantes? Enfin l'on parvint au sommet de la montagne, où devait se consommer le sacrifice du généreux serviteur du Christ. La foule était innombrable, et la chaleur du soleil leur faisait endurer le tourment d'une soif ardente, en sorte que, accablés par le poids de cette température brûlante, plusieurs semblaient près de périr. Ils frémissaient de rage contre Alban, et disaient: « Voilà que ce magicien nous a réduits, par ses maléfices, aux dernières angoisses: il nous abat par la force de ses sortilèges : débarrassons-nous donc de lui, et nous retrouverons le repos que sa malice nous a fait perdre". Le charitable Alban s'attendrit tout à la fois sur leurs maux et sur l'aveuglement de leur esprit, et il fit cette prière pour ses persécuteurs impies: "Seigneur Dieu tout-puissant, qui avez créé l'homme du limon de la terre, ne permettez pas que personne souffre à mon occasion. Qu'une agréable fraicheur remplace cette chaleur excessive, et que, par votre miséricorde, un vent favorable tempère l'ardeur des rayons du soleil". A peine avait-il achevé sa prière, qu'aussitôt elle est exaucée; bien plus, une fontaine abondante jaillit aussitôt à ses pieds. Admirable puissance du Christ! La terre brûlée de toutes parts n'offrait que le triste aspect de la désolation; et cependant, à la voix du Martyr, une source d'eau vive jaillit du milieu de la poussière et coule de toutes parts en ruisseaux abondants. Le peuple se voit ainsi délivré miraculeusement du tourment de la soif. Mais ce bienfaît insigne ne les empêche pas d'être encore altérés du sang de leur bienfaiteur.

Alors ils saisissent Alban, et l'attachent par les cheveux à un poteau pour le décapiter. Un bourreau, choisi dans la foule pour accomplir au nom de tous le forfait exécrable, lève bien haut le glaive homicide et tranche d'un seul coup la tête du Martyr (303). Le corps retombe sans vie, tandis que la tête, retenue par les noeuds de la chevelure, reste suspendue au poteau où on l'avait attachée : quant à la croix que le Saint avait toujours coutume de porter entre ses mains, elle tomba sur le gazon, rougie de son sang précieux; et un chrétien, que les païens ne connaissaient pas pour tel, put l'enlever secrètement et l'emporter. Le bourreau qui venait de consommer le crime était encore au même lieu, lorsque tout aussitôt, par un juste elfet de la vengeance divine, ses yeux sortent de leur orbite, et tombent à terre près du corps du Martyr. A la vue de ce terrible châtiment, plusieurs ne purent s'empêcher d'en reconnaître la justice. Mais voilà que tout à coup se présente le soldat que l'on avait laissé pour mort au milieu du chemin. D'autre part survient le juge qui était d'abord resté dans la ville, mais qui, entendant parler des miracles qui avaient accompagné le supplice, voulait voir par lui-même ce qui se passait. On lui présente le soldat que ses blessures précédentes avaient tout défiguré. Le juge lui dit par dérision: « Tu me parais malade: il faut aller implorer le secours d'Alban pour qu'il daigne guérir tes membres brisés. Cours, hâte-toi, va prendre sa tête, rapproche-la du tronc; donne-lui la sépulture, rends-lui les honneurs usités dans votre secte; et tu verras que cela te servira de remède contre les coups que tu as reçus". Le soldat, rempli de ce zèle que donne une foi vive, répondit:
« Je crois fermement que le bienheureux Alban peut, par ses mérites, m'obtenir une guérison complète, et surtout m'obtenir la faveur bien plus précieuse de trouver grâce devant la Majesté divine. Tout ce que tu dis par dérision pourra, par la puissance de Dieu et l'intercession d'Alban, s'accomplir en moi". Alors, s'approchant du poteau avec respect, il détache les noeuds de la chevelure, et, prenant la tête du saint Martyr, il la pose auprès du tronc. Aussitôt il se sent guéri: et, par un miracle visible aux yeux de tous, il recouvre à l'instant une santé parfaite. Alors, rempli d'une force nouvelle, il rend les derniers devoirs au saint Martyr, creuse une fosse, y dépose le corps et le recouvre de terre. Puis, il se met à prêcher avec courage devant tout le peuple la puissance du Christ et les mérites d'Alban.

A cette vue, les païens, saisis d'une nouvelle fureur, se dirent entre eux:

"Que ferons-nous? Sera-t-il donc impossible de faire périr cet homme? Nous l'avions déjà accablé de coups; et maintenant nous ne voyons plus en lui nulle trace de blessure. Que ferons-nous donc maintenant?" L'un d'eux dit alors: « Cet homme est magicien : le seul moyen que nous ayons de le faire périr, c'est de couper ses membres en morceaux; autrement ses sortilèges émousseront le tranchant du glaive, et il sera impossible de le mettre à mort". On suivit ce conseil barbare; le généreux soldat du Christ souffrit avec constance ce cruel supplice, et, persévérant jusqu'au dernier soupir dans la sainte foi, il mérita de partager avec Alban l'honneur de la couronne.

La nuit suivante, Notre-Seigneur Jésus-Christ fit connaître par des signes évidents la gloire de son serviteur. Au milieu des ténèbres, une immense croix lumineuse parut sur le tombeau d'Alban: elle s'élevait de la terre au ciel, et l'on y voyait des Anges descendant et montant sans cesse, et chantant pendant toute la nuit des hymnes et des cantiques de louange. Quelques païens ayant vu ce miracle, en appelèrent d'autres pour jouir du même spectacle; et ainsi ce prodige prépara les voies à un grand nombre de conversions parmi les infidèles de ce pays.

La fête de saint Alban se célèbre le 22 juin comme au jour de son martyre.

On le représente tantôt faisant jaillir une fontaine en priant Jésus-Christ de montrer la sainteté de sa cause; tantôt portant sa tête entre ses mains, pour marquer le genre de son martyre.



CULTE ET RELIQUES.

Sous le règne de Constatin le Grand, on bétit une magnfique église à l'endroit où saint Alban avait souffert le martyre et où était son tombeau. Les miracles qui s'opérèrent bientôt dans cette église par l'intercession du Saint portèrent si loin sa réputation de sainteté que, lorsque saint Loup et saint Germain allèrent en Grande-liretagne extirper l'hérésie pélagienne, le grand évêque d'Auxerre recueillit des parcelles de terre imbibée du sang du premier Martyr de ce pays et les apporta religieusement en France. Les Saxons ayant détruit l'église de Saint-Alban, Offa, roi des Merciens, en fît bâtir une autre, avec un monastère sous le nom du Saint, l'an de Notre-Seigneur 793, et le 33ième de son règne. Il donna à ce monastère des revenus considérables, et l'exempta de la taxe appelée le "denier de Saint-Pierre"à laquelle il avait soumis toutes les familles de son royaume.  Les papes [de Rome] accordèrent à ce monastère les plus grands privilèges. Il fût détruit sous Henri 8; mais tes hahitants de la ville donnèrent une somme d'argent pour qu'on leur laissât l'église, qui subtiste encore aujourd'hui et qui est paroissiale.

On sauva une partie des reliques de saint Alban, qui se gardent précieusement chez les Anglais de Vallidolid, il y en a aussi une petite portion à Saint-Omer. Le diocèse de Troyes possède plusieurs ossements de ce Saint. Ces reliques précieuses, longtemps vénérées dans l'abbaye de Nesle-la-Reposte, furent transférées au couvent des Bénédictines de Villenauxe-la-Grande. Elles y restèrent jusqu'à la suppression des communautés religieuses. Le 8 mai 1791, elles furent transportées solennellement à l'église paroissiale de Villenauxe, où elles furent trouvées intactes, à l'époque de l'ouverture des églises. Ce respect des choses saintes fut le résultat de l'énergique attitude des habitants du pays, qui, fortement attachés à leurs châsses n'eussent jamais permis aux révolutionnaires de donner suite à leurs sacrilèges desseins. L'authenticité de ces reliques a été publiquement reconnue par Mgr de Boulogue, le 11 septembre 1819.

L'antique châsse de saint Alban, restaurée et embellie, appartient aujourd'hui à la cathédrale et renferme les chefs de saint Bernard et de saint Malachie.

L'Angleterre, pendant plusieurs siècles, a honoré saint Alban comme un de ses principaux patrons, et elle a obtenu du Ciel des grâces signalées par son intercession. Ce fût en l'invoquant que saint Germain fit remporter aux Anglais, sans effusions de sang Chrétien, une victoire complète sur des ennemis aussi dangereux pour les âmes que pour les corps. On ne voit plus rien de sa châsse, qu'Offa, Egfrid son fils, et plusieurs rois avaient décorée avec magnificence; mais on a couvert d'une pierre de marbre le lieu où ses cendres sont renfermées. Sur la muraille qui est vis-:à-vis on a gravé quelques vers, dont le sens est que la châsse du Saint était anciennement en cet endroit.

Nous nous sommes servis, pour refaire cette Vie, des Actes des Martyrs, par les RR. PP. Bénédictins de la Congrégation de France; de la Vie des Saints du diocèse de Troyes, par l'abbé Defer; de Godescard, et de Notes fournies par m. l'abbé Caillet.



que les saints Anges du Seigneur veillent sur vous!

Jean-Michel







St. Alban

First martyr of Britain, suffered c. 304. The commonly received account of the martyrdom of St. Alban meets us as early as the pages of Bede's"Ecclesiastical History" (Bk. I, chs. vii and xviii). According to this, St. Alban was a pagan living at Verulamium (now the town of St. Albans in Hertfordshire), when a persecution of the Christians broke out, and a certain clericflying for his life took refuge in Alban'shouse. Alban sheltered him, and after some days, moved by his example, himself received baptism. Later on, when the governor's emissaries came to search the house, Alban disguised himself in the cloak of his guest and gave himself up in his place. He was dragged before the judge, scourged, and, when he would not deny his faith, condemned to death. On the way to the place of executionAlban arrested the waters of a river so that they crosseddry-shod, and he further causeda fountain of water to flow on the summit of the hill on which he was beheaded. His executioner was converted, and the man who replaced him, after striking the fatal blow, was punished with blindness. A later development in the legendinforms us that the cleric'sname was Amphibalus, and that he, with some companions, was stonedto death a few days afterwards at Redbourn, four miles from St. Albans. What germ of truth may underlie these legendsit is difficult to decide. The first authority to mention St. Alban is Constantius, in his Life of St. Germanus of Auxerre, written about 480. But the further details there given about the opening of St. Alban's tomb and the taking out of relics are later interpolations, as has recently been discovered (see Livison in the "Neues Archiv", 1903, p. 148). Still the whole legend as known to Bede was probably in existencein the first half of the sixth century (W. Meyer, "Legende des h. Albanus", p. 21), and was used by Gildasbefore 547. It is also probable that the name Amphibalusis derived from some version of the legendin which the cleric's cloak is called an amphibalus; for Geoffrey of Monmouth, the earliest witnessto the name Amphibalus, makes precisely the same mistake in another passage, convertingthe garment called amphibalus into the name of a saint. (See Ussher, Works, V, p. 181, and VI, pg. 58; and Revue Celtique, 1890, p. 349.) From what has been said, it is certain that St. Alban has been continuously venerated in England since the fifth century. Moreover, his name was known about the year 580 to Venantius Fortunatus, in Southern Gaul, who commemorates him in the line:



Albanum egregium fecunda Britannia profert. 

("Lo! fruitful Britainvaunts great Alban's name.")
("Carmina", VII, iii, 155).


His feast is still kept as of old, on 22 June, and it is celebrated throughout England as a greater double. That of St. Amphibalus is not now observed, but it seems formerly to have been attached to 25 June. In some later developments of the legendSt. Alban appears as a soldier who had visited Rome, and his story was also confused with that of another St. Alban, or Albinus, martyred at Mainz.


Thurston, Herbert."St. Alban."The Catholic Encyclopedia.Vol. 1.New York: Robert Appleton Company,1907.22 Jun. 2016<http://www.newadvent.org/cathen/01252b.htm>.



Transcription.This article was transcribed for New Advent by Christine J. Murray.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor.Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.






Alban of Great Britain M (RM)

3rd or 4th century. There were probably already Christians in the British Isles in the first century. In fact, by the end of the second century a great many of the inhabitants of southern England were Christians. However, Alban is the first recorded Christian martyr of the island. The traditional date of his death is 304, during the persecution under the Emperor Diocletian; but many scholars now date it as early as 209, during the persecution under the Emperor Septimus Severus. This date was derived from a study of the Turin manuscript of a Passio Albani.


The first known reference to him, outside the Turin manuscript, is in the 5th century life of Saint Germanus of Auxerre. Gildas, writing c. 540, gives the core of the tradition. Saint Bede gives an amplified account, which includes a lively description of the beheading and more details of signs from heaven.


Alban was a pagan, supposed to have been a Roman soldier, who, during the persecution of Diocletian, took pity on a fleeing Christian priest and sheltered him in his own home. When he saw that the priest spent day and night in prayer, he was moved by the grace of God. They spent several days talking together and Alban was so impressed by the priest's sanctity and devotion that he became a Christian and wanted to imitate the piety and faith of his guest. Encouraged and instructed by the priest, Alban renounced his idol worship and embraced Christ with his whole heart.


He was a leading citizen in the old Roman city of Verulamium (Verulam), Hertfordshire, England, now called Saint Albans. The town was originally a collection of huts of wattle and daub that stretched along Watling Street, and later destroyed by the army of Boadicea, the warrior queen.


The story continues that the Roman governor of the city, hearing a rumor that a priest was hiding in the house of Alban, sent a search party of soldiers to find him. Seeing them approach, Alban took the priest's cloak and put it over his own head and shoulders, and helped him to escape. Thus disguised, Alban opened the door to the soldiers and was arrested in mistake for the priest. He was bound in fetters and brought before the governor, who was attending a sacrifice to the pagan gods. When the cloak was removed and his true identity was discovered, the governor was furious. He then declared himself to be a Christian, whereupon the governor angrily ordered him to be taken before the altar. He was threatened with all the tortures that had been prepared for the priest if he did not recant.


Alban faced his anger calmly and, ignoring his threats, declared that he could not sacrifice to the gods. Upon Alban's refusal to deny his faith, the governor enquired of what family and race he was. "How can it concern you to know of what stock I am?" answered Alban. "If you want to know my religion, I will tell you--I am a Christian, and am bound by Christian obligations." When asked his name, he replied: "I am called Alban by my parents, and I worship and adore the true and living God, who created all things." He was then commanded to sacrifice to the Roman gods, but he refused and was cruelly scourged. Alban bore the punishment with resignation, even joy. When it was seen that he could not be prevailed upon to retract, he was sentenced to decapitation.


On the way to his execution on Holmhurst Hill, the crowds that gathered to honor his heroism were so great that his passage was delayed because they could not reach the bridge over the river. Alban, who seemed to fear that any delay might deprive him of the martyr's crown, decided to cross at another point, and going down to the water's edge he prayed to God and stepped into the river which he then forded without difficulty. Both Gildas and Bede have accepted the tradition that this was a miracle and that the waters dried up completely in answer to the saint's prayer.


They add that a thousand other people crossed over with him, while the waters piled up on either side, and that this miracle converted the appointed executioner. Still accompanied by a huge throng of people, Alban climbed the hill to the place of execution. But, on his arrival there, the executioner threw down his sword and refused to perform his office. He said that if he were not allowed to take Alban's place then he would share his martyrdom. Confessing himself to be a Christian, the soldier was replaced by another. Then he took his stand beside Alban, and they faced death together. Alban was beheaded first, then the soldier was baptized in his own blood to share the glory of martyrdom. The third martyr was the priest, who when he learned that Alban had been arrested in his place, hurried to the court in the hope of saving Alban by turning himself in.


According to Bede, the governor was so impressed by the miracles that followed Alban's martyrdom that he immediately ended the persecutions, and Bede states that these miracles were still occurring in his lifetime at the intercession of England's protomartyr.


On the hill where these martyrdoms took place a church was later erected, and, 400 years later, Offa, the king of Mercia, founded on the same site the Benedictine Abbey of Saint Albans. According to Constantius of Lyons, Saint Germanus of Auxerre, at the end of a mission to England to combat the Pelagian heresy, chose the Church of Saint Alban as the place in which to thank God for the success of his mission. He brought back from England a handful of earth from the place where Alban, the soldier, and the priest were martyred (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Gill, Morris).


The Proto-Martyr of England is portrayed in art as a warrior with a cross and shield. He may be depicted (1) crowned with laurel; (2) with a peer's coronet, holding a crossing; (3) with his head cut off; (4) with his head in a holly bush; (5) spreading his cloak under the sun; or (6) as his executioner's eye drops out (Roeder). Alban is especially venerated in Saint Albans and Angers (Roeder). 




Chasse de Saint Alban, St Albans Cathedral



June 22


St. Alban, Protomartyr of Britain


From Bede, Usher’s Collections, &c., his Ancient Life, and the English-Saxon abstract of it, in Bibl. Cotton. Julius, A. x.


A.D. 303


THE CHRISTIAN faith had penetrated into England in the times of the apostles, and had received an increase by the conversion of King Lucius, in the year 180. But the first persecutions seem not to have reached this island, where, perhaps, the Christians, in times of danger, retired to places distant from the Roman colonies; or the mildness of their governors, in a province so remote as to seem another world, might sometimes shelter them. But the rage of Dioclesian penetrated into these recesses, and many of both sexes here received, by unheard of torments, the crown of martyrdom, as Gildas and Bede testify. The first and most renowned of these Christian heroes was St. Alban, whose death was rendered more illustrious by many miracles and other extraordinary circumstances, and whose blood was an agreeable sacrifice to God, a glorious testimony to the honour of his name, and to his holy faith, and a fruitful seed of divine blessings on his country. So great was the glory of his triumph, that his name was most famous over the whole Church, as Fortunatus assures us. 1A copy of the ancient Acts of his Martyrdom was published by Bishop Usher, and the principal circumstances are mentioned by St. Gildas, and recorded by venerable Bede. 2


Alban 3seems to have been a Roman name, and this saint seems to have been a person of note, as some ancient monuments quoted by Leland, Usher, Alford, and Cressy affirm. He was a native of Verulam, 4which was for many ages one of the strongest and most populous cities in Britain, till having suffered much by sieges under the Saxon conquest it fell to decay, and the present town of St. Alban’s rose up close by its ruins, of which no vestiges are now to be seen, except some broken foundations of walls and chequered pavements; and Roman coins have been often dug up there. 5The river Werlame ran on the east, and the great Roman highway, called Watlingstreet, lay on the west side of the town. Alban travelled to Rome in his youth to improve himself in learning and in all the polite arts, as appears by authorities which the judicious Leland produces. Being returned home he settled at Verulam, and lived there with some dignity; for he seems to have been one of the principal citizens of the place. Though a stranger to the Christian faith he was hospitable and compassionate, and in recompense of his charitable disposition God was pleased to conduct him to the light of the gospel, and to discover to him the inestimable jewel of immortal life. He was yet a Pagan when the edicts of the emperors against the Christians began to be put rigorously in execution in Britain. A certain clergyman, called by some writers Amphibalus, sought by flight to escape the fury of the persecutors, and Alban afforded him a shelter, and kindly entertained him in his house. Our saint was much edified by the holy deportment of this stranger, and admired his faith and piety, and in particular his assiduity in prayer, in which the faithful servant of God watched night and day. Alban was soon engaged to listen to his wholesome admonitions and instructions, and in a short time became a Christian. And with such ardour did he open his heart to the divine grace, that he was at once filled with the perfect spirit of this holy religion, and rejoicing that he had found so precious a treasure he no longer regarded anything else, despising for it the whole world and life itself. He had harboured this apostolic man some days when an information was given in to the governor, that the preacher of the Christian religion, after whom the strictest inquiry was making, lay hid at Alban’s house. Soldiers were despatched thither to make diligent search after the man of God; but he was then secretly fled. Christ promises that he who receives a prophet, in the name of a prophet, shall meet with the recompense of a prophet. This was fulfilled in Alban, who, by entertaining a confessor of Christ, received the grace of faith, and the crown of martyrdom. He exchanged clothes with his guest, that the preacher might more easily escape in that disguise to carry the news of salvation to others; and himself put on the stranger’s long robe, called Caracalla. 6Alban earnestly desiring to shed his blood for Christ, whom he had but just learned to know, presented himself boldly in this habit to the soldiers, and was by them bound and led to the judge, who happened at that very time to be standing at the altar, and offering sacrifice to his idols. When he saw Alban he was highly provoked at the cheat which the saint had put upon him by substituting himself for his guest, and ordering him to be dragged before the images of his gods, he said: “As you have chosen to conceal a sacrilegious person and a blasphemer, the punishment which he should have suffered shall fall upon you, in case you refuse to comply with the worship of our religion.” The saint answered with a noble courage, that he would never obey such an order. The magistrate then asked him of what family he was? Alban replied: “To what purpose do you inquire of my family? If you would know my religion, I am a Christian.” The judge asked his name? To which he answered: “My name is Alban, and I worship the only true and living God, who created all things.” The magistrate said: “If you would enjoy the happiness of life, sacrifice instantly to the great gods.” Alban replied: “The sacrifices you offer are made to devils, who neither help their votaries nor grant their petitions. Whoever shall sacrifice to these idols, shall receive for his reward the everlasting pains of hell.” The judge, enraged beyond measure at these words, commanded the holy confessor to be scourged; and seeing him bear with an unshaken constancy, and even with joy, the most cruel tortures, he at last condemned him to be beheaded. An exceeding great multitude of people went out to behold his execution, and the judge remained almost alone in the city without attendance. In the road was a river, and the stream in that part, which was pent up by a wall and sand, was exceedingly rapid. So numerous was the crowd that was gone out before, that the martyr could scarcely have passed the bridge that evening had he waited for them to go before him. Therefore, being impatient to arrive at his crown, he went to the bank, and lifting up his eyes to heaven made a short prayer. Upon this the stream was miraculously divided, and the river dried up in that part, so as to afford a passage to the martyr and a thousand persons.


This river must have been the Coln, which runs between Old Verulam and new St. Alban’s. The executioner was converted at the sight of this miracle, and of the saintly behaviour of the martyr, and throwing away his naked sword, he fell at the feet of the saint, begging to die with him, or rather in his place. The sudden conversion of the headsman occasioned a delay in the execution. In the mean time the holy confessor, with the crowd, went up the hill, which was a most pleasant spot, covered with several sorts of flowers, about five hundred paces from the river. There Alban falling on his knees, at his prayer a fountain sprung up, with the water whereof he refreshed his thirst. A new executioner being found, he struck off the head of the martyr, but miraculously lost his eyes, which fell to the ground at the same time. Together with St. Alban, the soldier, who had refused to imbrue his hands in his blood, and had declared himself a Christian, was also beheaded, being baptized in his own blood. This soldier is mentioned in the Roman Martyrology. Capgrave calls him Heraclius; some others Araclius. Many of the spectators were converted to the faith, and following the holy priest, who had converted St. Alban, into Wales, to the number of one thousand, received the sacrament of baptism at his hands, as Harpsfield’s memoirs relate; but these converts were all cut to pieces by the idolaters for their faith. The priest was brought back and stoned to death at Radburn, three miles from St. Alban’s, as Thomas Radburn, who was born in that place, Matthew Paris, and others affirm, from ancient records kept in St. Alban’s abbey. This priest is called by Geoffrey of Monmouth, and others, St. Amphibalus, though Bishop Usher conjectures that Greek name to have been borrowed from his garment, the Caracalla. Bede testifies, that St. Alban suffered martyrdom on the 22nd of June, some say in the year 286, but most in 303, when Dioclesian began his great persecution; to which Constantius put a stop in Britain the year following. Some moderns are offended at the above-mentioned miracles; but the ingenious Mr. Collier writes thus concerning them: “As for St. Alban’s miracles, being attested by authors of such credit, I do not see why they should be questioned. That miracles were wrought in the church at that time of day, is clear from the writings of the ancients. To imagine that God should exert his omnipotence, and appear supernaturally for his servants, in no age since the apostles, is an unreasonable fancy; for since the world was not all converted by the apostles, why should we not believe that God should honour his servants with the most undisputed credentials? Why then should St. Alban’s miracles be disbelieved, the occasion being great enough for so extraordinary an interposition?” &c. These miracles of stopping the river, and of the spring rising in the place where St. Alban was beheaded, are expressly mentioned by Gildas, Bede, and others. The place was called in the Anglo-Saxon language, Holm-hurst, Hurst signifying a wood; and this place was once overgrown with trees, as Bishop Usher proves. In aftertimes it obtained the name of Derswoldwood, and was the spot on which the present town of St. Alban’s is built. In the time of Constantine the Great, a magnificent church of admirable workmanship was erected on the place where the martyr suffered, and was rendered illustrious by frequent great miracles, as Bede testifies. 7The pagan Saxons destroyed this edifice; but Offa, king of the Mercians, raised another in 793, with a great monastery, on which, he bestowed most ample possessions. 8Several popes honoured it with the most singular privileges and exemptions, and all the lands possessed by it were freed from the payment of the Romescot or Peterpence. The church is still standing, having been redeemed from destruction when the abbey was suppressed under Henry VIII. It was purchased by the townsmen to be their parochial church, for the sum of four hundred pounds, which, according to the present value of money, would be above seven times as much. 9Our island for many ages had recourse to St. Alban as its glorious protomartyr and powerful patron with God, and acknowledged many great favours received from God, through his intercession. By it St. Germanus procured a triumph without Christian blood, and gained a complete victory both over the spiritual and corporal enemies of this country. Of the rich shrine of St. Alban, most munificently adorned by Offa, by his son Egfrig, and many succeeding kings and others, nothing is now remaining, as Weever writes, 10but a marble stone to cover the place where the dust of the sacred remains lies. Over against which, on a wall, some verses are lately painted, says the same author, to tell us there was formerly a shrine in that place. 11A village in Forez in France, a league and a half from Rouanne, bears the name of St. Alban, famous for mineral waters, abounding with nitrous salt, described by Mr. Spon and Piganiol, t. 2. p. 9. ed. 3. ann. 1754.


Note 1. Fortun. Poëm. [back]


Note 2. Hist. l. 1, c. 1. [back]


Note 3. Called in English-Saxon, Albaner. [back]


Note 4. Verulam was called in the English-Saxon, Watlinga Ceaster. [back]


Note 5. See the map and description of the ancient Verulamium, published by Dr. Will. Stukelie in 1720, among the prints of the Society of Antiquaries. [back]


Note 6. The Caracalla was a long garment like the habit of a modern monk, sometimes with and sometimes without a hood or cowl. It was originally Gaulish; Antoninus Basianus, son of the Emperor Severus, was surnamed Caracalla, because he introduced the frequent use of this kind of garment at Rome. See Aurelius Victor, Ferrarius de Re Vestiaria Rom. Hoffman Lexic. Univ.
  Thomas Walsingham assures us, that this large woollen garment of St. Alban was kept in the church of Ely, in a great chest: which was opened in the reign of Edward II. in 1314. The upper part appeared yet stained with the martyr’s blood, which looked as fresh as if it had been but just spilt. [back]


Note 7. See Analecta Henschenii de S. Albano, and Papebroke, t. 4, Junij. [back]


Note 8. Offa, king of Mercia, founded the monastery of St. Alban’s in the year 793, of his reign thirty-three; and in a council held at Celchyth in his dominions, in which were present fifteen bishops, with several kings, governors, and noblemen, he endowed the same with very large estates. (See Stow’s Chronicle.) In the journey of devotion which he made after this to Rome, he excepted the lands of this abbey from paying the Peterpence, when he engaged each family in his kingdom which enjoyed the yearly revenue of above thirty silver pence, to pay one silver penny a year to the see of Rome, Adrian I. being then pope. His dominions then comprised the counties of Hereford, Worcester, Gloucester, Warwick, Stafford, Derby, Chester, Salop, Nottingham, Northampton, Oxford, Buckingham, Leicester, Bedford, Huntingdon, Cambridge, Norfolk, Suffolk, Essex, Middlesex, and half Hertfordshire. See the MS. life of King Offa, quoted by Spelman and Wilkins, p. 159. [back]


Note 9. The abbot of St. Alban’s took the first place among the mitred abbots in the parliament: the others sat according to the seniority of their summons. This precedency was granted to St. Alban by Pope Adrian IV. in 1154. “Sicut B. Albanus protomartyr est Anglorum, ita et Abbas, sui monasterii sedem primam habet in parliamento,” which was confirmed by several kings. See Reyner, Stevens, vol. 1, p. 170, and Monast, Angl. vol. 1, p. 80. Dr. Brown Willis’s Hist. of Mitred Abbeys, vol. 1, p. 13.

  Before the dissolution of monasteries in England, twenty-seven abbots, sometimes twenty-nine, and two priors, almost all Benedictins, held baronies, and sat in parliament. The abbeys which enjoyed this privilege were, 1. St. Alban’s, valued at the dissolution, according to the king’s books in Dugdale, at £2102 per ann. according to vulgar computation; in Speed, at £2510 per ann. 2. Glastenbury, dedicated to the B. Virgin, valued at £3311 in Dugdale; at £3500 in Speed. 3. St. Austin’s at Canterbury, which was returned into the exchequer to be endowed with £1413 per ann. the cathedral priory of Christ’s-church in that city being valued at £2387. 4. Westminster-abbey, valued at £3471 in Dugdale; at £3977 in Speed. Maitland, (Hist. of London and Westminster, p. 391,) observes, that £3977 at the time of the dissolution was a sum equal to £20,000 at present; and that Westminster-abbey was with this yearly income far the richest in all England. It also surpassed all the other abbeys by the surprising treasure of rich plate and precious ornaments. 5. Winchester-abbey, founded by St. Byrinus and Kynegilse, the first Christian king of the West-Saxons, dedicated to the Holy Trinity, but in later ages called St. Swithin’s, was valued at £1507. 6. St. Edmund’s-bury, built by King Canutus. valued at £1659, in Dugdale; at £2336 in Speed. 7. Ely, where the valuation of the abbey restored by St. Ethelwold was £1084, that of the bishopric £2134. 8. Abingdon, founded by Cedwalla and Ina, kings of the West-Saxons, in honour of the B. Virgin, valued at £1876. 9. Reading-abbey, built by King Henry I. valued at £1938. 10. Thorney, in Cambridgeshire, refounded by St. Ethelwold, in honour of the B. Virgin Mary, valued at £508. 11. Waltham, which was founded a noble collegiate church by Earl Harold, in 1062, and made by Henry II. a royal abbey of regular canons of St. Austin, under the title of the Holy Cross, was valued at £900 in Dugdale; at £1079 in Speed. 12. St. Peter’s in Gloucester, founded by Wulfere and Ethelred, kings of Mercia, valued at £1550, made a cathedral by Henry VIII. 13. Tewksbury, valued at £1598. It was founded in 715 by Doddo, a prime nobleman of Mercia, who became a monk at Pershore. 14. Winchelcomb in Gloucestershire, valued at £759. It was founded by Offa and Kenulph, kings of Mercia. 15. Ramsay in Huntingdonshire, founded by Ailwyne, alderman of England, and earl of the East-Angles, in honour of the B. Virgin and St. Bennet, rated at £1716. 16. Bardney in Lincolnshire. After being demolished by the Danes in 870, who slew there three hundred monks, it was rebuilt by William the Conqueror. 17. Crowland, valued at £1087 in Dugdale; at £1217 in Speed. 18. St. Bennet’s in Hulm, in Norfolk, founded about the year 800, valued at £585. This abbacy was given by Henry VIII. to the bishops of Norwich, in exchange for the estates formerly belonging to that see, then valued at the yearly income of £1050. From which time the bishops of Norwich remain the only abbots in England. The great monastery of the Holy Trinity in Norwich was valued at £1061 per ann. 19. Peterburgh-abbey, begun by Peada, king of Mercia, in 665; rebuilt by Adulf, chancellor to King Edgar, who became himself a monk, and died abbot of this house. The revenues of this abbey were rated, in the twenty-sixth year of Henry VIII. at £1921, according to the clear value, in Dugdale, and at £1972, according to the computed value. Henry VIII. spared this church, out of regard to the ashes of his injured queen Catherine, and converted the abbey into an episcopal see, which is now charged in the king’s books, worth £414. 20. Battel-abbey in Sussex, founded by William the Conqueror, in honour of St. Martin, valued at £880. 21. Malmesbury in Wiltshire, valued at £803. 22. Whitby, anciently called Streaneshalch, founded by King Oswy in favour of St. Hilda in 657. It was destroyed by the Danes; but rebuilt for monks after the Conquest, in honour of St. Peter and St. Hilda. 23. Selby in Yorkshire, begun by William the Conqueror, in honour of St. Peter and St. Germanus, rated at £729. 24. St. Mary’s at York, built in the reign of William Rufus, valued at £2085 in Speed. The other mitred abbeys were those of Shrewsbury, Cirencester, Evesham, Tavistock, and Hide at Winchester. (See Brown Willis’s History of Mitred Abbeys.) Also two priors had seats in the House of Lords, namely, of Coventry, and of the knights of St. John of Jerusalem. This last was styled Primus Angliæ Baro, and was the first lay baron, though a religious man. See Bishop Tanner’s Notitia Monastica, according to whose most exact calculation, at the suppression of religious houses in England, the sum total of the revenues of the greater monasteries amounted to £104,919. Of the lesser, £29,702. Of the head house of the knights hospitallers, or of Malta, in London, £2385. Of twenty-eight other houses of that Order, £3026. Of seven houses of Trinitarians, (which are all we find the valuation of, the rest probably having no real foundations,) £287.



  By an act which was passed in the parliament in March, 1535, by the suppression of one hundred and eighty-one lesser monasteries, a revenue of £32,000 per ann. came to the crown, besides £100,000 in plate and jewels. By the greater houses, suppressed in 1539, the king obtained a revenue of £100,000 per ann. besides plate and jewels. The houses of the knights of Malta were seized by the king in 1540. Afterwards, in 1548, were granted to King Edward VI. and suppressed, ninety colleges, one hundred and ten hospitals, and two thousand three hundred and seventy-four chantries and free chapels. The churches in all the northern kingdoms, as Denmark, Sweden, &c. were stripped much more naked by the change of religion.

  The revenues of the clergy were laid only at a fourth part of the revenues of the kingdom in the twenty-seventh of Henry VIII. as may be seen in Compl. Hist. vol. 2, p. 185. And Mr. Collier, in his Eccl. Hist. vol. 2, p. 108, saith the revenues of the monks never did exceed a fifth part; and considering the leases they granted upon small rents, and easy fines, it may truly be affirmed their revenues did not exceed a tenth part of the nation. Thus Bishop Tanner, pref. p. 7.

  Monasteries in England are no more; yet justice is due to an order of men which was formerly an illustrious part of this nation, and abounded with persons eminent for birth, learning, and piety. The veil which death throws over the ashes of good and great men is sacred; and to cast dirt upon their shrine is shocking to the most savage barbarians. Yet this some have made a point of merit. Bishop Burnet says the monks were become lewd and dissolute when their Order was suppressed among us. But Mr. Henry Wharton, under the name of Anthony Harmer, in his Specimen of Errors in Burnet’s History of the Reformation, answers this slander in the following words. (p. 42.) “God forbid that any professors of Christianity, much less the greatest pretenders to it, should be guilty of such monstrous wickedness, or that any others should believe it of them without evident proof. Surely if the monks had been guilty of any such thing, it could not have escaped the knowledge of their visiters, who searched and divulged all their faults with the utmost industry. Nor would it have been unknown to Bale, brought up among them; nor omitted by him in his English Votaries, wherein he hath set himself to defame the monastic order, and the unmarried clergy with insatiable malice.” The same learned Protestant divine and historian, in answer to another charge of Bishop Burnet, importing, that the monks about the end of the eighth century had possessed themselves of the greatest part of the riches of the nation, shows (p. 40,) that the monks had not then probably gained possession of the hundredth part of the riches of the nation, though they afterwards, in the tenth, eleventh, and twelfth centuries, increased exceedingly in number and possessions. “But, after all,” says he, “they will never be found to have possessed above a fifth part of the nation: and considering they were wont to lease out their lands to laymen for easy fines and small rents, they did not in reality possess the tenth part of the riches of the nation. Then for that other charge, that the best part of the soil being in such ill hands, it was the interest of the nation to have it put to better uses, it is altogether erroneous. From the beginning to the end, none ever improved their lands and possessions to better advantage than the monks, by building, cultivation, and all other methods, while they kept them in their own hands. Of this Croyland is to this day a manifest instance. And when they leased them out to others, it was the interest of the nation to have such easy tenures continued to great numbers of persons who enjoyed them. To this it may be added, that they contributed to the public charges of the nation equally with the other clergy; and the clergy did always contribute in proportion above the laity. So that we cannot find to what better uses these possessions have been since put.” &c.

  Bishop Tanner also observes, that the church lands, after the Conquest, contributed to all public burdens equally with the laity. Walsingham (p. 180,) and Patrick (in Ms addit. to Gunton, p. 321,) say, that 2 Richard II. A. D. 1379, every mitred abbot paid as much to the tax as an earl; and 6s. 8d. for every monk in his monastery. In 18 Edward II. A. D. 1289, the abbot of St. Edmond’s-bury paid £666 13s. 4d. to the fifteenth. See Cowell’s interpreter, sub voce Quinsieme. Also Rymer, vol. 2, p. 75, and Stevens, App. p. 108. See a justification and apology for monks and monastic Orders in Monasticon Favershamense, or a survey of the monastery of Feversham, by Tho. Southouse, of Gray’s-Inn, Lond. 1634.

  Of the Benedictin Order were all our cathedral priories, except Carlisle, and most of the richest abbeys in England. Reyner (vol. 1, p. 217,) says, that the revenues of the Benedictins were almost equal to those of all the other Orders. Sir Robert Atkyns says, there were in England before the Reformation, 45,009 churches and 55,000 chapels; now only about 10,000. Dr. Bentley, under the name of Philoleutherus Lipsiensis, in Remarks upon a late Discourse of Free-Thinking, says, that out of 10,000 parish churches there are 6000, the yearly income of which does not exceed £50 each. On the present state of the church revenues in England, see that treatise, and Dean Prideaux, on the Original and Right of Tithes. [back]


Note 10. Funeral Monuments, p. 555. [back]


Note 11.


Nought but this marble stone of Alban’s shrine is left:


The work of all form else hath changing tune bereft.



Papebroke mentions another St. Alban, martyr, whose relics are honourably preserved at Burano near Venice.

  Some have thought St. Alban of Mentz, who is much honoured in a famous church and monastery founded in 804, which bear his name at Mentz, to be our English protomartyr, as appears from Sir Thomas More’s book against Tindal; and from Ruinart’s Notes on the History of the Vandalic Persecution. But Rabanus Maurus, in his Martyrology says, he was an African bishop, who being banished by Huneric for the faith, coming to Mentz, there fell into the hands of the Huns, and was by them put to death for the faith. Mabillon, Annal. Ben. l. 28, and Papebroke, Junij, t. 4, p. 68, upon this authority of Rabanus, take St. Alban of Mentz to have been an African; but Ruinart, the most judicious scholar of Mabillon, justly calls it in question. Monsignor Georgi, in his Notes on Usuard’s Martyrology, inclines to the opinion of Ruinart. The great collegiate church of Namur was founded in honour of St. Alban by Albert II. earl of Namur, in 1047. The abbot of St. Alban’s near Mentz, enriched it with precious relics; and it is possessed of a large portion of the cross, which was sent by Henry, emperor of Constantinople, to his brother Philip, earl of Namur, in 1205. This church was made an episcopal cathedral by Paul IV. in 1559. St. Alban of Mentz is honoured on the 21st of June. See Papebroke, t. 4, Junij, p. 86, and Serarius, Rerum Mogunt. cum annotationibus et Supplemento a Georgio Christiano Joannis, pp. 176, 177, printed at Francfort, in 1722. [back]


Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume VI: June. The Lives of the Saints.  1866.






Saint Alban, First Martyr of Britain


June 22, 304


There were probably Christians in the British Isles already in the first century. However, Alban is the first recorded Christian martyr. The traditional date of his death is 304, during the persecution under the Emperor Diocletian. Alban was a pagan, and a soldier in the Roman Army. He gave shelter to a Christian priest who was fleeing from arrest, and in the next few days the two talked at length, and Alban became a Christian. When officers came in search of the priest, Alban met them, dressed in the priest's cloak, and they mistook him for the priest and arrested him. He refused to renounce his new faith, and was beheaded. He thus became the first Christian martyr in Britain. The second was the executioner who was to kill him, but who heard his testimony and was so impressed that he became a Christian on the spot, and refused to kill Alban. The third was the priest, who when he learned that Alban had been arrested in his place, hurried to the court in the hope of saving Alban by turning himself in. The place of their deaths is near the site of St. Alban's Cathedral today.
  


A Prayer For Saint Alban



Almighty God, by whose grace and power thy holy martyr Alban triumphed over suffering and was faithful even unto death: Grant to us, who now remember him with thanksgiving, to be so faithful in our witness to thee in this world, that we may receive with him the crown of life; through Jesus Christ our Lord, who liveth and reigneth with thee and the Holy Spirit, one God, for ever and ever.





Orthodoxy’s Western Heritage – St. Alban the Martyr


Commemorated June 22 


According to recent findings, St. Alban is shown to be not only the protomartyr of Britain, but the earliest martyr of Latin Europe" whom we know. It is thus fitting that he should be first in our series on Western saints.


     Based on the 8th-century account of the Venerable Bede, hagiographers have placed St. Alban's martyrdom in the early 4h century, during the fierce Diocletian persecutions. In a guide to St. Alban's Cathedral, built over the site of his martyrdom, we find, however, the following interesting information which, according to the work of Dr. John Morris of London, places the date of execution nearly a century earlier to June 22, 209.


    "The search for the source on which Gildas, about 540, and thence Bede, about 700, drew for their accounts of the martyrdom was rewarded by the discovery in 1901 of a copy in Turin of Constantius' life of St. Germaine, originally written in about 480 .... Constantius gives the day of St. Alban's execution as June 22nd, but not the year. He does, however, state that the Roman Emperor involved was Septimus Severus, and says 'Then the emperor Severus went to Britain...When it became clear that there were very many Christians there, with his customary fury he ordered them all to be put to the sword.' Gildas, copying from this, apparently read 'Severus' as an adjective, and, in a gloss, supposed the emperor was the notorious anti-Christian, Dioclelius. Bede omitted the 'supposed' and incorporated the gloss in the text and so the Diocletian dating became established."


    "In any case, Dr. Morris points out, it couldn't have been in that emperor's time, because he ruled only in the East. Maximlan ruled the West of the empire and under him Constantius was responsible for Spain, Gaul and Britain. His wife, Helene, was a Christian. A contemporary account emphatically states that while this Caesar 'showed willing' by knocking down a few meeting places of the Christians, he killed none.


      "Returning now to Severus: he was in England from the summer of 208 till his death in 211. He had his wife and two sons with him. In 209 he went north with the elder son to deal with the Caledonians, leaving his youngest son Geta Caesar in charge of Britain for three or four months till his return. The Turin MS says that after St. Alban's death, 'Then the evil Caesar, aghast at such wonders, ordered the persecutions to end, without the orders of the emperors, setting down in his report that the religion actually prospered from the slaughter of the saints..." To this baffling passage Morris offers the solution that the evil Caesar was in fact the acting one Geta, and so confidently places the martyrdom on June 22, 209."


     This same "Guide" also states that St. Alban "was almost certainly a high-born native of Verulamium who had probably held military rank, privileged with Roman citizenship in the same way as was the Jew, St. Paul of Tarsus..."


     Enlightened by this piece of brilliant research, we shall continue with the life of the saint, quoting from Saints of the British Isles by A; Bond and N. Mabin:

    
 Whilst this persecution was raging, St. Alban, a resident of Verulam (now known as Saint Albans), was still a pagan. Nevertheless, when the priest Amphibalus sought his help he freely gave it. The holy priest was being pursued by the persecutors and Alban gave him a hiding place. Such was his faith that even at this time of stress Amphibalus never ceased to praise his God. Alban:was converted by this example of a holy life and began to imitate it by the Grace of God. Thus it happened that, on seeing this, the priest instructed Alban in the Faith,


    "After a few days it came to the ears of the civil government that Saint Alban was sheltering a fugitive in his home. Soldiers were sent to search the house. On their arrival they were met by Saint Alban who was wearing the robes of the priest and thus the soldiers conveyed Saint Alban to the judge. It so happened that the judge was offering a sacrifice to the idols when the saint was brought before him. When he saw Saint Alban in the priestly attire, he was enraged, for he recognized the captive and realized that the priest had been permitted to escape. Even so, because of Saint Alban's position and his former loyalty to the Empire and the Roman deities, the judge tried to be lenient. He offered Saint Alban freedom if he would offer the sacrifice. This the Saint steadfastly refused to do. Saint Alban declared himself to be a Christian, and feared not the threats of the civil authorities. He so incensed the judge by his boldness and zeal, that Saint Alban was ordered immediately to be taken and scourged. By the beating, the judge hoped for a submission to the Roman civil authority, since his words had not prevailed. Even the most cruel tortures did not shake Saint Alban's faith, and on seeing this the judge ordered him to be put to death.


    "As Saint Alban was led out of Verulam, by Divine instinct all the townspeople followed him, leaving. the place deserted and. the judge alone. The people, knowing what was to hap: pen, attempted to help the Saint by pulling down the bridge over which he was to pass, which spanned the river dividing the town from the place of execution. This bridge crossed over a very fast-flowing river which had too rapid a course to allow a ford. The desire now came upon Saint Alban to meet his Lord soon and thus he stood on the river bank and, looking towards Heaven, he prayed for help. At once the river dried up and Saint Alban was able to pass over on dry land. The executioner who accompanied him was so overcome by this wonder that he threw his sword down and begged to be allowed to suffer with, or in place of, the prisoner. Thus his role changed from persecutor to companion in the Faith. His fellow executioners hesitated at this and so Saint Alban went on alone to the top of Holmhurst Hill where he prayed for water. Forthwith a spring appeared from out of the ground, and the river that had dried up returned to its natural course, as a testimony of its obedience.

  
  "Here it was that the martyr's head was severed from the body and he received the crown of life which is the promise of God. He who struck the final blow was not to look upon the martyr's holy body because, in recompense for his deed, his eyes dropped out and fell to the ground. The soldier who had cast down his sword suffered at the same time. Of him it is true to say that he was surely baptized in his own blood and thereby rendered worthy to enter into the Kingdom of Heaven. Convinced by the signs and miracles accompanying the death of Saint Alban, even the judge came to honor the martyred Christian and so afterwards ordered the cessation of the persecution Of Christians...


    "Very soon after his death the remains of St. Alban were buried in a church built on the site of his martyrdom. Saint Germain, Bishop of Auxerre in Gaul, whilst on a visit to Britain in 429 in order to quell the heresy of Pelagianism, is recorded as praying at the shrine of the Saint. Great must have been his devotion to Saint Alban for he caused a church in his own diocese to be dedicated in the Saint's honor.


"The site of martyrdom can still be seen today, although sadly, due to the ravages of: protestantism, the precious relies are now lost."





Sant' Albano d'InghilterraMartire


Verolamium (Inghilterra orientale), III secolo - m. 305 c.


Etimologia: Albano = Albanus, dal latino, proveniente da una delle città chiamate Alba


Emblema: Palma


Martirologio Romano: In località Verulam, chiamata poi Saint Albans, in Inghilterra, sant’Albano, martire, che, come si narra, non ancora battezzato, si consegnò al posto di un sacerdote di passaggio che aveva accolto in casa sua e dal quale era stato istruito nella fede cristiana scambiando con lui la veste; per questo, dopo aver subito percosse e altre atroci torture, morì infine decapitato.


E' il primo martire cristiano d’Inghilterra, dove ha prestato servizio nell’esercito romano (e romana è forse la sua origine). Abita a Verolamium, la città-fortezza costruita dai governatori imperiali nel sud-est dell’Isola, presso il fiume Ver. Ed è pagano, sicché non ha nulla da temere quando nell’Isola arriva una persecuzione anticristiana, forse quella di Settimio Severo (192-211); piuttosto che quella di Diocleziano (284-305). Albano un giorno si vede arrivare in casa uno dei perseguitati. Lo accoglie e lo nasconde. Poi, parlando con lui arriva dapprima a conoscere meglio la fede dei cristiani, e infine a condividerla: diventa cristiano anche lui proprio nel momento del peggior rischio. 

Ma fa anche di più, Albano. Quando gli entrano in casa i soldati per prendere il cristiano nascosto, lui ne indossa gli abiti e si fa arrestare al posto suo: "Quello che cercate sono io". Seguono il processo, la condanna e l’uccisione, sulla riva orientale del Ver. Sembra inoltre che Albano, prima di morire, abbia convertito anche uno dei carnefici. Sul luogo di supplizio, cessate le persecuzioni, viene poi eretto un martyrium, come si chiamavano monumenti e santuari innalzati sulle tombe dei martiri. E lì, intorno all’anno 429, arriva in pellegrinaggio il vescovo Germano di Auxerre (Gallia), che riporta in patria un po’ di terra raccolta sul luogo del martirio. 

Ma nello stesso V secolo la Britannia, abbandonata dalle truppe romane, viene invasa da tribù germaniche (Angli, Sassoni, Juti) che cancellano l’ordinamento romano e disperdono la prima organizzazione cristiana. La ri-evangelizzazione dell’Isola comincia al tempo di papa Gregorio Magno (590-604). E così riprende vigore il culto per Albano come santo e martire, testimone della fede in Cristo e dell’amore fraterno. Sul luogo del martirio viene fondata un’abbazia, intorno alla quale col tempo nasce un borgo, costruito con le pietre della diroccata Verolamium. Infine il borgo si trasforma in città, che porta oggi il suo nome: Saint Albans, a nord dell’area metropolitana di Londra, con la splendida cattedrale dedicata a lui. La Chiesa cattolica lo festeggia il 22 giugno e quella anglicana il 17; ma pare che ciò sia dovuto a un errore di scrittura: un antico copista avrebbe scambiato il numero romano XXII per un XVII.



Autore: Domenico Agasso



Bienheureux INNOCENT V (PIERRE de TARENTAISE), Pape

$
0
0


Bienheureux Innocent V

Pape (183 ème) en 1276 ( 1276)

Pierre de Tarentaise était dominicain. Il devint provincial de son Ordre, puis archevêque de Lyon et c'est à ce titre qu'il y accueillit le concile qui travaillait à l'unité des Églises en 1274. Élu pape, son pontificat ne dura que six mois. 

En 1255, le jeune dominicain Pierre de Tarentaise arriva au couvent Saint-Jacques à Paris pour étudier, il y trouva comme maître Thomas d’Aquin. Bientôt Pierre allait passer à la chaire magistrale, qu’il occupa de 1259 à 1264, puis de 1267 à 1269. En 1259, il a participé à l’élaboration des statuts des études dans l’Ordre dominicain. Provincial de France, il continua à résider à Paris jusqu’à son élection comme archevêque de Lyon (1272), suivie de sa promotion au cardinalat. C’est en qualité de cardinal-évêque d’Ostie qu’il fut avec Bonaventure, devenu cardinal-évêque d’Albano, l’un des principaux artisans du deuxième Concile œcuménique de Lyon, où l’on tenta de restaurer l’unité entre Rome et Constantinople. Le 21 janvier 1276, Pierre de Tarentaise devenait le pape Innocent V. Les premiers mois du pontificat s’annoncèrent pleins de promesses, mais Innocent V mourut le 22 juin de la même année. Son culte a été approuvé en 1898 par le pape Léon XIII. (diocèse de Paris)

Voir aussi sur le site du musée du diocèse de Lyon.

À Rome, au Latran, l’an 1276, le bienheureux Innocent V, pape, de l’Ordre des Prêcheurs. Après avoir enseigné la théologie à Paris, il fut nommé, malgré lui, au siège épiscopal de Lyon, où il fut, avec saint Bonaventure, modérateur des débats du Concile œcuménique convoqué en vue de réaliser l’union entre les Latins et les Grecs séparés. Élu ensuite à la chaire de Pierre, il mourut après cinq mois de pontificat, plutôt montré que donné à l’Église de Rome.


Martyrologe romain






Bienheureux Innocent V


Fête le 23 juin


En 1255, le jeune dominicain Pierre de Tarentaise arriva au couvent Saint-Jacques à Paris pour étudier, il y trouva comme maître Thomas d’Aquin. Bientôt Pierre allait passer à la chaire magistrale, qu’il occupa de 1259 à 1264, puis de 1267 à 1269. En 1259, il a participé à l’élaboration des statuts des études dans l’Ordre dominicain. Provincial de France, il continua à résider à Paris jusqu’à son élection comme archevêque de Lyon (1272), suivie de sa promotion au cardinalat. C’est en qualité de cardinal-évêque d’Ostie qu’il fut avec Bonaventure, devenu cardinal-évêque d’Albano, l’un des principaux artisans du deuxième Concile œcuménique de Lyon, où l’on tenta de restaurer l’unité entre Rome et Constantinople. Le 21 janvier 1276, Pierre de Tarentaise devenait le pape Innocent V. Les premiers mois du pontificat s’annoncèrent pleins de promesses, mais Innocent V mourut le 22 juin de la même année. Son culte a été approuvé en 1898 par le pape Léon XIII.





Innocent V (1276)


Pierre de Tarentaise, né à Champagny en Savoie vers 1225, mort à Rome en 1276. Bienheureux.

Il protégea les ordres religieux.


SOURCE : http://eglise.de.dieu.free.fr/liste_des_papes_12.htm



Innocent V, élu pape le 21 janvier 1276, succéda à Grégoire X ; il s'appelait Pierre de Champagni (de Champagniaco). Né à Moutier en Savoie, il était le pénultième chanoine de cette métropole en 1236, lorsqu'il se rendit à Paris pour y continuer ses études ; il y prit l'habit de saint Dominique et devint un des plus célèbres théologiens de cet ordre, sous le nom de Pierre de Tarentaise. Après avoir succédé à saint Thomas d'Aquin dans l'enseignement de la théologieà l'université de Paris, il avait été fait archevêque de Lyonen 1272, puis cardinal et évêque d'Ostie. Il eut beaucoup de part au concile de Lyonen 1274, y prononça plusieurs harangues et l'oraison funèbre de saint Bonaventure ; enfin il y baptisa un ambassadeur tartare avec deux de ses compagnons.


      D'Arezzo, où se fit son élection, il vint à Rome, où il fut couronné le 23 février, et logea au palais de Latran ; il y tomba malade et mourut le 22 juin, après cinq mois de pontificat, et sans avoir eu le temps de prendre part aux grands événements de cette époque. On sait seulement qu'il envoya deux légats en Toscane, où ils réussirent à rétablir la paix entre les Lucquois et les Pisans. Par le même esprit de conciliation, il se hâta de lever l'interdit que son prédécesseur avait jeté sur les Florentins et d'envoyer l'évêque d'Albi, comme légat, pour rétablir la paix entre le roi de Sicile et Rodolphe Ier, qui venait à Rome prendre la couronne impériale.

   Nous connaissons de ce pontife : Quatre lettres qui se trouvent dans Ughelli ou dans Campi (Istoria eccles. di Piacenza) ; un commentaire Super IV libros sententiarum, dont les manuscrits étaient très répandus dans les bibliothèques des dominicains ; il a été imprimé à Toulouse, 1652, 3 vol. in-fol. ; un commentaire sur les épîtres de saint Paul, commençant par ces mots : Dedi te in lucem gentium, Cologne, 1478 ; Haguenau, 1502 ; Paris, 1521 ; Anvers, 1617, in-fol. ; il a paru sous le nom de frère Nicolas de Gorran ; mais Quetif prouve solidement (Script. ord. prédic., t. 1, p. 353) qu'il appartient à Pierre de Tarentaise ; huit autres ouvrages qui n'ont jamais été imprimés, et dont plusieurs sont probablement perdus ; on en peut voir le détail dans Quetif (loc. cit.) ; Postillæ in Genesim et Exodum(conservé en manuscrit dans la bibliothèque royale de Turin, cod. lat., fol. 21, cod. LX). La vie de ce pape, écrite fort en abrégé par Bernard Guidonis, a été publiée en 1723 par Muratori dans ses Script. rer. Italic., t. 3, p. 605. Sonéloge par le comte de saint Raphaël est dans le tome 5 des Piemontesi illustri. Innocent V eut Adrien V pour successeur.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 20 - Page 347)

SOURCE : http://www.histoireetspiritualite.com/religions-fois-philosophie/christianisme/papes-antipapes/P/pape-innocent-v.html

Blessed Innocent V, OP Pope (RM)

Born in Tarentaise-en-Forez, Burgundy, France, in 1245; died in Rome, June 22, 1277; cultus confirmed by Pope Leo XIII in 1898. Peter of Tarentaise was barely 10 years old when he was admitted to the Dominican Order by Blessed Jordan of Saxony as a boy-novice and sent to Paris to study. Like Saint Thomas Aquinas, Blessed Ambrose of Siena, and other luminaries of the 13th century, he fell under the masterly tutelage of Saint Albert the Great.


He received his master's degree in theology in 1259, then he taught for some years in Paris, where he contributed a great deal to the order's reputation for learning. He wrote a number of commentaries on Scripture and the Commentary on the Sentences of Peter Lombard, but he devoted most of his time to the classroom. He soon became famous as a preacher and theologian, and in 1259, with a committee including his friend Thomas Aquinas, composed a plan of study that is still the basis of Dominican teaching.


At age 37, Peter began the long years of responsibility in the various offices he was to hold in his lifetime as prior provincial of France. He visited on foot all Dominican houses under his care, and was then sent to Paris to replace Thomas Aquinas at the University of Paris. Twice provincial, he was chosen archbishop of Lyons in 1272 and administered the affairs of the diocese for some time, though he was never actually consecrated for that see.


The next year Peter was appointed cardinal-archbishop of Ostia, Italy, while still administering the see of Lyons. With the great Franciscan, Saint Bonaventure, assumed much of the labor of the Council of Lyons to which Saint Thomas was hastening at the time of his death. To the problems of clerical reform and the healing of the Greek schism the two gifted friars devoted their finest talents. Before the council was over, Bonaventure died, and Peter of Tarentaise preached the funeral panegyric.


In January 1276, Peter was with Blessed Pope Gregory X when the latter died at Arezzo. The conclave was held in the following month. On January 21, 1276, Peter of Tarentaise received every vote except his own. With a sad heart, he left the seclusion of his religious home to ascend the Fisherman's Throne as Pope Innocent V.


The reign of the new pope, which promised so much to a harassed people, was to be very brief. But, imbued with the spirit of the early apostles, he crowded a lifetime into the short space given him.


He instigated a new crusade against the Saracens and began reforms in the matter of regular observance. He actually succeeded in solving many of the questions of the Greek schism and in establishing a short-lived truce. He struggled to reconcile the Guelphs and Ghibellines, restored peace between Pisa and Lucca, and acted as mediator between Rudolph of Hapsburg and Charles of Anjou. He restored the custom of personally assisting at choral functions with the canons of the Lateran, and he inspired all with the love that animated his heart.


Had the measures begun by Innocent V had time to be fully realized, he might have accomplished great good for the Church; he did at least open the way for those who were to follow him. Death stopped the hand of the zealous pope when he had reigned only five months. Like his friends Saint Thomas and Saint Bonaventure, he was untouched by the honors and dignity with which he had been favored, and death found him exactly what he had been for more than 40 years--a simple, humble friar (Benedictines, Delaney, Dorcy). 


SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0622.shtml



Pope Bl. Innocent V

(PETRUS A TARENTASIA)



Born in Tarentaise, towards 1225; electedat Arezzo, 21 January, 1276; died at Rome, 22 June, 1276. Tarentaiseon the upper Isère in south-eastern France was certainly his native province, and the town of Champagny was in all probability his birthplace. At the age of sixteen he joined the Dominican Order. After completing his education, at the University of Paris, where he graduated as master in sacredtheology in 1259, he won distinction as a professor in that institution, and is known as "the most famous doctor", "Doctor famosissimus" For some time provincial of his order in France, he became Archbishop of Lyons in 1272 and Cardinal-Bishop of Ostia in 1273. He played a prominent part at the Second EcumenicalCouncil of Lyons (1274), in which he delivered two discourses to the assembled fathers and also pronounced the funeral orationon St. Bonaventure. Electedas successor to Gregory X, whose intimate adviser he was, he assumed the name of Innocent V and was the first Dominicanpope. His policy was peaceable. He sought to reconcile Guelphs and Ghibellines in Italy, restored peace between Pisa and Lucca, and mediated between Rudolph of Hapsburg and Charles of Anjou. He likewise endeavoured to consolidate the union of the Greekswith Rome concluded at the Council of Lyons. He is the author of several works dealing with philosophy, theology and canon law, some of which are still unpublished. The principal among them is his "Commentary on the Sentencesof Peter Lombard" (Toulouse, 1652). Four philosophical treatises: "De unitate formæ", "De materia cæli", "De æternitate mundi", "De intellectu et voluntate", are also due to his pen. A commentary on the Pauline Epistles frequently published under the name of Nicholas of Gorran (Cologne, 1478) is claimed for him by some critics.


Sources


Liber Pontificalis, ed. DUCHESNE, II (Paris, 1892), 457; CIACONIUS-OLDOINUS, Vitæ et res gestæ Pontif. Rom., II (Rome, 1677), 203-206; MOTHON, Vie du bienheureux Innocent V (Rome, 1896); BOURGEOIS, Le Bienheureux Innocent V(Paris, 1899); TURINAZ, Un pape savoisien (Nancy, 1901); SCHULZ in the New Schaff-Herzog Encyclopedia, V (New York, 1909), 504.


Weber, Nicholas. "Pope Bl. Innocent V." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton Company, 1910. 22 Jun. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/08018a.htm>.


Transcription. This article was transcribed for New Advent by Douglas J. Potter. Dedicated to the Immaculate Heart of the Blessed Virgin Mary.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur.+John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08018a.htm

Pope Blessed Innocent V

Also known as

  • Doctor famosissimus

  • Petrus a Tarentasia

Profile


Joined the Dominicansat age 16. Studied at the University of Paris, receiving a master in sacred theology in 1250. He was famous in his life as a preacher and theologian. Archbishopof Lyons, France in 1272. Wrote several works on philosophy, theology, and canon law. Played a prominent part in the Council of Lyons, working for the union of the Greeks with Rome. Cardinalbishop of Ostia in 1273. Part of the Second Ecumenical Council of Lyons in 1274. Gave the funeral oration for SaintBonaventure. His papacy lasted less than a year. Worked for peace between the Guelphs and the Ghibellines, the Italian cities of Pisa and Lucca, Rudolph of Habsburgand Charles of Anjou.


Born

Papal Ascension


God of truth, you bestowed on Blessed Innocent the gifts of knowledge and prudence and made him a promoter of peace and unity. By the help of his prayers may we cherish what is of heaven and in perfect unity follow what is right. We ask this through our Lord Jesus Christ, your Son, who lives and reigns with you and the Holy Spirit, one God, for ever and ever. – General Calendar of the Order of Preachers



SOURCE : http://catholicsaints.info/pope-blessed-innocent-v/



Beato Innocenzo V (Pietro di Tarantasia) Papa



Tarentaise, 1224 - Roma, 1276


(Papa dal 22/02/1276 al 22/06/1276)

Nato in Savoia, Pietro di Tarantasia entrò poco dopo i 15 anni nel convento di s. Giacomo a Parigi, dove conseguì il magistero in teologia e insegnò brillantemente meritandosi il titolo di 'doctor famosissimus'.
Fu due volte priore provinciale di Francia. Nel 1272 è arcivescovo di Lione, e l'anno successivo fu creato cardinale. Nel 1276 venne eletto papa. Nel suo brevissimo pontificato esplicò un'attività prodigiosa soprattutto nel tentativo di realizzare l'unione con le Chiese separate da Roma.

Martirologio Romano: A Roma in Laterano, beato Innocenzo V, papa, che, dell’Ordine dei Predicatori, insegnò a Parigi la sacra teologia e, ottenuta suo malgrado la sede episcopale di Lione, diresse qui insieme a san Bonaventura un Concilio Ecumenico per l’unità tra i Latini e i Greci separati; elevato, infine, alla cattedra di Pietro, esercitò il ruolo di pontefice solo per breve tempo, mostrato alla Chiesa di Roma piuttosto che dato.


Pietro di Tarentaise prese il nome di Innocenzo quando fu eletto Papa. Entrò nell’Ordine ancora fanciullo. Fece grandi progressi nella santità, nel sapere e nella dottrina, tanto da succedere a San Tommaso d’Aquino nella Cattedra di Teologia all’Università di Parigi. Per quasi trent’anni visse al Convento di S. Giacomo di Parigi e, per due volte, fu Provinciale di Francia. Nominato nel 1272 Arcivescovo di Lione, rinunziò alla nomina per lavorare attivamente alla preparazione del Concilio di Lione, riunito nel 1274 da Papa Gregorio X, e al quale doveva intervenire anche San Tommaso d’Aquino. Durante questo Concilio morì San Bonaventura e fu il Cardinale Pietro di Tarentaise che ne intesse l’elogio funebre, strappando lacrime a tutta quella augusta assemblea. Terminato il Concilio, Pietro dovette seguire il Papa. Durante il viaggio si adoperò a mettere pace tra i Guelfi e i Ghibellini. Morto Gregorio X, durante la sosta ad Arezzo, nel Conclave del gennaio 1276, che si tenne in quella città presso il convento di San Domenico, Pietro fu eletto Papa il giorno 21. Il novello Pontefice si accinse subito a pacificare l’Italia e si rivolse ai Principi e ai prelati greci e latini per indurli a brandire le armi per riscattare la Terra Santa. Ai confratelli, radunati in Capitolo, scrisse un’affettuosa lettera nella quale ricordava di aver goduto con loro le delizie della santa povertà. Ma mentre la Chiesa e l’Ordine si aspettavano tanto da lui, in quel medesimo anno in cui fu eletto, dopo pochi mesi, il 22 giugno, mori. Il suo corpo, sepolto nella Basilica del Laterano, andò disperso nel terremoto del XVIII° secolo. Papa Leone XIII il 14 marzo 1898 ha confermato il culto.

Autore: Franco Mariani




Lo fanno Papa ad Arezzo, dove appena undici giorni prima è morto Gregorio X. È noto come Pietro di Tarantasia, dal nome della regione nativa, in Savoia. Entrato nell’Ordine domenicano, ha studiato teologia a Parigi da un futuro santo, il tedesco Alberto Magno; e lì studiavano altri due futuri santi italiani: Tommaso d’Aquino, domenicano; e Bonaventura da Bagnoregio, francescano.

Maestro di teologia a sua volta, e predicatore famoso, Pietro di Tarantasia nel 1272 viene nominato arcivescovo di Lione e poi cardinale da Gregorio X, con l’incarico di preparare il secondo Concilio lionese del 1274.
Nell’assemblea presieduta dal Pontefice (con più di 500 tra vescovi e abati) una delle figure di punta è lui, insieme a Bonaventura. Ma questi muore a Concilio aperto; Pietro celebra la sua Messa funebre, e un altro lutto rattrista il Concilio: Tommaso d’Aquino muore durante il viaggio verso Lione. L’assemblea affronta il problema dell’usura, decretando la scomunica degli strozzini e di chi affitta loro i locali. Accoglie una delegazione non cristiana, venuta dal regno dei Tartari; e Pietro di Tarantasia battezza due delegati. Si occupa della disciplina negli Ordini religiosi e dell’elezione del Papa. Inoltre,davanti al Papa e al Concilio, il Patriarca di Costantinopoli, e i vescovi arrivati con lui, cantano il Credo cattolico, rinnegano lo scisma del 1054 e riconoscono il primato del Papa. È il momento più alto del Concilio. Ma resterà un momento.

Terminati i lavori nel luglio 1274, Gregorio X si ammala, e viene curato da un medico che è anche cardinale: il portoghese Pietro Ispano (che più tardi sarà Papa col nome di Giovanni XXI). Poi si avvia verso l’Italia. Ma non rivedrà più la sua sede romana: muore ad Arezzo il 10 gennaio del 1276. Undici giorni dopo, ecco il successore: è Pietro di Tarantasia, che prende il nome di Innocenzo V. Per l’elezione, i cardinali si sono chiusi in un luogo isolato: nel “conclave”, appunto, come ha deciso il Concilio di Lione con la costituzione Ubi periculum. E come si farà nei secoli successivi.

Papa Innocenzo V raggiunge subito la Sede romana, con un programma ispirato al Concilio: rafforzare la pace con l’Oriente, disciplinare gli Ordini religiosi, togliere Gerusalemme ai Turchi. Ma in Oriente la pace religiosa di Lione viene subito respinta: nemici come prima. Poi, come tanti altri Pontefici prima e dopo, Innocenzo è capo della Chiesa, ma anche sovrano di un territorio. E come capo della Chiesa cerca l’amicizia e l’aiuto dell’imperatore Michele per la crociata. Ma come capo di uno Stato deve invece proteggere e favorire il peggior nemico di Michele: Carlo d’Angiò re di Sicilia; malfido personaggio, ma anche il solo in Italia che abbia un esercito capace di difendere i territori del Papa. O di aggredirli, al caso.

Uomo di mediazione, Innocenzo si impegna per pacificare le città italiane divise tra guelfi e ghibellini, e ottiene alcuni buoni risultati in Toscana. Poi rifiuta l’appoggio a una coalizione di prìncipi d’Europa e di Grecia contro l’imperatore Michele. E anzi resta fiducioso nella pacificazione tra le Chiese, inviando istruzioni a Costantinopoli per la predicazionee la liturgia. Questa lettera è datata 25 maggio 1276: il 22 giugno lui è già morto.
Viene seppellito in San Giovanniin Laterano, ma i resti andranno poi dispersi. Nel 1898 Leone XIII gli riconoscerà il titolo di beato.


Autore: Domenico Agasso



SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90783


Saint JOHN FISHER de ROCHESTER, évêque, cardinal et martyr

$
0
0


Saint John Fisher

Évêque de Rochester, martyr ( 1535)
Son ami Thomas Moreécrivait de lui: "Je ne connais personne qui lui soit comparable pour la science, la sagesse et la vertu." 

Né à Beverley dans le Yorkshire, prêtre en 1491, évêque de Rochester en 1504, il devint la même année chancelier de l'université de Cambridge. Ce fut lui qui invita Erasme à venir y professer le grec et la théologie (1513). Bien qu'il eût le même dégoût des mœurs de la cour romaine que son ami Thomas More, John Fisher refusa comme lui de se séparer du pape lors du schisme d'Henri VIII. Il eut la tête tranchée pour cette raison.

Mémoire des saints Jean Fisher, évêque, et Thomas More, martyrs. Leur opposition au roi Henri VIII dans la controverse autour de son divorce et sur la suprématie spirituelle du pape, entraîna leur incarcération à la Tour de Londres. Jean Fisher, évêque de Rochester, qui s’était fait remarquer par son érudition et la sainteté de sa vie, fut, en ce jour en 1537, décapité devant sa prison par ordre du roi lui-même. Thomas More, père de famille d’une vie absolument intègre, et chancelier du royaume d’Angleterre, fut décapité le 6 juillet suivant, lié au saint évêque par la même fidélité à l’Église catholique et par le même martyre.


Martyrologe romain




JOHN FISHER, Cardinal (1469-1535), et THOMAS MORE, Chancelier (1478-1535) martyrs

Ce 22 Juin de 1535, après avoir été enfermé dans la Tour de Londres, John Fisher, professeur à l’Université de Cambridge et Évêque de Rochester, meurt décapité.
Né en 1469, Fisher fut un humaniste et un théologien de grande envergure. Erasme disait à son sujet : « Il n’est pas d’homme plus cultivé ni de plus saint Évêque ». Pasteur dans l’un des plus petits et plus pauvres diocèses d’Angleterre ; Fisher aima et servit avec beaucoup d’attention le petit troupeau qui lui avait été confié.

Toujours à Londres, deux semaines après John Fisher, le 6 juillet 1535, sir Thomas More monte sur l’échafaud.
Né dans la capitale anglaise le 6 Février 1478, après des études de droit et une période de discernement, quatre ans durant, passée dans une chartreuse, Thomas s’était orienté vers une carrière politique, jusqu’à devenir député en 1504.
Grand ami d’Erasme, qui le définit comme un « modèle pour l’Europe chrétienne », Thomas était monté, degré après degré, jusqu’à la charge de Grand Chancelier du souverain d’Angleterre.

La fidélité de More et de Fisher envers le roi trouva pourtant un obstacle dans les démarches entreprises par ce dernier pour divorcer et transmettre les droits de succession aux fils de sa seconde femme, Anne Boleyn.
L’acte crucial, toutefois, auquel tous deux refusèrent de se soumettre et qu’ils payèrent du martyre, est l’Acte de suprématie, où le roi était reconnu comme chef suprême sur terre de l’Église d’Angleterre.

Les écrits de prison des deux martyrs anglais, surtout les lettres de Thomas More, figurent parmi les plus remarquables témoignages de la spiritualité Chrétienne.
Nourris par un dialogue constant avec leur Seigneur au plus intime de leur conscience, More et Fisher firent preuve jusqu’au bout d’une grande Charité et de Miséricorde à l’égard de leurs persécuteurs.
Le témoignage extrême rendu à l’Évangile par More et Fisher est aussi rappelé par l’Église d’Angleterre qui en célèbre la mémoire le 6 juillet.


SOURCE : http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/juin/saint-john-fisher-cardinal-eveque-de-rochester-martyr-et-saint-thomas-more-chancelier-d-angleterre-martyr-fete-le-22-juin.html



Jean (ou John) Fisher, humaniste et Chancelier de Cambridge, devint Évêque de Rochester en 1504, puis Cardinal en 1535.
Il est fêté le 22 juin en même temps que Thomas More, Grand Intendant de l’université de Cambridge en 1525.

Né à Beverley, Yorkshire, Jean Fisher était le fils d’un riche mercier qui mourut en 1477. Vers 1482, la mère de l’enfant l’envoya à l’université de Cambridge où il se distingua comme un brillant élève.
Il fut ordonné en 1491 et, après avoir étudié la théologie pendant dix ans, il passa brillamment son examen en 1501.

Nommé Évêque de Rochester en 1504, il administra cet évêché, un des plus pauvres d’Angleterre, pendant trente ans.
Son université s’aperçut rapidement de ses dons d’administrateur ; il assuma les charges de censeur, vice-chancelier puis Chancelier.
Ce fut lui qui invita Erasme à venir y professer le grec et la théologie (1513).

On lui conféra en 1514 le titre de Chancelier à vie de l’université de Cambridge, titre qu’il partagea avec celui d’Évêque de Rochester.
C’est dans l’exercice de ses charges universitaires qu’il rencontra, en 1494, Lady Margaret Beaufort, mère de Henri VII.
Il devint son confesseur et la conseilla sur les emplois charitables qu’elle pouvait faire de son immense fortune.
Il participa à la refonte du Christ’s College et, à la mort de Lady Beaufort en 1509, il utilisa ses larges donations pour fonder Saint John’s College.

L’année 1527 fut décisive pour l’Angleterre, car c’est alors qu’Henri VIII commença les démarches pour annuler son mariage avec Catherine d’Aragon et il demanda la dissolution de ce mariage en prétendant que la dispense du Pape n’était pas valable.
Jean s’opposa aux empiétements du roi Henri VIII sur les libertés de l’Église et la juridiction pontificale.
Quand Henri VIII exigea de l’Assemblée ecclésiastique de la province de Canterbury qu’elle le reconnaisse comme chef suprême de l’Église anglicane, Fisher s’y opposa.

Le 17 avril 1534, l’Évêque Jean Fisher et Sir Thomas More furent emprisonnés à la Tour de Londres. Le Pape, croyant bien faire, le créa alors Cardinal du titre de Saint-Vitalien (20 mai 1535).
Jean Fisher réaffirmant que le roi n’était pas, et ne pouvait être, aux yeux de Dieu, le chef suprême de l’Église d’Angleterre, fut décapité à Tower Hill, dès le 22 juin.

On laissa son cadavre nu sur l’échafaud tout le jour, et il fut enterré sans cérémonie dans le cimetière voisin de All Hallows (Tous les Saints).
Sa tête fut exposée sur le London Bridge (pont de Londres) jusqu’au 6 juillet, et ce jour-là, on la jeta dans la Tamise pour la remplacer par la tête de son compagnon de martyre, Sir Thomas More.
La dépouille de Thomas More fut ensevelie dans l’église de Saint-Pierre-aux-Liens, dans l’enceinte de la Tour, et on y transféra celle de Jean Fisher.
Les deux martyrs furent Béatifiés en 1886 et Canonisés en 1935. On célèbre leurs Fêtes le même jour.

SOURCE : http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/juin/saint-john-fisher-cardinal-eveque-de-rochester-martyr-et-saint-thomas-more-chancelier-d-angleterre-martyr-fete-le-22-juin.html


LE MARTYRE DU CARDINAL JOHN FISHER
A LA TOUR DE LONDRES, LE 22 JUIN 1535.

John Fisher naquit à Beverley, vers 1459. Fils d'un négociant très considéré, il apprit les rudiments des lettres dans les écoles de sa ville natale, ensuite il fut admis à l'Université de Cambridge, promu bientôt au grade de fellow et au sacerdoce. Il fut présenté, jeune encore, à lady Marguerite, comtesse de Richmond, mère du roi Henri VII, obtint rapidement sa confiance et devint son confesseur quand le Dr Fitz James partit occuper le siège épiscopal de Rochester. John Fisher refusa les bénéfices proposés, et sa modestie et son désintéressement demeurèrent au-dessus des offres les plus avantageuses. Il employa l'influence que lui valait sa charge à procurer la fondation d'une chaire de théologie dont il fut nommé titulaire. La même année, il fut élu vice-chancelier de l'Université de Cambridge (1501) et proposé par lady Marguerite pour le titre d'abbé de Westminster, ce qui l'eût fait un des plus riches seigneurs du royaume ; mais il refusa. Fisher portait dès lors à l'Université un attachement profond et il dirigea vers elle les libéralités de lady Marguerite ; c'est de cette époque que date l'opulence de Cambridge. Ce fut également pendant le gouvernement de Fisher que le pape Alexandre VII concéda à l'Université un précieux privilège : celui de choisir tous les ans douze prêtres, docteurs maîtres ou gradués, qui iraient chaque année prêcher dans les trois royaumes, avec le sceau de l'Université, sans avoir à solliciter la permission de l'Ordinaire.

Henri VII ne montra pas moins de confiance à John Fisher que ne le faisait sa mère : il lui confia la direction de la conscience de ses deux fils Arthur et Henri, le futur roi Henri VIII, à qui son rang de cadet permettait  alors de songer à l'état ecclésiastique et que des vues humaines songeaient déjà à faire couronner de la tiare. Fisher fut nommé évêque de Rochester sans renoncer pendant quelque temps à s'occuper activement de Cambridge où s'élevait, sur ses conseils, un nouveau collège, Corpus Christi College ; il devait quelques années plus tard, sans se relâcher en rien de ses obligations épiscopales, fonder Saint John College ; il reçut peu après le titre de chancelier à vie.

En 1509, la mort de Henri VII éleva au trône d'Angleterre l'élève de John Fisher, le jeune roi Henri VIII. Les quinze premières années du règne de ce prince n'étaient pas de nature à alarmer sérieusement l'évêque de Rochester. Celui-ci conservait sur son roi le prestige et l'autorité qu'il avait jadis exercés sur son pupil. Tout au plus pouvait-il être contrarié par le faste, les réceptions somptueuses de la cour, au milieu de laquelle il ne pouvait, aussi souvent qu'il l'eût souhaité, se dispenser de paraître. John Fisher partagea la surprise et l'indignation générale quand il apprit que le roi, d'après l'avis même de son confesseur Longnan, formait le dessein de divorcer avec Catherine d'Aragon et d'épouser Anne Boleyn. Le primat d'Angleterre, Wolsey, tenta d'attirer John Fisher dans le parti du divorce, il échoua. Le roi lui adressa un traité de sa composition dans lequel il arguait en théologien des causes de nullité de son propre mariage. Fisher ne répondit rien. Henri fit mander l'évêque de Rochester à Westminster, chez le primat. Le roi s'entretint avec son vieux précepteur et se promena quelque temps avec lui dans la grande galerie. Ensuite ils s'assirent et Henri demanda à Fisher ce qu'il pensait du projet de divorce. Bailey raconte que l'évêque se jeta aux genoux du prince en lui disant : « Sire, j'éprouve le besoin de délivrer mon âme. » Henri lui saisit les mains, le releva ; alors Fisher lui déclara que la validité du mariage ne faisait pas de doute. « Oh ! mon seigneur et bien-aimé souverain, dit-il en finissant, pardonnez ma franchise et laissez-moi espérer que vous inclinerez aujourd'hui du côté de la justice et de la vérité ! » Le roi se leva et le quitta brusquement ; peu après, il lui fit faire défense d'exprimer des opinions contraires au divorce.

Henri VIII fit réunir les évêques d'Angleterre pour les consulter sur la licéité de son divorce. L'assemblée ne décida rien, sinon que la cause devait être déférée au pape ou à ses commissaires. On pouvait interpréter cette solution comme un doute d'autant plus grave que parmi les signataires de la pièce se lisait le nom de John Fisher. Mais celui-ci désavoua publiquement sa participation et sa signature à un tel acte. A cette époque il devenait le conseiller écouté de la reine Catherine d'Aragon, malgré les préventions que celle-ci ne cachait pas aux sujets de son mari. L'enquête solennelle au cours de laquelle la reine répudiée était en apparence appelée à se défendre procura à John Fisher l'occasion de révéler la vaillance de son âme et la générosité de son caractère. L'évêque de Rochester se présenta un jour à la barre et protesta que le salut de son âme l'obligeait, au risque de sa vie, à dire ce qui appartenait à la cause. « Je déclare, dit-il, que le mariage du roi est valide devant Dieu et devant les hommes, et nul pouvoir divin ou humain ne le pourrait dissoudre. » Henri VIII, présent, se tut ; mais, rentré au palais, il épancha sa colère en une violente diatribe contre l'évêque, dont la faveur était décidément bien finie.

John Fisher ne cachait nullement sa réprobation ; il la proclamait du haut de la chaire, en 1532. Il fut arrêté sous un prétexte ridicule et condamné pour misprision of treason ; l'évêque dut verser 300 livres sterling et sortit de la Tour de Londres. Il y devait bientôt rentrer.

En sa qualité de pair ecclésiastique du royaume, Fisher, membre de la Chambre des Lords, vota contre le statut qui déshéritait Marie, fille de la reine Catherine, au profit d'Elizabeth, fille d'Anne Boleyn. A la fin de la session, le Parlement déclara que tous ses membres prêteraient serment à ce statut, Fisher refusa ; il fut reconduit à la Tour. Sur les instances que lui firent ses amis, Fisher consentit à une concession. Il se déclara prêt à accepter le statut successoral et à ne jamais disputer sur la validité ou la nullité du mariage de Catherine, quoique, ajoutait-il, ce serment ne lui laissât pas la conscience parfaitement en repos. La réserve déplut au roi, qui entreprit de convaincre l'évêque et, n'ayant pu y parvenir, le déposséda de son titre épiscopal et le renvoya à la Tour.

Fisher distinguait très sagement, au sujet de la loi successorale, entre ce qui regardait le pouvoir civil, dont il ne discutait pas les règlements, et la partie théologique, sur laquelle il réservait l'exclusive compétence du pape et de l'Eglise.

Fisher vit son serment, ainsi expliqué, repoussé parle conseil du roi et, du même coup, fut condamné à la dégradation, à la perte de ses titres et dignités, à la confiscation de ses biens et revenus et à l'emprisonnement perpétuel.

Nous allons maintenant retracer, d'après un document ancien, l'histoire de son procès et de son martyre.

LE MARTYRE DU CARDINAL JOHN FISHER

Ruses employées pour faire souscrire par serment l'Evêque de Rochester au décret du Parlement qui reconnaissait la succession royale à la descendance d'Anne Boleyn, et pour l'amener à reconnaître la primauté du roi sur l'Eglise anglicane.
Jusqu'ici on les avait pressés par tous les moyens, surtout pour leur faire approuver par serment la légitimité de la descendance d'Anne Boleyn à la succession royale, qui venait d'être confirmée par un nouveau décret. Alors les conseillers du roi résolurent d'employer contre eux une nouvelle ruse. Au jour convenu ils firent venir l'évêque de Rochester et lui dirent que, jusqu'ici, il avait été trop attaché à Thomas More et que c'était sans doute parce que celui-ci l'en avait dissuadé qu'il n'avait pas voulu prêter le serment ; mais, maintenant, ajoutèrent-ils, cette cause d'hésitation n'existe plus puisque Thomas More a juré obéissance aux statuts et, sous peu, va se réconcilier avec le roi et être mis en liberté.

L'évêque fut très étonné de ces communications ; et plaignant son vieil ami Thomas More, qu'il avait en grande estime à cause des dons remarquables dont Dieu l'avait gratifié, il crut facilement ce qu'on lui affirmait si loyalement et si sérieusement. En homme simple, il ne voulut pas même soupçonner la ruse et le mensonge dans les paroles qu'on lui avait adressées. Néanmoins ces raisons ne purent l'amener à jurer, sur les Evangiles, obéissance au décret concernant la descendance d'Anne Boleyn.

On usa exactement du même artifice envers Thomas More. On s'efforça de lui persuader que c'était à cause de l'évêque de Rochester qu'il avait refusé de prêter le serment, et on ajouta que l'évêque lui-même l'avait prêté. Or il crut qu'on lui disait la vérité ; non pas tant sur l'affirmation de ces hommes, dont il connaissait depuis longtemps l'astuce et les artifices, que sur celle de sa fille Marguerite Roper qui, ayant accès auprès de lui très facilement par un privilège spécial, lui rapporta qu'elle l'avait entendu dire et que le bruit en courait dans le monde. Elle lui raconta aussi que, ayant été rendre visite au chancelier, pour l'intéresser en sa faveur et lui obtenir une plus grande liberté, celui-ci avait répondu : « Votre père est trop obstiné. Excepté lui et un certain évêque déraisonnable (il voulait dire l'évêque de Rochester), qui enfin, après une longue délibération, s'est laissé convaincre et est prêt à jurer, il n'y a personne dans tout le royaume qui persiste à refuser de prêter le serment. Je conseille donc à votre père de suivre cet exemple, autrement mon amitié ne lui servira de rien auprès du roi. » — On rapporte que ce chancelier fit à peu près la même réponse à Alice Alington, épouse de sir Gilles Alington et fille de la femme de Thomas More par un premier mariage, quand elle alla lui rendre visite pour intercéder auprès de lui pour son beau-père.

Comme on n'arrivait pas à le fléchir, on eut recours à d'autres moyens : on le mit dans l'alternative, ou de reconnaître la primauté du roi dans l'Église anglicane, d'après la teneur du nouveau décret, ou d'encourir, s'il refusait, les peines édictées dans ce même décret. A cet effet, Stokesley, évêque de Londres, Stephen Gardiner, évêque de Winchester, Tunstall, évêque de Durham et un certain nombre d'autres prélats, lui furent envoyés par le roi pour l'exhorter à se conformer à la volonté de Sa Majesté. La plupart de ces évêques acceptèrent cette mission plutôt par crainte d'offenser le roi, 'qu'ils savaient implacable, que parce qu'ils étaient eux-mêmes persuadés que Fisher devait se soumettre. Aussi ai-je entendu dire que Stokesley, l'évêque de Londres, se mettait à verser des larmes quand il entendait parler de cette affaire et qu'il avait fort regretté de ne pas être resté attaché à son frère de Rochester et de l'avoir abandonné.

Quant à l'évêque de Winchester, je sais, pour l'avoir entendu de sa bouche, que, aussi bien en chaire, dans ses sermons, que dans ses entretiens particuliers avec les membres du conseil royal et dans d'autres circonstances encore, il s'accusa et se reconnut coupable d'avoir pris part à ces démarches et à d'autres semblables. Thomas Hardinge, docteur en théologie, autrefois son chapelain et son confesseur, m'a raconté que chaque fois qu'il touchait ce sujet dans sa conversation avec ses chapelains, il avait coutume de maudire vivement sa façon d'agir d'autrefois dans cette cause. Sous le règne du jeune roi Édouard VI, il fut cité devant le tribunal royal, et comme on le pressait fortement d'adhérer à la nouvelle Église, loin d'y consentir, il rétracta tout ce qu'il avait fait auparavant ; ses biens furent confisqués et lui-même fut emprisonné à la Tour de Londres pendant au moins cinq années. Là, il espérait reprendre courageusement la couronne du martyre qu'il avait perdue naguère, ou, si Dieu en avait décidé autrement, confesser la foi catholique en souffrant la prison pendant toute sa vie pour expier ses fautes et ses lâchetés d'autrefois. Mais peu après, sous le règne de la vertueuse reine Marie, l'ancienne religion fut rétablie. Dès que cette reine eut le pouvoir entre les mains, elle releva la foi catholique par tout le royaume et mit en liberté l'évêque de Winchester, Tunstall de Durham, et plusieurs autres qui avaient été emprisonnés à peu près dans le même temps et pour les mêmes raisons. Mais, pour en revenir à l'évêque de Rochester, bien que tous les prélats que nous avons nommés plus haut lui eussent apporté de nombreux arguments pour le décider à passer du côté du roi, il ne voulut pas s'écarter le moins du monde de la loi de sa conscience appuyée sur les saintes Ecritures et sur la loi de Dieu.

Une autre fois, six ou sept évêques subornés par le roi vinrent le visiter dans sa prison pour traiter la même question. Quand ils lui eurent exposé les raisons de leur démarche, il leur répondit : « Messeigneurs, je suis très affligé d'être forcé par les circonstances de discuter sur cette malheureuse affaire; mais je suis bien davantage peiné d'être poussé à mal agir par des personnes telles que vous, dont le devoir aussi bien que le mien est d'empêcher cet acte que vous conseillez. Il me semble que votre devoir était d'unir vos forces, bien plutôt pour résister aux violentes injures dont on accable notre mère l'Église catholique que pour faire cause commune avec ses ennemis. Il aurait mieux valu, dis je, chasser du bercail du Seigneur ces loups rapaces qui s'efforcent de détruire le troupeau que le Christ nous a confié et pour lequel il est mort, que de souffrir par notre incurie et notre lâcheté qu'ils continuent chaque jour à s'acharner contre ses brebis et à les dévorer. Parce que nous n'avons pas mis la main à l'œuvre, voyez dans quel état se trouve le christianisme ; de tous côtés nous sommes entourés d'ennemis, et il ne nous reste aucun espoir de leur échapper ; l'iniquité est sortie de ceux qui sont l'appui du troupeau et les princes de la Maison de Dieu. Pouvons-nous elle espérer, quand nous faiblissons à notre devoir, que les autres se maintiendront dans la foi et la justice ? Notre place forte est livrée par ceux mêmes qui devaient l'étayer et la défendre. Notre parti a lâché pied ; nous autres qui étions ses chefs nous nous sommes jetés avec bien peu de courage dans la lutte, et à cause de cela je crains bien que nous ne voyions jamais la fin de ces calamités. Et comme je suis déjà bien vieux, et bien près de la mort, je ne veux pas, quoi qu'il puisse m'arriver, pour plaire à un roi de la terre perdre mon âme. Plût à Dieu qu'il me soit permis de passer le reste de ma vie en prison : là, je prierai Dieu continuellement pour le salut du roi. »

Après ce discours, les évêques se retirèrent. La plupart portaient sur leur visage la tristesse qui était dans leur âme. Ils ne revinrent plus faire visite au prisonnier. Peu après, l'évêque de Rochester eut à subir un nouvel assaut. Le serviteur qui s'occupait de lui dans la prison, homme simple, l'ayant entendu discuter avec les évêques, s'approcha de lui et lui dit après s'être excusé : « Monseigneur, pourquoi vous seul vous opposez-vous aux entreprises du roi plutôt que les autres évêques, qui pourtant sont des hommes savants et pieux? Il ne vous demande que de le reconnaître comme chef de l'Eglise anglicane : cela me paraît de peu d'importance, et d'ailleurs, quoi que vous disiez, vous pouvez croire dans votre âme ce que vous voudrez. » L'évêque, à la vue de la simplicité de cet homme qui lui avait parlé avec bienveillance et sincérité, répondit : « Mon bon ami, vous n'êtes pas suffisamment éclairé et vous ne voyez pas où out cela conduit ; mais bientôt, par expérience, vous en apprendrez long. Ce n'est pas seulement à cause de mon refus de souscrire au décret reconnaissant la primauté du roi sur l'Eglise anglicane que je suis retenu ici, mais bien plutôt à cause du serment d'obéissance établissant la succession royale dans la descendance d'une épouse illégitime, et je suis persuadé que si j'avais consenti à accepter ce dernier point, on n'aurait jamais agité la question de la primauté. Mais, Dieu aidant, je ne souscrirai ni à l'une ni à l'autre formule, et quand je serai mort, vous pourrez dire que vous avez entendu cette déclaration de ma bouche quand je vivais encore. »

Comme jusqu'ici on n'avait rien trouvé dans les paroles et les actes de l'évêque qui pût le faire condamner, le roi décida de lui tendre un piège par un nouveau décret, et pour cela il se servit d'un artifice secrètement et habilement machiné. Certes, cette façon d'agir était contre la charité et indigne de la majesté royale, mais telle était son irritation contre le prisonnier que par tous les moyens possibles, bons et mauvais, justes et injustes, il s'étudia à le perdre.
Nouvelle ruse pour arracher de la bouche de l'évêque de Rochester une déclaration ouverte contre le statut, afin de pouvoir le convaincre de crime de lèse-majesté. Affaire du chapeau de cardinal envoyé par le pape à Calais.
Voici quelle fut la nouvelle ruse que l'on inventa. Au commencement du mois de mai, comme Fisher était en prison depuis une année au moins, le roi lui envoya, pour lui faire en son nom une communication secrète, Richard Rich, son intendant général, qui avait autorité et crédit auprès de l'évêque. Ces communications restèrent .quelque temps cachées à tous, mais peu après elles furent rendues publiques; tant pour le déshonneur du roi lui-même que pour la plus grande honte de l'infâme et inique messager c'est d'ailleurs ce que nous verrons bientôt. Néanmoins richard Rich demeura ferme et fit avec énergie ce (lue le roi lui avait ordonné. Quand peu après, revenu chez le roi, il lui rapporta la réponse de l'évêque, aussitôt on accusa le prisonnier du crime de lèse-majesté, crime qu'on lui imputa à faux et dont il fut convaincu devant les juges sur certaines paroles prononcées dans l'entrevue secrète qui avait eu lieu entre lui et le mandataire du roi : tout cela deviendra plus clair par la suite du récit.

Cependant le pape Paul III, ayant appris la constance inaltérable que l'évêque de Rochester avait montrée tant avant que pendant son emprisonnement, résolut de l'élever à un plus haut rang et à une plus haute dignité, persuadé qu'à ce titre le roi serait plus doux envers lui. C'est pourquoi, dans la réunion solennelle des cardinaux qui eut lieu à Rome au commencement de son pontificat, il le créa cardinal prêtre du titre de Saint-Vital. C'était le 24e jour du mois de mai de l'année du Seigneur 1535.

Peu après, comme c'était la coutume, il lui envoya le chapeau de cardinal ; mais à Calais le messager pontifical fut retenu jusqu'à ce qu'on eût averti le roi. Celui-ci lui fit savoir qu'il ne devrait pas aller plus loin avant d'avoir reçu un ordre précis. Pendant ce temps, il envoya Thomas Cromwell à l'évêque prisonnier pour lui apprendre la décision du pape, et essayer de découvrir comment il l'interpréterait. Cromwell alla donc le trouver et, après avoir parlé de choses et d'autres, il lui demanda : « Que feriez-vous si le Souverain Pontife vous envoyait le chapeau du cardinal ? Le refuseriez-vous ou l'accepteriez-vous  » — L'évêque lui répondit : « Certes, je me reconnais bien indigne d'un tel honneur, aussi n'y ai-je pas pensé; cependant, si par hasard le pape m'envoyait le chapeau de cardinal (Cromwell l'avait surtout pressé de répondre à cette question), je pense que, revêtu d'un tel pouvoir, de toute façon je pourrais être utile à l'Église de Dieu, et dans ce but je l'accepterais volontiers, même s'il fallait me mettre à genoux pour le recevoir. »

Quand Cromwell rapporta ces paroles au roi, il entra dans une grande fureur et s'écria : « Est-il encore si ardent ? Que le pape lui envoie le chapeau de cardinal quand il voudra, je ferai en sorte que quand il arrivera, la tête qui doit le porter ne soit pas sur ses épaules ! »

Comme nous avons commencé à le raconter plus haut, après que le roi eut connaissance de la conversation privée de Richard Rich et des prisonniers, voyant qu'il y avait matière suffisante (du moins il le pensait) pour le faire condamner pour crime de lèse-majesté sur les paroles qu'il avait prononcées au sujet du nouveau décret, il délégua lord Awdley, son chancelier, en qualité de juge, afin de rechercher et de déterminer les chefs d'accusation ; il lui donna cette commission le premier jour de juin de la 27e année de son règne. En même temps qu'on agissait contre l'évêque de Rochester, les conseillers du roi dressaient un acte d'accusation très violent contre trois chartreux de Londres : William Exmew, Humfrey Middlemore et Sébastien Newdigate. Le jour de la fête de saint Barnabé, le 11 juin, ce réquisitoire fut présenté aux juges délégués siégeant à la cour de justice royale de Westminster. Les chartreux faussement accusés furent condamnés le 19 du même mois ; ils furent cruellement mis à mort et suspendus à Tyburn revêtus de leurs habits monastiques.
Maladie du cardinal de Rochester et confiscation de ses biens. Il est accusé devant le tribunal royal d'avoir nié ouvertement, malicieusement et faussement la primauté du roi sur l'Église anglicane. Sa réponse.
L'évêque de Rochester, ou plutôt le cardinal de l'Église romaine (c'est ainsi que nous devons le nommer désormais), tomba très gravement malade. Le roi craignit que sa mort naturelle ne prévînt son supplice, et, en toute hâte, il envoya ses médecins pour le soigner le mieux possible, et pour ramener le malade à la santé, le roi prétendait plus tard avoir dépensé plus de cinq cents florins.

Pour qu'aucune partie des biens que le cardinal possédait soit dans le Kent, soit à Rochester, ne fût perdue, Henri envoya immédiatement son chambellan, sir Richard Morrison, avec un certain Gostwicke et quelques autres pour confisquer tous ces biens, meubles et immeubles. Quand ces commissaires arrivèrent à Rochester, ils chassèrent du palais épiscopal tous les serviteurs et prirent possession de tout. Une partie fut adjugée au roi, mais la plus grande part fut gardée par eux pour leur usage personnel. Ils volèrent et dispersèrent la bibliothèque qui, dit-on, renfermait un nombre immense de livres de valeur ; je ne crois pas qu'il y eût au monde une bibliothèque où l'on pût trouver des volumes en si grand nombre et si bien choisis. Ils en emplirent trente-deux grandes caisses, sans compter ce qu'ils avaient enlevé en secret.

Par acte public, l'évêque avait donné ses livres et le reste de ses biens meubles au collège de Saint-Jean de Cambridge mais le fisc royal s'empara de tout et le collège ne reçut absolument rien. Bien plus, les envoyés du roi enlevèrent trois mille florins qu'un des prédécesseurs de Fisher lui avait laissés en garde pour les besoins de l'église, et une autre somme de mille florins destinée au même usage ; cet argent était placé dans un coffre-fort qui se trouvait dans le vestibule de la maison.

On fit encore dans le palais épiscopal une autre découverte qu'il est bon de rapporter.

Les commissaires, ayant trouvé dans un coin caché de l'oratoire un coffre très bien fermé par plusieurs serrures, crurent qu'il renfermait une grande somme d'argent, et pour ne pouvoir être accusés de fraude par le roi pour une chose aussi importante, ils appelèrent plusieurs témoins et ouvrirent le trésor ; mais, au lieu de l'or et de l'argent qu'ils espéraient, ils trouvèrent dans un coin un vieux cilice et deux ou trois ceintures dont l'évêque se servait pour affliger son corps, comme nous le savons par quelques-uns de ses chapelains et de ses serviteurs les plus familiers, qui considéraient avec curiosité toutes les actions de leur maître.

D'autre trésor, on n'en trouva point. Quand l'évêque apprit cette découverte, il fut grandement affligé de ce que ces choses fussent parvenues à la connaissance des gens du dehors, et il disait que si la grande précipitation de son départ ne lui avait fait oublier ces instruments de pénitence, on ne les aurait jamais trouvés.

Peu après, grâce aux soins des médecins, le cardinal avait recouvré assez de forces pour pouvoir sortir et être transporté ; on le conduisit donc le jeudi 17 juin de la Tour de. Londres devant le tribunal royal, à Westminster, entouré d'un grand nombre de soldats armés de hallebardes, de massues en fer, de haches ; on portait devant lui la hache de la Tour de Londres, le fil renversé, comme c'était la coutume. Comme il n'était pas encore entièrement remis en santé pour pouvoir marcher à pied, il fit une partie du trajet à cheval, revêtu d'une robe noire: Pour le resté du voyage, il le fit en barque : à cause de sa trop grande faiblesse, il n'avait pu continuer à aller à cheval. Aussitôt arrivé à Westminster, il fut traduit devant ses juges qui siégeaient dans ce lieu.

Voici leurs noms : sir Thomas Awdley, chevalier, chancelier d'Angleterre ; Charles, duc de Suffolk; Henri, comte de Cumberland ; Thomas, comte de Wiltshire ; Thomas Cromwell ; sir John Fitz-James, chef de la justice en Angleterre ; sir John Baldwin, chef de justice à Westminster ; William Pawlet ; sir Richard Lyster, premier baron de l'Échiquier ; sir John Porte, sir John Spilman et sir Walter Luke, juges du tribunal royal ; enfin sir Anthonie Fitzherbert, juge de l'endroit. Les juges interpellèrent l'accusé sous le nom de John Fisher, ex-évêque de Rochester, ou encore Jean, évêque de Rochester, et lui demandèrent de lever la main étendue. Il fit aussitôt ce qu'on lui commandait avec joie et calme.

On lut alors l'acte d'accusation, conçu dans un style prolixe et verbeux ; on peut le résumer en ces quelques lignes : « Le cardinal avait malicieusement, traîtreusement et faussement affirmé que le roi, suprême seigneur d'Angleterre, n'était pas ici-bas le chef suprême de l'Église anglicane. » On lui demanda s'il était coupable ou non de ce crime ? Immédiatement il nia sa culpabilité.

Alors douze jurés, choisis parmi les hommes liges du roi; feudataires du Middlesex, furent désignés pour poursuivre l'enquête ; c'étaient :

Hugh Vaughan et Walter Hungerford, chevaliers ; Thomas Burbage, John Newdigate, William Browne, John Hewes, Jasper Leake, John Palmer, Richard-Henri Jonge, Henri Ladisman, John Elrington et Georges Heveningham, écuyers. On fit comparaître devant ces douze jurés, qui devaient rechercher quel était le crime dont le prisonnier était coupable, son accusateur Richard, qui naguère avait été envoyé vers lui par le roi avec un mandat secret, comme nous l'avons raconté plus haut. En présence de tout le peuple qui s'était assemblé en nombre considérable, il jura sur les Évangiles qu'il avait entendu l'évêque de Rochester lui dire en termes très clairs, le jour où il l'avait visité à la Tour de Londres, « qu'il croyait en conscience et qu'il savait d'une façon certaine que le roi n'était et ne pouvait être en aucune façon chef suprême de l'Église anglicane. »
L'évêque rend compte des paroles adressées par lui à l'envoyé du roi dans sa prison. Il prétend que par aucune loi il ne peut être poursuivi pour cause de lèse-majesté à cause de ces paroles. Il se défend de l'accusation d'obstination qu'on porte contre lui.
Après avoir entendu l'accusation perfide de cet homme misérable qui lui avait juré de ne rien révéler, l'évêque manifesta son grand étonnement de se voir ainsi traîné devant un tribunal, publiquement, pour crime de lèse-majesté par un homme qui savait parfaitement que l'entretien fait au nom du roi devait rester entièrement secret. « Mais admettons, dit-il, que je vous aie dit tout cela, en vous le disant je n'ai pas commis le crime de lèse-majesté, car ce n'est pas malicieusement, comme l'accusation le porte, que je l'ai dit, mais avec un autre sentiment, comme vous le savez parfaitement. Poussé par les circonstances, je suis forcé de dévoiler plus de choses que je n'aurais voulu, et je vous prie, lords juges, de m'écouter avec patience plaider ma cause. Certes, je ne puis nier que Richard ne soit venu me voir en prison et m'apporter un message, comme il le disait tout à l'heure. Il m'adressa d'abord des compliments très flatteurs au nom du roi, qui, dit-il, avait conçu de moi une opinion si élevée et une estime si grande qu'il était très peiné de me voir ans les chaînes et en prison. Il ajouta bien d'autres flatteries encore qu'il est inutile de répéter ; en tout cas il exagéra tant mes mérites que j'en étais honteux, car je me rendais parfaitement compte que jamais je n'avais été digne de telles louanges. Ensuite il me parla de la primauté spirituelle du roi reconnue par un nouveau décret du Parlement ; il me disait que tous les évêques du royaume excepté moi, toute l'assemblée et tous les ordres tant ecclésiastiques que séculiers y avaient souscrit. Quoi qu'il en soit, ajoutait-il, Sa Majesté royale, afin d'avoir la conscience plus tranquille, l'avait envoyé pour s'enquérir sérieusement de mon avis en cette affaire, avis dans lequel il avait une grande confiance à cause de la grande estime qu'il professait pour ma doctrine qu'il mettait au-dessus de celle de tous les autres. Et, disait-il encore, il n'y avait pas de doute que si je lui communiquais franchement mon sentiment, bien que le roi eût remarqué que ses entreprises me déplaisaient, il rétracterait en grande partie ce qu'il avait fait auparavant ; cédant à mes conseils et à mes exhortations, il réparerait envers chacun le dommage qu'il lui avait causé. Pendant que j'écoutais ce discours et que j'en pesais chaque terme, je rappelai à Richard la clause du décret du Parlement qui gardait toute sa force et toute sa rigueur contre ceux qui parleraient ou agiraient directement contre, et je lui fis remarquer que si mon avis allait contre ce statut, j'encourais facilement la peine de mort. Mais le messager me rassura en m'affirmant que le roi lui avait ordonné de jurer sur son honneur que, quoi que je pusse dire dans cet entretien, rien ne me serait imputé à mal, quand bien même, en exprimant mon sentiment à l'envoyé royal, je devais aller expressément contre le décret. Alors Richard promit sur son honneur de ne jamais révéler mes paroles à d'autres qu'au roi. Donc, c'est sous prétexte d'informer a conscience que le roi, par un envoyé secret, me demandait un avis que je suis prêt à lui donner aujourd'hui en public comme naguère ; mais il me paraît inique que vous ajoutiez foi à ce messager et que vous admettiez, dans une accusation aussi grave, son témoignage comme d'un très grand poids. »

Richard ne répondit rien directement à ces observations ; mais impudemment, sans nier ni affirmer la vérité des dires de l'évêque, il fit connaître qu'il n'avait dit que ce que le roi lui avait ordonné de lui communiquer. « Et, dit-il, si c'est ainsi que vous m'avez parlé, je me demande comment vous pouvez vous défendre, puisque vous avez parlé directement contre les statuts du Parlement ? 

Les juges s'emparèrent de ces paroles et tous, les uns après les autres, affirmèrent que la circonstance d'un messager secret envoyé par le roi ne pouvait excuser l'accusé en rigueur de justice, et ainsi, en parlant directement contre les décrets, bien qu'il l'eût fait par un ordre particulier du roi, il encourait la peine édictée dans ces mêmes décrets ; il ne lui restait plus qu'un seul moyen d'échapper à la mort : c'était d'implorer la miséricorde et l'indulgence du roi.

Le cardinal vit tout de suite combien on faisait peu de cas de son innocence et combien au contraire on accordait de crédit à son accusation, et il comprit facilement où tendaient les efforts de ses juges. C'est pourquoi il se retourna vers eux et leur dit : « Lords juges, je vous en prie, considérez en toute équité et justice ce qu'on m'objecte ; voyez si honnêtement je puis être accusé du crime de lèse-majesté ; si j'ai prononcé ces paroles, je ne les ai pas dites malicieusement, mais seulement à la prière et sur l'avis du roi, et cela en secret, par l'intermédiaire d'un messager. Les termes des statuts qui regardent comme coupables seulement ceux qui font ou disent quelque chose malicieusement contre la primauté du roi, et non les autres, sont en ma faveur. »

Les juges répondirent que ce mot malicieusement qui se trouvait dans le décret était superflu et sans valeur, car, de quelque façon que ce soit, celui qui parlait contre la primauté du roi devait être regardé comme l'ayant fait malicieusement. « Si c'est ainsi, répondit le cardinal, que vous interprétez le statut, votre interprétation est bien étroite et absolument contraire à l'esprit de ceux qui l'ont rédigé. Mais encore une question : est-ce que dans votre législation le témoignage d'un seul homme suffit à prouver la culpabilité d'un accusé, surtout pour un crime capital? Ma négation ne vaut-elle pas autant dans cette affaire que le témoignage de mon accusateur? »

Les juges lui répondirent que, comme la cause regardait le roi, il avait laissé à la conscience des douze inquisiteurs de se faire une opinion, et selon que l'évidence du fait à juger leur apparaîtrait, ils devaient condamner ou absoudre.

Les douze jurés, éclairés seulement par le témoignage d'un homme perfide et parjure, se retirèrent, comme c'est la coutume, pour délibérer sur la sentence à porter. Avant de sortir du lieu de la délibération, le chancelier exagéra tellement le chef d'accusation, répétant si bien à plusieurs reprises que ce crime de lèse-majesté était très grave et très abominable, que les juges virent facilement à ses paroles quelle sentence ils devaient porter s'ils ne voulaient pas attirer sur leurs têtes les plus grands malheurs, ce à quoi ils n'étaient nullement résignés.

Parmi les juges, il y en avait quelques-uns qui accusaient le cardinal de je ne sais quelle obstination singulière et perfide, car il était seul entre tous qui osât résister avec fierté et audace au décret reconnu publiquement au Sénat par tous les évêques du royaume. Il leur répondit modestement qu'il pouvait paraître singulier de le voir seul de son opinion. « Mais, ajoutait-il, comme j'ai de mon côté tous les évêques du monde chrétien, qui surpassent de beaucoup en nombre ceux d'Angleterre, je ne vois pas comment sérieusement on peut dire que je suis seul. De plus, comme j'ai pour moi tous les évêques depuis le Christ jusqu'à nos jours et le consentement unanime de l'Eglise, je puis dire que ce parti que j'embrasse est le plus sage et le plus sûr. Je ne pourrai donc me disculper de l'accusation d'entêtement dont vous me chargez que s'il vous plaît de croire à mon assertion du contraire, et si vous n'y ajoutez pas foi, je suis prêt à affirmer avec serment que ce que je fais je ne le fais pas par obstination. »

C'est par ces paroles pleines de dignité et de sagesse qu'il répondit avec une grande fermeté et un grand calme aux calomnies et aux fausses accusations dont on l'accablait. La plupart, non seulement de ceux qui l'entendaient, mais encore des juges, étaient tellement affligés du misérable sort de cet homme vénérable que leur douleur leur faisait verser des larmes. Tous s'affligeaient de voir ce cardinal condamné au dernier supplice pour crime de lèse-majesté, au mépris de la foi et de la parole à lui donnée par le roi, à cause d'une loi impie et du témoignage sans valeur d'un misérable. Mais on fit taire la justice et la miséricorde, et ce furent la rigueur, la perfidie et la cruauté qui l'emportèrent.
Sur le rapport des douze jurés, l'évêque de Rochester est reconnu digne de mort. On porte contre lui la sentence capitale pour crime de lèse-majesté. Retour à la prison pour quelques jours.
Quand les douze jurés revinrent de leur salle de délibérations, ils déclarèrent que l'accusé était digne de mort. Cette sentence leur fut arrachée par les menaces des juges et des conseillers du roi, de telle sorte qu'ils prononcèrent sans examen et contre leur conscience, non pas un verdict, terme qui équivaut au mot sentence, parce qu'habituellement la sentence est « un vrai dict », mais le plus affreux et le plus abominable mensonge : c'est d'ailleurs ce que plusieurs d'entre eux ne cessèrent de reconnaître jusqu'à leur mort. D'un autre côté, ils étaient certains, s'ils portaient un jugement de non-culpabilité, de perdre eux-mêmes la vie et tous leurs biens.

Après que le jugement fut établi, le chancelier fit faire silence et adressa la parole à l'évêque de Rochester : a Seigneur de Rochester, lui dit-il, vous avez été accusé devant nous du crime de lèse-majesté. Comme vous avez nié ce crime, on a confié votre cause, selon la coutume, au jugement de douze hommes qui, après avoir sérieusement étudié l'affaire, ont prononcé en conscience votre culpabilité ; à moins que vous n'ayez encore quelque chose à apporter pour votre défense, nous allons vous lire dès maintenant la sentence définitive, selon les dispositions de la loi. » Le cardinal répondit : « Si ce que j'ai dit précédemment ne suffit pas, je n'ai rien à ajouter ; je prie seulement le Dieu tout-puissant de pardonner à ceux qui m'ont condamné, car je crois qu'ils n'ont pas su ce qu'ils faisaient. »

Alors le chancelier gravement et sévèrement prononça contre lui la sentence de mort qui suit :

« Vous retournerez quelques jours à l'endroit d'où vous êtes venu, et de là vous serez traîné à la place d'exécution à Tyburn. Dans ce lieu, on vous engagera le cou dans un lacet, et pendant que vous serez étendu par terre à demi mort, on vous arrachera les entrailles que l'on brûlera devant vous. Ensuite on vous tranchera la tête, et on coupera votre corps en quatre parties que 'on suspendra ainsi que la tête dans les lieux désignés par le roi. Que Dieu fasse miséricorde à votre âme !»

Aussitôt la sentence prononcée, le gouverneur de la Tour de Londres se présenta avec une escorte de soldats pour ramener le condamné. Mais ce dernier, ayant demandé aux juges la permission de leur adresser quelques mots, leur dit : « Lords juges, j'ai été condamné par vous à une mort cruelle comme coupable du crime de lèse-majesté, parce que j'ai refusé de reconnaître la primauté spirituelle du roi sur l'Église anglicane. Je laisse à Dieu, qui voit le fond de vos cœurs et de vos consciences, à juger la procédure que vous avez suivie. Quant à moi, étant condamné, je dois accepter avec résignation ce que le Dieu très bon m'envoie ; je me soumets, pleinement à sa divine volonté. Maintenant je vais vous' dire plus clairement mon avis sur la primauté du roi : je pense et j'ai toujours pensé, et maintenant j'affirme publiquement que le roi ne peut ni ne doit revendiquer cette primauté dans l'Église de Dieu, et jamais, avant notre temps, on n'a entendu dire qu'un roi de la terre se soit arrogé cette dignité et ce titre honorable. Et si notre roi se l'attribue, il ne peut y avoir de doute que la colère de Dieu n'amène des malheurs sur lui et sur tout le royaume; ce crime énorme sera suivi d'une vengeance de Dieu : il ne peut en être autrement. Fasse Dieu que, se souvenant de son salut éternel, notre roi écoute les conseils d'hommes sages et rende à son royaume et à l'univers chrétien la tranquillité et la paix. »

Après ce discours, il fut ramené à la Tour de Londres, marchant tantôt à pied, tantôt à cheval, entouré du même nombre de soldats dont il avait été accompagné à l'aller. Arrivé à la porte de la Tour, il se retourna vers eux et leur, dit :« Je vous adresse tous mes remerciements pour la peine que vous avez prise en me conduisant et en me ramenant; comme je n'ai absolument rien à vous donner, ayant été dépouillé de tous mes biens, je vous prie d'accepter favorablement la faible expression de ma reconnaissance. » Il prononça ces paroles avec un visage si gai et si calme qu'il semblait plutôt revenir d'une fête que du lieu de sa condamnation. Dans toutes ses paroles et dans tous ses actes, il montra partout cette paix, et il était manifeste qu'il ne désirait rien plus que de parvenir à la gloire et à la béatitude pour lesquelles il avait livré tant de combats et de luttes. Il savait d'ailleurs que, malgré son innocence, il avait été condamné iniquement pour la foi et la défense du Christ, et cela le rendait plus sûr encore de son immortalité bienheureuse.
Son calme et sa gaieté jusqu'à la mort. Ce qu'il répondit à son cuisinier qui, un jour, avait oublié de lui apporter à dîner, et à son serviteur qui manifestait son étonnement de le voir se vêtir avec plus de soin le jour de son supplice. Ses paroles au gouverneur de la Tour qui venait lui annoncer le jour et l'heure de son exécution.
Après la condamnation que nous avons rapportée plus haut, le cardinal resta encore quatre jours en prison ; Il passa ce temps en de continuelles et ferventes prières. Bien qu'il attendît chaque jour le moment de la mort, il n'en paraissait nullement troublé ; même on remarqua chez lui avec sa patience ordinaire une plus grande gaieté; on peut le voir par ce seul fait. La rumeur s'était répandue dans le peuple que son supplice devait avoir lieu tel jour; le cuisinier qui avait coutume de lui apporter son dîner l'apprit, et ce jour-là, il ne lui proposa ni ne lui apporta son repas. Le lendemain, comme ce même cuisinier venait à la prison, le cardinal lui demanda pourquoi il ne lui avait point apporté son dîner la veille. Celui-ci répondit qu'il avait entendu dire qu'il devait être supplicié ce même jour, et qu'à cause de cela il avait pensé que le dîner lui serait inutile. — « Mais, dit l'évêque, tu vois bien que je vis encore ? C'est pourquoi, quoi qu'on dise de moi, tâche de ne pas oublier mon repas et continue de le préparer toujours comme tu l'as fait jusqu'à présent, et si un jour en l'apportant tu apprends que je suis mort, tu le mangeras tout seul; mais si je suis en vie, tu peux être sûr que je mangerai comme d'habitude. »

Ainsi l'évêque de Rochester attendait chaque jour la mort ; le roi, lui aussi, ne désirait pas moins le voir disparaître ; à cet effet, il prit soin de faire écrire les lettres exécutoires et les fit envoyer au lieutenant de la Tour, sir Edmond Walsingham. Comme le portait la sentence, le condamné devait être traîné sur une claie au lieu du supplice et là être pendu ; puis on lui arracherait les entrailles et on couperait son corps en morceaux, comme ceux des autres criminels. Le roi lui fit grâce de ce genre de mort barbare et cruel, non par miséricorde ou par clémence, mais probablement, comme je l'ai entendu dire, parce que si on avait traîné ce condamné sur une claie par les rues jusqu'à Tyburn, ce qui était le supplice ordinaire, à cause de la longueur du chemin qui était de deux milles et vu son grand âge et sa faiblesse extrême qui aurait encore été augmentée par un long emprisonnement, il eût rendu l'âme avant la fin du trajet. Le roi ordonna donc de le conduire seulement à la porte de la Tour et de lui trancher la tête à cette place.

Quand le lieutenant de la Tour eut reçu ces lettres du roi, il appela ceux dont il avait besoin et leur commanda de se tenir prêts pour le lendemain. Il était déjà tard à cette heure, et le lieutenant ne voulut pas éveiller le condamné qui dormait ; mais de grand matin, vers cinq heures, il entra dans sa chambre qui se trouvait près de la cloche de la Tour et le trouva couché et encore endormi.

L'ayant éveillé, il lui dit qu'il était envoyé par le roi pour lui faire une communication, et, se servant de circonlocutions, il se mit à l'exhorter et à le prier de ne pas s'affliger trop si avant le soir, par ordre du roi, il était privé de la vie; d'ailleurs, ajoutait-il, il était âgé et n'avait plus sans doute que peu de temps à vivre. — « C'est très bien, répondit le cardinal, si vous m'apportez cette nouvelle ; ce n'est pas pour moi une chose extraordinaire et redoutée mais depuis longtemps attendue. C'est pourquoi je rends grâces à Sa Majesté qui va me délivrer des difficultés de cette misérable vie et de tous les soins de ce monde ; je vous remercie, vous aussi qui m'apportez ce message. Mais dites-moi donc, à quelle heure vais-je partir d'ici ? — A neuf heures. — Et quelle heure est-il actuellement ? — Environ cinq heures. — Permettez-moi donc de me reposer encore une heure ou deux, car j'ai très mal dormi cette nuit, non par crainte de la mort et appréhension du supplice, mais à cause de ma mauvaise santé. »

Le lieutenant ajouta que le désir du roi était que le discours qu'il adresserait aux gens fût aussi court que possible et qu'il ne contînt rien qui pût faire soupçonner quelque chose de mal de Sa Majesté et de sa conduite. « Par la grâce de Dieu, dit le cardinal, j'y pourvoirai, et ni le roi ni qui que ce soit ne pourront rien trouver à reprendre à mes paroles. »

Sur cette réponse le lieutenant le laissa. Il dormit, pendant deux heures au moins, puis, s'étant éveillé, il appela son serviteur, le pria de faire disparaître secrètement de sa chambre le cilice dont il se servait habituellement, et à sa place il se fit apporter un vêtement de dessous propre et ses meilleurs habits. Comme il s'en revêtait, son serviteur remarqua qu'il mettait une certaine coquetterie dans sa toilette, et il lui demanda pourquoi il agissait ainsi, puisqu'il ne voulait pas cacher sa dignité et que dans deux heures au plus il devait laisser ces habits que les bourreaux lui arracheraient. « Que dis-tu, lui dit le cardinal, est-ce que ce n'est pas le jour de mes noces aujourd'hui? C'est en l'honneur de ce mariage que je dois mettre mes habits les plus riches et les plus propres.»
Il est conduit au lieu du supplice. Ce qu'il fait et ce qu'il dit le long du chemin et en montant à l'échafaud.
Vers neuf heures, le lieutenant de la Tour retourna à la chambre où John Fisher était en train de s'habiller et il lui dit qu'il venait le chercher. « Je vais vous suivre, répondit celui-ci, autant que mon faible corps va me le permettre. » Il appela son domestique et lui dit : « Apportez-moi mon manteau de fourrures pour me protéger la gorge contre le vent. » — Le serviteur lui répondit : « Pourquoi donc êtes-vous si soucieux de conserver votre santé pour un temps si court qui ne peut guère dépasser une heure ! — Moi, je ne pense pas ainsi, dit le cardinal, c'est pourquoi je veux prendre soin de ma santé jusqu'au dernier moment. Bien que, parla grâce de Dieu, je sente en moi un désir très vif de mourir à présent, désir que la bonté infinie et la très grande miséricorde de Dieu me feront conserver comme je l'espère, jamais cependant je ne voudrais nuire à ma santé même le moins du monde ; bien au contraire, je m'efforce par tous les moyens convenables de conserver ce que le bon Dieu m'a donné. »

A cet instant, il prit dans ses mains le livre du Nouveau Testament et, faisant le signe de la croix, il sortit de la prison avec le lieutenant ; mais, vu son extrême faiblesse, il ne put qu'à grand'peine descendre l'escalier. Comme il arrivait au dernier degré, il fut placé par deux serviteurs du lieutenant dans une chaise à porteurs et transporté entre une haie de soldats jusqu'à la porte de la Tour, où on le livra aux sheriffs de Londres qui devaient le conduire au lieu du supplice. C'est sans doute à ce moment qu'il récita quelques vers d'Horace tirés de son épître à Quintus. Quand les porteurs furent arrivés à l'extrême limite de l'enceinte de la, Tour, ils s'arrêtèrent quelque temps, afin de s'informer si les sheriffs étaient prêts à le recevoir. Pendant ce temps, il sortit de sa chaise et s'appuya au mur, puis, levant les yeux au ciel, il ouvrit le livre qu'il tenait entre les mains et dit : « Mon Dieu, c'est pour la dernière fois que j'ouvre ce livre : faites donc que j'y rencontre une parole de consolation, dont je ferai une louange à votre honneur à mes derniers moments. » Il ouvrit le livre et providentiellement il tomba sur ce passage de l'Evangile de saint Jean, au chapitre XVII : Hæc est vita æterna ut cognoscant te solum verum Deum et quem misisti Jesum Christum. « Vous connaître vous seul, mon Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ, voilà en quoi consiste la vie éternelle.» Après il ferma ce livre, disant que ce verset lui apportait un sujet assez ample de méditation et une grande consolation pour jusqu'à la fin de sa vie.

Quand les gens du sheriff arrivèrent, ils s'emparèrent du condamné et le conduisirent avec une escorte plus, nombreuse que la première, jusqu'à un autre escalier de la Tour appelé East-Smithfield. Pendant tout ce temps il était absorbé par la méditation des paroles qu'il venait de lire. Quand il arriva au pied de l'échafaud où il devait être supplicié, ses porteurs lui offrirent leur aide pour monter les degrés, mais il leur dit : e Puisque je suis arrivé jusqu'ici, laissez-moi, vous verrez que j'ai encore assez de force pour monter à l'échafaud. » Ainsi, Seul et sans l'aide de personne, il monta avec assurance les degrés, de telle sorte que ceux qui connaissaient son état de faiblesse étaient grandement étonnés. Quand il se trouva sur l'échafaud, les rayons du soleil frappèrent son visage, alors il se mit à réciter ce verset du psaume XXXIII : Accedite ad eum et illuminamini, et facies vestræ non confundentur. « Approchez-vous de lui, et il vous illuminera et vous ne serez point confondus. » Il était dix heures quand le bourreau, prêt à remplir son office, lui demanda pardon à genoux, comme c'est la coutume. « Je vous pardonne de tout cœur, lui dit le cardinal, et j'espère que bientôt vous me verrez sortir victorieux de ce monde. »

Alors il quitta son manteau et sa robe, gardant la, poitrine couverte et les pieds chaussés, et il se tint debout devant une populace innombrable qui était venue pour assister à son supplice. On put alors voir ce corps émacié, d'une extrême maigreur, n'ayant plus que la peau et les os. Ceux qui étaient là s'étonnaient à bon droit de ce qu'un homme pût vivre avec un corps si faible ; il leur apparut comme l'image de la mort se servant d'un corps et d'une voix humaine. Cet acte du roi, de punir du dernier supplice un homme déjà mourant et sur le bord du tombeau, même en admettant qu'il eût été gravement offensé par lui, fit voir à tous sa cruauté raffinée. Je ne crois pas que même chez les Turcs, quoique convaincu d'un tel crime, il eût été mis à mort. C'est en effet un crime horrible de tuer quelqu'un qui doit bientôt mourir, à moins qu'il ne soit accablé de souffrances et de calamités extraordinaires. Certainement l'atrocité de ce crime surpasse la férocité des Turcs et de tous les tyrans qui ont existé jusqu'ici.

Du haut de l'échafaud, le saint cardinal adressa ces quelques paroles à la foule : « Chrétiens, mes frères, je vais mourir pour ma foi et mon attachement à l'Église catholique. Par la grâce de Dieu, jusqu'à présent, je me suis maintenu dans le calme et je n'ai ressenti aucune horreur ni aucune crainte de la mort, mais je vous prie, vous tons qui m'écoutez, de m'aider maintenant de vos prières, afin qu'au dernier moment je reste ferme dans la foi catholique et que je sois sans faiblesse. Quant à moi, je supplierai le Dieu immortel, par son infinie bonté et sa clémence, de garder sains et saufs le roi et le royaume et d'inspirer à Sa Majesté de salutaires conseils en tout. » Sa liberté d'esprit en cette occasion, jointe au calme et à la' gravité de son visage, fit voir à tous que loin de craindre la mort il l'appelait avec joie. Sa voix résonnait si distincte, si claire, si animée, que tous étaient dans l'admiration d'entendre une voix aussi pleine et aussi vibrante sortir d'un corps exténué et extrêmement affaibli. Il n'y avait pas dans toute la foule un seul jeune homme, quelque bien constitué qu'il fût, qui eût pu parler aussi fortement et aussi distinctement que le vieux cardinal.

Cependant il fléchit les genoux et adressa à Dieu quelques courtes prières; il récita entre autres, comme on le rapporte, le Te Deum tout entier et le psaume In te Domine speravi. Comme le bourreau lui liait le bandeau sur les yeux, il fit quelques oraisons jaculatoires ardentes et enflammées ; quand il eut fini, il mit sa tête sur le billot et le bourreau la trancha d'un coup de hache. Le flot de sang qui sortit fut tellement abondant que tout le monde fut très étonné d'en voir sortir une telle quantité d'un corps si maigre et qui semblait sans forces et si anémié. Son âme très sainte et très innocente, séparée de son corps, s'envola au ciel triomphante pour y jouir de la béatitude et de la paix éternelle.
Sépulture de l'évêque de Rochester. Sa tête est portée à Anne Boleyn, qui en la frappant se blesse la main... Elle est ensuite suspendue au pont de Londres, où elle semble pleine de vie. Miracles au tombeau du martyr.
Le bourreau mit la tête du supplicié dans un sac et l'emporta avec lui afin de la planter sur un pieu sur le pont de Londres, pendant la nuit, comme il en avait reçu l'ordre ; mais Anne Boleyn, qui avait été la principale cause de cette mort atroce, demanda, comme on le rapporte, à voir la tête avant qu'elle fût exposée. Quand on la lui eut apportée, elle la regarda quelque temps, puis avec mépris : « Est-ce donc cette tête, dit-elle, qui s'est emportée tant de fois contre moi ? Maintenant au moins elle ne me nuira plus. » Et de l'extrémité de sa main elle la frappa, mais par hasard elle toucha une dent qui dépassait les autres, ce qui lui meurtrit un doigt, lequel lui fit mal très longtemps et qu'elle faillit même perdre ; il se guérit difficilement et il resta toujours une cicatrice. Il est assez rare de rencontrer une telle cruauté et une telle audace surtout dans ce sexe qui est par sa nature faible et craintif et qui d'habitude a horreur de tels spectacles. On voit par là quelle haine et quelle aversion Anne Boleyn avait contre le saint homme dont elle traita la tête coupée d'une façon si inhumaine.

Le bourreau ayant dépouillé le corps de tous ses vêtements, le laissa entièrement nu ; il resta ainsi tout le jour sans que quelqu'un eût l'idée de jeter un voile sur ce que la pudeur devait faire cacher.

Vers huit heures du soir, quelques conseillers du roi qui regardaient le cadavre commandèrent à une troupe de soldats qui était là de lui donner la sépulture. Deux d'entre eux le placèrent sur leurs hallebardes et le portèrent dans le cimetière proche de Bastringe, appelé vulgairement Cimetière de tous les Saints. Là ils creusèrent une tombe au nord de l'église, près du mur, avec leurs hallebardes qui avaient servi à transporter le corps, et sans aucun respect ils le jetèrent dedans tout nu, sans linceul et sans aucune des cérémonies de la sépulture chrétienne, puis ils jetèrent de la terre dessus et ils s'en allèrent. Le roi avait ordonné de l'ensevelir de cette façon et dans ce lieu. Ceci se passa le jour de la fête de saint Alban, premier martyr d'Angleterre, qui se trouvait le 22 juin de l'année 1535, la 27e du règne d'Henri VIII. Le cardinal de Rochester mourut à l'âge de 76 ans ; il avait été 30 ans 9 mois et quelques jours évêque de Rochester.

Le lendemain, on rendit au bourreau la tête du condamné ; il la fit bouillir dans l'eau, afin de la rendre plus difforme, puis il l'attacha à un pieu placé sur le pont de Londres, où étaient déjà les têtes des chartreux qui avaient été suppliciés quelques jours auparavant. Là se passa un fait qu'on regarda comme un miracle et que je ne dois pas passer sous silence. Au bout de quatorze jours que cette tête était exposée sur le pont, malgré la chaleur très grande et ce qu'on lui avait fait subir auparavant, la chair du visage et la peau du crâne ne tombaient point en pourriture, mais au contraire elle apparaissait de jour en jour plus pleine de vie et plus agréable à la vue, si bien que le visage devint plus beau qu'il n'avait jamais été pendant la vie. Les joues se coloraient et la face avait repris un air de santé, si bien qu'elle paraissait regarder les passants et vouloir leur adresser la parole. Par ces signes, l'innocence et la sainteté de celui qui avait livré sa tête pour la défense de l'Église du Christ apparut à tous. Il y eut une telle multitude d'hommes à aller voir ce spectacle que ni les voitures ni les chevaux ne pouvaient passer sur le pont.

Après le 14e jour, on commanda au bourreau qui avait fait l'exécution de jeter la tête dans la Tamise pendant la nuit. C'est dans ce même endroit qu'on jeta la tête de l'admirable martyr Thomas More, son compagnon de prison et de souffrances, qui le 6ejour du mois de juillet suivant changea cette vie misérable contre une mort glorieuse.

Quant à sa sépulture dans le cimetière que nous avons nommé plus haut, plusieurs hommes illustres d'Italie, d'Espagne, de France, qui voyageaient en Angleterre en ce temps, ayant tout observé avec soin et écrit ce qu'ils avaient vu, ont raconté que pendant les sept années qui suivirent l'inhumation du corps, il ne crût sur cette tombe ni herbe ni gazon, mais la terre resta aride et entièrement dénudée, comme si tous les jours elle avait été foulée aux pieds par les hommes. Voilà ce que nous rapportent tous ces étrangers dont le témoignage a d'autant plus de valeur que, n'étant pas sujets du roi, ils sont moins susceptibles d'être soupçonnés de partialité.

Nous faisons suivre le récit du martyre de Fisher de la traduction française d'un opuscule qu'il écrivit dans sa prison. On a été jusqu'à dire que cet ouvrage avait été composé par le bienheureux dans la journée qui précéda sa mort. Nous laissons ce point aux biographes, qui ne pourront manquer de l'éclaircir.
EXHORTATION SPIRITUELLE

Écrite par John Fisher, évêque de Rochester, à sa sœur Elisabeth, quand il était prisonnier à la Tour de Londres.

Ouvrage très nécessaire et convenable pour tous ceux qui veulent mener une vie vertueuse, et aussi très propre à les avertir d'être toujours prêts à mourir.

L'auteur est censé écrire sous la menace d'une mort soudaine.
« Ma sœur Élisabeth, quand l'âme est inerte, sans vigueur de dévotion, sans goût pour la prière ni pour toute autre bonne œuvre, le remède le plus efficace est de l'exciter et de l'animer, par une féconde méditation, à Vivre une vie bonne et vertueuse. Voilà pourquoi j'ai écrit à votre intention la méditation qui suit. Je vous prie, par égard pour moi, et en vue même du bien de votre âme, de la lire dans les moments où vous vous sentirez plus appesantie et lente aux bonnes œuvres. C'est une sorte de lamentation, de plainte douloureuse, au sujet d'une personne qui a rencontré prématurément la mort, comme il peut arriver à toute créature, car nous n'avons là-dessus, dans notre vie terrestre, nulle assurance.

« Si vous voulez tirer quelque profit de cette lecture, il vous faut observer trois règles. D'abord, lisant cette méditation, représentez-vous du mieux possible l'état d'un homme ou d'une femme soudain emporté et ravi par la mort ; imaginez ensuite que vous êtes pareillement remportée et qu'il faut sur-le-champ que vous mouriez, que votre âme quitte cette terre, abandonne votre corps mortel, pour ne jamais revenir faire satisfaction. En second lieu, ne lisez jamais cette méditation, que seule, toute seule, secrètement, là où vous y pourrez donner le plus d'attention, dans le moment du plus grand loisir, quand vous ne serez pas empêchée par d'autres pensées ou par quelque autre occupation. Si vous la lisez d'autre façon, elle perdra immédiatement la vertu et le pouvoir d'exciter et d'émouvoir votre âme quand vous désireriez le plus qu'elle fût émue. Enfin, quand vous aurez l'intention de la lire, il faudra d'abord élever votre esprit vers Dieu tout-puissant, et le prier que, par l'aide et le secours de sa grâce, cette lecture puisse créer en votre âme une vie bonne et vertueuse, selon sa volonté ; puis il faudra dire : Deus in adjutorium meum intende, Domine ad adjuvandum me festina. Gloria Patri etc. Laus tibi Domine Rex æternæ gloria. Amen.»

« Hélas ! hélas ! je me vois injustement entraîné ; tout soudainement la mort a fondu sur moi ; le coup qu'elle m'a porté est si rude et si douloureux que je ne saurais longtemps l'endurer. Ma dernière heure est venue, je le vois bien ; il me faut quitter maintenant ce corps mortel ; il me faut maintenant abandonner ce monde pour n'y jamais revenir. L'endroit où j'irai, l'habitation que j'aurai ce soir, la compagnie que je rencontrerai, le pays qui m'accueillera, le traitement que j'y recevrai, Dieu le sait, mais moi je ne le sais pas. Serai-je damné en l'éternelle prison de l'enfer, où les souffrances sont sans fin et sans nombre ? Quelle douleur sera celle des hommes damnés pour l'éternité ! car ils endureront les plus rudes douleurs de la mort et souhaiteront de mourir, et pourtant ne mourront jamais. Il me serait très pénible de reposer toute une année, sans interruption, sur un lit, fût-ce le plus moelleux ; combien donc il sera pénible de demeurer dans le feu le plus cruel tant de milliers d'années qui ne finiront pas ; d'être en la compagnie des démons les plus horribles, pleins de noirceur et de malice ! Oh ! quelle misérable créature je suis ! car j'aurais pu ordonner ma vie, par l'aide et la grâce de mon maître Jésus-Christ, en sorte que cette heure-ci eût été pour moi l'objet d'un grand désir et de beaucoup de joie . Beaucoup de saints ont désiré joyeusement cette heure, parce qu'ils savaient bien que par la mort leur âme serait transportée dans une vie nouvelle la vie de joie et de bonheur sans fin, transportée des entraves et de l'esclavage de ce corps périssable à une liberté véritable, parmi les compagnies célestes ; enlevée aux malheurs et aux douleurs de ce monde misérable, afin de demeurer là-haut avec Dieu dans la consolation qui ne peut se concevoir ni s'exprimer. Ils étaient assurés de recevoir les récompenses que Dieu tout-puissant a promises à tous ceux qui le servent fidèlement. Et je suis certain que si je l'avais servi fidèlement jusqu'à cette heure, mon âme aurait eu sa part de ces récompenses. Mais, malheureux que je suis, j'ai négligé son service, et maintenant mon cœur se consume de chagrin à la vue de la mort qui vient, et de ma paresse et négligence. Je ne songeais pas que je dusse être si soudainement pris au piège ; mais voici que la mort m'a surpris, m'a enchaîné à mon insu, m'a accablé de sa puissance, tellement que je ne sais où chercher de l'aide ni où trouver quelque remède. Si j'avais eu le loisir et le temps de me repentir et d'amender ma vie de moi-même, et non contraint par ce coup soudain, mais aussi pour l'amour de Dieu, j'aurais pu alors mourir sans terreur, quitter la terre et les innombrables misères de ce monde avec joie. Mais comment pourrais-je penser que mon repentir vient maintenant de ma propre volonté, puisque j'étais avant ce coup si froid et si négligent dans le service du Seigneur mon Dieu? Comment pourrais-je penser que j'agis par amour pour lui et non par crainte de son châtiment? car, si je l'avais véritablement aimé, je l'aurais servi jusqu'ici avec plus de promptitude et de diligence. Il me semble bien que je ne rejette ma paresse et ma négligence que contraint et forcé. Si un négociant est contraint par une grande tempête de jeter ses marchandises à la mer, il n'est pas à supposer qu'il le ferait de son propre mouvement sans être contraint par la tempête. Ainsi ferais-je : si cette tempête de la mort ne s'était pas levée contre moi, je n'eusse sans aucun doute pas rejeté ma paresse et ma négligence. Oh ! plût à Dieu que j'eusse maintenant quelque répit et un peu de temps pour me corriger librement et de plein gré !

« Oh ! que ne puis-je supplier la mort de m'épargner un temps I mais ce ne sera pas, la mort n'écoute pas les prières; elle ne veut aucun délai, aucun répit. Quand même je lui donnerais toutes les richesses de ce monde, quand même mes amis tomberaient à genoux et la prieraient pour moi, quand même mes amis et moi pleurerions (s'il était possible) autant de larmes qu'il est de gouttes d'eau dans les mers, nulle pitié ne l'arrêterait. Quant le temps m'était donné, je n'ai pas voulu le bien employer ; si je l'avais fait, il aurait à présent plus de prix pour moi que les trésors d'un royaume. Mon âme eût été maintenant revêtue d'innombrables bonnes œuvres, qui m'enlèveraient toute honte en la présence du Seigneur mon Dieu, devant qui je vais bientôt paraître, misérablement chargé de péchés, à ma confusion et à ma honte. Mais, hélas ! j'ai négligemment laissé passer mon temps, sans considérer de quel prix il était, ni quelles richesses spirituelles j'aurais pu acquérir, si j'avais seulement dépensé quelque soin et quelque étude. Sans aucun doute toute action bonne, quelque petite qu'elle soit, sera récompensée par Dieu tout-puissant. Une gorgée d'eau donnée pour l'amour de Dieu ne restera pas sans récompense, et qu'y a-t-il de plus facile à donner que l'eau ? De même des paroles et des pensées les plus infimes. Oh ! que de bonnes pensées que de bonnes actions, que de bonnes oeuvres ne peut-on pas concevoir, dire et faire en un jour ! Et combien plus en une année tout entière ! Hélas ! quand je songe à ma négligence, à mon aveuglement, à ma coupable folie qui savait bien tout cela, et n'a pas voulu l'exécuter en effet ! Si tous les hommes vivant en ce monde étaient présents ici pour voir et connaître dans quelle condition périlleuse je me trouve, et comment j'ai été surpris par l'assaut de la mort, je les exhorterais à me prendre tous en exemple, et, tandis qu'ils en ont le loisir, à ordonner leur vie, à abandonner toute paresse et toute oisiveté, à se repentir de leurs fautes envers Dieu, et à déplorer leurs péchés, à multiplier les bonnes oeuvres, et à ne laisser point passer de temps stérilement.

« S'il plaisait au Seigneur mon Dieu que je vécusse un peu plus longtemps, j'agirais autrement que je n'ai fait auparavant. Je souhaite d'avoir du temps, mais c'est bien justement qu'il m'est refusé. Quand je pouvais l'avoir, je n'ai pas voulu le bien employer et je ne puis plus l'avoir. Vous qui possédez ce temps précieux et le pouvez employer à votre gré, usez-en bien ; ne le gaspillez pas, de peur que, lorsque vous désireriez le posséder, il vous soit refusé comme il m'est maintenant refusé. Mais maintenant je me repens douloureusement d'une grande négligence ; je déplore de tout mon cœur d'avoir si peu considéré .la richesse et le profit de mon âme, et d'avoir eu un souci excessif des consolations et des vains plaisirs de mon misérable corps. O corps périssable, chair puante, terre pourrie, que j'ai servi, aux appétits de qui j'ai obéi, dont j'ai satisfait les désirs, voici que tu parais maintenant sous ta forme véritable. L'éclat des yeux, la vivacité de l'oreille, la promptitude de tous les sens, ta rapidité et ton agilité, ta beauté, tu ne les possèdes pas de toi-même : ce n'est qu'un prêt temporaire.

« De même qu'un mur de terre dont la surface est peinte, pour un temps, de belles et fraîches couleurs, et en outre dorée, semble beau à qui ne voit pas plus à fond que l'artifice extérieur, mais lorsque la couleur s'écaille, et que la dorure tombe, ce mur apparaît tel qu'il est, la terre se montre telle quelle au regard ; de même en sa jeunesse mon corps misérable semblait frais et vigoureux ; sa beauté extérieure m'abusait ; je ne songeais pas quelle laideur se cachait au-dessous, mais maintenant il se montre dans sa vérité. Maintenant, ô mon corps misérable, ta beauté s'est évanouie ; elle a disparu ; ta vigueur, ta vivacité, tout s'en est allé ; voilà que tu as repris ta vraie couleur terreuse ; te voilà noir, froid, lourd, comme une motte de terre ; ta vue se trouble, ton oreille s'affaiblit, ta langue hésite dans ta bouche, tu suintes partout la corruption ; la corruption a été ton commencement dans le sein de ta mère, et tu as persévéré dans la corruption. Tout ce que tu reçois, quel qu'en soit le prix, tu le tournes en corruption ; rien ne vient jamais de toi qui ne soit corruption, et maintenant tu retournes à la corruption ; te voilà devenu ignoble et vil, tandis que tu avais bonne mine autrefois. Les beaux traits n'étaient qu'une peinture ou une dorure posée sur un mur de terre, qui est couvert au-dessous d'une matière ignoble et puante. Mais je ne regardai pas plus avant ; je me contentai de la couleur extérieure, et j'y trouvai une grande volupté. Tout mon travail et tout mon soin allaient à toi, soit pour te parer d'habits de diverses couleurs, soit pour satisfaire ton goût des spectacles agréables, des sons délicieux, des odeurs exquises, des contacts moelleux, soit pour te donner de l'aise et quelque temps de tranquille repos dans le sommeil ou autrement. Je m'assurai la possession d'une habitation aimable, et, afin d'éviter en tout le dégoût, aussi bien dans le vêtement, le manger et les boissons que dans l'habitation, j'imaginai des variations nombreuses et diverses, pour te permettre, fatigué de l'une, de jouir de l'autre. C'était là mon étude vaine et blâmable, l'étude où mon esprit s'appliquait de lui-même ; voilà à quoi je passais le plus grand nombre de mes jours. Et pourtant je n'étais jamais longtemps satisfait, mais je murmurais et je grondais sans cause à tout moment. En quoi m'en trouvé je mieux maintenant ? Quelle récompense puis-je attendre pour un long esclavage ? Quels grands profits recevrai-je de mes soucis, de mon travail et de mes soins ? Je ne m'en trouve aucunement mieux, mais bien pire ; mon âme s'est emplie de corruption et d'ignominie, la vue en est maintenant très horrible. Je n'ai d'autre récompense que le châtiment de l'enfer éternel ou au moins du purgatoire, si je puis échapper aussi aisément. Le profit de mon labeur c'est les soucis et les chagrins qui m'environnent ; n'ai-je pas le droit de penser que mon esprit s'est bien occupé en cette activité mauvaise et stérile ? N'ai-je pas fait bon usage de mon travail, en le soumettant au service de mon corps misérable ? Mon temps n'a-t-il pas été bien employé dans ces soins médiocres dont il ne reste maintenant nulle consolation, mais chagrin et remords ?

«Hélas, j'ai entendu bien souvent dire qu'il convenait à ceux qui doivent être damnés, de se repentir de tout leur cœur, et de concevoir plus de douleur de leur inconduite qu'ils n'ont jamais eu de plaisir. Pourtant il ne faudrait pas qu'ils eussent besoin de ce repentir, alors qu'un peu de repentir conçu à temps les aurait pu décharger de toutes leurs douleurs. Voilà ce que j'ai entendu dire, et ce que j'ai lu bien souvent ; j'y donnai peu d'attention ou de réflexion, je m'en suis aperçu, mais trop tard j'en ai peur. Je voudrais que par mon exemple tous se gardassent, grâce au secours de Dieu, des dangers où je suis à présent, et se préparassent pour l'heure de la mort mieux que je ne me suis préparé. Que me vaut maintenant la chère délicate et les boissons que mon misérable corps absorbait insatiablement ? Que me vaut la vanité ou l'orgueil que j'avais de moi-même, pour le vêtement ou toute autre chose qui m'appartenait ? Que me valent lés désirs et les voluptés impures et viles d'une chair corrompue : un grand plaisir paraissait s'y trouver, mais en réalité, le plaisir du pourceau qui se vautre dans la fange. Maintenant que ces plaisirs sont évanouis, mon corps n'en est pas mieux, mon âme en est beaucoup plus mal ; rien ne me reste que du chagrin et de la souffrance, et mille fois plus que je n'eus jamais de plaisir. Corps impur qui m'as conduit à cette extrémité de malheur, corruption immonde, sac plein de fumier, il faut maintenant que j'aille rendre des comptes de ton impureté : je dis ton impureté, car elle vient toute de toi. Mon âme n'avait nul besoin des choses que tu désirais ; de quel prix étaient pour mon âme immortelle le vêtement, le manger ou le boire ? l'or ou l'argent périssables ? les maisons ou les lits ou toutes choses de ce genre ? Toi, ô corps périssable, comme un mur de boue, tu exiges tous les jours des réparations et comme des replâtrages de viande et de boisson, et la défense du vêtement contre le froid et le chaud ; pour toi j'ai pris tout ce souci et j'ai fait tout ce travail, et pourtant tu m'abandonnes dans le plus grand besoin, alors qu'il faut que le compte soit fait de toutes mes fautes devant le trône du plus redoutable des juges. C'est le moment où tu m'abandonnes : celui du terrible danger. De nombreuses années de délibération ne suffisent pas pour rendre mes comptes devant un si grand juge, qui pèsera chaque parole, même de nulle importance, qui n’a jamais traversé mes lèvres. De combien de vaines paroles, de combien de pensées mauvaises, de combien d'actes n'ai-je pas à répondre, qui, par nous comptés pour rien, seront jugés avec la dernière gravité devant le Très-Haut ! Que faire pour trouver de l'aide en cette heure de danger extrême ? Où chercher du secours, une consolation quelconque ? Mon corps m'abandonne, mes joies s'évanouissent comme une fumée, mes biens ne m'accompagnent pas. Il faut que je laisse derrière moi toutes les choses de ce monde ; si je dois trouver quelque consolation, ce ne sera que dans les prières de mes amis, ou dans mes bonnes actions passées. Mais pour ces actions bonnes, qui me serviraient devant Dieu, elles sont en bien petit nombre : car elles auraient dû être faites seulement par amour pour lui. Et moi, quand mes actions étaient bonnes par nature, en insensé je les gâtais. Je les accomplissais par égard pour les hommes, pour éviter de rougir devant le monde, par complaisance pour moi-même, ou par crainte d'être châtié. Bien rarement j'ai fait une bonne action avec cette pureté et cette droiture qui auraient été convenables. Mes fautes, mes actes impurs, ceux-là qui sont abominables, honteux, je n'en sais pas le nombre ; pas un jour dans toute ma vie, pas même une heure, j'en suis sûr, je ne me suis assez sincèrement ouvert à la volonté de Dieu ; en grand nombre au contraire, actions, paroles, pensées, m'ont échappé contre mon gré. Je ne puis que bien peu me fier sur mes actions. Quant aux prières des amis que je laisserai derrière moi, il en est beaucoup qui en auront tout autant besoin que moi, si bien que si leurs prières leur sont de quelque utilité, elles ne peuvent profiter à nul autre. Et puis, il y en aura de négligents, d'autres m'oublieront. Cela n'est d'ailleurs point surprenant : qui donc aurait, dû être pour moi le meilleur des amis, sinon moi-même ? Et moi qui plus qu'homme au monde aurais dû agir pour mon propre bien, je l'oublie pendant ma vie ; qu'y a-t-il de surprenant à ce que les autres m'oublient après ma mort ? Il est d'autres amis, dont les prières peuvent secourir les âmes, comme les bienheureux saints du ciel, qui se souviendront 'certainement de ceux qui les ont honorés sur la terre. Mais je n'avais de dévotion spéciale que pour quelques-uns, et ceux-là même, je les ai si mal honorés, et je les ai si froidement priés de me secourir, que j'ai honte de leur demander de l'aide à présent ; j'aurais bien voulu les honorer et recommander ma pauvre âme à leurs prières, en faisant d'eux mes amis particuliers ; mais la mort m'a tellement surpris qu'il ne me reste d'autre espoir que dans la pitié du Seigneur mon Dieu, en qui je me confie, en le suppliant de ne pas considérer mes mérites, mais sa bonté infinie et sa pitié surabondante. Mon devoir aurait été bien plutôt de me rappeler cette heure terrible, j'aurais dû avoir ce danger toujours devant les yeux, j'aurais dû faire tout le nécessaire pour me trouver mieux préparé contre l'approche de la mort, car je savais qu'elle viendrait enfin, bien que je ne susse pas quand, où, ni comment. Je savais que l'heure, l'instant, lui étaient indifférents et dépendaient d'elle. Pourtant, par une folie à jamais déplorable, malgré ces incertitudes, je n'ai rien fait de ce qu'il fallait. Souvent je me suis prémuni avec le plus grand soin contre de petits dangers, parce que j'imaginais qu'ils pourraient se produire ; ils ne sont pas venus cependant. C'étaient, en outre, des riens en comparaison de celui-ci : combien plus d'étude et de travail j'aurais dû dépenser en vue de ce danger si grand, qui devait certainement m'arriver un jour ! Il ne pouvait pas être évité, et j'aurais dû me préparer contre lui. Notre bonheur en dépend tout entier ; car si un homme meurt bien, il ne manquera après sa mort de rien qu'il puisse désirer, tous ses souhaits se trouveront pleinement satisfaits. Et s'il meurt mal, aucune préparation faite auparavant ne lui servira de rien.

« Mais la préparation à la mort mérite plus de soin que toute autre, parce qu'elle est utile, même sans les autres, et que, sans elle, toutes les autres sont vaines. O vous qui pouvez vous préparer en vue de l'heure de la mort, ne différez pas de jour ainsi que j'ai fait. Car j'ai eu souvent la pensée et l'intention de me préparer à quelque moment; néanmoins, sous les plus infimes prétextes, je les ai remises à plus tard, me promettant cependant de le faire alors ; mais quand le moment était venu, une autre affaire se présentait, et ainsi j'allais de délai en délai. Tellement qu'à présent la mort me presse ; mon intention était bonne, l'exécution a fait défaut. Ma volonté était droite, mais sans efficacité ; mes intentions louables, mais infructueuses. C'est l'effet de délais fréquents : jamais je n'ai exécuté ce que j'ai voulu faire. Ne différez donc pas, comme je l'ai fait ; avant tout, assurez-vous ce qui doit être votre principal souci. Ni la construction des collèges, ni la prédication d'un sermon, ni le don des aumônes, ni aucun autre travail ne vous servira sans cela.

« Préparez vous-y donc en premier lieu, et devant toutes choses ; point de retard d'aucune sorte ; si vous différez, vous vous abuserez comme je me suis abusé.

« J'ai lu, j'ai entendu dire, j'ai moi-même su que beaucoup ont été déçus comme je le suis. J'ai toujours pensé, toujours dit, et toujours espéré que je prendrais mes sûretés, et ne me laisserais pas surprendre par la soudaine venue de la mort. Néanmoins m'y voilà pris, me voilà entraîné dans le sommeil, sans préparation. Et cela dans le temps où je pensais le moins à sa venue, où je me croyais au plus haut degré de santé, dans la plus grande occupation au milieu de mes travaux. Donc ne différez pas davantage, ne mettez pas trop de confiance en vos amis, mettez votre confiance en vous-mêmes tandis que vous en avez le temps et la liberté, et avisez pour vous-mêmes alors que vous le pouvez. Je vous conseille de faire ce que moi-même je ferais avec la grâce de Dieu mon maître si son désir était de me maintenir plus longtemps en vie. Regardez-vous comme morts, et imaginez que vos âmes sont au Purgatoire, et qu'elles y doivent demeurer jusqu'à ce que leur rançon ait été complètement acquittée, par de longues souffrances en ce lieu-là, ou par des suffrages accomplis ici-bas par quelques amis particuliers. Soyez votre propre ami, accomplissez ces suffrages pour votre âme, prières, aumônes, ou quelque autre pénitence. Si vous ne voulez pas faire cela de toutes vos forces et de tout votre cœur pour votre âme, ne comptez pas qu'un autre le fera pour vous, et, le faisant pour vous-mêmes, cela vous sera mille fois plus profitable que si toute autre personne le faisait. Si vous suivez ce conseil et l'exécutez, vous serez pleins de grâce et de bonheur ; sinon vous vous repentirez sans doute, mais trop tard. »[1]

Le Cardinal John Fisher fut canonisé en 1935.


[1] LES MARTYRS : Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XX° siècle ; traduites et publiées par le R. P. Dom H. Leclercq, moine bénédictin de Saint-Michel de Farnborough.

SOURCE : http://nouvl.evangelisation.free.fr/john_fisher.htm



John Fisher of Rochester BM (RM)


Born at Beverley, Yorkshire, England, 1469; died on Tower Hill, London, on June 22, 1535; canonized in 1935; feast day formerly on June 13 (Roman calendar) and July 9 (locally).


"Had you but tasted one drop of the sweetness which inebriates the souls of those religious from their worship of this Sacrament, you would never have written as you have, nor have apostatized from the faith that you formerly professed. --John Fisher, writing to the bishop of Winchester The son of a textile merchant who died while John was still a boy, Saint John Fisher was a Catholic of high ideals. He was equally distinguished as a humanistic scholar, a fosterer of sound learning in others, and a faithful bishop. Educated at Michaelhouse at Cambridge (since merged into Trinity) from age 14, forever afterwards he was connected with the life of the university. Fisher was ordained a priest under a special dispensation at the age of 22. He became a doctor of divinity, master of Michaelhouse, and vice chancellor.


In 1502, he resigned his mastership to become the chaplain of the king's mother, Lady Margaret Beaufort, countess of Richmond and Derby. Under his direction, Lady Margaret founded Christ's College and Saint John's College at Cambridge, and established there and at Oxford a Lady Margaret divinity chair. Because of this and other princely gifts, she has come to be regarded as Cambridge's greatest benefactress.


Fisher's contributions have not been as readily recognized. He was the first to fill the divinity chair at Cambridge. But more important than that, he himself endowed scholarships, provided for Greek and Hebrew in the curriculum, and engaged his friend, the famous humanist, Erasmus as a professor of divinity and Greek at a time was the school's scholarship was at its lowest ebb. Before that no Greek or Hebrew was taught, and the library had been reduced to 300 volumes. In 1504, Fisher was elected chancellor of the university. As such he did much to further the growth and progress of his alma mater, of which he may justly be considered the second founder.


John Fisher lived in the last days of Catholic England and reached high office under Henry VII. After serving as chaplain to his patron Margaret Beaufort, he was appointed bishop of Rochester in 1504. He was only 35 years old, young to be a bishop. He accepted the office warily, as it added greatly to his responsibilities (he was still university chancellor until his death). It was the smallest and poorest diocese in England, but so great was his love for it that, later, he refused the richer sees of Ely and Lincoln, saying he "would not leave his poor old wife for the richest widow in England." The climate was so damp and the state of his palace so ruinous that Erasmus, when staying with him, was appalled; yet for 30 years Fisher chose to remain there and was one of the most faithful of the English bishops of the period.


Fisher was a zealous and thorough pastor. He regularly made visitations, administered confirmation, disciplined his clergy, visited the sick poor, and distributed alms with his own hands. His personal life was strict and simple. "He kept a good table for every one but himself." He was such an articulate preacher that when King Henry VII died in 1509, he preached the funeral sermon, as he did for Lady Margaret in her turn.


He discharged his public offices with dignity and courage. His reputation both at home and abroad was that of a great and distinguished figure. In the words of Erasmus: "There is not in the nation a more learned man nor a holier bishop." Henry VIII, before Fisher had roused his vindictive rage, openly gloried "that no other prince or kingdom had so distinguished a prelate."


During this time, he continued to write books and pursue his own studies, beginning to learn Greek at age 48, and Hebrew at 51. Fisher lived austerely, sleeping and eating little, and he kept a skull in front of him at meals to remind himself of his mortality. He formed one of the most exceptional libraries in Europe with the intention of bequeathing it to the university.


Fisher fully realized the urgent need of reform in the church, from popes and bishops downwards, but was opposed to Lutheran ideas of reform and wrote four weighty volumes against them. He preached at Paul's Cross in defense of Christian doctrine when Luther's books were banned and burned. Yet he preferred prayer and example before controversy.


With the utmost boldness and not without justification, Fisher censured the clergy at a synod in the presence of Cardinal Wolsey himself for their corruption, vanity, laxity, and love of gain. Most of the higher clergy had won their preferments through secular service to the state or by private interest. As a member of the House of Lords, Fisher vigorously opposed the government's policy of war and criticized the measures against the clergy that were being forced through the Commons. He uttered another great protest in convocation when that assembly was called upon to agree that Henry VIII was the head of the Church of England. He did suggest adding to the oath the words, "So far as the law of Christ allows" which smoothed the path of many who signed. But boldest of all was his uncompromising attitude to the scandalous divorce of Catherine of Aragon by Henry.


As Queen Catherine's confessor, he appeared on her behalf before the commissioners at Blackfriars in 1529 and also spoke and wrote vigorously against it. This infuriated the king and when, later, Fisher refused to take the Oath of Supremacy acknowledging the king to be head of the English Church, he was deprived of his bishopric and committed to the Tower.


The warnings of friends and the threats of his enemies were not necessary to bring home to Fisher the danger he now ran by his opposition to the ruling powers. Despite being imprisoned for two short periods, and being the object of poisoning and a shooting attempt, Fisher persisted in espousing his views. Thomas Cromwell unsuccessfully tried to link him with Elizabeth Barton, the 'Holy Maid of Kent,' a nun who had trances and made personal attacks upon Henry for trying to divorce the queen.

He was summoned to Lambeth, despite being so ill that he fainted on the road between Rochester and London, to sign the oath of the bill of succession. He refused, because it was in essence an oath of supremacy. He was at Rochester at the time he was arrested, and from the country round people flocked into the city to bid him farewell. After settling his affairs and making gifts to the poor, he rode bareheaded through the streets giving his blessing to the crowd.


On his arrival in London, when confronted with the Oath he replied: "My answer is that forasmuch as mine own conscience cannot be satisfied, I do absolutely refuse the Oath. I do not condemn any other men's consciences. Their consciences may save them, and mine must save me." In April 1534, the 66-year-old prelate began a 15- month imprisonment in the Tower of London, his property was confiscated, and he was stripped of his offices. A confidential messenger from Henry asked him to declare, for the king's ears alone, his opinion on royal supremacy. His negative opinion sealed his conviction.


During this time Pope Paul III named him a cardinal. King Henry was furious, and within a month Fisher was brought to trial in Westminster Hall, charged with treason in that he had denied the king's ecclesiastical supremacy and found guilty. Some of the judges cried as "the most holy and learned prelate in Christendom" was sentenced to death on June 17, 1535.


On a June morning a few days later, John was awakened at 5:00 a.m. and told that he was to be executed that day. He asked to rest a little longer and slept for two hours. So frail and emaciated by illness that he could barely stand, Fisher was carried in a chair from the Tower to the place of execution.


He courteously thanked his guards for their attentive trouble and pains. Saying that he was dying for he faith, he asked the people to pray that he might have courage. He carried his little New Testament, and at Tower Gate opened it at the words: "This is life eternal, that they may know Thee, the only true God, and Jesus Christ whom Thou hast sent. I have glorified Thee upon the earth, I have finished the work which Thou gavest me to do" (John 17:3- 5).


Closing the book, he said: "Here is learning enough for me to my life's end." As he mounted the scaffold, facing the morning sun, he lifted his hands and cried: "They had an eye unto Him, and were lightened; and their faces were not ashamed." Then kneeling in prayer, he repeated Psalm 31, In Thee, O Lord, have I put my trust (others say that he died with the words of the Te Deum on his lips), and was beheaded with an axe.


His friend Thomas More wrote of Saint John of Rochester: "I reckon in this realm no one man, in wisdom, learning, and long approved virtue together, meet to be matched and compared with him."


John Fisher was buried in the churchyard of All Hallows, Barking, without rites or a shroud. His head was exhibited on London Bridge for two weeks, then was thrown into the Thames (Attwater, Benedictines, Bentley, Gill, Hughes, Reynolds, Surtz, Walsh, White).


In art, Saint John Fisher is shown robed as a cardinal, with haggard ascetic features, or with an axe or his hat at his feet (White.)

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0622.shtml





St. John Fisher

Cardinal, Bishop of Rochester, and martyr; born at Beverley, Yorkshire, England, 1459 (?1469); died 22 June, 1535.



John was the eldest son of Robert Fisher, merchant of Beverley, and Agnes his wife. His early education was probably received in the school attached to the collegiatechurchin his native town, whence in 1484 he removed to Michaelhouse, Cambridge. He took the degree of B.A. in 1487, proceeded M.A. in 1491, in which year he was electeda fellow of his college, and was made Vicar of Northallerton, Yorkshire. In 1494 he resigned his benefice to become proctor of his university, and three years later was appointed Master of Michaelhouse, about which date he became chaplain and confessor to Margaret Beaufort, Countess of Richmond and Derby, mother of King Henry VII. In 1501 he received the degree of D.D., and was electedVice-Chancellor of Cambridge University. Under Fisher's guidance, the Lady Margaret founded St. John's and Christ's Colleges at Cambridge, and also the two "Lady Margaret" professorships of divinity at Oxfordand Cambridge respectively, Fisher himself being the first occupant of the Cambridgechair.


By Bulldated 14 October, 1504, Fisher was advanced to the Bishopricof Rochester, and in the same year was elected Chancellor of Cambridge University, to which post he was re-elected annually for ten years and then appointed for life. At this date also he is said to have acted as tutor to Prince Henry, afterwards Henry VIII. As a preacher his reputation was so great that in 1509, when King Henry VII and the Lady Margaret died, Fisher was appointed to preach the funeral oration on both occasions; these sermons are still extant. In 1512 Fisher was nominated as one of the Englishrepresentatives at the Fifth Council of Lateran, then sitting, but his journey to Rome was postponed, and finally abandoned. Besides his share in the Lady Margaret's foundations, Fisher gave further proof of his genuine zeal for learning by inducing Erasmus to visit Cambridge. The latter indeed (Epist., 6:2) attributes it to Fisher's protection that the study of Greek was allowed to proceed at Cambridge without the active molestation that it encountered at Oxford. He has also been named, though without any real proof, as the true author of the royal treatise against Luther entitled "Assertio septem sacramentorum", published in 1521, which won the title Fidei Defensor for Henry VIII. Before this date Fisher had denounced various abuses in the Church, urging the need of disciplinary reforms, and in this year he preached at St. Paul's Cross on the occasion when Luther's books were publicly burned.


When the question of Henry's divorce from Queen Catherine arose, Fisher became the Queen's chief supporter and most trusted counsellor. In this capacity he appeared on the Queen's behalf in the legates' court, where he startled his hearers by the directness of his language and most of all by declaring that, like St. John the Baptist, he was ready to die on behalf of the indissolubility of marriage. This statement was reported to Henry VIII, who was so enraged by it that he himself composed a long Latin address to the legates in answer to the bishop's speech. Fisher's copy of this still exists, with his manuscript annotations in the margin which show how little he feared the royal anger. The removal of the cause to Romebrought Fisher's personal share therein to an end, but the king never forgave him for what he had done. In November, 1529, the "Long Parliament" of Henry's reign began its series of encroachments on the Church. Fisher, as a member of the upper house, at once warned Parliament that such acts could only end in the utter destruction of the Church in England. On this the Commons, through their speaker, complained to the king that the bishop had disparaged Parliament. Dr. Gairdner (Lollardy and the Reformation, I, 442) says of this incident "it can hardly be a matter of doubt that this strange remonstrance was prompted by the king himself, and partly for personal uses of his own".


The opportunity was not lost. Henry summoned Fisher before him, demanding an explanation. This being given, Henry declared himself satisfied, leaving it to the Commons to declare that the explanation was inadequate, so that he appeared as a magnanimous sovereign, instead of Fisher's enemy.


A year later (1530) the continued encroachments on the Church moved the Bishops of Rochester, Bath, and Ely to appeal to the Apostolic see. This gave the king his opportunity. An edict forbidding such appeals was immediately issued, and the three bishops were arrested. Their imprisonment, however, can have lasted a few months only, for in February, 1531, Convocation met, and Fisher was present. This was the occasion when the clergy were forced, at a cost of 1000,000 pounds, to purchase the king's pardon for having recognized Cardinal Wolsey's authority as legate of the pope; and at the same time to acknowledge Henry as Supreme Head of the Church in England, to which phrase, however, the addition "so far as God's law permits" was made, through Fisher's efforts.

A few days later, several of the bishop's servants were taken ill after eating some porridge served to the household, and two actually died. Popular opinion at the time regarded this as an attempt on the bishop'slife, although he himself chanced not to have taken any of the poisoned food. To disarm suspicion, the king not only expressed strong indignation at the crime, but caused a special Act of Parliament to be passed, whereby poisoning was to be accounted high treason, and the person guilty of it boiled to death. This sentence was actually carried out on the culprit, but it did not prevent what seems to have been a second attempt on Fisher's life soon afterwards.


Matters now moved rapidly. In May, 1532, Sir Thomas More resigned the chancellorship, and in June, Fisher preached publicly against the divorce. In August, Warham, Archbishop of Canterbury, died, and Cranmer was at once nominated to the pope as his successor. In January, 1533, Henry secretly went through the form of marriagewith Anne Boleyn; Cranmer's consecration took place in March of the same year, and, a week later, Fisher was arrested. It seems fairly clear that the purpose of this arrest was to prevent his opposing the sentence of divorce which Cranmer pronounced in May, or the coronation of Anne Boleyn which followed on 1 June; for Fisher was set at liberty again within a fortnight of the latter event, no charge being made against him. In the autumn of this year (1533), various arrests were made in connexion with the so-called revelations of the Holy Maid of Kent, but as Fisher was taken seriously ill in December, proceedings against him were postponed for a time. In March, 1534, however, a special bill of attainder against the Bishop of Rochesterand others for complicity in the matter of the Nun of Kent was introduced and passed. By this Fisher was condemned to forfeiture of all his personal estate and to be imprisoned during the king's pleasure. Subsequently a pardon was granted him on payment of a fine of 300 pounds.


In the same session of Parliament was passed the Act of Succession, by which all who should be called upon to do so were compelled to take an oath of succession, acknowledging the issue of Henry and Anne as legitimate heirs to the throne, under pain of being guilty of misprision of treason. Fisher refused the oath and was sent to the Tower of London, 26 April, 1534. Several efforts were made to induce him to submit, but without effect, and in November he was a second time attained of misprision of treason, his goodsbeing forfeited as from 1 March preceding, and the See of Rochester being declared vacant as from 2 June following. A long letter exists, written from the Tower by the bishop to Thomas Cromwell, which records the severity of his confinement and the sufferings he endured.


In May, 1535, the new pope, Paul III, created Fisher Cardinal Priest of St. Vitalis, his motive being apparently to induce Henryby this mark of esteem to treat the bishop less severely. The effect was precisely the reverse. Henry forbade the cardinal's hat to be brought into England, declaring that he would send the head to Rome instead. In June a special commission for Fisher's trial was issued, and on 17 June he was arraigned in Westminster Hall on a charge of treason, in that he denied the king to be supreme head of the Church. Since he had been deprived of his bishopric by the Act of Attainder, he was treated as a commoner, and tried by jury. He was declared guilty, and condemned to be hanged, drawn, and quartered at Tyburn, but the mode of execution was changed, and instead he was beheaded on Tower Hill.


The martyr's last moments were thoroughly in keeping with his previous life. He met deathwith a calm dignified courage which profoundly impressed all present. His headless body was stripped and left on the scaffold till evening, when it was thrown naked into a gravein the churchyard of Allhallows, Barking. Thence it was removed a fortnight later and laid beside that of Sir Thomas More in the churchof St. Peter ad Vincula by the Tower. His head was stuck upon a pole on London Bridge, but its ruddy and lifelike appearance excited so much attention that, after a fortnight, it was thrown into the Thames, its place being taken by that of Sir Thomas More, whose martyrdom occurred on 6 July next following.

Several portraits of Fisher exist, the best being by Holbein in the royal collection; and a few secondary relics are extant. In the Decree of 29 December, 1886, when fifty-four of the English martyrs were beatified by Leo XIII, the best place of all is given to John Fisher. He was canonized in 1935 by Pope Pius XI — Ed.


A list of Fisher's writings will be found in Gillow, "Bibliographical Dictionary of the English Catholics" (London, s.d.), II, 262-270. There are twenty-six works in all, printed and manuscript, mostly ascetical or controversial treatises, several of which have been reprinted many times. The original editions are very rare and valuable. The principal are:

  • "Treatise concernynge . . . the seven penytencyall Psalms" (London, 1508);

  • "Sermon . . . agayn ye pernicyous doctrin of Martin Luther" (London, 1521);

  • "Defensio Henrici VIII" (Cologne, 1525);

  • "De Veritate Corporis et Sanguinis Christi in Eucharistia, adversus Johannem Oecolampadium" (Cologne, 1527);

  • "De Causa Matrimonii . . . Henrici VIII cum Catharina Aragonensi" (Alcalá de Henares, 1530);

  • "The Wayes to Perfect Religion" (London, 1535);

  • "A Spirituall Consolation written . . . to hys sister Elizabeth" (London, 1735).

Huddleston, Gilbert."St. John Fisher."The Catholic Encyclopedia.Vol. 8.New York: Robert Appleton Company,1910.22 Jun. 2016<http://www.newadvent.org/cathen/08462b.htm>.



Transcription.This article was transcribed for New Advent by Marie Jutras.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor.Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.





Saint John Fisher

Also known as


Memorial


Profile



Studiedtheologyat Cambridge University, receiving degrees in 1487and 1491. Parishpriestin Northallerton, Englandfrom 1491to 1494. Gained a reputation for his teachingabilities. Proctor of Cambridge University. Confessorto Margaret Beaufort, motherof KingHenry VII, in 1497. Bishopof Rochester, Englandin 1504; he worked to raise the standard of preachingin his see. Chancellorof Cambridge. Tutorof the young KingHenry VIII. Excellent speakerand writer. When in 1527he was asked to study the problem of Henry‘s marriage, he became the target of Henry‘s wrath when John defending the validity of the marriageand rejecting Henry‘s claim to be head of the Churchin England. Imprisonedin 1534for his opposition, he spent 14 months in prisonwithout trial. While in prisonhe was created cardinalin 1535by PopePaul III. Martyr.



Born


Died


Beatified


Canonized


Patronage


Representation


Saint BARTHOLEMEW de FARNE, prêtre et ermite bénédictin

$
0
0
Tostig-Bartholomew de Farne


† 1193


Tostig naquit à Whitby (Yorkshire, Angleterre N) au début du 12e siècle, de parents scandinaves.


A l’école, ses petits camarades eurent vite fait d’ironiser sur son nom (Tostig évoquant immanquablement le toast anglais), de sorte que le garçon assuma un prénom bien anglais (et plus chrétien) : William.


Il eut bientôt des visions du Christ, de Marie et des Apôtres Pierre, Paul et Jean. Il gagna alors la Norvège, où il fut ordonné diacre et prêtre. Comme certains prêtres vivaient en concubinage, il arriva qu’on lui fit une proposition de mariage : William quitta la Norvège et retourna en Angleterre.


Il fut trois ans curé, puis il demanda à entrer au monastère de Durham, où il prit le nom de Bartholomew.


Une nouvelle vision, de saint Cuthbert cette fois-ci, (v. 20 mars) l’appela à l’île de Farne. Avec la permission de son Supérieur, il s’y installa donc, non loin d’un certain Aelwin, qui ne le supportait guère… et qui partit.


A venir le rejoindre, ce fut le tour du prieur de Durham, Thomas, qui avait dû quitter le monastère à la suite d’un différend avec l’évêque. Là encore, l’entente ne fut pas immédiate, mais la sainteté de Bartholomew l’emporta et les deux ermites vécurent pendant cinq années, dans la louange et l’ascèse quotidiennes.


Bartholomew assista fraternellement Thomas à sa mort. Il continua sa vie solitaire, vivant du lait de sa vache et du blé de son champ. On vint le voir et, tel Jean-Baptiste, il conseillait aux puissants d’adoucir leurs exigences (cf. Lc 3:10-14).


L’ermite demeura, dit-on, plus de quarante ans sur cette île. Devenu très âgé, il fut assisté par les moines proches de Lindisfarne.


Bartholomew mourut le 25 juin 1193 (même si l’on a proposé bien d’autres dates) ; les miracles accomplis sur sa tombe le firent vénérer comme Saint, mais il ne se trouve pas mentionné au Martyrologe.




Saint Barthélemy de Farne

ermite bénédictin ( 1193)

Né en Angleterre dans le Northumbria sous le nom de Tostig. Il prit le nom de William et quitta son pays pour parcourir l'Europe. Appelé à se convertir, il émigra un temps en Norvège puis, de retour en Angleterre, il prit le nom de Barthélemy (Bartholomew) et entra au monastère de Durham. Il avait une grande dévotion poursaint Cuthbertqui lui apparut et alla s'installer dans l'ancienne cellule de cet ermite sur l'île de Farne et y resta 41 ans.

A découvrir aussi:

- Little-known Saints of the North(en anglais) site internet 'la sainte île de Lindisfarne'


Bartholomew of Farne, OSB Hermit (AC)
(also known as Bartholomew of Durham)

Born at Whitby, England; died c. 1193. Of the many pious men who were led by the example of Saint Cuthbert to become solitaries on the island of Farne, off the Northumbrian coast, not the least remarkable was this Bartholomew, for he spent no less than 42 years upon that desolate haunt of birds. His parents, who may have been of Scandinavian origin, called him Tostig, but because the name made him a laughing-stock it was changed to William. He determined to go abroad, and his wanderings led him to Norway, where he remained long enough to receive ordination as a priest. He returned home, and went to Durham, where he took the monastic habit and took the name Bartholomew. A vision he had of Saint Cuthbert inspired him to dedicate the rest of his life to God in the cell which Cuthbert had once occupied at Farne.


Upon his arrival he found another hermit already installed--a certain Brother Ebwin, who strongly resented his intrusion and who strove by petty persecution to drive him away. Bartholomew attempted no reprisals, but made it quite clear that he had come to stay. Ebwin eventually retired, leaving him in solitary possession.


The mode of life he embraced was one of extreme austerity, modelled upon that of the desert fathers. Later he was joined by a former prior of Durham called Thomas; but they could not agree. Their chief cause of dissension--sad to relate--was the amount of food ration. Thomas could not manage with as little as Bartholomew, and he went so far as to question the authenticity of what appeared to be his brother's extraordinary abstemiousness. Bartholomew, who seems to have been sensitive to criticism, was so offended at being charged with hypocrisy that he left the island and returned to Durham. There he remained in spite of the apologies of Thomas, until the bishop, a year later, ordered him back to Farne, when a reconciliation took place. Forewarned of his approaching death, Bartholomew announced it to some monks, who were with him when he died, and buried him on the island. He left a reputation for holiness and miracles, but there is no evidence of a liturgical cultus (Benedictines, Encyclopedia, Walsh).


"From ancient time long past, this island has been inhabited by certain birds whose name and race miraculously persists. At the time of year for building nests, they gather here. And such gracious gentleness have they learned from the holiness of the place, or rather from those who made the place holy by their way of living there, that they have no shrinking from the handling or the gaze of men. They love quiet, and yet no clamor disturbs them. Their nests are built everywhere. Some brood above their eggs beside the altar. No man presumes to molest them or touch the eggs without leave. . . . And they in turn do harm to no man's store for food. They seek it with their mates upon the waves of the seas. The ducklings, once they are reared, follow behind their mothers who lead the way, and once they have entered their native waters, come no more back to the nest.


"The mothers too, their mild and gentle way of life forgotten, receive their ancient state and instinct with the sea. This is the high prerogative of the island, which, had it come to the knowledge of the scholars of old time, would have had its fair fame blazoned through the earth.


"But at one time it befell, whilst a mother was leading her brood, herself going on before that one of the youngsters fell down a cleft of a creviced rock. The mother stood by in distress, and let no one doubt but that she was then endowed with human reason. For she forthwith turned about, left her youngsters behind, came to Bartholomew, and began tugging at the hem of his cloak with her beak, as if to say plainly: 'Get up and follow me and give me back my son.'


"He rose at once for her, thinking that he must be sitting on her nest. But as she kept on tugging more and more, he perceived at last that she was asking something from him that she could not come at by voice. And indeed her action was eloquent, if not her discourse. On she went, she first and he after, till coming to the cliff she pointed to the place with her bill, and gazing at Bartholomew, intimated with what signs she could that he was to peer inside.



"Coming closer, he saw the duckling, with its small wings clinging to the rock, and climbing down he brought it back to its mother, who in high delight seemed by her joyous look to give him thanks. Whereupon she took to the water with her sons, and Bartholomew, dumb with astonishment, went back to his oratory" (Geoffrey). 



Saint Bartholomew of Farne

Also known as

  • Bartholomew of Durham

  • Tostig

  • William

Profile


Descendant of Scandanavian immigrants to England. Because of the teasing he endured as a child, he changed his name from Tostig to William. A dissolute youth, he eventually left home to wander in Europe, possibly to avoid settling down in an arranged marriage. He experienced a conversion experience along with way, and emigrated for a while to his ancestral Norway where he worked as a missionary and ordained a priest.


William returned to England, and entered the Benedictinemonasteryat Durham, taking the name Bartholomew. He had a great devotion to SaintCuthbert of Lindisfarne, received a vision of him, and eventually moved into Cuthbert‘s old cellon the island of Farne, spending 41 of his remaining 42 years there. The only break came when a dispute with the only other hermit in the hermitagecaused him to pack up and return to Durham; his bishop eventually ordered him to act like he had good sense, and return to his cell.


Born


Saint GUNTHIERN, ermite, moine et fondateur

$
0
0



Saint Gunthiern,vitrail, chapelle Notre-Dame-de-Plasmanec, Groix


Saint Gunthiern

moine (6ème s.)

Il était originaire du Pays de Galles. Pour vivre en ermite, il se retira dans l'île de Groix sur la côte du Morbihan, puis près de Quimper en Bretagne. Son corps fut caché durant les invasions normandes. Son culte reste vivace en Bretagne et particulièrement à Quimperlé.

Voir aussi "l'ère des saints": de 600 à 800 environ site du diocèse de Vannes.

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saints/7441/Saint-Gunthiern.html

Fils d'un roi breton de Cambrie, en Bretagne insulaire, Gunthiern débarque en Gaule au VIe siècle et s'établit sur l'île de Groix (Morbihan). À la nouvelle de ses prodiges, le roi Gradlon le fait venir sur le continent. Gunthiern fonde alors l'abbaye Sainte-Croix à Quimperlé. Les reliques du saint, après avoir été cachées sur l'île de Groix lors des invasions vikings, sont conservées à Quimperlé.



Gunthiern of Brittany (AC)


Died c. 500. Gunthiern, a Welsh prince, left his homeland in his youth to become a hermit in Brittany (Armorica). On the Isle of Groie near the mouth of the Blavet, he was given land for a monastery by the local lord, Grallon, who was impressed by Gunthiern's holiness. The abbey is known as Kemperle, which indicates its location between the Isol and Wile Rivers. Once a swarm of insects threatened to devour the crops. Count Guerech I of Vannes, dreading a famine, sent three dignitaries to request the saint's intercession to turn away the scourge. Gunthiern blessed some water and told them to sprinkle it over the fields. When they followed Gunthiern's instructions the insects were destroyed.


During the Norman invasions, Gunthiern's body was concealed in the isle of Groie. When it was discovered in the eleventh century, it was translated to the monastery of Kemperle, which now belongs to the Benedictine Order. Saint Gunthiern is patron of this abbey as well as of many other churches and chapels in Brittany (Benedictines, Husenbeth).




St. Gunthiern, Abbot in Brittany


THIS saint flourished in the sixth century. He was a prince in Wales, which he left in his youth, and retired into Armorica to live a recluse. He stopt at the isle of Groie, which is about a league from the mouth of the Blavet. Grallon was then lord of the isle, and was so edified at his conversation, that he bestowed on him, for founding a monastery, the land between the confluence of the rivers Isol and Ellé. For which reason even to this day, the abbey is called Kemperle, which in the old British language signifies the Conflux of Ellé. One year that a prodigious swarm of insects devoured the corn, Guerech I., count of Vannes, dreading a famine, deputed three persons of quality to engage the saint’s prayers to God for turning away the scourge. Gunthiern sent him water which he had blessed, which he desired to be sprinkled over the fields, and the insects were destroyed. The count, in gratitude for this extraordinary blessing, gave him the land near the river Blavet, which was then called Vernac; but is now known by the name of Hervegnac or Chervegnac. The saint, it is thought, died at Kemperle. During the incursions of the Normans, his body was concealed in the isle of Groic. It was discovered in the eleventh century, and brought to the monastery of Kemperle, 1 which now belongs to the Benedictin Order. St. Gunthiern is patron of this abbey as well as of many other churches and chapels in Brittany. He is mentioned in ancient calendars on the 29th of June, but the moderns place his feast on the 3rd of July. See Lobineau, Vies des SS. de Bretagne, p. 49.


Note 1. The abbey of Kemperle is three leagues from Port-Louis and eight from Quimper. [back]


Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume VII: July. The Lives of the Saints.  1866

Saint Gunthiern

Profile


Princewho became a hermitin Brittany. The local lord, Grallon, gave Gunthiern land on the Isle of Groie, near River Blavet to found a monastery. It survives today as the Benedictinehouse of Kemperle.


Legend says that insects once threatened to destroy the region’s crops. Count Guerech I of Vannes, France, requested the saint‘s help. Gunthiern blessedsome water and had it sprinkled over the fields. The insects fled, and the crops were saved.


Born


Saint BERNARDINO REALINO, prêtre jésuite

$
0
0

La châsse avec les reliques de St Bernardino Realino, à Lecce

Saint Bernardin Realino

prêtre jésuite ( 1616)

Il naquit en Emilie et fut d'abord étudiant à Bologne. Dans la fougue de sa jeunesse tumultueuse, il doit fuir la ville pour avoir donné un coup de poignard au cours d'une rixe. Ce qui ne l'empêche pas, quelques années plus tard, de devenir maire, gouverneur, juge et intendant. A 34 ans, il entre chez les jésuites où il est ordonné prêtre. Envoyé à Lecce, il visite les hôpitaux et les prisons. Il passe des heures entières au confessionnal, accueillant chacun avec grande bonté et compréhension. Il meurt aveugle et paralysé, suscitant immédiatement une grande vénération populaire.

À Lecce dans les Pouilles, en 1618, saint Bernardin Realino, prêtre de la Compagnie de Jésus. Célèbre par sa charité et sa bonté, il délaissa les honneurs du monde pour se donner au soin pastoral des prisonniers et des malades et au ministère de la prédication et de la pénitence.


Martyrologe romain



Bernardino Realino, SJ (RM)

Born at Carpi (near Modena), Italy, in 1530; died at Lecce, Italy, 1616; beatified by Leo XIII; canonized in 1947 by Pope Pius XII. Bernardino led a lively early life, but after practicing law for some years, he entered the Society of Jesus at age 34. He was admitted at Naples by Father Alphonso Salmeron, one of the first companions of Saint Ignatius. He worked for 10 years in Naples, doing pastoral work, preaching, catechizing, and helping the poor, the sick, and prison inmates.


His holiness and fiery speaking caused him to be recognized as a saint in his lifetime and a spontaneous cultus sprang up, which helped to provide evidence for some of the remarkable occurrences that were testified to under oath in the process of his beatification.


After pastoring a flock, he went to the college at Lecce to teach and eventually was appointed rector of the college, where he remained for the rest of his life. Six years before his death, he fell and suffered two wounds that would not heal. During his last illness, blood from a leg wound was collected in vials on account of the great veneration in which Bernardino was held.


This blood behaved in various extraordinary ways. In some vessels it retained its liquidity over a century; in others it even foamed and seemed to increase in volume; in one, an observer said it "boiled" and frothed on the anniversary of his death and when brought near a reliquary containing his tongue.


In 1634, Bernardino's tomb was opened by an ecclesiastical authority. A good deal of tissue was left, and it was separated from the bones and put into two glass containers, which were reburied with the skeleton in the coffin.


In 1711, the contents of the coffin were examined by the bishop of Lecce, in the presence of witnesses, to verify the relics. One of the glass vessels was broken, but in the other the tissues were in an apparently unaltered state but floating in a dark red liquid. The liquid was said by doctors to be blood,and they attested that its preservation and sweet smell were miraculous.


Two years later a commission of three bishops, appointed by the Congregation of Sacred Rites to examine the blood, found it to be liquid, crimson, and foaming. Don Gaetano Solazzo, who had charge of a vial (probably the vial of 1616) in the Cathedral of Lecce in 1804, left a statement saying it was liquid and had twice foamed and bubbled.


Nuns saw it do the same, and a Jesuit father stated in a sworn deposition that he'd witnessed it do the same twice in 1852. These circumstances are notable because they are such a well- authenticated example of such phenomena. In 1895, a biographer could find no relic of blood still in a liquid state (Attwater, Benedictines, Delaney, White).

Saint Bernadine Realino

Also known as

  • Apostle of Lecce

  • Bernardino Realini

Profile


Born to the Italian nobility. Studiedlaw and medicine at Bologna, Italy, receiving a law degree in 1556. Mayor of Felizzano, Italy. Judge. Chief tax collector in Alessandria, Italy. Mayor of Cassine, Italy. Mayor of Castelleone, Italy. Superintendent of the fiefs of the marquis of Naples, Italy.


Following a retreat, he became a Jesuit in 1564, and was ordained in 1567. Novice master in Naples, and then was sent to found a college in Lecce, a small city in the south of Italy. He quickly became the most loved man in Lecce due to his concern and charity. He made himself appear the receiver rather than the giver, and the poor and galley slaves were his special concern. One of the more interesting miraclesattributed to him concerned his small pitcher of wine which was never empty until everyone present had had enough.


On Bernadine’s death bed, the city’s magistrates formally requested that in the after-life he take the city under his patronage. Unable to speak, he nodded, and died soon after, whispering the names of Jesus and Mary.


Born

St. Bernardino Realino

Bernardino Realino was born into a noble family of Capri, Italy, in 1530. After an excellent Christian education received at home from his mother, he went on to study medicine and law at the University of Bologna, receiving his doctorate in law in 1556. A brilliant young man, Bernardino was soon on the road to success: at the tender age of 26, he was elected mayor as well as judge of the town of Felizzano. From there he became head tax collector in Alessandria, then elected mayor of Cassine, followed by his election as mayor of Castellone. Word of his learning, dedication, and legal brilliance spread throughout Italy, and the marquis of Naples named him superintendent of all his fiefs.


While in Naples, Bernardino, now 34 years old, met some priests of the relatively new Society of Jesus and made an eight-day retreat with them. During this retreat he felt a strong call to the religious life and asked the Jesuits for admittance into their Society. He was accepted and ordained a priest in 1567.


From that time on Bernardino devoted his life to the care of the poor and sick, to teaching the Faith to young people, and to ministering to galley slaves. He was appointed novice master while in Naples and remained in that city for ten years until he was sent to the south of Italy to the town of Lecci where he had been requested to found a college. He spent the rest of his life in Lecci where he was hailed as a saint during his lifetime, not only because of his powerful example as a preacher, confessor, and teacher, but also because of the many miracles he performed by the power of God. One of the miracles attributed to Bernardino was in regard to a small pitcher of wine which did not give out until everyone present had had their fill.


Six years before his death at the age of 86, Bernardino fell and sustained two wounds which never healed. During his final illness, blood was taken from one of the leg wounds and placed in glass vials. After his death, the blood appeared to boil and foam and retained its liquid state until well into the mid-nineteenth century.


So devoted were the people of Lecci to their saint, the magistrates of the town visited Bernardino on his deathbed and formally requested that he take the city under his patronage after his death. Unable to speak, Bernardino nodded his head, dying soon afterwards with the names of Jesus and Mary on his lips. He was canonized by Pope Pius XII in 1947 and is to this day considered the Patron of Lecci.


Lessons


1. In his late twenties, Bernardino Realino was already a mover and shaker of his time with everything going for him in the way of success. He gave it all up, however, the moment he heard the call from God to become a priest. Here we have an example of a rich young man who this time made the right decision, who gave it all up to follow Jesus, finding his treasure in heaven rather than in the world.


2. St. Bernardino Realino dedicated much of his life to teaching young people the Faith. Remembering that young people are the future of the Church, let us pray to St. Bernardino that all those who teach the young will do so under the inspiration and guidance of the Holy Spirit and so lead our youth to a true understanding and love of their Catholic faith.


Saint Bernardino Realino

Bernardino Realino (1530-1616) spent most of his Jesuit life as a humble parish priest after renouncing a successful career as a lawyer. Born near Modena, Italy, on Dec. 1, 1530, he began university studies in philosophy and medicine but switched course midway through because he thought a legal career would bring greater advancement and wealth. Family connections helped him become mayor of Felizzano at age 26. The position included responsibility as a judge. People found him honest and asked that he be reappointed at the end of his first term. Other administrative positions followed until the marquis of Pescara took him into his employ, making him mayor of Castelleone. Despite his success, Realino found that worldly honors less interesting than he had expected and began giving his money to the poor. In 1564 the marquis named him superintendent of his estates in the Kingdom of Naples. In August of that year he encountered two Jesuit novices and learned that the Society of Jesus had only recently arrived in Naples. A sermon by a Jesuit preacher moved him deeply and led him to ask the Jesuit to hear his confession. The priest recognized Realino's religious inclinations and asked him to make an eight-day retreat. Realino experienced great peace and had a vision of our Lady commanding him to enter the Jesuits. The lawyer promptly presented himself to the provincial who accepted his entrance into the novitiate on Oct. 13, 1564. 

Realino initially asked to be a brother but superiors told him he should be ordained. Only seven months after taking first vows he was ordained on May 24, 1567. Soon afterwards Father General Francis Borgia appointed him master of novices in Naples, even though he was still studying theology. His prudence and sound judgment made up for lack of formal training. He also began the pastoral work that would occupy the rest of his years. He preached and taught catechism, visited slaves on the galleys in the Naples harbor, and heard confessions. 

In 1574 he was sent to Lecce in Apulia, to investigate the possibility of establishing a Jesuit house and college. People responded enthusiastically, and Realino began pastoral work in Lecce that would continue for 42 years: preaching, hearing confessions, counseling clergy, visiting the sick and those in prison and giving conferences in convents and monasteries. Several times the Jesuit received orders to move to Naples or Rome, but every time he was about to leave the city, he was prevented by some mysterious happening, be it a sudden fever that required rest or intemperate weather. Eventually superiors decided to quit trying to move him. 

Through the years Realino dedicated himself to pastoral care of people. In 1583 he began a sodality for diocesan priests to foster their own priestly virtues and to improve their moral theology so they could be better confessors. People of the town returned their affection, especially when the holy Jesuit fell into a final illness in June 1616. Magistrates came to him twice asking that he become Lecce's heavenly patron, but he could no longer speak and his sign was interpreted as agreement for the continued care of people of the city. 


Originally Collected and edited by: Tom Rochford, SJ


SOURCE : http://www.sjweb.info/saintsBio.cfm?SaintID=487

July 2: Saint Bernardino Realino, the "Apostle of Lecce"

Posted by Jacob


Today, July 2, we celebrate the feast day of Saint Bernardino Realino (1530-1616), Jesuit priest, and apostle of God. In a society where we equate success with earthly riches and status, Saint Bernardino is an example of a rich young man who made a better choice-- he gave up everything to follow Jesus, finding his success in heaven rather than in the world.

Bernardino was born in Modena, Italy, to a noble Italian family. He grew up with riches, status, and privilege, given his family’s position within Italian society. Initially studying medicine and philosophy at university, Bernardino turned his focus to law. He worked as an accomplished lawyer, as well as tax collector, mayor, and judge for many years, earning respect and considered successful by all standards.
However, despite his worldly accomplishments, he found himself unfulfilled.


During his 32nd year, Saint Bernardino was visited by a vision of Our Blessed Mother during an 8 day Jesuit retreat he participated in. Following the retreat, he wrote to his brother, “I have no desire for the honors of this world, but solely for the glory of God and the salvation of my soul.”Always having been considered an honest judge who protected the rights of the poor, Bernardino gave his entire salary and earnings to those in need. He entered the Jesuit order, requesting to be a brother, but his spiritual director encouraged him to become a priest. Ordained shortly thereafter, Bernardino became a model confessor, a sincere preacher, and a diligent teacher of the faith to the young.

Saint Bernardino continued his charity and shepherding of those that society had forgotten. He ministered to the poor, the slaves, the sick, and to prisoners. He was appointed Master of Novices, and eventually was sent to Lecce in Apulia to set up a Jesuit house and college. There he remained for 42 years, providing spiritual direction to all who interacted with him. Despite numerous attempts to re-assign the saintly director, miraculous occurrences (like storms and sickness) prevented his departure on every occasion. This led his superiors to believe it was the Will of God for him to remain in Lecce.

Saint Bernardino continued to give himself generously to all who sought his counsel—among them princes and royalty-- and the lines leading to his confessional grew ever longer. The “holy old man” served until the day of his death, at which time crowds gathered outside the Jesuit College. On his death-bed, the city mayor and magistrates formally requested Father Realino to be Lecce’s defender and protector in heaven. Unable to speak, he nodded assent, and uttered his final words: “O Madonna, mia santissima" ("O Lady, my most holy lady").

By the time of his death, Saint Bernardino was recognized as a man of great zeal and holiness. Those who had known him at once hailed him as a saint. Following his death, blood that had been collected from him while alive was observed to defy biological properties. For over a century, the blood remained liquefied, foaming and frothing on the anniversary of his death. Similarly, when his tomb was opened, the flesh of his body was found to be incorrupt, his blood frothing and emitting a sweet perfumed scent.

The life of Saint Bernardino Realino reminds us that it is never too late for a change in perspective! As a young man, Bernardino achieved great worldly success, but realized that worldly recognition and riches left him spiritually unfulfilled. He turned to the Lord, listened for His Will, and embraced a rich lifetime of service and obedience, providing necessary spiritual direction to others. On this, his feast day, we might pause to take stock of our own perspective and priorities. How do we judge success in our lives? How might that differ from the manner in which the Lord, Our God, judges success?

God, You taught Your Church to observe all the heavenly commandments in the love of God and neighbor. Help us to practice works of charity in imitation of Your Priest, Saint Bernardino, and merit to be numbered among the blessed in Your Kingdom.

Lord, we pray that we may be able to follow St. Bernardino Realino and respond to Your call, for Your glory and the salvation of our souls. St. Bernardino Realino, pray for us. Amen.

Inspired by the origins and spiritual
history of the Holy Rosary, we continue our meditation on the psalms, one each day, in order, for 150 days.

Today’s Psalm: Psalm 68: God’s Triumphal Procession

17 The chariots of God are tens of thousands
and thousands of thousands;
the Lord has come from Sinai into his sanctuary.
18 When you ascended on high,
you led captives in your train;
you received gifts from men,
even from the rebellious—
that you, O LORD God, might dwell there.
19 Praise be to the Lord, to God our Savior,
who daily bears our burdens.
20 Our God is a God who saves;
from the Sovereign LORD comes escape from death.
21 Surely God will crush the heads of his enemies,
the hairy crowns of those who go on in their sins.
22 The Lord says, "I will bring them from Bashan;
I will bring them from the depths of the sea,
23 that you may plunge your feet in the blood of your foes,
while the tongues of your dogs have their share."
24 Your procession has come into view, O God,
the procession of my God and King into the sanctuary.
25 In front are the singers, after them the musicians;
with them are the maidens playing tambourines.
26 Praise God in the great congregation;
praise the LORD in the assembly of Israel.
27 There is the little tribe of Benjamin, leading them,
there the great throng of Judah's princes,
and there the princes of Zebulun and of Naphtali.
28 Summon your power, O God;
show us your strength, O God, as you have done before.
29 Because of your temple at Jerusalem
kings will bring you gifts.
30 Rebuke the beast among the reeds,
the herd of bulls among the calves of the nations.
Humbled, may it bring bars of silver.
Scatter the nations who delight in war.
31 Envoys will come from Egypt;
Cush will submit herself to God.
32 Sing to God, O kingdoms of the earth,
sing praise to the Lord,
33 to him who rides the ancient skies above,
who thunders with mighty voice.
34 Proclaim the power of God,
whose majesty is over Israel,
whose power is in the skies.
35 You are awesome, O God, in your sanctuary;
the God of Israel gives power and strength to his people.
Praise be to God! (17-35)


San Bernardino RealinoSacerdote



Carpi, Modena, 1 dicembre1530 - Lecce, 2 luglio 1616


Diventa patrono di una città mentre era ancora in vita. Lecce, estate del 1616: il padre gesuita Bernardino Realino sta morendo, 42 anni dopo esservi arrivato. I reggitori del Municipio lo vanno allora a visitare in forma ufficiale. E gli fanno richiesta di voler essere il protettore della città. Lui, che tanto aveva fatto del bene a Lecce, acconsente. Nato in una famiglia illustre di Carpi, che per i suoi primi studi gli faceva venire i maestri a casa, fu poi mandato all'Accademia modenese. A 26 anni, si laurea in diritto civile e canonico. Sotto la protezione di Cristoforo Madruzzo, Bernardino si avvia sulla strada dei «pubblici uffici». A un certo punto, però, la sua carriera s'interrompe. Bernardino Realino frequenta i Gesuiti ed entra nella Compagnia. Nel 1567 è ordinato sacerdote e diventa il maestro dei novizi gesuiti. Sette anni dopo, a Lecce, crea un collegio al quale si dedicherà fino alla morte. Papa Pio XII lo proclamerà santo nel 1947. (Avvenire)


Patronato: Lecce


Etimologia: Bernardino = ardito come orso, dal tedesco


Martirologio Romano: A Lecce, san Bernardino Realino, sacerdote della Compagnia di Gesù, che rifulse per carità e bontà e, rigettati gli onori mondani, si dedicò alla cura pastorale dei prigionieri e degli infermi e al ministero della parola e della penitenza.


Diventa patrono di una città addirittura da vivo. Mai vista una cosa simile e con tanta solennità. Siamo a Lecce, nell’estate del 1616: il padre gesuita Bernardino Realino sta morendo, 42 anni dopo esservi arrivato. I reggitori del Municipio lo vanno allora a visitare “in corpo”, ossia tutti insieme, in forma ufficiale. 

E gli fanno la sbalorditiva richiesta di voler essere il protettore della città di generazione in generazione, per sempre. Il moribondo acconsente, tranquillo e lieto. D’altra parte è già amico, consigliere, soccorritore dei cittadini – è già loro “patrono” – da più di quattro decenni. Anche se non è leccese, e nemmeno pugliese. 

E’ emiliano, nato in una famiglia illustre di Carpi, che per i suoi primi studi gli faceva venire i maestri in casa, e poi l’ha mandato all’Accademia modenese, all’epoca uno dei più illustri centri culturali d’Italia. Negli studi lo attira tutto: la letteratura classica (ci è giunto un suo commento in latino a Catullo) e successivamente a Bologna la filosofia, poi ancora la medicina. Infine, all’età di 26 anni, si laurea in diritto civile e canonico. 

Suo padre è un collaboratore del cardinale Cristoforo Madruzzo, che come vescovo di Trento è stato il “padrone di casa” del Concilio famoso, e uno dei protagonisti; e che dal 1556 è governatore di Milano per conto del re Filippo II di Spagna. Sotto la sua protezione, il dotto Bernardino si avvia per la strada dei “pubblici uffici”. Comincia facendo il podestà a Felizzano Monferrato, poi va ad Alessandria come “avvocato fiscale” (una sorta di procuratore della Repubblica). Dopo altri incarichi in Piemonte, passa al servizio del governo vicereale in Napoli, anch’essa città soggetta alla Spagna col suo regno. 

Qui però la sua carriera s’interrompe. Bernardino Realino frequenta i Gesuiti da poco giunti in città e poi decide di essere uno di loro, abbandonando codici e carriera. Lo accoglie nel 1564 Alonso Salmeron, uno degli iniziatori della Compagnia di Gesù con Ignazio di Loyola. 

Nel 1567 Bernardino è ordinato sacerdote e diventa il maestro dei novizi gesuiti. Sette anni dopo, a Lecce, crea un collegio al quale si dedicherà fino alla morte. Ma insieme si dedica alla gente di Lecce, ricchi e poveri, istruiti e ignoranti, tutti sbalorditi per la sua irriducibile pazienza nell’occuparsi di situazioni, necessità, miserie, a cui s’ingegna di provvedere con un dinamismo che ha del prodigioso: tant’è che gli si attribuiscono vari miracoli già da vivo. 

Quando poi il male lo colpisce, è naturale per la municipalità fare quel passo inaudito e bellissimo, chiedendo a un morente aiuto e protezione anche oltre questa vita. E per Bernardino è naturalissimo rispondere di sì, con le estreme forze. Fatta questa promessa, si spegne a 86 anni. Papa Pio XII lo proclamerà santo nel 1947.

Autore: Domenico Agasso


Sain ANATOLE (ANATOLIUS) d'ALEXANDRIE (de LAODICÉE), évêque

$
0
0

Saint Anatole

évêque en Syrie (3ème s.)

Originaire d'Alexandrie en Égypte où il enseigna les sciences humaines et la philosophie. Sacré évêque par Théoctecne de Césarée de Palestine. Alors qu'il se rendait au concile d'Antioche, il passa par Laodicée où les chrétiens, dont l'évêque venait de mourir, le retinrent. (source 'Catholicisme')


À Laodicée en Syrie, commémoraison de saint Anatole, évêque au IIIe siècle, qui a laissé des écrits dignes d’être admirés non seulement par les hommes pieux, mais aussi par les philosophes.


Martyrologe romain


Saint Anatole de Laodicée

Évêque de Laodicée (Syrie)


Fête le 3 juillet


Alexandrie, Égypte – † v. 282


Autre mention : 2 juillet


Mathématicien et théologien de la Pâque, saint Anatole, originaire d’Alexandrie, fut évêque de Laodicée de Syrie, actuelle Lattaquié, vers l’an 269. Une partie de ses traités sur l’arithmétique existe encore. Directeur de l’école aristotélicienne d’Alexandrie, il excella comme philosophe et comme mathématicien. Saint Jérôme fait l’éloge de ses ouvrages.



ANATOLE D'ALEXANDRIE, évêque de Laodicée en Syrie, florissait sous les empereurs Carus et Probus. Il possédait d'immenses connaissances en mathématiques, en astronomie , en grammaire, en rhétorique et en dialectique. Son livre sur la Pâques et ses leçons d'arithmétique nous donnent une idée de l'étendue de son génie.


Saint JÉRÔME. Tableau des écrivains ecclésiastiques, ou Livre des hommes illustres.



Anatolius d'Alexandrieou Saint Anatole (deuxième moitié du IIIesiècle ap. J.-C.), chrétien, out une grande réputation scientifique et occupa à Alexandrie la chaire de philosophie aristotélique. Il y eut comme élève le païen Jamblique, et s'y trouvait au moment du siège du Bruchium par Théodote, sous le règne de Gallien. Un peu après, vers 270, il fut nommé évêque de Laodicéede Syrie, en remplacement d'Eusèbe. Il mourut avant la persécution de Dioclétien (303).


Eusèbe (Hist. eccl., VII, 32), donne un extrait de ses Règles pour la Pâque et lui attribua de nombreux écrits, notamment dix livres d'Introductions arithmétiques. Ces livres, dont il nous reste de nombreux fragments dans les Théologoumènes arithmétiques, paraissent avoir été une compilation des spéculationsmystiques des pythagoricienssur les dix premiers nombres. D'autres fragments, sur les mathématiquesen général, provenant d'un autre ouvrage d'Anatolius, se trouvent dans une compilation publiée, sous le titre : Anonymi varia collectiones, par Hultsch dans son édition de Héron (Berlin, 1864). Aux fragments qui portent expressément le nom d'Anatolius doivent être ajoutés la plupart de ceux de la même collection qui ne sont pas tirés de Procluset notamment ceux que Hultsch a attribués à Geminos


Le Comput pascald'Anatolius, que citent Bèdeet Raban Maur, existe en latin (ancienne version de Rufin) et a été édité par Gilles Boucher à Anvers, 1634. L'authenticité en a été contestée. On a également mis en doute que l'Anatolius, maître de Jamblique (d'après Eunape) et auteur des fragments des Théologoumènes, fût le même que le chrétien, évêque de Laodicée. (Paul Tannery).



FRAGMENT

D'ANATOLIUS.


Anatolius d'Alexandrieou Saint Anatole (deuxième moitié du IIIe siècle après J.-C.), chrétien, out une grande réputation scientifique et occupa à Alexandrie la chaire de philosophie aristotélique. Il y eut comme élève le païen Jamblique, et s'y trouvait au moment du siège du Bruchium par Théodote, sous le règne de Gallien. Un peu après, vers 270, il fut nommé évêque de Laodicée de Syrie, en remplacement d'Eusèbe. Il mourut avant la persécution de Dioclétien (303).

Eusèbe (Hist. eccl., VII, 32), donne un extrait de ses Règles pour la Pâque et lui attribua de nombreux écrits, notamment dix livres d'Introductions arithmétiques. Ces livres, dont il nous reste de nombreux fragments dans les Théologoumènes arithmétiques, paraissent avoir été une compilation des spéculations mystiques des pythagoriciens sur les dix premiers nombres. D'autres fragments, sur les mathématiques en général, provenant d'un autre ouvrage d'Anatolius, se trouvent dans une compilation publiée, sous le titre : Anonymi varia collectiones, par Hultsch dans son édition de Héron (Berlin, 1864). Aux fragments qui portent expressément le nom d'Anatolius doivent être ajoutés la plupart de ceux de la même collection qui ne sont pas tirés de Proclus et notamment ceux que Hultsch a attribués à Géminus. 

Le Comput pascald'Anatolius, que citent Bède et Raban Maur, existe en latin (ancienne version de Rufin) et a été édité par Gilles Boucher à Anvers, 1634. L'authenticité en a été contestée. On a également mis en doute que l'Anatolius, maître de Jamblique (d'après Eunape) et auteur des fragments des Théologoumènes, fût le même que le chrétien, évêque de Laodicée. (Paul Tannery).
TEXTE



Qu'est-ce que les mathématiques ?

Aristote, pensant que la philosophie prise dans son ensemble embrasse la théorie et la pratique, et divisant la pratique en morale et en politique, et la théorie en théologie, en physique et en mathématiques, montre bien clairement et doctement que les mathématiques font partie de la philosophie.

Les Chaldéens ont inventé l'astronomie, tes Égyptiens la géométrie et l'arithmétique.

D'où les mathématiques ont-elles tiré leur nom?

Les Péripatéticiens, déclarant qu'on peut comprendre la rhétorique, la poétique et toute la musique vulgaire, sans en avoir pris des leçons, mais qu'on ne peut acquérir la connaissance d'aucun des objets nommés proprement, sans avoir pris d'abord-des leçons sur ces objets, pensaient que pour cette raison la théorie de ces mêmes objets avait reçu le nom de mathématiques. Mais on dit que ce nom fut donné spécialement à la géométrie et à l'arithmétique seules par les disciples de Pythagore. Car anciennement chacune de ces deux sciences était nommée à part, et elles n'avaient point de nom commun. Or ils les nommèrent ainsi, parce qu'ils y trouvèrent le caractère scientifique et l'aptitude à être enseignées; car ils voyaient qu'elles roulaient sur des objets éternels, immuables et purs de tout mélange, et ils pensaient que c'étaient là les seuls objets où la science pût se rencontrer. Mais, à une époque plus récente, on a donné à ce mot une plus grande extension, parce qu’on a pensé que le mathématicien devait s’occuper, non seulement de la matière incorporelle et idéale, mais encore de ce qui touche à la matière corporelle et sensible. En effet, il doit être habile dans la théorie du mouvement des astres, de leurs vitesses, de leurs grandeurs, de leurs figures et de leurs distances. Il doit, en outre, savoir considérer les diverses modifications de la vue : il doit savoir scruter les causes pour lesquelles les objets ne paraissent pas à toute distance ce qu’ils sont, ni tels qu’ils sont en réalité, gardant, il est vrai, leurs rapports mutuels, mais produisant de fausses apparences en ce qui concerne leurs positions et leur ordre, soit dans le ciel et dans l’air, soit dans les miroirs et dans toutes les surfaces polies, soit enfin dans ceux des objets visibles qui sont transparents et dans tous les corps de cette nature. On pensait, de plus, que le mathématicien devait être mécanicien et habile dans la géodésie (géométrie pratique) et dans la logistique (arithmétique pratique), et qu’il devait aussi s'occuper des causes de l'union mélodieuse des sons et de leur combinaison dans la mélodie. Or ces objets sont corporels, ou du moins sont au dernier rang parmi ceux qui s'élèvent au-dessus de la matière sensible.

Qu'est-ce que les mathématiques?

Les mathématiques sont la science qui s'applique à la théorie des objets perceptibles à la fois par l'intellect et par la sensation, de manière à pouvoir transmettre les notions relatives à ces objets. Et quelqu'un a remarqué, avec non moins d'esprit que de justesse, que c'est de la science mathématique qu'il convient de dire : « petite d'abord, elle s'élance, et bientôt elle a dressé sa tête dans le ciel, tandis que ses pieds foulent le sol. » En effet, les mathématiques partent du point et de la ligne, mais elles embrassent l'étude du ciel, de la terre et de l'univers entier.

Combien y a-t-il de parties des mathématiques?

La branche la plus relevée et la première des mathématiques se divise en deux parties principales : l'arithmétique et la géométrie. Celle qui s'occupe des choses sensibles se divise en six parties : la logistique (art du calcul arithmétique), la géodésie (géométrie pratique), l'optique, la canonique (science du canon musical, qui est le type des valeurs numériques des sons), la mécanique et l'astronomie. Mais, ni ce qu'on nomme la tactique, ni l'art de l'architecte, ni la musique vulgaire, ni l'étude des apparences visibles, ni la mécanique (pratique) qui porte le même nom que la mécanique par excellence, ne sont, comme quelques-uns le croient, des parties des mathématiques : c'est ce que nous montrerons clairement et avec méthode dans la suite de cet ouvrage.

Le cercle a huit solides, six plans et quatre angles.[1]

Quelles sont les parties des mathématiques les plus rapprochées les unes des autres?

Ce qui se rapproche le plus de l'arithmétique (théorique), ce sont la logistique (art du calcul) et la canonique (calcul de la valeur numérique des sons musicaux); car l'arithmétique, ayant pris pour unité une certaine quantité, procède suivant les rapports, les nombres et les proportions. Ce qui se rapproche le plus de la géométrie, ce sont l'optique et la géodésie. La mécanique et l'astronomie se rapprochent beaucoup de l'arithmétique et de la géométrie à la fois.

Les mathématiques tirent leurs principes de l'hypothèse et roulent surl'hypothèse. Le mot hypothèse a trois significations ou plus encore. Par exemple, on nomme hypothèse la péripétie dramatique, et c'est ainsi qu'on dit les hypothèses (ou sujets) des drames d'Euripide. D'après une autre signification, on nomme hypothèse la recherche des cas particuliers dans la rhétorique, et c'est ainsi que les sophistes disent : il faut poser une hypothèse (un fait particulier auquel la thèse générale s'applique). Par une troisième variété de signification, on nomme hypothèse le principe de la démonstration consistant en un postulatum d'où l'on tire une conséquence : c'est ainsi qu'on dit que Démocrite prenait pour hypothèse les atomes et le vide, et Asclépiade les masses et les pores. La science mathématique roule sur le troisième genre d’hypothèse.

Ce n'était pas Pythagore seul qui honorait l'arithmétique ; ses familiers aussi l'honoraient, en disant : « Tout est fait à l'image du nombre ».

L'arithmétique a pour but et pour résultat principalement la théorie scientifique, but le plus grand et le plus beau de tous, et, comme conséquence de ce premier résultat, elle fait connaître collectivement les nombres des accidents de la substance finie.

A qui est due chaque invention en mathématiques?[2]

Suivant ce qu'Eudème raconte dans son ouvrage sur l'astronomie, Œnopide le premier découvrit la ceinture du zodiaque et la période de la grande année (c'est-à-dire du cycle luni-solaire). Thalès le premier sut en quoi consiste l'éclipsé du soleil, et que la période qui ramène le soleil aux points solsticiaux n'est pas toujours égale. Anaximandre le premier découvrit que la terre est suspendue en l'air vers le centre du monde, et qu'elle s'agite dans le voisinage de ce point (de manière à produire les tremblements de terre. Anaximène découvrit que la lune tire sa lumière du soleil, et comment elle s'éclipse. A ces découvertes, d'autres ajoutèrent les découvertes suivantes : que les astres fixes exécutent leur révolution (diurne) autour de l'axe immobile qui passe par les pôles (de l'équateur), mais que les planètes exécutent leur révolutions (propres) autour de l’axe perpendiculaire au plan du zodiaque (c’est-à-dire de l’écliptique), et que l’axe des astres fixes et l’axe des planètes sont éloignés l’un de l’autre d’un côté du polygone (régulier) de quinze côtés (inscrit au cercle), c'est-à-dire de vingt quatre degrés.


[1] Les huit solides engendres par le cercle sont sans doute le cône, le cône tronqué, le cylindre à bases perpendiculaires sur l'axe, le cylindre à bases obliques d'axe, la sphère, l'onglet sphérique, le segment sphérique et le secteur sphérique. Les six plans engendrés par le cercle sont sans doute le cercle, le demi-cercle, le segment déterminé par une seule corde et plus grand que le demi-cercle, le segment déterminé par une seule corde et plus petit que le demi-cercle, le segment compris entre deux cordes et le secteur compris entre deux rayons. Les quatre angles à considérer dans le cercle sont sans doute l'angle an centre, l'angle à la circonférence, l'angle dont un des cotés est un diamètre et dont le sommet est en deçà du centre, l'angle dont an des côtés est un diamètre et dont le sommet est au delà du centre.


[2] Ici commence le chapitre xl de l'Astronomie de Théon de Smyrne.





Anatolius of Alexandria B (RM)




Born in Alexandria, Egypt; died c. 283. Anatolius, one of the greatest scholars of his age, headed the Aristotelian school at Alexandria. Fragments of the 10 volumes on mathematics that he wrote have come down to us, and he was also a master of geometry, physics, rhetoric, dialectic, astronomy, and philosophy. Hypercritical Saint Jerome commends his work, which should be considered high praise indeed. Constantly seeking to improve his knowledge and understanding, he turned his inquiring mind to every subject that came to hand, and not least to the mysteries of God, without whom his studies and life would have been meaningless. He viewed learning as a spiritual as well as an intellectual discipline, for it taught honesty and respect for the truth, gave the student a sense of the infinite magnitude of God's work, and filled the soul with humility.


Despite his reputation as the leading scholar of a town famed for its scholarship, Anatolius was never conceited or arrogant. If he sometimes considered ignorance, particularly among Christians, as almost a sin, he nevertheless showed a sincere friendship for poor and uneducated people. Instead of snubbing them, he humbly set himself to learn from them, for there was always something new to be learned, some truth about man or nature.


As a scholar, and more importantly as a Christian, he knew that no piece of God's handiwork should be passed by with indifference. Though his reason and intellect were the principal instruments he used in his search for truth, he also understood their limitations when confronted with the wider mystery of God.


His intelligence and his willingness to serve his fellow man led him to accept several important posts in the administration of his city, which at the time was part of the Roman Empire. It was thanks to him that in 263 a large number of its inhabitants was saved from starvation. A few years earlier Emilian had seized power in Alexandria and had himself proclaimed emperor, but a Roman army under Theodosius was quickly dispatched against him. Theodosius laid siege to the town, which was not expected to be able to hold out for long.


Making use of his friendship with Eusebius, a deacon who later became bishop of Laodicea, and who had accompanied the Roman army, Anatolius obtained permission for all the women, children, old men and sick people to leave Alexandria. This proved to be a tactical victory as well as an act of mercy. The besieged forces, relieved of the burden of feeding useless mouths and of caring for those who could not bear arms, were able to prolong their resistance.


Perhaps because he had dangerously compromised himself in this affair, Anatolius then left Alexandria and went to Caesarea in Palestine, where his fame had already preceded him. Theoctenes, the bishop of Caesarea, esteemed him so highly that he consecrated him as his successor and at once passed on to him a large part of his responsibilities.


In 268, they were both summoned to the Council of Antioch, but as they were passing through Laodicea they were politely but firmly stopped by the clergy and people. Eusebius, their bishop, had just died and they saw Anatolius's sudden arrival as a gift from God. Anatolius had no choice but to accept, and it was as bishop of Laedicea that he died (Benedictines, Encyclopedia).


In art, Saint Anatolius is portrayed as a bishop with globes and mathematical books (Roeder).



St. Anatolius


Bishop of Laodicea in Syria, one of the foremost scholars of his day in the physical sciences and in Aristoteleanphilosophy. There are fragments of ten books on arithmetic written by him, and also a treatise on the time of the Paschalcelebration. A very curious story is told by Eusebius of the way in which Anatoliusbroke up a rebellion in a part of Alexandriaknown as timeBruchium. It was held by the forces of Zenobia, and being strictly beleaguered by the Romanswas in a state of starvation. The saint, who was living in the Bruchiumat the time, made arrangements with the besiegers to receive all the women and children, as well as the old and infirm, continuing at the same time to let as many as wished profit by the means of escaping. It broke up the defence and the rebels surrendered. It was a patrioticactionon the part of the saint, as well as one of great benevolence, in savingso many innocent victims from death. In going to Laodiceahe was seized by the people and made bishop. Whether his friend Eusebius had died, or whether they both occupied the see together, is a matter of much discussion. The question is treated at length in the Bollandists. His feast, like that of his namesake the Patriarch of Constantinople, is kept on 3 July.


Sources

Acta SS., I, July; MICHAUD, Biog. Univ.; BARING-GOULD, Lives of the Saints (London, 1872).


Campbell, Thomas. "St. Anatolius." The Catholic Encyclopedia. Vol. 1. New York: Robert Appleton Company, 1907. 3 Jul. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/01457c.htm>.


Transcription. This article was transcribed for New Advent by W.S. French, Jr.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur.+John Cardinal Farley, Archbishop of New York.



Saint Anatolius of Alexandria

Also known as

  • Anatolius of Laodicea

Profile


Noted scientist, philosopher, scholar, teacher, and writer. He wrote ten bookson mathematics alone, and SaintJerome praised his scholarship and writing. Head of the Aristotlean school in Alexandria, Egypt. However, he was known not just as a scholar but as a humble and deeply religious man. Ignorance horrified him, and part of his work with the poor was to educate them. Held a number of government posts in Alexandria.


During a rebellion against the Roman authorities in 263, the area of Alexandria was under seige, resulting in the starvation of both rebels and citizens who had nothing to do with the uprising. Anatolius met with the Romans and negotiated the release of non-combatant children, women, the sick, and the elderly, saving many, and earning him a reputation as a peacemaker. The rebels, freed of caring for the non-combatants, were able to fight even longer. However, when they lost, Anatolius found himself with enemies on each side of the conflict, and he decided to leave Alexandria.


Anatolius emigrated to Caesaria, Palestine. His reputation as a scholar and Christian had preceeded him, and he became assistant and advisor to the bishop. In 268, while en route to the Council of Antioch, he passed through Laodicea, Syria. Their bishop, SaintEusebius of Laodicea, had just died, they saw Anatolius’ arrival as a gift from God, and insisted that he assume the bishopric. He accepted, and spent his remaining fifteen years there.


Born

Saint Anatolius of Laodicea

His Homegoing date was 283 A.D.




Bishop of Laodicea in Syria, one of the foremost scholars of his day in the physical sciences and in Aristotelean philosophy. There are fragments of ten books on arithmetic written by him, and also a treatise on time of the Paschal celebration. A very curious story is told by Eusebius of the way in which Anatolius broke up a rebellion in a part of Alexandria known as the Bruchium. It was held by the forces of Zenobia, and being strictly beleaguered by the Romans was in a state of starvation. The saint, who was living in the Bruchium at the time, made arrangements with the besiegers to receive all the women and children, as well as the old and infirm, continuing at the same time to let as many as wished profit by the means of escaping. It broke up the defence and the rebels surrendered. It was a patriotic action on the part of the saint, as well as one of great benevolence, in saving so many innocent victims from death. In going to Laodicea he was seized by the people and made bishop. Whether his friend Eusebius had died, or whether they both occupied the see together, is a matter of much discussion. The question is treated at length in the Bollandists. His feast, like that of his namesake the Patriarch of Constantinople, is kept on 3 July.



THE PASCHAL CANON OF ANATOLIUS OF LAODICEA


I


As we are about to speak on the subject of the order of the times and alternations of the world, we shall first dispose of the positions of diverse calculators; who, by reckoning only by the course of the moon, and leaving out of account the ascent and descent of the sun, with the addition of certain problems, have constructed diverse periods,(2) self-contradictory, and such as are never found in the reckoning of a true computation; since it is certain that no mode of computation is to be approved, in which these two measures are not found together. For even in the ancient exemplars, that is, in the books of the Hebrews and Greeks, we find not only the course of the moon, but also that of the sun, and, indeed, not simply its course in the general,(3) but even the separate and minutest moments of its hours all calculated, as we shall show at the proper time, when the matter in hand demands it. Of these Hippolytus made up a period of sixteen years with certain unknown courses of the moon. Others have reckoned by a period of twenty-five years, others by thirty, and some by eighty-four years, without, however, teaching thereby an exact method of calculating Easter. But our predecessors, men most learned in the books of the Hebrews and Greeks,-I mean Isidore and Jerome and Clement,-although they have noted similar beginnings for the months just as they differ also in language, have, nevertheless, come harmoniously to one and the same most exact reckoning of Easter, day and month and season meeting in accord with the highest honour for the Lord's resurrection.(4) But Origen also, the most erudite of all, and the acutest in making calculations,-a man, too, to whom the epithet <greek>kalkenths</greek>(5) is given,-has published in a very elegant manner a little book on Easter. And in this book, while declaring, with respect to the day of Easter, that attention must be given not only to the course of the moon and the transit of the equinox, but also to the passage (transcensum) of the sun, which removes every foul ambush and offence of all darkness, and brings on the advent of light and the power and inspiration of the elements of the whole world, he speaks thus: In the (matter of the) day of Easter, he remarks, I do not say that it is to be observed that the Lord's day should be found, and the seven (6) days of the moon which are to elapse, but that the sun should pass that division, to wit, between light and darkness, constituted in an equality by the dispensation of the Lord at the beginning of the world; and that, from one hour to two hours, from two to three, from three to four, from four to five, from five to six hours, while the light is increasing in the ascent of the sun, the darkness should decrease.(7) ... and the addition of the twentieth number being completed, twelve parts should be supplied in one and the same day. But if I should have attempted to add any little drop of mine (8) after the exuberant streams of the eloquence and science of some, what else should there be to believe but that it should be ascribed by all to ostentation, and, to speak more truly, to madness, did not the assistance of your promised prayers animate us for a little? For we believe that nothing is impossible to your power of prayer, and to your faith. Strengthened, therefore, by this confidence, we shall set bashfulness aside, and shall enter this most deep and unforeseen sea of the obscurest calculation, in which swelling questions and problems surge around us on all sides.


II.


There is, then, in the first year, the new moon of the first month, which is the beginning of every cycle of nineteen years, on the six and twentieth day of the month called by the Egyptians Phamenoth.(9) But, according to the months of the Macedonians, it is on the two-and-twentieth day of Dystrus. And, as the Romans would say, it is on the eleventh day before the Kalends of April. Now the sun is found on the said six-and-twentieth day of Phamenoth, not only as having mounted to the first segment, but as already passing the fourth day in it. And this segment they are accustomed to call the first dodecatemorion (twelfth part), and the equinox, and the beginning of months, and the head of the cycle, and the starting-point (1) of the course of the planets. And the segment before this they call the last of the months, and the twelfth segment, and the last dodecatemorion, and the end of the circuit (2) of the planets. And for this reason, also, we maintain that those who place the first month in it, and who determine the fourteenth day of the Paschal season by it, make no trivial or common blunder.


III.


Nor is this an opinion confined to ourselves alone. For it was also known to the Jews of old and before Christ, and it was most carefully observed by them.(3) And this may be learned from what Philo, and Josephus, and Musaeus have written; and not only from these, but indeed from others still more ancient, namely, the two Agathobuli,(4) who were surnamed the Masters, and the eminent Aristobulus,(5) who was one of the Seventy who translated the sacred and holy Scriptures of the Hebrews for Ptolemy Philadelphus and his father, and dedicated his exegetical books on the law of Moses to the same kings. These writers, in solving some questions which are raised with respect to Exodus, say that all alike ought to sacrifice the Passover(6) after the vernal equinox in the middle of the first month. And that is found to be when the sun passes through the first segment of the solar, or, as some among them have named it, the zodiacal circle.


IV.


But this Aristobulus also adds, that for the feast of the Passover it was necessary not only that the sun should pass the equinoctial segment, but the moon also. For as there are two equinoctial segments, the vernal and the autumnal, and these diametrically opposite to each other, and since the day of the Passover is fixed for the fourteenth day of the month, in the evening, the moon will have the position diametrically opposite the sun; as is to be seen in full moons. And the sun will thus be in the segment of the vernal equinox, and the moon necessarily will be at the autumnal equinox.

V.

I am aware that very many other matters were discussed by them, some of them with considerable probability, and others of them as matters of the clearest demonstration,(7) by which they endeavour to prove that the festival of the Passover and unleavened bread ought by all means to be kept after the equinox. But I shall pass on without demanding such copious demonstrations(on subjects(8)) from which the veil of the Mosaic law has been removed; for now it remains for us with unveiled face to behold ever as in a glass Christ Himself and the doctrines and sufferings of Christ. But that the first month among the Hebrews is about the equinox, is clearly shown also by what is taught in the book of Enoch.(9)


VI.


And, therefore, in this concurrence of the sun and moon, the Paschal festival is not to be celebrated, because as long as they are found in this course the power of darkness is not overcome; and as long as equality between light and darkness endures, and is not diminished by the light, it is shown that the Paschal festival is not to be celebrated. Accordingly, it is enjoined that that festival be kept after the equinox, because the moon of the fourteenth,(10) if before the equinox or at the equinox, does not fill the whole night. But after the equinox, the moon of the fourteenth, with one day being added because of the passing of the equinox, although it does not extend to the true light, that is, the rising of the sun and the beginning of day, will nevertheless leave no darkness behind it. And, in accordance with this, Moses is charged by the Lord to keep seven days of unleavened bread for the celebration of the Passover, that in them no power of darkness should be found to surpass the light. And although the outset of four nights begins to be dark, that is, the 17th and 18th and 19th and 20th, yet the moon of the 20th, which rises before that, does not permit the darkness to extend on even to midnight.


VII.


To us, however, with whom it is impossible for all these things to come aptly at one and the same time, namely, the moon's fourteenth, and the Lord's day, and the passing of the equinox, and whom the obligation of the Lord's resurrection binds to keep the Paschal festival on the Lord's day, it is granted that we may extend the beginning of our celebration even to the moon's twentieth. For although the moon of the 20th does not fill the whole night, yet, rising as it does in the second watch, it illumines the greater part of the night. Certainly if the rising of the moon should be delayed on to the end of two watches, that is to say, to midnight, the light would not then exceed the darkness, but the darkness the light. But it is clear that in the Paschal feast it is not possible that any part of the darkness should surpass the light; for the festival of the Lord's resurrection is one of light, and there is no fellowship between light and darkness. And if the moon should rise in the third watch, it is clear that the 22d or 23d of the moon would then be reached, in which it is not possible that there can be a true celebration of Easter. For those who determine that the festival may be kept at this age of the moon, are not only unable to make that good by the authority of Scripture, but turn also into the crime of sacrilege and contumacy, and incur the peril of their souls; inasmuch as they affirm that the true light may be celebrated along with something of that power of darkness which dominates all.


VIII.


Accordingly, it is not the case, as certain calculators of Gaul allege, that this assertion is opposed by that passage in Exodus,(1) where we read: "In the first month, on the fourteenth day of the first month, at even, ye shall eat unleavened bread until the one-and-twentieth day of the month at even. Seven days shall there be no leaven found in your houses." From this they maintain that it is quite permissible to celebrate the Passover on the twenty-first day of the moon; understanding that if the twenty-second day were added, there would be found eight days of unleavened bread. A thing which cannot be found with any probability, indeed, in the Old Testament, as the Lord, through Moses, gives this charge: "Seven days ye shall eat unleavened bread."(2) Unless perchance the fourteenth day is not reckoned by them among the days of unleavened bread with the celebration of the feast; which, however, is contrary to the Word of the Gospel which says: "Moreover, on the first day of unleavened bread, the disciples came to Jesus."(3) And there is no doubt as to its being the fourteenth day on which the disciples asked the Lord, in accordance with the custom established for them of old, "Where wilt Thou that we prepare for Thee to eat the Passover?" But they who are deceived with this error maintain this addition, because they do not know that the 13th and 14th, the 14th and 15th, the 15th and 16th, the 16th and 17th, the 17th and 18th, the 18th and 19th, the 19th and 20th, the 20th and 21st days of the moon are each found, as may be most surely proved, within a single day. For every day in the reckoning of the moon does not end in the evening as the same day in respect of number, as it is at its beginning in the morning. For the day which in the morning, that is up to the sixth hour and half, is numbered the 13th day of the month, is found at even to be the 14th. Wherefore, also, the Passover is enjoined to be extended on to the 21st day at even; which day, without doubt, in the morning, that is, up to that term of hours which we have mentioned, was reckoned the 20th. Calculate, then, from the end of the 13th(4) day of the moon, which marks the beginning of the 14th, on to the end of the 20th, at which the 21st day also begins, and you will have only seven days of unleavened bread, in which, by the guidance of the Lord, it has been determined before that the most true feast of the Passover ought to be celebrated.


IX.


But what wonder is it that they should have erred in the matter of the 21st day of the moon who have added three days before the equinox, in which they hold that the Passover may be celebrated? An assertion which certainly must be considered altogether absurd, since, by the best-known historiographers of the Jews, and by the Seventy Elders, it has been clearly determined that the Paschal festival cannot be celebrated at the equinox.


X.


But nothing was difficult to them with whom it was lawful to celebrate the Passover on any day when the fourteenth of the moon happened after the equinox. Following their example up to the present time all the bishops of Asia-as themselves also receiving the rule from an unimpeachable authority, to wit, the evangelist John, who leant on the Lord's breast, and drank in instructions spiritual without doubt-were in the way of celebrating the Paschal feast, without question, every year, whenever the fourteenth day of the moon had come, and the lamb was sacrificed by the Jews after the equinox was past; not acquiescing, so far as regards this matter, with the authority of some, namely, the successors of Peter and Paul, who have taught all the churches in which they sowed the spiritual seeds of the Gospel, that the solemn festival of the resurrection of the Lord can be celebrated only on the Lord's day. Whence, also, a certain contention broke out between the successors of these, namely, Victor, at that time bishop of the city of Rome, and Polycrates, who then appeared to hold the primacy among the bishops of Asia. And this contention was adjusted most rightfully by Irenaeus,(1) at that time president of a part of Gaul, so that both parties kept by their own order, and did not decline from the original custom of antiquity. The one party, indeed, kept the Paschal day on the fourteenth day of the first month, according to the Gospel, as they thought, adding nothing of an extraneous kind, but keeping through all things the rule of faith. And the other party, passing the day of the Lord's Passion as one replete with sadness and grief, hold that it should not be lawful to celebrate the Lord's mystery of the Passover at any other time but on the Lord's day, on which the resurrection of the Lord from death took place, and on which rose also for us the cause of everlasting joy. For it is one thing to act in accordance with the precept given by the apostle, yea, by the Lord Himself, and be sad with the sad, and suffer with him that suffers by the cross, His own word being: "My soul is exceeding sorrowful, even unto death; "(2) and it is another thing to rejoice with the victor as he triumphs over an ancient enemy, and exults with the highest triumph over a conquered adversary, as He Himself also says: "Rejoice with Me; for I have found the sheep which I had lost."(3)


XI.


Moreover, the allegation which they sometimes make against us, that if we pass the moon's fourteenth we cannot celebrate the beginning of the Paschal feast in light,(4) neither moves nor disturbs us. For, although they lay it down as a thing unlawful, that the beginning of the Paschal festival should be extended so far as to the moon's twentieth; yet they cannot deny that it ought to be extended to the sixteenth and seventeenth, which coincide with the day on which the Lord rose from the dead. But we decide that it is better that it should be extended even on to the twentieth day, on account of the Lord's day, than that we should anticipate the Lord's day on account of the fourteenth day; for on the Lord's day was it that light was shown to us in the beginning, and now also in the end, the comforts of all present and the tokens of all future blessings. For the Lord ascribes no less praise to the twentieth day than to the fourteenth. For in the book of Leviticus(5) the injunction is expressed thus: "In the first month, on the fourteenth day of this month, at even, is the Lord's Passover. And on the fifteenth day of this month is the feast of unleavened bread unto the Lord. Seven days ye shall eat unleavened bread. The first day shall be to you one most diligently attended(6) and holy. Ye shall do no servile work thereon. And the seventh day shall be to you more diligently attended(7) and holier; ye shall do no servile work thereon." And hence we maintain that those have contracted no guilt(8) 'before the tribunal of Christ, who have held that the beginning of the Paschal festival ought to be extended to this day. And this, too, the most especially, as we are pressed by three difficulties, namely, that we should keep the solemn festival of the Passover on the Lord's day, and after the equinox, and yet not beyond the limit of the moon's twentieth day.


XII.


But this again is held by other wise and most acute men to be an impossibility, because within that narrow and most contracted limit of a cycle of nineteen years, a thoroughly genuine Paschal time, that is to say, one held on the Lord's day and yet after the equinox, cannot occur. But, in order that we may set in a clearer light the difficulty which causes their in credulity, we shall set down, along with the courses of the moon, that cycle of years which we have mentioned; the days being computed before in which the year rolls on in its alternating courses, by Kalends and Ides and Nones, and by the sun's ascent and descent.


XIII.


The moon's age set forth in the Julian Calendar.


January, on the Kalends, one day, the moon's first (day); on the Nones, the 5th day, the moon's 5th; on the Ides, the 13th day, the moon's 13th. On the day before the Kalends of February, the 31st day, the moon's 1st; on the Kalends of February, the 32d day, the moon's 2d; on the Nones, the 36th day, the moon's 6th; on the Ides, the 44th day, the moon's 14th. On the day before the Kalends of March, the 59th day, the moon's 29th; on the Kalends of March, the 60th day, the moon's 1st; on the Nones, the 66th day, the moon's 7th; on the Ides, the 74th day, the moon's 15th. On the day before the Kalends of April, the 90th day, the moon's 2d; on the Kalends of April, the 91st day, the moon's 3d; on the Nones, the 95th day, the moon's 7th; on the Ides, the 103d day, the moon's 15th. On the day before the Kalends of May, the 120th day, the moon's 3d; on the Kalends of May, the 121st day, the moon's 4th; on the Nones, the 127th day, the moon's 10th; on the Ides, the 135th day, the moon's 18th. On the day before the Kalends of June, the 151st day, the moon's 3d; on the Kalends of June, the 152d day, the moon's 5th; on the Nones, the 153d day, the moon's 9th; on the Ides, the 164th day, the moon's 17th. On the day before the Kalends of July, the 181st day, the moon's 5th; on the Kalends of July, the 182d day, the moon's 6th; on the Nones, the 188th day, the moon's 12th; on the Ides, the 196th day, the moon's 20th. On the day before the Kalends of August, the 212th day, the moon's 5th; on the Kalends of August, the 213th day, the moon's 7th; on the Nones, the 217th day, the moon's 12th; on the ides, the 225th day, the moon's 19th. On the day before the Kalends of September, the 243d day, the moon's 7th; on the Kalends of September, the 244th day, the moon's 8th; on the Nones, the 248th day, the moon's 12th; on the Ides, the 256th day, the moon's 20th. On the day before the Kalends of October, the 273d day, the moon's 8th; on the Kalends of October, the 247th day, the moon's 9th; on the Nones, the 280th day, the moon's 15th; on the Ides, the 288th day, the moon's 23d. On the day before the Kalends of November, the 304th day, the moon's 9th; on the Kalends of November, the 305th day, the moon's 10th; on the Nones, the 309th day, the moon's 14th; on the Ides, the 317th day, the moon's 22d. On the day before the Kalends of December, the 334th day, the moon's 10th; on the Kalends of December, the 335th day, the moon's 11th; on the Nones, the 339th day, the moon's 15th; on the Ides, the 347th day, the moon's 23d. On the day before the Kalends of January, the 365th day, the moon's 11th; on the Kalends of January, the 366th day, the moon's 12th.


XIV.


The Paschal or Easter Table of Anatolius.


Now, then, after the reckoning of the days and the exposition of the course of the moon, whereon the whole revolves on to its end, the cycle of the years may be set forth from the commencement).(1) This makes the Passover (Easter season) circulate between the 6th day before the Kalends of April and the 9th before the Kalends of May, according to the following table:--


EQUINOX. Moon. Easter. Moon.

1. SABBATH. XXVI. XVth before the Kalends of 17th April. XVIII.

2. LORD'S DAY. VII. Kalends of April, i.e., 1st April. XIV.

3. IID DAY (FERIAL). XVIII. XIth before the Kalends of May, i.e., 21st April. XVI.

4. lIID DAY. XXIX. Ides of April, i.e., 13th April. XIX.

5. IVTH DAY. X. IVth before the Kalends of April, i.e., 29th March. XIV.

6. VTH DAY. XXI. XIVth before the Kalends of May, i.e., 18th April. XVI.

7. SABBATH(2). II. VIth before the Kalends of April, i.e., 27th March. XVII.

8. LORD'S DAY. Xlll. Kalends of April, i.e., 1st April. XX.

9. IID DAY. XXIV. XVIIIth before the Kalends of May, i.e., 14th March. XV.

10. IIID DAY. V. VIIIth before the Ides of April, i.e., 6th April. XV.

11. IVTH DAY. XVI. IVth before the Kalends of April, i.e., 29th March. XX.

12. VTH DAY. XXVII. IIId before the Ides of April, i.e., 11th April. XV.

13. VITH DAY. VIII IIId before the Nones of April, i.e., 3d April. XVII

14. SABBATH. XX. IXth before the Kalends of May, i.e., 23d April. XX.

15. LORD'S DAY. I. VIth before the Ides of April, i.e., 8th April. XV.

16. IID DAY. XII. IId before the Kalends of April, i.e., 31st March. XVIII

17. IVTH DAY(2). XXIII. XIVth before the Kalends of May, i.e., 18th April. XIX.

18. VTH DAY. IV. IId before the Nones of April, i.e., 4th April. XIV.

19. VITH DAY. XV. VIth before the Kalends of April i.e., 27th March. XVII.


XV.


This cycle of nineteen years is not approved of by certain African investigators who have drawn up larger cycles, because it seems to be somewhat opposed to their surmises and opinions. For these make up the best proved accounts according to their calculation, and determine a certain beginning or certain end for the Easter season, so as that the Paschal festival shall not be celebrated before the eleventh day before the Kalends of April, i.e., 24th March, nor after the moon's twenty-first, and the eleventh day before the Kalends of May, i.e., 21st April. But we hold that these are limits not only not to be followed, but to be detested and overturned. For even in the ancient law it is laid down that this is to be seen to, viz., that the Passover be not celebrated before the transit of the vernal equinox, at which the last of the autumnal term is overtaken,(1) on the fourteenth day of the first month, which is one calculated not by the beginnings of the day, but by those of the moon.(2) And as this has been sanctioned by the charge of the Lord, and is in all things accordant with the Catholic faith, it cannot be doubtful to any wise man that to anticipate it must be a thing unlawful and perilous. And, accordingly, this only is it sufficient for all the saints and Catholics to observe, namely, that giving no heed to the diverse opinions of very many, they should keep the solemn festival of the Lord's resurrection within the limits which we have set forth.


XVI.


Furthermore, as to the proposal subjoined to your epistle, that I should attempt to introduce into this little book some notice of the ascent and descent of the sun, which is made out in the distribution of days and nights. The matter proceeds thus: In fifteen days and half an hour, the sun ascending by so many minutes, that is, by four in one day, from the eighth day before the Kalends of January, i.e., 25th December, to the eighth before the Kalends of April, i.e., 25th March, an hour is taken up;(3) at which date there are twelve hours and a twelfth. On this day, towards evening, if it happen also to be the moon's fourteenth, the lamb was sacrificed among the Jews. But if the number went beyond that, so that it was the moon's fifteenth or sixteenth on the evening of the same day, on the fourteenth day of the second moon, in the same month, the Passover was celebrated; and the people ate unleavened bread for seven days, up to the twenty first day at evening. Hence, if it happens in like manner to us, that the seventh day before the Kalends of April, 26th March, proves to be both the Lord's day and the moon's fourteenth, Easter is to be celebrated on the fourteenth. But if it proves to be the moon's fifteenth or sixteenth, or any day up to the twentieth, then our regard for the Lord's resurrection, which took place on the Lord's day, will lead us to celebrate it on the same principle; yet this should be done so as that the beginning of Easter may not pass beyond the close of their festival, that is to say, the moon's twentieth. And therefore we have said that those parties have committed no trivial offence who have ventured either on anticipating or on going beyond this number, which is given us in the divine Scriptures themselves. And from the eighth day before the Kalends of April, 25th March, to the eighth before the Kalends of July, 24th June, in fifteen days an hour is taken up: the sun ascending every day by two minutes and a half, and the sixth part of a minute. And from the eighth day before the Kalends of July, 24th June, to the eighth before the Kalends of October, 24th September, in like manner, in fifteen days and four hours, an hour is taken up: the sun descending every day by the same number of minutes. And the space remaining on to the eighth day before the Kalends of January, 25th December, is determined in a similar number of hours and minutes. So that thus on the eighth day before the Kalends of January, for the hour there is the hour and half. For up to that day and night are distributed. And the twelve hours which were established at the vernal equinox in the beginning by the Lord's dispensation, being distributed over the night on the eighth before the Kalends of July, the sun ascending through those eighteen several degrees which we have noted, shall be found conjoined with the longer space in the twelfth. And, again, the twelve hours which should be fulfilled at the autumnal equinox in the sun's descent, should be found disjoined on the sixth before the Kalends of January as six hours divided into twelve, the night holding eighteen divided into twelve. And on the eighth before the Kalends of July, in like manner, it held six divided into twelve.


XVII.


Be not ignorant of this, however, that those four determining periods,(4) which we have mentioned, although they are approximated to the Kalends of the following months, yet hold each the middle of a season, viz., of spring and summer, and autumn and winter. And the beginnings of the seasons are not to be fixed at that point at which the Kalends of the month begin. But each season is to be begun in such way that the equinox divides the season of spring from its first day; and the season of summer is divided by the eighth day before the Kalends of July, and that of autumn by the eighth before the Kalends of October, and that of winter by the eighth before the Kalends of January in like manner.(5)




Link





Sant' Anatolio di Laodicea



Martirologio Romano: A Laodicea in Siria, commemorazione di sant’Anatolio, vescovo, che lasciò scritti degni di ammirazione non solo per gli uomini di fede, ma anche per i filosofi.


Anatolio di Laodicea, alessandrino di origine, si distinse tra i suoi concittadini per la cultura letteraria, filosofica e scientifica. In particolare gli si ascrive il merito di aver salvato una parte notevole dei suoi concittadini dai rigori dell'assedio posto dai Romani, probabilmente nel 263, al quartiere portuale di Alessandria detto il Bruchio (Bruchium). Poco dopo, forse perché compromesso in quell'episodio militare, si spostò in Palestina e si pose al servizio del vescovo di Cesarea, Teotecno, che lo creò vescovo e lo scelse come suo coadiutore. In occasione del secondo Concilio adunato ad Antiochia nel 268 contro Paolo di Samosata, Anatolio passò per Laodicea. Qui era stato vescovo per qualche anno, dal 264, Eusebio, suo compatriota e amico, nonché compagno nell'affare del Bruchio, venuto a mancare da poco alla sua chiesa. E per l'affetto che portavano allo scomparso e per la fama che Anatolio già godeva, gli abitanti di Laodicea costrinsero il santo ad accettare il governo della loro chiesa. Non sappiamo come Anatolio trascorse il suo episcopato, né quando morì. Secondo Eusebio, che ci tramanda le poche notizie che possediamo sulla sua vita, ad Anatolio vanno attribuiti un computo pasquale e dieci libri sull'aritmetica. Di questi ultimi restano alcuni frammenti, mentre è discussa la paternità del Liber Anatolii de ratione paschali, pubblicato per la prima volta dal Boucher nel 1634.



Autore: Giorgio Eldarov



Saint AGGÉE et saint OSÉE, prophètes

$
0
0

Saints Aggée et Osée

prophètes (6ème s. av JC.)

Aggéeest un prophète contemporain de la reconstruction du Temple de Jérusalem, vers 520 av. J.C. et il exhorte le gouverneur Zorobabel et le grand-prêtre Josué à le reconstruire.Oséeest lui aussi un prophète vivant à une époque où se succèdent les révolutions de palais dans le Royaume du Nord d'Israël. Au travers des péripéties de sa vie familiale, il découvre l'amour du Seigneur pour son Peuple et nous transmet cette découverte.

Ils sont fêtés dans le martyrologe romain au 16 décembre et au 17 octobre.




Aggaeus (Aggeus, Haggai), Prophet (RM)

Died c. 516 BC. The tenth of the Minor Prophets, Haggai belongs to the period after the exile. The purpose of his divine message was to forward the rebuilding of the Temple of Jerusalem (Benedictines).



Sant' Aggeo Profeta



Il santo profeta Aggeo, al tempo di Zorobabel, re di Giuda, ammonì il popolo perché riedificasse la casa del Signore, dove poi sarebbe stata posta l’Arca della Santa Alleanza.


Etimologia: Aggeo = protettore delle abitazioni e delle strade, secondo i latini


Martirologio Romano: Commemorazione di sant’Aggeo, profeta, che, al tempo di Zorobabele, re di Giuda, esortò il popolo a riedificare la casa del Signore, nella quale affluiranno le ricchezze di tutte le genti.


Nel pieno del tempo d’Avvento, il 16 dicembre, il nuovo Martyrologium Romanum pone la “commemorazione di Sant’Aggeo profeta”, annoverato tra i profeti minori dell’Antico Testamento per la brevità dei suoi scritti, ma non per la secondarietà del suo messaggio, e dunque non meno importante al cospetto di Dio.

Il libro biblico a lui attribuito si suddivide principalmente in quattro parti: messaggio a Giosuè ed a Zorobabele (1,1-15); parole di incoraggiamento (2,1-9); la situazione migliorerà (2,10-19); Dio conserverà i capi (2,20-23).In seguito alla caduta di Gerusalemme avvenuta nel 587 a.C., i sopravvissuti furono schiavizzati e deportati in Babilonia. Uno sconvolgimento internazionale provocò il cambio della potenza allora dominante nel mondo, portando così Ciro di Persia ad impossessarsi di ciò che rimaneva della potenza babilonese nel 539 a.C..Tra le prime decisioni di tale sovrano vi fu quella di concedere a tutti quegli ex-prigionieri che lo avessero desiderato di fare ritorno in patria. Un notevole numero di Giudei accettò dunque l’amichevole offerta ed iniziò la ricostruzione della comunità.Essendo però tempi difficili, si dovette procedere alla ricostruzione di mura, città, case e strade, dissodare il terreno ed arruolare un esercito al fine di difendersi dalle incursioni degli ostili popoli vicini.Purtroppo, dopo un entusiastico avvio dei lavori di riedificazione del Tempio di Gerusalemme, l’interesse andò degenerando e tutto venne sospeso nel 536 a.C.. Dopo ben 16 anni di inattività e di interessi contrastanti, il santo profeta Aggeo cominciò a predicare il suo messaggio, incitando la popolazione a riprendere i lavori di modo che Dio tornasse ad avere un degno luogo di culto.I quattro messaggi di Aggeo sono tutti databili attorno al 520 a.C..

Nel primo di essi, diretto a Giosuè ed a Zorobabele, rispettivamente capi religioso e politico, il profeta rinfaccia alla popolazione di trascorrere troppo tempo in divertimenti mentre il Tempio del Signore è ancora in rovina.Il secondo messaggio era invece indirizzato a coloro che desideravano lavorare, ma temevano che i risultati della loro attività avessero potuto essere insignificanti.Gli ultimi due messaggi denunziarono infine la dilagante corruzione, assicurando la protezione di Dio su coloro che rispondono positivamente alla sua chiamata ed in particolare su Zorobabele.In sostanza il messaggio complessivo e fondamentale del libro di Aggeo è assai semplice: la nostra vita spirituale è più importante di quella materiale. Occorre perciò costruire una dimora per Dio sia esternamente, sia all’interno del proprio cuore, se si desidera godere della benedizione di Dio.



Autore: Fabio Arduino




Duccio di Buoninsegna, Le Prophète Osée, 1309-1311, Siena Cathedral




 Alessandro Bonvicino, Profeta Osea,1521-1524, 
130 X 128 , Chiesa di San Giovanni Evangelista, Brescia





La souffrance du prophète Osée

La Bible raconte que Dieu demanda à Osée d'épouser une prostituée : "Va prends une femme se livrant à la prostitution et des enfants de prostitution...". Osée obéit à Dieu et épouse Gomer.

La Bible raconte que Dieu demanda à Osée d'épouser une prostituée : "Va prends une femme se livrant à la prostitution et des enfants de prostitution car le pays ne fait que se prostituer en se détournant de Yahvé". (Os 1, 2). Osée obéit à Dieu et épouse Gomer, une prostituée de son pays.
Les enfants d'Osée
Avec Gomer, Osée à trois enfants. Dieu lui demande d'appeler son premier fils Yizréel, ce qui signifie "Dieu sème", et sa fille Lo-Ruhamah "non aimée". Quant au dernier fils, Dieu dit : "Appelle-le du nom de Lo-Ammi ("pas mon peuple"), car vous n'êtes pas mon peuple, et moi je n'existe pas pour vous". La rupture entre Dieu et son peuple, comme entre les époux, semble consommée...
Blessure et colère
Osée est un homme blessé. Gomer lui est infidèle. Elle a des amants et sacrifie aux faux dieux, les Baals.
La tristesse et la colère d'Osée se mêlent en une longue plainte. "Elle n'est plus ma femme et je ne suis pas son mari", crie-t-il. Cette tendresse blessée est aussi celle de Dieu.
Osée pardonne
Mais Osée aime Gomer, malgré ses trahisons. Il l'aime comme Dieu aime son peuple. Pour toujours. Alors il lui pardonne. Il va jusqu'à la racheter, car, dans sa débauche, Gomer s'était faite esclave.
De nouveaux commencements
Le livre d'Osée se termine par un long poème où le prophète renouvelle à son épouse la promesse de leur amour. L'image de l'union conjugale est utilisée pour représenter l'alliance de Dieu avec son peuple. Une alliance sans fin, qui traverse les épreuves et fait confiance à l'avenir.






Osee (Hosea), Prophet (RM)

8th century BC. Hosea lived in a period when, as is usual in the history of the world, things were going badly. He seems to have been a contemporary of Isaiah, but his prophecies were directed at his compatriots of Samaria, the destruction of whose kingdom he foretold. The Hebrews who had settled in Judea had reached a high point during the reigns of David and Solomon, but since then they had separated into two kingdoms: the kingdom of the north, Israel, and the southern kingdom of Judah.


The kings of Israel were a poor lot and there was anarchy everywhere--military, political, and religious anarchy. For a country to be defeated in a war is a far smaller tragedy than for a country to lose its sense of vocation, and Hosea lamented this falling-off not only with his preaching but also with his life.


The prophets of the Old Testament were very fond of striking people's imaginations by what we would today call publicity stunts, such as walking half naked through a town with a shaven head and carrying the yoke of an ox. Hosea drew attention to himself by getting married, which may not sound very original in itself but was what God wanted him to do, and God never hesitates to outflank our limited intelligences.


Moreover He ordered Hosea to marry a prostitute--and please don't be scandalized, because you will soon see that this story comes closer to home than you might think. "Go, take a harlot wife," said God (Hosea 1:2), and Hosea obeyed. He married a woman called Gomer, by whom he had a son called Jezreel, and soon after that Gomer returned to her former trade.


Hosea wasn't surprised, but he had known Gomer long enough to come to love her, and to love her with all his heart. She had two more children: a daughter, Lo-ruhamah, which means "not loved," and a son, Lo-ammi, which means "not of my people."


Hosea continued to love Gomer and when God ordered him to take her back he obeyed, buying her for 15 pieces of silver and a barrel and a half of barley. And that is all that we know about him, because that is all that God wanted us to know, just the story of this marriage and of Hosea's great love for a sad, even wretched, despised person. For the story of Hosea's tender love is the story of God's tender love, and in the story of God's love the prostitute is us.


For what is the story of Hosea if not the story of God who loves His people, who is betrayed by His people--even by those who are the most faithful--but Whose love is yet stronger than their betrayal? To make us understand His love God begins by telling us about a marriage and ends by sending His Son to live the Crucifixion. His love was in the beginning and will endure for ever, for God has never brought Himself to hate man completely. Sometimes He leaves man to himself, and that is His greatest punishment (5:15).


Hosea's whole life as well as his book bear witness to this great love of God. Through his mouth we hear God weeping in rage and frustrated love over the sins of mankind: "I will have no pity on her children, for they are the children of harlotry. Yes, their mother has played the harlot; she that conceived them has acted shamefully. . . . " (2:7).


But soon his anger abates and he takes new hope: "Then she shall say, 'I will go back to my first husband; for it was better with me then than now" (2:9). Surely we have here an echo, a herald of that other story, the story of the Prodigal Son, and of his words: "I will arise and go to my father. . . ." (Luke 15:18).

Hosea continues: "So, I will allure her; I will lead her into the desert and speak to her heart. From there I will give her the vineyard she had, and the valley of Achor as a door of hope. She shall respond there as in the days of her youth (Hosea 2:16-17). . . . I will espouse you to me forever. I will espouse you in right and in justice, in love and in mercy (2:21). . . . And I will have mercy upon her that had not obtained mercy; and I will say to them which were not my people, you are my people; and they shall say, You are my God."


This crisis in God's love for His people and for mankind is the theme of the book of Hosea. Neither Hosea nor God would admit defeat; they threatened terrible calamities, they wept over betrayals and desertions, but all the time they were waiting for the great reconciliation. Neither had any illusions about vice and sin; they met it head on, face to face.


They blamed the priests: "My people perish for want of knowledge! Because you have rejected knowledge, I will reject you from my priesthood, since you have ignored the law of your God, I will also ignore your sons (4:6). . . ." After the priests they blamed the folly of the people: "My people ask counsel at their stocks, and their staff declares to them." They blamed the iniquity of the rulers: "The princes of Judah have become like those that move a boundary line (5:10). . . . For I am like a lion to Ephraim, like a young lion to the house of Judah" (5:14)


Nor were Hosea or God deceived by superficial repentance. In one of the finest passages in the Old Testament, Hosea says: "For it is love that I desire, not sacrifice; and the knowledge of God more than burnt offerings" (6:6).


"Ephraim," says God, "is a hearth cake not turned (7:8). . . . a silly dove without heart" (7:11). And yet: "How could I give you up, O Ephraim? . . . . My heart is overwhelmed, my pity is stirred. I will not give vent to my blazing anger, I will not destroy Ephraim again; for I am God and not man" (11:8-9).


And so the book of the prophet Hosea ends with the victory of love; and as long as it is read, despair shall never triumph:


"I will heal their defection, I will love them freely, for my wrath is turned away from them. I will be as the dew unto Israel; he shall blossom like the lily, he shall strike root like the Lebanon cedar, and put forth his shoots. His splendor shall be like the olive tree (14:5-7). . . . Straight are the paths of the Lord, in them the just walk, but sinners stumble in them (14:10) (Benedictines, Encyclopedia).




Sant' Osea Profeta



Israele, VIII sec. A.C.


San Osea è il profeta ebraico Hoseah (=salvato dal Signore), vissuto nell'VIII secolo prima di Cristo. Figlio di Beerì, Osea è originario del regno del nord, Osea inizia la sua predicazione sotto Geroboamo II e la prosegue sotto i successori di questo. Il dramma personale di Osea, che lo spinge alla sua azione profetica è raccontato nei primi tre capitoli del libro della Bibbia che porta il suo nome. Probabilmente Osea aveva sposato una donna che amava e che l'aveva abbandonato, ma egli ha continuato ad amarla e l'ha ripresa dopo averla messa alla prova. E' evidente il parallelismo tra Dio e il popolo d'Israele, che conme una donna infedele ha provocato le ire del suo sposo divino. Osea condanna le classi dirigenti di Israele, i re che hanno fatto scelte laiche e mondane e i sacerdoti che hanno abbandonato lo zelo al loro ministero, conducendo il popolo alla rovina. Egli tuona contro le ingiustizie e le violenze, ma soprattutto contro l'infedeltà religiosa, un messaggio vecchio di quasi tre milleni, ma sempre attuale.


Etimologia: Osea = salvato dal Signore, dall'ebraico


Martirologio Romano: Commemorazione di sant’Osea, profeta, che, non solo con le parole, ma anche con la vita, mostrò all’infedele popolo di Israele il Signore come Sposo sempre fedele e mosso da infinita misericordia.


Il ‘Martirologio Romano’, ricorda al 17 novembre il profeta Osea, l’ebraico Hoseah, il cui nome significa “salvato dal Signore”.

Osea apre nella Bibbia la serie dei cosiddetti “Profeti Minori”, ma in realtà la sua è una testimonianza di alto profilo e si basa su un’esperienza personale e familiare, che viene presa a simbolo religioso per tutto il popolo ebraico.

Contemporaneo del profeta Amos, Osea visse e operò nel regno settentrionale d’Israele, di cui era anche originario, nella seconda metà dell’VIII secolo a.C.; più precisamente predicò al popolo la Parola di Dio, in un periodo di tempo racchiuso tra il 750 e il 754 a.C., mentre si maturava la rovina di quel regno scismatico (721 a.C.) che si era separato dal regno di Giuda, dopo la morte di Salomone (931 a.C.).

Figlio di Beeri, Osea scrisse i suoi oracoli profetici al tempo di Ezechia re di Giuda e di Geroboamo II re d’Israele; il libro omonimo consta di 14 capitoli, i cui primi tre, sviluppano la sofferta storia personale e familiare del profeta.

Dietro ordine di Dio, egli sposò una prostituta di nome Gomer, figlia di Diblaim (forse era una sacerdotessa dei culti della fertilità a sfondo sessuale, del dio Baal dei cananei), dalla quale ebbe tre figli dai nomi simbolici, il primo Izreel, dal nome della città dove abitavano d’estate i re d’Israele; la seconda figlia ebbe il nome chiesto da Dio di “Non-amata” e il terzo il nome sempre dettato da Dio, di “Non-popolo-mio”.

E la situazione familiare di Osea sarà il filo conduttore di tutto il Libro, perché la moglie Gomer, pur essendo amata dal profeta, dopo qualche tempo riprese a prostituirsi con numerosi amanti, abbandonando il marito ed i figli; i cui nomi simbolici riflettono la dolorosa situazione familiare.

Ma l’amore di Osea per la moglie infedele, gli fa superare il furore che ne scaturiva, convincendo Gomer a ritornare in famiglia dove c’era amore e perdono; nel capitolo 3 egli descrive così la ricongiunzione: 

[Il Signore mi disse: “Và di nuovo, ama la donna amata da suo marito, benché adultera, come il Signore ama i figli d’Israele, benché essi si volgano verso altri dei e amino le schiacciate di uve passe”. Io dunque me la comprai per quindici pezzi d’argento e una misura e mezza di orzo. Poi le dissi: “Per un lungo periodo rimarrai al tuo posto con me, non ti prostituirai e non sarai di un altro e neppure io verrò da te”.

Perché per un lungo periodo i figli d’Israele saranno senza re e senza principe, senza sacrificio e senza stele… Dopo ciò i figli d’Israele si convertiranno, cercheranno il Signore loro Dio e Davide loro re, trepidanti accorreranno al Signore e ai suoi beni, alla fine dei giorni]. 

È evidente il parallelismo tra Dio e il popolo d’Israele, che come una moglie infedele ha provocato le ire del suo Sposo divino; per la prima volta nella Bibbia, Dio viene esaltato come lo Sposo del suo popolo, perché l’alleanza che lo lega ad esso, è un patto d’amore.

Il profeta Osea nei capitoli successivi, condanna le classi dirigenti d’Israele, i re che hanno fatto scelte laiche e mondane e i sacerdoti che hanno abbandonato lo zelo, trascurando il loro ministero, portando il popolo alla rovina.

Egli si scaglia contro le violenze e le ingiustizie, soprattutto contro l’infedeltà religiosa, ma poi il profeta, con pagine di eccezionale vigore, descrive l’amore di Dio con mirabili accenti di intimità e tenerezza, che sebbene tradito, continua vivo e pieno di sollecitudine, al fine di ricondurre a sé il popolo infedele.

A partire da Osea, la raffigurazione dell’alleanza tra Jahvé e Israele, non sarà più modellata, come al Sinai, sulla base di un rapporto tra un re e un suo vassallo, cioè un rapporto ‘politico’ tra due personaggi; viene invece rappresentata come una relazione d’amore tra due sposi, con aspetti di comunione, spontaneità, intimità; tema che verrà ripreso dai profeti successivi, sia pure in forme diverse, costituendo un simbolismo efficace anche per il Nuovo Testamento.

Al di là del simbolismo, con cui Osea ha scritto il suo oracolo profetico, per richiamare l’infedele popolo d’Israele, gli studiosi sono concordi nel ritenere vere le disavventure familiari del profeta, che egli trasfigura facendole diventare una parabola dell’intera vicenda del popolo, che di fronte all’amore fedele da parte del Signore, la “sposa” Israele, aveva risposto con l’infedeltà dell’idolatria cananea, definita appunto come prostituzione e adulterio.



Autore: Antonio Borrelli


Saint ÉTIENNE Ier, Pape et martyr

$
0
0

02/08 St Etienne I, pape et martyr


Pape de 254 à 257. Culte dès le IVe siècle. Fête simple dans le calendrier de St Pie V, la fête de St Étienne fut réduite au rang de commémoraison en 1839, lors de l’introduction de celle de St Alphonse. L’introduction du commun des Souverains Pontifes en 1942 a supprimé du Missel l’introït propre et la lecture des Actes.


La Depositio Episcoporum de 354 annonce l’anniversaire du pape Etienne Ier et le Hiéronymien fait de même. Il en est également fait mention dans le sacramentaire de Vérone, puis dans l’évangéliaire de 645 et le sacramentaire grégorien. En accord avec le Liber Pontificalis et les Itinéraires, qui font écho à la Passio Stephani, le Grégorien donne à Etienne le titre de martyr. Ce titre, fondé sur une confusion, s’est perpétué dans la tradition liturgique [1].


[1] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.

Textes de la Messe après 1942

eodem die 2 augusti


SANCTI STEPHANI I


Papæ et Mart.

Commemoratio

Missa Si díligis, de Communi unius aut plurium Summorum Pontificum
.

ce même 2 août



SAINT ÉTIENNE Ier


Pape et Martyr

Commémoraison

Messe Si díligis, du Commun d’un ou plusieurs Souverains Pontifes.

Textes de la Messe avant 1942

eodem die 2 augusti


Pro SANCTO STEPHANO I


Papa et Mart.


Ant. ad Introitum. Ps. 131, 16.

Sacerdótes eius índuam salutári, et sancti eius exsultatióne exsultábunt
.

Ibid., 1.

Meménto, Dómine, David : et omnis mansuetúdinis eius.

V/.Glória Patri.


Oratio.

Deus, qui nos beáti Stéphani Mártyris tui atque Pontíficis ánnua sollemnitáte lætíficas : concéde propítius ; ut, cuius natalítia cólimus, de eiúsdem étiam protectióne gaudeámus. Per Dóminum.


Léctio Actuum Apostolórum.

Act. 20, 17-21.

In diébus illis : A Miléto Paulus mittens Ephesum, vocávit majóres natu ecclésiæ. Qui cum veníssent ad eum, et simul essent, dixit eis : Vos scitis a prima die qua ingréssus sum in Asiam, quáliter vobíscum per omne tempus fúerim, sérviens Dómino cum omni humilitáte, et lácrimis, et tentatiónibus, quæ mihi accidérunt ex insídiis Judǽorum : quómodo nihil subtráxerim utílium, quo minus annuntiárem vobis et docérem vos, públice et per domos, testíficans Judǽis atque gentílibus in Deum pœniténtiam, et fidem in Dóminum nostrum Jesum Christum.


Graduale. Eccli. 44, 16.

Ecce sacérdos magnus, qui in diébus suis plácuit Deo.

V/. Ibid., 20.Non est invéntus símilis illi, qui conserváret legem Excélsi.

Allelúia, allelúia. V/. Ps. 109, 4.Tu es sacérdos in ætérnum, secúndum órdinem Melchísedech. Allelúia.


+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.

Matth. 16, 24-27.

In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Si quis vult post me veníre, ábneget semetípsum, et tollat crucem suam, et sequátur me. Qui enim voluerit ánimam suam salvam fácere, perdet eam : qui autem perdíderit ánimam suam propter me, invéniet eam. Quid enim prodest hómini, si mundum univérsum lucrétur, ánimæ vero suæ detriméntum patiátur ? Aut quam dabit homo commutatiónem pro ánima sua ? Fílius enim hóminis ventúrus est in glória Patris sui cum Angelis suis : et tunc reddet unicuíque secúndum ópera eius.


Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 21-22.

Invéni David servum meum, oleo sancto meo unxi eum : manus enim mea auxiliábitur ei, et bráchium meum confortábit eum.


Secreta.

Múnera tibi, Dómine, dicáta sanctífica : et, intercedénte beáto Stéphano Mártyre tuo atque Pontífice, per éadem nos placátus inténde. Per Dóminum.


Ant. ad Communionem. Matth. 25, 20 et 21.

Dómine, quinque talénta tradidísti mihi, ecce, ália quinque superlucrátus sum. Euge, serve bone et fidélis, quia in pauca fuísti fidélis, supra multa te constítuam, intra in gáudium Dómini tui.

Postcommunio.



ce même 2 août


SAINT ÉTIENNE Ier


Pape et Martyr



Introït

Je revêtirai de salut ses prêtres, et ses saints exulteront de joie


Souvenez-vous, Seigneur, de David et de toute sa douceur.



Collecte


Dieu, vous nous donnez chaque année un nouveau sujet de joie par la solennité de votre Martyr et Pontife, le bienheureux Étienne : accordez-nous, dans votre miséricorde, de pouvoir ressentir les effets de la protection de celui dont nous célébrons la naissance.


Lecture des Actes des Apôtres.


En ces jours-là : Paul, de Milet, envoyant à Éphèse, il convoqua les anciens de l’église. Lorsqu’ils furent venus auprès de lui, et qu’ils furent ensemble, il leur dit : Vous savez de quelle sorte je me suis conduit en tout temps avec vous, depuis le premier jour où je suis entré en Asie, servant le Seigneur avec toute humilité, dans les larmes et au milieu des épreuves qui me sont survenues par les embûches des Juifs ; comment je ne vous ai rien caché de ce qui était utile, ne manquant pas de vous l’annoncer, et de vous instruire en public et dans les maisons, prêchant aux Juifs et aux gentils la pénitence envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ.


Graduel

Voici le grand Pontife qui dans les jours de sa vie a plu à Dieu.

V/. Nul ne lui a été trouvé semblable, lui qui a conservé la loi du Très-Haut.


Allelúia, allelúia. V/. Vous êtes prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech. Alléluia.


Suite du Saint Évangile selon saint Matthieu.


En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, et qu’il porte sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. Que sert à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Ou qu’est-ce que l’homme donnera en échange de son âme ? Car le Fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres.


Offertoire

J’ai trouvé David mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; car ma main l’assistera et mon bras le fortifiera.


Secrète

Sanctifiez, Seigneur, ces dons qui vous sont consacrés, grâce à eux et le bienheureux N., votre Martyr et Pontife, jetez sur nous un regard de paix et de bonté.


Communion

Seigneur, vous m’avez remis cinq talents ; voici que j’en ai gagné cinq autres. C’est bien, bon et fidèle serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.


Postcommunion

Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes, et, par l’intercession du bienheureux N., Martyr et Pontife, nous rende participants du céleste salut.

Office

Leçon des Matines avant 1960.


Neuvième leçon. Etienne, Romain d’origine, et souverain Pontife sous les empereurs Valérien et Gallien, décréta que les Prêtres et les Diacres ne porteraient pas les vêtements sacrés en dehors de l’église. Il défendit de baptiser de nouveau ceux qui l’avaient été par les hérétiques, disant, au témoignage de saint Cyprien : « Il ne faut rien innover, mais s’en tenir à la tradition. » Par lui, beaucoup de païens furent amenés à se convertir à Jésus-Christ, entre autres le tribun Olympius, avec sa femme Exupérie et leur fils Théodule. En rendant la vue à Lucille, fille du tribun Némèsius, il lui obtint en même temps le don de la foi, ainsi qu’à toute sa famille : tous furent Martyrs pour la cause de Jésus-Christ. Malgré les persécutions de plus en plus violentes excitées par les empereurs, Etienne convoquait son clergé, exhortait les fidèles au martyre, célébrait régulièrement les saints Mystères dans les cryptes des Martyrs, et tenait des conciles. Traîné au temple de Mars, pour sacrifier à cette fausse divinité, il refusa résolument de rendre au démon l’honneur dû à Dieu seul. Pendant qu’il parlait, un tremblement de terre renversa la statue de Mars et ébranla le temple. Ce prodige mit en fuite tous ceux qui retenaient Etienne, et le Pontife put revenir vers ses ouailles, au cimetière de Lucine ; il les instruisait dans les préceptes divins et les faisait participer au sacrement du Corps du Christ : un jour qu’il achevait de célébrer la sainte Messe, les satellites impériaux survinrent pour la seconde fois et, le trouvant sur son trône, lui tranchèrent la tête. Ses Clercs ensevelirent son corps dans le cimetière de Callixte, le quatrième jour des nones d’août, et placèrent auprès du Martyr le siège qu’il avait arrosé de son sang. Il exerça le pontificat trois ans, et fit au mois de décembre deux ordinations, dans lesquelles furent ordonnés six Prêtres, cinq Diacres et sacrés trois Évêques.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

L’illustre mémoire d’Étienne Ier, Pape et Martyr, complète d’un parfum d’antiquité la sainteté de ce jour dédié à l’honneur du plus récent des bienheureux [2].


La gloire très spéciale d’Étienne est d’avoir été dans l’Église le gardien de la dignité du saint baptême. Le baptême, donné une fois, ne se renouvelle plus ; car le caractère d’enfant de Dieu qu’il imprime au chrétien est éternel ; et cette ineffable dignité du premier sacrement n’est aucunement dépendante des dispositions ou de l’état du ministre qui le confère. Que ce soit Pierre qui baptise, dit en effet saint Augustin, que ce soit Paul ou Judas, celui-là seul et toujours baptise par eux dans le Saint-Esprit, sur qui descendit au Jourdain la divine colombe [3]. Telle est l’adorable munificence du Seigneur à l’égard de ce plus indispensable des moyens du salut, que le païen même qui n’appartient pas à l’Église, que le schismatique ou l’hérétique qui s’en est séparé, ne l’administrent pas moins validement, à la seule condition d’observer le rit extérieur en son essence et de vouloir faire en cela ce que fait l’Église.


Au temps d’Étienne Ier, cette vérité qu’aujourd’hui nul n’ignore, apparaissait avec moins d’évidence. De grands évêques, auxquels leur science et leur sainteté avaient acquis justement la vénération de leur siècle, voulaient qu’on fit passer à nouveau par le bain du salut les convertis des sectes dissidentes. Mais l’assistance promise à Pierre n’en apparut que plus divine en son successeur ; et, en maintenant la discipline traditionnelle, Rome par Étienne sauva la foi des Églises. Témoignons notre gratitude joyeuse au saint Pontife, pour sa fidélité dans la garde du dépôt qui est le trésor de tous ; et prions-le de protéger non moins efficacement, en nous aussi, la noblesse et les droits du saint baptême.


[2] Allusion à la fête de St Alphonse, proclamé docteur en 1871.


[3] Aug. in Johan. tract, VI.


Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Saint Etienne, pape. 

Station dans le cimetière de Callixte.


Étienne Ier (254-257) est demeuré célèbre dans l’histoire de la théologie catholique, pour la part qu’il prit dans la question de la validité du baptême conféré par les hérétiques. Il écrivit aux évêques de l’Asie Mineure et à Cyprien de Carthage qu’on ne devait pas changer l’ancien usage : Si qui ergo a quacumque hæresi venient ad vos, nihil innovetur, nisi quod traditum est, ut manus illis imponatur ad pœnitentiam [4].


Saint Cyprien et les Églises d’Afrique tenaient pour la sentence contraire confirmée alors par plusieurs synodes. Il y eut donc un moment où il sembla que l’unité ecclésiastique dût être brisée par l’attitude ferme du Pape et par l’obstination des Africains, mais la persécution de Valérien et la mort d’Etienne Ier survinrent à propos, et cette mort empêcha une rupture.


Étienne Ier sortit de ce monde le 2 août 257 et fut enseveli dans la crypte papale du cimetière de Callixte où en effet le vénérèrent les anciens pèlerins. Une légende, qui commence déjà à apparaître dans le Liber Pontificalis, le confondit avec Sixte II et attribua au premier les circonstances dramatiques du martyre de l’autre. Cette confusion ne nuisit pas d’ailleurs à saint Étienne, car son nom pénétra dans le Martyrologe Hiéronymien, dans le Sacramentaire Léonien et dans tous les manuscrits dépendant de celui-ci, avec le glorieux titre de martyr au lieu de celui de simple pontife, que comportait la tradition philocalienne.


De la crypte papale de Callixte, le corps de saint Étienne fut transporté, au IXe siècle, par Paschal Ier, au titre de sainte Praxède où, maintenant encore, le mentionne la fameuse épigraphe commémorative de cette translation en masse des martyrs des catacombes.


La station de ce jour est déjà attestée par le Sacramentaire Léonien : Natale sancti Stephani in cymiterio Callisti, via Appia.


Voici l’antienne pour l’introït : PS. 131, 16. « Je revêtirai de salut ses prêtres, et ses saints seront ravis de joie ». En effet, tel est le prêtre, tel est le peuple. Si le prêtre est tiède et insouciant, les fidèles se corrompront dans le péché ; tandis qu’au contraire, s’il est saint et zélé, un seul prêtre sanctifiera une population entière.


Toutes les prières sont du Commun.


La première lecture est tirée des Actes des Apôtres (XX, 17-21). C’est le discours d’adieu au clergé d’Éphèse, prononcé à Milet par saint Paul, et où il explique ce que doit être la vie d’un évêque. Il parle des persécutions suscitées par les Juifs, des larmes versées, du zèle déployé en public et en particulier pour annoncer à tous le saint Évangile ; difficultés, prières et larmes qui, pour un évêque, sont comme les douleurs de son enfantement spirituel, pour engendrer les âmes à Jésus-Christ.


Selon la liste de Würzbourg, aujourd’hui — natale sancti Stephani pontificis — la lecture évangélique, d’accord avec la plus ancienne tradition liturgique de Rome, qui mettait Étienne au nombre des simples confesseurs, est prise de saint Luc (XIX, 12-26). C’est la parabole du roi qui, avant d’entreprendre une expédition, confie des mines à ses serviteurs pour qu’ils les fassent fructifier. Dans le Missel actuel, la lecture est tirée de la messe des Martyrs du Commun.


Apprenons de saint Étienne l’amour de la tradition ecclésiastique. Quod semper, ab omnibus, ubique : ce qui, toujours, par tous et partout, a été tenu et observé, cela vient de la prédication apostolique et représente donc l’enseignement du Paraclet, lequel, selon la promesse du Christ, guidera dans toute la vérité, in omnem deducet veritatem, l’Église de Dieu.


Saint Cyprien était zélé, il était docte, il était favorisé par Dieu de visions et de communications ; et cependant il y eut un moment où, faute d’attachement à la tradition catholique, il s’en fallut de peu que toute sa sainteté fît naufrage, et que lui-même tombât dans le schisme.


 [4] CYPRIANI, Epist. 74, I. Cf. Denz. 110 : S’il en est donc qui viennent à vous de quelque hérésie, qu’on innove pas sinon ce qui a été transmis, qu’on leur impose la main pour la pénitence puisque les hérétiques eux-mêmes, lorsqu’un des leurs vient à un autre groupe ne baptisent pas, mais l’admettent simplement à leur communion.


Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Saint Etienne.— Jour de mort : 2 août 257. Tombeau : à Rome, dans la Catacombe de Saint-Callixte. Son corps fut transporté, au IXe siècle, dans l’Église Sainte-Praxède. Vie : Saint Étienne 1er (254-257) fut pape au temps des empereurs Valérien et Galien. Nous savons qu’il interdit aux clercs de porter les vêtements sacrés hors des églises. Plusieurs nobles familles romaines se convertirent sous son pontificat. Saint Étienne est surtout connu dans l’histoire religieuse par la position qu’il prit dans la controverse des « rebaptisants ». « Si quelqu’un vient à vous de l’hérésie, vous ne devez rien innover de contraire à la tradition en vigueur ; vous vous contenterez de lui imposer les mains pour la pénitence » (Cyprien, Ép. 74, 1).


Pendant que la persécution s’aggravait sans cesse, Étienne convoquait son clergé, exhortait les fidèles à persévérer dans la foi, célébrait les saints mystères dans les cryptes des martyrs. Traîné par les païens au temple de Mars pour sacrifier à cette divinité, il s’y refusa résolument. Un tremblement de terre renversa alors la statue et ébranla le temple. Ce prodige mit en fuite ses persécuteurs, et il put revenir parmi les siens, au cimetière de Lucine, où il continua de leur enseigner les préceptes divins et de les fortifier en les faisant participer au sacrement du Corps du Christ.


Un jour qu’il célébrait la messe, les soldats de l’empereur survinrent de nouveau et lui tranchèrent la tête tandis qu’il se tenait sur son trône. Des clercs transportèrent son corps dans le cimetière de Callixte, de même que le siège qu’il avait arrosé de son sang » (Bréviaire).


Pratique : Assistons par la pensée à un office solennel de la primitive Église, avec, au centre, sur son trône, le pape à la fois sacrificateur et martyr. Excellent moyen pour bien comprendre la liturgie.



Saint Étienne I (254-257)


Il naquit au sein d’une noble famille romaine


Pendant son pontificat il eut maille à partir avec les Églises d’Afrique et d’Asie Mineure, au sujet de la suprématie du siège romain.


Il fut martyrisé lors des persécutions déclenchée par l’empereur Valérien.  



Mardi 02 Août 2016 : Fête de Saint Étienne Ier, Pape et Martyr († 257).


Romain de la famille des Julia, Étienne devint Évêque de Rome en 254. Son pontificat assez bref fut marqué par la question du Baptême administré par les hérétiques.

Il invoqua la tradition apostolique en faveur de la tradition romaine et dut faire face à la ferme opposition de Saint Cyprien.

La tradition veut qu'il fût décapité sur son trône pendant une Célébration Eucharistique dans les catacombes.




Saint Étienne Ier

Pape (23ème) de 254 à 257 ( 257)

Son pontificat dura trois années, mais il fut fertile en difficultés. Il avait envisagé de rétablir dans leurs fonctions des Évêques de Lusitanie (Espagne-Portugal) qui avaient obtenu des certificats de sacrifices pour échapper au martyre.

Saint Cyprien de Carthages'élève contre lui. Dans le même temps, il eut à combattre le schisme de Novatien en Gaule.

Enfin, il retrouva l'opposition de Saint Cyprien quand Saint Étienne décida que les Baptêmes conférés par des hérétiques étaient des Baptêmes valides.

En fait cela montre que l'Église était soucieuse de la primauté de l'Évêque de Rome, mais aussi que certains grands Évêques craignaient que des hérétiques ou des schismatiques l'utilisent contre eux en la circonvenant.

À Rome, sur la voie Appienne, au cimetière de Calliste, en 257, Saint Étienne Ier, Pape. Pour que l’union Baptismale des Chrétiens avec Le Christ, qui ne doit se faire qu’une fois, ne soit pas obscurcie, il interdit de réitérer le Baptême des hérétiques qui demanderaient la pleine communion de l’Église.


Martyrologe romain.
 



Saint Étienne Ier

Pape (23e) de 254 à 257

Martyr († 257)


Etienne Ier, romain, issu de la famille de la gens Julia, est surtout connu par ses affrontements avec l'influent Évêque de Carthage, Saint Cyprien.

Le premier fut provoqué par la déposition de deux Évêques espagnols qui avaient apostasiés pendant la persécution.

Etienne les réhabilita.

Suite à l'appel des Évêques espagnols auprès de Cyprien, celui-ci se prononça pour la déposition, disant que le Pape avait été mal informé.

Le deuxième concernait l'Évêque d'Arles, Marcien, qui avait adopté les vues rigoristes de Novatien, refusant d'admettre à nouveau au sein de l'Église les « lapsi ».

Les Évêques locaux demandèrent à Étienne de le condamner; mais il ignora l'affaire. Ceux-ci s'adressèrent alors à Saint Cyprien.

Le troisième concerne la question de la validité du Baptême administré par les hérétiques.
Pour Étienne, il était valide; pour Cyprien, il était invalide, car le Baptême devait être reçu au sein de l'Église.

La situation aurait pu devenir dramatique si Étienne n'était pas mort le 2 Août 257. Et Cyprien martyrisé un peu plus tard.

Une tradition plus ancienne veut que le Pape Étienne fut décapité pendant une Célébration Eucharistique dans les catacombes.

Il fut inhumé dans la crypte des Papes au cimetière de Calixte sur la Voie Appienne. Vénéré par l'Église comme Saint. Fête, le 2 Août.

Le Pape Étienne fut le premier Pape à avoir fait reposer officiellement la primauté romaine sur les paroles adressées par Le Christ à Pierre (Mt XVI,18).
 



Étienne Ier est le 23e pape de l'Église catholique romaine et succède à Lucius Ierle 12 mai254.


Noble romain, il est élu Pape dans les catacombes de Saint-Calixte devant la communauté de fidèles par les prêtres qui avaient un titre et par les diacres qui remplissaient une charge ecclésiastique.


Son pontificat, qui dure jusqu'au 2 août257, s'insère entre deux vagues de persécutions mais connaît une crise interne à l'Église particulièrement grave et mène celle-ci au bord de la rupture avec les Église d'Orient et celle d'Afrique.


Comme ses deux prédécesseurs Étienne est favorable à la réintégration des chrétiens apostats sous la persécution de Dèce et repentis depuis.


Mais le problème se pose aussi pour les clercs. Ils avaient le devoir de donner l'exemple, y compris dans le martyre, et Étienne refuse de réintégrer deux évêques d'Espagne qui avaient échappé à la persécution en produisant des certificats attestant qu'ils avaient sacrifié aux dieux païens.


Il fait de même envers l'évêque d'Arles, qui depuis, dans une totale inconséquence, était passé aux novatiens.


Étienne exige de la totalité des Églises chrétiennes qu'elles se conforment à la tradition romaine en ce qui concerne le baptême des hérétiques, des schismatiques et des chrétiens apostats, à savoir une simple imposition des mains de l'évêque, la confirmation, puisque ce sont des personnes qui dans le passé ont déjà été baptisées.


Mais les Églises d'Orient et d'Afrique exigent un nouveau baptême. Étienne est un personnage autoritaire et il accepte mal cette indépendance.


Un conflit s'engage avec Cyprien, l'évêque de Carthage, menacé par Étienne Ier d'excommunication. Cyprien reçoit le soutien des Églises d'Asie mineure, de Syrie et de Cappadoce.


Alarmé le patriarche d'Alexandrie, Denys, joue les médiateurs mais en vain. C'est la mort de Cyprien, puis celle d'Étienne le 2 août257 qui met fin à cette querelle et évite la rupture.


On raconte qu'il fut décapité sur son siège pontifical par les soldats pendant qu'il présidait un Office Religieux dans les catacombes de Saint-Calixte.


Il est inhumé dans la crypte des Papesde la catacombe de Saint-Calixte bien que sa pierre tombalene fût jamais retrouvée.


On le Fête le 2 août.





Stephen I, Pope M (RM)

Born in Rome, Italy; died 257; feast in the Eastern Church is either August 2 or September 7. After his ordination to the priesthood, Saint Stephen, progeny of the gens Julia, was promoted to archdeacon of the Roman Church. He served under the martyr-popes Saint Cornelius and Saint Lucius, who nominated Stephen to succeed himself. Stephen was elected pope on May 3, 254, and consecrated on May 12, 254.


Almost immediately he was drawn into the Novatian controversy that raged throughout Western Christendom. Could an individual who committed a serious sin--adultery, apostasy, or murder--after baptism be forgiven and readmitted to communion? Marcian seems to have succeeded Saint Regulus as bishop of Arles (France). He embraced Novatianism and refused absolution to many even on the point of death. Bishop Faustinus of Lyons and other prelates of Gaul sent complaints against Marcian to Pope Stephen. In order to enlist Saint Cyprian in their cause, the bishops also wrote to him.


Cyprian responded by writing to the holy father: "It is necessary for you to dispatch ample letters to our fellow-bishops in Gaul, so that they will no longer suffer the obstinate Marcian to insult our college. Write to that province and to the people of Arles, that Marcian being excommunicated, a successor may be provided for his see. Acquaint us, if you please, who is made bishop of Arles in the place of Marcian, that we may know to whom we are to send letters of communion and to direct our brethren." Although we the letters of St. Stephen have not survived, he must have acted because the ancient list of the bishops of Arles does not include Marcian.


The controversy exhibited itself in Spain with no less consequence. Bishops Basilides of Merida and Martialis of Leon and Astorga had purchased libelati, pieces of paper saying that they had sacrificed to idols, to save their lives during persecution. The cowardice of Martialis was condemned in a synod and he was deposed. Basilides was so intimidated that he voluntarily resigned his see. Both were replaced; by Felix and Sabinus respectively.


Basilides repented of his actions, went to Rome, and was forgiven by Pope Stephen. He returned to Spain with letters from the pope and was received as a prelate by some of his brother bishops. Encouraged by Basilides' example, Martialis claimed the same privilege. The bishops of Spain asked Saint Cyprian how they should treat the two former apostates. He responded that those guilty of notorious crimes were disqualified by canon law from holding office in the Church, and that the successors to the apostates had been validly ordained, which could not be rescinded or nullified.


He also noted that the pope's letters had been obtained by fraud and were consequently null. He wrote, "Basilides going to Rome, there imposed upon our colleague Stephen, living at a distance, and ignorant of the truth that was concealed from him. All this only tends to accumulate the crimes of Basilides, rather than to abolish the remembrance of them; since to his former account, hereby is added the guilt of endeavoring to circumvent the pastors of the church." Cyprian does not blame Stephen, but rather Basilides for fraudulently gaining access to him. There is no account of the manner in which this affair was settled.


During his three-year papacy, Stephen was primarily occupied with the question of the validity of baptisms by heretics. He invoked the apostolic tradition in favor of the Roman practice and was met with stout opposition from Saint Cyprian. Stephen noted that baptism in the name of the Three Persons of the Trinity is valid, and was the practice even in the African church until the time of Bishop Agrippinus of Carthage at the end of the 2nd century.


Cyprian appealed to a council at Carthage convened by Agrippinus as the source of the African tradition. (Saints Augustine of Hippo and Vincent of Lérins testify to this change by Agrippinus.) In three African councils, Cyprian decreed that baptism by a heretic was always null on the faulty principle that one cannot receive the Holy Spirit at the hands of one who does not himself possess Him. By this logic, no one in mortal sin can validly administer any sacrament. We know that, as Saint Stephen taught, Christ is the principal minister in the Sacraments, whose validity and efficacy do not depend upon the grace of the human minister. He refused to receive a delegation from an African council in 255 that had declared such baptisms invalid.


Cyprian summarized his arguments in a letter to Jubaianus in 256. Many other bishops sided with Cyprian, including those of Cilicia, Cappadocia, Phrygia, Caesarea, and Tarsus. They assumed that this was a matter of discipline and not of faith, that it could vary by local tradition.


Once again the Church was guarded from error by the Holy Spirit, without Whose special protection even holy and earnest men prone to err. Pope Saint Stephen saw the implications that would result from Cyprian's belief and declared that no innovation was to be allowed and threatened Cyprian and his followers with excommunication. Eusebius mentions that Saint Dionysius of Alexandria intervened to keep this from happening. Saint Augustine writes that "Stephen thought of excommunicating them; but being endued with the bowels of holy charity, he judged it better to abide in union. The peace of Christ overcame in their hearts."


Saint Vincent of Lérins wrote: "When all cried out against the novelty, and the priests everywhere opposed it in proportion to everyone's zeal, then Pope Stephen, of blessed memory, bishop of the apostolic see, stood up, with his other colleagues, against it, but he in a signal manner above the rest, thinking it fitting, I believe, that he should go beyond them as much by the ardor of his faith as he was raised above them by the authority of his see. In his letter to the church of Africa he thus decrees: 'Let no innovation be introduced, but let that be observed which is handed down to us by tradition.' The prudent and holy man understood that the rule of piety admits nothing new, but that all things are to be delivered down to our posterity with the same fidelity with which they were received; and that it is our duty to follow religion, and not make religion follow us; for the proper characteristic of a modest and sober Christian is, not to impose his own conceits upon posterity, but to make his own imaginations bend to the wisdom of those that went before him. What then was the issue of this grand affair, but that which is usual?--antiquity kept possession, and novelty was exploded."


Tradition, as recorded by Saint Gregory the Great in his Sacramentary, says that Stephen was beheaded while seated in his presidential chair during the celebration of Mass in the catacombs (which is very similar to the story of the martyrdom of his successor, Saint Sixtus II). The earliest liturgical documents, however, present him as a bishop and confessor, not martyr. He was buried in the cemetery of Saint Callixtus. His relics were translated to Pica in 1682, where they are venerated in the church named after him. His head is enshrined in Cologne, Germany (Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Farmer, Husenbeth).


In art, Pope Saint Stephen is depicted beheaded in his chair at Mass. He might also be shown stabbed at the altar or with a sword in his breast (Roeder).



Pope St. Stephen I

Although there is some doubt as to the datesconnected with the pontificate of Stephen, it is generally believed that he was consecrated 12 May, 254, and that he died 2 August, 257. According to the most ancient catalogues, he was a Romanby birth, and the son of Jovius, and there is no reason to doubt the assertion of the "Liber Pontificalis" that Lucius I, when about to be martyred, made over the care of the Church to his archdeaconStephen(254). Most of what we know regarding Pope Stephen is connected directly or indirectly with the severe teachings of the hereticNovatus. Concerning his most important work, his defence of the validity of hereticalbaptism against the mistaken opinion of St. Cyprian and other bishops of Africaand Asia, there is no need to speak now, as the historyof this important controversy will be found under BAPTISM and SAINT CYPRIAN OF CARTHAGE. Suffice it here to call attention to certain newly discovered letters on the subject by St. Dionysius of Alexandria ("Eng. Hist. Rev.", Jan., 1910, 111 sq.), and to note, with the late Archbishop Benson of Canterbury, that Stephen"triumphed, and in him the Church of Rome triumphed, as she deserved" [E.W. Benson, "Cyprian, His Life, His Times, His Works", VIII (London), 1897, 3]. In the early part of his pontificate Stephen was frequently urged by Faustinus, Bishop of Lyons, to take actionagainst Marcian, Bishop of Arles, who, attaching himself to doctrinesof Novatus, denied communionto the penitent lapsi. For some reasonunknown to us Stephen did not move. The bishops of Gaulaccordingly turned to Cyprian, and begged him to write to the pope. This the saint did in a letter which is our sole source of information regarding this affair (Epp. lxix, lxviii). The Bishop of Carthage entreats Stephento imitate his martyred predecessors, and to instruct the bishops of Gaulto condemn Marcian, and to electanother bishop in his stead. As no more is said by St. Cyprian on this affair, it is supposed that the popeactedin accordance with his wishes, and that Marcianwas deposed. The case of the SpanishbishopsMartialand Basilides also brought Stephenin connection with St. Cyprian. As libellaticithey had been condemned by the bishops of their provincefor denying the Faith. At first they acknowledged their guilt, but afterwards appealedto Rome, and, deceived by their story, Stephenexerted himself to secure their restoration. Accordingly some of their fellow bishops took their part, but the others laid the case before St. Cyprian. An assembly of Africanbishops which he convoked renewed the condemnation of Basilides and Martial, and exhorted the people to enter into communionwith their successors. At the same time they were at pains to point out that Stephenhad acted as he had done because "situated at a distance, and ignorant of the true facts of the case" he had been deceived by Basilides. Anxious to preserve the traditionof his predecessors in matters of practical charity, as well as of faith, Stephen, we are told, relieved in their necessities "all the provinces of Syria and Arabia". In his days the vestments worn by the clergy at Massand other church services did not differ in shape or material from those ordinarily worn by the laity. Stephen, however, is said by the "Liber Pontificalis" to have ordained that the vestmentswhich had been used for ecclesiastical purposes were not to be employed for daily wear. The same authority adds that he finished his pontificate by martyrdom, but the evidence for this is generally regarded as doubtful. He was buried in the cemeteryof St. Calixtus, whence his body was transferred by Paul I to a monastery which he had founded in his honour.

Sources

DUCHESNE, Liber Pontificalis, I (Paris, 1886), xcvii, 153-4; EUSEBIUS, Church History VII.2-5; the letters of ST. CYPRIAN, lxvii sq., in any ed. of his Works, or ap. COUSTANT, Epp.; Rom. Pont., I (Paris, 1721), 211 sq.; JAFFÉ, Regesta, I (Leipzig, 1888), 20-1; HEFELE, Conciles; I (Paris, 1869), 97 sq.


Mann, Horace."Pope St. Stephen I."The Catholic Encyclopedia.Vol. 14.New York: Robert Appleton Company,1912.2 Aug. 2016<http://www.newadvent.org/cathen/14288a.htm>.


Transcription.This article was transcribed for New Advent by Kenneth M. Caldwell.Dedicated to the memory of Jun Ho Park.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. July 1, 1912. Remy Lafort, S.T.D., Censor.Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.




St. Stephen, Pope and Martyr


See the Pontificals, and the works of St. Cyprian, &c.; also Tillemont, t. 11; Orsi, t. 3, b. 7


A.D. 257


ST. STEPHEN was by birth a Roman, and being promoted to holy orders, was made archdeacon of that church under the holy popes and martyrs St. Cornelius and St. Lucius. The latter going to martyrdom recommended him to his clergy for his successor. He was accordingly chosen pope on the 3d of May, 253, and sat four years, two months, and twenty-one days. Soon after his election, he was called to put a stop to the havoc which certain wolves, under the name and habit of pastors, threatened to make in the churches of Gaul and Spain. Marcian, bishop of Arles (in which see he seems to have succeeded St. Regulus, immediate successor of St. Trophimus), embraced the error of Novatian, and, upon the inhuman maxim of that murderer of souls, refused the communion, that is, absolution, to many penitents even in the article of death. Faustinus, bishop of Lyons, and other Gaulish prelates, sent informations and complaints against him to St. Stephen and St. Cyprian: to the first, on account of the superior authority and jurisdiction of his see; to the other, on account of the great reputation of his sanctity, eloquence, and remarkable zeal against the Novatians. St. Cyprian having no jurisdiction over Arles, could do no more than join the Gaulish Catholics in stirring up the zeal of St. Stephen to exert his authority, and not suffer an obstinate heretic to disturb the peace of those churches to the destruction of souls. This he did by a letter to St. Stephen, in which he says, 1“It is necessary that you despatch away ample letters to our fellow-bishops in Gaul, that they no longer suffer the obstinate Marcian to insult our college. Write to that province, and to the people of Arles, that Marcian being excommunicated, a successor may be provided for his see. Acquaint us, if you please, who is made bishop of Arles in the room of Marcian, that we may know to whom we are to send letters of communion, and to direct our brethren.” Though the letters of St. Stephen on this head have not reached us, we cannot doubt but by his order every thing here mentioned was carried into execution; for, in the ancient list of the bishops of Arles published by Mabillon, the name of Marcian does not occur.


An affair of no less consequence happened in Spain. Basilides, bishop of Merida, and Martialis, bishop of Leon and Astorga, had fallen into the crime of the Libellatici, that is, to save their lives in the persecution had purchased for money libels of safety from the persecutors as if they had sacrificed to idols. For this and other notorious crimes Martialis was deposed in a synod, and Basilides was so intimidated that he voluntarily resigned his see. Sabinus was placed in that of Basilides, and Felix in that of Martialis. Basilides soon after repented of what he had done, went to Rome, and imposing upon St. Stephen, was admitted by him to communion as a colleague in the episcopal Order; which was the more easy as no sentence of deposition had passed in his case. Returning into Spain with letters of the pope in his favour, he was received in the same rank by some of the bishops; and Martialis, encouraged by his example, presumed to claim the same privilege. The Spanish bishops consulted St. Cyprian what they ought to do with regard to the two delinquents, and that learned prelate answered: that persons notoriously guilty of such crimes were, by the canons, utterly disqualified for presiding in the Church of Christ, and offering sacrifices to God; that the election and ordination of their two successors having been regular and valid, they could not be rescinded or made null; and lastly, that the pope’s letters were obreptitious, and obtained by fraud and a suppression of the truth, consequently were null. “Basilides,” says he, “going to Rome, there imposed upon our colleague Stephen, living at a distance, and ignorant of the truth that was concealed from him. All this only tends to accumulate the crimes of Basilides, rather than to abolish the remembrance of them; since, to his former account, hereby is added the guilt of endeavouring to circumvent the pastors of the Church. 2He lays the blame not on him who had been imposed upon, but Basilides, who fraudulently gained “access to him.” We know no more of this affair; but cannot doubt that the pope (whose jurisdiction none of the parties disclaimed) was better informed, and the proceedings of the Spanish bishops confirmed.


The controversy concerning the rebaptization of heretics gave St. Stephen much more trouble. It was the constant doctrine of the Catholic Church, that baptism given in the evangelical words, that is, in the name of the three persons of the Holy Trinity, is valid, though it be conferred by a heretic. This was the practice even of the African Church till Agrippinus, bishop of Carthage, in the close of the second century, changed it, fifty years before St. Cyprian, as St. Austin and Vincent of Lerins testify; and St. Cyprian himself only appeals to a council held by Agrippinus for the origin of his pretended tradition. 3St. Cyprian, in three African councils, decreed, according to this principle, that baptism given by a heretic is always null and invalid; which decision he founds in this false principle, that no one can receive the Holy Ghost by the hands of one who does not himself possess him in his soul. Which false reasoning would equally prove that no one in mortal sin can validly administer any sacrament; but Christ is the principal, though invisible minister in the administration of the sacraments; and though both faith and the state of grace be required in him who confers any sacrament, not to incur the guilt of sacrilege; yet neither is required for the validity. St. Cyprian sums up all the arguments which he thought might serve his purpose in his letter to Jubaianus, written in 256. Many bishops of Cilicia, Cappadocia, and Phrygia, having at their head Firmilian, the learned bishop of Cæsarea, and Helenus of Tarsus, fell in with the Africans, and maintained the same error. All the partisans of this practice falsely imagined it to be a point, not of faith, which is every where invariable, but of mere discipline, in which every church might be allowed to follow its own rule or law. 4St. Cyprian and Firmilian carried on the dispute with too great warmth, the latter especially, who spoke of St. Stephen in an unbecoming manner. If such great and holy men could be betrayed into anger, and biassed by prepossession, how much ought we sinners to watch over our hearts against passion, and mistrust our own judgment! The respect which is due to their name and virtue obliges us to draw a veil over this fault, as St. Austin often puts us in mind, who, speaking of Firmilian, says: “I will not touch upon what he let fall in his anger against Stephen.” 5The pope, who saw the danger which threatened the Church under the colour of zeal for its purity and unity, and an aversion from heresy, opposed himself as a rampart for the house of God, declaring that no innovation is to be allowed, but that the tradition of the Church, derived from the apostles, is to be inviolably maintained. He even threatened to cut off the patrons of the novelty from the communion of the Church. But St. Dionysius of Alexandria interceded by letters, and procured a respite, as Eusebius mentions. 6


St. Stephen suffered himself patiently to be traduced as a favourer of heresy in approving heretical baptism, being insensible to all personal injuries, not doubting but those great men, who, by a mistaken zeal, were led astray, would, when the heat of disputing should have subsided, calmly open their eyes to the truth. Thus by his zeal he preserved the integrity of faith, and by his toleration and forbearance saved many souls from the danger of shipwreck. “Stephen,” says St. Austin, 7“thought of excommunicating them; but being endued with the bowels of holy charity, he judged it better to abide in union. The peace of Christ overcame in their hearts.” 8Of this contest, the judicious Vincent of Lerins 9gives the following account: “When all cried out against the novelty, and the priests every where opposed it in proportion to every one’s zeal, then Pope Stephen, of blessed memory, bishop of the apostolic see, stood up, with his other colleagues against it, but he in a signal manner above the rest, thinking it fitting, I believe, that he should go beyond them as much by the ardour of his faith as he was raised above them by the authority of his see. In his letter to the church of Africa he thus decrees: ‘Let no innovation be introduced; but let that be observed which is handed down to us by tradition.’ The prudent and holy man understood that the rule of piety admits nothing new, but that all things are to be delivered down to our posterity with the same fidelity with which they were received; and that it is our duty to follow religion, and not make religion follow us; for the proper characteristic of a modest and sober Christian is, not to impose his own conceits upon posterity, but to make his own imaginations bend to the wisdom of those that went before him. What then was the issue of this grand affair, but that which is usual?—antiquity kept possession, and novelty was exploded.”


St. Stephen died on the 2nd of August, 257, and was buried in the cemetery of Calixtus. He is styled a martyr in the Sacramentary of St. Gregory the Great, and in the ancient Martyrologies which bear the name of St. Jerom. The persecution of Valerian was raised in the year 257, and in it St. Stephen could not fail to be sought out as the principal victim. The acts of his martyrdom deserve some regard, as Tillemont observes. They are esteemed genuine by Baronius and Berti. 10This latter shows the exceptions made to their authority by Basnage, to be altogether founded in mistakes. These acts relate that the saint was beheaded by the pursuivants whilst he was sitting in his pontifical chair, which was buried with his body, and is still shown as stained with his blood. The relics were translated to Pisa in 1682, and are there venerated in the great church which bears his name. But his head is kept with great respect at Cologn.


Not only bishops, but all superiors, are Christ’s vicegerents, and are bound to be mindful of their charge, for which they will be demanded a rigorous account. How many such live as if they had only their own souls to take care of; yet think themselves good Christians? Few have the light, the courage, the charity, and the zeal necessary for such a charge; and many through sloth, self-love, or a passion for pleasure, company, vanity, and the world, neglect various obligations of their state. It will be a false plea for such to allege at the last day, that they have kept well their own vineyard, whilst they have suffered others under their care to be overgrown with briars and weeds.


Note 1. S. Cypr. ep. 67. Pam. 68. Fello. See Ganpred’s Histoire de Provence. Gallia Christ. Nov. t. 1, p. 552. Hist. Littér. de la Fr. t. 1, p. 306. Longueval Hist. de l’Egl. Gallicane. Dupin de Antiqu. Eccl. Discipl. [back]


Note 2. S. Cyr. ep. 68, Pam. 67. Fello. See Cenni, Antiqu. Eccl. Hisp. and Dupin, de Antiq. Eccl. Discipl. [back]


Note 3. S. Cyper. ep. 73, ad Jubaian. n. 3. [back]


Note 4. Some moderns have made the numbers of those who were engaged in this error with St. Cyprian much greater than the truth. It is false that the Asiatics generally favoured it, which can only be true of some bishops of Cappadocia, and certain neighbouring countries. Those are grossly mistaken who reckoned Dionysius of Alexandria, with the Egyptian bishops, among the abettors of this error. Had he been on St. Cyprian’s side, he could never have been a mediator between the two parties. St. Austin knew their number when he said: “Are we to believe fifty Orientals, and seventy or a few mere Africans, against so many thousands?” See Petitdidier in his Remarks upon Du Pin’s Bibliothèque; Tillem. in S. Cypr.§ 44. [back]


Note 5. “Quæ in Stephanum irritatus effudit, retractare nolo. S. Aug. l. 5, de Bapt. c. 25, p. 158. It is necessary here to make two remarks, First, that none of those who maintained what they called a point of discipline against St. Stephen, ever called in question the supremacy of the apostolic see of Rome, which St. Cyprian strongly asserts in many places of his works; and Firmilian, who in the heat of the contest was inclined to blame St. Stephen’s words, calls it boasting that he should maintain the pre-eminence of his see, yet does not deny it, which in the temper in which he wrote he would most certainly have done, if he could have found the least colour for it. “Stephen boasts,” says he, “of the rank and eminence of his see, and alleges his succession to the chair of Peter, upon whom the foundations of the church were laid.” (Firmil. ep. ad Cypr. inter Cyprianicos, 75.) A second remark is, that the pope never proceeded to pronounce any excommunication or other sentence against these bishops, or they would never have stood out against a censure in which the whole church acquiesced. Nay, St. Austin was willing to persuade himself that they afterwards laid aside their prejudices, and embraced the truth. He often repeats that their eminent labours and charity atoned for this fault. Writing of St. Cyprian, he says: “His charity covered that spot in the whiteness of his holy soul.” (l. 1, de bapt. c. 19). And again: “That fault was compensated by the abundance of his charity, and was purged by the axe of his passion.” Ib. c. 18. [back]


Note 6. Hist. l. 7, c. 5. [back]


Note 7. L. 5, de Bapt. c. 21. [back]


Note 8. Nothing can be more unjust than with some Protestants to tax this good pope with pride, haughtiness, and obstinacy on this occasion, in which his meekness, charity, and zeal excited the admiration of the most illustrious fathers of the church.

  It is a no less notorious slander of Blondel, Launoy, Du Pin, and Basnage, that St. Stephen fell into the opposite error to that which he condemned, and maintained that any baptism conferred by heretics is valid, even though administered by those who corrupted the form, and entirely omitted the invocation of the three persons of the Holy Trinity. But Eusebius, l. 7, c. 3; St. Austin in many places, as l. 5, de bapt. c. 23, l. 3, contr.; Crescon. c. 3, &c.; St. Jerom, Dial, contr. Lucif.; Vincent of Lerins, c. 9; Facundus Hermian. l. 10, c. 3, &c., unanimously aver, that St. Stephen maintained the apostolical tradition, and the doctrine of the church, which was afterwards solemnly defined and canonized by the great councils of Arles and Nice. It is objected, first, that the bishop Jubaianus, an advocate with St. Cyprian for the rebaptization of heretics, found a letter, in which the baptism of the Marcionites was allowed valid, which the council of Constantinople rejected, because in it the essential form was corrupted. But those heretics might have used at first a valid form, as they often changed both their discipline and their doctrine. Neither does it appear probable that this letter could have been anonymous, had it been written by St. Stephen.

  It is urged, secondly, by Du Pin, &c., that St. Cyprian, ep. 73 and 74, understood St. Stephen’s decree of the baptism of all manner of heretics, “from whatever heresy they came.” But no man’s opinion can be learned from an adversary, who often imputes to him consequences which he condemns. St. Stephen’s decree contained only this short determination: “Let nothing be changed, but let the ancient tradition be maintained,” as Vincent of Lerins gives it. Nor can he be understood of those heresies which do not observe the essential form; for Firmilian himself sufficiently clears this difficulty by saying that Stephen admitted the baptism of heretics “in which the Trinity of names of the Father, Son, and Holy Ghost was invoked,” ep. 75, n. 7. He subjoins the following example:—He says that twenty years before this, a certain woman started up in Africa, who, in fits of enthusiasm, pretended to the gift of prophecy, and was so far under the power of the devil that she deceived the brethren for a great while, performed many strange and wonderful feats, and at last undertook to bring on an earthquake; for the devil being a subtle and cunning spirit, says Firmilian, he may sometimes foresee that there will be an earthquake, and then pretend that he will bring it about. He also made this woman go barefoot over frozen snow, in a very cold winter, without receiving any harm. But one of our exorcists, says this author, a man of an approved character, by the importunity of several of the brethren, inspired with the grace of God, withstood the wicked spirit, and proved him to be what he was. This woman had presumed to celebrate the eucharist, and thus to offer sacrifice to the Lord in the usual mysterious rite; she likewise baptized several persons, using the known and proper interrogatories. “Will Stephen approve this baptism,” says Firmilian, “because there was no defect as to the article of the Trinity? Symbolum Trinitatis. Can the patrons of heretical baptisms proceed so far as to affirm, that the devil himself may confer the grace of baptism in the name of the Father, and of the Son, and of the Holy Ghost?” To this, St. Stephen would have answered, that the woman could not validly confer baptism, if by the influence of the devil or otherwise she was out of her senses; much less could the devil be the minister of a sacrament. This passage in an adversary is a convincing proof that St. Stephen spoke of baptism in which every thing which is required in point of form is observed; and in particular as to the invocation of the Trinity. [back]


Note 9. Common. c. 9. See Ant. Sandini’s Diss. 7, ad Histor. Pontif. Rom. p. 61; Alex. Herdt’s Discordia concors inter Steph. et Cypr. [back]


Note 10. Laur. Berti, Diss. Hist. t. 2, p. 170. [back]


Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume VIII: August. The Lives of the Saints.  1866.



Santo Stefano I Papa



Romano, papa dal 12 marzo 254 al 2 agosto 257, fu sepolto nel Cimitero di Callisto sulla via Appia e da Paolo I trasferito, il 17 agosto 761, a S. Silvestro in Capite.

Fu molto caritatevole verso i Libellatici (cristiani che nel tempo delle persecuzioni avevano ottenuto da un magistrato un libello attestante di aver sacrificato agli idoli, per quanto ciò non fosse avvenuto).
Si oppose fermamente al ribattesimo dei convertiti dall’eresia; stabilì che i paramenti sacri si indossero unicamente in chiesa.

La “Passio” che lo riguarda e lo vuole martire, quasi sicuramente, dà com sue le gesta del successore S. Sisto II.


Martirologio Romano: A Roma nel cimitero di Callisto, santo Stefano I, papa, il quale, per affermare con chiarezza il principio che l’unione battesimale dei cristiani con Cristo si compie una sola volta, proibì che quanti intendevano volgersi alla piena comunione con la Chiesa fossero nuovamente battezzati.


E' romano di origine e suo padre si chiamava Giulio. Altro non sappiamo della sua famiglia. Viene eletto al pontificato come successore di Lucio I al tempo di Valeriano (253-260 ca.), che per qualche tempo lascia in pace i cristiani, già agitati per conto loro. 

C’è il problema di come trattare i lapsi (“caduti”), ossia quei cristiani che in tempo di persecuzione hanno ceduto per paura e che poi, pentiti, chiedono di essere riaccolti: un aspro terreno di scontro tra rigoristi e indulgenti. Ci sono stati poi in Spagna due vescovi, Basilide e Marziale, che hanno rinnegato Cristo durante una persecuzione: ora, i fedeli sono sì disposti ad accettarli, ma solo come semplici fedeli. E costoro invece rivogliono pure i vescovadi, arrivando a ingannare papa Stefano, che dà loro ragione, facendo infuriare i fedeli di Spagna e anche quelli del Nordafrica, col grande Cipriano vescovo di Cartagine. 

Altro motivo di discordia: il cosiddetto “battesimo degli eretici”. Si tratta di quei seguaci delle molte sètte di allora, che poi chiedevano di entrare (o di ritornare) nella Chiesa. A Roma e in altre parti del mondo cristiano del tempo, questi pentiti vengono riaccolti senza esigere un secondo battesimo. 

In Africa, invece, lo si richiede, non considerano valido il “battesimo eretico”(ed è anche vero che in certe comunità staccate dalla Chiesa non tutti battezzano rigorosamente "nel nome del Padre, del Figlio e dello Spirito Santo": c’è chi infila nella formula anche altri nomi). Un’altra spina nel breve e afflitto pontificato di Stefano. 

La Chiesa, all’epoca, non ha una sua compiuta teologia dei sacramenti; e non è ancora comparso sant’Agostino a chiarire per tutti che la grazia sacramentale proviene unicamente da Cristo. Cipriano motiva il suo rifiuto, e Stefano ribadisce la posizione di Roma, ma giustificandola solo con la sua consuetudine. Il conflitto si fa duro, ma nel 257 sull’intera Chiesa piomba la persecuzione di Valeriano, che torna al regime duro per tenere insieme l’Impero nella guerra contro la Persia. 

In questo stesso anno muore papa Stefano; ma non ci sono prove del suo martirio, al di là delle annotazioni del Sacramentario Gregoriano e del Martirologio Geronimiano. Il suo corpo viene sepolto nel cimitero a San Callisto, e poi sarà trasferito a Santa Prassede. L’anno successivo, la persecuzione raggiunge l’Africa, dove muore per la fede Cipriano, decapitato nella sua Cartagine.



Autore: Domenico Agasso



Saint NICODÈME, disciple

$
0
0

Crijn Hendricksz Volmarijn (1601–1645). Jésus et Nicodème

Saint Nicodème

Notable juif, pharisien du Nouveau Testament (1er s.)

De tous les pharisiens, docteurs de la Loi et membres du Grand Conseil, le Sanhédrin, c'est l'un de ceux qui inspirent le respect et l'amitié. Dès que Jésus parut, il vit en lui " un envoyé de Dieu". (Jean 3. 1 à 15) Il est encore craintif, mais sa foi est si grande que le Christ lui révèle les splendeurs de la nouvelle naissance par la grâce du Baptême. Il a le courage quelques mois plus tard de défendre publiquement le Seigneur devant le Sanhédrin :" Peut-on condamner un homme sans l'avoir entendu ?" Grâce à lui et à son ami Joseph d'Arimathie, le corps du Seigneur ne sera pas jeté dans la fosse commune des malfaiteurs et, pour l'embaumer, ils achètent ensemble cent livres de myrrhe et d'aloès, en l'attente de la résurrection trois jours plus tard.

Saint Nicodèmeest fêté le 31 août au martyrologe romain (le 3 août au synaxaire grec et dans certains lieux).




Jean 3, 1-21, Nicodème : Es-tu déjà né ?

1. Contexte

O     Le nom Nicodème signifie en hébreu vainqueur du peuple. Nicodème était pharisien, mais également chef des Juifs. Donc un homme très important. Il était apparemment riche, puisqu’il apportera au moment de l’ensevelissement un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ 100 livres.


O     Nicodème, un homme d’âge mûr, probablement. Un homme en recherche, en quête.  Un homme qui comporte comme un ami de Jésus, on peut repérer chez lui « un esprit droit et accueillant. » (B. Arminjon, Nous voudrions voir Jésus, p. 76) En Jn 7, 50, il prendra la défense de Jésus face aux grands prêtres et aux pharisiens.  Il sera là lors de l’ensevelis­sement de Jésus, et selon l’Évangile, il apportera 100 livres de myrrhe et d’aloès (Jn 19, 39)


O     Nicodème est un peu le parallèle du jeune homme riche dans les synoptiques, « à cette différence près que les grands biens qui retiennent le jeune homme de suivre Jésus (Mt 19, 16-22) sont, chez Nicodème, les dons exceptionnels de son intelligence et de sa personnalité, auxquels tout l’incline à se fier uniquement. «  (B. Arminjon, op. cit. p.75)


O     La question centrale était pour le jeune homme riche : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Et pour Nicodème : Comment faire pour voir le Royaume de Dieu ? Pour réponse, Jésus va amener Nicodème du connaître à naître.


O     Dans le Prologue de Jean, le thème de la nouvelle naissance était déjà annoncé : Jn 1, 12-13 : « A tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, eux (lui) qui ne furent engendrés ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu. »


O     Contexte proche : Fin du ch. 2 : « Comme il était à Jérusalem durant la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom à la vue des signes qu’il faisait. Mais Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous, et qu’il n’avait pas besoin d’un témoignage sur l’homme : car lui-même connaissait ce qu’il y avait dans l’homme. » (Jn 2, 23-25)


O     D. Mollat : « Nicodème est un de ces nombreux, qui ont vu les signes accomplis par Jésus et qui ont cru en son nom, de cette foi imparfaite, à laquelle Jésus ne se fiait pas. Cela lui explique le ton abrupt de la réponse que Jésus lui adresse. » (Lecture spirituelle de St Jean, Supplément à Vie chrétienne N° 71, p.22)


O     Dans l’Évangile de Jean, il y a les disciples, ceux qui accueillent Jésus, et qui sont du côté de la lumière. Se l’autre côté, il y a ceux qui refusent de croire, qui sont du côté des ténèbres. Nicodème est comme à mi-chemin entre les  deux. E. Osty : « Il représente parmi les chefs ceux qui, avec hésitation, commencent à croire à Jésus. » (La Bible, p. 2263)


O     Nicodème vient trouver Jésus« de nuit » : On peut donner plusieurs significations à cette mention :


-       Nicodème ne voudrait pas donner de publicité à sa démarche : on le comprend : lui, le maître en Israël, venir trouver l’humble charpentier de Nazareth, que les notables juifs ne regardent pas spécialement d’un bon oeil.


-       Mais la nuit est aussi un temps de rencontre privilégiée avec Dieu : « Un des commandements de la tradition juive indique que la Torah doit être lue de nuit. »  (Aumônerie protestante de l’ENS, 21 novembre 2001, p. 3-4)


-       Rappelons que pour Jean, Nicodème est associé à la nuit : on le retrouvera en Jn 19, 39, lors de l’ensevelissement de Jésus, le soir.


-       On peut aussi remarquer que l’entretien avec Nicodème commence sur cette mention de la nuit, et finit sur la lumière : « Celui qui fait la vérité vient à la lumière. » (Jn 3, 21)



-       St Augustin commente ce passage : « Nicodème vient vers le Seigneur, mais il vient de nuit. Il vient vers la lumière, et il vient dans les ténèbres. Dans les ténèbres, il cherche le jour (…) mais c’est encore à partir des ténèbres de sa chair qu’il parle. » (cité in A. Marchadour, Les Évangiles, p. 906)


Nicodème est en quelque sorte l’homme de la nuit. La nuit lui est toujours associée, un peu comme le reflet de ses ténèbres intérieures.

2. De connaître à renaître

O     Nicodème commence l’entretien parnous le savons. Et il se réfère aux signes accomplis par le Christ. « Néanmoins, Jésus n’est pas satisfait. Ce nous le savons cache une illusion. En réalité, Nicodème sait moins qu’il ne pense : dans les signesaccomplis par Jésus il y a plus qu’il n’y a vu. Le Royaume de Dieu est là présent parmi les hommes ; cela, Nicodème ne le voit pas ; car il n’accède pas encore au mystère du Fils de Dieu.» (D. Mollat,  op. cit., p. 22) Et Jésus n’aura pas d’autre but, dans tout ce dialogue, d’amener Nicodème de cette science imparfaite au mystère du Royaume de Dieu.


O     Beaucoup de Juifs désiraient voir advenir le Royaume de Dieu. Mais Jésus dit que sans naître de nouveau, ils ne pourront le voir. Il lui montre que l’idée juive du Royaume est erronée : cette pensée courante concevait le Royaume comme une réalité terrestre, politique : tout juif, par naissance, appartenait à la nation juive, et devenait par conséquent sujet de ce royaume. Un royaume à taille humaine en quelque sorte. Or, Jésus dit à Nicodème que ce Royaume est spirituel, et on n’y accède seulement par une naissance spirituelle. Nous avons tous tendance à réduire le Royaume de Dieu à nos vues humaines. Et tout le travail de Dieu, de son Esprit, est de nous faire passer de notre royaume au Royaume de Dieu.


O     Il faut noter que Jean utilise rarement la notion de Royaume de Dieu, si fréquente dans les Évangiles synoptiques : c’est que Jean l’appelle la vie éternelle, oula vie.


O     « Nicodème se situait sur le plan du savoir (de maître à maître) ; Jésus lui propose une nouvelle naissance :"tu voulais connaître, je te propose de renaître" » (A. Marchadour, Les Évangiles, p. 904)  Passer de connaître à naître…


O     On comprend que Nicodème soit très désorienté. « Nicodème a consacré sa vie au service de Dieu et à l’étude des Écritures. Et il lui faut s’entendre dire que tout son savoir, don acquis, son expérience, sont choses vaines pour le Royaume de Dieu, s’il n’accepte de naître. Comme un enfant, il doit venir à la vie. Nicodème se cabre devant cette absurdité. » (D. Mollat, op. cit., p22)


O     Oui, arrivé à un certain âge de la vie, on a acquis un savoir, de l’expérience, de la maturité, même spirituelle. On pense être bien avancé sur la voie du Royaume. Et Jésus vient dire qu’à moins de renaître, tout cela ne sert à rien.


O     Ce langage dépasse sa raison.« Mais il est tant de choses en ce monde, Nicodème, qui échappent en fait à ta raison. Et Jésus de recourir, très pédagogiquement, au symbole du vent. » (B. Arminjon, op. cit., p. 79) Le vent dont on ne peut savoir ni d’où il vient ni où il va, que l’on ne voit pas, dont on ne peut que deviner la présence.


O     Le mot grec pour désigner l’acte de naître est le verbegennaô. (De lui vient nos termes français géniteur, engendrer, gendre.) La racine du mot est de la même famille que genesis, la genèse, le commencement


O     Naître d’en haut, naître à nouveau.L’adverbe grec anôthen signifie à la fois  d’en haut et de nouveau. Et l’ambivalence est probablement voulue par Jean. L’Évangéliste Jean utilise souvent des termes qui ont une double signification, à la fois naturelle et symbolique ou spirituelle (par exemple dans notre texte nuit et souffle).


O     Jean précise plus loin quelle est cette nouvelle naissance ou naissance d’en haut : une naissance de l’eau et de l’esprit.Naître d’eau et de l’esprit renvoie au baptême, mais aussi au texte de la création dans la Genèse ; On y trouve les deux éléments : les eaux et le souffle de Dieu. : « Au commencement (en grec genesis), Dieu créa le ciel et la terre. Or, la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, un souffle de Dieu tournoyait sur les eaux» (Gn 1, 1-29) Donc une nouvelle naissance qui implique une intervention créatrice de Dieu.


O     On voit que « le Saint-Esprit est impliqué dans le processus de la (nouvelle) naissance du début à la fin. » (W. C Alvarez , Tout commence par une nouvelle naissance, p.  7)


O     Déjà dans l’AT, Dieu formulait la promesse de donner à l’homme un cœur nouveau, de mettre en lui un esprit nouveau (Ez 36, 26-27 ; Jr 31, 31). Mais l’AT ne parlait jamais de nouvelle naissance.


O     Le texte le plus proche dans l’AT est le passage d’Ez 36, 26-27 : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit et je ferai que vous marchiez selon mes lois. » Ce texte est considéré comme une typologie du baptême ; il est d’ailleurs lu lors de la veillée pascale.


O     L’Esprit : pneuma : « En grec, comme en hébreu, comme en latin, le même mot signifie à la fois vent, souffle, mais aussi "Esprit". » (B. Arminjon, op. cit., p. 79) Ce mot (pneuma) est utilisé 4 fois dans les versets 5-8. Cf. plus loin, v. 8 : « Le vent (pneuma) souffle où il veut… »


O     Il faut aussi relever que la nouvelle naissance a une dimension collective, ecclésiale : W. C Alvarez :  « On naît dans une famille. (…) Ce qui est vraiment beau dans la nouvelle naissance, c’est qu’elle nous fait entrer dans la famille [des enfants] de Dieu, l’Église (Ac 2, 38. 41. 47 ; Ep 2, 19 ; Rm 8, 16-17). Nous avons des frères et sœurs en Christ avec qui nous pouvons tout partager. Dieu lui-même est notre Père (Mt 6, 9). Il prendra soin de nous comme un tendre père. Nous pouvons lui ressembler (Ep 5, 1 ; Mt 5, 48) » (op. cit., p. 9) Et Jésus est notre frère.


O     « Nul ne peut voir le Royaume de Dieu » Le verbe voir en Jean a un sens très fort, celui de avoir l’expérience de, participer à, goûter, posséder, entrer dans (v. 5)

3. Naître de l’Esprit

O    v. 6-7 : « Jésus démontre alors pourquoi cette renaissance s’impose. C’est que l’homme, si grand soit-il, n’est pas de plain-pied avec le Royaume de Dieu. L’homme est chair et Dieu est esprit. (…) La chair, c’est la créature livrée à sa faiblesse. L’Esprit, c’est Dieu même, suprême vivant et principe de toute vie. Entre les deux existe un abîme, qui ne peut être franchi que si Dieu, venant en aide à sa créature, la régénère et la hausse au niveau de l’Esprit. A cette seule condition l’homme peut accéder au Royaume de Dieu. (…) C’est là le fait primordial : l’homme qui est chair ne peut se faire esprit ; il est radicalement impuissant à se donner la vie de Dieu. » (Mollat, op. cit., p.  23)


C’est la distance entre deux univers : l’univers de Dieu (mystérieux : tu ne sais d’où il vient ni où il va) et l’univers de l’homme, fragile, limité et vulnérable. Et il y a un abîme incommensurable entre ces deux univers. Seule une nouvelle naissance, une naissance à la vie de Dieu, permet de franchir cette distance.

4. Le vent souffle où il veut

O    Pourquoi comparer l’homme qui est né de l’Esprit au vent ? D’une part parce que le vent et l’esprit sont le même mot aussi bien en hébreu qu’en grec : rouah, pneuma.


Mais aussi, parce que « la naissance par l’Esprit est invisible, insaisissable et mystérieuse ; mais on en discerne la réalité à ses effets dans l’homme. » (E. Osty,  La Bible, p. 2263), un peu comme le vent. Le vent a quelque chose de mystérieux, insaisissable. C’est aussi une caractéristique de l’homme né de l’Esprit. Celui qui est né de l’Esprit vit de la liberté des enfants de Dieu. Il ne se laisse pas manipuler selon les normes, conventions et attentes sociales. Il ne se laisse pas conduire par le qu’en dira-t-on, par le regard ou le jugement des autres. En ce sens, son comportement n’est pas stéréotypé, il ne correspond pas à l’attente des autres : il est le reflet de la liberté de Dieu, qui comporte une part d’imprévisibilité.

5. Il faut que le Fils de l’homme soit élevé

V. 9 : Nicodème est plus humble qu’au début du dialogue :au début Nicodème disait : « Nous savons… » Ici, il interroge. Mais Nicodème est encore perplexe :Tout ceci est contraire à ce qu’il a appris et à la tradition des Juifs. Jésus trouve étonnant que Nicodème soit maître en Israël et ignore quelle est la vraie nature du Royaume : tant de prophéties de l’AT avaient été formulées sur le Royaume de Dieu et sur le fait que celui-ci ainsi que la Nouvelle Alliance sont d’ordre spirituel. W. C Alvarez : « Que la raison de la venue du Messie n’était pas d’établir un royaume matériel, mais plutôt de mourir pour pardonner les péchés du monde. » (Tout commence par une nouvelle naissance, p. 4) C’est ce que Jésus va montrer par la suite aux v. 12-21.


V. 11-12 : en quelque sorte une transition : « Si vous ne croyez pas quand je dis les choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous dirai les choses du ciel ? » Dans les versets qui suivent, Nicodème va devoir passer encore à un niveau plus profond. TOB : « Il y a des degrés dans la révélation : jusqu’ici, Jésus a parlé des choses "terrestres", c'est-à-dire de celles qui se jouent ici-bas (naissance des hommes à la vie selon l’Esprit), mais il faudra encore que Nicodème s’ouvre au mystère de la filiation divine de Jésus (3, 13) et de son exaltation sur la croix (3, 14-15) » (p. 297, note r) C’est ce que va faire Jésus dans les versets suivants.


Mais Jésus dans ces versets, veut aussi montrer le lien entre la nouvelle naissance et le mystère pascal.E. Osty : « La naissance "d’en haut" est possible grâce au Fils de l’homme qui doit être "élevé" afin de donner l’Esprit ; croire en lui pour avoir la vie éternelle » (la Bible, p. 2263), croire en lui pour renaître.


Le v. 13, « Nul n’est monté au ciel, hors mis celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. » exprime deux mystères : l’incarnation, et la glorification.


Le v. 14, qui parle de l’élévation du Fils de l’homme, utilise le verbe élever dans un double sens, comme souvent dans l’Évangile de Jean : élevé sur la croix, élevé dans les cieux. C’est l’ensemble de cette élévation, souffrance sur la croix et glorification, qui est cause de salut, cause de vie éternelle pour tous les hommes.


Les v. 16-17 :« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Expriment le mystère de l’incarnation et le mystère pascal en soulignant son but : l’amour fou de Dieu qui veut le salut de tous les hommes.


Les v.18-21 décrivent le combat entre les ténèbres et la lumière, combat que le Christ est venu réaliser.Avec l’espace de liberté donné à l’homme qui peut choisir entre les ténèbres et la lumière.


O     S’il est appelé à choisir la vie, choisir la lumière, le chrétien va rencontrer le mal sur sa route, et le premier effet du mal est de détruire la vie : S. Paccot :« Le mal est essentiellement ce qui empêche la vie de naître et de se déployer, ce qui mène à une forme de destruction et de mort, quelle qu’en soit la forme » (Reviens à la vie, p. 13)


L’entretien avec Nicodème a commencé de nuit. La fin du v. 21 finit sur la mention de la lumière. On ne sait par très bien où Nicodème a passé, on ne sait pas s’il a choisi entre les ténèbres et la lumière. Mais c’est à nous tous, qui sommes un peu des Nicodème, qu’il nous est donné de choisir.


Faire la vérité, au v. 21, signifie conformer sa vie à la vérité divine, autrement dit faire le bien. Faire la vérité, c’est un peu ce qu’a fait Nicodème, qui est passé un peu des ténèbres à la lumière.

6. Appropriation : Es-tu déjà né ?

O     Cette idée de nouvelle naissance était chère à Zundel : L’homme existe depuis son entrée en ce monde, mais il doit ensuite naître à lui-même, naître à ce qu’il est appelé à devenir, naître à la vie éternelle, et cela peut être un accouchement de toute une vie. Jésus est en chacun l’accoucheur de notre vraie humanité.  Il nous fait naître d’en haut, naître à la vie éternelle, la vie d’enfant de Dieu, ou la vie selon l’Esprit. Mais cette naissance à notre vraie identité, à la vie éternelle, se fait à travers un chemin pascal qui peut être douloureux : il n’y a pas d’accouchement, pas d’enfantement sans douleurs.  Cette naissance est commencée lors de notre baptême, mais elle peut être l’œuvre de toute une vie.


O     Pour Zundel, naître à nouveau, ou entrer dans la vie éternelle, c'est devenir vivants dès ici-bas. Il ne s'agit pas d'attendre la vie éternelle, mais d'y entrer dès maintenant : «Il est donc bien clair que la vraie question, c’est d’être un vivant avant la mort. Il est bien vrai qu’on entre pas dans le ciel comme s’il s’agissait d’aller quelque part. Il faut devenir le ciel… Il faut devenir la vie éternelle, il faut la devenir dans tout son être ». (in M. Donzé, Témoin d’une présence, p. 126-127)


M. Zundel : « Si nous avons à vaincre la mort au cours de la vie, cela ne peut être que par une transformation de notre biologie, c'est-à-dire d’une manière plus ample encore, par une transformation de toutes les contraintes que nous subissons. Si l’existence elle-même est une contrainte, si nous sommes tout entier contrainte, tout entier nécessité, tout entier déterminisme, tout entier imposé à nous-mêmes sans l’avoir voulu, c’est cela qu’il s’agit de transformer en liberté, tout cela… »Exprimé autrement, c’est la pascalisation de notre vie, ou renaître : passer du subi au choisi, du subi au don : « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. » (Jn 1, 18)

« Il n’y a d’autre libération en effet que cette transformation du donné en don. C’est le passage du donné au don qui est le passage de la nécessité à la liberté, de quelque chose à quelqu’un et  d’une existence d’esclave à une existence créatrice. Alors, c’est tout cela en nous qui doit se transformer. Il faut donc admettre que notre biologie elle-même est capable de se transformer, autrement dit, que nous avons à créer, tout au long de notre existence, un corps, un corps qui ne dépendra plus de l’univers, qui n’en sera plus esclave, qui ne prolongera pas éternellement notre dépendance et nos nécessités, mais qui sera un corps à l’image du choix que nous aurons fait de nous-mêmes, un corps qui aura le visage de l’âme, visage de la liberté, le visage de l’esprit, le visage de l’amour que nous serons devenu, si réellement nous aboutissons à ce chef-d’œuvre. (…) C’est tout le bloc qui doit devenir la cathédrale, le sanctuaire de la Lumière et de l’Amour. » (2ème de 4 conférences données au Cénacle de Genève, 14.1.1962) C’est un peu cela la nouvelle création, la nouvelle naissance.


Maret Michel, Communauté du Cénacle au Pré-de-Sauges


SOURCE : http://www.cenaclesauges.ch/diary9/2Nicodeme.htm




Fritz von Uhde (1848–1911). Christus und Nicodemus, vers 1896, 140.3  X  161.3



Nicodème est un personnage étonnant qui n'apparaît pour le Nouveau Testament que dans l'évangile de Jean : au chapitre 3 (la célèbre entrevue) mais aussi au chapitre 7 et au chapitre 19.


————(Henri Lindegaard, De la terre au ciel)



Au chapitre 7
il prend la défense de Jésus face à un groupe de pharisiens hostiles :


Nicodème, qui était venu le trouver précédemment et qui était l'un d'entre eux, leur dit : 

« Notre loi juge-t-elle un homme sans qu'on l'ait d'abord entendu et qu'on sache ce qu'il fait ?»

Ils lui répondirent : « Serais-tu de Galilée, toi aussi ? Cherche bien, et tu verras qu'aucun prophète ne vient de Galilée.»”———————————————————————(Jean 7,50-52)



Le chapitre 19 le décrit aux côtés de Joseph d'Arimathée lors le mise au tombeau de Jésus :



Nicodème, qui était d'abord venu le trouver de nuit, vint aussi en apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de bandelettes, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir.———————————————————————(Jean 19,39-40)




Le nom Nicodème est d'origine grecque. On le trouve sous le calame d'auteurs grecs comme Démocrite (549,23) ou Eschine d'Athènes (24,30) ... C'est aussi le synonyme de Nicolas, nom d'un ressortissant d'Antioche converti au Judaïsme (Actes 6,5). Nicodème est décrit comme un homme issu des rangs des Pharisiens, mouvement juif caractérisé par sa piété. Le texte grec de l'évangile ne permet pas de préciser s'il était toujours pharisien, ce que semble indiquer le rapprochement avec Jean 7,48 et 50, ou s'il avait rompu avec ce mouvement ce qu'on pourrait défendre en rapprochant la formulation de Jean 3,1 et celle de Jean 6,60 concernant des disciples qui quittent Jésus. Qu'il soit encore pharisien ou qu'il l'ait été, il porte un nom païen qui ne peut que surprendre le lecteur s'agissant d'un (ex-) juif militant.

Autre étonnement : 

Nicodème est appelé par Jésus “l'enseignant d'Israël” (Jean 3,10). L'appellation est si surprenante que la plupart des traductions en français se sont empressées de la banaliser en omettant de traduire l'article grec tout à fait significatif. On lit ainsi généralement “tu es un enseignant en Israël”, ce qui en français sonne comme “tu es un instituteur dans le XXème”. Or Jésus salue ainsi Nicodème comme le maître à penser de sa génération en Israël. On s'étonne du coup de ne pas trouver sa trace dans la littérature juive contemporaine de l'événement raconté (Qoumran, Philon d'Alexandrie) ou relative à cette période (Flavius Josèphe et la Mishna). A titre de parallèle littéraire, on peut citer l'Homélie pseudo clémentine (5,18), écrit chrétien du IIème siècle, qui parle de Socrate en des termes similaires, “l'enseignant de la Grèce” . 

Le seul personnage qui à cette époque pourrait se voir attribuer un tel titre est Raban Gamaliel HaZakèn, qui n'apparaît pas comme tel dans l'évangile de Jean mais dont le Talmud et les Actes des Apôtres soulignent la grande piété (selon Actes 22,3 , il est le maître de Saul avant que ce dernier ne devienne Paul) et l'ouverture d'esprit : en Actes Ac 5,34, son intervention permet la libération des apôtres emprisonnés, alors que le Talmud lui attribue un adoucissement de la législation relative aux femmes répudiées. Avec Simon(Luc 7,36-50, un nom extrêmement courant à l'époque) et Saul/Paul, Gamalielet Nicodème sont les seuls pharisiens du Nouveau Testament que nous connaissions par leur nom. Or ces deux derniers ont également en commun le même profil d'homme croyant, savant et ouvert. C'est à se demander si le personnage historique de Gamaliel n'a pas servi de modèle à l'auteur de l'Évangile de Jean pour nous dresser le portrait de Nicodème, un nom qui signifie “vainqueur du peuple” et sonne comme un pseudonyme pour celui qui ose affronter l'opinion commune.

Le caractère discret, presque clandestin de la visite de Nicodème à Jésus en Jean 3, semble aller dans le sens de la pseudonymie. Dans l'évangile de Jean, la nuit est une circonstance connotée négativement. Elle est le temps où nul ne peut travailler (Jean 9,4). On y trébuche (Jean 11,10). C'est à la tombée de la nuit que Judas trahit Jésus (Jean 13,30). Même après la résurrection, le travail de nuit des disciples ne rapporte aucun poisson (Jean 21,3). En règle général, le motif de la nuit relève donc de l'opposition caractéristique lumière/ténèbres. 

La visite nocturne de Nicodème fait exception, prenant un autre sens comme son intervention, vespérale sinon nocturne, pour embaumer le corps de Jésus (Jean 19, voir plus haut). Nicodème est un homme de l'ombre, qui ne se déclare pas disciple mais honore le crucifié. Il est aussi le seul non-disciple de l'évangile de Jean à saluer Jésus du titre de “Rabbi”.

Or, on le sait, l'évangile de Jean présente parfois des accents extrêmement polémiques envers ceux qu'il appelle les “Juifs”, comme si Jésus et ses disciples relevaient d'une autre religion. Nicodème fait exception. C'est une figure attachante, qui reconnaît en disant “nous” que Jésus est “un enseignant venu de Dieu”. C'est aussi un homme que Jésus salue comme “l'enseignant d'Israël”. Au nom de qui, Nicodème parle-t-il ? des pharisiens ? Est-il le porte-parole d'un autre groupe auquel Jésus fait allusion en Jean 10,16 ? 

Personnellement, je serais enclin à y voir comme un écho de l'extrême considération qu'en dépit de la douloureuse rupture entre pharisiens et chrétiens à la suite du soulèvement de 66-70, des milieux chrétiens nourrissaient encore à la fin du siècle envers Gamaliel, le grand théologien pharisien. Certes, comme tous les hommes, il lui faut naître d'en haut pour entrer dans le Royaume. Mais comme aucun disciple n'a su le faire, il est l'un des derniers à honorer la personne de Jésus. Il apporte les aromates (Jean 19,39) ce qui le rapproche du personnage de Marie (Jean 11,2 ; 12,3-7), chez laquelle beaucoup de Juifs avaient mis leur foi en Jésus (Jean 11,45). Le récit de la rencontre de Jésus et de Nicodème est comme l'expression de la possible reconnaissance mutuelle entre juifs et chrétiens.

Le vent souffle où il veut(Jean 3,8)

Jean-Pierre STERNBERGER


Bibliographie


RENOUARD Christine, « Le personnage de Nicodème comme figure de nouvelle naissance», dans Études Théologiques et Religieuses, 79.4/2004

En lien avec cet article, lire la note suivante :



 Nicodème par Christine Prieto






Henry Ossawa Tanner. Nicodemus and Jesus on a Rooftop, 1899,85.6 X 100.3

Nicodème est une figure qui apparaît uniquement dans l’évangile de Jean, dès le chapitre 3, dans une séquence où il est le vis-à-vis de Jésus, dans le cadre d’un dialogue. Dans ce texte assez obscur à première lecture, Jésus occupe le devant de la scène, et se livre à un long développement sur certains éléments de sa mission, et sur le thème de la nouvelle naissance.


Un personnage de la Bible : Nicodème,

présenté par Christine Prieto



Disons déjà, avant de revenir plus longuement sur cette séquence du chapitre 3, que Nicodème ne semble pas y occuper un rôle très avantageux : parce qu’il vient interroger Jésus de nuit, on dit souvent qu’il se dissimule, qu’il est lâche ; parce que Jésus lui pose des questions auxquelles il ne sait pas répondre, il passe pour un ignorant ; de plus, Jésus laisse entendre qu’il devrait comprendre ce qui lui est dit, car Nicodème est un maître en théologie ; assez rapidement, le dialogue devient d’ailleurs un monologue. Jésus se lance dans un discours d’auto-révélation et Nicodème est réduit au silence. Il semble alors définitivement dépassé par la situation. On pourrait en conclure que Nicodème n’est qu’un faire-valoir, un personnage de l’ombre, dont la fonction dans le livre se limite à donner l’occasion à Jésus de prendre la parole, afin d’expliquer aux lecteurs qu’il leur faut naître de nouveau.

 
Mais si l’évangéliste ne voulait pas limiter le personnage de Nicodème à un faire-valoir ? Alors à quoi sert-il dans le livre ? En regardant le quatrième évangile de plus près, on constate que Nicodème n’intervient pas unefois, mais trois fois. Voilà qui est intéressant, car cette triple occurrence ne peut être le fruit d’un hasard littéraire. Un personnage qui apparaît trois fois dans un livre, réparties entre le début et la fin de l’ouvrage, a toutes les chances de suivre un parcours voulu par l’auteur.

Et en effet, nous allons voir qu’une trajectoire se dessine pour ce personnage. Il y a quelque chose que le lecteur est invité à décoder, il y a un message que l’évangéliste veut nous adresser à travers cette figure. Considérons donc comment Nicodème évolue : d’où il part et où il aboutit.


Nicodème intervient donc d’abord lorsqu’il se rend de nuit auprès de Jésus, pour parler avec lui. Il prend la parole le premier et reconnaît l’autorité de Jésus. Il dit : « Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu, car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. » Voilà une affirmation positive : les miracles accomplis par Jésus sont pour Nicodème le signe que Jésus est un envoyé de Dieu. Nicodème ne fait donc pas partie des incrédules que Jean dénonce au chapitre 12 (verset 37), lorsqu’il écrit : “Malgré tant de miracles que Jésus avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui ”.

Notons néanmoins que Nicodème ne croit pas en Jésus, mais qu’il sait. Au verset 2, Nicodème dit en effet « nous savons que tu es un docteur ». Il y a sans doute là un bémol à relever, car juste avant notre séquence, au chapitre 2 (verset 23), on lit : “Pendant que Jésus était à Jérusalem, plusieurs crurent en son nom, à la vue des miracles qu'il faisait”. Dans la pensée de Jean, les miracles doivent déclencher la foi et non la connaissance.

Donc Nicodème sait, plus qu’il ne croit. Mais même cela va s’écrouler rapidement, car Jésus affirme aux versets 8 et 10 : « tu ne sais pas ». Et quant à avoir compris ce que signifient les miracles accomplis, Jésus dit au verset 11 « vous ne recevez pas notre témoignage ». Le prétendu savoir de Nicodème masque en fait une grande ignorance. 

Mais qui est Nicodème ? Il fait partie d’un groupe, les Pharisiens, qui étudient la Bible et particulièrement la Loi, pour y trouver les fondements de leur rapport à Dieu. Dans ce groupe, Nicodème est un maître : le narrateur le qualifie de « chef des Juifs » et Jésus l’appelle « docteur d’Israël ». Nicodème se distingue donc par son savoir et sa capacité à enseigner, qui le placent au-dessus des autres membres du groupe des pharisiens. C’est sans doute à ce titre qu’il est venu discuter avec Jésus, car le premier propos que Nicodème adresse à Jésus est « tu es un docteur venu de la part de Dieu ». ‘Docteur’ traduisant didaskalos, c'est-à-dire un enseignant, un maître.

Nicodème et Jésus sont donc comme à égalité, deux maîtres versés en théologie, à la recherche de la vérité divine. Pourquoi Nicodème vient-il voir Jésus ? Nous ne le saurons jamais vraiment, car après la première déclaration du verset 2, où Nicodème reconnaît Jésus comme maître, c’est Jésus qui mène la conversation : il déclare, il questionne, et Nicodème se trouve placé dans la position de l’élève qui ne sait pas sa leçon. S’il avait préparé des questions précises à poser, Jésus ne lui en a pas laissé l’occasion.

Un autre élément joue en défaveur du personnage. Au chapitre 2 (versets 23-25), juste avant que Nicodème ne se présente, l’évangéliste situe le cadre : nous sommes à Jérusalem, au temps de Pâques. Or, il écrit au sujet des gens qui entourent Jésus : “Jésus ne se fiait pas à eux, parce qu'il les connaissait tous, et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rende témoignage de quelqu'un ; il savait de lui-même ce qui était dans l'homme.” Jésus est méfiant sur les personnes qui sont autour de lui, même si celles-ci ont apparemment une attitude positive vis-à-vis de son œuvre et de sa personne. Juste après, arrive Nicodème, avec des louanges aux lèvres : si bien que lui aussi, pourrait être englobé dans la méfiance que Jésus ressent vis-à-vis d’un engouement superficiel.


Dans le dialogue du chapitre 3 avec Jésus, Nicodème est très rapidement perdu. Lorsque Jésus lui dit : « si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu », Nicodème demande « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? ». C’est que Nicodème n’a pas compris le jeu de mots contenu dans l’adverbe grec anôthen qui veut dire à la fois “de nouveau” et “d’en-haut”. Il se demande comment un homme peut sortir deux fois du ventre de sa mère, tandis que Jésus parle de la seconde naissance qui vient du ciel, par le pouvoir de l’Esprit Saint. Le dialogue qui suit entre Nicodème et Jésus poursuit sur ce premier malentendu : après la seconde naissance, Nicodème ne comprend pas la distinction entre le vent qui souffle et l’Esprit qui agit sur l’homme ; et il ne semble pas savoir discerner entre les choses du ciel et les choses de la terre. En un mot, l’économie du salut et du renouvellement de l’homme, exposée par Jésus, échappe totalement à Nicodème.

On pourrait donc conclure à la fin de la lecture du chapitre 3 que Nicodème est une figure du malentendu et de l’incompréhension ; l’exemple parfait d’une mauvaise réception de l’œuvre de Jésus.

Nicodème pourrait à juste titre faire partie de ceux dont Jésus se méfie, à la fin du chapitre 2, si Jean n’avait pas préparé l’évolution du personnage, par ses apparitions suivantes.

Nicodème revient dans le récit au chapitre 7. Le contexte est celui d’une dispute qui a lieu parmi les pharisiens au sujet de l’identité de Jésus. Tandis que la foule voit en Jésus un prophète, d’autres doutent qu’il puisse être le Christ. Tous les pharisiens présents nient fermement que Jésus soit le Christ. C’est alors que Nicodème prend la parole. Il déclare aux versets 50-51 : « Notre loi juge-t-elle un homme avant qu'on l'ait entendu et qu'on sache ce qu'il a fait ? ». Les pharisiens refusent de prêter attention à la remarque de Nicodème, et le débat se clôt sans réponse. La division demeure.

Dans cette deuxième apparition de Nicodème, on note une évolution de la figure : tandis qu’au chapitre 3, Nicodème est un chef pharisien qui connaît la Loi, mais ne comprend pas le projet de Dieu, au chapitre 7, il intervient contre le front unique des pharisiens et les accuse de ne pas connaître la Loi. Il est critiqué par ses collègues, qui le traitent de Galiléen, c'est-à-dire quelqu’un qui ne mérite pas d’être écouté. Après avoir été le porte-parole des pharisiens au chapitre 3, il est rejeté par eux au chapitre 7.

De surcroît, Jean précise que Nicodème était venu précédemment voir Jésus, ce qui est une façon de lier explicitement l’intervention du chapitre 7 à celle du chapitre 3, et de montrer ainsi que le personnage évolue. Il est passé de l’incompréhension au questionnement sur l’identité de Jésus, et il s’oppose maintenant à ceux qu’il représentait auparavant.

 
La troisième apparition de Nicodème a lieu au chapitre 19, juste après la mort de Jésus. Au verset 39, Nicodème accompagné de Joseph d’Arimathée vient prendre le corps de Jésus pour l’embaumer et l’ensevelir. Il n’y a que Jean qui parle de la présence de Nicodème aux côtés de Joseph d’Arimathée. L'évangéliste Jean écrit alors que Nicodème apporta “un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès”. Cent livres font 33 kg de parfums précieux ! Pourquoi une telle démesure ? Cela correspond à un enterrement royal, comme on le voit lors des funérailles du roi Asa en 2 Chroniques 16,14. Nicodème récupère le corps de Jésus et le traite comme un roi qui mérite les plus grands honneurs. Ce faisant, il le déclare roi et donne sens au panneau placé sur la croix “Celui-ci est le roi des juifs”.

On pourrait reprocher à Nicodème de s’attacher à un corps mort et de ne pas attendre la résurrection. En fait, Jean veut donner une image positive du pharisien. C’est aussi le cas de Joseph d’Arimathée dont il est écrit “qu’il était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs” et qui soudain va voir Pilate au grand jour, pour réclamer le corps de Jésus. C’en est fini des questions, Nicodème déclare à présent au grand jour son attachement à Jésus. Joseph et Nicodème se montrent tous deux disciples de Jésus, par une démarche officielle et visible. En 3,11, Nicodème faisait partie de ceux qui ne recevaientpas le témoignage de Jésus ; en 19,40, Nicodème reçoit le corps de Jésus.

Le corps que Nicodème reçoit a été transpercé sur la croix, et du côté de Jésus sont sortis du sang et de l’eau. Or, au chapitre 2, Jésus a dit que son corps serait le nouveau temple ; et au chapitre 7, Jésus invitait à venir boire l’eau vive qu’il donnera, et qui est l’Esprit Saint. Avec Nicodème, le lecteur est invité à comprendre ce parcours spirituel : le corps de Jésus est devenu le nouveau Temple, et est une source d’eau vive pour le croyant. Le jaillissement de l’eau vive - qui réalise une prophétie tirée du livre d’Ezéchiel chapitre 47 - apporte la vie et la guérison à toutes les créatures qui s’y rafraîchissent.

La figure de Nicodème est discrète dans le quatrième évangile, mais elle est présente à des moments de révélation du mystère du Christ. Le fait qu’il soit membre du parti pharisien peut être une façon pour Jean, de lancer un appel aux Juifs qui ne reconnaissent pas encore Jésus, afin qu’ils viennent recevoir l’eau vive de l’Esprit et qu’ils naissent d’en-haut.

Christine PRIETO



L'article qui précède est le texte de l'émission

“Un mot de la Bible” sur Fréquence Protestante 100.7 FM 
du samedi 15 septembre 2012.



Pour écouter la lecture de les chapitres de l'évangile de Jean évoqués
dans la traduction en français fondamental (Parole de Vie)
Cliquez ci-dessous

Chapitre 7 < 


En lien avec cet article, lire :


SOURCE : http://biblique.blogspirit.com/archive/2012/10/23/nicodeme.html




Alexander Bida. Nicodemus and Jesus, 1874


L'Entretien de Jésus avec Nicodème - Première partie- Jean 3.1-12: au sujet de la Vie nouvelle qui a son origine dans la naissance d'en haut et qui est le résultat de l'action progressive de l'Esprit pendant toute la vie chrétienne.

L'entretien de Jésus avec Nicodème

Première partie - versets 1 à 12


Article inspiré des cours de Père Gérard Reynaud (Etudes bibliques) 1


L'entretien de Jésus avec Nicodème au Chapitre 3 est constitué des Versets 1 à 21. 

On trouve dans cette partie deux ensembles: 

Les versets 1 à 12 - Le dialogue entre Jésus et Nicodème. 

Les versets 13 à 21 - Le discours de Jésus.


Lire le texte en grec-français, en bas de page: cliquer ici

Introduction


Remarquons qu'à partir du chapitre 3 jusqu'à la fin du quatrième chapitre au verset 54, sont relatées les rencontres de trois personnes avec Jésus: Nicodème, la femme de Samarie et l'officier d'Hérode Antipas. Ce sont trois personnes très différentes: 

Nicodème est un chef des juifs, un homme parmi les Pharisiens et probablement membre du grand Sanhédrin comme c'est mentionné au 7ème chapitre de Saint Jean. 

La femme de Samarie est donc membre des Samaritains qui ont eu un Temple rival de celui de Jérusalem, sur le Mont Garizim, qui ont une partie de l'écriture sainte des Judéens, c'est à dire qu'ils ne reconnaissent que le Pentateuque. Les Judéens les considèrent comme impures. 

L'officier royal serait païen, il n'appartiendrait pas au peuple juif. 

Ils ont des réactions assez semblables face à Jésus: 

Nicodème dit que Jésus est envoyé par Dieu à cause des signes qu'il accomplit. Ce qui est positif, il ne s'adresse pas à lui en ennemi. 

La femme de Samarie entrevoit quelque chose du mystère de la personne de Jésus, puisqu'à un moment donné elle dit: "Ne serait-ce pas lui le Messie?"

L'officier royal est très confiant vis à vis du Seigneur comme il est dit dans le récit de la guérison de son fils: "Il le croit sur parole"

Mais à chaque fois, Jésus ne se satisfait pas de ce que ces personnes disent et il leur répond d'une manière assez abrupte et déstabilisante. En les déstabilisant il les met en mouvement intérieurement. Il viennent chercher quelque chose mais ils vont devoir s'ouvrir à une autre perspective que celle qu'ils étaient venus chercher. Jésus connaît le désir intime de ses interlocuteurs. Par exemple, il va tout de suite s'opposer à Nicodème: à "nous savons", il va opposer "vous ne recevez pas notre témoignage". Il y a un décalage car Nicodème se situe sur la plan du savoir et Jésus lui parle sur un autre plan, celui de la nouvelle naissance. Ce sont des situations que l'on retrouve en permanence dans l'Evangile de Jean. D'où l'utilisation de mots qui sont souvent à double entente. 

On va voir un peu plus loin que lorsque le Seigneur parle de la naissance d'en haut (en grec: ἄνωθεν ) 2 Nicodème comprend "de nouveau" puisque cet adverbe à ce sens aussi. 

La parole du Seigneur déstabilise l'interlocuteur non pas pour le faire chuter mais afin de l'élever, de l'ouvrir à une perspective pour laquelle il n'était pas préparé. 

De même qu'avec Nicodème, c'est un procédé que le Seigneur utilise avec les hommes de toutes les générations. Avec la Samaritaine cela va être la même chose, par exemple dans l'échange: 


Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu'à Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer. » Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. (versets 4,20-21). 


L'officier royal qui lui demande d'aller au plus vite à Capharnaüm pour guérir son fils, Jésus lui dit : « Si vous ne voyez signes et prodiges, vous ne croirez donc jamais ! » (verset 2, 48) 
Qui est Nicodème?

Dès le premier verset on sait qui est Nicodème. Il appartient aux Pharisiens, dont Flavius Joseph 3 dit qu'ils sont environ 6000 au premier siècle. Ce nombre peut sembler peu élevé mais il faut le mettre en rapport avec la structure de cette confrérie. En effet, ils sont très organisés, ont un enseignement très structuré et ils sont très attentifs aux lois lévitiques de la pureté. Ils ont aussi pour projet de porter l'entière sacralité du Temple à toute la société d'Israël. Les Pharisiens ont une énorme influence parce qu'ils sont très populaires dans toute la société d'Israël, contrairement à la caste aristocratique des prêtres et des Saduccéens du Temple de Jérusalem qui sont assez coupés du peuple. Les Pharisiens sont opposés aux Sadducéens, mais malgré cela ils s'entendront pour faire périr Jésus. 

Nicodème est certainement un homme important car, au septième chapitre, il participe à la réunion du grand conseil (le sanhédrin). On parle de lui à trois reprises dans tout l'Evangile de Jean:


  • au chapitre 3 que nous étudions présentement;

  • au chapitre 7, dans les versets 50-51: Mais l'un d'entre les Pharisiens, ce Nicodème qui naguère était allé trouver Jésus, dit: « Notre Loi condamnerait-elle un homme sans l'avoir entendu et sans savoir ce qu'il fait ?»

  • au chapitre 19, 39, où il participe à l’ensevelissement du Seigneur: Nicodème vint aussi, lui qui naguère était allé trouver Jésus au cours de la nuit. Il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès d'environ cent livres.
    Etant donné la grande quantité on peut supposer qu'il est aussi riche.
La rencontre a lieu de nuit

Cet entretien se commence par la nuit et se termine par l'évocation de la lumière: Celui qui fait la vérité vient à la lumière pour que ses œuvres soient manifestées, elles qui ont été accomplies en Dieu.  Depuis le prologue on est toujours dans cet antagonisme, ténèbres-lumière, nuit-jour. 

Nicodème vient donc la nuit ou plutôt de la nuit, "de"étant sous-entendu. Il vient en toute discrétion, prudemment car il sait que l'enseignement de Jésus suscite des oppositions. 

Comme il utilise le pronom "nous", on peut supposer qu'il vient en porte-parole. Mais les paroles de Nicodème laissent supposer surtout qu'il est animé par une recherche de la vérité, par une quête spirituelle. Il constate à la vue des signes que le Seigneur opère, qu'il n'est pas n'importe quel homme, qu'il vient de Dieu, donc il "cherche". 

Nicodème vient de nuit mais comme tout homme, en effet dans l'Evangile de Jean, l'homme est lié à la nuit. C'est le Christ qui va le faire passer des ténèbres de la nuit à la lumière. D'une manière générale, comme pour Nicodème, il y existe un désir profond dans le coeur de l'homme qui le porte vers Dieu. Saint Grégoire de Nysse 4, dit que l'homme, ayant été créé à l'image de Dieu, est habité par un désir, une tension qui le fait progresser vers Dieu: l'épectase (ἐπέκτασις / epéktasis ). Nicodème fait partie des hommes animés par ce désir. 

C'est en cultivant ce désir que l'homme lui-même peut trouver sa propre vérité, enfouie à l'intérieur de lui-même et c'est en naissant à la lumière qu'il la trouve. 

On remarque qu'il peut y avoir des retours en arrière, Judas par exemple, un instant saisi par la lumière va retourner en arrière, il va rechuter dans les ténèbres. D'ailleurs le verset 30 du chapitre 13 de saint Jean nous dit: "Il sortit et il faisait nuit"

La nuit a une autre signification dans la tradition hébraïque, c'est aussi un moment privilégié pour méditer la loi. Au coeur de la nuit il est très bienfaisant de méditer la loi divine, la nuit peut être un temps privilégié de rencontre avec Dieu. 

On va encore retrouver Nicodème associé à la nuit dans la troisième mention qui est faite de lui au chapitre 19, verset 39, on nous dit que c'était le soir (en Matthieu 27,57). 
Passage du savoir au mystère du Fils de Dieu

Nicodème ouvre le dialogue sur la mode du savoir, en se référant aux signes que le Christ accomplit mais Jésus répond de manière abrupte sur un autre plan. L'éxégète Donacien Mollat 5, souligne: « Néanmoins, Jésus n'est pas satisfait, ce "nous savons" cache une illusion, en réalité Nicodème sait moins qu'il ne pense. Dans les signes accomplis par Jésus, il y a plus qu'il n'y a vu.»

Le Royaume de Dieu est là, présent parmi les hommes, cela Nicodème ne le voit pas, car il n'accède pas encore au mystère du Fils de Dieu." 
On verra qu'à partir du verset 9, Nicodème est bien moins sûr de lui, il dit: « Comment cela peut-il se faire ? ». Mais Jésus lui répond quand même de manière abrupte : « Tu es maître en Israël et tu n’as pas la connaissance de ces choses ! ... 

En effet, comme Nicodème reste au plan du savoir, il ne peut pas accéder au mystère du Fils de Dieu. Tout le discours que le Christ va développer va consister à le faire passer du plan du savoir au dévoilement du Fils de Dieu, en passant par la thématique de "la nouvelle naissance". A partir du verset 13, Jésus parle seul et évoque qui Il est. Il parle du Royaume et montre que lui seul peut y donner accès par la nouvelle naissance. 

Il y a un balancement avec les versets 12-13 du prologue: "Mais à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu. "
Il s'agit bien là d'une nouvelle naissance. 

Notons en ce qui concerne les signes dont parle Nicodème que Jésus se méfie de la conversion qui ne se fait qu'à la vue des signes qu'il opère. 
Dans le chapitre 2 aux versets 23 à 25, il le dit très clairement. Car si la foi n'est fondée que sur la visibilité des signes, il y a quelque chose qui lui manque, ses fondements sont peu solides. D'ailleurs il n'y a pas que le Christ qui accomplit des signes, les démons en sont capables aussi, par exemple, dans l'apocalypse le feu du ciel est envoyé sur la terre. 

Par contre, les démons n'accomplissent jamais des signes de miséricorde, il ne guérissent pas, ils ne relèvent pas. Or le Christ fait des signes qui manifestent la miséricorde de Dieu et qui sont là pour susciter la foi et non pas pour démontrer une toute puissance surnaturelle. 
La Nouvelle Naissance de l'homme

En réponse, Jésus attire l'attention de Nicodème de manière particulièrement solennelle sur ce qui va être dit, par: "amen, amen", traduit aussi "en vérité, en vérité"
Au verset 3: Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu. » 
Le mot grec ἄνωθεν a trois acceptions: dès le commencement, de nouveau, d'en haut. Dans le cas présent, il faut retenir ici les deux dernières acceptions. Il y a une signification à double entente, selon le procédé johannique. 

Nicodème comprend "de nouveau" et il ne comprend pas "d'en haut". Il reste au niveau de l'engendrement charnel, d'où sa réaction: « Comment un homme pourrait-il naître s’il est vieux ? Pourrait-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ? » (verset 4). 

Sa façon de parler à Jésus peut être interprétée comme une interrogation exposant les conséquences illogiques d'une telle proposition. Il signifie ainsi à Jésus qu'il ne comprend pas ce qu'il veut dire. En fait, Nicodème cherche, il veut savoir. 

Toutefois, on peut dire que l'engendrement charnel est le symbole de l'engendrement spirituel, d'eau et d'esprit, qui ne se produit qu'une fois aussi. C'est un travail de toute une vie, la croissance dans l'esprit suppose toute le chemin chrétien au quotidien. 

Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis : nul, s’il ne naît d’eau et d’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. (versets 5-6). 


Remarquons qu'au verset 3, il était dit: ...nul ne peut voir le Royaume de Dieu. »; donc on a les deux verbes: voir et entrer. 


Puis les versets 6 et 7 poursuivent: Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas si je t’ai dit : “Il vous faut naître d’en haut”. 


Que signifie cette naissance d'en haut? Le verset 5 nous apportent des éléments, c'est une naissance d'eau et d'esprit. L'eau et l'esprit peuvent être:


  • Le contraste en la naissance physique symbolisée par l'eau et la naissance spirituelle, l'esprit;


  • La régénération par l'esprit et le baptême d'eau qui marque cette nouvelle naissance;


  • L'action purificatrice du saint Esprit comme c'est dit dans Ezéchiel chapitre 36, 25-27 qui est une véritable typologie du baptême: 
    "Je ferai sur vous une aspersion d’eau pure et vous serez purs ; je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur neuf et je mettrai en vous un esprit neuf ; j’enlèverai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon propre Esprit, je vous ferai marcher selon mes lois, garder et pratiquer mes coutumes...."
    Ceci fait écho au récit de la création dans la Genèse: "l'Esprit planait au-dessus des eaux".
La nouvelle naissance est un véritable acte créateur qui appelle l'intervention du saint Esprit et qui peut nous faire voir ou entrer dans le Royaume. Le Royaume n'est donc pas une réalité qui intervient seulement à la fin des temps mais c'est d'abord un mode d'existence absolument nouveau, dès l'ici-maintenant. Ce n'est donc pas simplement une promesse devant advenir à la consommation des temps. Le Royaume vient au milieu de nous dans la personne du Christ et il nous faut naître d'eau et d'esprit pour voir et entrer dans ce Royaume. On ne peut donc recevoir cette nouvelle naissance que d'en haut. 

Notons que le mot chair dans l'Evangile de Jean a plusieurs acceptions, il désigne à la fois l'homme retranché de la source divine comme pour l"apôtre Paul et les autres évangélistes: ils distinguent l'homme spirituel de l'homme charnel. La chair est aussi la limite de la faiblesse de l'homme, de son lien avec les seules réalités terrestres. 

Saint Paul dit à Tite, chapitre 3, versets 5 à 7: il nous a sauvés non en vertu d’œuvres que nous aurions accomplies nous-mêmes dans la justice, mais en vertu de sa miséricorde, par le bain de la nouvelle naissance et de la rénovation que produit l’Esprit Saint. Cet Esprit, il l’a répandu sur nous avec abondance par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, selon l’espérance, héritiers de la vie éternelle.

L'eau et l'esprit assurent l'insertion dans la famille de Dieu: l'Eglise. 

L'esprit est quelque chose de chose de mystérieux dans l'écriture sainte. Pneuma en grec (πνεῦμα ) ou rouah en hébreux, c'est le vent, le souffle, l'esprit mais aussi Personne divinequi vient de Dieu, qui est le souffle vivificateur. Ce mot est utilisé quatre fois dans les versets 5 à 8. 
La naissance d'en haut est une condition impérative: “Il vous faut naître d’en haut”.

Que veut dire voir le Royaume de Dieu. Ce n'est pas seulement en voir les manifestations apparentes mais c'est discerner le Christ qui est le Roi de ce Royaume. Pour le discerner nous avons besoin de l'Esprit car c'est lui qui ôte le voile de notre vue. Nous ne pouvons pas le faire par nos seules forces. Par exemple, la science de Nicodème ne saurait y parvenir pleinement. 

Quelle est la visée du Christ lorsqu'il s'adresse à Nicodème? A travers Nicodème le Chris s'adresse à tout homme et comme l'a écrit Donacien Mollat; "Il veut nous faire entendre la voix de l'Esprit qui souffle sur notre être de chair, plus mystérieusement encore que le souffle de vie dans le sein maternel afin de nous transformer et de nous emplir de la vie nouvelle."

Vie nouvelle qui a son origine dans la naissance d'en haut et qui résulte aussi de l'action prolongée de l'Esprit pendant toute la vie chrétienne. Il s'agit de correspondre toujours plus intimement à cette naissance d'en haut que nous recevons. 


Traduction de la TOB - Jean 3:1-12 

Ἦν δὲ ἄνθρωπος ἐκ τῶν Φαρισαίων, Νικόδημος ὄνομα αὐτῷ, ἄρχων τῶν Ἰουδαίων· 

1 Or il y avait, parmi les Pharisiens, un homme du nom de Nicodème, un des notables juifs. 

οὗτος ἦλθεν πρὸς αὐτὸν νυκτὸς καὶ εἶπεν αὐτῷ, Ῥαββί, οἴδαμεν ὅτι ἀπὸ θεοῦ ἐλήλυθας διδάσκαλος· οὐδεὶς γὰρ δύναται ταῦτα τὰ σημεῖα ποιεῖν ἃ σὺ ποιεῖς, ἐὰν μὴ ᾖ ὁ θεὸς μετ’ αὐτοῦ. 

2 Il vint, de nuit, trouver Jésus et lui dit : « Rabbi, nous savons que tu es un maître qui vient de la part de Dieu, car personne ne peut opérer les signes que tu fais si Dieu n’est pas avec lui. » 

ἀπεκρίθη Ἰησοῦς καὶ εἶπεν αὐτῷ, Ἀμὴν ἀμὴν λέγω σοι, ἐὰν μή τις γεννηθῇ ἄνωθεν, οὐ δύναται ἰδεῖν τὴν βασιλείαν τοῦ θεοῦ 

3 Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu. » 

λέγει πρὸς αὐτὸν [ὁ] Νικόδημος, Πῶς δύναται ἄνθρωπος γεννηθῆναι γέρων ὤν; μὴ δύναται εἰς τὴν κοιλίαν τῆς μητρὸς αὐτοῦ δεύτερον εἰσελθεῖν καὶ γεννηθῆναι; 

4 Nicodème lui dit : « Comment un homme pourrait-il naître s’il est vieux ? Pourrait-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ? » 

ἀπεκρίθη Ἰησοῦς, Ἀμὴν ἀμὴν λέγω σοι, ἐὰν μή τις γεννηθῇ ἐξ ὕδατος καὶ πνεύματος, οὐ δύναται εἰσελθεῖν εἰς τὴν βασιλείαν τοῦ θεοῦ. 
5 Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis : nul, s’il ne naît d’eau et d’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. 

τὸ γεγεννημένον ἐκ τῆς σαρκὸς σάρξ ἐστιν, καὶ τὸ γεγεννημένον ἐκ τοῦ πνεύματος πνεῦμά ἐστιν. 

6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. 

μὴ θαυμάσῃς ὅτι εἶπόν σοι, Δεῖ ὑμᾶς γεννηθῆναι ἄνωθεν. 

7 Ne t’étonne pas si je t’ai dit : “Il vous faut naître d’en haut”. 

τὸ πνεῦμα ὅπου θέλει πνεῖ, καὶ τὴν φωνὴν αὐτοῦ ἀκούεις, ἀλλ’ οὐκ οἶδας πόθεν ἔρχεται καὶ ποῦ ὑπάγει· οὕτως ἐστὶν πᾶς ὁ γεγεννημένος ἐκ τοῦ πνεύματος. 

8 Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. » 

ἀπεκρίθη Νικόδημος καὶ εἶπεν αὐτῷ, Πῶς δύναται ταῦτα γενέσθαι; 

9 Nicodème lui dit : « Comment cela peut-il se faire ? » 

ἀπεκρίθη Ἰησοῦς καὶ εἶπεν αὐτῷ, Σὺ εἶ ὁ διδάσκαλος τοῦ Ἰσραὴλ καὶ ταῦτα οὐ γινώσκεις; 

10 Jésus lui répondit : « Tu es maître en Israël et tu n’as pas la connaissance de ces choses ! 

ἀμὴν ἀμὴν λέγω σοι ὅτι ὃ οἴδαμεν λαλοῦμεν καὶ ὃ ἑωράκαμεν μαρτυροῦμεν, καὶ τὴν μαρτυρίαν ἡμῶν οὐ λαμβάνετε. 

11 En vérité, en vérité, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et, pourtant, vous ne recevez pas notre témoignage. 

εἰ τὰ ἐπίγεια εἶπον ὑμῖν καὶ οὐ πιστεύετε, πῶς ἐὰν εἴπω ὑμῖν τὰ ἐπουράνια πιστεύσετε; 

12 Si vous ne croyez pas lorsque je vous dis les choses de la terre, comment croiriez-vous si je vous disais les choses du ciel ?

Notes de fin de page:

1. Réalisé par Gwénola Le Serrec pour Spiritualité Orthodoxe - Droits d'auteur protégés © 

2.ἄνωθεν peut vouloir dire d'en haut mais aussi par implication, de nouveau et depuis le début. 

3. Historiographe judéen d'origine juive et de langue grecque du Ier siècle 

4. Grégoire de Nysse, père de l'Eglise et théologien, est né entre 331 et 341 à Néocésarée 

5. Donatien Mollat, exégète du XXème siècle, était un professeur français d'Écriture sainte à l'université Grégorienne de Rome, spécialiste des écrits johanniques.



Nicodème, Sépulcre de Saint-Thégonnec

Nicodemus M (RM)

1st century. The Sanhedrin, the supreme council and highest court of justice of the Jews in Jerusalem, had wanted to condemn Jesus. Any member of the Sanhedrin who showed sympathy towards Jesus would have been considered by his colleagues as a traitor and an outcast. Yet we know that at least one member, Nicodemus, did.



Even before Jesus was tried, Saint John tells us that Nicodemus came to see Jesus, secretly and at night, to talk to him about what it means to see the kingdom of God (John 3). On this occasion Nicodemus partly confessed his belief in Jesus, saying: "We know that you are a teacher come from God, for no one can do these signs that you do unless God is with him." Jesus tried to teach him about being born again by the Holy Spirit and by baptism. Saint John even says that it was to Nicodemus that our Lord said, "God so loved the world that He gave His only Son, that whoever believes in him should not perish but have eternal life."


Nicodemus spoke out on Jesus' behalf before the chief priests and the Pharisees, pointing out to them that the Law demanded the accused be given a hearing before judgment was passed (John 7:50- 52).

Together with Saint Joseph of Arimathea, he had the privilege of laying Jesus' body in the tomb on Good Friday. He brought with him large quantities of costly myrrh and aloes to the tomb and with Joseph wrapped Jesus' body "with spices in linen cloth" (John 1939-42).

One of the apocryphal gospels was circulated under his name in the early centuries of the Church. Saint Nicodemus has always been venerated as a martyr, although nothing is mentioned about his conversion or martyrdom in the New Testament (Benedictines, Bentley, Delaney). 


SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0803.shtml






St. Nicodemus


HE was by sect a Pharisee, and passed for a master and doctor in Israel, even when he was ignorant of the truths of eternal life. He seems to have been a senator of Jerusalem; for he is called a Jewish chief. The Pharisees were in general, by their pride, the most opposite of all others to the humility of the gospel. St. Nicodemus was an exception, and believed in Christ. 1 At first, something of a sacred opinion of his own wisdom and learning, which it is so hard and so rare a thing for men to be perfectly divested of, seems to have been an obstacle to his opening his heart perfectly to the grace of his conversion. To humble him, Christ explained to him the mystery of regeneration by baptism, which St. Nicodemus did not understand, though it was expressed in the prophets. Our merciful Redeemer reproached him for his ignorance. St. Nicodemus, far from being offended at the reproof, received it with such humility, and was so confounded within himself, that perfecting these dispositions, Christ conducted him into the paths of true virtue. He returned to Jesus from time to time; defended him openly against the Pharisees, 2 assisted at his burial, and embalmed his sacred body with rich spices. 3 Having been turned out of the synagogue by the Jews for believing in Christ, he retired to St. Gamaliel at his country house, and died there, as St. Austin 4 and Photius testify from the Acts of the Invention of St. Stephen’s relics.



Note 1. John iii. [back]



Note 2. John vii. 50. [back]



Note 3. John xix. 39. [back]



Note 4. Hom. 120, in Joan. [back]



Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume VIII: August. The Lives of the Saints.  1866.




SOURCE : http://www.bartleby.com/210/8/032.html


Nicodemus

A prominent Jew of the time of Christ, mentioned only in the Fourth Gospel. The name is of Greekorigin, but at that epoch such names were occasionally borrowed by the Jews, and according to Josephus (Ant. of the Jews, XIV, iii, 2) Nicodemus was the name of one of the ambassadors sent by Aristobulus to Pompey. A Hebrew form of the name (Naqdimon) is found in the Talmud. Nicodemus was a Pharisee, and in his capacity of sanhedrist, (John 7:50) was a leader of the Jews. Christ, in the interview when Nicodemus came to him by night, calls him a master in Israel. Judging from John 19:39, Nicodemus must have been a man of means, and it is probable that he wielded a certain influence in the Sanhedrim. Some writers conjecture from his question: "How can a man be born when he is old?", that he was already advanced in years, but the words are too general to warrant such a conclusion. He appears in this interview as a learned and intelligent believer, but timid and not easily initiated into the mysteries of the new faith. He next appears (John 7:50-51) in the Sanhedrimoffering a word in defence of the accused Galilean; and we may infer from this passage that he embraced the truth as soon as it was fully made known to him. He is mentioned finally in John 19:39, where he is shown co-operating with Joseph of Arimathea in the embalming and burialof Jesus. His name occurs later in some of the apocryphal writings, e.g. in the so-called "Acta Pilati", a heterogeneous document which in the sixteen century was published under the title "Evangelium Nicodemi" (Gospel of Nicodemus). The time of his death is unknown. The RomanMartyrologycommemoratesthe finding of his relics, together with those of Sts. Stephen, Gamaliel, and Abibo, on 3 August.




Sources


Conybeare, Studia Biblica, IV (Oxford, 1896), 59-132; Le Camus, La vie de N.-S. Jesus-Christ (Paris, 1883), I, 251 sqq.; II, 24 sqq., 577 sqq., tr. Hickey (3 vols., New York, 1906-08).


Driscoll, James F. "Nicodemus."The Catholic Encyclopedia. Vol. 11. New York: Robert Appleton Company, 1911. 3 Aug. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/11066b.htm>.


Transcription. This article was transcribed for New Advent by Lawrence Progel.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. February 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur.+John Cardinal Farley, Archbishop of New York.



Le retable de la Descente de croix, dans la Chapelle de Saint-Nicodème de Pluméliau,
 comporte douze personnages dont Nicodème qui tient une paire de tenailles et arrache les clous des pieds du Christ.


San NicodemoMembro del Sinedrio



Martirologio Romano: A Gerusalemme, commemorazione dei santi Giuseppe d’Arimatea e Nicodemo, che raccolsero il corpo di Gesù sotto la croce, lo avvolsero nella sindone e lo deposero nel sepolcro. Giuseppe, nobile decurione e discepolo del Signore, aspettava il regno di Dio; Nicodemo, fariseo e principe dei Giudei, era andato di notte da Gesù per interrogarlo sulla sua missione e, davanti ai sommi sacerdoti e ai Farisei che volevano arrestare il Signore, difese la sua causa.

Di Nicodemo ne parla s. Giovanni nel suo Evangelo, egli era Dottore della Legge e membro del Sinedrio (supremo organo giudiziario ebraico di Gerusalemme); in occasione della prima Pasqua, anno 28 della nostra era, Gesù era venuto a Gerusalemme operando vari miracoli, Nicodemo impressionato da ciò, lo andò a trovare di notte per avere un incontro chiarificatore, andò a quell’ora forse per timore o per non compromettere la sua posizione nel Sinedrio. 


Dal Vangelo sappiamo solo le battute essenziali del colloquio, le due principali: ”I fatti osservati ti manifestano Messia - dice Nicodemo a Gesù – ebbene di quale natura è la tua missione? Con quali mezzi la compirai? Si tratta dell’impero vivamente atteso dai Giudei con una rivincita definitiva sui pagani?”. 



E Gesù corregge questa sbagliata aspettativa del giudaismo ufficiale, che gli viene chiesta attraverso un suo autorevole esponente: “ Il regno di Dio è soltanto dominio di Dio sulle anime, per farne parte è necessario rinascere spiritualmente, è quanto stato preannunziato dai profeti” e Gesù gli dice ancora: ”Tu sei maestro in Israele e lo ignori?”. 


Ritroviamo ancora Nicodemo che richiama i componenti del Sinedrio quando cercano di impossessarsi violentemente di Gesù nei suoi ultimi mesi di vita, ad agire con saggezza, ad ascoltare una persona prima di condannarla. 

Ma gli esagitati, rispondono con scherno: “Saresti anche tu un Galileo? Cerca pure e ti renderai conto che dalla Galilea non sorge alcun profeta”. 

Infine lo ritroviamo ancora sul Golgota insieme a Giuseppe d’Arimatea, che provvede alla sepoltura di Gesù dopo la crocifissione. Egli porta “circa cento libbre di mirra e di aloe” per la preparazione del corpo, una gran quantità, circa 30 kg. di oggi, segno di un gran bisogno di riparazione, da lui sentito. 
Dal Vangelo non sappiamo più nulla, nel 415 un prete, Luciano ne avrebbe scoperto le reliquie insieme a quello di s. Stefano, egli sarebbe stato battezzato dagli Apostoli Pietro e Giovanni e per questo maltrattato e scacciato dai Giudei e sarebbe stato ucciso senza l’intervento del parente Gamaliele; il quale lo accolse nel suo possedimento di Kêfaz-Gamla, dove dopo un certo tempo morì e lì sepolto. 

Il suo ricordo nei ‘Martirologi’ al 3 agosto è dovuto alla ricognizione delle reliquie, insieme a quelle dei ss. Stefano, Gamaliele e Abibo; nei menologi bizantini è ricordato il 15 settembre. Il Martyrologium Romanum lo pone al 31 agosto insieme a san Giuseppe d'Arimatea.

Una tradizione leggendaria ci presenta Nicodemo come autore del Crocifisso ligneo, venerato a Lucca, chiamato il ‘Volto Santo’, eseguito a Gerusalemme. È stato raffigurato nelle ‘Deposizioni’ da vari importanti artisti, ma anche nelle rappresentazioni popolari, a volte mentre toglie i chiodi dalla croce. 

Nome diffuso nell’Italia Meridionale, è di origine greca e significa “vincitore tra il popolo”.

Autore: Antonio Borrelli



Saint WALTHEOF de MELROSE, abbécistercien et confesseur

$
0
0

Saint Waltheof de Melrose

abbé cistercien ( 1159)

Walthène, Waltheof, Waldef, Walden, Wallevus, Walène ou Walthen.

Fils d'un duc anglais, né vers 1100, élevé à la cour du roi d'Ecosse quand sa mère, veuve, épousa David Ier. Il est influencé par Saint Aelred. Attiré par la vie monastique, il entre chez les augustiniens dans le Yorkshire et est élu abbé de Kirkham. Il rejoint ensuite les cisterciens et devient abbé de Melrose, abbaye fondée par le roi David Ier, près de celle fondée parSaint Aidanau VIIe siècle. Il est réputé pour une grande charité envers les pauvres, la sainteté de sa vie et sa profonde austérité.


Voir aussi:Melrose abbey - Historic Scotland- site en anglais



Waltheof of Melrose, OSB Cist. Abbot (AC)

(also known as Waldef, Walden, Wallevus, Walène, Walthen)

Died August 3, c. 1160. Waltheof was the grandson of the Northumbrian patriot Saint Waldef, and the second son of Earl Simon of Huntingdon and Matilda (Maud), daughter of Judith, the niece of William the Conqueror. During their childhood, his elder brother Simon loved to build castles and play at soldiers, but Waltheof's passion was to build churches and monasteries of wood and stones. When grown up, Simon inherited his father's martial disposition as well as his title; but Waltheof had a strong inclination toward the religious life, and was mild and peace-loving.


When their father died, King Henry I gave their mother in marriage to King Saint David of Scotland. Waltheof followed his mother to the Scottish court, where he became an intimate friend of Saint Aelred, who was master of the royal household at that time.


Soon Waltheof decided to enter religious life. He left Scotland, and, about 1130, professed himself an Augustinian canon regular at Nostell, near Pontefract in Yorkshire. He was soon chosen prior of the recently founded Kirkham (1134) in the same country, and, realizing the obligations he now had to work for the sanctification of others as well as himself, he redoubled his austerity and regularity of observance.


In 1140, Waltheof was chosen by the canons of York to succeed Thurstan as archbishop, but King Stephen quashed the election because of Waltheof's known Scottish sympathies.


Waltheof, impressed by the life and vigor of the Cistercian monks, became anxious to join them. At first he tried to unite his community en bloc with that of Rievaulx, but met with opposition. Naturally he was encouraged by the advice of his friend Aelred, then abbot of Rievaulx, and accordingly he took the habit at Wardon (Waldron) in Bedfordshire.


Perhaps because one of his own traits was undaunted cheerfulness, Waltheof found Cistercian life excessively severe. The canons also put obstacles in his way. But he persevered as a Cistercian and moved to Rievaulx, where Aelred had been elected abbot in 1148. Only four years after profession, Waltheof was chosen abbot of Melrose in 1149, recently founded on the banks of the Tweed by King David. He had succeeded a man of ungovernable temper, so his sweetness must have been a shock for his brothers. He won their love and respect through humility, simplicity, and kindness. Like Saint Mayeul of Cluny, he preferred to be damned for excessive mercy rather than for excessive justice. With the help of King David, he also founded monasteries at Cultram and Kinross.


Whenever he fell into the smallest failing by inadvertence, Waltheof immediately made his confession, a practice of perfection which the confessors found rather trying, as one of them admitted to Jordan, the saint's biographer. In 1154 (or 1159), Waltheof was chosen archbishop of Saint Andrew's; but he prevailed upon Aelred to oppose the election and not to oblige him to accept it.


Upon his death, this saint of unbounded generosity to the poor was buried in the chapter house at Melrose. In 1207, his body was found to be incorrupt and was translated. When it was again translated in 1240, it was corrupted. Waltheof was never formally canonized but a popular cultus continued until the time of the Reformation.


Many miracles were recorded of Saint Waltheof during his lifetime. He had Eucharistic visions of Christ in the form appropriate to the feasts of Christmas, Passiontide, and Easter, and visions of heaven and hell. He multiplied food and had the gift of healing (Benedictines, Farmer, Walsh).


In art, Saint Waltheof is portrayed as a Cistercian kneeling by a block of stone at sunrise. Sometimes he may be shown restoring sight to a blind man (Roeder).

Saint Waltheof of Melrose

Also known as

  • Walthen

  • Waldef

  • Walden

  • Waldeve

  • Wallevus

  • Walene

Profile


Born to the English nobility, the second son of Simon, Earl of Huntingdon, and Maud (Matilda), grand-niece of William the Conqueror. Grandson of SaintWaldef of Northumbria. Even as a child, Waltheof felt drawn to churches, and later to the religious life. Following his father‘s death, he, his mother and his brother moved to Scotland where Maud marriedKing David I. Part of David’s court where he was educated and became a spiritual student of SaintAelred of Rievaulx, master of the royal household. Deciding on a religious life, Waltheof left Scotland.


Augustiniancanon at Nostelle Monastery, Yorkshire, England c.1130. Abbotof Kirkham, England in 1134. Chosen archbishopof York, England in 1140, but King Stephen opposed Waltheof’s connections with and sympathy toward Scotland, and prevented the appointment.


Cistercianmonk at Wardon, Bedforshire, England; he tried to bring along some of his brothers, but failed. Abbotof Melrose Abbey in 1149. Acquainted with SaintMalachy O’More, and helped him in his travels. With his step-father, King David, he helped found monasteriesat Cultram and Kinross. Named archbishopof Saint Andrews, Scotland in 1154, but felt inadequate; he convinced SaintAelred of his desire to avoid the see, and Aelred publicly opposed the appointment.


Noted for his severe, self-imposed austerities, endless kindness to the poor, and a gentle hand with the brothers under his supervision. Received visions of Christ during the feastsof Christmas, Passiontide, and Easter; had visions of heaven and hell. Miracleworker who is reported to have multiplied food, and miraculouslyhealed the sick, especially the blind.


Born



St. Walthen, or Waltheof, Abbot of Melross, Confessor


HE was second son of Simon, Earl of Huntingdon, and Maud, daughter to Judith the niece of William the Conqueror, who was married to Waltheof, the powerful Earl of Northumberland, grandson to the warlike Earl Siward, in his time the bulwark of his country. Walthen, the son of Siward, was the valiant count and governor of Northumberland, and part of Yorkshire, when the Norman conquered England, eminent for his martial exploits and much more for his devotion, immense charities, and all heroic Christian virtues. The Conqueror suspecting him to favour the exiled Saxon family which had taken sanctuary in Scotland, treacherously invited him to court as if it had been to honour him; then cast him into prison, and caused him to be beheaded at Winchester. The constancy, piety, and resignation with which he received his death, procured him the title of martyr among the people. His body was buried in St. Guthlake’s church at Croyland, and afterwards, upon the evidence of miracles wrought at his tomb, of which a history was compiled and kept in that abbey, was taken up and deposited behind an altar in that church, as Fordun relates. He left only one child, the Countess Maud, who was married to Simon, Earl of Huntingdon, by whom she had two sons, Simon and Walthen. In their infancy it was the pastime of Simon to build towers and castles, but Walthen’s to build churches and monasteries of paper and wood. When grown up the elder brother Simon inherited his father’s martial disposition together with his titles; but Walthen, from his cradle, discovered the strongest inclinations to piety, and was humble, modest, mild, obedient, beneficent, prudent, and devout much beyond his years. The first impressions of these virtues, together with a great esteem of angelical purity, he received from his pious mother Maud, who, after the death of her first husband, was given in marriage by king Henry I. to David, the most religious king of Scotland, and the worthy son of St. Margaret. Walthen followed his mother to that court, where he contracted an intimate friendship with St. Aëlred, in whose heart our saint sowed the first seeds of his perfect conversion from the world. The good king was charmed with the virtues of his son-in-law, gave him on all occasions marks of his particular affection, and took great delight in his company.


   The young nobleman was too steadfastly grounded in the maxims of humility and mortification to be seduced by the flatteries of the world; and the smiles of fortune served only to make him the more apprehensive of its dangers. To fence his heart against these illusions, and the contagion of the air which he breathed in the world, he was solicitous to put on the armour of God, that he might be able to resist all assaults, watch against the secret insinuations of a worldly spirit, and stand in all things perfect. Loving and valuing only heavenly things, and being always fervent in the exercise of good works, he seemed to be carried with wings in the path of every virtue. Whatever he did he used to say to himself: “What will this avail me to eternal life?” Such was his ardour for prayer, that he found opportunities to practise it in those very circumstances which often make others forget it. When he went out hunting with the king, his majesty would himself present him with a bow and quiver; but Walthen, giving them to some servant or other person, and withdrawing from the company into the wood, used to hide himself in some secret place amidst the thickets, and there employ the day in prayer, holy meditation, or reading some pious book which he carried in his pocket. The king having one day surprised him in this employment, told the queen at his return that her son was not a man of this world; for he could find no amusement or satisfaction in any of its diversions. By the strictest temperance, the assiduous mortification of his will and senses, and a constant watchfulness over his heart, supported by a life of prayer, he kept his passions in due subjection, and enjoyed a happy tranquillity within himself, in the constant and uniform pursuit of virtue.

 His purity he carried unsullied by the least stain from his birth into the heavenly paradise. A subtle assault which was made upon him against his virtue, contributed to disgust him entirely with the world. A certain lady of the first rank at court was fallen in love with him, and not daring to discover her passion, she sought to gain his heart insensibly. With this view she sent him one day a present of a rich gold ring in which the stone was a diamond of extraordinary value. Walthen received it as a civility without any further meaning, and innocently put the ring on his finger. Hereupon one of the courtiers said: “Walthen begins to have some regard for the ladies.” This reflection made the saint sensible of the snare, and of the tendency of such presents. He therefore immediately went out of the room, and to prevent the danger of any temptation ensuing, pulled off the ring, and threw it into a great fire, thus gaining a double victory over impurity, and a vain affection of worldly toys. This accident made him stand more upon his guard against the very shadow of dangers; and the consideration of the snares of the world, and of the unprofitableness of many of his moments in it, led him to a resolution of taking shelter in a monastery.


To be removed from the distracting visits of friends, and from the neighbourhood of the court, he left Scotland, and made his religious profession among the regular canons of St. Austin, in St. Oswald’s monastery at Nostel, near Pontefract in Yorkshire. Here he lived concealed from the world, in the company of his crucified Jesus, humbling himself so much the lower in proportion as he had been exalted above others in the world. Kings and the great ones of the world were astonished at his humility; but his colleagues in a religious state were more surprised to see one come out of a court already perfect in the maxims of the cross. He was after some time promoted to the holy order of priesthood; and, agreeably to his inclinations, always to attend the altar, was appointed sacristan. He was soon after, against his will, chosen prior of Kirkham, a numerous house of that Order in the same county. Considering the obligations he then lay under for the sanctification of others as well as for his own, in this dignity he redoubled his fervour in the practice of austerity, regularity, and every virtue. Nothing appeared in him more remarkable than his devotion, and the abundance of tears with which his prayers were usually accompanied, especially when he was celebrating the divine mysteries. In saying mass one Christmas-day, after the consecration of the bread, he was ravished in the contemplation of that divine mystery of God made man, and melting into tears of love and tender devotion, was favoured with a wonderful vision. The Divine Word, who on that day had made himself visible to mankind by his nativity, was pleased to manifest himself not only to the eyes of faith, but also to the corporal eyes of his servant. The holy man saw in his hands, not the form of bread, but a most amiable infant of ravishing beauty, stretching out its hands as if it had been to embrace him, and looking upon him with a most gracious countenance: in which vision the saint finding himself penetrated with unspeakable sweetness and heavenly delights, paid a thousand adorations to that divine infant whom he could not sufficiently love. When he had laid down the host on the altar he saw only the sacramental form. He could never after remember this favour without tears of sensible joy, sweetness and love. The saint disclosed this favour only to his confessarius, who after his death told it to several others, and confirmed his testimony that he received the account from the saint himself with an oath. The author says he himself heard it from the mouth of this confessarius, and also from divers Cistercian monks both at Melross and at Holm-Coltrum. 1 Whilst a canon of Kirkham was saying mass, a spider fell into the chalice. The prior being called made the sign of the cross over the chalice, then bid the priest drink it; which he did without receiving any harm, or feeling any repugnance. 2


Walthen, moved by the great reputation of the Cistercian Order, was very desirous to embrace it: in which resolution he was encouraged by the advice of his friend St. Aëlred, then abbot of Rievalle. Accordingly our saint took the habit of that Order at Wardon, a Cistercian convent in Bedfordshire. The regular canons, who both loved and honoured him, used all endeavours to retain him among them. Earl Simon, the saint’s brother, alleging that the austerities of this latter Order were too severe for his tender constitution, employed both the secular and ecclesiastical power to oblige him to quit it, and even threatened to destroy the monastery if he remained in it. The monks therefore sent the saint to Rievalle, their mother-house in Yorkshire, that he might be further out of the earl’s reach. During the year of his novitiate St. Walthen suffered much more from a most grievous interior trial than he had done from the persecutions of his kindred, or of the canons of Kirkham; but from these afflictions, his pure soul reaped infinite spiritual advantages; for St. John Climacus observes, 3 that God prepares souls for his choicest graces by interior crosses, by which all earthly dross in their affections is most perfectly purged, their constancy is put to the test, and occasions are afforded them for the exercises of the most difficult and heroic virtues. It was thus by an effect of the divine mercy, that the saint fell into a state of spiritual dryness, and interior desolation and darkness of soul.


Though the canons allow a religious man to pass from one order to another that is more perfect and austere, he began, nevertheless, to be perplexed with scruples and anxious fears whether he ought not rather to have remained in his first vocation, and whether the extraordinary austerities of this new order were not above his strength. His body seemed to sink under the weight of his watchings, fasts, and labour, every exercise seemed heavy and grievous, his soul was drowned in bitterness, and he seemed in vain to seek comfort and strength by prayer. Had the enemy prevailed over him by this means to become more remiss in that holy exercise, the saint would have sunk under the trial; but notwithstanding the bitterness and heaviness with which he was overwhelmed so as to seem to himself almost incapable of prayer, the divine grace supported and directed him still to persevere, and even to redouble his fervour in continually laying before the eyes of his heavenly Father, the God of all Consolation, the anguish of his heart, and his earnest desires to raise up his soul to praise and love him, with his faithful servants, and to implore his mercy, though of all creatures the most unworthy. Nevertheless, his fears and inward darkness and agonies continued still to increase; but after a long conflict with this painful enemy, in great anguish of soul, he one day cast himself on the ground, as he had often done, to pray with the utmost earnestness, and in that posture poured forth a flood of tears, begging of God that he would vouchsafe to direct him that he might follow his holy will, to which he had always desired to consecrate himself without reserve. He no sooner rose from his prayer but he found the thick mists of darkness which had overwhelmed his mind scattered, and his soul suddenly filled with light, fervour, and an inexpressible holy joy, in which he sung the praises of the divine mercy with an interior jubilation which seemed to give him, in some degree, a foretaste of the joys of the blessed. From that moment he found the yoke of the Lord sweet and easy, and used to repeat that saying of St. Bernard, that worldlings who thought the austerities of devout persons hard, saw their crosses, but saw not the interior unction of the Holy Ghost by which they are made light. 4 Neither do they know the strength or wings which the fervour of divine love gives to the soul, nor the vigour and comfort with which the view and hope of an immortal crown inspires her.


Walthen, four years after his profession, was chosen abbot of Melross, a great monastery in the marches of Scotland, on the river Tweed, for some time the burying place of the noble family of Douglas. The saint took upon him this charge with great reluctance, and only because he was compelled by obedience. In correcting others he tempered severity with sweetness, so as to make them love the correction itself, and to gain their heart to their duty. After the person had done penance for a fault, he would never suffer it to be any more mentioned, saying this was to act a worse part than that of the devils, who forget our sins when they have been wiped away by sincere repentance. In hearing confessions he often, out of tender compassion, wept abundantly over the penitent, and by moving words softened the hearts of the most hardened sinners to compunction and tears. If he perceived that he was fallen into the smallest failing of inadvertence he had recourse immediately to the remedy of confession, accused himself of it with many tears, and caused another severely to discipline his bare shoulders, often to blood. By the continual exercises of penance, and deep compunction, he endeavoured always to obtain the grace by which his soul might be cleansed more and more perfectly, that he might at prayer present himself without spot before God, who is infinite purity and infinite sanctity, and whose eyes cannot bear the least iniquity or uncleanness. Yet a certain cheerfulness and spiritual joy always shone on his pale countenance. His words were animated with a divine fire, and sweet unction, by which they penetrated the hearts of those who heard him; his voice was sweet and soft, but weak and low, which was owing to the feebleness of his body, and to his assiduous singing of psalms, which was usually accompanied with many tears. He founded the monastery of Kylos in Scotland, and that of Holm-Coltrum in Cumberland. By his great alms he supported the poor of the whole country round his abbey to a considerable distance. In a famine which happened in 1154, about four thousand poor strangers came and settled in huts near Melross, for whom he provided necessary sustenance for several months. He sometimes induced his monks to content themselves with half their pittances of bread, in order to supply the poor. He twice multiplied bread miraculously, and sometimes gave away at once all the cattle and sheep that belonged to his monastery.


His humility and love of holy poverty appeared in all his actions. In travelling he would carry the baggage of his companions, and sometimes that of servants. He went once to wait on King Stephen in England, about certain affairs of his community, carrying a bundle on his back. His brother Simon, who was with the king, was moved with indignation at the sight, and said to his majesty: “See how this brother of mine, and cousin to your majesty, disgraces his family.” “Not so,” said the king; “but if we understand what the grace of God is, he does us and all his kindred a very great honour.” He readily granted all the saint desired, begged his blessing, and after his departure expressed how much he was moved by his example to a contempt of the world for the love of God. In 1154 Walthen was chosen archbishop of St. Andrew’s; but by his tears and repeated assurances that the weight of such a burden would in a short time put an end to his life, he prevailed with his superior St. Aëlred, not to oblige him by his command to accept that dignity. Our saint cured many sick by his prayers, but studied always to disguise whatever appeared miraculous. He was favoured with frequent visions and ecstacies. In one of these, whilst he was praying with ardent sighs that he might be so happy speedily to behold the King of kings manifested in his beauty and glory, and admitted to praise him, with his whole heart, in the company of all the saints, he saw the heavens opened, and God discovered to him the bright thrones in which his saints are seated in that kingdom which he had prepared for them from the beginning. The saint, who never ceased to excite in his monks the desire and expectation of eternal life, in order to encourage them in their penitential courses, in one of those exhortations mentioned this vision in the third person as of another; but at last by surprise spoke in the first person, which he no sooner perceived, but, cutting his discourse short, he withdrew with many tears, much afflicted for the word which had escaped him. The possession of God was the object of his longing and earnest desires night and day; and these were more vehement in the time of consolations than amidst crosses and in adversity. The contemplation of that day which would drown him in the boundless ocean of eternal joy, was the comfort and support of his soul during his last tedious and lingering illness, in which he bore great pains with the most edifying silence and patience. Having exhorted his brethren to charity and regular discipline, and received the last sacraments, lying on sackcloth and ashes, he calmly gave up his soul to God on the 3d of August, 1160. His body was found incorrupt thirteen, and again forty-eight years after his death. Several miracles wrought by his relics and intercession are recorded by the authors of his life. His name occurs in the English Calendars, and in those of his order. See his authentic life written by a disciple, extant in the Bollandists. See also Manriquez in the annals of his order, and Le Nain, t. 2, John de Fordun, Scoti-chronicon, l. 6, c. 3, 4, 5, 6, 7, 8, 25, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 34, &c., t. 3.


Note 1. See his authentic life; also John de Fordun, Scotichronicon, l. 6, c. 8, t. 3, p. 518, ed Hearne. [back]


Note 2. Though some spiders are venomous, modern philosophers assure us that the domestic kinds which weave webs are harmless. See Philos. Transact. [back]


Note 3. Gr. 1. n. 23. [back]


Note 4. Cruces vident, unctiones non vident. S. Bero. Serm. in Cant. [back]


Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume VIII: August. The Lives of the Saints.  1866



Bienheureux AUGUSTIN GAZOTICH (KAŽOTIĆ, CASOTTI) de LUCERA, prêtre dominicain, évêque et martyr

$
0
0


Bienheureux Augustin Kazotic

dominicain et évêque de Zagreb ( 1323)

On raconte de lui bien des événements merveilleux puisque même, un jour, le Souverain Pontife devant qui il se présentait, remarqua qu'une douleur qui l'affligeait depuis longtemps à la main, avait cessé à l'instant même que le bienheureux Augustin l'eut embrassée respectueusement.

À Lucera dans les Pouilles, en 1323, le bienheureux Augustin Kazotic, évêque. Dominicain, il fut d’abord évêque de Zagreb, mais l’hostilité du prince de Dalmatie envers ce pasteur, défenseur du peuple, le fit transférer à Lucera, où il montra le plus grand soin pour les pauvres et les indigents.


Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/7760/Bienheureux-Augustin-Kazotic.html


Bx AugustinKažotić

Évêque o.p. et martyr


Augustin Kažotić, fils d'une famille patricienne, naît à Trogir (en Dalmatie) vers 1260. 

Entré, à quinze ans, dans l’Ordre Dominicain, probablement à Trogir ou à Split, il se distingua rapidement durant ses études, qu’il alla poursuivre à Paris.




Impressionné par sa réputation d’érudit et de religieux dévot, le Bx Benoît XI (Nicola Boccasini, 1303-1304) – lui même dominicain – nomma Augustin Kažotić évêque de Zagreb en 1303. Il y promut de nombreuses activités pastorales et initia une réforme de la liturgie et de l’éducation. Il fonda également une école cathédrale accueillant les étudiants défavorisés.


Sa défense inflexible des droits de tous contre les abus du Roi Charles Robert d’Anjou (1308-1342) lui valut d’être exilé du Royaume de Croatie et de Hongrie. Il se rendit alors en Avignon et demanda  l’aide du Pape Jean XXII (Jacques Duèse, 1316-1334), en 1318. 

Le nom d’Augustin Kažotić est généralement lié à deux petits traités écrits lors de son séjour à Avignon (1318-1322) : le premier fait partie de la consultation judiciaire et doctrinale demandée par le Pape Jean XXII, qui aboutira à la bulle Super illius specula de 1320, qui assimile désormais la sorcellerie à l’hérésie ; le second, sur la pauvreté du Christ, est lié aux débats sur les mouvements de pauvreté, en particulier l’usus pauper des franciscains.

Dans un tout autre domaine, son nom est lié à l’histoire de la musique, puisqu’il est, semble-t-il, l’un des premiers auteurs connus en Croatie.


Augustin Kažotić attendit en vain pendant quatre ans l’autorisation de pouvoir rentrer dans son pays. En 1322, le Pape lui donna enfin  la charge du Diocèse de Lucera, ville des Pouilles dans le Sud de l’Italie, qui venait d’être restauré.


Pendant le règne de l’Empereur Frédéric II de Hohenstaufen, des milliers de Musulmans Sarazins, qui servaient dans les troupes impériales d’élite, habitaient à Lucera. Après la chute de la dynastie Hohenstaufen, la restauration de la chrétienté pouvait commencer dans la ville et cette mission fut confiée à Augustin Kažotić. Son travail fut si efficace qu’un an plus tard, les musulmans encore présents décidèrent de le supprimer.


Il fut assassiné par un sarazin  qui le frappa à la tête avec une lance de fer : il meurt de ses blessures le 3 août 1323, ajoutant l’honneur du martyre aux nombreux mérites qu’il eut de son vivant.


Dès sa mort, il fut considéré comme saint. Il fut béatifié par le Pape Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721) le 4 avril 1702. Le procès de Béatification est conservé aux archives diocésaines de Lucera. Son culte s'est développé à travers les siècles, en Italie, en Croatie et dans l’ordre des Frères Prêcheurs.

En avril 2010, a été lancé le procès de sa Canonisation. Le diocèse de Lucera-Troia s'est constitué acteur principal de la cause, tandis que la Province dominicaine de Croatie et l'Archevêché de Zagreb en sont co-acteurs.

 Pour un approfondissement :

>>> Homélie pour la Messe anniversaire du bienheureux ...

Sources principales : reflexionchretienne.e-monsite.com ;  trogir.op.org (« Rév. x gpm »).

©Evangelizo.org 2001-2016

SOURCE : http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20150803&id=5718&fd=0


Homélie pour la Messe anniversaire du bienheureux Augustin Kazotic

3 août.


Fr. Richard Schenk, O.P.


Notre frère dominicain, le bienheureux Augustin Kazotic (1260-1323) n'a pas seulement été le premier Croate à être officiellement béatifié par un procès papal mais ce scolastique formé à Paris fut aussi l'un des premiers grands théologiens de Croatie. Et pour l'honorer, permettez-moi, s'il vous plaît, de saisir l'occasion d'essayer ma main à ce type de question scolastique commune en son temps.


Peut-être le publierai-je dans le Kaeppeli du le quatrième millénaire : une question disputée au Chapitre Général de Providence par une certain frère Richard. Et ainsi laissez moi poser la question :"Est-ce que le bienheureux Augustin Kazotic devrait être vénéré dans l'Ordre Dominicain comme le patron du dialogue interreligieux ?"Videtur quod non. Il semble que non.1. D'abord, parce que la piété populaire a poussé la méthode dialectique vraiment trop loin quand elle a choisi ses saints patrons : ce qui s'est passé avec saint Florian, noyé dans la rivière Inn, et qui a été déclaré patron des pompiers, ou avec saint Laurent, torturé par le feu sur un gril, et qui est vénéré comme le saint patron des cuisiniers. Nous pourrions aussi bien attendre que saint Kilian soit fait patron des conseillers de mariage, puisque sa vie offre maint parallèle avec l'histoire de Jean le Baptiste que nous entendrons à l'évangile de demain.


Mais, comme le dit parfois Aristote… "ils faut savoir s'arrêter". Vénérer le bienheureux Augustin comme le patron dominicain du dialogue interreligieux semblerait ne pas savoir s'arrêter mais bien plutôt poursuivre ce processus dialectique. Car, lorsque le bienheureux Augustin Kazotic, déjà évêque de Zagreb s'est vu refuser par les dirigeants temporels la permission de rentrer en Croatie après une ambassade en Avignon, après avoir attendu quatre années à la cour papale d'Avignon, côtoyant les prélats de l'Eglise et jouissant des plaisirs du Midi de la France (quelque chose que beaucoup de moins saints dominicains pourraient bien avoir vu comme tout à fait proche de l'idéal de l'existence humaine), il a demandé que lui soit donné un autre travail. Aussi fut-il fait évêque de Lucera dans le sud de l'Italie, un endroit où les Sarrasins et les chrétiens avaient du mal à cohabiter. A peine y était-il depuis un an qu'il il fut tué par un Sarrasin fanatique.


Donc il semble que nous devrions éviter de le nommer patron dominicain du dialogue interreligieux, de façon à ne pas exagérer la dialectique.2. Item. Il semble que le Bx Augustin devrait être vénéré comme un patron de l'option préférentielle pour les pauvres. Non seulement le Bx Augustin a consacré beaucoup d'énergie au bien commun, améliorant par exemple la santé publique pour tout le peuple de Zagreb, non seulement il a prêté une attention particulière aux besoins et à la vie du bas clergé et des simples fidèles de son diocèse, mais c'est son rôle dans l'épiscopat croate pour mettre en œuvre cette option en faveur des pauvres qui l'a conduit à l'exil. Donc, nous devrions le nommer patron dominicain de cette option fondamentale plutôt que patron du dialogue interreligieux.


3. Item. Il semble que le Bx Augustin devrait être un modèle non du dialogue interreligieux, mais du dialogue interculturel et de la nécessité d'apprendre les langues classiques et vernaculaires. Car ce frère croate et évêque a travaillé efficacement non seulement dans les écoles, mais aussi dans les domaines pastoraux français et italiens pour lesquels il eut besoin de ces langues. Par conséquent, il devrait être vénéré comme patron de l'étude des langues pour lesquelles les Dominicains d'aujourd'hui semblent compter presque exclusivement sur l'inspiration divine.


Sed contra. Les jours de jeûne précèdent les jours de fêtes pascales, comme la première lecture d'aujourd'hui nous le dit. Allégoriquement, cela signifie que, de même que l'Expiation précède le Jubilé, ainsi l'ascétisme de l'autocritique intra-religieuse doit précéder la fête de l'harmonie dans le dialogue interreligieux. Mais le Bx Augustin a montré dans le dialogue interreligieux une disposition à l'expiation de l'autocritique comme une préparation au Jubilé de la compréhension mutuelle. Donc, le Bx Augustin Kazotic devrait vraiment être vénéré comme patron dominicain du dialogue interreligieux.


Respondeo dicendum. Laissez-moi répondre en déclarant ce qui a le plus besoin d'être dit. Nous poursuivons un dialogue interreligieux non seulement dans le but de donner aux autres, c'est-à-dire un dialogue parallèle à la proclamation de l'évangile ou peut-être avec un œil du côté de l'enrichissement temporel des autres religions dans leur engagement pour les droits de l'homme, mais aussi .dans le but de recevoir des autres.


Ce que nous recevons est double : nous recevons un aperçu de nos propres puissances de vie sous-développées en regardant les pratiques de méditation ou la solidarité sociale des autres, mais nous recevons aussi un aperçu de nos propres défauts sur-développés en voyant ces mêmes défauts chez les autres. Il n'est pas question ici de nous rapprocher d'eux, mais de mettre un peu plus de distance entre nous. La paille dans l'œil de nos frères et sœurs d'autres religions peut parfois nous faire prendre conscience de la poutre qui nous écrase le front, comme par exemple lorsque nous sommes aidés à critiquer les restes de stoïcisme ou d'un spiritualisme non historique à l'intérieur du christianisme lui-même, par la considération des faiblesses d'autres religions.


Le travail le plus innovateur du Bx Augustin fut une étude "De la pratique de baptiser les Images et Autres Superstitions". Dans la tradition du prophète Osée, qui en vint peut-être même à banaliser les religions des autres dans le but de présenter à Israël un miroir de sa propre idolâtrie et de le ramener au monothéisme auquel il était appelé, le Bx Augustin écrivit au sujet de superstitions, de sorcellerie, de divination, de désacralisations de lieux saints et autres choses saintes, et de bien d'autres choses, toutes étrangères à la vérité toute simple du christianisme mais malheureusement aussi trop présentes dans la réalité "de facto" de son époque.


L'autocritique est ici un premier fruit du dialogue interreligieux et une bonne base pour sa continuation. Dans ce sens, le Bx Augustin pourrait bien être vénéré comme le patron dominicain du dialogue interreligieuxDe là apparaît clairement la réponse aux objections :Ad primum. Il n'y a pas de mal en soi à la dialectique. Car comme un frère d'un autre Ordre mendiant l'a dit dans un Commentaire sur la Lettre aux Galates de St Paul, l'Evangile, comme la Croix, est une "promissio sub signo contrario". Néanmoins, les maîtres parisiens disent à l'unanimité que nous sommes sauvés non par les souffrances du Christ mais par sa charité au milieu de ces souffrances. Donc dans le dialogue interreligieux il ne s'agit pas tant de gagner ou de perdre, mais de l'amour pour ceux avec qui nous engageons la discussion. Or c'est l'amour qui a marqué la vie du Bx Augustin. Donc il est un patron idéal non seulement pour la Croatie et l'ancienne Yougoslavie, mais pour le dialogue religieux dans le monde entier.


Ad Secundum. Il n'y a pas de contradiction entre l'option préférentielle pour les pauvres et le dialogue interreligieux. Au contraire, un des critères pour mesurer et comparer la perfection relative de deux religions est de savoir si elles évitent de devenir des instruments par le biais des pouvoirs temporels de ce monde, y compris des mouvements injustes dans l'Etat comme dans la société plus large. On doit demander aux religions si elles ont prêté leur voix aux sans-voix, s'affirmant davantage (par un choix délibéré) là où l'ordre de la divine volonté a été plus profondément blessé. Or le Bx Augustin a manifesté ces deux perfections, dialogue et option. Donc, etc..


Ad ultimum. Il n'y a pas de contradiction entre les vertus acquises de talents multiculturels, incluant les langues, et les dons infus qui sont à l'origine de la conversion de celui qui écoute. Car, comment croiront-ils s'ils n'entendent pas ? Et comment entendront-ils si personne ne leur prêche ? Or le Bx Augustin Kazotic par l'apprentissage des langues et des coutumes de trois peuples, la Croatie, la France et l'Italie, s'est rendu capable d'aider chacun d'entre eux.


Donc, demandons en cette fête d'aujourd'hui l'aide du Bx Augustin pour la Croatie, pour l'ancienne Yougoslavie et aussi pour la mission de l'Ordre concernant le dialogue interreligieux. Amen.

SOURCE : http://www.dominicains.ca/providence/francais/Homelies/schenk-fr.htm



Blessed Augustine Gazotich of Lucera, OP B (AC)

Born in Trau, Dalmatia, c. 1260-1262; died 1323; cultus reconfirmed by Pope Clement XI in 1702. Augustine was born into a wealthy family who provided him with an excellent education. At 18, he and an Italian friend headed to the Dominican novitiate in France. Near Pavia, Italy, they were attacked by enemies of his family, who left the bodies of the two boys in the snow by the side of the road. Augustine was badly injured; his friend died. When he recovered from his injuries, Augustine continued to the novitiate. Augustine spent most of his life battling heresy: In his native Dalmatia, he fought the Manichæen heresy; in Sicily, Islam; in Hungary both. In every situation in which he found himself, Augustine gave proof of his virtue and good judgment. When Cardinal Boccasini came to Hungary as legate, he noted the wisdom and tact of his brother Dominican, and when he himself ascended the papal throne as Benedict XI, he appointed Augustine bishop of Zagreb in Croatia in 1303.


This diocese was in chaos when Augustine assumed the cathedra. His three predecessors had all tried, but failed, to repair the ravages of heresy, plague, and schism. The new bishop began by reforming the clergy. He finished building the cathedral and made a complete visitation of his diocese. His work was to bring him into violent conflict with the government, but, spiritually, he restored the entire see during his episcopacy.


Several charming miracles are related about Augustine. The river water of Zagreb was unfit to drink, so the Dominican fathers asked Augustine to pray for a new supply. At his prayer a fountain sprang up in the yard of the convent, abundantly supplying their needs. Another time he planted a tree in a little village and the leaves turned out to have healing properties. On one occasion, when Bishop Augustine was dining with Benedict XI, the pope, feeling that a missionary bishop must eat well to preach well, had a dish of partridge set before Augustine, who never ate meat. Because he did not want to offend the pope, he prayed for a resolution to the situation. The legend says that God turned the partridges into fish!


Augustine was transferred from Zagreb to Lucera (Nocera), Sicily. Here he continued his holy government, using his characteristic gentleness and his gift of healing. He promoted devotion to Saints Dominic, Thomas Aquinas, and Peter Martyr--all brother Dominicans. Feeling that he was near death, he returned to the Dominican convent in Nocera to die among his brethren. Under his statue in the cathedral of Nocera is the legend, "Sanctus Augustine Episcopus Lucerinus Ordinis Praedicatorum," an indication of the veneration in which he is held (Benedictines, Dorcy).


Blessed Augustin Kažotić - most prominent Dominican from Trogir


Blessed Augustin Kažotić was born to a noble Trogirian family around the year 1260. He entered the Dominican Order very young, probably in Trogir itself or in the neighbouring city of Split. He distinguished himself early on during his studies and was consequently sent to continue his studies in Paris. Because of his reputation as an erudite and devout religious, Pope Benedict XI – a Dominican himself – appointed him bishop of Zagreb in 1303. During his mandate as bishop, Augustin Kažotić promoted a whole new level of pastoral activity and started both a liturgical and educational reform in his diocese. One of his projects that stand out is a cathedral school he founded. He also provided for free schooling for underprivileged students in his cathedral school.


His adamant defence of the rights of all against the abuses by King Charles Robert of Anjou (1308-1342) got him exiled from the Kingdom of Croatia and Hungary after he travelled to Avignon and asked Pope John XXII for help in 1318. He waited in vain to be allowed back for four years. Finally, Pope gave Augustin Kažotić a new diocese in 1322. He was to take charge of the newly restored Diocese of Lucera in southern Italy.


During the reign of Emperor Friedrich II of Hohenstaufen, the city of Lucera was home to thousands of Muslim Saracens who served as the Emperor’s elite troops. And now, after the Hohenstaufen dynasty fell from power, restoration of Christianity in Lucera could begin. That mission was entrusted to Augustin Kažotić. In only a year he had done much, so much so that the remaining Muslim population decide they want him dead. He was killed by a Saracen that smashed his head in with an iron shaft. Augustin Kažotić died from his injuries on August 3rd 1323 adding an honour of martyr’s death to his many merits during his life. Pope Innocent XII approved his cult on July 17th 1700 and the process of canonization is ongoing.


Augustin Kažotić was also one of the first Croatian theologians. During his stay in Avignon he wrote a treatise on the subject of whether Christ and the Apostles owned material possessions and by extension whether the Church is also allowed to possess property and riches. His second treatise and life work was on the subject of superstition, divination and witchcraft in which he explained how uneducated people should not be prosecuted by the Inquisition because of their superstitions – they simply don’t know any better and should be educated and not punished.



Blessed Augustine of Lucera, B.C.O.P.


Memorial Day: August 3rd


Profile


    Augustine was born into a wealthy family who provided him with an excellent education. At 18, he and an Italian friend headed to the Dominican novitiate in France. Near Pavia, Italy, they were attacked by enemies of his family, who left the bodies of the two boys in the snow by the side of the road. Augustine was badly injured; his friend died. When he recovered from his injuries, Augustine continued to the novitiate. Augustine spent most of his life battling heresy: In his native Dalmatia, he fought the Manichæen heresy; in Sicily, Islam; in Hungary both. In every situation in which he found himself, Augustine gave proof of his virtue and good judgment. When Cardinal Boccasini came to Hungary as legate, he noted the wisdom and tact of his brother Dominican, and when he himself ascended the papal throne as Benedict XI, he appointed Augustine bishop of Zagreb in Croatia in 1303.


    This diocese was in chaos when Augustine assumed the cathedra. His three predecessors had all tried, but failed, to repair the ravages of heresy, plague, and schism. The new bishop began by reforming the clergy. He finished building the cathedral and made a complete visitation of his diocese. His work was to bring him into violent conflict with the government, but, spiritually, he restored the entire see during his episcopacy.


    Several charming miracles are related about Augustine. The river water of Zagreb was unfit to drink, so the Dominican fathers asked Augustine to pray for a new supply. At his prayer a fountain sprang up in the yard of the convent, abundantly supplying their needs. Another time he planted a tree in a little village and the leaves turned out to have healing properties. On one occasion, when Bishop Augustine was dining with Benedict XI, the pope, feeling that a missionary bishop must eat well to preach well, had a dish of partridge set before Augustine, who never ate meat. Because he did not want to offend the pope, he prayed for a resolution to the situation. The legend says that God turned the partridges into fish!


    Augustine was transferred from Zagreb to Lucera (Nocera), Sicily. Here he continued his holy government, using his characteristic gentleness and his gift of healing. He promoted devotion to Saints Dominic, Thomas Aquinas, and Peter Martyr--all brother Dominicans. Feeling that he was near death, he returned to the Dominican convent in Nocera to die among his brethren. Under his statue in the cathedral of Nocera is the legend, "Sanctus Augustine Episcopus Lucerinus Ordinis Praedicatorum," an indication of the veneration in which he is held (Benedictines, Dorcy).


Born: in Trau, Dalmatia, c. 1260-1262


Died: 1323


Beatified: cultus reconfirmed by Pope Clement XI in 1702


Prayers/Commemorations


First Vespers:


Ant. Strengthened by holy intercession, O Augustine, Confessor of the Lord, those here present , that we who are burdened the weight of our offenses. Maybe relieved by the glory of thy blessedness, and may thy guidance attain eternal rewards.


V. Pray for us, Blessed Augustine.


R. That we may be made worthy of the promises of Christ


Lauds:


Ant. Well done, good and faithful servant, because thou hast been faithful in a few things, I will set thee over many, saith the Lord.


V. The just man shall blossom like the lily.


R. And shall flourish forever the Lord.


Second Vespers:


Ant. I will liken him unto a wise man, who built his house upon a rock.


V. Pray for us, Blessed Augustine.


R. That we may be made worthy of the Promises of Christ.


Prayer


Let us Pray: O God , who wast pleased to provide for Thy Church in Blessed Augustine, Thy Confessor and Bishop, an example of a good shepherd, mercifully grant, through his intercession, that we may be found worthy to be placed in Thy pasture forever. Through Christ our Lord. Amen.


SOURCE : http://www.willingshepherds.org/Dominican%20Saints%20May.html#Augustine Lucera

August 3

BD AUGUSTINE, BISHOP OF LUCERA (A.D. 1323)

AUGUSTINE GAZOTICH [or Cazottus of Hungarian origin] was born at Trogir in Dalmatia about the year 1260 and before he was twenty received the habit of the Friars Preachers. After profession he was sent to Paris, to study at the university, and on his way thither nearly came to an untimely end: while passing through the district of Pavia with a fellow Dominican, Brother James, they were set on by footpads; James was killed and Brother Augustine recovered only after some weeks' nursing in a near-by countryhouse. He preached fruitfully in his own country and established several new houses of his order, to which he gave as their motto the words of his patron St Augustine of Hippo: "Since I began to serve God, as I have hardly ever seen better men than those who live a holy life in monasteries, so I have never seen worse than those in monasteries who live not as they should." After missions in Italy and Bosnia, missions wherein he confirmed his reputation for great charity and prudence, Bd Augustine was sent to Hungary, where the people had been reduced to a bad state of misery and irreligion by continual civil wars. Here he met Cardinal Nicholas Boccasini, the papal legate, who was to become Bd Benedict XI, and attracted his favourable notice, and when Cardinal Boccasini became pope in 1303 he sent for Bd Augustine and consecrated him bishop of Zagreb in Croatia.

His clergy, and in consequence the whole diocese, was badly in need of reform and he held disciplinary synods whose canons he enforced and supported in frequent visitations, and he encouraged learning and the study of the Bible by establishing a Dominican priory in his cathedral city. He was present at the general council at Vienne in 1311-12; and on his return he suffered persecution at the hands of Miladin, governor of Dalmatia, against whose tyranny and exactions he had protested. Bd Augustine had in a marked degree the gift of healing (he had cured of rheumatism the hands that gave him episcopal anointing) and there is a pleasant story told of how he rebuked those who flocked to him for this reason: he planted a lirne tree, and suggested that its leaves would be more efficacious than his hands. God and the people took him at his word, and even the invading Turks respected the wonder-working tree.


After ruling the diocese of Zagreb for fourteen years Bd Augustine was translated to the see of Lucera in the province of Benevento. Here his great task was to eradicate the religious and moral corruption which the Saracens had left behind them; the remainder of the Moslems had been more or less converted in a body in 1300. King Robert of Naples gave him the fullest support and endowed a monastery of Dominicans who zealously assisted their bishop, and within five years the face of the country was changed. Bd Augustine was venerated by all, from the royal family downwards, and when he died on August 3, 1323, a cultus began which was formally confirmed in 1702.


The principal source seems to be a Latin life written as late as the seventeenth century by Thomas Marnavich, Bishop of Bosnia; in this the family name figures as Gozottus. It is printed in the Acta Sanctorum, August, vol. i. See also Taurisano, Catalogus Hagiographicus O.P., pp. 27-28, in which inter alia a reference is given to Mortier, Maîtres Généraux O.P., vol. iv, pp. 461-467: the pages in question, however, have nothing to do with this Bd Augustine, but with another Augustine of Zagreb, who lived a century later.


Blessed Augustine Gazotich

Also known as

  • Augustin Kažotic

  • Augustine Kazotic

Profile


Joined the Domnicansat age 29. Missionary to the Slavs and Hungarians. Bishop of Zagreb, Croatia in 1303. Bishop of Luccera, Italy. Had the gift of healing.


Born


O loving Father, help us to follow the teaching and example of BlessedAugustine. By assiduous meditation upon the mysteries of salvation and intent upon service for the Church may we come to the joys of eternal life. We ask this through our Lord Jesus Christ, your Son, who lives and reigns with you and the Holy Spirit, one God, for ever and ever. Amen. – the Dominicans

Sainte AFRA d'AUGSBOURG, vierge et martyre, et ses compagnes ILARIA, DEGNA, EUMENIA et EUPREPIA, martyres

$
0
0




Sainte Afra

Martyre à Augsbourg ( 304)

ou Affre. 

C'était une prostituée de grand luxe qui vivait en Bavière. Elle faisait payer très cher ses faveurs, aussi quand elle devint catéchumène, tout le monde en parla et elle fut sommée de sacrifier aux dieux pour reprendre ses relations perverses. 

"Mes péchés sont assez nombreux pour que je n'y ajoute pas celui-là, dit-elle. Mon martyre me servira de baptême." 

Un internaute nous communique qu'à un cours d'anthropologie du Professeur Charlier de l'université de Lille au sujet de Sainte Afra, il a noté que, d'après l'analyse récente de ses reliques, l'hypothèse qu'elle fut brulée a été rejetée, ses ossements ne présentant pas de signe de crémation, mais elle présentait des traces de découpe au sabre sur la base du crâne, les chercheurs chargés de cette étude pensent ne pas se tromper en indiquant qu'elle aurait été décapitée.


À Augsbourg, cité des Vindéliciens, en 304, sainte Afre, martyre dont on rapporte qu’elle avait vécu dans le péché, mais que, convertie au Christ et avant même d’être baptisée, elle fut livrée aux flammes pour avoir confessé le Christ.


Martyrologe romain



Sainte Afra

Martyre à Augsbourg (Bavière)


Fête le 5 août


Augsburg, Bavière – † Augusta Vindelicum, Rhétie, v. 304


Autre graphie : Afra ou Affre


Persécutée sous l’empereur romain Dioclétien, elle est encore vénérée à Augsbourg, ancienne capitale de la Rhétie. Sainte Afra, martyre du temps des Romains, et saint Ulrich sont les patrons d’Ulm. L’abbaye bénédictine d’Augsbourg lui est dédiée. La tradition, qui fait d’elle une prostituée cyprienne convertie, est erronée.


Martyre et ascète, fille du roi de Chypre, Afra fut persécutée à Augsburg sous l’empereur romain Dioclétien. Elle est mentionnée dans le Martyrologe Hiéronymien. Afra officiait probablement dans un lupanar à Augsburg ou se prostituer dans le temple de Vénus, vivant avec sa mère, Hilaria, et leurs servantes Eunomia, Eutropia et Digna. Quand les persécutions commencèrent à Augsburg, Narcissus l’évêque de Géroné, en Catalogne, arriva dans la cité et logea chez Afra et Hilaria, ne sachant pas leur profession. Sa sainteté attira les femmes, qui se convertirent. Quand les fonctionnaires vinrent chercher l’évêque, Afra le cacha sous une pile de linge. Afra et sa maisonnée furent baptisées, et son oncle Dionysius fut ordonné évêque. Arrêtée, Afra fut brûlée, liée à un arbre sur la petite île de Lech. Elle fut enterrée à Augsburg et sa mère érigea une chapelle sur son tombeau. Peu après, Hilaria et ses servantes furent brûlées vivantes dans leur maison. Les restes d’Afra furent ensevelis dans une église. Les pèlerins visitaient son sanctuaire dès 565. En 1012, le monastère bénédictin de Saint-Ulrich et Sainte-Afra exposait son sarcophage. Les « Actes d’Afra » donnent des explications sur son martyre.



LE MARTYRE DE SAINTE AFRA


(L'an de Jésus Christ 304)

fêtée le 5 août


Dans la province de Rhétie, en la ville d'Augsbourg, la persécution sévissait contre les chrétiens, et on les soumettait tous à divers supplices pour les entraîner à sacrifier. Or il arriva que les persécuteurs saisirent Afra, connue de tout le peuple pour une prostituée. Quand elle eut été amenée au tribunal, le juge l'ayant interrogée, et ayant appris qui elle était, lui dit : «Sacrifie aux dieux; car pour toi il vaut mieux vivre que mourir dans les tourments.» Afra répondit : «J'ai assez des péchés que j'ai commis lorsque je ne connaissais pas Dieu; je ne ferai jamais ce que tu m'ordonnes de faire.» Le juge Gaïus lui dit : «Rends-toi au Capitole et sacrifie.» Afra lui répondit : «Mon Capitole est le Christ que j'ai devant les yeux : je lui confesse chaque jour mes crimes et mes péchés; et comme je suis indigne de lui offrir un sacrifice, je désire me sacrifier moi-même pour son nom, afin que ce corps, dans lequel j'ai péché, soit purifié par les supplices.» Le juge Gaïus dit : «J'apprends que tu es prostituée; sacrifie, car tu n'as rien de commun avec le Dieu des chrétiens.» Afra répondit : «Mon Seigneur Jésus Christ a dit qu'il était descendu du ciel pour les pécheurs. Ses Évangiles nous attestent qu'une courtisane ayant arrosé ses pieds de larmes, a reçu de lui le pardon; et que, loin de mépriser jamais les prostituées et les publicains, il a daigné manger avec eux.» 

Le juge dit : «Sacrifie, et tes amants te chériront comme ils te chérissaient autrefois, et ils te donneront de grosses sommes d'argent.» Afra répondit : «Je ne recevrai plus cet argent abominable; celui que j'avais, je l'ai rejeté comme de l'ordure; car il provenait d'une honteuse origine. Mes frères les pauvres n'ont pas voulu le recevoir d'abord; mais je les ai suppliés de daigner l'accepter et de prier pour la pécheresse. Si donc j'ai rejeté l'argent que j'avais, comment pourrais-je chercher à acquérir ce que j'ai repoussé loin de moi comme de l'ordure ?» Le juge Gaïus dit : «Le Christ ne te trouve pas digne de lui. C'est une folie d'appeler ton Dieu, celui qui ne te reconnaît pas pour sienne. Une courtisane ne peut porter le nom de chrétienne.» Afra répondit : «Je suis indigne du nom et de la qualité de chrétienne; mais la miséricorde de Dieu, qui juge selon la bonté qui lui est propre, et non selon les mérites des hommes, a daigné me conférer ce titre.» Le juge Gaïus dit : «Comment sais-tu qu'il te l'a conféré ?» Afra répondit : «Je reconnais que je n'ai pas été rejetée de devant la face du Seigneur, à ce qu'il daigne m'admettre à la glorieuse confession de son saint nom, par laquelle je m'attends à recevoir le pardon de tous mes crimes.» Le juge dit : «Ce sont là des rêveries. Sacrifie plutôt aux dieux, qui t'accorderont ton salut.» Afra répondit : «Mon salut est le Christ, qui, suspendu à la croix, a promis les biens du ciel au larron pénitent.» Le juge Gaïus dit : «Sacrifie, si tu ne veux pas être fouettée en présence de ces amants qui ont vécu honteusement avec toi.» Afra répondit : «Il n'est pour moi d'autre confusion que celle de mes péchés.» Le juge dit : «Sacrifie sans retard; car c'est une honte pour moi de disputer si longtemps avec toi; si tu refuses, tu périras.» Afra dit : «C'est là ce que je souhaite, si toutefois je le mérite, afin que cette confession me rende digne de trouver le repos.» Le juge Gaïus dit : «Sacrifie, autrement je te ferai torturer, puis je donnerai l'ordre de te brûler vive.» Afra répondit : «Que ce corps, dans lequel j'ai péché, souffre tous les tourments, je ne souillerai point mon âme par les sacrifices des démons.» 

Alors le juge impie dicta la sentence en ces termes : «Nous ordonnons que la courtisane Afra, qui s'est déclarée chrétienne et n'a point voulu participer aux sacrifices, soit brûlée vive.» Aussitôt les exécuteurs l'enlevèrent et la menèrent dans une île du Lech : là ils la dépouillèrent et la lièrent à un poteau. Elle leva alors les yeux au ciel et pria avec larmes, disant : «Seigneur Jésus Christ, Dieu tout-puissant, qui n'êtes pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, à la pénitence; vous qui, par une parole inviolable et certaine, avez daigné nous promettre qu'à l'heure même où le pécheur se convertira de ses iniquités, vous en perdrez le souvenir; recevez à cette heure la pénitence de mes souffrances, et par ce feu temporel préparé à mon corps, délivrez-moi de ce feu éternel qui brûle à la fois l'âme et le corps.» Après cette prière, on l'environna de sarments auxquels on mit le feu tout aussitôt. On l'entendit alors qui disait : «Je vous rends grâces, Seigneur Jésus Christ, qui avez daigné m'accepter comme victime pour votre saint nom, vous qui avez été offert sur la croix, unique victime pour le monde entier; juste pour les injustes, bon pour les méchants, béni pour les maudits, exempt de péché pour tous les pécheurs. Je vous offre mon sacrifice, à vous, ô mon Dieu, qui vivez et régnez avec le Père et le saint Esprit, dans les siècles des siècles. Amen.» En disant ces paroles, elle rendit l'esprit. 

Pendant que la bienheureuse martyre du Christ Afra entrait ainsi au ciel par le triomphe du martyre, Digna, Eunomia et Eutropia, qui avaient été ses servantes, pécheresses comme elle et baptisées avec elle par le saint évêque Narcisse, se tenaient sur le bord du fleuve. Elles supplièrent les exécuteurs qui revenaient de l'île de les y transporter dans leur barque. Ils les y conduisirent, et elles trouvèrent le corps de sainte Afra dans son entier. Un enfant qui était avec elles repassa à la nage, et en porta la nouvelle à Hilaria, mère de la martyre. Celle-ci vint, de nuit, avec les prêtres de Dieu, enleva le corps et le déposa à deux milles d'Augsbourg, dans un sépulcre qu'elle avait fait construire pour elle et pour les siens. Gaïus l'ayant appris, envoya ses gens à ce tombeau, leur disant : «Allez et arrêtez-les. Si elles consentent à sacrifier, vous me les amènerez avec honneur, afin que je les récompense largement; mais si vous les voyez persister dans leur obstination et refuser toute participation aux sacrifices, remplissez le sépulcre de sarments et d'épines sèches, fermez-le sur elles, puis mettez-y le feu, afin que pas une n'échappe.» Arrivés auprès d'elles, les soldats cherchèrent d'abord à les séduire par de belles promesses, puis à les effrayer par des menaces; enfin, les voyant fermes dans leur refus de sacrifier, ils remplirent le sépulcre de sarments et d'épines sèches, le fermèrent sur elles, y mirent le feu et partirent. Ainsi il advint que le jour même de l'ensevelissement de sainte Afra, sa mère Hilaria, et Digna, Eutropia et Eunomia, ses servantes selon la chair, mais ses sÏurs dans le Christ, reçurent la couronne du martyre; et que celles qui avaient gardé ensemble la foi de Jésus Christ, arrivèrent aussi ensemble, avec la palme du martyre, à ce même Dieu qui vit et règne avec le Père et le saint Esprit, dans les siècles. Amen.



Afra of Augsburg VM (RM)


Died c. 304. Saint Afra was probably a martyr during the Diocletian persecution at Augsburg, Germany. Her unreliable vita is probably historically worthless, although it does appear to be an embroidery of some historical reference. It says that Afra, a prostitute in Augsburg from Cyprus, had been converted when the Bishop of Gerona, driven from his diocese by persecution, reached Augsburg, Germany, and took refuge in her mother's house. The transformation of her life was complete, though Afra never ceased to live as if she were doing penance for her former sins. When her time came to suffer she saw this too as a form of atonement. The pagan judge before whom she was brought, accused of being a Christian, told her that her own Lord would have nothing to do with such a sinner as she had been. But Afra replied that although she was without a doubt unworthy to be called a Christian, Jesus Christ had indeed admitted her as one.


"My body has sinned," confessed the saint at her trial. "Let it suffer. I will not ruin my soul by idolatry." Her executioners tied her to a stake on an island in the River Lech. Dried vine branches were piled up around her and set alight. That night Afra's mother and three other women, who are said to be Afra's servants and former prostitutes themselves, sailed to the island, gathered up Afra's body and buried it in a large tomb at Augsburg. The pagan authorities saw them performing this last act of mercy. The four women were shut up in the family tomb, which was then set on fire. They, like Saint Afra, were burned to death.


The Benedictine abbey in Augsburg is dedicated to Saint Afra (Attwater, Benedictines, Bentley, Encyclopedia).


In art, Saint Afra is depicted crowned and enthroned, holding a dead tree. She might also be shown (1) suspended from a tree and scourged; (2) bound to a tree and burned; (3) surrounded by flames; (4) boiled in a cauldron; or (5) holding a fir cone (Roeder). She is the patron saint of Augsburg, Germany, and invoked by penitent women (Roeder).




St. Afra and Companions, Martyrs


THE PERSECUTION of Dioclesian was carried on with great cruelty by his colleague Maximian Herculeus in Africa, Italy, Rhetia, Vindelicia, Noricum, and Upper Pannonia, the government of which provinces fell to his share in the division of the empire. At Ausburg, in Rhetia, the apparitors apprehended a woman called Afra, known to have formerly been a common prostitute. The judge, by name Gaius, who knew who she was, said: “Sacrifice to the gods; it is better to live than to die in torments.” Afra replied: “I was a great sinner before I knew God; but I will not add new crimes, nor do what you command me.” Gaius said: “Go to the capitol and sacrifice.” Afra answered: “My capitol is Jesus Christ, whom I have always before my eyes. I every day confess my sins; and, because I am unworthy to offer him any sacrifice, 1 I desire to sacrifice myself for his name, that this body in which I have sinned may be purified and sacrificed to him by torments.” “I am informed,” said Gaius, “that you are a prostitute. Sacrifice, therefore, as you are a stranger to the God of the Christians, and cannot be accepted by him.” Afra replied: “Our Lord Jesus Christ hath said, that he came down from heaven to save sinners. The gospels testify that an abandoned woman washed his feet with her tears, and obtained pardon, and that he never rejected the publicans, but permitted them to eat with him.” The judge said: “Sacrifice, that your gallants may follow you, and enrich you.” Afra answered: “I will have no more of that execrable gain. I have thrown away, as so much filth, what I had by me of it. Even our poor brethren would not accept of it, till I had overcome their reluctance by my entreaties, that they might pray for my sins.” 2 Gaius said: “Jesus Christ will have nothing to do with you. It is in vain for you to acknowledge him for your God: a common prostitute can never he called a Christian.” Afra replied: “It is true, I am unworthy to bear the name of a Christian; but Christ hath admitted me to be one.” Gaius said: “Sacrifice to the gods, and they will save you.” The martyr replied: “My Saviour is Jesus Christ, who upon the cross promised paradise to the thief who confessed him.” The judge said: “Sacrifice, lest I order you to be whipped in the presence of your lovers.” Afra replied: “The only subject of my confusion and grief are my sins.” “Sacrifice,” said the judge, “I am ashamed that I have disputed so long with you. If you do not comply, you shall die.” Afra replied: “That is what I desire, if I am not unworthy to find rest by this confession.” The judge said: “Sacrifice, or I will order you to be tormented, and afterwards burnt alive.” Afra answered: “Let that body which hath sinned undergo torments; but as to my soul, I will not taint it by sacrificing to demons.” Then the judge passed sentence upon her as follows: “We condemn Afra, a prostitute who hath declared herself a Christian, to be burnt alive, because she hath refused to offer sacrifice to the gods.”


  The executioners immediately seized her, and carried her into an island in the river Lech, upon which Ausburg stands. There they stripped her and tied her to a stake. She lifted up her eyes to heaven, and prayed with tears, saying: “O Lord Jesus Christ, Omnipotent God, who camest to call not the righteous, but sinners to repentance, accept now the penance of my sufferings, and by this temporal fire deliver me from the everlasting fire, which torments both body and soul.” Whilst the executioners were heaping a pile of vine branches about her, and setting fire to them, she was heard to say: “I return thee thanks, O Lord Jesus Christ, for the honour thou hast done me in receiving me a holocaust for thy name’s sake; thou who hast vouchsafed to offer thyself upon the altar of the cross a sacrifice for the sins of the whole world, the just for the unjust, and for sinners. I offer myself a victim to thee, O my God, who livest and reignest with the Father and the Holy Ghost world without end. Amen.” Having spoken these words she gave up the ghost, being suffocated by the smoke.


Three maids of the martyr, Digna, Eunomia, and Eutropia, who had been sinners as well as their mistress, but were converted and baptized at the same time by the holy bishop Narcissus, 3 stood all the while on the banks of the river, and beheld her glorious triumph. After the execution they went into the island, and found the body of Afra entire. A servant man who was with them swam back, and carried the news to Hilaria, the martyr’s mother. She came in the night with some holy priests, and carried away the body, which she interred in a sepulchre she had built for herself and family, two miles from the city. The sepulchres of the ancients were lofty buildings, and big enough to contain several apartments. Whilst Hilaria and her attendants were still there, Gaius was informed of what they had done. He, therefore, despatched soldiers thither with an order to persuade the whole company to offer sacrifice, and if they refused, to burn them alive without any other formality. The soldiers used both mild words and threats; but finding all to no purpose, they filled the vault of the sepulchre with dry thorns and vine branches, shut the door upon them, and having set fire to the sticks went away. Thus St. Afra, her mother, and three servants were honoured with the crown of martyrdom on the same day, which was the 7th of August, as Ruinart and Tillemont 4 observe; though their festival is kept on the 5th. They suffered in year 304. St. Afra is honoured as chief patroness at Ausburg. In her we admire the perfect sentiments of a true penitent. At every word and in every thought she has her sins always before her eyes; persuaded she never could do enough to efface them, she never thinks on what she had already done for that end; immediately upon her conversion she gave what she possessed to the poor, doubtless led a most penitential life till her death, and she rejoiced to suffer in order to atone for her former crimes. See her genuine acts, copied from the public register, in Surius, Ruinart, p. 455, &c.


Note 1. Sinners under canonical penance were not allowed to assist at the divine mysteries, but prayed without the church door during mass. [back]

Note 2. The church, by its ancient discipline, would not receive, even for the benefit of the poor, the offerings of public sinners, or money which was acquired by wicked means. See Constit. Apostol. l. 4, c. 5. 6. [back]

Note 3. This St. Narcissus is honoured at Ausburg as the apostle of that country, on the 29th of October, but he is named in the Roman Martyrology on the 18th of March. He is said to have fled from the persecution in Spain, to have preached at Ausburg, and to have returned afterwards to his church of Gironne in Catalonia, where he received the crown of martyrdom with a deacon named Felix, mentioned by Prudentius, hymno, 4. [back]

Note 4. Tillem. t. 5, p. 274. [back]


Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume VIII: August. The Lives of the Saints.  1866.


St. Afra

MARTYR.


The city of AugustaVindelicorum(the present Augsburg) was situated in the northern part of the Romanprovince of Rhætia on the river Lech, not far from its junction with the Danube. It was an important Romancolony, invested with municipal rights(municipium) by the Emperor Hadrian, into which Christianity had penetrated even before the time of Constantine, as is proved beyond question by the martyrdom of St. Afra. It is an indisputable historicalfact that a Christian named Afra was beheaded at Augsburg during the persecution of Diocletian (c. 304) for her steadfast profession of faith, and that at an early period her grave was the object of great veneration. The so-called "Martyrologium Hieronymianum", a compilation from various calendars and lists of martyrs, datingin its original form from the fourth century, mentions, under date of 5 August (in some manuscripts, 6 or 7 August), St. Afra as having suffered in the city of Augsburg, and as buriedthere (Martyrologium Hieronym., ed. De Rossi and Duchesne; ActaSS., II, Nov., 1 sqq.). In his poem on St. Martin, Venantius Fortunatus, Bishop of Poitiers in the sixth century, also mentions Augsburgas her burial place (Vita S. Martini, IV, 642 sq.; Pergis ad Augustam quam Virdo et Lica fluentant, Illic ossa sacræ venerabere martyris Afræ). There are extant certainActs of the martyrdom of St. Afra (Acta SS., II, August, 39 sqq.; ed. Krusch in Mon. Germ. Hist.; SS. RR. Merovingic., III, 56 sqq.), in the opinion of most criticsnot a coherent whole, but a compilation of two different accounts, the story of the conversion of St. Afra, and the story of her martyrdom. The former is of later origin, and has not the least claim to historicalcredibility, being merely a legendarynarrative of Carlovingian times, drawn up with the intentionof connecting with St. Afra the organization of the churchof Augsburg. It relates that the grandparents of Afra came from Cyprus to Augsburgand were there initiated into the worshipof Venus. Afra was given over as a prostitute to the service of the goddess by her own mother Hilaria, or Hilara. In the persecution of Diocletian, Bishop Narcissus of Gerundum, in Spain, took refuge from his persecutors in Augsburg, and chanced to find an asylumin Afra's house. Through his efforts the family was converted to Christianity, and baptized. Narcissus, on his departure, ordainedpresbyter (or bishop) a brother of Hilaria, Dionysius by name. To the same narrative clearly belongs the conclusion of the story of Afra'smartyrdom, in which mention is made of the mother and three handmaidens of Afra (Digna, Eunomia or Eumenia, and Eutropia or Euprepia), who, after the remains of the martyr were placed in the tomb, themselves suffered martyrdom by fire. The second part of the "Acts of Afra", dealing with her trial and death (Ruinart, ActaSincera, 482-484, Ratisbon, 1859), is more ancient. In the opinion of Duchesne it dates from the end of the fourth, or the beginning of the fifth, century. It may, therefore, have preserved, not only the fact of the martyrdom, but also reliable details concerning the Saintand her death. In this narrative Afra alone is mentioned, and there is no trace of those exaggerations and fantastic embellishments which characterize the later legends of the martyrs. According to this Passio, Afra (see ACTS OF MARTYRS) was condemned to the flames because she professed herself a Christian, and refused to participate in paganrites. She was executed on a little island in the river Lech, and her remains were buriedat some distance from the place of her death. The testimony of Venantius Fortunatus shows that her grave was held in great veneration in the sixth century. Her remains are still at Augsburg in the churchof Sts. Ulrich and Afra, beside which stands a famous Benedictineabbey. Her feast is celebrated on 7 August [now 5 August --Ed.].


Kirsch, Johann Peter."St. Afra."The Catholic Encyclopedia.Vol. 1.New York: Robert Appleton Company,1907.5 Aug. 2016<http://www.newadvent.org/cathen/01180b.htm>.


Transcription.This article was transcribed for New Advent by Bob Knippenberg.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor.Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.



Santa AfraMartire



Etimologia: Afra = originaria dell'Africa, dal latino


Martirologio Romano: Ad Augsburg nella Rezia, oggi in Germania, santa Afra, martire: convertitasi a Cristo da una vita di peccato, si narra che, non ancora battezzata, sia stata data al rogo per aver confessato la sua fede in Cristo.


Sante AFRA, ILARIA, DEGNA, EUMENIA e EUPREPIA, martiri 


L'esistenza e il martirio di Afra sono storicamente accertati; ce ne fa fede il Martirologio Geronimiano, che si basa su una notizia presa, come sembra, da un calendario milanese del sec. V (7 agosto con anticipazione al 5 dello stesso mese). Venanzio Fortunato visitò il suo sepolcro nel 565 (Vita S. Martini, IV, pp. 640-643). La passio conservata in due stesure, di cui la prima è più breve e più antica, e la Conversio sono da attribuirsi al sec. VIII; ambedue sono in gran parte leggendarie. Secondo la passio più antica Afra era una meretrice che, convertita al cristianesimo, ma non ancora battezzata, fu martirizzata. Secondo la Conversio il vescovo Narciso guadagnò la cortigiana Afra alla religione cristiana e la battezzò insieme con la madre di lei e le sue serve. Durante la persecuzione di Diocleziano, Afra fu presa e condannata al rogo (304). Sembra che l'autore della passio più antica abbia unito al nome di Afra quello di Venerea, una martire di Antiochia, di cui si fa menzione, nello stesso giorno, in un codice del Martirologio Geronimiano; da questo accostamento sarebbe sorta la leggenda di Afra meretrice («Venerea»). Contrariamente a ciò, in antichi calendari di Augusta (del 1010, 1050 e 1100) Afra figura come vergine. Il corpo è venerato ad Augusta, nell'antichissima chiesa dei SS. Ulrico e Afra.

Sant'Ilaria, madre di Afra, secondo la Conversio sant'Afrae fu battezzata da Narciso; secondo la passio più recente seppellì il corpo della figlia insieme con le sue ancelle Degna, Eumenia e Euprepia; rifiutandosi di allontanarsi dalla tomba e di rinnegare il cristianesimo, fu arsa viva con le compagne lo stesso giorno delle esequie di Afra.




Autore: Carlo Egger


Bienheureux FRÉDÉRIC JANSSOONE, prêtre franciscain

$
0
0

Bienheureux Frédéric Janssoone

prêtre franciscain ( 1916)

Il naquit à Ghyvelde dans le Nord et se sentit attiré par la spiritualité franciscaine. Il fait de brillantes études, entre au noviciat d'Amiens et est ordonné prêtre le 17 août 1870. Il sera aumônier militaire pendant la guerre. Après avoir fondé le couvent franciscain de Bordeaux, il vient à Paris pour s'occuper de la Custodie de Terre Sainte qui se trouvait alors près de la gare Montparnasse. Il y séjournera du 25 septembre 1875 au 26 avril 1876, travaillant bien sûr pour la Custodie, mais surtout travaillant à la Bibliothèque Nationale pour écrire l'histoire des missions franciscaines avec Marcellin Civezza. Il célébrait la messe avec une foi impressionnante et savait faire partager à ceux qui l'approchaient son intimité avec le Seigneur. Ses recherches sur les saints et les missionnaires franciscains n'étaient pas une simple recherche historique mais une rencontre avec des disciples du Christ. Il quitte Paris pour se rendre en Terre-Sainte jusqu'en 1881, date à laquelle il est envoyé à Trois-Rivières au Canada où il meurt le 4 août 1916.

Béatifié le 25 septembre 1988 par le pape Jean-Paul II.

Note d'un internaute: la fête liturgique de bienheureux Frédéric Jansoone est fixée au 4 août, date de sa naissance au ciel. Au Canada, la célébration en est reportée au 5 août. Le 19 novembre est le jour de sa naissance sur terre.

Frédéric Janssoone (1838-1916), franciscain, commis voyageur du bon Dieu, béatifié le 25 septembre 1988. On le voit partout priant, austère dans sa vie personnelle, pauvre d'une pauvreté extrême. Sa bonté était une bonté toute simple. Il était patient et, dans les difficultés, il restait dans la paix, la sérénité du cœur, parce qu'il se voulait toujours en pleine conformité avec "la volonté du Seigneur". (diocèse d'Edmundston)

A découvrir aussi:


À Montréal au Québec, en 1916, le bienheureux Frédéric Janssoone, prêtre franciscain, qui donna un grand essor aux pèlerinages en Terre sainte pour augmenter la foi.


Martyrologe romain


Frédéric Jansoone


Franciscain, Bienheureux



Frédéric Jansoone, dernier né d'une famille de huit enfants, est né à Ghyvelde, village du diocèse de Lille, dans le nord de la France, tout près de la frontière belge. Mais, de par ses origines, il est des Flandres belges et sa langue maternelle est le flamand. Son père, Pierre Antoine, est un petit fermier qui travaille dur et finit par parvenir à une certaine aisance. Sa mère, Marie-Isabelle Bollengier est cultivée et raffinée. L’éducation donnée à la famille est stricte, très chrétienne, tant dans le domaine de la charité que de la foi. Toutefois, Frédéric connaîtra vite la souffrance, car son père mourut en 1848 alors qu’il n'avait pas encore 10 ans. 

Frédéric fréquenta l'école de son village natal, puis le collège d'Hazebrouk et l'Institut Notre-Dame-des-Dunes de Dunkerque. C'était un garçon très doué pour les études; en 1852 il avait pu commencer ses Humanités (c'est ainsi que l'on appelait les études secondaires) au collège d'Hazebrouck. mais il dut les arrêter en 1855, afin d’aider sa famille aux prises avec de graves difficultés financières. Il s’engagea alors comme commis-voyageur dans une entreprise de textiles, comme représentant de commerce, domaine où il excella. Pendant sept ans, il travailla.Après la mort de sa mère, en 1861, il put reprendre ses études. Deux ans après, en juin 1864, il entra chez les Franciscains d’Amiens. 

Il fut ordonné prêtre le 17 août 1870. Il exerça alors différents ministères au sein de sa congrégation et devint supérieur à Bordeaux, dans une maison qu'il avait fondée avec deux autres confrères en 1871. En 1876, il fut envoyé en Terre Sainte, où, de 1878 à 1888, il occupa le poste de Vicaire Custodial. Il fut ensuite envoyé au Canada, dans la paroisse de Notre-Dame du Cap, à Trois-Rivières, au Québec.  

Frédéric était arrivé à Notre-Dame du Cap le 13 juin 1888. Le 22 juin, se produisit dans la petite église dédiée à la Vierge du Rosaire au sanctuaire de Notre-Dame du Cap, un miracle étonnant, appelé plus tard "Le prodige des yeux". Vers 19 heures, trois hommes priaient dans la petite église: le curé Désilets, le père Frédéric et M. Pierre Lacroix. Pendant qu'ils priaient il se produisit un évènement que le Père Frédéric a lui-même raconté : "La statue de la Vierge, qui a les yeux entièrement baissés, avait les yeux grandement ouverts; le regard de la Vierge était fixe; elle regardait devant elle, droit à sa hauteur. L'illusion était difficile: son visage se trouvait en pleine lumière par suite du soleil qui luisait à travers une fenêtre et éclairait parfaitement tout le sanctuaire. Ses yeux étaient noirs, bien formés et en pleine harmonie avec l'ensemble du visage. Le regard de la Vierge était celui d'une personne vivante; il avait une expression de sévérité, mêlée de tristesse. Ce prodige dura approximativement de cinq à dix minutes.

Que fut la vie de Frédéric au Québec?

Tout d'abord de nombreuses prédications: au Cap-de-la-Madeleine, au sanctuaire de la Réparation à Pointe-aux-Trembles à Montréal,chez les Franciscaines Missionnaires de Marie à Québec et dans toute la province. Il écrivit aussi des articles pour les Annales du Très Saint Rosaire et la Revue eucharistique, revues qu'il avait fondées en 1892, et de nombreuses autres revues populaires de piété. Il rédigea aussi des livres d'édification comme La vie de Notre-Seigneur et la Vie de Saint François.  Enfin, notre bienheureux s'impliquait beaucoup dans la gestion, la direction et le financement du Commissariat de Terre Sainte, ainsi que dans le soutien et le développement des pèlerinages au sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap.

Un professeur, Hermann Giguère, associé à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval et supérieur général du Séminaire de Québec écrira de lui: "Le Père Frédéric représente bien cette spiritualité de la renaissance catholique du milieu du XIXème siècle fondée sur les confréries, sur la prédication visant la conversion et sur la fidélité aux obligations de la religion."Hermann Giguère écrivit aussi: "Son originalité restera d'avoir donné jusqu'au bout le témoignage de la primauté du surnaturel et du spirituel ardemment défendu et annoncée à des milliers de gens dans un langage populaire et avec des moyens qui les rejoignaient et les nourrissaient."

Lorsque les Oblats de Marie Immaculée le relayeront, en 1902, la vie du Père Frédéric Jansoone, fut, jusqu'à sa mort, fortement liée à la communauté de la Basilique Notre-Dame du Cap. Frédéric Jansoone mourut le 4 août 1916, á Montréal, d'un cancer à l'estomac, à l'âge de 77 ans. Son corps fut transporté à Trois-Rivières et enseveli dans la chapelle Saint-Antoine (crypte de la chapelle des Franciscains).

Frédéric Jansoone fut béatifié le 25 septembre 1988  à Rome  par Jean Paul II. Sa fête, au Canada est le 5 août. Ailleurs, c'est le 4 août.

Quelques compléments sur les actions de Frédéric Jansoone

Nous savons que Frédéric Jansoone fut ordonné prêtre à Bourges le 17 août 1870, juste avant la guerre franco-allemande. Sa date d’ordination avait été avancée, afin de lui permettre d’exercer des fonctions sacerdotales comme aumônier dans un hôpital militaire. Après quoi, il fut supérieur à Bordeaux, puis envoyé en Palestine où de nombreux franciscains tenaient la “Custodie de Terre Sainte”. Nommé assistant du supérieur ou ‘gardien’ il eut à assumer de lourdes responsabilités matérielles. Ainsi, c'est à lui que l’on doit la construction de l’église Sainte Catherine de Bethléem (où se célèbre chaque année, en mondovision, la messe de minuit de Noël). Avec un sens diplomatique aigu il s’ingénia aussi à établir des accords entre les différentes confessions chrétiennes, notamment pour leur présence respective dans la basilique du Saint-Sépulcre et celle de Bethléem. Il fit de grandes recherches d’archives et publia une synthèse qui est encore la base de la gestion des sanctuaires de Palestine. Il animait aussi de nombreux pèlerinages, ce qui lui donna l’occasion de rencontrer un prêtre canadien.

Frédéric fut envoyé par ses supérieurs au Québec, en 1881; deux mandats lui étaient confiés: instaurer là-bas la quête du Vendredi-Saint en faveur des Lieux-Saints et visiter les fraternités du Tiers Ordre Franciscain afin d'évaluer les possibilités d'une restauration de l'ordre des Frères mineurs au Canada (le dernier Franciscain, un Récollet, était mort en 1849). Après un nouveau séjour en Terre Sainte, Frédéric revint au Québec,  avec la mission de mettre sur pied un Commissariat de Terre sainte à Trois-Rivières, en attendant qu'il soit possible d'établir une communauté régulière, ce qui fut fait en 1903. Ce sera la première maison franciscaine depuis 1849. Le Père Frédéric prêchait dans tous les diocèses du Québec et jusqu'en Nouvelle-Angleterre; sa prédication, toute franciscaine, était basée sur la Passion et la Résurrection; elle se voulait  simple mais non dépourvue de sentiments, et qui provoquait souvent les larmes des auditeurs.

Jean-Paul II dira de lui: "Il ne cesse d’entraîner ceux qui l’écoutent à s’engager dans la vie évangélique selon les voies tracées par le Tiers-Ordre franciscain et tout autant dans l’apostolat très concret de la vie familiale et professionnelle." 

Il célébrait l’Eucharistie avec une ferveur émouvante. Sa vie montre bien que "l’esprit de contemplation, loin de freiner le zèle apostolique, le fortifie." Directeur des pèlerinages au sanctuaire de Notre Dame du Rosaire, à Cap-de-la-Madeleine, il joua un rôle important dans le développement du culte marial au Québec. Malgré son activité débordante, le Père Frédéric maintenait en lui un esprit de prière et de pénitence hors du commun. Son austérité de vie, son extrême pauvreté, son amour de prédilection pour les pauvres, sa bonté toute simple, sa patience et sa sérénité dans les épreuves, toutes ces vertus l'ont fait comparer à un nouveau François d'Assise. Il contribua largement à répandre l'esprit franciscain au Canada et donna une impulsion décisive à la restauration de l'Ordre franciscain dans ce pays.

Paulette Leblanc


Biographie et itinéraire spirituel du
Bienheureux Frédéric Janssoone (1838-1916)


par Hermann Giguère

professeur associé à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval et supérieur général du Séminaire de Québec 



Homme à la personnalité complexe et apôtre infatigable, le "bon Père de Terre Sainte", comme on le désignait à son premier séjour au Québec en 1881, devenu pour nous le "bon Père Frédéric", a été béatifié par Jean-Paul II le 25 septembre 1988. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l'Église catholique au Canada connaissait, grâce à l'immigration et à la natalité élevée des canadiens-français, un essor incroyable: érection de nouveaux évêchés, sept Conciles provinciaux à Québec (de 1851 à 1886), un Concile plénier (Québec 1909). En même temps la colonie nouvellement dotée d'une structure juridique fédérative (Acte de l'Amérique du Nord britannique 1867) se développait elle aussi rapidement. Dans cette Église en pleine ébullition où les conflits, acerbes parfois, n'étaient pas absents (ultramontains et libéraux, par exemple), le "bon Père Frédéric" a su capter le goût de nouvelles expressions de la foi et proposer le message évangélique dans toute son âpreté.


Des Flandres aux rives du Saint-Laurent


Frédéric Janssoone (qu'on appellera souvent dans les documents officiels Frédéric de Ghyvelde) naît le 9 novembre 1838 à Ghyvelde dans les Flandres françaises tout près de la Belgique. Dernier enfant d'un couple remarié (un veuf et une veuve), il est le quatrième enfant vivant de ce couple qui ensemble à leur mariage avait déjà sept autres enfants. Le foyer était imbibé de vie religieuse. Sa mère lisait des livres de spiritualité à haute voix en famille pendant le Carême comme c'était l'usage dans ce coin très catholique de la France. A dix ans, il perd son père Piere-Antoine qui meurt d'un cancer d'estomac le 13 janvier 1848. Malgré tout, en 1852, il peut commencer ses Humanités (études secondaires) au collège d'Hazebrouck alors que son frère Pierre commence sa philosophie au Grand Séminaire de Cambrai. En 1856, il devient commis-voyageur dans le textile à Estaires  ayant dû arrêter ses études pour aider sa mère. A la mort de celle-ci, le 5 mai 1861, il a 23 ans. Il décide de terminer ses études, puis il entre en juin 1864 chez les Franciscains Observants qu'il a connus par le Tiers-Ordre. Il vivra "une lutte et des hésitations sans fin" au cours de ces années de décision, confie-t-il à sa soeur Victoire et à son frère Jean-Baptiste. Il est ordonné prêtre le 17 août 1870.


Jusqu'a son arrivée en Terre Sainte en 1876, il exerce divers ministères: aumônier militaire (quelques mois), sous-maître des novices à Branday; supérieur à Bordeaux, maison qu'il avait fondée avec deux autres confrères en 1871; prédication. Après son installation en Terre Sainte où les susceptibilités nationales causent toutes sortes de différends, il accepte finalement, en 1878, le poste de Vicaire Custodial qu'il occupe jusqu'en 1888. C'est pendant ce temps qu'il fait un bref séjour au Québec, en 1881-1882, invité par l'abbé Provencher, curé de Cap-Rouge près de Québec. Sa retraite prêchée à l'église de Jacques-Cartier, alors église des Congréganistes de la paroisse St-Roch à la Basse-Ville de Québec, est restée célèbre. Mgr Taschereau n'ayant pas apprécié certaines remarques du "bon Père de Terre Sainte" sur le "libéralisme", c'est plutôt à Trois-Rivières, grâce à l'abbé Luc Désilets, curé au Cap-de-la-Madeleine et vicaire général, qu'il décide d'établir le Commissariat de Terre Sainte. Celui-ci ne verra le jour qu'en 1888.


Avec le retour au Québec du Père Frédéric, le 13 juin 1888, une période de grand rayonnement spirituel et apostolique commence: prédications nombreuses aux Tertiaires et à divers groupes au Cap-de-la-Madeleine, au sanctuaire de la Réparation à Pointe-aux-Trembles à Montréal, chez les Franciscaines Missionnaires de Marie à Québec et dans toute la province; articles pour les Annales du Très Saint Rosaire et la Revue eucharistique, mariale et antonienne qu'il avait fondées et de nombreuses revues populaires de piété; livres d'édification comme La vie de Notre-Seigneur et la Vie de Saint François; gestion, direction et financement du Commissariat de Terre Sainte; soutien et implication directe dans le développement des pèlerinages au sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap-de-la-Madeleine. Quelque temps après le jubilé d'or de sa profession religieuse, le Père Frédéric que son estomac fragile avait contraint toute sa vie à un menu surprenant parfois pour son entourage est emporté par un cancer d'estomac comme son père. C'était le 4 août 1916.


Physionomie spirituelle


La béatification du Père Frédéric a officiellement reconnu chez lui les signes d'une sainteté qui s'est épanouie dans une personnalité controversée par moments. Certains de ses confrères portaient des jugements sévères sur leur "bon Père". Ses attitudes, ses réticences, ses comportements les intriguaient. Par ailleurs, les foules le vénéraient et son apostolat marqué d'un élan peu commun était toujours motivé par le désir sincère de "la gloire de Dieu".


Est-il possible d'aller au coeur de ce que fut l'itinéraire spirituel du "bon Père", de pénétrer un peu ce mystère de la rencontre de Dieu qui s'offre à la liberté d'un être qui répond avec ce qu'il est: éducation, caractère, façons de voir?


La "figure calme, amaigrie et austère" du Père Frédéric, ses habitudes de vie, son vêtement renvoyaient immanquablement les interlocuteurs à François d'Assise: un François d'Assise dans le goût du XIXe siècle perçu avant tout dans sa rigueur, son détachement et son ascèse. C'était d'ailleurs cette tradition d'un franciscanisme fidèle à sa pureté primitive qui avait attiré le jeune Frédéric chez les Franciscains de la branche espagnole des Observants restaurés en France par le Père Aréso (la province française avait été érigée en 1860). L'annaliste du couvent des soeurs de Jésus-Marie à Québec note, en 1881, que le dîner du Père a consisté "dans une assiette de soupe et une pomme de terre", qu'"il jeûne tous les jours depuis qu'il est à Québec, ce qui fait trois semaines". "Il ne s'est pas encore couché dans un lit, ajoute-t-elle, mais il prend son repos sur le plancher". Imitation de François d'Assise dans son dénuement, mais aussi dans son acceptation inconditionnelle de la volonté de Dieu. Ce côté austère de la physionomie spirituelle du Père Frédéric à son époque a sans cesse suscité autour de lui des commentaires en général admiratifs, même si certains de ses confrères, parfois, y voyaient un souci d'édifier trop poussé. Cette imitation d'un François d'Assise tel que perçu dans la tradition des Observants a inspiré toute la vie du Père Frédéric. Il s'y est tenu fermement. La fidélité un peu rigide à son modèle ne doit pas nous cacher le chemin intérieur que le Père Frédéric a parcouru vers un abandon de plus en plus vécu au Seigneur.


L'histoire de ce chemin intérieur, de son itinéraire spirituel personnel est jalonnée de "passages", de "crises" dont la nature nous échappe en partie: moments de dépression, santé délabrée, périodes de repos (jusqu'à un an en 1884), retraite à l'écart... N'est-ce pas à travers ces temps de "nuits" que le Seigneur vient lui-même prendre de plus en plus l'initiative dans la vie de cet homme plein de ressources, réalisateur et organisateur? Mystère d'un chemin où petit à petit il apprend à céder, jusqu'au centre de lui-même, à l'appel insistant de son "Seigneur et Maître" dans un combat sans cesse repris, dans une tension spirituelle bienfaisante et dans le mouvement de "nuits" intérieures purifiantes.


Cette esquisse de la physionomie spirituelle du Père Frédéric mériterait d'être poursuivie en parcourant avec un regard neuf l'abondante documentation disponible. Sa sainteté n'en apparaîtrait que plus actuelle.


Missionnaire de l'Évangile


On ne cernerait pas correctement la physionomie spirituelle du Père Frédéric si on la séparait de son apostolat. En effet, il a exercé ses dons de diplomate, d'écrivain, de prédicateur, de solliciteur de fonds dans un esprit qu'aujourd'hui on qualifie volontiers "d'esprit missionnaire", consacré tout entier à l'annonce de la Bonne Nouvelle du salut.


Ses méthodes "missionnaires" sont pour une grande partie périmées pour nous, mais on ne peut s'empêcher d'y reconnaître ce qu'aujourd'hui on cherche avec insistance: la créativité, l'adaptation aux personnes visées, la puissance évocatrice, la proclamation de la Seigneurie de Jésus, le radicalisme évangélique. A travers ses marathons de prédication ( 20 heures presque d'affilée  à Montréal en 1896), à travers les dévotions proposées (indulgence de la Portioncule, chemin de croix en plein air, cordon de saint François, pèlerinages à Notre-Dame-du-Cap, consécration à Marie Reine du T.S.Rosaire, vénération pour Notre-Dame des Sept Douleurs), à travers les reliques de Terre Sainte, à travers ses écrits de piété, ses directoires pour le Tiers-Ordre franciscain, c'est toujours le même souci de rejoindre les gens dans l'annonce du mystère du Christ Mort et Ressuscité qui le guide


Dans une Église qui marque toute la vie du peuple canadien-français de cette époque, il apporte un vent évangélique imprégné du souvenir de la terre de Jésus. Il se fait l'apôtre d'une dévotion tendre pour la personne même de Jésus. Cette orientation concrète de l'annonce de l'évangile était bien faite pour toucher des gens à la foi simple et en même temps elle invitait à un radicalisme qui ne peut jamais être dissocié de l'évangile. L'appel à la conversion a retenti dans la bouche du Père Frédéric avec une force convaincante à l'exemple de Saint Léonard de Port-Maurice (1676-1751) qu'il admirait et dont la prédication l'a inspiré.


Conclusion


Le Père Frédéric représente bien cette spiritualité de la renaissance catholique du milieu du XIXe siècle fondée sur les confréries, sur la prédication visant la conversion et sur la fidélité aux obligations de la religion. Il a trouvé au Québec de son temps, dans une Église prenant de plus en plus le caractère qu'on lui connaîtra jusqu'en 1960, un milieu ardent et réceptif à cette spiritualité. Celle-ci comme sa pastorale veut raffermir et stimuler la foi catholique et susciter une pratique rigoureuse de la religion. L'originalité du Père Frédéric restera d'avoir donné jusqu'au bout le témoignage de la primauté du surnaturel et du spirituel ardemment défendue et annoncée à des milliers de gens dans un langage populaire et avec des moyens qui les rejoignaient et les nourrissaient. Cette primauté du spirituel vécue à l'école de François d'Assise a imprégné ses comportements, au point où à la fin de sa vie on reconnaissait en lui ces fruits de l'Esprit qui font les saints, comme le faisait ce brave citoyen de St-Pierre-de-Broughton dans le diocèse de Québec qui l'appelait tout bonnement le "saint Père" devant le cardinal Bégin, archevêque de Québec, qui aimait raconter cet épisode.


Le "bon Père Frédéric", un des "saints des années 1900" nous invite par l'accueil à celui qui seul est Saint à devenir nous aussi des reflets de Sa sainteté, des "saints de l'an 2000".


  Dernière mise à jour 25 septembre 2008


  Corrections typographiques 14 octobre 2007



BienheureuxFrédéric JANSSOONE


Nom: JANSSOONE

Prénom: Frédéric

Nom de religion: Frédéric

Pays: France - Terre Sainte - Canada


Naissance: 19.11.1838 à Ghyvelde (près de Dunkerque)

Mort: 04.08.1916 à Montréal (repose à Trois-Rivières (prov. de Québec))


Etat: Prêtre - Franciscain


Note: 1864 Franciscain à Amiens. 1870 Prêtre. 1876 en Terre Sainte. 1878 vicaire custodial. Mendiant pour les chrétiens de Palestine. 1881 Canada, quêtant pour la Custodie de Terre Sainte, fonde des revues et développe le culte marial au Québec et le Tiers Ordre franciscain.


Béatification: 25.09.1988 à Rome par Jean Paul II

Canonisation:

Fête: 5 août

Réf. dans l’Osservatore Romano: 1988 n.39

Réf. dans la Documentation Catholique: 1988 p.1092

Notice brève

Né le 19 novembre 1838 à Ghyvelde(diocèse de Lille), il fut élève du collège d’Hazebrouck et de l’institution Notre-Dame-des-Dunes de Dunkerque. Entré au noviciat franciscain d’Amiens en 1864, ordonné prêtre en 1870, il exerça son ministère dans les couvents franciscains de Bordeaux et Paris. Envoyé en Terre Sainte en 1876, il devint deux ans plus tard assistant du ‘Gardien’ de la Custodie de Terre Sainte. Les besoins économiques des chrétiens de Palestine le poussèrent à se faire vraiment mendiant : Il fut envoyé en 1881 au Canada, pour y quêter en leur faveur. Il y resta 28 ans, fondant diverses revues et jouant un rôle important dans le développement du culte marial au Québec. Il rétablit l’Ordre franciscain dans le pays et développa le Tiers Ordre. Il mourut le 4 août 1916, á Montréal.

Notice développée

Frédéric Janssoonenaît dans les Flandres françaises au lieu-dit Meul-Houc, dans la commune de Ghyvelde, près de Dunkerque. Mais par ses origines, il est des Flandres belges et sa langue maternelle est le flamand. Dernier de huit enfants, il est baptisé sous le nom de Frédéric Cornil (Corneille). Son père, Pierre Antoine, est un petit fermier qui travaille dur et finit par parvenir à une certaine aisance. Sa mère, Marie-Isabelle Bollengier est cultivée et raffinée. L’éducation est stricte, très chrétienne aussi, spécialement dans le domaine de la charité et de la foi. L’enfant connaîtra assez tôt la souffrance, car son père meurt en 1848 alors qu’il n’a que 9 ans. Il est très doué pour les études, mais il doit les arrêter en 1855, à cause de la crise économique et afin d’aider sa mère qui a fait de mauvais placements. Il s’engage alors dans une entreprise en textile, où il est représentant de commerce, domaine où il se révèle génial. Plus tard aussi, il gardera le don de bien présenter ses affaires ! À la mort de sa mère, en 1861, il peut reprendre ses études. Un jour, grâce à une dame chez qui il prend pension, il découvre saint François d’Assise et il est conquis. Deux ans après, il entre au couvent franciscain d’Amiens. Devenu “Frère Frédéric de saint Yves” ou plus tard “Frère Frédéric de Ghyvelde”, il est ordonné prêtre à Bourges le 17 août 1870, juste avant la guerre franco-allemande ; sa date d’ordination a été exprès avancée, ce qui lui permet d’exercer ses fonctions sacerdotales comme aumônier dans un hôpital militaire. Rude expérience. Après quoi, il est supérieur à Bordeaux, puis autorisé à aller en Palestine où de nombreux franciscains tiennent la “Custodie de Terre Sainte”. Nommé assistant du supérieur ou ‘gardien’ il a de lourdes responsabilités matérielles. C’est lui, par exemple, à qui l’on doit la construction de l’église Sainte Catherine de Bethléem (où se célèbre chaque année, en mondovision, la messe de minuit de Noël). Avec un sens diplomatique et un esprit de paix dans ce pays sous domination ottomane, il s’ingénie aussi à établir des accords entre les différentes confessions chrétiennes, notamment pour leur présence respective dans la basilique du Saint-Sépulcre et celle de Bethléem. Il fait de grandes recherches d’archives et publie une synthèse qui est, encore maintenant, la “ magna carta ” pour la gestion des sanctuaires de Palestine. Il anime aussi de nombreux pèlerinages ; ce qui lui donne l’occasion de rencontrer un prêtre canadien qui l’invite dans son pays. Ses supérieurs l'envoient au Québec, en 1881, en lui confiant deux mandats : instaurer là-bas la quête du Vendredi-Saint en faveur des Lieux-Saints et visiter les fraternités du Tiers Ordre Franciscain afin d'évaluer les possibilités d'une restauration de l'ordre des Frères mineurs au Canada (le dernier Franciscain, un Récollet, étant mort en 1849). Ses prédications à Québec et Trois-Rivières connaissent un succès remarquable (même si sa méconnaissance du climat politique alors tendu suscite un incident) et il quête pour les Lieux Saints. Dès l’année suivante, cette quête annuelle sera établie dans le diocèse de Québec. Quant à lui, entre temps, il est retourné en Terre Sainte. Mais, six ans après, les Canadiens rappellent “le Bon Père Frédéric”. Ses supérieurs le laissent repartir avec la mission de mettre sur pied un Commissariat de Terre sainte à Trois-Rivières (Québec), en attendant qu'il soit possible d'établir une communauté régulière. Ce sera la première maison franciscaine. De ce modeste pied-à-terre et du couvent régulier qui le remplacera en 1903, le bon Père rayonnera, pendant 28 ans, dans tous les diocèses du Québec et jusqu'en Nouvelle-Angleterre. Il prêche avec zèle. Prédication franciscaine, basée sur la Passion et la Résurrection, simple mais non dépourvue de sentiments, et qui provoque souvent les larmes des auditeurs. Il est capable de prêcher des heures entières, par exemple sur la Passion, sans que les gens voient le temps passer. « Il ne cesse d’entraîner ceux qui l’écoutent à s’engager dans la vie évangélique selon les voies tracées par le Tiers-Ordrefranciscain et tout autant dans l’apostolat très concret de la vie familiale et professionnelle » (Jean-Paul II). On lui confie le pèlerinage de Notre-Dame du Cap-de-la-Madeleine, fondé par l’abbé Désilets. De ce sanctuaire encore peu connu, il fait un pèlerinage national, où les Oblats de Marie Immaculée le relayeront en 1902. Cela montre que la dévotion mariale est vraiment “l’âme de son apostolat” (Id). De plus, il a une impressionnante activité littéraire, écrivant beaucoup d’articles, fondant des revues, notamment pour aider la Terre Sainte.


Il célèbre l’eucharistie avec une ferveur émouvante. Sa vie montre bien que « l’esprit de contemplation, loin de freiner le zèle apostolique, le fortifie. Proche de Dieu, il est aussi proche des gens » (Id). Il est joyeux et, dans tout homme, il voit le Christ, spécialement dans les petits.


Marcheur infatigable, bourreau de travail, il prend sur ses nuits et mène une vie très mortifiée; et pourtant, c’est un petit homme, chétif, qui souffre de l’estomac. Épuisé par les austérités et le labeur, atteint d’un cancer à l’estomac, il meurt à Montréal en 1916. Son corps est transféré au couvent de Trois-Rivières.


SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0308.htm

JANSSOONE, FRÉDÉRIC (baptisé Frédéric-Cornil, identifié dans quelques documents de sa jeunesse franciscaine comme le frère Frédéric-Yves ou Frédéric de Saint-Yves, mais communément appelé plus tard le père Frédéric Janssoone ou Frédéric de Ghyvelde et, au Québec, « le Bon Père Frédéric »), prêtre de l’ordre des Frères mineurs, prédicateur populaire et écrivain, né le 19 novembre 1838 à Ghyvelde, France, huitième et dernier enfant de Pierre-Antoine Janssoone et de Marie-Isabelle Bollengier ; décédé le 4 août 1916 à Montréal.


Frédéric Janssoone voit le jour en France, mais il est de race et de langue maternelle flamandes. Son père est un cultivateur parvenu par son travail à une modeste aisance ; sa mère, mariée en premières noces à un médecin, est une femme instruite et distinguée. Les deux époux donnent au jeune Frédéric une éducation énergique, marquée par la maîtrise de soi, la droiture et la courtoisie. Ils lui inculquent surtout leur profond esprit de foi et de charité chrétienne. Frédéric fait ses études primaires à l’école de son village. Le 13 janvier 1848, à l’âge de neuf ans, il perd son père. Quatre ans plus tard, se sentant attiré par le sacerdoce, il entre au collège d’Hazebrouck, puis bientôt à l’Institution Notre-Dame des Dunes, près de Dunkerque. Dans les deux établissements, il s’avère un élève aussi appliqué qu’exemplaire et connaît d’excellents résultats scolaires. En 1855, toutefois, des revers de fortune de sa mère l’obligent à interrompre ses études pour secourir les siens. Il trouve un emploi chez des commerçants de tissus. Très mal rétribué d’abord, il devient bientôt, grâce à son sens des affaires et à ses dons de vendeur, un commis voyageur florissant. Le génie du commerce restera à jamais l’un de ses charismes.


À la suite du décès de sa mère en 1861, Janssoone reprend et termine ses humanités. Puis, le 26 juin 1864, il prend l’habit chez les Franciscains d’Amiens. Il est ordonné prêtre à Bourges, le 17 août 1870. Comme la France et la Prusse sont alors en guerre, on a hâté un peu son ordination pour qu’il puisse devenir aumônier d’hôpital militaire. La guerre finie, il participe à la fondation du couvent de Bordeaux, dont il devient supérieur en 1873. Le supériorat lui étant insupportable, on l’en décharge au bout d’un an. Cette libération lui permet de faire un apprentissage en règle de la prédication populaire, en laquelle il excellera toute sa vie.


En 1876, le père Frédéric obtient une mutation en Palestine, où l’ordre des Frères mineurs (communément appelés franciscains) possède une province internationale de 350 religieux appelée custodie de Terre sainte et dirigée par un supérieur ayant le titre de custode. Il y fait ses premières armes au Caire, en Égypte, comme aumônier des Frères des écoles chrétiennes. En 1878, ses supérieurs le rappellent à Jérusalem pour lui confier la fonction de vicaire custodial, c’est-à-dire d’adjoint du custode, qu’il conserve jusqu’en 1888. Le poste comporte de grosses responsabilités administratives, dont l’une des plus lourdes est la surintendance des immeubles de la custodie. C’est dans le cadre de ces fonctions que le père Frédéric fait construire à Bethléem l’église paroissiale de Sainte-Catherine, attenante à la basilique de la Nativité (d’où, chaque Noël, la messe de minuit est aujourd’hui diffusée dans le monde entier). Avec toutes les rivalités politiques et religieuses qui troublent le pays – on est en régime ottoman –, l’exploit exige du vicaire custodial des prodiges de diplomatie et de doigté. Mais il lui faut encore plus de patience et de finesse pour arriver à rédiger les fameux règlements de Bethléem et du Saint-Sépulcre, documents manuscrits infiniment précieux qui codifient enfin les droits des Latins, des Grecs et des Arméniens, co-usagers des deux grands sanctuaires de Palestine. Cette minutieuse compilation, qu’il terminera en 1888, reste toujours la Grande Charte qui régit le comportement des Franciscains résidant en ces hauts lieux de la piété chrétienne.


Ces tâches techniques n’empêchent pas le vicaire custodial d’être un exceptionnel animateur de pèlerinages. Durant les dix années de son séjour à Jérusalem, il accueille et dirige les pèlerins venus de toute la chrétienté avec une compétence d’expert et une ferveur d’ange. Cette tâche lui vaut, le 31 mars 1881, un premier contact avec l’abbé Léon Provancher*, curé de Cap-Rouge, près de Québec, qui, l’été suivant, l’oriente vers le Canada.


Cette première visite du père Frédéric au pays est en fait un voyage de quête occasionné par le retard de l’envoi d’aumônes promises pour la construction de l’église Sainte-Catherine. Le quêteur, passant par New York, arrive à Lévis le 24 août 1881. Si l’on fait abstraction des violents remous politiques suscités par un malencontreux discours sur le libéralisme prononcé à Québec le 10 septembre 1881 – le pauvre voyageur ignore à ce moment les querelles passionnées qui divisent sur cette question les hommes publics et les évêques canadiens-français –, sa campagne est une réussite éclatante. Ses prédications dans les villes de Québec et de Trois-Rivières connaissent un succès fabuleux ; le 24 mars 1882, Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau*, archevêque de Québec, qui, pour le bien de la paix, a momentanément prié le visiteur de quitter son diocèse, couronne sa mission en publiant un mandement ordonnant que, chaque vendredi saint, une collecte pour la Terre sainte ait lieu dans toutes les églises de la province ecclésiastique de Québec. Cette collecte continue à se faire, après un siècle, dans toutes les églises catholiques du Canada.

En mai 1882, l’envoyé de la custodie, épuisé et malade, rentre à Jérusalem. Il y reste six ans. Durant tout ce temps, les Canadiens français, qui ont vu en lui le parfait héritier des récollets, leurs premiers missionnaires, ne cessent de le redemander aux autorités de l’ordre franciscain. Leurs vœux sont enfin exaucés en 1888, année où le père Frédéric revient au Canada pour de bon. Arrivé à la fin de juin, il fait commencer dès le mois d’août la construction, à Trois-Rivières, d’un petit commissariat de Terre sainte, première maison franciscaine à surgir au pays depuis l’extinction des récollets. De ce modeste pied-à-terre et du couvent régulier qui le remplacera en 1903, le missionnaire de Terre sainte rayonnera, pendant 28 ans, dans tous les diocèses du Québec et jusqu’en Nouvelle-Angleterre. On peut distinguer deux phases maîtresses dans ces années d’intense apostolat.


La première correspond aux 14 années pendant lesquelles le père Frédéric est le principal animateur du pèlerinage de Notre-Dame-du-Cap, sanctuaire marial situé à quelques milles de Trois-Rivières. C’est une tâche qu’il a acceptée à son corps défendant, à la demande de Mgr Louis-François Laflèche*, évêque de Trois-Rivières, qui veut renflouer et consolider l’œuvre du curé Luc Desilets*. Pendant toute cette période, le dynamique petit moine va chercher des pèlerins dans tout le Québec, les amenant à Cap-de-la-Madeleine à pleins trains et à pleins bateaux, les dirigeant, les exhortant et les faisant prier, et, pour finir, les consacrant à Notre-Dame-du-Rosaire. Des guérisons sensationnelles accréditent son travail. Le petit pèlerinage paroissial se transforme donc rapidement en pèlerinage diocésain en attendant d’être déclaré pèlerinage national. Quand les oblats de Marie-Immaculée viennent en prendre charge en 1902, il y a déjà une couple d’années que la fréquentation du sanctuaire oscille entre 30 000 et 40 000 personnes par an. On comprend pourquoi, aux funérailles du père Frédéric en 1916, Mgr François-Xavier Cloutier, évêque de Trois-Rivières, jugera bon de rappeler à l’immense assistance présente : « C’est le R.P Frédéric aussi qui, en grande partie, a lancé l’œuvre de Notre-Dame du Rosaire au Cap-de-la-Madeleine. »

Son engagement à Notre-Dame-du-Cap n’est pas encore terminé que le père Frédéric entreprend, en 1895, les quêtes fameuses qu’il poursuit durant une quinzaine d’années dans plusieurs diocèses du Québec : c’est la deuxième des grandes tâches qui mobilisent son énergie au Canada. Commencées à la demande de ses supérieurs, ces épuisantes collectes doivent aider des œuvres diocésaines ou franciscaines comme le sanctuaire de l’Adoration perpétuelle à Québec, le monastère des Pauvres Clarisses à Salaberry-de-Valleyfield, celui des Sœurs adoratrices du Précieux-Sang à Joliette et celui des Franciscains à Trois-Rivières. Vêtu d’un misérable petit manteau brun, jeûnant et couchant sur la dure, le père Frédéric passe de paroisse en paroisse et de maison en maison, bravant les intempéries, les mauvais chemins et les chiens de ferme, prêchant dans les églises, consolant les malades et les affligés ; il vend ses livres au profit des œuvres qui lui ont été confiées et garde une petite commission pour l’œuvre de la Terre sainte. Ce faisant, il revient jusqu’à un certain point à son ancien métier : il est maintenant le commis voyageur de Dieu. Charmés par sa douceur et sa courtoisie, édifiés par sa profonde piété et son incroyable austérité, émerveillés surtout par les prodiges qui s’opèrent çà et là sur son passage, les fidèles voient en lui un autre François d’Assise et l’appelent couramment « le Saint Père ».


L’énergie déployée pour mener à bien ces tâches exténuantes n’empêche pourtant pas le père Frédéric de s’adonner à de nombreuses autres activités. Il s’occupe fort efficacement des intérêts de sa chère Terre sainte, fait ériger des chemins de croix en plein air, prêche des retraites dans les paroisses et les communautés, accompagne des pèlerins non seulement à Cap-de-la-Madeleine mais aussi à Sainte-Anne-de-Beaupré, instaure et visite des fraternités du Tiers-Ordre et, mine de rien, prépare le rétablissement au Canada de l’ordre des Frères mineurs, éteint en 1849 avec la mort du dernier récollet. Il fonde en outre deux revues, les Annales du T. S. Rosaire (Cap-de-la-Madeleine) en 1892 et la Revue eucharistique, mariale et antonienne (Québec) en 1901, qu’il alimente largement de ses articles ; rognant sur son sommeil pour écrire, il mène à bien une étonnante série de publications : articles de journaux et de revues, brochures, ouvrages sur la Terre sainte et la spiritualité, la vie de Jésus, de Marie, de saint Joseph, de sainte Anne, de saint François d’Assise, de saint Antoine de Padoue et du frère Didace Pelletier*, récollet. Et il sait faire en sorte que ces livres se vendent ! La Vie de N-S. Jésus-Christ, par exemple, publiée à Québec en 1894, atteindra une dizaine d’éditions et un tirage record de 42 000 exemplaires.

Usé par les austérités et les travaux et terrassé par un cancer d’estomac, le père Frédéric doit toutefois s’aliter en juin 1916. Le 4 août suivant, après 50 jours de terribles souffrances physiques et morales, il s’éteint doucement à l’infirmerie des Franciscains de la rue Dorchester (boulevard René-Lévesque) à Montréal. Son corps est ramené à Trois-Rivières, où il repose depuis lors. Onze ans après la mort du père Frédéric, des démarches sont entreprises pour obtenir sa glorification par l’Église. Elles débutent en 1927 par le procès informatif de Trois-Rivières, bientôt suivi des procès informatifs de Lille, en France, et d’Alexandrie, en Égypte (1930–1933). Elles aboutissent, le 25 septembre 1988, à la béatification solennelle, proclamée par le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre, à Rome, devant une foule de 50 000 personnes.


Physiquement, le père Frédéric était de taille moyenne, environ 5 pieds 7 pouces, mais de charpente menue et si maigre (pesait-il 115 livres ?) qu’il paraissait fragile et chétif. Il était pourtant d’une endurance physique incroyable : pendant des années, il travailla de 14 à 15 heures par jour malgré des maux d’estomac aussi fréquents que lancinants et un régime alimentaire à la Curé d’Ars. C’est ce qu’il appelait sa « mauvaise santé de fer ». Tout le monde se demandait comment un si petit homme pouvait faire tant de choses en dormant et en mangeant si peu.


Psychologiquement, c’était un « polyphile », un touche-à-tout que des tas de choses attiraient. Ses intérêts, attestés par ses calepins de notes et ses lettres, allaient de la mystique à la culture de la betterave et des framboisiers en passant par la théologie, la philosophie, la littérature, la peinture, l’histoire et la géographie, l’archéologie et la paléographie, l’astronomie, la biologie et la botanique. Il aurait pu passer sa vie à papillonner d’un emballement à l’autre si une éducation forte et austère n’avait de bonne heure discipliné son tempérament. Prenant la relève de sa famille, ses éducateurs franciscains non seulement confirmèrent son sens de la discipline et de l’ascèse, mais lui donnèrent un complément en inculquant à leur recrue une conception assez rigoriste de l’obéissance. Les tendances anarchiques du jeune homme, qui étaient réelles, s’en trouvèrent matées pour la vie. Son formidable dynamisme, canalisé et judicieusement utilisé par des supérieurs intelligents – il en eut deux qui furent particulièrement remarquables, les pères Raphaël Delarbre d’Aurillac et Colomban-Marie Dreyer –, put donner toute sa mesure. La rançon du traitement, qui dans l’ensemble s’avéra sûrement bénéfique, fut qu’il durcit peut-être un peu le surmoi du sujet et affaiblit sa combativité : le père Frédéric garda toute sa vie une conscience timorée et une répugnance invincible pour le supériorat. Il fut plus un lieutenant d’élite qu’un grand patron, un instrument de paix qu’un pourfendeur de torts.


Si le père Frédéric n’avait ni le goût ni le don de l’affrontement, il n’en fut pas moins un remueur d’hommes exceptionnel. C’est qu’il possédait, pour influencer ses semblables, un talent qui fait les bons vendeurs et les grands orateurs, celui de la communication et de la persuasion. Ce don de la parole entraînante, il l’a eu à un degré qui a fait de lui l’émule des plus célèbres prédicateurs de son ordre. Devant les foules pieuses, sans grands gestes ni éclats de voix et les yeux souvent fermés, il pouvait parler des heures sans que les fidèles se lassent de l’écouter. Un jour, dans l’église de Sainte-Marie-Madeleine à Cap-de-la-Madeleine, il lui arriva de prêcher un chemin de croix de quatre heures, au cours duquel ses auditrices, des dames tertiaires de Montréal, trouvèrent, paraît-il, « le temps relativement court ».


La prédication du père Frédéric avait l’allure d’une causerie, mais il s’y cachait un peu plus d’apprêt qu’il n’y paraissait. Pour mieux toucher son monde, le saint homme ne craignait pas de dramatiser et de jouer à fond sur la sensibilité de ses auditeurs : on pleurait beaucoup à ses sermons. Pour mieux édifier, il exerçait aussi une surveillance rigoureuse sur toutes ses attitudes en public (c’est ce qui fait que, dans les photos de groupes, il a souvent l’air raide et figé, ce qui jure avec son véritable tempérament, qui était aimable et joyeux). Mais ces pieux artifices, qui agaçaient certains confrères, relevaient uniquement, chez lui, du désir de sauver les âmes ; et ce désir, les foules le devinaient. Il émanait de lui, comme de tous les saints, une sorte d’aura spirituelle qui, telle la schékina de l’Ancien Testament, était un vrai signe sensible de la présence de Dieu. Le père Edmond Gaudron, qui l’a connu au collège séraphique de Montréal vers 1917, a fort bien décrit ce phénomène : « Il était celui qui faisait apparaître Dieu à des hommes qui ne pouvaient voir Dieu. »


En somme, le père Frédéric a joué au Québec un rôle analogue à celui qu’ont joué en France ses compatriotes Jean-Baptiste-Marie Vianney et Thérèse Martin : celui d’un témoin vivant de la réalité et de la sainteté de Dieu. Ce n’est pas sans mérite qu’il a réussi à ne pas dévier de cette voie. Quand il débarqua au Canada en 1881, la controverse sur le libéralisme faisait rage. L’abbé Desilets, son hôte, aurait bien voulu le mobiliser pour la cause de l’ultramontanisme, qui était aussi celle de son évêque, Mgr Laflèche. Mais, entre les années 1882 et 1888, le missionnaire de Terre sainte eut le temps de réfléchir sur la question et de définir la ligne d’action qu’il lui convenait d’adopter. Dès 1884, il écrivait à son ami Provancher, autre ardent ultramontain, que, si jamais il retournait au Canada, « sa mission sera[it] exclusivement une mission de charité, de pénitence et de paix ». C’était là un programme strictement spirituel, qui reprenait presque littéralement celui que saint François d’Assise et ses disciples avaient vécu au début du xiiie siècle. Tous ses efforts durant les 28 ans qu’il passa au Canada eurent comme objectif exclusif de gagner à Dieu et au Christ ces Canadiens qu’il aimait tant et de faire monter le plus possible leur tonus spirituel.


Il y eut une ristourne à cette évangélisation toute désintéressée : l’éclosion au Québec d’une véritable tendresse pour la chose franciscaine, qui était présentée sous des dehors si amènes et si courtois. Cette cote d’amour favorisa à son tour, comme l’a très bien vu le père Dreyer, le développement de la jeune province Saint-Joseph du Canada. De cette province le père Frédéric n’a pas été seulement l’éclaireur et le préparateur diplomatique : il en a été aussi le géniteur caché, le père spirituel véritable, tant par l’influence qu’il a exercée sur ses premières recrues que par le rayonnement qu’il a eu sur le milieu qui a fourni celles-ci. C’est un fleuron de sa couronne qu’il faut ajouter à ceux qui lui reviennent déjà à titre de cofondateur du sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap et d’évangélisateur émérite du Canada français.



Tout chercheur sérieux qui veut écrire sur le père Frédéric Janssoone doit commencer par étudier attentivement les recherches bibliographiques consacrées au personnage par le père Hugolin Lemay. Ses travaux s’imposent par la précision de leur information et la clarté de leur présentation. Le premier titre à consulter est : les Manuscrits du R. P. Frédéric Janssoone, O.F.M. : description et analyse (Florence, Italie, 1935). Les quatre premières parties de l’ouvrage décrivent les manuscrits du père Frédéric conservés à Trois-Rivières, Montréal, Jérusalem et Bethléem, et la cinquième et dernière partie recense les lettres manuscrites du disparu. Le père Lemay en a identifié et étudié 384. L’autre ouvrage à consulter est celui qui recense les volumes et les articles publiés par le père Frédéric (131 titres) et ceux qu’on a publiés sur lui (117 titres). Il s’intitule : Bibliographie et Iconographie du serviteur de Dieu, le R. P. Frédéric Janssoone, O.F.M. : 1838–1916 (Québec, 1932).


Il saute aux yeux que ces deux ouvrages auraient besoin d’être mis à jour, mais ils sont irremplaçables pour déblayer la voie au chercheur. Celui-ci, une fois orienté, pourra consulter : Trifluvianen ; beatificationis et canonizationis servi Dei Friderici Janssoone positio [...] super virtutibus (Rome, 1978), compte rendu des discussions qui ont précédé, à la Congrégation des causes des saints, la proclamation par le pape de l’héroïcité des vertus de Janssoone. On y trouve notamment un dossier de 447 pages rapportant les principaux témoignages entendus au cours des procès informatifs et apostoliques ; les trois témoignages les plus intéressants sont ceux de l’abbé Louis-Eugène Duguay, très complet et aussi très laudatif (49 pages), du père Valentin-Marie Breton, confrère et pénitent du père Frédéric, beaucoup plus critique (5 pages) et de Mgr Colomban-Marie Dreyer, qui fait preuve de pondération et de jugement (36 pages).


En dehors de ces documents-sources, les ouvrages suivants sont à recommander : Romain Légaré, Un apôtre des deux mondes, le père Frédéric Janssoone, O.F.M., de Ghyvelde (Montréal, 1953), première vraie biographie du père Frédéric, dont le style est toutefois malaisé, car il s’agit d’une synthèse encore imparfaitement mûrie ; cet ouvrage a été traduit en anglais sous le titre An apostle of two worlds : Father Frederic Janssoone, O.F.M., of Ghyvelde, Raphael Brown, trad. (Trois-Rivières, 1958) ; et du même auteur Un grand serviteur de la Terre sainte : le père Frédéric Janssoone, O.F.M.(Trois-Rivières, 1965), livre qui fournit une excellente vue d’ensemble du travail du père Frédéric en Terre sainte. Léon Moreel, Un grand moine français, le R. P. Frédéric Janssoone, O.F.M., apôtre de la Terre sainte et du Canada (Paris, 1951), est un ouvrage pas très sûr pour la partie canadienne de la vie du père Frédéric, mais intéressant en ce qui a trait au pays natal de son héros. P.-E. Trudel, le Serviteur de Dieu, père Frédéric de Ghyvelde, et Bethléem (Trois-Rivières, 1947), est une recherche minutieuse et très fiable qui trace un tableau détaillé de l’œuvre du père Frédéric à Bethléem et fait comprendre toute la portée des recherches que ce dernier a effectuées à Bethléem et l’importance des règlements qu’il a rédigés ; et du même auteur Monseigneur Ange-Marie Hiral, O.F.M. (5 vol., Montréal, 1957–1961), surtout le tome 2, qui donne des détails sur les désagréments qu’a rencontrés le père Frédéric lorsqu’il a voulu préparer l’établissement des Franciscains à Montréal, et le tome 5, qui retrace à grands traits l’histoire de l’installation à Trois-Rivières.


Quand s’annonça, en 1987, la béatification du père Frédéric, une révision du livre du père Légaré était rendue nécessaire. Comme ce dernier était décédé en 1979, on demanda au père Constantin-M. Baillargeon de refaire le volume et d’y effectuer les corrections et additions nécessaires. Publié sous le nom des deux auteurs, l’ouvrage le Bon Père Frédéric(Montréal, 1988) constitue donc la biographie officielle de la béatification, la vie la plus complète et la plus à la page du père Frédéric. Le livre d’André Dumont, le Goût de Dieu : message spirituel du père Frédéric, franciscain, d’après ses lettres (Cap-de-la-Madeleine, Québec, 1989), complète avec bonheur cette biographie. L’auteur y fait une étude méthodique des textes, dans un style familier, révélant un père Frédéric secret et chaleureux que les foules n’ont guère connu, et fait ressortir les lignes de force de sa spiritualité.


À l’occasion de la béatification du père Frédéric, de nombreux articles et publications ont monnayé, pour le grand public, les données fournies par les ouvrages précédents. Signalons dans cette forêt, les deux opuscules suivants : J.-F. Motte, Frédéric Janssoone de Ghyvelde : franciscain apôtre du Christ en trois continents, France (1838–1876), Terre sainte (1876–1888), Canada (1888–1916)(Paris et Montréal, 1988) ; Léandre Poirier, Good Father Frederick, a Franciscan apostle, 1838–1916, Kevin Kidd, trad. (Montréal, 1988), ouvrage traduit aussi en coréen par Agatha Kim et publié à Séoul en 1990.  [c.-m. b.]








JANSSOONE, FRÉDÉRIC (baptized Frédéric-Cornil, called Brother Frédéric-Yves or Frédéric de Saint-Yves in several documents from his early days with the Franciscans, but later commonly known as Father Frédéric Janssoone or Frédéric de Ghyvelde and, in Quebec, as “Good Father Frédéric”), priest of the Order of Friars Minor, popular preacher, and writer; b. 19 Nov. 1838 in Ghyvelde, France, eighth and youngest child of Pierre-Antoine Janssoone and Marie-Isabelle Bollengier; d. 4 Aug. 1916 in Montreal.


Although born in France, Frédéric Janssoone was of Flemish descent and his mother tongue was Flemish. His father, a farmer, had achieved a fairly comfortable standard of living by hard work. His mother, whose first husband had been a physician, was an educated and refined woman. The couple gave young Frédéric a rigorous education, with emphasis on self-control, integrity, and courtesy. Above all, they instilled in him their deep faith and Christian charity. Frédéric attended elementary school in his village. On 13 Jan. 1848, at the age of nine, he lost his father. Four years later, feeling drawn to the priesthood, he enrolled in the Collège d’Hazebrouck, and shortly thereafter in the Institution Notre-Dame des Dunes, near Dunkirk. At both establishments he proved a diligent and exemplary student and achieved excellent academic results. In 1855, however, his mother fell on hard times and he had to interrupt his studies in order to help his family. He found work with some textile merchants. He was paid little at first, but soon, thanks to his business acumen and talent for selling, he became a prosperous travelling salesman. His genius for business would always remain one of his gifts.


Following his mother’s death in 1861, Janssoone resumed and completed his studies in the humanities, and on 26 June 1864 he joined the Order of Friars Minor (commonly called Franciscans) in Amiens. He was ordained to the priesthood in Bourges on 17 Aug. 1870. Since France and Prussia were then at war, his ordination was moved forward a little so he could become a chaplain in a military hospital. After the war he helped found a friary in Bordeaux, and he became its superior in 1873. Since he found the role unbearable, he was relieved of this responsibility a year later. His release gave him the freedom to take an approved course in practical homiletics, at which he would excel all his life.


In 1876 Father Frédéric obtained permission to go to Palestine, where the Franciscans had an international province of 350 members, known as the Custodia of the Holy Land and directed by a superior with the title of custos. His first assignment took him to Cairo, Egypt, as chaplain to the Brothers of the Christian Schools. In 1878 his superiors recalled him to Jerusalem and appointed him custodial curate or assistant to the custos, an office he held until 1888. It involved heavy administrative duties, one of the most onerous being to look after the custodia’s buildings. As part of these responsibilities, Father Frédéric built the parish church of St Catherine in Bethlehem, beside the Church of the Nativity (from where the Christmas midnight mass is still broadcast to the entire world). With all the political and religious rivalries troubling the country, which was under the Ottoman regime, this achievement required prodigious feats of diplomacy and tact on the part of the custodial curate. But he needed even more patience and subtlety to formulate the famous rules for Bethlehem and the Holy Sepulchre, priceless manuscript documents that finally codified the rights of the Latins, Greeks, and Armenians, all of whom used the two great sanctuaries in Palestine. This meticulous compilation, which he would complete in 1888, is still the Magna Carta governing the conduct of the Franciscans who live in these holy places of the Christian faith.


His technical duties did not prevent Father Frédéric from being an exceptional leader of pilgrimages. During his ten years in Jerusalem he welcomed and guided pilgrims from all parts of Christendom with the competence of an expert and the zeal of an angel. Through this work he came in contact for the first time, on 31 March 1881, with Abbé Léon Provancher*, the curé of Cap-Rouge, near Quebec, who brought him to Canada that summer.

Father Frédéric’s initial visit to Quebec was a fund-raising tour occasioned by the fact that charitable donations promised for the construction of St Catherine’s Church were slow in coming. He arrived in Lévis from New York on 24 Aug. 1881. Apart from the political uproar caused by an ill-advised speech on liberalism that he gave at Quebec on 10 Sept. 1881 (the hapless visitor was unaware of the fierce disputes on this subject that divided French Canadian politicians and bishops) his campaign was a triumph. The sermons he preached in Quebec City and Trois-Rivières met with tremendous success. On 24 March 1882 Archbishop Elzéar-Alexandre Taschereau* of Quebec, who in the interest of keeping the peace after Father Frédéric’s speech had asked him to leave the diocese temporarily, crowned his mission by publishing a pastoral letter which ordered that a collection for the Holy Land be taken in all the churches of the ecclesiastical province of Quebec every year, on Good Friday. A century later this custom is still followed in every Catholic church in Canada.

In May 1882, exhausted and ill, the custodia’s envoy returned to Jerusalem, where he remained for six years. During all this time French Canadians, who saw him as the ideal successor to their first missionaries, the Recollets, kept asking the Franciscan authorities to let them have him. Their wishes were finally granted in 1888 when Father Frédéric returned to Canada to stay. He arrived at the end of June and by August had begun building a small Holy Land commissariat in Trois-Rivières, the first Franciscan house to be erected in the country since the disappearance of the Recollets. For the next 28 years, from this modest pied-à-terreand the regular friary replacing it in 1903, the missionary from the Holy Land would go out to every diocese in Quebec and even to New England. These years of intense missionary work fall into two main phases.


The first phase covers Father Frédéric’s 14 years as chief organizer of the pilgrimage to Notre-Dame-du-Cap, a Marian shrine several miles from Trois-Rivières. It was a task he had accepted much against his will, at the request of Bishop Louis-François Laflèche* of Trois-Rivières, who wanted to revive and consolidate the work done by curé Luc Desilets*. During this period the dynamic little friar travelled all through Quebec in search of pilgrims, bringing them to Cap-de-la-Madeleine by the train- and boatload, leading them, exhorting them, getting them to pray, and finally consecrating them to Our Lady of the Rosary. Sensational cures gave credibility to his work, so that a small parish pilgrimage soon became a diocesan one and then verged on being a national one. By the time the Oblates of Mary Immaculate took over responsibility for it in 1902, the crowds had been averaging 30,000 to 40,000 annually for a couple of years. It is not surprising that Bishop François-Xavier Cloutier of Trois-Rivières, speaking at his funeral in 1916, would see fit to remind the huge crowd, “It was Father Frédéric too, who, in large measure, began the work of Our Lady of the Rosary at Cap-de-la-Madeleine.”

In 1895, however, before his commitment at Notre-Dame-du-Cap was finished, Father Frédéric began the famous fund-raising drives that he was to conduct for some 15 years throughout a number of Quebec dioceses. This was the second of the great tasks to which he devoted his energy in Canada. Begun at the request of his superiors, these exhausting campaigns were intended to support diocesan or Franciscan works such as the Sanctuaire de l’Adoration Perpétuelle at Quebec, the monasteries of the Poor Clares in Salaberry-de-Valleyfield and the Sisters Adorers of the Precious Blood in Joliette, and the Franciscan friary in Trois-Rivières. Wearing a wretched skimpy brown coat, fasting and sleeping on the ground, Father Frédéric went from parish to parish and from house to house, braving inclement weather, bad roads, and farm dogs, preaching in the churches, comforting the sick and afflicted, and selling his books for the benefit of the causes entrusted to him, while keeping a small commission for the Holy Land. Thus he returned to some extent to his former occupation: he was now God’s travelling salesman. Charmed by his gentleness and courtesy, edified by his deep piety and incredible austerity, and above all amazed by the marvels that occurred here and there in his wake, the faithful saw him as another Francis of Assisi and were in the habit of calling him “the Holy Father.”


The energy he expended on these exhausting tasks did not prevent Father Frédéric from taking on many other activities. He very effectively looked after the interests of his beloved Holy Land, set up open-air stations of the cross, preached at parish and community retreats, accompanied various pilgrimages to Sainte-Anne-de-Beaupré as well as to Cap-de-la-Madeleine, inaugurated and visited brotherhoods of the Third Order, and quietly set about preparing for the re-establishment in Canada of the Order of Friars Minor, which had disappeared in 1849 with the death of the last Recollet. He also founded two magazines, the Annales du TSRosaire (Cap-de-la-Madeleine) in 1892 and the Revue eucharistique, mariale et antonienne (Québec) in 1901, for which he wrote many of the articles. By sacrificing his sleep, he produced an astonishing series of publications: newspaper and magazine pieces, pamphlets, works on the Holy Land and spirituality, and thick volumes on the lives of Jesus, Mary, St Joseph, St Anne, St Francis of Assisi, St Anthony of Padua, and the Recollet Brother Didace Pelletier*. And he knew how to make his books sell. For example, the Vie de N-SJésus-Christ, which was published at Quebec in 1894, would go through some ten editions with a record print-run of 42,000 in all.

Worn out by austerity and work and afflicted with stomach cancer, Father Frédéric had to take to his bed in June 1916. On 4 August, after 50 days of terrible physical and mental suffering, he died quietly in the Franciscan infirmary on Rue Dorchester (Boulevard René-Lévesque) in Montreal. His body was brought back to Trois-Rivières, where it remains. Eleven years after his death, steps were initiated to have him beatifed by the church. After an informative process in Trois-Rivières in 1927, there were additional ones in Lille, France, and Alexandria, Egypt, between 1930 and 1933. The procedure culminated on 25 Sept. 1988 in a solemn beatification proclaimed by Pope John Paul II in St Peter’s Square in Rome before a crowd of 50,000.


Father Frédéric was of average height (about five feet seven inches), but slight of frame and so thin (possibly 115 pounds) that he seemed frail and puny. And yet he had incredible endurance. For years he worked 14 or 15 hours a day, despite frequent and acute stomach pains and a regimen of insufficient food. He referred to his “sickly iron constitution.” Everyone wondered how such a small man could do so much on so little sleep and nourishment.


By nature he was a lover of many things. His interests, as shown by his notebooks and letters, ranged from mysticism to the growing of beets and raspberry canes and encompassed theology, philosophy, literature, painting, history and geography, archaeology and palaeography, astronomy, biology, and botany. He might have spent his life flitting from one passing concern to another if his temperament had not been disciplined early by a strong and austere education. His Franciscan teachers, in taking over from his family, not only strengthened his sense of discipline and asceticism, but gave him something more by instilling in him a fairly rigid concept of obedience. As a result, the young man’s chaotic tendencies were brought under control for life and his formidable dynamism was able to achieve its full potential thanks to intelligent superiors, especially Father Raphaël Delarbre d’Aurillac and Father Colomban-Marie Dreyer, who channelled it and put it judiciously to use. On the other hand, the treatment, which on the whole certainly proved beneficial, may have slightly hardened his superego and weakened his fighting spirit. Throughout his life Father Frédéric had an overscrupulous conscience and a firm distaste for the office of superior. He was an élite lieutenant rather than a commander-in-chief, an instrument of peace rather than a redresser of wrongs.


Father Frédéric had neither taste nor talent for confrontation, but he was nevertheless an exceptional mover of men. He could influence people by using his ability to communicate and persuade, a talent which makes good salesmen and great orators. He possessed this gift to a degree that made him the equal of the most famous preachers of his order. Without gesturing grandly or raising his voice, and often with his eyes closed, he could speak for hours to devout crowds who never tired of listening. One day, in the church of Sainte-Marie-Madeleine in Cap-de-la-Madeleine, he preached a four-hour sermon at the stations of the cross, during which his audience, women from Montreal belonging to the Franciscan Third Order, apparently found “the time relatively short.”


Father Frédéric’s preaching sounded like an informal talk, but it had a bit more hidden in it than was apparent. In order to reach his listeners more effectively, the holy man did not hesitate to dramatize or play to the utmost on their sensibilities. Many tears were shed during his sermons. Eager to be edifying, he always paid close attention to his appearance in public. Hence in group photos he often looks stiff and stilted, a posture out of keeping with his true temperament, which was kind and cheerful. But all these pious artifices, which irritated some of his colleagues, stemmed from his desire to save souls, a desire the crowds recognized. In common with all saints, he radiated a kind of spiritual aura which, like the Old Testament shekinah, was a true and palpable sign of the presence of God. Father Edmond Gaudron, who made his acquaintance at the Collège Séraphique de Montréal around 1917, has described this phenomenon very well: “He was the one who made God appear to men who could not see God.”


All in all, the role Father Frédéric played in Quebec was analogous to the one played in France by his compatriots Jean-Baptiste-Marie Vianney and Thérèse Martin: that of a living witness to the reality and holiness of God. It is to his credit that he succeeded in keeping to this path. When he arrived in Canada in 1881 the controversy about liberalism was raging. Abbé Desilets, his host, reportedly wanted to recruit him to support ultramontanism, a cause his bishop, Mgr Laflèche, also espoused. Between 1882 and 1888, however, the missionary from the Holy Land had time to ponder the question and decide on the course to pursue. In 1884 he wrote to his friend Provancher, another ardent ultramontane, that should he ever return to Canada, his work would be “exclusively a mission of charity, penitence, and peace.” It was a strictly spiritual program, patterned almost literally after the one St Francis of Assisi and his disciples had followed at the beginning of the 13th century. The sole objective of all his efforts during the 28 years he spent in the country was to win for God and for Christ the Canadians whom he loved so dearly, and to enhance their spiritual lives as much as possible.


This entirely disinterested evangelization produced a bonus: the flowering in Quebec of genuine tenderness towards the Franciscans, who were presented in such an amiable and courteous guise. As Father Dreyer clearly saw, this public affection fostered in turn the development of the new province of Saint-Joseph du Canada. Father Frédéric was not only the advance scout and diplomatic forerunner of this province, he was also its hidden parent, its true spiritual father, both through the influence he exerted on his first recruits and through the wider impact he had had on the milieu that had provided them. It is another glory to be added to those he had already earned as co-founder of the Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap and eminent evangelizer of French Canada.



[Any serious researcher wishing to write about Father Frédéric Janssoone must begin with a careful examination of the bibliographic research done on him by Father Hugolin Lemay, whose scholarship is notable for its precise information and clear presentation. The first four parts of his earlier study, Les manuscrits du R.PFrédéric Janssoone,o.f.m.:description et analyse (Florence, Italie, 1935), describe manuscripts by Father Frédéric held in Trois-Rivières, Que., Montreal, Jerusalem, and Bethlehem. The fifth and final part enumerates his handwritten letters, of which Father Lemay identified and studied 384. His later monograph, Bibliographie et iconographie du serviteur de Dieu, le R.P Frédéric Janssoone, o.f.m.: 1838–1916 (Québec, 1932), lists the books and articles published by Father Frédéric (131 items) as well as works concerning him (117 items).


It is obvious that these two works need to be brought up to date; however, they remain indispensable for opening the way to the researcher, who, once oriented, may turn to Trifluvianen; beatificationis et canonizationis servi Dei Friderici Janssoone positio. . . super virtutibus (Rome, 1978), an account of the discussions at the Sacred Congregation for the Causes of Saints preceding the pope’s proclamation of Janssoone’s heroic virtues. The report includes a 447-page dossier containing the main testimony heard during the informative and apostolic processes. The three most interesting testimonials are those of Abbé Louis-Eugène Duguay, which is very thorough as well as laudatory (49 pages); Father Valentin-Marie Breton, a colleague and penitent of Father Frédéric, which is much more critical (5 pages); and Mgr Colomban-Marie Dreyer, which demonstrates balance and sound judgement (36 pages).


In addition to the primary sources, the following studies can be recommended: Romain Légaré, Un apôtre des deux mondes, le père Frédéric Janssoone,o.f.m., de Ghyvelde (Montréal, 1953), the first true biography of Father Frédéric, which is stylistically awkward because as a synthesis it is not fully developed (an English version is available under the title An apostle of two worlds: Father Frederic Janssoone, o.f.m., of Ghyvelde, trans. Raphael Brown, Trois-Rivières, 1958); Un grand serviteur de la Terre sainte: le père Frédéric Janssoone,o.f.m. (Trois-Rivières, 1965), by the same author, which provides an excellent overview of Janssoone’s work in the Holy Land; Léon Moreel, Un grand moine français, le R.P Frédéric Janssoone,o.f.m., apôtre de la Terre sainte et du Canada (Paris, 1951), which is somewhat unreliable for the Canadian portion of Father Frédéric’s life, but useful for the part dealing with his native land; P.-E. Trudel, Le serviteur de Dieu, père Frédéric de Ghyvelde, et Bethléem (Trois-Rivières, 1947), a meticulous and reliable study which provides a detailed picture of Father Frédéric’s work in Bethlehem and explains the full scope of the research he conducted there and the importance of the rules he formulated; and the same author’s Monseigneur Ange-Marie Hiral,o.f.m. (5v., Montréal, 1957–61), especially vol.2, which details the obstacles Father Frédéric encountered in his efforts to prepare for the establishment of the Franciscans in Montreal, and vol.5, which roughly outlines the history of their establishment in Trois-Rivières.


Upon the announcement of Father Frédéric’s beatification in 1987, a revision of the biography by Father Légaré became necessary. Since he had died in 1979, Father Constantin-M. Baillargeon was asked to rewrite the volume and make any necessary corrections and additions. Published under the names of both authors, Le bon père Frédéric (Montréal, 1988) constitutes the official account of the beatification and the most complete and up-to-date biography of Father Frédéric. André Dumont’s study, Le goût de Dieu: message spirituel du père Frédéric, franciscain, d’après ses lettres(Cap-de-la-Madeleine, Qué., 1989), is a felicitous complement to this biography. A methodical examination of Janssoone’s writings, this work reveals a secret and warmhearted Father Frédéric largely unknown to the public, and brings out the main themes of his spirituality.


On the occasion of Father Frédéric’s beatification, numerous articles and publications, written for the general public, capitalized on the information provided in the aforementioned works. Two small publications among them worth noting are J.-F. Motte, Frédéric Janssoone de Ghyvelde: franciscain apôtre du Christ en trois continents, France (1838–1876), Terre sainte (1876–1888), Canada (1888–1916)(Paris et Montréal, 1988), and Léandre Poirier, Good Father Frederick, a Franciscan apostle, 1838–1916, trans. Kevin Kidd (Montreal, 1988); the latter work was also translated into Korean by Agatha Kim and published at Seoul in 1990.  c.-m.b.]




General Bibliography




Beato Federico Janssoone



Ghyvelde (Francia), 19 novembre 1838 - Montreal (Canada), 4 agosto 1916


Federico nasce a Ghyvelde (Francia) il 19 novembre 1838. A 10 anni perde il padre e, per aiutare la madre, nella prima gioventù si dedica al commercio. A 26 anni entra nel seminario francescano di Amiens. Arriva al sacerdozio nel 1870 ed opera come cappellano militare nella guerra che Napoleone III ha scatenato contro la Prussia. Tornata la pace, Federico è maestro dei novizi ad Amiens. Nel 1875 è in Palestina con la «Custodia di Terrasanta», la plurisecolare «prima linea» dei figli di san Francesco. Padre Federico organizza di aiuti e va di persona a cercare soccorsi in Francia e in Canada. Salutato come salvatore da cristiani di ogni confessione e musulmani, nel 1878 è nominato vicario della Custodia. Torna poi in Canada per guidare da lì gli aiuti canadesi, senza tuttavia trascurare la propria vocazione di evangelizzatore: qui predica, pubblica libri e dirige periodici religiosi. Muore a Montreal, 4 agosto 1916. (Avvenire)


Martirologio Romano: A Montréal nel Québec in Canada, beato Federico Janssoone, sacerdote dell’Ordine dei Frati Minori, che per il progresso della fede diffuse notevolmente i pellegrinaggi in Terra Santa.


Fin da piccolo pensa di farsi prete. Ma a 10 anni perde il padre, piccolo contadino. Per aiutare la madre, nella prima gioventù si dedica allora al commercio ambulante di paese in paese, ed entra nel seminario francescano di Amiens solo a 26 anni. Arriva al sacerdozio trentaduenne, nel 1870: giusto in tempo per fare il cappellano militare nella guerra che l’imperatore Napoleone III ha scatenato contro la Prussia, perdendola in 44 giorni. 

Tornata la pace, Federico fa il maestro dei novizi francescani ad Amiens, crea un nuovo centro dell’Ordine a Bordeaux, e nel 1875 lo troviamo in Palestina. Lavora nella Custodia di Terrasanta, la plurisecolare “prima linea” dei figli di san Francesco. Dopo la ritirata generale dei crociati nel 1261, loro ci sono tornati già ai primi del Trecento. E lì sono rimasti, operosi e inermi, attraverso i secoli, tra crisi, persecuzioni e guerre. (Tutti abbiamo seguito, a fine 2001, la vicenda di quelli tra loro che si trovarono tra due fuochi nella basilica della Natività a Betlemme, sorridenti e intrepidi in mezzo ad armi e armati). Hanno restaurato nel tempo gli edifici sacri e le testimonianze cristiane. E hanno procurato pane e istruzione ai poveri, senza distinzione di fede religiosa. Padre Federico, qui, “esplode” come organizzatore di aiuti in tempo di carestia gravissima causata dalla siccità. La Palestina è sotto dominio turco, ma la Turchia è stata travolta da una crisi finanziaria, finendo sotto amministrazione controllata franco-britannica: il sultano Abdul Hamid non fa nulla per gli affamati di Palestina. E gli appelli al mondo, da lì, li mandano i francescani. 

Padre Federico va di persona a cercare soccorsi in Francia e in Canada. Viene salutato come salvatore dai cristiani di ogni confessione e dai musulmani, e nel 1878 diventa vicario della Custodia: è il numero due, insomma, mentre per tradizione il Custode è sempre un italiano. E sarà infine una specie di protettore a vita per i poveri di Palestina, perché lo mandano in Canada, a Trois-Rivieres (Quebec), per guidare da lì gli aiuti canadesi. Questo è il suo compito, ma lui se ne trova un altro, quello di evangelizzatore: lo chiamano a predicare, pubblica libri e dirige periodici religiosi. In Canada si conclude la sua vita, e da lì parte il movimento per portarlo sugli altari, come “apostolo dei due mondi”. Giovanni Paolo II lo ha beatificato nel 1988.


Autore:
Domenico Agasso


Saint ALBERT (ALBERTO DEGLI ABATI) de TRAPANI (de MESSINE, de SICILE), prêtre et provincial des Carmes

$
0
0

Fra Filippo Lippi, Saint Alberto de Trapani, fresque, entre 1452 et 1465, Duomo, Prato 


Saint Albert de Messine

Provincial des Carmes pour la Sicile ( 1307)

Prêtre à Messine en Sicile, membre de l'ordre des Carmes, qui, par sa parole et ses miracles, opéra de nombreuses conversions, notamment dans les milieux juifs.

À Messine en Sicile, vers 1307, saint Albert des Abbés, prêtre carme, qui, par sa prédication, opéra de nombreuses conversions de Juifs au Christ, et ravitailla miraculeusement la ville bloquée par le duc de Calabre.

Martyrologe romain




Filippino Lippi. Madonna Trivulzio, Milan, Castello Sforzesco : 
Saint Albert avec une fleur de lys, la Vierge, et avec un couteau, Saint Ange de Jérusalem

Saint Albert de Messine

Carme Sicilien Provincial de l’Ordre


Fête le 7 août


Drepanum, Sicile [auj. Trapani], 1240 – † env. de Messine, Sicile, 7 août 1306


Béatifié en 1454


Canonisé le 31 mai 1476


Autres graphies : Albert de Messine, de Drépane, de Sicile ou de Trapani


Albert de Drépane († 1306), provincial, dont l’esprit de prière exerça un rayonnement extraordinaire, est le premier des vrais saints du Carmel. Carme sicilien, natif de Trapani en Sicile, il entra très jeune au monastère des carmes de sa ville, situé au mont Trapani. Après son ordination, il fut envoyé à la maison des carmes de Messine, où il se consacra avec un merveilleux succès à la conversion des juifs siciliens. Il passa la plus grande partie de sa vie au prieuré de Messine, et ses dernières années en ermite dans le voisinage de cette ville. Son culte fut confirmé en 1454. Il a été canonisé le 31 mai 1476 par le pape Sixte IV.





Saint Albert de Trapani

Confesseur, Provincial de l'Ordre des Carmes

vers 1250-1306

Fête le 7 août


Avant que Pierre le Vieux montât sur le trône de Catalogue et de Sicile, il y avait dans ce dernier royaume, au Mont Trapani ou Eryx, aujourd'hui mont San Giuliano, un seigneur d'un sang très illustre et qui possédait de fort grands biens, appelé Benoît de Abbatibus il épousa une dame d'une naissance égale à la sienne, nommée Jeanne de Palizze. Ils marchaient l'un et l'autre dans les voies de la crainte de Dieu et de la véritable piété mais ils furent près de vingt ans ensemble sans avoir d'enfants qu'ils pussent laisser héritiers de leurs biens. Après avoir délibéré ensemble, ils résolurent tous deux de s'adresser à la Reine des anges et des hommes, et de la supplier, dans les sentiments d'une foi vive, de leur faire la grâce de leur donner un enfant, ajoutant que, si c'était un fils, ils le consacreraient pour jamais à son service dans l'Ordre des Carmes, que l'on appelait l'Ordre de la Bienheureuse Vierge.

Comme ils joignirent à ce vœu les jeûnes, les prières et les aumônes, Dieu l'écouta favorablement. Dans sa grossesse, Jeanne aperçut, ainsi que son mari, un flambeau allumé qui semblait sortir de son sein. Cette merveille lui fit juger que l'enfant qu'elle avait conçu serait un jour une lumière éclatante dont toute l'Eglise serait éclairée. Lorsqu'il fut né, on lui donna, par inspiration divine, sur les saints fonts de baptême, le nom d'Albert, qui jusqu'à lors avait été inconnu dans toute la Sicile. Quand il fut sorti de l'enfance, ses pieux parents n'oublièrent rien pour le faire instruire dans les lettres humaines et dans la science du salut. Le petit Albert y fit en peu de temps de tels progrès, que chacun était charmé de le voir si savant et si vertueux, dans un âge où les autres enfants n'ont rien que de léger et de puéril.

A peine eut-il huit ans, qu'un des plus puissants princes de l'île le demanda à son père pour lui faire épouser une de ses filles, quand il serait en âge d'être marié. Benoît. différa sa réponse autant qu'il lui fut possible ; mais, ne pouvant plus résister aux pressantes instances qu'on lui faisait, il en parla a sa femme, dans la pensée qu'elle n'aurait nulle peine à condescendre à une alliance qui paraissait si honorable pour eux et si avantageuse pour leur fils. mais la pieuse dame lui ayant remis devant les yeux qu'ils avaient voué ce fils a la Sainte Vierge, et qu'ils ne pouvaient pas violer une promesse si sacrée sans mériter un rigoureux châtiment de la part de Dieu, il rentra en lui-même, changea de sentiment, et ne voulut plus entendre parler de cette affaire.

Cependant Jeanne appela son fils en particulier, et lui déclara ce que son père et elle avaient résolu avant sa naissance. Le petit Albert, déjà rempli de l'esprit de Dieu, eut une joie extrême de savoir qu'il était consacré au service d'une si sainte Maîtresse. Il ratifia a l'heure même le vœu de ses parents il témoigna être prêt à l'exécuter, et, ayant reçu pour cela leur bénédiction, il s'en alla au couvent des Pères Carmes de Trapani, et y demanda avec instance le saint habit de leur Ordre. Le supérieur, admirant son zèle et sa dévotion, désirait beaucoup le recevoir mais parce qu'il apprit qu'il appartenait à des personnes de la première qualité, il n'osa pas lui donner entrée sans leur en avoir parlé auparavant. L'enfant fut donc obligé de s'en retourner chez ses parents sans avoir pu rien obtenir mais la nuit suivante la Sainte Vierge leur apparut, et les menaça d'une mort subite et précipitée s'ils n'accomplissaient au plus tôt ce qu'ils avaient promis à Dieu aussi, peu de jours après, ils conduisirent eux-mêmes leur fils dans le monastère, où il reçut le saint habit avec une ardeur et une piété qui toucha le cœur de toute la noblesse du pays, présente à cette sainte cérémonie.

Albert s'appliqua d'abord avec tant de ferveur à la vie intérieure et aux exercices de la pénitence, que le démon en fut bientôt épouvanté et, pour étouffer dans son âme cette précieuse semence de vertu, il lui apparut sous la figure d'une jeune personne douée de toutes les grâces et de toutes les beautés capables de gagner les cœurs les plus insensibles. Il ajouta à cette représentation des discours pleins de tendresse, et il tâcha de lui persuader de ne pas demeurer davantage dans un état qui était, disait-il, si peu conforme à la délicatesse de sa complexion, mais de venir plutôt goûter les douceurs et les plaisirs de la vie du monde, qui convenaient bien mieux à son âge et à son tempérament. Notre jeune novice fut d'abord étonné d'une si étrange vision. mais ayant reconnu que ce n'était qu'une illusion de Satan, il s'arma du Signe de la Croix, fit sa prière, et aussitôt ce spectre se dissipa sans laisser aucune mauvaise impression dans son esprit ni dans son cœur ; et bien loin qu'une si horrible tentation lui donnât de la froideur dans sa vocation, elle ne servit au contraire qu'à augmenter sa ferveur. Il ne manqua pas de faire sa profession au bout de l'année, et, depuis, il mena dans la religion une vie très rigoureuse et très pénitente ; car, outre les austérités communes à tout le saint Ordre des Carmes, il portait le cilice trois fois la semaine, se privait entièrement de l'usage du vin et ne buvait que de l'eau, et même, le vendredi, il ne prenait que du pain et de l'absinthe, pour mieux se ressouvenir du fiel et du vinaigre dont on a abreuvé la bouche adorable de Jésus-Christ en ce même jour.

L'oisiveté lui était insupportable, et il ménageait si bien son temps qu'il n'avait pas un moment qui ne fût destiné ou à la prière, ou à l'étude, ou aux œuvres de charité, ou à quelque autre occupation conforme à son état. Sa piété était telle qu'outre le Bréviaire ordinaire de son Ordre, il récitait toutes les nuits le Psautier entier, à genoux devant le crucifix ; et une fois que le démon fit tous ses efforts pour le troubler dans cette dévotion, en tâchant d'éteindre une lampe qui l'éclairait, Notre-Seigneur Jésus-Christ lui apparut, et, rendant inutiles tous les efforts de Satan, il ne permit pas qu'il ressentit aucune distraction dans sa prière.

Quand il eut été ordonné prêtre, ce qu'il ne souffrit que par pure obéissance, on l'appliqua à la prédication. Ce fut alors qu'il fit paraître avec plus d'éclat son zèle pour la gloire de Dieu, car il s'acquitta de cette fonction avec tant de doctrine et de force, qu'outre le grand fruit qu'il fit parmi les fidèles, il convertit encore quantité de Juifs qui embrassèrent le christianisme. Notre-Seigneur, pour donner plus de poids à ses discours, voulut le favoriser du don des miracles. Lorsqu'il était à Messine par l'ordre de ses supérieurs, la ville fut assiégée par Robert, roi de Naples, et ce prince la serra si étroitement qu'il n'y pouvait entrer aucune munition de bouche, ce qui la réduisit en peu de temps à une extrême famine. Frédéric, roi de Sicile, voulait y mettre le feu, afin qu'elle ne tombât pas entre les mains des ennemis mais quelques personnes de piété ayant persuadé aux grands et au peuple de mettre leur espérance en Dieu et d'implorer son secours par les mérites d'Albert, ils vinrent tous trouver ce grand serviteur de Dieu. Il n'eut pas plus tôt connu l'état déplorable dans lequel ils étaient, qu'il offrit le saint sacrifice de la messe avec beaucoup de gémissements et de larmes pour leur mériter l'assistance du ciel, et alors on entendit en l'air une voix extraordinaire qui dit ces paroles : « Dieu a exaucé ta prière ». Ce qui fut confirmé par l'événement; car, dans le même temps, il parut au port trois galères chargées de vivres, sans qu'on ait pu savoir d'où elles étaient venues ni comment elles avaient pu entrer, le port étant assiégé et fermé de tous côtés. On reçut ces munitions comme des présents du ciel on les distribua aux habitants selon leurs besoins, et, par cette merveille, la ville fut délivrée de la grande extrémité où elle était et elle se trouva en état de se défendre. Le roi vint lui-même avec toute sa cour remercier le Saint, et il n'y eut ensuite personne dans Messine qui ne le regardât comme un excellent protecteur auprès de Dieu.

Voici une autre merveille bien plus considérable. Ce glorieux Saint voulut un jour chasser le démon du corps d'une jeune fille qui en était possédée depuis longtemps. Il alla donc chez elle à la prière de sa mère; mais aussitôt qu'il l'aborda, elle lui donna un soufflet sur la joue droite. Le serviteur de Dieu ne s'en émut point mais comme il était très-bien instruit à l'école de Jésus-Christ, il lui présenta sur-le-champ l'autre joue pour en recevoir un second, ce qui confondit si fort l'orgueil de Satan qu'il fut contraint de se retirer du corps de cette pauvre fille. Dans la ville de Trapani, saint Albert délivra une jeune femme qui avait déjà été six jours en travail d'enfant sans pouvoir accoucher, en lui donnant seulement un peu d'huile bénite, et en lui disant : « Notre-Seigneur Jésus-Christ te guérisse par les mérites de la sainte Vierge ! ».

Dans un voyage que ce saint religieux fit dans la Terre Sainte, il y guérit un Juif qui était en proie au mal caduc. Cette cure de son corps fit le salut de son âme, car lui et tous ses parents, qui furent témoins de cette merveille, se convertirent et reçurent de lui le Sacrement de la régénération spirituelle. Une autre fois, étant sur le chemin d'Agrigente en Sicile, il aperçut des Juifs, sur le bord d'un fleuve, près de se noyer, parce que l'inondation les avait surpris et, qu'ils ne pouvaient pas se sauver, à cause des hauteurs inaccessibles qui étaient, le long du rivage. Albert, qui était de l'autre côté, leur promit que, s'ils voulaient croire en Jésus-Christ, ils seraient infailliblement Le péril les força d'accepter la proposition du Saint, et aussitôt il passa le fleuve, marchant à pied sec sur les eaux et ayant retiré ces infortunés de la mort qui les menaçait, il leur donna le Sacrement de vie.

Saint Albert voyant que le grand nombre des miracles qu'il opérait lui attirait sans cesse un nouveau concours de peuples qui lui donnaient mille bénédictions et mille louanges, obtint permission de se retirer à Lentini afin de se mettre à couvert des applaudissements dos hommes mais Dieu, qui prend plaisir à ceux qui s'efforcent de s'anéantir pour le glorifier, se servit de sa retraite pour lui faire opérer des merveilles encore plus grandes car il continua de faire des miracles, non-seulement par la présence réelle de sa personne, mais encore par son ombre et par l'attouchement de ses habits. En effet, un jeune homme de grande naissance, réduit par la maladie à un état qui l'avait fait abandonner des médecins, fut guéri pendant une vision dans laquelle lui apparut saint Albert et par l'attouchement d'un de ses habits on avait, à l'instance de la mère de l'enfant, apporté cet habit du couvent, lorsque le Saint ne s'y trouvait pas. Un jeune enfant de Palerme, à qui sa sœur avait crevé un œil par un accident imprévu fut guéri de la même manière le Serviteur de Dieu lui apparut, et lui frotta cet organe avec de l'huile. A cause de ce miracle, on a toujours cru que l'eau ou l'huile où ses saintes reliques avaient été trempées était salutaire pour la guérison d'une infinité de maladies.

Ces rares vertus, ces merveilles de Saint Albert étant répandues dans tout son Ordre, le général l'obligea d'accepter la charge de provincial de la Sicile. Il s'acquitta de cette fonction avec toute la piété et tout le zèle d'un digne supérieur. Il faisait toujours à pied la visite des couvents qui étaient sous sa direction, sans autres provisions qu'un pot de terre où il y avait un peu d'eau et du pain pour sa nourriture. Un jour, le frère qui l'accompagnait et portait le vase, le laissa tomber et le cassa, ce qui le rendit tout triste et tout confus. Saint Albert s'étant aperçu de sa mélancolie et en ayant appris le sujet, lui commanda de retourner sur ses pas et de lui apporter les pièces du pot cassé. Ce frère retourna aussitôt par obéissance ; mais il fut bien étonné de trouver le pot tout entier et plein d'eau. Il empêcha encore un de ses religieux de tomber dans une action contraire à la pureté, en lui reprochant, par une connaissance surnaturelle que Dieu lui avait donnée, sa malheureuse résolution; car ce pauvre religieux, se voyant découvert, changea aussitôt de dessein et en fit une très rigoureuse pénitence.

Saint Albert étant arrivé à une extrême vieillesse, voulut enfin se dérober tout à fait aux yeux des hommes il s'en alla donc du côté de Messine et se retira dans une solitude voisine pour vaquer plus tranquillement à la contemplation des choses divines. Après y avoir passé quelque temps, il tomba dans une grande maladie; il eut révélation de l'heure de sa mort, et de celle de sa sœur, qui devait arriver au même jour et à la même heure que la sienne. Il en avertit ses religieux et s'y prépara de son côté en redoublant sa ferveur, ses pénitences et ses dévotions ; il les continua jusqu'au dernier soupir de sa vie. A cette heure suprême, faisant sa prière à genoux, après quatre-vingt ans d'une vie innocente, il mourut le 7 août 1306, et l'on vit son âme monter au ciel sous la forme d'une colombe. Son corps demeura sur la terre, couvert d'un cilice et exhalant une odeur suave qui embaumait tous les assistants. Au même moment, une cloche, qu'il avait fait faire à Messine, sonna d'elle-même et avertit tous les habitants de ce précieux décès.

Le roi de Sicile assista à ses funérailles avec la principale noblesse de son royaume et plusieurs prélats suivis d'une multitude innombrable de peuple. Pendant que l'archevêque de Messine délibérait avec le clergé et le peuple quel office on prendrait pour célébrer les obsèques de ce grand Serviteur de Dieu, on aperçut en l'air deux enfants revêtus chacun d'une robe blanche, qui entonnaient la messe d'un saint Confesseur par cet Introït : « Os justi meditabitur sapientam » ; le peuple ayant connu par la l'intention du ciel, on poursuivit cette messe jusqu'à la fin.

Sitôt que le bienheureux Albert fut enterré, on vit arriver de toutes parts, à son sépulcre, un nombre infini d'aveugles, de boiteux, de lépreux, de paralytiques et d'autres malades, pour lui demander la santé. Ils jeûnèrent et prièrent pendant trois jours, et au bout de ce temps, le Saint leur apparut environné de lumière et vêtu d'un habit d'une blancheur admirable, et il leur donna lui-même la guérison qu'ils demandaient. Dans la suite de la même année, le fléau de la guerre affligeant toute la Sicile, des cavaliers furent assez impies pour aller loger, avec leurs chevaux, dans l'église où reposait le corps de saint Albert et, comme ils désolaient tout dans ce temple sacré, ils n'oublièrent pas le tombeau du Saint, qu'ils mirent en pièces; mais ils furent bien surpris lorsqu'ils l'aperçurent à genoux dans le fond de son sépulcre, comme voulant crier à Dieu vengeance des outrages qu'ils faisaient a ses autels. En effet, tous les chevaux moururent sur-le-champ, et les soldats, frappés aussi de diverses maladies, expièrent leur sacrilège. Depuis ce temps-là, les Carmes, jugeant ce lieu trop exposé aux insultes des gens de guerre, s'établirent dans un autre endroit de Messine. Plus tard, on laissa seulement quelques ossements de Saint Albert dans ce nouveau couvent, et la principale partie de ses dépouilles fut transportée à Trapani, afin de satisfaire par là la dévotion des chrétiens dans l'un et l'autre lieu dans Messine, où il avait fait longtemps éclater une vie toute simple et toute miraculeuse dans Trapani, où il avait pris l'habit, fait profession et passé la plus grande partie de sa vie. Un ecclésiastique qui parla publiquement contre la sainteté d'Albert fut sur-le-champ puni par une grave maladie il ne put guérir que par l'intercession du Saint.

Ce grand serviteur de Dieu a encore opéré une infinité d'autres merveilles. Il a retiré les esclaves des prisons sans en forcer les portes, délivré des matelots du naufrage, ressuscité des morts, outre une infinité de maladies qui se guérissent encore tous les jours par le moyen de l'eau bénite dans laquelle on a fait tremper ses reliques sacrées. Toutes ces merveilles sont en trop grand nombre pour les pouvoir rapporter. Mais il y en a une que nous ne saurionstaire la bienheureuse Madeleine de Pazzi, religieuse de son Ordre et l'une des plus brillantes étoiles de son siècle, décédée l'an 1608, se trouvant un jour prise d'une violente tentation de quitter l'habit religieux, eut recours à saint Albert; à l'heure même, il lui apparut, et prenant un habit blanc dans le côté de Jésus-Christ crucifié, l'en revêtit; et depuis elle ne ressentit jamais de pareilles attaques.

On le représente 1° debout, tenant un lis et un livre; 2° chassant par sa bénédiction le démon qui s'était présenté à lui sous la, forme d'une femme. Aussi voit-on quelquefois des pieds d'animal paraître sous la robe de cette prétendue visiteuse; 3° avec une lampe en main, ou placée près de lui; 4° délivrant une jeune fille possédée.
Texte extrait des Petits Bollandistes, volume IX, Paris, 1876


Litanies de Saint Albert de Trapani


Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous

Seigneur, ayez pitié de nous

Christ, écoutez-nous.

Christ, exaucez-nous.

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous

Sainte Marie, priez pour nous.

Saint Albert, Victime de sainteté, priez pour nous

Saint Albert, Miroir de chasteté priez pour nous

Saint Albert, exemple de pauvreté, priez pour nous

Saint Albert, modèle d'obéissance, priez pour nous

Saint Albert, disciple de l'humilité priez pour nous

Saint Albert, Fraîcheur des fiévreux, priez pour nous

Saint Albert, qui dès votre enfance avez méprisé les richesses, priez pour nous.

Saint Albert, qui avez marché sur les eaux d'un fleuve sans vous noyer,

Saint Albert, qui avez libéré des Juifs d'un naufrage,

Saint Albert, qui par votre prédication avez conduit les païens à la foi,

Saint Albert, qui avez guéri un lépreux par un baiser,

Saint Albert, qui, avec le signe de la croix avez fait fuir le démon tentateur,

Saint Albert, qui dormiez sur des branches de vigne,

Saint Albert, qui avez libéré les malades de toute sortes d'infirmités,

Saint Albert, qui guidez les pas de voyageurs,

Saint Albert, doué du don de prophétie,

Saint Albert, protecteur des femmes enceintes,

Saint Albert, qui avez libéré Trapani, votre patrie, de la fièvre et de la peste,

Saint Albert, qui avez libéré Messine de la famine, de la guerre et de la peste,

Saint Albert, dont la sainteté à été proclamée à Messine par les Anges,

Saint Albert, qui avez voulu que votre chef soit conservé à Trapani,


Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde pardonnez-nous, Seigneur

Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur

Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde, ayez pitié de nous de nous, Seigneur.

Christ, écoutez-nous.

Christ, exaucez-nous.



Priez pour nous, Saint-Albert

Afin que nous devenions dignes des promesses de notre Seigneur Jésus-Christ.
Prions
Dieu, qui avez fait de Saint Albert de Trapani un religieux exemplaire par sa pureté, sa vie de prière et son amour de la Vierge Marie, donnez-nous d'imiter ses vertus et de pouvoir ainsi trouver place au Banquet du Royaume éternel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.


Saint Albert de Trapani

Albert passa toute sa vie en Sicile dans la seconde moitié du xiiie siècle et mourut probablement en 1307. Entré chez les carmes à Trapani, il vécut aussi au couvent de Messine. Amour de la pureté et fidélité à l'oraison sont les traits principaux de sa physionomie spirituelle. On sait de lui qu'il fit des miracles de son vivant, c'est pourquoi, dès sa mort, son culte se répandit très vite et devint très populaire, la légende complétant l'histoire...



PRIÈRE


Dieu qui as fait de saint Albert de Trapani

un religieux exemplaire

par sa pureté, sa vie de prière

et son amour de la Vierge Marie,

Donne-nous d'imiter ses vertus

et de pouvoir ainsi trouver place

au banquet du Royaume éternel.

Par Jésus Christ.





Albert of Trapani, OC (RM)

Born in Trapani, Sicily; died 1306; cultus confirmed in 1454. At a very young age, Saint Albert enter the Carmelite monastery of his hometown. After his priestly ordination, he was transferred to the house at Messina, where he successfully devoted himself to the conversion of the Jews (Benedictines).


St. Albert of Trapani, Priest


Born in Trapani, Sicily, during the 13th century, Albert was distinguished for his dedication to preaching and by his reputation for working miracles.In 1280 and 1289, he was in Trapani and afterwards in Messina. In 1296 he was appointed Provincial of the Carmelite Province of Sicily. He was known especially for his great desire to lead a holy life and for prayer. He died in Messina, probably in 1307. He was the first saint whose cult spread throughout the Order and, as a result, he is considered its patron and protector or "father", a title he shared with the other saint of his time, Angelus of Sicily. In the 16th century it was decided that every Carmelite church should have an altar dedicated to him. Among the many with a devotion to this saint were Saint Teresa of Jesus and Saint Mary Magdalene de' Pazzi.  

 St. Albert of Sicily (of Trapani, degli Abati)

by Louis Saggi, O.Carm - Roseann Ruocco

The birthplace of St. Albert is the city of Trapani in Sicily. A Life of the saint, composed in the second half of the XIV century, has come down to us in many copies or revisions of the XV century. According to a base common to the various redactions, the biographical data can be reduced to the following.

Albert was born (after twenty-six years of sterile marriage) of Benedict degli Abati and Joan Palizi, both of whom promised to consecrate him to the Lord. While the boy was still of a tender age, his father thought of arranging an honourable marriage for him; but his mother was able to make her husband keep their vow. After Albert had joined the Carmelites of Trapani, he spent his period of formation growing in virtue and was ordained a priest. His superiors sent him to Messina, which he freed from the famine caused by a siege: some ships loaded with provisions miraculously passed through the besiegers.

Albert was a famous preacher in various places en the island, and for a certain time provincial superior of the Carmelites of Sicily. He died at Messina on August 7 in an undetermined year, probably in 1307 (as J. B. Lezana, O.Carm., with others, suggests). Heaven itself, it is narrated, wished to decide the controversy that arose between the clergy and the people about the kind of Mass to be celebrated on that occasion: two angels appeared and intoned the Os justi (The mouth of the just man), the introit of the Mass of Confessors.

The presence of Albert in the convent of Trapani on August 8, 1280, April 4 and October 8, 1289, is attested by several parchments of the same convent, now in the Fardelliana library of the same city. Here is also found a parchment in the date of May 10, 1296, from which his office as provincial superior is ascertained.

Albert was among the first Carmelite saints venerated by the Order, of which he was later consid­ered a patron and protector. Already in 1346 there was a chapel dedicated to him, in the convent of Palermo. At various General Chapters, beginning with that of 1375, his papal canonization was proposed. In the Chapter of 1411 it was said that his proper office was ready.

In 1457 Pope Callixtus III, by verbal consent (vivae vocis oraculo), permitted his cult, which was conse­quently confirmed by Sixtus IV with a bull of May 31, 1476. In 1524 it was ordered that his image be found on the seal of the General Chapter; moreover, the General of the Order, Nicholas Audet, wanted an altar dedicated to him in every Carmelite church. Even earlier, the Chapter of 1420 had ordered that his image with a halo should be found in all the convents of the Order.

With this intense and extended cult, his abundant iconography is easily understood. The most typical iconographic attribute of this saint is a crucifix between two lilies, as he appears in one of his most famous representations: the polychrome sculpture of Alfonse Cano in the Carmelite convent of Seville (XVII century). At other times the saint is represented with the Child Jesus in his arms, while he drives away the devil with his foot. He is, in fact, invoked for exorcisms of the possessed, as also against earthquakes and for the cure of the sick. The healing of some sick on the part of the saint is represented in the Sforza Book of Hours cf the British Museum.

In a German xylograph of the XV century St. Albert and St. Angelus flank a group including Our Lady, St. Anne and the Child Jesus; the same arrangement is taken up by Filippo Lippi in a painting of the Trivulzio collection, where the theme is enriched by figures of angels. Albert is also represented with a lily in his hand: in the panel of a polyptych, of the Jarves collection (New Haven), attributed to a follower of Agnolo Gaddi; in the fresco of Thaddeus di Bartolo in the public palace of Siena; and in a picture of Jerome Muziano in the church of S. Martino ai Monti in Rome. In 1515 F. Francia represented Albert at the side of the Virgin in his Pietà dated 1515 and now found in the Pinacoteca of Turin.

In 1623 one of the gates of the city of Messina was dedicated to him. He is the patron of Trapani, of Erice, of Palermo and of Revere (Mantua). Saint Teresa of Jesus and St. Mary Magdalen de’ Pazzi were especially devoted to him; the Bl. Baptist Spagnoli composed a sapphic ode in his honour. His relics are spread throughout Europe. They are necessary for the blessing of St. Albert’s water, much used, especially in the past, against fevers. The head of the Saint is in the Carmelite church of Trapani.

St. Albert appears frequently in the legends and popular traditions of Sicily. Agrigento vaunted a well, the water of which Albert had purified; Corleone, the receptacle in which he preserved absinthe; Petralia Soprana, a stone on which he rested. The first chapel erected to him was claimed to have been at Piazza Armerina.

In the last liturgical reform the rank of feast was granted for St. Albert to the Carmelites, and of memorial to the Discalced Carmelites.

[Adapted from “Saints of Carmel” 1972, pp.17-20



Portrait de Saint Albert de Trapani, 1704, 
Centro internazionale Sant'Alberto, Rome

Curious History of a Painting

At the International Center of St. Albert (CISA) in Rome, there is a painting of one of the most venerated of the Carmelite saints—St. Albert degli Abati (also known as "Albert of Trapani" after the city where he was born). Dying probably in 1307, the Saint was a distinguished preacher and was the first in the Order to have a devotion to in the Order, that considered him as "Father," a title shared with his contemporary saint, the martyr, Angelo of Sicily.


In the lower part of the painting there is a scroll with the Latin inscription "Studiorum mecenati divo Alberto theologiae bacconicae candidate tabulam inaugurarunt 1704." It tells of the dedication by the students in the studium generale of Traspontina to their patron. The origin of the picture is connected to an odd bit of history.


In the course of the second half of the 17th century, the curriculum for the Order's students was rather haphazard in both content, in the requirements for enrolling in courses, in the organization of the houses of the students in such things as the orarium, length of the school day, and length of vacations.

The sections of the 1625 Constitutions dealing with norms for the students and their curriculum were modified by subsequent General Chapters and above all by the Prior General, Giovanni Feijó de Villalobos. In 1692 he issued a series of quite demanding decrees regulating studies within the Order. The program of Feijó, reflecting the Spanish customs, were seen as unrealistic for the rest of the Order, especially Italy. There were a number of protests.


When, in April 1700, the next Prior General, Carlo Filiberto Barbieri, insisted the students be in conformity with the rules, the students of the studium generale in Traspontina (Rome), which was at the time the most prestigious in the Order, took the matter to the Vatican Congregation in order to obtain a dispensation and to continue the assigning of grades as well as their days of school and periods of vacation has had been practiced for over 100 years at Traspontina. On September 9, 1701, they obtained a decree in their favor and confirmed by a letter of Clemente XI with the same date. The Prior General Barberi was in agreement with the decision as he had already announced his support of the students of Traspontina.


There were, however, some "zealots" (among whom was a member of the Order’s Curia),  who were opposed to such a concession. At that point, there was a new appeal to the same Vatican Congregation and, by means not very clear, the "zealots" obtain a suspension of the papal letter. The students went on the offense and started a process at the Holy See against the "zealots" who called themselves "The Carmelite Religion" without ever revealing their true name.


The case was dealt with by the Congregation over several months, with some hearings and an examination of the motives of both sides, and of the drawbacks and observations identifies by defenders of both sides of the question. In the end, on November 10, 1702, the decision was handed down with nothing given in favor of the "zelots" and full agreement given to the students of Traspontina, confirming all that they had received from the Pope in his letter.


When the General Chapter of 1704, updated the part of the Constitutions dealing with studies, those sections put in by Villalobos in 1692 were simply done away with. The students celebrated the event which one more time confirmed their "rights" and offered to the Prior General the painting of St. Albert, by an unknown painter, as a sign of their respect.


Emanuele Boaga, O. Carm.
former General Archivist of the Order





The iconography


Emanuele Boaga, O.Carm.


The oldest information we have to date about an image of the Carmelite saint, Albert degli Abati of Trapani, comes from the end of the 14th century. In the inventory of the Carmine of Florence complied in 1391 with additions in 1397–98, we read of “a tabernacle of gilt bronze with enamel with the arms of Pietro di Caglie dantonii of the relics of St Albert of Trapani, who was a friar of S. Maria del Carmine”.


A few years later, the Carmelite general chapter of 1420 decreed that there should be an image of Albert “with rays” in every convent, an evident sign of the reputation for sanctity which he then possessed. In this way the iconography of the saint began its development.


Among the first known pictures executed after this decree are those which we owe to the graceful and charming brush of Filippo Lippi (1406–1469), who portrayed him four times. In chronological order, Lippi painted him for the first time in the work called the Madonna of Trivulzio, finished before 1431 and now in the museum of Castello Sforzesco in Milan. The saint appears in the background on the right of the scene, kneeling with a lily in his hand and talking with another Carmelite saint, Angelus of Sicily. The next is another work from his youth, a panel with the Madonna enthroned with saints now in the Museo della Collegiata in Empoli, which represents the saint in the act of offering a lily to the Madonna. In the panel of the Coronation of the Virgin, known as the Mazzinghi Coronation, completed between 1439 and 1447 and now in the Uffizi in Florence, Lippi again represents the saint among angels honouring the Madonna under a shower of lilies. Finally, he chose to represent the figure of St Albert again, placing him in a cycle of frescoes with stories of St Stephen and St John the Baptist which he carried out in 1462–1465 for the choir of the cathedral of Prato. Here the saint appears, without attributes, in a contemplative pose on a column at the left, watching the scene of the preaching of the Baptist.


From the end of the 15th century is a very beautiful panel attributed to Tommaso de Vigilia, who painted it for the Carmine Maggiore of Palermo, where it is still admired. It depicts the saint with a lily in his right hand and a book in his left, whose pages seem as though they are being ruffled by the wind.


A German woodcut from the end of the 15th century shows St Albert, along with the other “father of the Order”, Angelus of Sicily, alongside a group consisting of the Madonna, St Anne and the Child Jesus. This motif of the two patres Ordinis at either side of the Madonna, each with his characteristic attribute (the lily and the palm), will subsequently recur in prints of the official device of the Order, the so-called vexillum Ordinis, and later continue to be symbolised in the two upper stars which appear on the Carmelite shield, while the Madonna was symbolised by the star placed at the centre of the stylised Mount Carmel. We should note, too, that in southern Italy the Carmelite shield has often been represented without stars, but rather with a lily and a palm, a clear reference to the two Sicilian saints.


From the end of the 15th century through the modern era and into contemporary times there has been further development of artistic production in honour of the saint. Pictures of Albert, archival sources make clear, were in practically all the convents and monasteries of the Order, and in many cases churches and convents had more than one image. Rather than offer a catalogue of these images, it will be more useful here to mention some examples of the characteristics and various attributes and different modes of composition with which our saint has been presented.


In particular, he appears beside the Madonna, holding a lily in his right hand and a open book in the left in which one can read the words of the Marian antiphon Sub tuum praesidium. The oldest example is the 1487 fresco by Giovanni Maria da Brescia in the second chapel on the left side of the sanctuary of San Felice del Benaco. A similar painting, but of a later date, is in the parish church of Sirmione.


In other works the attributes of lily and book remain the same, but the book is closed in the saint’s hand, which often is also holding on to his white cloak. He appears in this way in a painting by Nicola Rondinelli in the Accademia of Ravenna, and in the centre of an altarpiece attributed to Francesco Pinna (ca. 1600) in the Carmine of Cagliari. He is portrayed again with lily in hand on the wing of a polyptych in the Iarves Collection of New Haven attributed to a follower of Agnolo Gaddi, and in a painting by Gerolamo Muziano in the church of San Martino ai Monti. Lily and book become the traditional attributes in Albertine iconography, followed again in the canvas painted in 1952 by Galimberti for the chapel of the International College of St Albert in Rome.


There are also paintings and statues which feature only the attribute of the lily in the saint’s right hand. Among the statues the most beautiful is the one in silver crafted in the 18th century by the engraver Vincenzo Bonaiuto of Trapani for the saint’s altar in the basilica of Trapani, which should strictly be also considered a reliquary since the skull of the saint is contained in the head.


Sometimes a crucifix is added to the lily and book, as can be seen in a 15th–century Carmelite Missal preserved in the Biblioteca Apostolica Vaticana. This is a theme which was often taken up in Spain, the most outstanding example being the polychrome statue by Alonso Cano executed for the Carmelite convent in Seville. With the three attributes of lily, book and crucifix the saint is represented in the mosaics above the altars of the right nave in the Carmine of Cagliari, carried out by the architect Pierotti about fifty years ago, when the church was reconstructed after the destruction due to bombing during World War II.


Other images of the saint from the 15th and 16th centuries add the figure of a devil to the attributes already mentioned. There are three variants of this theme. The first represents the devil in chains at the feet of the saint, as in an engraving of the 15th century in the Stadtbibliothek Bamberg, Germany. A second variant shows the devil attempting to seize a lamp which the saint is holding in his right hand. A third and more widespread variant shows the devil in the form of a woman under the saint’s feet, as in the fresco of Albert surrounded with medallions of other Carmelite saints (1470) in front of the arch of the apse in the Carmine of San Felice del Benaco, and in 16th-century paintings in Carmelite churches in Bergamo, Modena and Florence.


From the end of the 17th century, there are many paintings which feature the Madonna showing the Child Jesus to St Albert, as in the Carmine of Genoa, or the Madonna surrounded by saints including Albert, as in the Carmelite church in Mesagne or the convent of St Hermengild (today the parish of St Joseph) in Madrid. In a painting of the Pietà of 1515 now in the Pinacoteca of Turin the celebrated Francesco Francia shows the saint alongside the Virgin, a theme taken up again by Andrea del Sarto in a Deposition in the Galleria Borghese in Rome. Another variant of the Madonna with Albert and other saints is found in a painting in Ghent attributed to François in which the Virgin appears to be showing the way to them, while St Albert kneels at their feet and offers a lily to the Child Jesus.


There are also 17th-century canvasses with groups of Carmelite saints which include St Albert, among them the two paintings in the second chapel on the right and in the chapel of Our Lady of Mount Carmel in San Martino Maggiore in Bologna, paintings respectively by Cesare Gennari and Alessandro Tiarini.


From the modern era there are numerous compositions featuring scenes from the life, death and miracles of the saint. He is depicted saving some Jews from drowning in a scene above the lavabo of the Carmine of Florence, and in the fresco of the counterfacade of the chapel of Masseria Monaci (Martina Franca), carried out in 1709 by Generoso Cavallo. A recurrent scene in paintings which depict the miracles is his healing of the sick with water: interesting examples include the altarpiece by Pietro Liberi (1638) in the Carmini of Venice, and the image in the Sforza Golden Book in the British Museum in London. The water associated with the saint also appears in the choir of the Carmine of Brescia, while the Carmine in Padua has a statue of the saint (with lily and crucifix) carved by Giovanni Bonazza and placed above the holy water font with the inscription Mundi estote.

Other paintings, statues and engravings recall the saint’s miraculous protection of the besieged city of Messina. Among them we can note the painting in the chapel of St Albert in Trapani, and closer to our own time a life-size wooden statue from the workshop of Obletter of Ortisei was installed in 1955, beneath the feet of which are the stern and prow of the historic “vascelluzzo” which came to the city through the intercession of the saint, and a flowing banner inviting the city to rejoice in having so great a protector.


There are cycles which depict scenes from the life of the saint, including notable ones in Antequera in Spain, Forlì and Rome. The paintings in the choir in Antequera are the work of an eclectic 17th–century painter from Seville influenced by Roelas, Pacheco and Herrera. They depict the saint’s reception of the Carmelite habit, his death, and his burial. Among these pictures the one of the saint’s death while he is supported by his brothers is very evocative and dramatic.


The second of these cycles in the chapel of St Albert in the Carmine of Forlì, shows St Albert healing a blind man on the altarpiece, in the style of Giuseppe Marchetti (1722–1801), even though it has been attributed to Paolo Cignani. Another two miracles are depicted in the ovals above the doors, attributed to Antonio Fanzaresi, who painted them in 1752. The first shows St Albert as he miraculously makes supplies arrive in the besieged Messina, while the second presents him as he saves some shipwrecked Jews, who then convert to Christianity.


The third cycle is the one in the chapel dedicated to the saint in the church of Traspontina in Rome, which the prior general Sebastiano Fantoni had decorated at the beginning of the 17th century. The altarpiece represents the saint standing with a lily in his right hand and a glory of angels above his head, and is the work of Antonio Pomarancio (1570–ca. 1630). In the octagon at the centre of the vault the same artist has painted the saint’s birth, and in the side panels some scenes from his life, his vesting on the right and a miracle on the left. On the side walls Pomarancio continued the scenes from Albert’s life in two large frescoes depicting his preaching and his death.


There are also notable cycles in the Carmelite churches of Venice and Brescia, and in the cloisters of the convents of Verona and Lugo.


To conclude, these notes on the iconography of St Albert call to mind the curious history of a painting in which the saint appears half-length with a lily and book and the legend in Latin, Studiorum mecenati divo Alberto theologiae bacconicae candidati tabulam inaugurarunt 1704. The painting is in the Centro Internazionale S. Alberto in Rome. The origin of this painting, by an unknown artist, is linked to a dispute between the Carmelite theology students in the studium generaleof the Order, which at that time was in Traspontina and named after St Albert, and the prior general Giovanni Feijo of Villalobos. In 1692 he had issued a series of demanding decrees about studies in the Order, constituting a program which proved impractical, especially in the houses of studies in Italy, and which gave rise to numerous protests from various regions. When the prior general attempted to give effect to his decrees in the studium generaleof Traspontina, the students appealed to the Holy See. After a controversy lasting several years and involving also the subsequent prior general, Carlo Filiberto Barbieri, the students succeeded in having their “rights” recognised by the Holy See and by the general chapter of 1704. It was the occasion for the students to have a painting made of their protector and in a sign of reverence to present it to the prior general.


Translated by Paul Chandler, O.Carm.


SOURCE : https://web.archive.org/web/20080217073815/http://www.ocarm.org/alberto/iconografia_eng.htm




Andrea Previtali, Saint Albert de Trapani, XVIe siècle, 180 X 90, Église du Carmel, Bergame

Saint Albert of Sicily

Also known as

  • Albert of Trapani

  • Albert degli Abbati

Profile


Albert’s parents promised that if they were blessed with a son, he would be dedicated to Our Lady of Mount Carmel. Educated in a Carmelitemonastery, and joined the Orderat age 18. Priest. Teacher in the monastery. Mendicantpreacher to the Sicilians, making many conversions; especially devoted to, and successful with, Sicilian Jews. Miracleworker. SicilianCarmeliteprovincial in 1257, and worked both as preacher and administrator.


In 1301, the city of Messina, Italy was under siege and blockade by Duke Robert of Calabria, Italy. Disease ridden and facing imminent starvation, the Messina city fathers asked Albert and the monasteryfor intervention. Albert celebrated Mass, offering it as a plea for God‘s deliverance. As he finished, three ships loaded with grain ran the blockade. The city was saved from starvation, and Robert lifted the seige. Albert was so well remembered for this intervention that a city gate was dedicated in his honor over 300 years later.


In his later years, Albert retired to a small monasterynear Messina, and spent his time in prayer, meditation, and communion.


Born




Secondo altare e Statua reliquiario di Sant'Alberto degli Abati in argento, 
Basilica-santuario di Maria Santissima Annunziata a Trapani



Sant' Alberto degli Abati (da Trapani) Sacerdote carmelitano



Trapani, 1250/1257 - Messina, 7 agosto 1306


Non si conosce con esattezza la data di nascita. Probabilmente nacque a Trapani nel secolo XIII. Alberto si distinse per la predicazione mendicante, operando anche numerosi miracoli. Negli anni 1280 e 1289 fu a Trapani, e più tardi si trasferì a Messina. Nel 1296 governò la provincia carmelitana di Sicilia come padre provinciale. Alberto era celebre per il suo amore per la purezza e per l'orazione. Con la sua instancabile predicazione, convertì molti ebrei. Morì a Messina probabilmente nel 1307. Fu il primo santo ad avere culto nell'Ordine, e pertanto venne considerato patrono e protettore. Ebbe anche il titolo di «padre», titolo condiviso con l'altro santo del suo tempo, Angelo di Sicilia. Nel secolo XVI fu stabilito che ogni chiesa carmelitana avesse un altare a lui dedicato. A sant'Alberto degli Abati furono particolarmente devote anche santa Teresa di Gesù e Maria Maddalena de' Pazzi. (Avvenire)


Patronato: Trapani


Etimologia: Alberto = di illustre nobiltà, dal tedesco


Martirologio Romano: A Messina, sant’Alberto degli Abbati, sacerdote dell’Ordine dei Carmelitani, che con la sua predicazione convertì molti Giudei a Cristo e provvide di viveri la città assediata.


Alberto da Trapani è una delle tante figure eminenti che ogni Ordine religioso ha agli inizi della sua storia. Nelle pitture o negli affreschi che lo riproducono, Alberto è l’uomo capace un po’ di tutte le cose che hanno del prodigioso: è l’uomo casto che porta in braccio Gesù Bambino; è il predicatore che trascina; è colui che sfama la città di Messina durante un assedio; benedice le acque apportatrici di malaria e di febbri. Egli vive alle sorgenti della vita carmelitana, ai suoi inizi e ne porta all’esterno, tra il popolo, la grande fecondità.

Di nobile famiglia, quella fiorentina Degli Abati, nacque verso il 1250. Si è molto e a lungo discusso sul luogo di nascita, Trapani o Monte di Trapani, cioè Erice: controversia che, in base ai documenti ufficiali, va risolta a favore di Trapani. Una Vita del Santo, composta nella seconda metà del XIV secolo, è giunta a noi in molte copie o rifacimenti del sec. XV. Secondo una base comune alle varie redazioni, i dati biografici possono ridursi ai seguenti:

Alberto nacque (dopo ventisei anni di matrimonio sterile) da Benedetto degli Abati e da Giovanna Palizi, che promisero di consacrarlo al Signore. Mentre il ragazzo era ancora in tenera età il padre pensò per lui a un onorevole sposalizio, ma la madre riuscì a fargli tenere fede al voto. Fin da piccolo crebbe in lui un’esigenza spirituale al di fuori dei canoni d’insegnamento ed a otto anni entrò nell'Ordine dei Carmelitani, da poco costituito, votando la sua castità alla rinuncia delle ricchezze, del piacere dei sensi, abbandonando tutti i legami mondani e da quel momento dedicò la sua vita alla contemplazione dello spirito. Per la sua modestia non avrebbe voluto accettare l'ordinazione sacerdotale; ma si piegò alle affettuose insistenze dei confratelli e dei superiori distinguendosi per le sue virtù, il suo amore per la purezza e la preghiera, per i miracoli e per la sua predicazione. Poco dopo Alberto venne mandato dai Superiori all'altra estremità dell'isola, nel convento carmelitano di Messina e liberò la città, assediata dal Duca di Calabria, dalla fame causata da un assedio: alcune navi cariche di vettovaglie passarono miracolosamente attraverso gli assedianti.  Per la parola e per i prodigi, per la carità e soprattutto per le numerose conversioni di Ebrei, la fama di Sant'Alberto corse rapidamente anche fuor di Messina. Venne così additato come esempio di vero carmelitano, tutto dedito all'austerità e alle opere apostoliche e, verso il 1287, fu nominato, meritatamente, Superiore provinciale dell'Ordine per la Sicilia. Morì a Messina il 7 agosto con probabilità nel 1307. Il cielo stesso, si narra, volle dirimere la controversia sorta tra il clero ed il popolo circa la specie di Messa da celebrare in tale occasione: due angeli apparvero ed intonarono l'Os iusti, l'Introito della Messa dei confessori.

La presenza di Alberto nel convento di Trapani nei giorni 8 agosto 1280, 4 aprile e 8 ottobre 1289 è attestata da pergamene dello stesso convento, oggi alla Biblioteca Fardelliana della città; qui si trova anche una pergamena in data 10 maggio 1296, da cui risulta la sua carica di Superiore provinciale.

Fu il primo Santo del Carmelo ad essere venerato e quindi venne insignito del titolo di Patrono e protettore dell'Ordine Carmelitano. Ebbe anche il titolo di «padre», titolo condiviso con l'altro Santo carmelitano del suo tempo, Sant' Angelo di Sicilia. Nel convento di Palermo già nel 1346 apparve una cappella a lui dedicata; in vari capitoli generali, a cominciare da quello del 1375, si pensò di ottenerne la canonizzazione papale; in quello del 1411 si dice che è pronto il suo Ufficio proprio.

Nel 1457 Callisto III , vivae vocis oraculo, ne permise il culto, confermato in seguito da Sisto IV con bolla del 31 maggio 1476. Nel 1524 si ordinò che la sua immagine fosse nel sigillo del capitolo generale e il superiore dell'Ordine, Nicolò Audet, volle che in ogni chiesa si trovasse un altare a lui dedicato. Già nel capitolo del 1420 si era ordinato che in tutti i conventi si tenesse la sua immagine raggiata. Con questo culto intenso ed esteso si spiega l'abbondante iconografia, nella quale Alberto è raffigurato (con o senza libro) dapprima recante un giglio, simbolo della vittoria sui sensi riportata all'inizio della sua vita religiosa, poi nell'atto di vincere un diavolo, o anche - dal sec. XVII - mentre compie i suoi miracoli. Sullo sfondo viene spesso riprodotta la città di Trapani di cui è Patrono. A Messina nel 1623 gli fu dedicata una porta della città.

Alberto è patrono di Trapani, di Erice, di Palermo, di Messina, di Cremolino (Alessandria) e di Revere (Mantova). S. Teresa di Gesù e S. Maria Maddalena dei Pazzi ne furono particolarmente devote; il beato Battista Spagnoli compose in suo onore un'ode saffica. Le sue reliquie sono sparse in tutta Europa: esse sono necessarie, ancor oggi, alla benedizione dell'acqua di S. Alberto, molto usata, specialmente, in passato, contro le febbri. Il capo del Santo è nella chiesa dei Carmelitani di Trapani.
Il Santo è invocato anche contro i terremoti e le ossessioni.

Nell'ultima riforma liturgica è stato concesso il grado di festa per S. Alberto per i Carmelitani e di memoria per i Carmelitani Scalzi.



Fonte:

www.carmelosicilia.it



Voir aussi : http://prionsleseigneur1.eklablog.com/saint-albert-de-sicile-pour-la-guerison-des-maladies-p678383



 http://www.madonnaditrapani.org/santuario/santalberto-da-trapani/

Saint SIXTE II, Pape et martyr, et ses compagnons, martyrs

$
0
0


Sandro Botticelli, Sixte II, fresque, Chapelle Sixtine, Vatican

Saint Sixte II (257-258)


Ce pape naquit à Athènes. C’était un homme d’une grande culture et d’une doctrine sans faille. Il travailla au rétablissement serein et sans incidents graves des relations avec l’Église de Carthage. Ce fut lui qui envoya à Reims les évêques Sixteet Sinice.


Il fut décapité lors des persécutions organisées par l’empereur Valérien.


SOURCE : http://eglise.de.dieu.free.fr/liste_des_papes_02.htm

Sixtus (Xystus) II, Pope M, and Companions MM (RM) 


Died August 6, 258; feast day formerly on August 6. Pope Sixtus II was a Greek philosopher who embraced the Christian faith, served as a deacon in Rome, reached this pinnacle of the church's offices on August 30, 257, and lasted in it no more than a year, suffering a brave martyr's death. His name is in the canon of the Roman Mass.


Although Sixtus II was convinced that anyone baptized by a heretic was truly baptized, he nevertheless refused to excommunicate or otherwise punish those theologians who disagreed with him. In his correspondence with Saint Dionysius of Alexandria and Firmilian of Antioch, he upheld the Roman position of their validity. Nevertheless, he resumed relations with Saint Cyprian and the churches Africa and Asia Minor which had been ruptured by Pope Saint Stephen I, his predecessor. In later centuries, the Church decreed that provided a heretic had properly used the formulas of baptism, any person so baptized could not be held to be outside the Christian faith. Why should a man who had embraced the faith be considered a pagan simply because the one who performed the rite of baptism was in error in his own beliefs?



In 253, Valerian, who had the chief of the senate, was elected emperor. At first he was more favorably disposed toward the Christians than any of the emperors before him had been, except Philip; and his palace was full of Christians. Thus, the church enjoyed three years and one-half years of peace. Valerian fell under the influence of the Persian archmagician named Macrianus, who persuaded the emperor that the Christians, as avowed enemies of magic and the gods, obstructed the effects of the sacrifices, and the prosperity of his empire.



According to Saint Cyprian who considered Sixtus an excellent prelate, Valerian had set forth his first decree condemning Christianity in April 257. Shortly, Saint Stephen I was martyred. This persecution lasted three and one-half years until he was taken prisoner by the Persians. Valerian ordered that the farms and estates, the honors and the goods, the freedom and even the lives of those who refused to renounce their faith should be sacrificed. When the persecution intensified the following year, Cyprian wrote to his fellow African bishops:



"Valerian has sent an order to the senate to the effect that bishops, priests, and deacons should forthwith die [even if they are willing to conform], but that senators, persons of quality, and Roman knights should forfeit their honors, should have their estates forfeited, and if they still refused to sacrifice, should lose their heads; that matrons should have their goods seized, and be banished; that any of Caesar's officers or domestics who already confessed the Christian faith, or had should now confess it, should forfeit their estates to the exchequer, and should be sent in chains to work in Caesar's farms. To this order the emperor subjoined a copy of the letters which he hath dispatched to the presidents of the several provinces concerning us; which letter I expect, and hope will soon be brought hither.



"Sixtus suffered in a cemetery on the sixth day of August, and with him four deacons. The Roman officers are very keen on this persecution: the people brought before them are certain to suffer and forfeit their estates. Please notify my colleagues of these details so that our brothers may be ready everywhere for their great conflict, that we all may think of immortality rather than death and derive joy rather than fear from this confession, in which the soldiers of Christ, as we know, are not so much killed as crowned."



The pope took refuge in the catacombs of Praetextatus on the Appian Way. There he was discovered preaching to his flock, seated in his chair. According to some accounts he was still seated, when he was beheaded. Others say that he was taken away for examination and returned to the scene for execution. It is certain that he was beheaded in the cemetery. The Roman Martyrology that he was martyred with his deacons (Felicissimus and Agapitus), subdeacons (Januarius, Magnus, Stephen, and Vincent), and Quartus. (Quartus owes his existence to a bad transcript in which "diaconus Quartus" (the deacon, Quartus) was written in place of the original "diacones quattuor" (four deacons).) It is likely that Sixtus suffered with all seven of the deacons of Rome, the six mentioned today, and Saint Lawrence; the four may not have been subdeacons.



Their bodies were carried across the Appian Way by their mourners, and placed in the cemetery of Saint Callixtus. He was one of the most highly esteemed martyrs of the early Roman church; however, the sayings of a pagan moralist, named Sextus, were wrongly attributed to Sixtus in the middle ages (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia, Farmer, Husenbeth, White)
.

In art, Saint Sixtus is shown holding a money-bag, with his deacon Saint Lawrence and Saint John the Baptist. At times he may be depicted (1) ordaining Saint Lawrence [Fra Angelico]; (2) giving Lawrence a bag of money to give to the poor; or (3) as he is greeted by Lawrence on his way to martyrdom (Roeder).




St. Xystus, or Sixtus II., Pope and Martyr


HE was a Grecian by birth, deacon of the Roman Church under St. Stephen, and upon his demise, in 257 was chosen pope, being the twenty-fifth from St. Peter. St. Dionysius of Alexandria consulted him by three letters on certain difficulties, and recommended to him to bear a little while with the Africans and some among the Asiatics with regard to their error concerning the validity of baptism given by heretics. Accordingly this pope used towards them indulgence, contenting himself with strongly recommending the truth to them; and his successors pursued the same conduct till that error was condemned in the plenary council often mentioned by St. Austin. 1 St. Sixtus is styled by St. Cyprian a peaceable and excellent prelate. Though some have ascribed eight years to his pontificate, it is certain from all the circumstances of his history, that he only sat one year. 2


Gallus, the successor of Decius in the empire, and a persecutor of the Christians, being despised for his cowardice, was slain with his son and colleague Volusius in 253, after having reigned eighteen months. Æmilius then assumed the title of emperor; but was killed after he had reigned four months, without having been acknowledged by the senate; and Valerianus, a person of a noble family, and great reputation, who had been censor and chief of the senate, was acknowledged emperor by the consent of the whole world. He was at first more favourable to the Christians than any of the emperors before him had been, not excepting the Philips; and his palace was full of religious persons. By this means the church enjoyed peace during three years and a half: which tranquillity afforded an opportunity of holding many councils; but in 257 Valerian raised the eighth, or, according to Sulpicius Severus, the ninth general persecution, which continued three years and a half, till he was taken prisoner by the Persians. The change wrought in this emperor is ascribed by Eusebius to a motive of superstition, and to the artifices and persuasion of one Macrianus, who was extremely addicted to the Persian sect of the Magians, and to the black art. This man, whom St. Dionysius of Alexandria calls the archmagian of Egypt, had worked himself into the highest favour with the superstitious emperor, was raised by him to the first dignities of the state, and persuaded him that the Christians by being avowed enemies to art magic, and to the gods, obstruct the effects of the sacrifices, and the prosperity of his empire. Valerian had reason to tremble for his own safety upon the pinnacle of his honours; for some compute that only six, out of thirty emperors, who had reigned from Augustus to his time, had escaped the violent hands of murderers; but, by declaring himself an enemy to the servants of God, he dug a pit for his own ruin. He published his first edict against them in April, 257, which was followed by the martyrdom of Pope Stephen and many others.

The persecution grew much more fierce in the following year, when Valerian marching into the East against the Persians, sent a new rescript to the senate to be passed into a law, the tenour and effect of which St. Cyprian notified to his fellow bishops in Africa as follows: 3—“Valerian has sent an order to the senate, importing that bishops, priests, and deacons should forthwith suffer,” (even although they should be willing to conform), “but that senators, persons of quality, and Roman knights, should forfeit their honours, should have their estates forfeited, and if they still refused to sacrifice, should lose their heads: that matrons should have their goods seized, and be banished: that any of Cæsar’s officers or domestics who had already confessed the Christian faith, or should now confess it, should forfeit their estates to the exchequer, and should be sent in chains to work in Cæsar’s farms. 4 To this order the emperor subjoined a copy of the letters which he hath despatched to the presidents of the several provinces concerning us: which letter I expect, and hope will soon be brought hither. You are to understand that Xystus (bishop of Rome) suffered in a cemetery upon the 6th day of August, and with him Quartus. The officers of Rome are very intent upon this persecution; and the persons who are brought before them are sure to suffer and to forfeit their estates to the exchequer. Pray notify these particulars to my colleagues, that so our brethren may every where be prepared for their great conflict; that we may all think rather of immortality than death, and derive more joy than fear or terror from this confession, in which we know that the soldiers of Christ are not so properly killed as crowned.”



  St. Xystus suffered in a cemetery; for the Christians, in the times of persecution, resorted to those subterraneous caverns to celebrate the divine mysteries. Here they met, though Valerian had forbidden them to hold assemblies, and here they were hunted out. Quartus must have been a priest or deacon; otherwise he would not have suffered upon the spot, but been first pressed by the rack to sacrifice. Some think this name Quartus a slip of the copiers, and read this passage as follows: “with four deacons;” 5 for, say these authors, about that time four deacons suffered at Rome, Prætaxtatus, Felicissimus, and Agapitus, with their bishop, as the Liberian and other ancient Calendars testify; and Laurence, who suffered soon after him. This last was his archdeacon, and seeing him led to execution, expostulated with him, lamenting to be left behind. 6“St. Sixtus replied that he should follow him within three days, by a more glorious triumph; himself being spared on account of his old age.” Those are mistaken who say that St. Sixtus was crucified; for the Liberian Calendar assures us, that he was beheaded in the cemetery of Calixtus, and the expression which St. Cyprian uses signifies the same. St. Cyprian suffered in the September following; and all the provinces of the empire were watered with the blood of innumerable martyrs; 7 for though Valerian’s first edicts regarded chiefly the clergy, they were soon extended to the whole body of Christians; old and young, men, women, and children; and great numbers of every condition, rich and poor, soldiers, husbandmen, slaves, and even children, were put to cruel deaths, as Eusebius, 8 St. Cyprian, 9 and the ancient Martyrologies testify.



Note 1. By this plenary council, Launoy, Sirmond, and Albaspinæus understand the council of St. Xystus suffered in a cemetery; for the Christians, in the times of persecution, resorted to those subterraneous caverns to celebrate the divine mysteries. Here they met, though Valerian had forbidden them to hold assemblies, and here they were hunted out. Quartus must have been a priest or deacon; otherwise he would not have suffered upon the spot, but been first pressed by the rack to sacrifice. Some think this name Quartus a slip of the copiers, and read this passage as follows: “with four deacons;” 5 for, say these authors, about that time four deacons suffered at Rome, Prætaxtatus, Felicissimus, and Agapitus, with their bishop, as the Liberian and other ancient Calendars testify; and Laurence, who suffered soon after him. This last was his archdeacon, and seeing him led to execution, expostulated with him, lamenting to be left behind. 6“St. Sixtus replied that he should follow him within three days, by a more glorious triumph; himself being spared on account of his old age.” Those are mistaken who say that St. Sixtus was crucified; for the Liberian Calendar assures us, that he was beheaded in the cemetery of Calixtus, and the expression which St. Cyprian uses signifies the same. St. Cyprian suffered in the September following; and all the provinces of the empire were watered with the blood of innumerable martyrs; 7 for though Valerian’s first edicts regarded chiefly the clergy, they were soon extended to the whole body of Christians; old and young, men, women, and children; and great numbers of every condition, rich and poor, soldiers, husbandmen, slaves, and even children, were put to cruel deaths, as Eusebius, 8 St. Cyprian, 9 and the ancient Martyrologies testify.


Arles, assembled out of all the West in 314; but Bellarmin, Natalia Alexander, &c. explain it more probably of the council of Nice, because St. Austin calls it a plenary council of the whole world. [back]


Note 2. See Berti, Diss. 1. in Sæc. 3, p. 172. [back]


Note 3. S. Cyprian, ep. ad Successum episc. 80; Fello. 82, Pamelio. [back]


Note 4. It is well known in the Cæsarean law what sort of servitude that was which the Adscriptitii Glebæ were under, they being slaves employed in the meanest drudgery of tillage. [back]


Note 5. A mistake of the contraction quartus for quatuor in an old MS. was very easy. This is the conjecture of Baluze. “Xystum in cœmeterio animadversum sciatis, 8vo. Id. Aug. et cum eo diaconos quatuor.” S. Cypr. loc. cit. ed. Baluz. [back]


Note 6. S. Ambros. Offic. l. 1, c. 41. [back]


Note 7. This fierce persecution was continued during the last three years and a half of Valerian’s reign. Most flourishing was the condition of his empire till he drew his sword against those whose prayers were the protection of the state. They still prayed for those who most unjustly persecuted them; but God revenged their cause, even in this world. No sooner did this war break out against them, but the provinces became on every side a prey to barbarians. Valerian marched first against the Goths and Scythians, who poured in upon the empire from the north; but the terrible devastations committed by the Persians in Cilicia, Cappadocia, and other provinces of the east, called him on that side. Finding his affairs there in a bad condition, he was for purchasing a peace for money of Sapor I. the son of Artaxerxes, who having revolted with the Persians and slain Artabanus, the last king of Parthia, had erected upon the ruins of that empire the second Persian monarchy in 226. Sapor refused to treat with any other person but the emperor himself, who imprudently ventured his person with but few attendants. The barbarian caused him to be surrounded, and seized him prisoner, and as long as Valerian lived, made use of him for a footstool or horseblock, making him stoop, and setting his foot upon his neck whenever he mounted on horseback. He led him everywhere about in triumph, loaded with chains, and clad in purple and all the imperial ornaments. Valerian was taken in the seventh year of his reign, the seventy-sixth of his age, of Christ 259, and he lived thus seven years in captivity. Agathias says, that at length Sapor caused him to be flayed alive, and rubbed over with salt; but this seems only to have been done after his death, when the Persian had his skin pickled, died red, and hung up in a temple to be afterwards shown to the Roman ambassadors whenever they should come into Persia. The pagan Romans seemed little concerned at his misfortune, or their own disgrace, and his unnatural son Gallien used no great efforts for his liberty, though, after his death, he caused him to be enrolled among the gods; and the heathen Romans had always regarded him as one of their best emperors.


  The Christians looked upon this catastrop he as an effect of divine vengeance upon this unjust persecutor of the saints. Lactantius writes of it as follows: “Not long after Decius Valerian was inflamed with the like rage, and in a very little time he shed a great deal of the blood of the saints. But God afflicted him with a new sort of judgment. He was taken prisoner by the Persians, and not only lost the empire, but as he had robbed many others of their liberty, so he lost his own at last, and fell under a most infamous slavery; for, as often as king Sapor had occasion either to mount on horseback, or to go into his chariot, he made the Roman emperor stoop down, that he might make his back a step to get up. And whereas the Romans had made some representations of the Persians being defeated by them, Sapor used to rally Valerian, and to tell him, that the posture in which he lay, was a more real proof to show on whose side the victory went, than all the pictures that the Romans could make. Valerian, being thus led about in triumph, lived for some time, so that the barbarians had in him occasion given for a great while to treat the very name of a Roman with all possible indignity and scorn. And this was the heightening of his misery, that though he had a son, upon whom the empire had devolved by his misfortune, yet no care was taken by the son either to rescue the father, or to revenge his ill usage. After he had ended his infamous life, his skin was flayed off his body, and both it and his guts being tinctured with a red colouring, they were hung up in one of the temples of the Persian gods, to be a perpetual remembrance of so remarkable a triumph, by which they might always put such Roman ambassadors as should be sent among them in mind of it, and from so unusual a sight, warn them not to presume too much upon their own strength, but to remember Valerian’s fall.”

  Gallien, his son and successor, terrified by so dreadful an example of the divine vengeance, as Orosius says, restored peace to the church. He led a life of debauchery and supine indolence, whilst thirty tyrants in different parts of the world assumed the purple, and were at war with one another. Macrianus, the magician, by whose advice Valerian had persecuted the church, was one of this number, but was slain the first of them with his two sons. Olenatus, a Saracen, king of Palmyra in Syria, repressed the insolence of the Persians; for which service Gallien declared him his colleague in the empire, allotting to him all the East, and giving to his wife Zenobia the title of Augusta. After the death of her husband she became queen of the East, and is celebrated for her extraordinary wisdom, learning, and valour. The empire was at the same time visited with a dreadful pestilence which depopulated its provinces; and the barbarians on all sides poured in upon it like a torrent, which, having broken down its banks, impetuously spreads itself over the whole country. Nor could those nations be any more confined to their snows and mountains; but, in the end, they overthrew that empire which had formerly thought them not worth a conquest. The saints shared in these public calamities; but, by their charity, resignation, and patience, found in them solid comfort and joy, and by them attained to their crown. God converted all things to the good of his elect. Gallien was murdered in 268, after an ingnominious reign of nine years from the captivity of his father. His successor Claudius II. surnamed Gothicus, a prince of moderation and wisdom, continued to suspend the edicts of former persecutors during the two years that he reigned; but, after his death, Aurelian raised the ninth general persecution. Nevertheless, that some received the crown of martyrdom in the reign of Claudius Gothicus, is evident from the holy martyr St. Severa, whose body was found in the cemetery of SS. Thraso and Saturninus, on the Salarian way, one mile from Rome, in 1730. See the dissertation of F. Lupi on that martyr’s tomb and epitaph; printed at Panormo in 1734; also the remarks of the learned canons Boldetti and Maragnoni. [back]


Note 8. L. 7, c. 11. [back]


Note 9. Ep. 77, Pam. alias 70. [back]


Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume VIII: August. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE :  http://www.bartleby.com/210/8/062.html



Pope St. Sixtus II


(XYSTUS).



Elected 31 Aug., 257, martyred at Rome, 6 Aug., 258. His origin is unknown. The "Liber Pontificalis" says that he was a Greekby birth, but this is probably a mistake, originating from the falseassumptionthat he was identical with a Greekphilosopherof the same name, who was the author of the so-called "Sentences" of Xystus. During the pontificate of his predecessor, St. Stephen, a sharp dispute had arisen between Rome and the Africanand AsiaticChurches, concerning the rebaptism of heretics, which had threatened to end in a complete rupture between Rome and the Churchesof Africa and Asia Minor (see SAINT CYPRIAN OF CARTHAGE). SixtusII, whom Pontius (Vita Cyprian, cap. xiv) styles a good and peaceful priest(bonus et pacificus sacerdos), was more conciliatory than St. Stephen and restored friendly relationswith these Churches, though, like his predecessor, he upheld the Romanusage of not rebaptizing heretics.


Shortly before the pontificate of Sixtus II the Emperor Valerian issued his first edict of persecution, which made it binding upon the Christians to participate in the national cult of the pagan gods and forbade them to assemble in the cemeteries, threatening with exile or death whomsoever was found to disobey the order. In some way or other, Sixtus II managed to perform his functions as chief pastor of the Christians without being molested by those who were charged with the execution of the imperial edict. But during the first days of August, 258, the emperor issued a new and far more cruel edict against the Christians, the import of which has been preserved in a letter of St. Cyprian to Successus, the Bishop of Abbir Germaniciana(Ep. lxxx). It ordered bishops, priests, and deacons to be summarily put to death ("episcopi et presbyteri et diacones incontinentianimadvertantur"). SixtusII was one of the first to fall a victim to this imperial enactment ("Xistum in cimiterio animadversumsciatis VIII. id. Augusti et cum eo diacones quattuor"—Cyprian, Ep. lxxx). In order to escape the vigilance of the imperial officers he assembled his flock on 6 August at one of the less-known cemeteries, that of Prætextatus, on the left side of the Appian Way, nearly opposite the cemetery of St. Callistus. While seated on his chair in the actof addressing his flock he was suddenly apprehended by a band of soldiers. There is some doubt whether he was beheaded forthwith, or was first brought before a tribunal to receive his sentenceand then led back to the cemeteryfor execution. The latter opinion seems to be the more probable.


The inscriptionwhich Pope Damasus (366-84) placed on his tomb in the cemeteryof St. Callistus may be interpreted in either sense. The entire inscriptionis to be found in the works of St. Damasus(P.L., XIII, 383-4, where it is wrongly supposed to be an epitaph for Pope Stephen I), and a few fragments of it were discovered at the tomb itself by de Rossi(Inscr. Christ., II, 108). The "Liber Pontificalis" mentions that he was led away to offersacrifice to the gods ("ductus ut sacrificaret demoniis"—I, 155). St. Cyprian states in the above-named letter, which was written at the latest one month after the martyrdom of Sixtus, that "the prefects of the Citywere daily urging the persecution in order that, if any were brought before them, they might be punished and their property confiscated". The pathetic meeting between St. Sixtus II and St. Lawrence, as the former was being led to execution, of which mention is made in the unauthentic "Acts of St. Lawrence" as well as by St. Ambrose (Officiorum, lib. I, c. xli, and lib. II, c. xxviii) and the poet Prudentius(Peristephanon, II), is probably a mere legend. Entirely contrary to truth is the statement of Prudentius(ibid., lines 23-26) that SixtusII suffered martyrdom on the cross, unless by an unnatural trope the poet uses the specific word cross("Jam Xystus adfixus cruci") for martyrdom in general, as Duchesne and Allard(see below) suggest. Four deacons, Januarius, Vincentius, Magnus, and Stephanus, were apprehended with Sixtusand beheaded with him at the same cemetery. Two other deacons, Felicissimusand Agapitus, suffered martyrdom on the same day. The feastof St. Sixtus II and these six deacons is celebrated on 6 August, the day of their martyrdom. The remains of Sixtuswere transferred by the Christians to the papalcrypt in the neighbouring cemeteryof St. Callistus. Behind his tomb was enshrined the bloodstainedchair on which he had been beheaded. An oratory(Oratorium Xysti) was erected above the cemeteryof St. Prætextatus, at the spot where he was martyred, and was still visited by pilgrims of the seventh and the eighth century.


For some time SixtusII was believed to be the author of the so-called "Sentences", or "Ring of Sixtus", originally written by a Pythagoreanphilosopher and in the second century revised by a Christian. This error arose because in his introduction to a Latintranslation of these "Sentences". Rufinusascribes them to Sixtus of Rome, bishop and martyr. It is certain that Pope SixtusII is not their author (see Conybeare, "The Ringof Pope Xystus now first rendered into English, with an historicaland critical commentary", London, 1910). Harnack (Texte und Untersuchungen zur altchrist. Literatur, XIII, XX) ascribes to him the treatise "Ad Novatianum", but his opinion has been generally rejected (see Romboldin "Theol. Quartalschrift", LXXII, Tübingen, 1900). Some of his letters are printed in P.L., V, 79-100. A newly discovered letter was published by Conybeare in "English Hist. Review", London, 1910.


Sources


Acta SS., Aug., II, 124-42; DUCHESNE, Liber Pontificalis, I, 155-6; BARMBY in Dict. Christ. Biog., s.v. Xystus; ROHAULT DE FLEURY, Les Saints de la messe, III (Paris, 1893): HEALY, The Valerian Persecution(Boston and New York, 1905); 176-9; ALLARD, Les dernières persecutions du troisième siècle (Paris, 1907), 80-92, 343-349; DE ROSSI, Roma Sotteranea, II (Rome; 1864-77), 87-97; WILPERT, Die Päpstgraber und die Cäciliengruft in der Katakombe des hl. Callistus, supplement to De Rossi's Roma Sotteranea (Freiburg im Br., 1909).


Ott, Michael. "Pope St. Sixtus II." The Catholic Encyclopedia. Vol. 14. New York: Robert Appleton Company, 1912. 7 Aug. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/14031c.htm>.


Transcription. This article was transcribed for New Advent by Kenneth M. Caldwell. Dedicated to the memory of Don McGonigle.


Ecclesiastical approbation.Nihil Obstat. July 1, 1912. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur.+John Cardinal Farley, Archbishop of New York.



Viewing all 1066 articles
Browse latest View live




Latest Images