Bartolomeo Vivarini, San Lorenzo, 1470 - 1480 ca., tempera su tavola; Venezia, Chiesa di Santo Stefano, sacrestia
Saint Laurent de Rome
Diacre et martyr à Rome (+ 258)
- (Vatican News, 10 août 2021) les pauvres sont "les trésors de l'Église", selon la “Depositio martyrum”, le diacre de l'Église de Rome a été martyrisé sur la Via Tiburtina pendant les persécutions de l’Empereur Valérien, le 10 août 258.
La "passio" de St Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n'est pas crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape saint Sixte II, fut mis à mort trois jours après le martyre de ce dernier et qu'il fut brûlé à petit feu sur un gril, ce qu'on ne souhaite à personne. La plupart des auteurs modernes estiment qu'il fut décapité, comme Sixte. Quoiqu'on pense de la valeur des "acta", il n'en reste pas moins que Laurent a toujours été vénéré, en Orient comme en Occident, comme le plus célèbre des nombreux martyrs romains (voir la liste chronologique, autour des années 258-259...). Les écrits des saints Ambroise, Léon le Grand, Augustin et Prudence témoignent de ce culte(*).
Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il est représenté comme diacre, tenant un gril ou couché dessus.
Diacre de l'Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d'être le gardien des biens de l'Église. Lorsque l'empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l'espoir qu'il va livrer les trésors de l'Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. "Voilà les trésors de l'Église." Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l'humour et un courage extraordinaire : "C'est bien grillé de ce côté, tu peux retourner," dira-t-il au bourreau. Il fut l'un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s'élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom.
(*) un internaute nous signale: "Le peuple de Dieu dit Saint-Augustin, n'est jamais instruit d'une manière plus profitable que par l'exemple des martyrs. Si l'éloquence entraîne, le martyre persuade. Cette admirable force d'âme fortifiait les autres en leur donnant le modèle de ses souffrances." Dans notre église - Saint-Pierre à Denguin en Béarn (Pyrénées Atlantiques) - se trouve une copie de son martyre par Rubens en 1622. Il y est invoqué pour guérir les brûlures, les maladies de peau...
Saint Laurent patron des rôtisseurs est représenté en Saône et Loire dans plusieurs églises dont Rully Saint Léger sur Dheurne et Saint Laurent d'Andenay.
Dans son désir de partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre, comme le rapporte saint Léon le Grand, quand il reçut l'ordre de livrer les trésors de l'Église, il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais de l'Église, et au bout de trois jours, il triompha des flammes et même les instruments de son supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes furent déposés à Rome, sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le Campo Verano).
Martyrologe romain
"Le feu matériel brûlait le corps du bienheureux Laurent, mais l'amour intérieur du Sauveur dont son cœur était enflammé adoucissait l'ardeur extérieure"
Saint Augustin
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1652/Saint-Laurent-de-Rome.html
Domenico Ghirlandaio (1448–1494). San Lorenzo, Pala Tornabuoni Polittico, tra il 1490 e il 1498, tempera su tavola, 211 x 60, Alte Pinakothek
SAINT LAURENT, DIACRE ET MARTYR
Le martyr des derniers
Le témoignage de ce saint martyr, né en Espagne dans la première moitié du IIIe siècle, est ponctué par la piété et la charité. Immédiatement après son élection, le pape Sixte II lui confia la tâche de l'archidiacre. Comme responsable des activités caritatives dans le diocèse de Rome, Saint Laurent administre les biens et les offrandes pour pourvoir aux besoins des pauvres, des orphelins et des veuves.
Gardien des "trésors de l'Église"
Son parcours est ébranlé dans la jeunesse par la tragédie de la persécution. En 258 l'édit de l'empereur Valérien est publié: tous les évêques, les prêtres et les diacres doivent être mis à mort. Saint Laurent, d'autres diacres et le pape Sixte II sont capturés. Le Pontife est tué le 6 août. Dans un premier temps, l'empereur sauve la vie à saint Laurent lui demandant de livrer «les trésors de l'Eglise». Mais à l'empereur il montre des malades, des indigents et des marginaux. Ceux-ci affirme-t-il sont les trésors de l'Eglise. Quatre jours plus tard, le 10 août, saint Laurent est lui aussi martyrisé.
Brûlé vif sur un gril
Selon une ancienne « passion », recueillie par saint Ambroise, saint Laurent a été brûlé sur un grill. Dans le "De Officiis" saint Ambroise imagine une rencontre entre Laurent et le pape Sixte II, sur le chemin du martyre. C’est saint Laurent qui parle: « Où allez-vous, père, sans votre fils? Où vous empressez-vous, ô Saint Pontife, sans votre diacre? Vous n'avez jamais offert le sacrifice sans votre ministre. Qu’est-ce qui vous déplait donc en moi, ô père ? Peut-être m'avez-vous trouvé indigne? Eprouvez-moi, voyez si vous avez choisi un ministre indigne pour la distribution du sang du Seigneur. Refuserez-vous à celui que vous avez admis aux divins mystères d'être votre compagnon dans l’effusion du sang?
Du martyre à la gloire
Son martyre est une preuve suprême d'amour. Saint Léon le grand, dans une homélie, commente ainsi le supplice de saint Laurent: « les flammes ne pouvaient pas vaincre la charité du Christ ; et le feu qui le brûlait à l’extérieur était plus faible que son ardeur intérieure ». Et il ajoute: « le Seigneur a voulu exalter à un tel point son nom glorieux partout dans le monde que de l'Orient à l'Occident, dans la très vive splendeur de la lumière irradiée par les plus grands diacres, la même gloire qui est venu à Jérusalem par Étienne a également touché Rome par les mérites de Laurent ».
La Basilique de San Lorenzo et l'église de Panisperna
Après sa mort, le corps de saint Laurent a été déposé dans une tombe sur la Via Tiburtina. En cet endroit, l'empereur Constantin érigea une basilique, restaurée au XXe siècle après les dégâts survenus, durant la seconde guerre mondiale, par le bombardement américain à Rome le 19 juillet 1943. À la place du martyre a été construit l'église de saint Laurent à Panisperna. Selon certaines sources, le nom dériverait de la coutume, des frères et sœurs clarisses, de distribuer aux pauvres, le 10 août, "Panis et Perna", du pain et du jambon.
Saint Laurent dans l’art et la culture : poésie "X agosto"
Le supplice de saint Laurent a inspiré des œuvres d'art, des dictons populaires et des poèmes. Le fleuve canadien lui doit son nom le Saint-Laurent, sur le fleuve trône une statue. Giovanni Pascoli écrit ainsi dans le poème "X agosto":
"Saint Laurent, moi, je sais pourquoi
tant d’étoiles par l'air tranquille
s’embrasent et tombent, pourquoi tant de larmes
étincellent dans la voute du ciel "...
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/08/10/saint-laurent--diacre-et-martyr.html
Hans Memling (1433 circa –1494). Saint Laurent, Pagagnotti Triptych, 1480 circa , 57 x 17, National Gallery
Saint Laurent
Diacre et Martyr
(† 258)
Saint Laurent fut l'un des plus illustres Martyrs de l'Église. Ses vertus, son mérite, lui gagnèrent l'affection du Pape Sixte II, qui le choisit comme son premier Diacre.
L'an 258, le Pape fut arrêté et condamné à mort.
Comme on le conduisait au supplice, Laurent, son Diacre, le suivait en pleurant : « Où allez-vous, mon père, disait-il, sans votre fils ? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre Diacre ? Jamais vous n'offriez le Sacrifice sans que je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ? »
Le saint Pape, ému, lui dit : « Je ne vous abandonne point, mon fils ; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées ; vous me suivrez dans trois jours. » Puis il lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les trésors de l'Église, pour les soustraire aux persécuteurs: mission que Laurent accomplit avec joie.
Le préfet de Rome, à cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car l'empereur en avait besoin pour l'entretien de ses troupes : « J'avoue, lui répondit le Diacre, que notre Église est riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer. »
Le préfet accorda trois jours de délai.
Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l'Église ; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant : « Voilà les trésors que je vous ai promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ; l'Église n'a point d'autres richesses ».
– « Comment oses-tu me jouer, malheureux ? dit le préfet ; est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial ? » Puis il le fit déchirer à coups de fouets.
Laurent, après ce supplice, fut conduit en prison, où il guérit un aveugle et convertit l'officier de ses gardes, nommé Hippolyte.
Rappelé au tribunal, il fut étendu sur un chevalet et torturé cruellement ; c'est alors qu'un soldat de la garde, nommé Romain, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du Martyr :
« Vos tourments, dit Laurent au juge, sont pour moi une source de délices. »
Laurent fut ensuite rôti à petit feu sur un gril de fer, et quand il eut un côté tout brûlé : « Je suis assez rôti de ce côté, dit-il au juge en souriant ; faites-moi rôtir de l'autre. » Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Michael Pacher (1435–1498). Der hl. Laurentius vor Kaiser Decius, 1465 circa, 104 x 100, Kunsthistorisches Museum , Österreichische Galerie Belvedere
10 août
Saint Laurent, diacre et martyr
En 257 l'empereur Valérien publiait contre la religion catholique son second édit de persécution qui amena une recrudescence de poursuites, de violences et de supplices. A Rome, la première victime fut le pape Sixte II. Le 6 août, le Pape qui était venu offrir le saint sacrifice dans une chapelle souterraine du cimetière de Prétextat, fut découvert et saisi avec les diacres qui l'entouraient. Sixte II fut immédiatement conduit devant un des préfets qui siégeaient en permanence pour juger les chrétiens. Il n'était question que de constater son identité : la mort devait s'ensuivre sans procès ; le pontife fut en effet condamné à être décapité au lieu du culte où il avait été arrêté. Or comme on le conduisait au lieu de son supplice, Laurent, son archidiacre, le rejoignit en hâte et lui dit : « Où allez-vous, père, sans votre fils ? Où allez-vous, prêtre saint, sans votre diacre ? Jamais vous n'avez offert le sacrifice hors de son assistance. Qu'est-ce qui vous a déplu en moi, ô mon père ? » Ému de ces plaintes, le pape martyr le consola ainsi : « Je ne t'abandonne pas, mon fils. Mais de plus grands combats t'attendent. Vieillard, je vais recevoir la récompense d'une lutte facile ; ta jeunesse remportera du tyran un triomphe plus glorieux. Ne pleure plus : dans trois jours tu me suivras. »
De famille très modeste, selon saint Pierre Chrysologue, Laurent avait été remarqué par le pape pour la pureté de ses mœurs ; Sixte II l'avait placé à la tête des sept diacres de l'Église romaine. Il revenait à l'archidiacre d'administrer les biens ecclésiastiques, de diriger les travaux des cimetières et d'en gouverner le personnel ; en outre, il présidait à la distribution des pensions et des aumônes. Il n'est pas sans exemple que l'archidiacre succédât au pontife près duquel il avait servi. Laurent occupait donc une position importante qui lui donnait une autorité considérable. La persécution ne l'avait pas pris au dépourvu ; comprenant que le but fiscal y était d'autant de poids que la haine contre les chrétiens, il avait pris des précautions pour que toute confiscation fût vaine. Réalisant autant qu'il le pouvait la fortune de l'Église, il l'avait déjà presque toute entière distribuée aux pauvres.
Il ne se trompait pas sur les intentions impériales. Si on ne l'avait pas arrêté avec Sixte et les autres diacres, c'était bien parce que les autorités le savaient chargé des intérêts de la communauté chrétienne, et qu'il était seul en mesure de leur livrer l'inventaire et leur possession. Aussi ne tarda-t-on pas à s'emparer de lui. Il fut conduit devant le préfet de Rome, Cornelius Secularius qui lui ordonna de remettre au fisc les trésors confiés à sa garde. Laurent ne refusa pas de satisfaire à la sommation du Préfet, mais il lui demanda le temps nécessaire pour réunir les biens de l'Église et les lui présenter. Ayant obtenu le délai, Laurent consacra trois jours à rassembler les pauvres, les vieillards et les orphelins qui étaient à la charge de la communauté chrétienne. Cependant il devait sans doute revenir le soir dans la prison qui lui était assignée, puisqu'on la montre encore, transformée en église, et que la tradition raconte qu'il y convertit et baptisa Hyppolyte, l'officier de la milice chargé de sa garde.
Le troisième jour, Laurent reparut au tribunal, suivi d'une foule de plus de quinze cents personnes. « Eh bien ! lui dit le préfet, es-tu prêt à tenir ta parole ? Où sont tes trésors ? » Laurent, en montrant d'un large geste la multitude qui l'entourait, lui répondit : « Les voici. Voici les trésors de l'Église ! » Ainsi, jadis, se glorifiait de ses fils la mère des Gracques qui, en les présentant aux matrones chargées des bijoux et des pierres précieuses disait : « Voici mes joyaux ! » Secularius comprit qu'il était joué. Plus humilé peut-être de la charitable et pieuse mystification que déçu dans son avarice, il condamna Laurent au dernier supplice : il serait brûlé vif sur un gril.
La tradition encore désigne le lieu où la sentence se serait exécutée : il s'agit d'un cachot souterrain situé sous l'église de Saint-Laurent in panisperna. Le juge comptait sans doute sur l'horreur et la durée de la torture pour arracher quelque révélation au douloureux patient. Laurent trompa encore toutes ses espérances. Fortifié par la grâce divine, il vérifia, dit saint Augustin, la parole des livres saints : « Dans vos tourments vous posséderez votre âme. » Impassible et comme n'éprouvant nulle douleur, il se moquait de l'impuissante cruauté de ses tourmenteurs : « Ce côté, leur dit-il, est cuit assez ; tournez-moi de l'autre » ; et enfin : « C'est bien ainsi, mangez maintenant ! » Et il expira, « ayant, dit encore saint Augustin, bien mangé le Corps du Seigneur et largement bu au calice divin, fortifié de cette chair, enivré de ce sang, il ne ressentit pas la douleur de ce tourment et de cette longue mort. »
Son bienheureux corps, d'où, pendant le supplice, s'était exhalé un parfum d'une exquise odeur, fut recueilli par de fidèles amis et déposé dans un tombeau sur la voie de Tibur. La plus grande partie des reliques du Saint est encore dans l'église de Saint-Laurent-hors-les-murs, élevée sur son sépulcre. Comme le diacre saint Etienne fut la gloire de Jérusalem, ainsi le diacre saint Laurent combla d'honneur celle de Rome. Aussi y est-il particulièrement célébré : on ne compte pas, dans la Ville éternelle, moins de neuf églises et de deux oratoires qui lui soient dédiés et où sa fête se célèbre avec grande solennité.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/08/10.php
Gherardo Starnina (fl. 1398–1409). A Bishop Saint and Saint Lawrence, tra il 1404 e il 1407 circa, tempera e foglia oro su tavola, 16,5 × 42,5, Los Angeles County Museum of Art
Saint Laurent de Rome, martyr
10 AOÛT 2022 P. JEAN-DANIEL PLANCHOT
Saint Laurent, revêtu de la dalmatique des Diacres, par le bienheureux Fra Angélico, Dominicain, vers 1450 – Couvent Saint-Marc à Florence
Dans son désir de partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre, comme le rapporte saint Léon le Grand, quand il reçut l’ordre de livrer les trésors de l’Église, il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais de l’Église, et au bout de trois jours, il triompha des flammes et même les instruments de son supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes furent déposés à Rome, sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le Campo Verano). (Martyrologe romain)
Saint Laurent était le premier des sept diacres attachés au service de l’Église romaine, auprès du pape saint Sixte II. Il avait pour charge d’assister le pontife dans la célébration des Saints Mystères, de distribuer l’Eucharistie aux fidèles et de s’occuper de l’administration des biens de l’Église pour en distribuer les revenus aux pauvres.
Lorsque l’empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté par le préfet de Rome en même temps que le pape et les autres diacres, en l’an 259. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l’espoir qu’il va livrer les trésors de l’Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre.
Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. « Voilà les trésors de l’Église par le don inestimable de leur Foi, et parce qu’ils convertissent nos aumônes en trésors impérissables pour nous. » Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. On le déposa sur un lit de fer en forme de gril, sous lequel on plaça des charbons à demi allumés, afin de prolonger ses tortures et de rendre sa mort plus douloureuse.
Il a encore le sens de l’humour et un courage extraordinaire : « Les flammes n’ont pu vaincre la charité du Christ : et ce feu qui brûlait au dehors a été plus faible que celui qui, au dedans, embrasait le cœur du Martyr ». Aussi, disait-il à ses bourreaux : « Vous pouvez maintenant retourner mon corps ; il est assez rôti de ce côté-là ». Et quelque temps après : « Ma chair est maintenant rôtie, vous pouvez en manger. »
Il fut l’un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Il mourut en 259. Son nom est inscrit au Canon de la Messe parmi les martyrs de Rome. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s’élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom. (d’après Nominis)
La basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs, où reposent les restes du glorieux diacre, est la cinquième église patriarcale de Rome. Avec Saint-Jean-de-Latran, Saint-Pierre, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs, elle est, en effet, l’une des cinq basiliques majeures où seul le Pape célèbre au Maître-Autel, afin de montrer que sa juridiction s’étend sur toutes les Églises de Jérusalem, d’Alexandrie, d’Antioche et de Constantinople.
Rome possède encore sept autres sanctuaires dédiés à saint Laurent. C’est dans ce sanctuaire que l’Église nous convie aujourd’hui à célébrer les louanges de Dieu, dont ce Saint fut, par son martyre, le glorieux témoin.
Récitons toujours, comme action de grâces, l’oraison de ce jour :
« C’est l’ardeur de ton amour, Seigneur, qui a donné au diacre saint Laurent de se montrer fidèle dans son service, et d’accéder à la gloire du martyre ; Accorde nous d’aimer ce qu’il aimait, et d’accomplir ce qu’il a enseigné. »
SOURCE : https://www.medaille-miraculeuse.fr/billet/saint-laurent-de-rome-martyr.html
Maestro de Budapest. Martirio de San Lorenzo con los hierros, 1475, Pintura, temple sobre tabla, Museo de Burgos,
LAURENT DE ROME
Diacre, Martyr, Saint
(né vers 210 ou 220 – décédé en 258)
Tout le monde a entendu parler de saint Laurent de Rome; mort martyr sur un gril. Mais rares sont les personnes qui connaissent les détails de son existence. C'est pourquoi aujourd'hui, 10 août, jour de sa fête, je veux vous parler de nouveau de ce saint. Nous devons savoir que, depuis les IV et V siècles, la tradition chrétienne a rapporté des éléments, parfois enjolivés, donc légendaires, du martyre de Saint Laurent de Rome. Mais l'ensemble est authentique.
Laurent serait né vers 210 ou 220 dans la ville d’Huesca en Espagne. Le père de saint Laurent s'appelait Orence (ou Orens dans le Sud-Ouest de la France), et sa mère, Patience. Tous les deux étaient des chrétiens très fervents. Afin que Laurent puisse faire de bonnes études, ses parents l'envoyèrent, tout jeune encore, à Saragosse, dans l'Oregon. Là, Laurent fit la connaissance du futur pape Sixte II, qui, venu d’Athènes, enseignait à Saragosse. En 257, l'ami de Laurent, devenu le pape Sixte II, l'ordonna diacre et l'établit "Premier" des sept diacres attachés au service de l'Église romaine. En cette qualité de "Premier", Laurent fut chargé de veiller sur le trésor de l'Église et d'en distribuer les revenus aux pauvres. Cette fonction le faisait participer à la vie liturgique, et à la gestion des biens de l’Église.
Malheureusement, en 257, l’Empereur Valérien interdit aux chrétiens de pratiquer leur culte, même dans les cimetières. En 258, la persécution se durcit, et un second édit décréta que "les évêques, prêtres et diacres seraient exécutés sans jugement sur simple constat de leur identité et que les biens des riches chrétiens seraient confisqués." Le 6 août 258, le Pape qui était venu offrir le saint Sacrifice dans une chapelle souterraine d'un cimetière, fut découvert et saisi avec les diacres qui l'entouraient. Sixte II fut immédiatement conduit devant un des préfets qui siégeaient en permanence pour juger les Chrétiens. Quand son identité fut vérifiée, il fut condamné à mort sans procès, et décapité.
Comme on conduisait le pape Sixte II au supplice, Laurent, son premier diacre, le suivait en sanglotant:
– Où allez-vous, mon père, sans votre fils? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre? Jamais vous n’offriez le sacrifice sans que je vous servisse à l’autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire?
Le saint Pape, ému, lui dit:
– Je ne vous abandonne point, mon fils; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées; vous me suivrez dans trois jours.
Puis Sixte II lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les trésors de l’Église, pour les soustraire aux persécuteurs. Laurent vendit les vases et les ornements sacrés, puis distribua aux pauvres de l'Église tout l'argent qu'il avait entre les mains. On raconte qu'il aurait envoyé à ses parents de Huesca, la coupe que Jésus aurait utilisée pendant sa dernière Cène. Ce calice se trouve aujourd'hui dans la cathédrale de Valence. On comprend que saint Laurent qui dispensait si généreusement des aumônes, soit devenu le "Patron des pauvres". Il est aussi le saint patron des cuisiniers et des rôtisseurs; nous allons voir pourquoi.
Le préfet de Rome, informé des dernières actions de Laurent, le fit alors venir et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car, ajouta le préfet de Rome, l’empereur en avait besoin pour l’entretien de ses troupes. Et Laurent, le diacre, lui répondit:
– J’avoue que notre Église est riche et que l’empereur n’a point de trésors aussi précieux qu’elle; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer."
Le préfet accorda trois jours de délai. Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris par la charité de l’Église. Le troisième jour, il réunit tous ces pauvres gens et les montra au préfet, en lui disant:
– Voilà les trésors que je vous ai promis. J’y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l’Église n'a point d’autres richesses.
À cette vue, le préfet entra en fureur, et, s'écria:
– Comment oses-tu me jouer, malheureux? Est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial?
Puis, croyant intimider le diacre, il lui dit que les tortures qu'il aurait à souffrir seraient prolongées et que sa mort ne serait qu'une lente et terrible agonie. Et le préfet ordonna qu'on dépouillât Laurent de ses habits et il le fit durement fouetter.
Laurent, après ce supplice, fut conduit en prison. Là, il guérit un aveugle et convertit un officier de la garde qui le surveillait, nommé Hippolyte. Puis, appelé de nouveau au tribunal, Laurent fut étendu et attaché sur un gril; de plus, les charbons étaient placés de telle sorte qu'ils ne puissent se consumer que lentement, afin de prolonger le supplice. Et voici que soudain, un soldat de la garde, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du martyr. C'est alors que Laurent aurait dit au juge:
– Vos tourments, sont pour moi une source de délices.
Et voici l'événement, probablement légendaire: quand Laurent eut un côté tout brûlé, il dit au juge, en souriant:
– Je suis assez rôti de ce côté, faites-moi rôtir de l’autre.
Puis, les yeux tournés vers le Ciel, Laurent mourut. C'était en l'an 258, quatre jours après la mort de Sixte II.
Incontestablement, saint Laurent fut l'un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Âge, avec saint Pierre et saint Paul, il devint le patron de la Ville éternelle où 34 églises furent en son honneur. Par ailleurs, de nombreuses communes françaises portent son nom. Si le martyre de Laurent nous étonne, relisons ce qu'écrivit saint Augustin sur ce sujet: "Le feu matériel brûlait le corps du bienheureux Laurent, mais l'amour intérieur du Sauveur dont son cœur était enflammé adoucissait l'ardeur extérieure."
Très rapidement, dès le IV siècle, un culte exceptionnel fut rendu à Saint-Laurent qui jouit alors, à Rome, d'un culte exceptionnel: il fut considéré, ainsi que je viens de le dire, comme l'un des principaux patrons de la ville, aussitôt après les apôtres Pierre et Paul. De plus, le nom du diacre Laurent figure au canon de la messe. Dès que l'empereur Constantin eut fait cesser les persécutions contre les chrétiens, une basilique fut élevée sur sa tombe. C'était, à Rome, la première église dédiée à un martyr. Et le pape Damase, pape de 366 à 384, fit placer dans cette basilique de Saint-Laurent hors-les-murs une inscription en vers: "les fouets du bourreau, les flammes, les tourments, les chaînes, seule la foi de Laurent a pu les vaincre".
Saint Laurent de Rome est fêté le 10 août.
Paulette Leblanc
SOURCE : http://nova.evangelisation.free.fr/leblanc_laurent_de_rome.htm
PROTO DIACRE DE L’EGLISE ROMAINE
Don Francesco Moraglia
Docteur de théologie systématique
Gênes
L’histoire de l’Église nous a laissé de grandes figures d’évêques et de prêtres qui ont contribué à illustrer, sur le plan théologique et pastoral, le sens profond du ministère ordonné. Pour l’épiscopat, on distingue, entre autres, les figures d’Irénée, Augustin, Winfrid, Boniface, Bartolomé Las Casas et Ildephonse Schuster; pour la prêtrise, l’époque moderne et contemporaine a été marquée par Philippe Néri, Jean-Marie Vianney, Jean Bosco, Pierre Chanel et Maximilien Kolbe. Le ministère diaconal acquiert lui aussi des contours plus nets si on le considère à la lumière de la figure de grands diacres; c’est le cas, par exemple, du martyr Laurent, proto diacre de l’Église romaine qui, avec Etienne et Philippe, est certainement l’un des plus célèbres de l’antiquité.
Le diaconat considéré en lui-même, en tant que ministère permanent, non finalisé à la prêtrise, disparaît en Occident après avoir été une institution florissante jusqu’au Ve siècle; à partir de cette époque - principalement à cause de l’engagement plus grand des prêtres dans l’activité pastorale -, le premier degré du sacrement de l’ordre se réduit à une simple étape d’accès au degré suivant, la prêtrise. On peut alors aisément comprendre pourquoi l’institution diaconale, sur le plan de la réflexion théologique et de la pratique pastorale, est restée inhibée, presque fossilisée.
Dès le XVIe siècle, le concile de Trente tenta de réagir à cette situation, sans succès; il faudra attendre le concile Vatican II, dans la seconde moitié du XXe siècle, pour assister au rétablissement du diaconat "en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie..."; le texte de la constitution dogmatique Lumen Gentium, toujours au n. 29, précise immédiatement après: "...avec l’accord du pontife romain ce diaconat pourra être conféré à des hommes mûrs, même s’ils vivent dans le mariage, ainsi qu'à des jeunes gens idoines, pour lesquels, cependant, la loi du célibat doit rester ferme" (EV. 1/360).
Paul VI, dans la lettre apostolique Sacrum diaconatus ordinem - 18 juin 1967 -, réaffirme que l’ordre du diaconat "...ne doit pas être considéré comme un pur et simple degré d’accès au sacerdoce; celui-ci, insigne par son caractère indélébile et sa grâce particulière, s’enrichit d'autant plus que ceux qui y sont appelés peuvent se consacrer de manière stable aux mystères du Christ et de l’Église" (EV. 2/369).
Le seul fait que pendant une période aussi longue - quinze siècles -, le diaconat ne se soit pas réalisé sous une forme permanente dans l’Église latine, laisse deviner qu'il est nécessaire, sur le plan de la réflexion théologique et de la pratique pastorale, de récupérer le temps perdu à travers une ample réflexion de la part de toute la communauté ecclésiale. Le diaconat permanent, en effet, représente un important enrichissement pour la mission de l’Église.
Naturellement, le rétablissement du diaconat permanent, sollicité avec autorité par le dernier concile, ne pourra se réaliser qu’en harmonie et continuité avec la tradition ancienne. A ce sujet, la récente déclaration conjointe - 22 février 1998 - de la Congrégation pour l’Éducation catholique et de la Congrégation pour le Clergé est extrêmement significative; elle se trouve au début des "Normes fondamentales pour la formation des diacres permanents" et du "Directoire pour le ministère et la vie des prêtres"; le contenu de cette déclaration apporte une clarification et une orientation pour le futur: "c’est la réalité diaconale toute entière (vision doctrinale fondamentale, discernement vocationnel et préparation, vie, ministère, spiritualité et formation permanente) qui postule une révision du chemin de formation jusqu’ici parcouru, pour obtenir une clarification globale, indispensable à une nouvelle impulsion de ce degré de l’Ordre sacré, en correspondance avec les vœux et les intentions du Concile Œcuménique Vatican II" (Normes fondamentales pour la formation des diacres permanents, Directoire pour le ministère et la vie des diacres permanents. Cité du Vatican, page 7).
Pour reprendre ce qui a été dit au sujet des grandes figures d’évêques, de prêtres et de diacres qui ont illustré et influencé le ministère ordonné, permettant une compréhension plus vraie et plus approfondie de celui-ci, il est raisonnable de s’arrêter sur la figure du diacre Laurent dont l’histoire personnelle incite à repenser le premier degré du ministère ordonné; lequel, en raison de l’évolution historique évoquée plus haut, attend encore aujourd’hui d’être pleinement compris et mis en valeur. Il s’agit de donner une nouvelle vigueur à un ministère permanent en mesure de s’exprimer avec une plus grande fécondité dans la vie de l’Église.
Les vicissitudes personnelles de saint Laurent, archidiacre de l’Église de Rome, nous sont parvenues à travers une tradition ancienne divulguée dès le IVe siècle; cette tradition accueillie par l’Église a également été admise dans les textes liturgiques.
Les épisodes les plus connus du martyre de Laurent sont décrits, avec richesse de détails, dans la Passio Polychromi dont nous avons trois rédactions (V-VIIe siècle); De fait, ce récit renferme des éléments légendaires, même si certaines informations que nous rapportons ici figurent dans des témoignages précédents comme celui de saint Ambroise dans De Officiis (cf. PL XVL 89-92).
Nous commençons, avec l'intention de les développer, par les courtes annotations reportées pour la fête du martyr qui - selon la "Depositio martyrum" (année 354) - tombe le 10 août; voici les expressions du Missel Romain: "Laurent, célèbre diacre de l’Église de Rome, confirma son service de charité par le martyre sous Valérien (258), quatre jours après la décapitation du pape Sixte II. Selon une tradition divulguée dès le IVe siècle, il soutint, intrépide, un atroce martyre sur le gril, après avoir distribué les biens de la communauté aux pauvres qu’il considérait comme les vrais trésors de l’Église...". Ces annotations se terminent en rappelant que le nom de Laurent figure également dans le Canon Romain.
L’Église, dans ses textes liturgiques, prend donc à son compte ce que rapporte la tradition ancienne qui, cependant, connaît en son sein des versions différentes. Ici, nous n’avons pas l’intention d'entrer dans le vif des hypothèses récemment avancées par la critique historiographique qui aurait tendance à reporter la date du martyre de saint Laurent au début du IVe siècle et à se démarquer des contours traditionnels pour le caractériser; par exemple, Laurent ne serait pas espagnol mais romain et, à ce propos, la Prefazio della mensa XII del Sacramniario leoniano le présente comme civis romain. Mais, comme le remarque Paolo Toschi, toutes ces nouvelles études "n’enlèvent pas a priori la possibilité qu'il existe, à Rome, une véritable tradition, exposée avec d’évidents embellissements rhéthoriques par saint Ambroise, sur la tragique capture et la fin de saint Laurent par le feu, supplice qui a été infligé sous Valérien, comme on le sait, à saint Fructuosus et aux diacres Euloge et Augure à Tarragone. D’autre part, le verbe animadvertere utilisé dans le décret de persécution dans la rédaction de Cyprien peut également faire référence à d’autres formes d’exécutions capitales en dehors de la "décapitation" (Bibliotheca Sanctorum, vol....1539).
Nous accueillons ici les données traditionnelles telles qu'elles sont rapportées dans les textes liturgiques, en nous limitant à les proposer de manière plus articulée.
Laurent serait donc né en Espagne, à Osca une petite ville de l’Aragon qui surgit aux pieds des Pyrénées. Afin de compléter ses études humanistiques et liturgiques il fut envoyé, tout jeune encore, dans la ville de Saragosse, où il fit la connaissance du futur pape Sixte II. Ce dernier - originaire de la Grèce -, était investi d’une charge d’enseignant dans l’un des plus importants centres d’études de l'époque et, parmi ses maîtres, le pape était l’un des plus connus et des plus appréciés.
Pour sa part, Laurent, qui devait devenir un jour le chef des diacres de l’Église de Rome, s’imposait par ses qualités humaines, par sa délicatesse d’âme et son intelligence. Entre le maître et l’élève s'instaura une communion et une familiarité qui, avec le passage du temps, augmenta et se cimenta; entre temps, l’amour qu'il portaient tous les deux pour Rome, centre de la chrétienté et ville-siège du vicaire du Christ, augmenta au point de suivre un flux migratoire alors très intense et de quitter l’Espagne pour la ville où l’apôtre Pierre avait établi sa chaire et rendu le témoignage suprême. C'est donc à Rome, au cœur de la catholicité, que maître et élève purent réaliser leur idéal d’évangélisation et de mission... jusqu’à l’effusion du sang. Lorsque le 30 août de l’année 257, Sixte II monta sur le trône de Pierre - pour un pontificat qui devait durer moins d’un an - , immédiatement et sans hésiter, il voulut à ses côtés son ancien élève et ami Laurent, en lui confiant la charge délicate de proto diacre.
Les deux hommes, à la fin, scellèrent leur vie de communion et d’amitié en mourant par les mains du même persécuteur, séparés seulement par quelques jours.
Nous avons des informations sur la fin du pape Sixte II dans une lettre de saint Cyprien, évêque de Carthage. Cyprien, en parlant de la situation de grande incertitude et de malaise dans laquelle versaient les Églises à cause de l'hostilité croissante à l'égard des chrétiens, remarque: "L’empereur Valérien a envoyé au sénat son rescrit par lequel il a décidé que les évêques, les prêtres et les diacres doivent être immédiatement mis à mort... - le témoignage de Cyprien continue - ... je vous communique que Sixte a subi le martyre avec quatre diacres le 6 août, alors qu’il se trouvait dans la zone du cimetière. Les autorités romaines ont pour règle que ceux qui sont dénoncés comme chrétiens doivent être jugés et subir la confiscation de leurs biens au bénéfice du trésor public impérial" (Lettre 80, CSEL 3,839-840).
Le cimetière auquel le saint évêque de Carthage fait allusion est celui de Callixte, où Sixte fut capturé tandis qu’il célébrait la sainte liturgie et où il fut enterré après son martyre.
En revanche, pour le martyre du diacre Laurent, nous possédons un témoignage particulièrement éloquent de saint Ambroise dans De Officiis (1 41, 205-2079), repris ensuite par Prudence et saint Augustin, puis par saint Maxime de Turin, saint Pierre Chrisologue, saint Léon le Grand et, enfin, par certaines formules liturgiques renfermées dans les Sacramentaux romains, dans le Missale gothicum et dans l’Ormionale Visigotico (Bibliotheca Sanctorum, vol. ..., 1538-1539).
Ambroise s’étend tout d’abord sur la rencontre et sur le dialogue entre Laurent et le pape, il évoque ensuite la distribution des biens de l’Église aux pauvres, il mentionne enfin le gril, l'instrument du supplice, en rapportant la phrase que le proto diacre de l’Église de Rome prononça en s'adressant à ses bourreaux: assum est, ... versa et manduca (cf. Bibliotheca Sanctorum, vol. ... col. 1538-1539).
C'est au texte d’Ambroise tiré du De Officiis (chap. 41, nn. 205-206-207), bouleversant par son intensité et sa force expressive, que nous nous référons; saint Ambroise s’exprime ainsi:
205. "... saint Laurent,... voyant son évêque Sixte conduit au martyre, commença à pleurer non pas parce que celui-ci était conduit à la mort, mais parce qu’il devait lui survivre. Il commença donc à lui dire de vive voix: "Où vas-tu, père, sans ton fils? Où t'empresses-tu, o saint évêque, sans ton diacre? Tu n’offrais jamais le sacrifice sans ministre. Qu’est-ce qui t’as donc déplu en moi, o père? Tu m’as peut-être trouvé indigne? Vérifie au moins si tu as choisi un ministre approprié. Ne désires-tu pas que celui auquel tu as confié le sang du Seigneur, celui que tu as associé à la célébration des mystères sacrés, verse son sang avec toi? Sois attentif à ce que ton discernement ne vacille pas tandis que ta force est louée. Le mépris du disciple porte préjudice au maître. Faut-il rappeler que les grands hommes remportent la victoire par les épreuves victorieuses de leurs disciples plus que par les leurs? Et puis Abraham a offert son fils, Pierre a envoyé Etienne en avant. Toi aussi, o mon père, montre en ton fils ta vertu; offre celui que tu as éduqué, pour obtenir la récompense éternelle en glorieuse compagnie, sûr de ton jugement".
206. Sixte lui répondit: "Je ne te quitte pas, je ne t'abandonne pas, o mon fils; mais des épreuves plus difficiles te sont réservées. Comme nous sommes vieux, il nous a été donné de parcourir une épreuve plus facile; Comme tu es jeune, tu es destiné à un triomphe plus glorieux sur le tyran. Tu viendras bientôt, cesse de pleurer: tu me suivras dans trois jours. Cet intervalle entre un évêque et un lévite est convenable. Tu n'aurais pas été digne de vaincre sous la conduite de ton maître, comme si tu cherchais une aide. Pourquoi demandes-tu à partager mon martyre? Je t'en laisse l'entière succession. Pourquoi exiges-tu ma présence? Les disciples encore faibles précèdent leur maître, ceux qui sont déjà forts, qui n'ont plus besoin d'enseignements, le suivent pour vaincre sans lui. C'est pourquoi Elie quitta Elisée. Je te confie la succession de ma vertu".
207. Il existait entre eux une rivalité véritablement digne d’être combattue par un évêque et par un diacre: celui qui, le premier, devait souffrir pour Jésus-Christ. On raconte que lors des représentations tragiques, les spectateurs éclataient en applaudissements bruyants lorsque Pilade disait qu'il était Oreste et Oreste, comme c'était le cas, affirmait qu’il était Oreste, le premier pour être tué à la place d’Oreste, le second pour empêcher que Pilade fut tué à sa place. Mais ces derniers ne devaient pas vivre, car ils étaient tous les deux coupables de parricide: l’un parce qu’il l’avait commis, l’autre parce qu’il était son complice. Dans notre cas, le seul désir qui animait saint Laurent était celui de s’immoler pour le Seigneur. Et lui aussi, trois jours après, ayant ridiculisé le tyran, sera brûlé sur un gril: "Cette partie est cuite, dit-il, retourne-la et mange-la". Il triomphait ainsi, avec sa force d’âme, de l’ardeur du feu" (saint Ambroise, De Officiis, libri tres, Milan, Bibliothèque ambrosienne, Rome Città Nuova Editrice 1977, pp. 148-151).
Si l’on s’en tient au témoignage de saint Ambroise, le diacre apparaît caractérisé ainsi:
1) comme celui qui, constitué sacramentellement au service de l’offrande (diaconie), vit son ministère diaconal en exprimant dans le martyre le témoignage suprême de Jésus-Christ, le sens théologique du service de la charité, à travers l’accueil de cet amour-charité plus grand qu'est le martyre.
2) comme celui qui, en vertu du lien structurel qui le lie sacramentellement à l’évêque, (premier degré de l’ordre), vit la "communion ecclésiale", à travers un service spécifique à l’épiscopat, à partir de l’eucharistie et en référence à celui-ci.
3) comme celui qui, en vertu du sacrement (c’est-à-dire dans la mesure où il est enraciné dans le premier degré de l’ordre), se consacre au service d’une charité intégrale, à 360 degrés - par conséquent pas seulement une solidarité humaine et sociale -, et manifeste de la sorte le caractère le plus typique de la diaconie.
Examinons l'une après l'autre ces caractéristiques:
1) Le diacre se présente comme celui qui, constitué sacramentellement au service de l’offrande (diaconie), vit son ministère diaconal en exprimant dans le martyre le témoignage suprême de Jésus-Christ, le sens théologique du service de la charité, à travers l’accueil de cet amour-charité plus grand qu'est le martyre.
Si la caractéristique principale qui identifie le diacre, en soi et dans son ministère, est celle d'être ordonné au service de la charité, le martyre - témoignage jusqu’à l’effusion du sang -, doit être considéré comme l'expression d’un amour-charité plus grand, à savoir le service d’une charité qui ne connaît pas de limites. Le ministère de la charité auquel le diacre est délégué à travers l’ordination ne s’arrête donc pas au service des "cantines" ou, comme on avait coutume de dire autrefois, dans un langage catéchétique, aux œuvres de miséricorde corporelles, ni même aux œuvres spirituelles, mais le service diaconal de la charité doit parvenir, par l’inconditionnel don de soi, à l’imitation du Christ, le témoin fidèle par antonomase (cf. Ap 1,5;3,14).
Dans le cas de Laurent - explique Ambroise- "aucun désir ne l'animait sinon le désir de s’immoler pour le Seigneur" (cf. saint Ambroise, De Officiis, I, 41, n. 207); à travers le témoignage rendu face à ses persécuteurs, il apparaît évident que l’exercice du ministère diaconal ne s’identifie pas ici avec le service du prochain, réduit aux seules nécessités matérielles; puisque dans ce geste qui exprime un amour plus grand pour Jésus-Christ et qui porte à donner sa propre vie, Laurent fait en sorte que ses bourreaux puissent également, au sens réel, faire "une certaine" expérience du Verbe incarné qui, en dernière instance, est le destin personnel et commun de tout homme; c'est le service théologique de la charité auquel chaque diacre doit tendre ou, tout au moins, rester disponible.
Ceci ne signifie pas que le diacre épuise dans son ministère le témoignage de la charité qui est, et reste toujours, vocation et mission de toute l’Église, mais on entend affirmer qu'en vertu de son ordination, le diacre porte en soi, de manière sacramentelle-spécifique, la "forme Christi" pour le service de la charité; ce qui revient à dire un "exercice ministériel" de la charité qui se réalise envers Jésus-Christ et les frères et qui peut aller jusqu’à exiger le don de soi... jusqu’au sacrifice de la vie. Les mots que Laurent adresse à l’évêque Sixte résonnent clairement: "Et puis Abraham a offert son fils, Pierre a envoyé Etienne en avant. Toi aussi, o mon père, montre en ton fils ta vertu; offre celui que tu as éduqué, pour obtenir la récompense éternelle en glorieuse compagnie, sûr de ton jugement" (saint Ambroise, De Oficiis, I, 41, n. 205).
Il est utile de rappeler, cependant, que le témoignage d’un "amour-charité" plus grand de la part de celui qui est ordonné au service de la charité, ne dispensera jamais l’Église-Épouse de s’offrir au Christ-Époux, dans le don de la "martyria" par lequel, au delà de toute réticence et ambigüité, se manifeste la valeur absolue et l’union inséparable que "vérité" et "charité" revêtent dans la vie du disciple du Seigneur (cf. 1 Cor 13,4-5, Phil 4,15).
A cet effet, il est utile de relire le texte de Lumen Gentium 42, dans lequel on affirme. "... le martyre, par lequel le disciple est rendu semblable au maître qui accepte librement la mort pour le salut du monde, et se conforme à lui dans l’effusion du sang, est estimé par l’Église comme le don exceptionnel et la preuve suprême de la charité... si le martyre est accordé à peu, tous doivent cependant être prêts à confesser Jésus-Christ devant les hommes, et à le suivre sur le chemin de la croix à travers les persécutions, qui ne font jamais défaut à l’Église" (EV, 1/398).
A présent - malgré l’appel universel à la charité même héroïque -, un fait reste incontestable: dans l’Église il existe un "ministère ordonné" spécifique, par conséquent des hommes sacramentellement constitués au service de la charité.
2) Le diacre se présente comme celui qui, en vertu du lien structurel qui le lie sacramentellement à l’évêque, (premier degré de l’ordre), vit la "communion ecclésiale", à travers un service spécifique à l’épiscopat, à partir de l’eucharistie et en référence à celui-ci.
C’est l’autre caractéristique qui ressort du dialogue entre Sixte et Laurent au cimetière de Callixte ; le dialogue met en évidence le fait que c’est justement dans le lien sacramentel qui unit le diacre à l’évêque, que le diacre apparaît comme l'"homme de la communion"à travers le service spécifique qu'il rend à l’évêque; ce service, ensuite, se réalise, concrètement, par l'accomplissement fidèle de ce que l’évêque, en vertu de la plénitude du sacerdoce et du gouvernement qu’il a sur l’Église - toujours en communion avec l’évêque de Rome -, exige de son diacre selon les nécessités et les urgences ecclésiales.
Dans le ministère du diacre, enfin, toute chose fait référence à l’autel, dans la mesure où dans l’Église toute chose, à commencer par la charité, tire son origine de la S.S. Eucharistie. Voici le point où le témoignage d’Ambroise, à cet égard, se fait particulièrement significatif: "... Laurent,... voyant son évêque Sixte conduit au martyre, commença… à lui dire de vive voix: "Où vas-tu, père, sans ton fils? Où t'empresses-tu, o saint évêque, sans ton diacre? Tu n’offrais jamais le sacrifice sans ministre… ? …Ne désires-tu pas que celui auquel tu as confié le sang du Seigneur, celui que tu as associé à la célébration des mystères sacrés, verse son sang avec toi?" (saint Ambroise, De Officiis, 1.41, n.205).
La communion et l’affection entre l’évêque et le diacre, qui se manifestent dans leur commune dépendance et dans leur lien commun à l’eucharistie, expriment une vision ecclésiale profondément théologique qui va au delà des conceptions qui abaissent et réduisent l’Église-Épouse à une simple dimension politique et sociologique, en l'assimilant, de fait, à l’une des nombreuses institutions humaines; il est donc nécessaire de se libérer de toute perspective sécularisée et sécularisante, qui conduit inéluctablement à perdre et à compromettre le sens et la force regénérante du Mystère; le risque est celui de voir aussi bien dans le pape que dans les évêques, les prêtres et les diacres, autant de degrés d’une bureaucratie infinie semblable à celle de l’administration publique et chargée, comme cette dernière, de veiller au bon ordre de l’ensemble guère mieux précisé.
La rencontre du pape Sixte avec le diacre Laurent nous invite, le cas échéant, à renverser une telle vision et à redécouvrir au cœur de l’Institution-Église, toujours indispensable, et des structures ecclésiales, pareillement nécessaires, la réalité vive et vivifiante de la grâce qui les anime et, par là même, nous invite à redécouvrir le lien théologique qui les lie au Christ, unique, véritable Évêque, Prêtre et Diacre. D’autre part, dans le Nouveau Testament - dans la lettre aux Philippiens (cf. Phil 1,1) et dans la première lettre à Timothée (cf. Tim 3,1-13) -, nous trouvons associés l’évêque et le diacre; par la suite, leur lien étroit est attesté dans la "Traditio apostolica" - début du IIIe siècle (Hyppolite de Rome) -, où la grâce conférée au diacre par le rite de l’ordination est définie comme "simple service de l’évêque", sans sacerdoce; quelques années après - dans la moitié du IIIe siècle, en Syrie -, la "Didascalie des Apôtres" présente le diacre comme le "serviteur de l’évêque et des pauvres".
Enfin, la relation qui lie structurellement le diacre à l’évêque aujourd’hui est exprimée de manière transparente à travers la liturgie de l’ordination; dans ce cérémonial, en effet, à la différence de celui de l’ordination des évêques et des prêtres, le geste de l’imposition des mains est réalisé uniquement par l’évêque qui ordonne pour indiquer le lien caractéristique et singulier qui lie le diacre à l’évêque.
3) Le diacre se présente comme celui qui, en vertu du sacrement (c’est-à-dire dans la mesure où il est enraciné dans le premier degré de l’ordre), se consacre au service d’une charité intégrale, à 360 degrés - par conséquent pas seulement une solidarité humaine et sociale -, et manifeste de la sorte le caractère le plus typique de la diaconie.
Dans son témoignage, Ambroise nous présente encore Laurent comme celui qui, en vertu du sacrement reçu, est pleinement consacré au service de la charité dans une situation concrète: la Rome impériale du troisième siècle, tandis que la persécution fait fureur; dans cette conjoncture, Laurent est appelé à réaliser, face à la communauté ecclésiale et au monde, des gestes concrets destinés à se transformer en autant de signes de l’Amour-Charité de Dieu, à savoir de cette Charité dont toute chose provient et vers laquelle toute chose se dirige; et c’est dans ce service que le diacre exprime le ministère le plus typique de sa diaconie qui consiste, justement, dans le service de la charité réalisé en vertu du mandat sacramentel; en définitive une animation qui concerne l’Église ou des secteurs de la vie ecclésiale et qui se présente selon les caractères de la catholicité (kat’olon = selon la totalité, sans rien exclure); l’aspiration de ce service est la totalité des hommes sans exception, le contenu, un bien qui répond à toutes les attentes de l’homme - esprit, âme et corps (cf. I Ts 5,23) - excluant toute partialité et unilatéralité.
En outre, dans le texte ambrosien on relève une allusion qui aide à la réflexion. Sixte, désormais prisonnier, confie à Laurent, le premier de ses diacres, l’Église entière et la lui laisse pour une période de trois jours. "... Comme nous sommes vieux, il nous a été donné de parcourir une épreuve plus facile; comme tu es jeune, tu es destiné à un triomphe plus glorieux sur le tyran. Tu viendras bientôt, cesse de pleurer: tu me suivras dans trois jours. Cet intervalle entre un évêque et un lévite est convenable..." (saint Ambroise, De Officiis, n.206). Laurent, pendant ces trois jours, et en tant que diacre, en esprit de service et d’obéissance à son évêque - désormais définitivement arraché à son peuple -, devra prendre soin de l’Église, et pour la dernière fois il administrera les biens de l’Épouse du Christ en le faisant par un geste qui porte en soi la force d’une définition et qui dit comment, dans l’Église, tout est finalisé et prend de la valeur à partir du service de la charité, réalité destinée à perdurer quand tout aura disparu et la scène de ce monde sera passée (cf. 1 Cor 13,8).
Pour ceux qui regardent de loin, de façon approximative - et, somme toute, superficielle -, ce geste peut sembler être exclusivement lié aux nécessités matérielles et au temps présent; il s’agit, en effet, de la distribution de biens matériels à des pauvres; en réalité, l’acte que Laurent réalise, en esprit de fidélité au dépôt qu'il a reçu de l’évêque et au ministère ecclésial dans lequel il est constitué, est un acte qui le projette, et avec lui projette toute l’Église - qui lui a été confiée jusqu’au moment du martyre -, au-delà de l’histoire, dans l’eschatologie, c'est-à-dire dans le "temps" et dans "l’espace" dans lequel Dieu manifeste la plénitude de sa charité et de son amour.
Le diacre Laurent, ministre ordonné de la charité, achève la tâche qu’il avait reçue, non seulement dans la mesure où il suit son évêque dans le martyre mais parce qu’à travers le geste par lequel il donne aux pauvres toutes les ressources de la communauté - ici exprimées par des biens matériels -, il montre comment, dans l’Église, chaque chose a de la valeur si elle est orientée vers la charité, si elle devient service à la charité, si elle peut se transformer en charité.
Et ce service - comme le rappelle la première lettre aux Thessaloniciens (cf. 1 Ts 5,23) -, s’étend non seulement au "corps" mais aussi à l’"esprit" et à l’"âme", pour se manifester en toute clarté dans la prière que - selon la Passio Polychromi (les actes du martyre de Laurent) -, le saint diacre voulut réciter pour la ville de Rome avant de monter sur le gril.
Et la ville, qui lui attribuait la victoire définitive sur le paganisme, le lui rendit en le choisissant comme son troisième patron et en célébrant sa fête dès le IVe siècle, en second, par odre d’importance, après la fête des bienheureux Pierre et Paul et en élevant, en honneur du saint diacre, dans l’antiquité et au moyen-âge, au moins trente quatre églises et chapelles, signe tangible de reconnaissance envers celui qui, fidèle à son ministère, avait été, en son sein, véritable ministre et serviteur de la charité.
A présent, au terme de ces réflexions sur le ministère du diaconat essentiellement envisagé sous sa forme "permanente", nous pouvons dire:
1) il faut savoir considérer avec un esprit critique toutes les perspectives - désormais dépassées, en vérité -, qui, de fait, interprètent et présentent le diaconat comme un ministère qui conduit à la cléricalisation des laïcs et à la laïcisation des clercs, parvenant ainsi à l'affaiblissement de l’identité des uns et des autres.
2) le diacre, qui se distingue des évêques et des prêtres dans la mesure où il n’est pas ordonné "ad sacerdotium, sed ad ministerium", est constitué dans un degré authentique de la hiérarchie et ne peut être compris comme pur accès au sacerdoce.
3) le diacre est habilité au service de la charité en étroite dépendance avec l’Eucharistie et au soin privilégié des pauvres, aussi bien par le service des "cantines" (œuvres de miséricorde corporelles), que par le service de la parole (œuvres de miséricorde spirituelles) en restant ouvert au service d’un amour-charité plus grand, le martyre.
Enfin, l’institution du "diaconat permanent", représente et marque un important enrichissement pour l’Église et sa mission, notamment en vue de la nouvelle évangélisation que le Saint-Père rappelle continuellement de ce début du troisième millénaire de l’ère chrétienne; et c’est la beauté, la force et le caractère héroïque de figures de diacres comme saint Laurent qui aident à découvrir et à mieux comprendre la particularité du ministère diaconal.
SAINT LAURENT, MARTYR
Laurent viendrait de tenant un laurier. C'est un arbre avec les branchés duquel on tressait autrefois des couronnes dont on ceignait lés vainqueurs. Il est l’emblème de la victoire; il réjouit la vue par sa verdeur constante ; il répand une odeur agréable, et possède beaucoup de propriétés. Or, saint Laurent est ainsi nommé de laurier, parce qu'il remporta la victoire dans son martyre; ce qui força Dèce à avouer avec confusion: « Je pense que nous voici vaincus (1). »
Il posséda la verdeur dans la netteté et la pureté de son corps ; ce qui lui a fait dire: « Ma nuit n'a plus rien d'obscur, etc. » Il eut l’odeur parce que sa mémoire sera éternelle: de la ces mots du Psaume III qui lui ont été appliqués: « Il a répandu. des biens sur les pauvres ; sa justice demeurera dans tous les siècles. » Saint Maxime dit : « Comment sa justice n'aurait-elle pas de durée, ses oeuvres étaient animées par cette vertu qui lui a fait consommer son martyre. » Sa prédication fut efficace, puisqu'il convainquit Lucille, Hippolyte et Romain. Le laurier a la propriété de guérir de la pierre qu'il écrase, de remédier à la surdité, et de détourner la foudre. De même saint Laurent brise les coeurs endurcis, rend l’ouïe spirituelle, et protège contre la foudre des sentences de la réprobation(2).
Laurent, martyr et diacre, Espagnol de nation, fut amené à Rome par saint Sixte. Car ainsi que le dit Maître Jean Beleth (3), Sixte, dans un voyage en Espagne, rencontra deux jeunes gens, Laurent et Vincent, son cousin, distingués par leur honnêteté et remarquables dans toute leur conduite : il les amena à Rome avec lui. L'un d'eux, c'était Laurent, demeura à Rome auprès de sa personne, et Vincent retourna en Espagne où il termina sa vie par un glorieux martyre. Mais cette opinion de Me Jean Beleth a contre elle le temps du martyre de ces deux saints ; car Laurent souffrit sous Dèce et Vincent, qui était jeune, sous Dioclétien et Dacien. Or, entre Dèce et Dioclétien, il s'écoula environ 40 ans et il y eut entre eux sept empereurs, en sorte que saint Vincent n'aurait pu être jeune. Saint Sixte ordonna Laurent son archidiacre. En ce temps-là, l’empereur Philippe et son fils, qui portaient le même nom, avaient reçu la foi et après être devenus chrétiens, ils s'efforçaient de donner beaucoup d'importance à l’Église. Ce Philippe fut le premier empereur qui reçut la fondé J.-C. ; ce fut, dit-on, Origène qui le convertit, quoiqu'on lise ailleurs que ce fut saint, Pontius. Il régna l’an mille de la fondation de Rome, afin que cette millième année frit consacrée à J.-C. plutôt qu'aux idoles. Or, les Romains célébrèrent cet anniversaire avec un grand appareil de jeux et de spectacles. L'empereur Philippe avait auprès de sa personne un soldat nommé Dèce qui était courageux et renommé dans les combats. Vers cette époque, la Gaule s'étant révoltée, l’empereur y envoya Dèce afin de soumettre à la domination romaine les Gaulois rebelles. Dèce mena tout à bien et revint à Rome après avoir remporté la victoire au gré de ses désirs. L'empereur apprenant son arrivée, voulut lui rendre de grands honneurs et alla au-devant de lui jusqu'à Vérone. Mais comme l’esprit des méchants s'enfle d'un orgueil d'autant plus grand qu'ils se sentent honorés davantage, Dèce exalté par l’ambition en vint jusqu'à aspirer à l’empire et à comploter la mort de son maître. Il choisit le moment où l’empereur reposait sous son pavillon pour y entrer en cachette et l’égorger pendant qu'il dormait. Quant à l’armée venue avec l’empereur, il se l’attacha par ses prières, par l’argent, par des largesses et par des promesses, et alors il se hâta d'aller à la capitale de l’empire à marches forcées. A cette nouvelle, Philippe le jeune fut saisi de craintes, et au rapport de Sicard dans sa chronique, il confia les trésors, entiers de son père et les siens à saint Sixte et à saint Laurent, afin que, s'il venait à être tué lui-même par Dèce, ils donnassent ces trésors aux églises et aux pauvres. N'allez pas vous étonner si les trésors distribués par saint Laurent ne sont pas appelés les trésors de l’empereur, mais bien ceux de l’Église, car il put se faire qu'avec ces trésors de l’empereur Philippe, il eût distribué en même temps quelques trésors appartenant à l’Église : ou bien encore, on peut les appeler les trésors de l’Église, parce que Philippe les avait laissés à l’Église pour qu'ils fussent partagés entre les pauvres, quoique l’on doute avec certaine raison que ce fuît Sixte qui existât alors, comme il sera dit plus bas. Ensuite Philippe s'enfuit et, pour ne point tomber entre les mains de Dèce, à son retour, il se cacha. Le Sénat alla donc au-devant de Dèce et le confirma dans la possession de l’empire. Or, afin de paraître avoir tué son martre non par trahison, mais par zèle pour le culte des idoles, il commença à persécuter les chrétiens avec la plus affreuse cruauté, donnant l’ordre de les égorger sans aucune miséricorde. Dans cette persécution périrent plusieurs milliers de martyrs, parmi lesquels fut couronné Philippe le jeune. Ensuite, Dèce se mit à la recherche du trésor de son maitre. Sixte lui fut présenté comme adorant J.-C. et comme possédant les trésors de l’empereur. Or, saint Laurent qui le suivait par derrière lui criait: « Où allez-vous, sans votre fils, ô mon père ? saint prêtre, où allez-vous sans votre diacre? Jamais vous n'aviez coutume d'offrir le sacrifice sans ministre. Qu'y a-t-il en moi qui ait pu déplaire à votre coeur de père? Avez-vous des preuves que j'aie dégénéré? Éprouvez de grâce, si vous avez fait choix d'un assistant capable, quand vous m’avez confié le soin de distribuer le sang du Seigneur. » Ce n'est pas moi qui te quitte mon fils, ni qui t'abandonne, reprit le saint Pontife ; mais de plus grands combats pour la foi de J.-C., te sont réservés. Pour nous, en qualité de vieillard, nous n'avons à affronter que de faibles dangers, toi qui es jeune, tu remporteras sur le tyran un plus glorieux triomphe. Dans trois jours, tu me suivras, c'est, la distance qui doit séparer le prêtre et le lévite. Et il lui remit tous les trésors, en lui ordonnant d'en faire la distribution aux églises et aux pauvres. Le bienheureux Laurent se mit donc nuit et jour à la recherche des chrétiens et donna à chacun selon ses besoins. Il vint à la maison d'une veuve qui avait caché un grand nombre de chrétiens chez elle : depuis longtemps elle souffrait de maux de tête. Saint Laurent lui imposa les mains et elle fut guérie de sa douleur; ensuite il lava les pieds des pauvres et leur donna l’aumône. La même nuit, il vint chez un chrétien et y rencontra un homme aveugle ; par un signe de croix, il lui rendit la vue.
Or, comme le bienheureux Sixte ne voulait pas entrer dans les vues de l’empereur, ni sacrifier aux idoles, il fut condamné à avoir la tête tranchée. Accourut alors saint Laurent qui se mit à crier à saint Sixte : « Veuillez ne pas m’abandonner, père saint, parce que déjà j'ai dépensé vos trésors que vous m’aviez confiés. » Alors les soldats, en entendant parler de trésors, se saisirent de Laurent et le livrèrent entre les mains du tribun Parthénius. Celui-ci le présenta à Dèce. Le césar Dèce lui dit: « Où sont les trésors de l’Église que nous savons, avoir été déposés chez toi? ». Or, comme Laurent ne fui répondait pas, il le livra à Valérien qui était préfet, afin de le forcer à livrer les trésors et à sacrifier ensuite aux idoles, ou bien de le faire périr dans des supplices et des tourments divers. Valérien, de son côté, le mit entre les mains d'un officier nommé Hippolyte afin qu'il le gardât; et Laurent fut enfermé en prison avec beaucoup d'autres. Il y avait là sous les verrous un gentil nommé Lucillus qui, à force de pleurer, avait perdu la vue. Comme Laurent lui promettait de lui rendre l’usage de ses yeux, s'il croyait en J.-C. et s'il recevait le baptême, cet homme demanda avec instance. à être baptisé. Laurent prit donc de l’eau et lui dit: « Tout est lavé dans la confession. » Et quand Laurent l’eut interrogé avec précision sur les articles de foi et que Lucillus eut confessé qu'il les croyait tous, il lui versa de l’eau sur la tête et le baptisa au nom de J.-C. C'est pour cela que beaucoup d'aveugles venaient trouver Laurent et s'en retournaient guéris. Quand Hippolyte vit cela; il lui dit : « Montre-moi les trésors. » Laurent lui répondit : « O Hippolyte, pour peu que tu croies en Notre-Seigneur J.-C., je te montre des trésors et je te promets une vie éternelle. » Hippolyte lui dit: « Si tu fais ce que tu dis; je ferai aussi ce à quoi tu m’exhortes. » A la même heure, Hippolyte crut et reçut le saint baptême avec sa famille. Quand il fut baptisé il dit « J'ai vu les âmes des innocents tressaillir de joie. » Peu après, Valérien donna ordre à Hippolyte de lui présenter Laurent. Celui-ci dit à Hippolyte : « Allons tons les deus ensemble, car la gloire nous est réservée à toi et à moi. » Ils viennent donc tous deux devant le tribunal, et l’on s'enquiert encore du trésor. Laurent demanda un délai de trois jours, ce à quoi Valérien consentit' en le laissant sous la garde d'Hippolyte. Pendant ces trois jours, Laurent rassembla les pauvres, les boiteux et les aveugles et les présentant dans le palais de Salluste- à Dèce : « Ce sont là, lui dit-il, les trésors éternels quine diminuent jamais, mais qui s'accroissent; ils sont répartis entre chacun et trouvés entre les mains de tous; et ce sont leurs mains qui ont porté les trésors dans le ciel. » Valérien dit devant Dèce qui était présent: « Pourquoi tous ces détours? Hâle-toi de sacrifier et renonce à la magie. » Laurent lui dit : « Quel est celui qu'on doit adorer? Est-ce le créateur ou la créature? » Dèce irrité le fit frapper avec des fouets garnis de plomb, appelés scorpions, et on lui mit devant les yeux tous les genres de tortures. Comme l’empereur lui commandait de sacrifier afin qu'il échappât à ces tourments, Laurent répondit : « Malheureux! ce sont des mets que j'ai toujours désirés. » Dèce lui dit: « Si ce sont des mets, fais-moi connaître les profanes qui te ressemblent afin qu'ils partagent ce festin avec toi. » Laurent répondit: « Ils ont déjà donné leurs noms dans les cieux et c'est pour cela que tu n'es pas digne de les voir. » Alors par l’ordre de Dèce, il est dépouillé, battu de coups de fouets et des lames ardentes lui sont appliquées sur les côtés. « Seigneur J.-C., dit alors Laurent, Dieu de Dieu, ayez pitié de votre serviteur, puisque quand j'ai été accusé, je n'ai pas renié votre saint nom, quand j'ai été interrogé, je vous ai confessé comme mon Seigneur. » Et Dèce lui dit : « Je sais que c'est par les secrets de la magie que titi te joues des tourments, mais tu ne sauras te jouer longtemps de moi. J'en atteste les dieux et les déesses; si tu ne sacrifies, tu périras dans des tourments sans nombre. » Alors il commanda qu'on le frappât très longtemps avec des fouets garnis de balles de plomb. Mais Laurent se mit'à prier en disant : « Seigneur Jésus, recevez mon esprit. » Alors il se fit entendre une voix du ciel que Dèce ouït aussi : « Tu as encore bien des combats à soutenir. » Dèce rempli de fureur s'écria: « Romains, vous avez entendu les démons consolant ce sacrilège, qui n'adore pas nos dieux, ne craint pas les tourments et ne s'épouvante pas de la colère des princes. »
Il ordonna une seconde fois qu'on le battît avec des scorpions. Laurent se mit à sourire, remercia Dieu et pria pour les assistants. Au même instant, un soldat, nommé Romain, crut et dit à saint Laurent: « Je vois debout en face de toi un très beau jeune homme qui essuie fies membres avec un linge. Je t'en conjure, au nom de Dieu, ne me délaisses pas, mais hâte-toi de me baptiser, » Et Dèce dit à Valérien: « Je pense que nous voici vaincus par la magie. » Il ordonna donc de le détacher de la cathaste (4) à laquelle il était attaché et de le renfermer sous la garde d'Hippolyte. Alors Romain apporta un vase plein d'eau, se jeta aux pieds de saint Laurent et reçut de ses mains le saint baptême. Aussitôt que Dèce en fut informé, il fit battre de verges Romain qui, s'étant déclaré chrétien de plein gré, fut décapité par l’ordre de l’empereur. Cette nuit-là, Laurent fut amené à Dèce. Or, comme Hippolyte pleurait et criait qu'il était chrétien, Laurent lui dit : « Cache plutôt J.-C. au-dedans de ton coeur, et quand j'aurai crié, prête l’oreille et viens. » On apporta donc, des instruments de supplices de tous les genres. Alors Dèce dit à Laurent: « Ou tu vas sacrifier aux dieux, ou cette nuit finira avec tes supplices. » Laurent lui répondit : « Ma nuit n'a pas d'obscurités, mais tout pour moi est plein de lumière. » Et Dèce dit : « Qu'on apporte un lit de fer afin que l’opiniâtre Laurent s'y repose. » Les bourreaux se mirent donc en devoir de le dépouiller et l’étendirent sur un gril de fer sous lequel on mit des charbons ardents et ils foulaient le corps du martyr avec des fourches de fer. Alors Laurent dit à Valérien: « Apprends, misérable, que tes charbons sont pour moi un rafraîchissement, mais qu'ils seront pour toi un supplice dans l’éternité, parce que le Seigneur lui-même sait que quand j'ai été accusé, je ne l’ai pas renié; quand j'ai été interrogé, j'ai confessé J.-C. ; quand j'ai été rôti, j'ai rendu des actions de grâces. » Et il dit à Dèce d'un ton joyeux : « Voici misérable, que tu as rôti un côté, retourne l’autre et mange. » Puis remerciant Dieu : « Je vous rends grâce, dit-il, Seigneur, parce que j'ai mérité, d'entrer dans votre demeure. » C'est ainsi qu'il rendit l’esprit. Dèce, tout confus, s'en alla avec Valérien au palais de Tibère, laissant le corps sur le feu. Le matin, Hippolyte l’enleva et, de concert avec le prêtre Justin, il l’ensevelit avec des aromates au champ Véranus. Les chrétiens jeûnèrent, et pendant trois jours célébrèrent ses vigiles, au milieu des sanglots et en versant des torrents de larmes.
Est-il certain que saint Laurent ait souffert le martyre sous cet empereur Dèce ? Le fait est douteux pour beaucoup de monde, puisque dans les chroniques, on lit que Sixte vécut longtemps avant Dèce. C'est le sentiment d'Eutrope quand il dit : Dèce qui suscita une persécution contre les chrétiens fit tuer entre autres le bienheureux lévite et martyr Laurent. Il est rapporté dans une chronique assez authentique que ce ne fut pas sous l’empereur Dèce, successeur de Philippe, mais sous un Dèce qui fut César, et non pas empereur, que saint Laurent souffrit le martyre. Car entre l’empereur Dèce et Dèce le jeune, sous lequel on dit que saint Laurent fut martyrisé, il y eut plusieurs empereurs et plusieurs souverains pontifes intermédiaires. En effet, il est dit dans le même livre que, après Gallus et Volusien son fils, successeur de Dèce à l’empire, régnèrent Valérien et Gallien, et que ces deux derniers créèrent César, Dèce le jeune, mais sans le faire empereur. Car anciennement les empereurs donnaient à quelques-uns la qualité de Césars, sans cependant lés créer Augustes ou empereurs; ainsi on lit dans les chroniques que Dioclétien fit César Maximien, et que, dans la suite, de César il le créa Auguste. Or, du temps de ces empereurs, c'est-à-dire de Valérien et de Gallien, c'était Sixte qui siégeait à Rome. Ce fut donc ce Dèce simple César, mais non pas empereur qui martyrisa saint Laurent. C'est pour cela que dans la légende de ce saint, Dèce n'est pas appelé empereur, mais Dèce-César seulement. Car l’empereur Dèce ne régna que deux ans, et martyrisa le pape saint Fabien. A, Fabien succéda Corneille qui souffrit sous Volusien et Gallus. Après Corneille vint Lucien, et. Lucien eut pour successeur Etienne qui souffrit sous Valérien et Gallien dont le règne dura quinze ans. A Etienne succéda Sixte. Ce qui précède est tiré de la chronique qui a, été citée, ci-dessus. Cependant toutes les chroniques, tant d'Eusèbe, que de Bède et d'Isidore s'accordent à, dire que le pape Sixte ne vécut pas du temps de l’empereur Dèce, mais bien de Gallien. Mais on lit encore dans une autre chronique que ce Gallien eut deux noms, qu'il fut appelé Gallien et Dèce, et ce fut sous lui que souffrirent Sixte et Laurent, vers l’an du Seigneur 257. Geoffroy avance aussi dans son livre intitulé Panthéon que Gallien se nomma Dèce et que ce fut sous lui que souffrirent saint Sixte et saint Laurent. Et si cet auteur est exact, ce qu'avance Jean Beleth pourrait être véritable. — Saint Grégoire rapporte au livre de ses Dialogues qu'une religieuse, nommée Sabine, conserva la continence sans pouvoir modérer l’intempérance de sa langue. Elle fut enterrée dans l’église de saint Laurent, devant l’autel du martyr; mais une partie de son corps fut coupée parle démon et resta intacte, tandis que l’autre partie fut brûlée : ceci fut constaté le lendemain matin. — Grégoire de Tours rapporte (5) qu'un prêtre réparant une église de saint Laurent, une poutre se trouvait être trop courte; il pria le saint martyr qui avait soutenu les pauvres de venir au secours de son indigence ; la poutre s'allongea de telle sorte qu'elle était beaucoup trop longue : le prêtre coupa alors cet excédent en petites parties et s'en servit pour guérir beaucoup d'infirmités. Ce fait est attesté par le bienheureux Fortunat, et il eut lieu à Brione, château d'Italie. — Un homme avait mal aux dents : on le toucha avec un morceau de cette poutre et sa douleur disparut. — Au rapport de saint Grégoire dans ses Dialogues (6), un autre prêtre appelé Sanctutus, voulant réparer une église de saint Laurent brûlée par les Lombards, loua grand nombre d'ouvriers. Or, un jour qu'il n'avait rien à leur donner à manger, il se mit en prière et en regardant dans le four il y trouva un pain très blanc qui ne paraissait cependant pas devoir suffire à un repas pour trois personnes. Or, saint Laurent, qui ne voulait pas gîté ses ouvriers manquassent de rien, multiplia ce pain de telle sorte qu'il y en eut assez pendant dix jours pour tous les ouvriers. — Vincent de Beauvais rapporte, dans sa chronique, qu'il y avait à Milan dans une église de saint Laurent un calice de cristal d'une merveilleuse beauté. Dans une solennité le diacre qui le portait à l’autel le laissa échapper de ses mains, et en tombant, par terre ce calice se brisa en morceaux. Mais le diacre affligé en rassembla les- fragments, les mit sur l’autel, fit une prière à saint Laurent, et il reprit le calice entier et très solide.
On lit encore dans le livré des Miracles de la sainte Vierge, qu'il y avait à Rome un juge nommé Etienne, gui recevait volontiers des présents de grand nombre de personnes, et violait souvent la justice. Il usurpa par force trois maisons de l’église de saint Laurent et, un jardin de sainte Agnès, et resta en possession de ce qu'il avait acquis injustement. Or, il arriva qu'il mourut et qu'il fut mené au jugement de Dieu. Saint Laurent s'approcha alors de lui, plein d'indignation, et par trois fois il lui serra le bras pendant longtemps et lui fit souffrir de cruelles douleurs. Mais sainte Agnès avec les autres vierges ne voulut pas le voir et détourna la tête. Alors le juge rendit son arrêt en ces termes : « Parce qu'il a soustrait le bien d'autrui, et qu'en recevant des présents, il a vendu la vérité, qu'il soit traîné au lieu où est Judas le traître. » Alors saint Proeject pour lequel Etienne avait eu beaucoup de dévotion pendant sa vie, s'approchant de saint. Laurent et de sainte Agnès, demandait pardon pour ce juge. Il fut donc accordé à leurs prières unies à celles de la sainte Vierge que son âme retournerait à son corps pour y faire pénitence pendant trente jours. En outre il reçut pour pénitence, de la part de la sainte Vierge, de réciter chaque jour de sa vie le Psaume CXVIII, Beati immaculati in via. Quand il revint à la vie, son bras était noir et brûlé comme s'il eût réellement souffert dans on corps, et cette marque resta sur lui tant qu'il vécut. Il restitua donc, le bien mal acquis et fit pénitence, mais il trépassa dans le Seigneur le trentième jour. — On lit dans la vie de l’empereur saint Henri et de sainte Cunégonde, sa femme, qu'ils vécurent ensemble dans la virginité; mais à l’instigation du diable, l’empereur conçut des soupçons sur son épouse par rapport à un soldat, et il la fit marcher nu-pieds l’espace de 15 marches sur des socs de charrue rougis au feu. En montant dessus elle dit : « De même, Seigneur Jésus, que vous avez connaissance que ni Henri ni aucun autre ne m’a touchée, de même aussi venez à mon aide. » Mais Henri poussé par la honte la frappa au visage : et une voix se fit entendre à Cunégonde en lui disant : « La Vierge Marie t'a prise sous sa protection, car tu es vierge. » Elle marcha donc sur cette masse incandescente sans ressentir aucune douleur. L'empereur venait de mourir quand une multitude infinie de démons passant devant la cellule d'un ermite, celui-ci ouvrit sa fenêtre et demanda au dernier passant qui ils étaient. Et il répondit: « Nous sommes une légion de démons qui nous hâtons d'aller à la mort du César afin de voir si nous pourrons trouver en lui quelque chose qui nous appartienne en propre. » L'ermite adjura le diable de revenir et celui-ci lui dit à son retour: « Nous n'avons rien trouvé, car bien que le soupçon injuste qu'avait conçu l’empereur, et ses autres péchés aient été mis ainsi que ses bonnes œuvres dans la balance, Laurent le grillé apporta un pot d'or d'un poids énorme, quand nous pensions emporter César; cette chaudière ayant été jetée sur la balance, l’autre côté l’emporta; alors, je fus irrité et j'arrachai une oreille de ce pot d'or. II donnait le nom de pot à un calice que cet empereur avait fait ciseler pour l’église d'Eichstat en l’honneur de saint Laurent envers lequel il avait une dévotion particulière. A cause de sa grandeur, ce calice avait deux anses. Et il se trouva qu'au même moment l’empereur mourut et une anse du calice fut brisée (8). Saint Grégoire rapporte dans son Registre (9), qu'un de ses prédécesseurs voulait, soulager quelqu'un auprès du corps de saint Laurent, mais qu'il ne savait où le corps reposait ; quand tout a coup et sans le savoir on découvre le tombeau, et tous ceux qui se trouvaient là (10), aussi bien les moines que ceux , qui étaient attachés à l’église, et qui avaient vu ces saintes reliques, moururent dans l’espace de dix jours.
Il faut observer que le martyre de saint Laurent paraît l’emporter sur ceux des autres saints martyrs par quatre caractères qui lui sont propres et qu'on trouve exposés dans les paroles de saint Maxime, évêque, et de saint Augustin. Le premier, c'est la rigueur de ce martyre; le second, c'est le résultat ou l’utilité qu'il eut; le troisième, c'est la constance et le courage du patient; le quatrième, c'est le combat admirable en lui-même et le mode de sa victoire.
I. Le martyre de saint Laurent l’emporte sur les autres par l’extrême rigueur des tourments. Voici comment s'en exprime le bienheureux évêque Maxime, ou selon certains textes saint Ambroise: « Mes frères, ce n'est pas un martyre ordinaire et de quelques instants que saint Laurent eut à souffrir: car celui qui est frappé du glaive, meurt une fois, celui qui est plongé dans un brasier de flammes, est délivré à l’instant; mais saint Laurent est tourmenté par des supplices longs et nombreux, en sorte que la mort ne ralentit pas sa souffrance, et lui manqua à la fin. Nous lisons que dès bienheureux enfants se promenaient, au milieu des flammes apprêtées
pour les faire souffrir et qu'ils foulèrent aux pieds des masses de feu. Et cependant saint Laurent leur est supérieur en gloire, parce que ceux-là se promenaient dans les flammes, et que lui fut couché sur le feu même qui faisait on supplice. Ils foulèrent le feu de leurs pieds, tandis que lui en éteignit l’ardeur par la position qu'on avait fait prendre à son corps étendu sur ses flancs. Ceux-là étaient debout et adressaient leurs prières en levant les mains vers le Seigneur ; celui-ci étendu sur le gril priait pour ainsi dire le Seigneur avec chacun de ses membres. Il faut noter encore que saint Laurent vient le premier de tous les martyrs après saint Etienne, non pas pour avoir supporté de plus grands tourments que les autres martyrs puisque beaucoup souffrirent des tourments égaux et quelquefois plus violents, mais c'est pour six motifs qui se trouvent ici réunis : 1° En raison du lieu où il a souffert, c'est à Rome, la capitale du monde et où se trouve le siège apostolique. 2° En raison de sa prédication, car il s'y livra avec ardeur. 3° En raison des trésors qu'il distribua tout entiers, avec sagesse aux pauvres. Ces trois raisons sont celles de maître Guillaume d'Auxerre. 4° Parce que son martyre est authentique et certain : car bien qu'on lise que les autres aient souffert de plus grands supplices, cependant cela n'est pas authentique et quelquefois il y a lieu d'en douter; mais le martyre de saint Laurent est très solennel dans l’église qui l’a approuvé, ainsi que nombre de saints dans leurs discours. 5° Par la dignité à laquelle il fut élevé ; car il fut archidiacre du siège apostolique, et après lui, il n'y eut plus à Rome d'archidiacre. 6° Pour la cruauté, des tourments qui furent des plus atroces, puisqu'il fut rôti sur un gril de fer. Ce qui a fait dire de lui par saint Augustin : « On commanda d'exposer sur le feu ses membres déchirés et coupés par les nombreux coups de fouet qu'il avait reçus, afin que sur ce gril de fer sous lequel était entretenu un feu violent, le tourment fût plus atroce et la souffrance plus longue puisque l’on retournait l’un après l’autre chacun de ses membres.
II. Le martyre de saint Laurent l’emporte sur les autres par ses résultats et son utilité. D'après saint Augustin ou saint Maxime, l’âpreté du supplice a couvert saint Laurent de gloire, l’a rendu célèbre dans l’opinion publique, excite à la dévotion envers lui, et en fait un modèle remarquable. 1° Elle le couvrit de gloire : ce qui fait dire à saint Augustin : « Tyran, tu as sévi contre ce martyr ; tu as tressé, tu as embelli sa couronne en accumulant les tourments. » Saint Maxime ou saint Ambroise ajoute: « Quoique ses membres se disloquent sous l’ardeur de la flamme, cependant la force de sa foi n'est pas ébranlée. Il perd son corps, mais il gagne le salut. » Saint Augustin dit : « O le bienheureux corps, dont les angoisses ne purent lui faire perdre la foi, mais que la religion couronna dans le ciel. » 2° Elle le rendit célèbre dans l’opinion publique. Saint Maxime ou saint Ambroise dit: « Nous pouvons comparer le bienheureux martyr Laurent au grain de sénevé qui, broyé de toutes manières, a mérité de répandre par tout l’univers une odeur mystérieuse. Quand il était en vie, il fut humble, inconnu, méprisé. A peine a-t-il été tourmenté, déchiré, brûlé, qu'il répandit sur toutes les églises du monde un parfum de noblesse. » Plus loin on lit: « C'est chose sainte rt agréable à Dieu que nous honorions avec une piété toute particulière le jour de la naissance de saint Laurent : l’Église victorieuse de J.-C. brille en ce jour du reflet de son bûcher, aux regards de l’univers. Ce généreux martyr a acquis une telle gloire dans son martyre qu'il en éclaire le monde entier. » 3° Le martyre de saint Laurent nous excite à la dévotion pour lui. Saint Augustin donne trois motifs que nous avons de le louer et de lui témoigner notre dévotion. Nous devons mettre toute notre confiance dans ce bienheureux martyr, d'abord parce qu'il a répandu son précieux sang pour Dieu, ensuite parce qu'il a le privilège infini de nous montrer quelle doit être la foi du chrétien puisqu'il a eu tant d'imitateurs; enfin, parce que toute sa vie fut si sainte qu'il mérita d'obtenir la couronne du martyre dans un temps de paix. 4° Le martyre a fait de saint Laurent un modèle proposé à notre imitation. Là-dessus saint Augustin s'exprime ainsi : « La cause pour laquelle ce saint homme a été dévoué à la mort, n'est que pour porter les autres à être ses imitateurs. » Or, nous avons trois motifs de l’imiter: 1° la force avec laquelle il souffrit : « Le peuple de Dieu, dit saint Augustin, n'est jamais instruit d'une manière plus profitable que par l’exemple des martyrs. Si l’éloquence entraîne, le martyre persuade. Les exemples l’emportent sur les paroles, et les actions instruisent mieux que les discours. Les persécuteurs de saint Laurent ont pu apprécier eux-mêmes quelle dignité possédaient les martyrs dans cette excellente manière d'instruire, puisque cette admirable force d'âme ne faiblissait pas, mais fortifiait encore les autres en leur donnant un modèle dans ses souffrances. » 2° La grandeur et l’ardeur de sa foi: « En surmontant par la foi, dit saint Maxime ou saint Ambroise, les flammes du persécuteur, il nous montre que, par le feu de la foi, on peut surmonter les flammes de l’enfer, et avec l’amour de J.-C., on n'a plus à craindre le jour du jugement. » 3° Son ardente dévotion: « Saint Laurent, dit encore le même auteur, a illuminé le monde entier avec cette lumière qui le brûla lui-même, et de ces flammes dont il supporta l’ardeur, il échauffa les coeurs de tous les chrétiens. Sur l’exemple de saint Laurent, nous sommes excités à souffrir le martyre, nous sommes enflammés pour la foi, et nous sommes échauffés par la dévotion. »
III. Le troisième caractère qui distingue excellemment son martyre, c'est sa constance, ou son courage. Voici comme en parle saint Augustin : « Le bienheureux Laurent demeura en J.-C. au milieu de ses épreuves, pendant son inique interrogatoire, jusqu'aux atroces menaces qu'on lui fit, et jusqu'à la mort. Dans cette longue mort, il avait bien mangé, bien bu, il était rassasié de cette nourriture, et ivre; de ce calice de Dieu ; alors il ne ressentit pas les tourments, il ne fut pas abattu, mais il monta au ciel. Il fut si constant et si ferme que non seulement, il ne succomba pas aux tourments, mais, que par ces tourments eux-mêmes, il devint plus parfait dans la crainte, plus fervent dans l’amour et plus joyeux en ardeur. » 1° « On l’étend, dit saint Maxime, sur des charbons ardents, on ne cesse de le tourner sur lui-même; mais plus il souffre de douleur, plus grande est la patience avec laquelle il craint N.-S. J.-C. » 2° « Le grain de sénevé, dit saint Maxime ou bien saint Ambroise, quand il est broyé, s'échauffe. Laurent au milieu de ses supplices s'enflamme. Chose admirable! celui-ci tourmente Laurent, ceux-là plus cruels encore perfectionnent les tortures, mais plus les supplices sont atroces plus ils rendent Laurent parfait dans son dévouement. 3° Son coeur était tellement fortifié par la foi dans J.-C., que ne tenant aucun compté des tortures infligées à son propre corps; tout joyeux de son triomphe sur les flammes qui le brûlaient, il insultait à la cruauté de son bourreau.
IV. Le quatrième caractère de son martyre fut sa lutte admirable et la manière dont il remporta la victoire. Car, on peut recueillir des paroles de saint Maxime et de saint Augustin, que saint Laurent eut à endurer en quelque sorte extérieurement cinq sortes de feu, qu'il supporta avec courage et qu'il éteignit. Le premier fut le feu de l’enfer, le second le matériel de la flamme, le troisième fut celui de la concupiscence de la chair; le quatrième fut celui d'une violente avarice, le cinquième fut le feu d'une rage insensée. 1° « Pouvait-il faiblir, dit saint Maxime, parce que son corps était momentanément brûlé, celui dont la foi éteignait le feu éternel de l’enfer? Il passa à travers un feu d'un instant de durée, et tout terrestre, mais il échappa à la flamme de la géhenne qui brûle sans cesse. » 2° « Son corps est brûlé, dit saint Maxime ou saint Ambroise, mais l’amour divin éteignit cette combustion matérielle. Un roi méchant mettra lui-même le bois, il activera le foyer, mais le bienheureux Laurent n'en sentira pas les effets, parce que l’ardeur de sa foi est encore plus vive. » « La charité de J.-C., dit saint Augustin, ne fut pas vaincue,par la flamme, et le feu qui brûle à l’extérieur est moins ardent que celui qui brûle à l’intérieur. » 3° Saint Maxime dit en parlant de l’extinction du feu de la concupiscence : « Voici un feu par lequel saint Laurent passa, sans en être brûlé, puisqu'il en eut horreur; mais il n'en brillé pas moins d'un grand éclat: il a brûlé pour n'être point enflammé, et pour ne point être brûlé, il endura d'être brûlé. » 4° L'avarice de ceux qui convoitaient des trésors a été déçue, selon ces paroles de saint Augustin : « Il s'arme d'une double torche cet homme cupide d'argent et ennemi de la vérité: c'est l’avarice pour ravir de l’or, c'est l’impiété pour faire disparaître J.-C. : mais tu ne gagnes rien, tu ne retires aucun profit, homme cruel, ce qui n'est que matière est soustrait à tes recherches Laurent monte au ciel, et tu péris avec tes flammes. » 5° La folie furieuse des persécuteurs a été frustrée et annihilée, comme le dit saint Maxime : quand il eut vaincu les bourreaux qui attisaient le foyer, il éteignit' l’incendie allumé par la folie qui débordait de toutes parts. Jusque-là le démon n'a obtenu qu'un résultat; c'est que cet homme fidèle montât plein de gloire jusqu'au trône de son maître, et que la cruauté de ses persécuteurs confondus fût engourdie avec leurs feux. » Il montre combien fut ardente la folie des bourreaux en disant : « La fureur enflammée des gentils prépare un gril ardent, afin de venger dans les flammes l’ardeur de leur indignation. » Il n'y a rien d'étonnant que saint Laurent ait surmonté ces cinq sortes de feu extérieur, puisque d'après les paroles de saint Maxime, il y eut trois choses qui le rafraîchirent intérieurement, et il porta dans son cœur trois feux au moyen desquels il adoucit et modéra entièrement le feu extérieur, qui fut ainsi vaincu par une ardeur plus forte. Ce furent :1° Le désir du royaume du ciel, 2° la méditation de la loi de Dieu, 3° la pureté de conscience. Il refroidit et éteignit ainsi tout feu extérieur. 1° le désir de la patrie céleste. Saint Maxime ou saint Ambroise dit : « Le bienheureux Laurent ne pouvait ressentir les tourments du feu puisqu'il possédait dans ses membres le désir du paradis qui refroidissait les flammes. — Aux pieds du tyran, gît une chair brûlée, un corps inanimé : mais il n'a rien perdu sur la terre, puisque son âme demeure dans le ciel. 2° La méditation de la loi divine. Le même, auteur s'exprime ainsi : « Tandis que son esprit est occupé dans la méditation des commandements de J.-C., tout ce qu'il souffre est froid pour lui. » 3° La pureté de conscience. Il est dit à ce propos : « Ce n'est que feu autour des membres de ce généreux martyr, mais il ne pense qu'au royaume de Dieu, et sa conscience rafraîchie le fait sortir vainqueur du supplice. » Il posséda néanmoins trois feux intérieurs qui lui firent surmonter la violence des flammes extérieures. Le premier fut la grandeur de sa foi, le second, son ardente charité, et le troisième, une véritable connaissance de Dieu, qui l’a éclairé comme une flamme. « Plus sa foi est ardente, dit saint Ambroise, plus la flamme qui le brûle perd de sa force. La ferveur de la foi c'est le feu du Sauveur qui dit dans 1'Evangile : « Je suis venu vous apporter le feu sur la terre. » Saint Laurent en était embrasé, il n'a donc pas ressenti l’ardeur des flammes. » 2° Saint Ambroise dit de sa charité : « Il brûlait au dehors ce saint martyr, parce que le, tyran l’avait mis sur un foyer violent, mais la flamme de l’amour de Dieu qui le consumait était plus forte encore. » 3° Le même père parle ainsi de la connaissance de Dieu : « Les flammes les plus cruelles n'ont pu vaincre cet invincible martyr, parce qu'il avait l’esprit éclairé des rayons les plus pénétrants de la vérité. Enflammé de, haine pour le mal, et d'amour pour la vérité, ou il ne sentit pas, ou il vainquit la flamme qui le brillait au dehors. L'office de saint Laurent a trois privilèges dont ne jouissent pas les autres martyrs. Le premier c'est la vigile ; c'est le seul des martyrs qui en ait une. Mais les vigiles des saints ont été remplacées en ce jour par le jeûne à cause de certains désordres. Me Jean Beleth rapporte que c'était autrefois la coutume; qu'aux fêtes des saints, les hommes, avec leurs femmes, et les filles venaient à l’église où ils passaient la nuit à la lumière des flambeaux ; mais parce qu'il en résultait des adultères, il fut statué que la vigile serait convertie en jeûne. Cependant on a conservé l’ancienne dénomination, et on dit encore vigile et non pas jeûne. Le second, c'est qu'il a une octave. C'est le seul des martyrs avec saint Etienne qui ait une octave, comme saint Martin parmi les confesseurs. Le troisième, c'est que les antiennes ont des réclames (11), cela ne lui est commun qu'avec saint Paul. Saint Paul a ce privilège en raison de l’excellence de sa prédication et saint Laurent en raison de l’excellence de son martyre.
(1). Il existe un poème sur saint Laurent dont tous les mots commencent par L.
(2). La vie de saint Laurent est tirée des actes anciens et reproduits dans son office au Bréviaire romain.
(3). C. CXLV.
(4). La cathasta, d'après Rich, est tout simplement un gril de fer au-dessous duquel on mettait du feu pour torturer les criminels. Cet instrument était distingué du chevalet Eculeus et avait la forme d'une échelle d'après ce passage de Salvien : Lit. III, De Gubernat. Dei : Ad caelestis regiae januam..... ascendentes scalas sibi quodam modo de eculeis catastisque fecerunt. Iso Magister in Glossis catastae, genus tormenti, id est, lecti ferrei.
(5). De Gloria Martyr., l. I, c. XLII ; — Fortunat, l. IX, c. XIV.
(6). L. III, c. XXXVII.
(7). Grég. de Tours; De Gloria Martyr., l. I, c. XLVI.
(8). Ce fait se trouve sculpté en relief sur le tombeau qui renfermait les reliques de saint Henri et de sainte Cunégonde avant leur canonisation. On y voit un ange tenant d'une main une épée dégainée, de l’autre, une balance sur l’un des plateaux de laquelle est posé un calice. Chronic. Casin., l. II, c. XLIV.
(9). Ep. l. V, c. XXX.
(10). Le texte porte Mansionarii. On appelait ainsi les tenanciers d'une maison. Quand il s'agit de personnes religieuses, c'étaient des chanoines vivant en communauté.
(11) Voyez le Sacramentaire de saint Grégoire. Dans la réforme du Bréviaire romain, cet usage a disparu.
Saint LAURENT
10 août 258
Les origines du diacre Laurent
Il y a peu de martyrs dont le nom soit aussi célèbre que celui de saint Laurent. Les plus illustres des pères latins ont employé leur éloquence à le louer. Toute l'Église, dit saint Maxime de Turin, se réunit comme en un corps pour applaudir son triomphe, et lui payer le tribut de sa vénération.
Les anciens pères ne parlent ni du lieu de sa naissance, ni de son éducation(1). La vertu extraordinaire qu'il faisait paraître dans sa jeunesse lui gagna l'affection de saint Sixte II, alors archidiacre de Rome. Ce saint le prit sous sa protection, voulut être son guide dans l'étude des livres saints, et se chargea de le former à la perfection chrétienne. Ayant été élu pape en 257, il l'ordonna diacre ; et sans tenir compte de son jeune âge, il l'établit le premier des sept diacres qui étaient attachés au service de l'Église Romaine. C'est pour cela que plusieurs pères lui donnent le titre d'archidiacre du pape. Cette place supposait un rare mérite. Celui qui l'exerçait avait soin du trésor et des richesses de l'Église, il était chargé d'en distribuer les revenus aux pauvres.
Le martyre du pape Sixte II
L'Empereur Valérien, persuadé par Macrien, publia en 257 de sanglants édits contre le christianisme. Il se flattait follement de le détruire, ignorant qu'il était l'ouvrage du Très-Haut. Pour dissiper le troupeau, il consacra d'abord ses efforts contre les pasteurs. Il ordonna donc de mettre à mort sans délai les évêques, les prêtres et les diacres. Le pape saint Sixte II fut arrêté l'année suivante. Tandis qu'on le conduisait au supplice, Laurent son diacre le suivait en pleurant ; et s'estimant malheureux de ne pas partager ses souffrances, il lui disait : « Où allez-vous, mon père, sans votre fils ? Où allez-vous, saint pontife, sans votre diacre ? Jamais vous n'offriez le sacrifice, sans que je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ? M'avez-vous trouvé infidèle à mon devoir ? Eprouvez-moi de nouveau, et voyez si vous avez fait le choix d'un indigne ministre pour la dispensation du sang du Seigneur ». Ces sentiments étaient dus à la sainte envie qu'il portait à son évêque sur le point de recevoir la couronne du martyre. Brûlant d'amour pour Dieu, et enflammé d'un désir ardent d'être avec Jésus-Christ, il méprisait la liberté et la vie, et faisait consister toute sa gloire à souffrir pour le Seigneur. Il regardait le monde comme un vil néant, dont il lui était avantageux de sortir au plus tôt, de là cette douleur de se voir libre, cette soif des souffrances et des tortures. Le saint Pape, touché de tendresse et de compassion, le consolait, en lui disant : « Je ne vous abandonne point, mon fils. Une épreuve plus grande et une victoire plus glorieuse vous sont réservées, à vous qui êtes dans la force et dans la vigueur de la jeunesse. Pour moi, je suis épargné à cause de ma faiblesse et de mon grand âge. Vous me suivrez dans trois jours ». Après lui avoir ainsi parlé, il le chargea de distribuer sur le champ aux pauvres les trésors de l'Église dont il était dépositaire, de peur qu'ils ne fussent dépouillés de leur patrimoine par les païens.
La distribution aux pauvres des richesses de l'Église
Laurent, transporté de joie en apprenant que Dieu l'appellerait bientôt à lui, rechercha toutes les veuves et tous les orphelins qui étaient dans l'indigence. Il leur distribua tout l'argent qu'il avait entre les mains. Il vendit aussi les vases sacrés, et les employa de la même manière. L'Église romaine avait alors des richesses considérables. Non seulement elles servaient à l'entretien de ses ministres, mais elles nourrissaient aussi un grand nombre de veuves et de vierges, outre quinze cents pauvres du peuple. Il y avait une liste de tous ces malheureux chez l'évêque ou chez son archidiacre. L'Église de Rome envoyait aussi d'abondantes aumônes dans les pays éloignés. Elle avait des ornements et des vases forts riches pour la célébration des divins mystères(2). La magnificence de ces vases sacrés enflamma, suivant Eusèbe, la cupidité des persécuteurs. Saint Optat rapporte que, sous la persécution de Dioclétien, il y avait dans les Églises des ornements précieux. Saint Ambroise, en parlant de saint Laurent, fait mention de vases sacrés d'or et d'argent. On lit dans saint Prudence, qu'on voyait des calices faits des plus riches métaux, relevés en bosse, et garnis de diamants.
Le préfet de Rome veut s'emparer des richesses de l'Église
Le préfet de Rome fut informé des richesses de l'Église. S'imaginant que les chrétiens avaient caché de grands trésors, il résolut de s'en emparer. Dans cette vue, il envoya chercher Laurent qui en était le dépositaire. Lorsqu'il fut venu, il lui parla de la sorte, selon saint Prudence : « Vous vous plaignez souvent, vous autres chrétiens, que l'on vous traite avec rigueur : mais il ne s'agit point de tortures présentement. Je me contente de vous demander avec douceur ce que vous pouvez donner. Je sais que vos prêtres se servent de vases d'or pour faire des libations, qu'ils reçoivent le sang sacré dans des coupes d'argent, et que dans vos sacrifices nocturnes vous allumez des flambeaux de cire, que soutiennent des chandeliers d'or. Remettez-moi ces trésors que vous cachez. Le Prince en a besoin pour réparer ses forces épuisées. On dit que, conformément à votre doctrine, vous devez rendre à César ce qui appartient à César. Certainement votre Dieu ne bat point monnaie : il n'a point apporté d'argent dans le monde ; il n'y est venu qu'avec des paroles. Donnez-moi donc votre argent, et contentez-vous d'être riches en paroles ». Laurent répondit tranquillement : « À la vérité l'Église est riche, et l'Empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle. Je vous en ferai voir une bonne partie. Je vous demande seulement un peu de temps, pour disposer et mettre tout en ordre ».
Le vrai trésor de l'Église
Le Préfet n'entendit point de quel trésor parlait Laurent. Mais s'imaginant qu'il lui remettrait de grandes richesses, il lui accorda trois jours de délai. Durant cet intervalle, il parcourut toute la ville, pour chercher les pauvres qui étaient nourris et entretenus aux dépens de l'Église. Le troisième jour, il en rassembla un grand nombre. Cette troupe, composée de vieillards décrépits, d'aveugles, de muets, d'estropiés, de lépreux, d'orphelins, de veuves et de vierges, fut placée devant l'église. Le Diacre alla trouver ensuite le Préfet, et l'invita à venir voir les trésors dont il lui avait parlé. Mais quel fut l'étonnement de celui-ci, quand il n'aperçut qu'une troupe de misérables, dont plusieurs faisaient horreur à voir ! Jetant alors sur le Saint des regards menaçants, il lui demanda l'explication d'un spectacle si extraordinaire, et le pressa de lui montrer les trésors qu'il lui avait promis. Laurent répondit : « Quoi donc, y a-t-il ici quelque chose qui vous blesse ? L'or que vous désirez avec tant d'ardeur, est un vil métal, et la source ordinaire de toutes sortes de crimes. L'or véritable, c'est la lumière du ciel dont jouissent ces pauvres, présents à vos yeux. Ils trouvent dans leurs infirmités et leurs souffrances qu'ils supportent patiemment, les avantages les plus précieux. Ils ne connaissent point ces vices et ces passions qui sont des maladies réelles, et qui rendent les grands du monde si malheureux et si méprisables. Vous voyez dans la personne de ces pauvres, les trésors que je vous ai promis de vous montrer. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses(3), ces veuves et ces vierges consacrées à Dieu. L'Église, dont elles sont la couronne, devient par elles l'objet des complaisances de Jésus-Christ. Elle n'a point d'autres richesses. Vous pouvez vous en servir pour l'avantage de Rome, celui de l'Empereur, et le vôtre ». Ainsi il l'exhortait à racheter ses péchés par une sincère pénitence et par l'aumône. Il lui faisait en même-temps connaître l'usage auquel l'Église employait ses trésors.
Le supplice de Laurent
Mais cet homme charnel, loin de profiter de l'objet qu'il avait devant les yeux, s'écria dans un transport de rage : « Comment oses-tu me jouer, malheureux ? C'est donc ainsi que tu insultes les haches et les faisceaux qui sont les symboles du pouvoir romain ? Je sais que tu désires la mort ; et c'est la suite de ta vanité frénétique. Mais ne t'imagines pas mourir sur le champ : je prolongerai tes tortures, afin de te rendre la mort plus douloureuse ; tu ne mourras que par degrés ». Ayant ainsi parlé, il ordonna de préparer un gril de fer, qui fut mis sur des charbons à demi allumés. On dépouilla Laurent de ses habits Après quoi on l'attacha sur ce gril, pour que le feu pénétrât sa chair par des progrès insensibles. Les chrétiens nouvellement baptisés voyaient sur son visage une lumière éclatante, et sentaient une odeur très agréable qui s'exhalait de son corps. Mais les païens ne s'apercevaient pas de ce double prodige. Le Martyr, dit saint Augustin, désirait si ardemment de posséder Jésus-Christ, qu'il ne pensait point aux tourments que le persécuteur lui faisait souffrir. Saint Ambroise observe, que tandis que les flammes matérielles agissaient sur son corps, le feu de l'amour divin qui brûlait son cœur avec beaucoup plus d'activité, absorbait le sentiment des douleurs qu'il endurait ; et qu'ayant la loi du Seigneur devant les yeux, il regardait ses souffrances même comme un rafraîchissement et une consolation. Il jouissait effectivement d'une paix intérieure que rien ne pouvait altérer. Après avoir enduré longtemps l'horrible torture imaginée par le Juge, il lui dit avec tranquillité : « Vous pouvez maintenant faire tourner mon corps; il est assez rôti de ce côté-là ». Les bourreaux l'ayant tourné, il ajouta, toujours en s'adressant au Juge : « Ma chair est présentement assez rôtie, vous pouvez en manger ». Le Préfet ne lui répondit que par des insultes.
La prière et la mort de Laurent
Cependant le Martyr priait avec ferveur. Il demandait à Dieu avec larmes la conversion de Rome. Il conjurait Jésus-Christ de faire par sa grâce, que cette ville qui avait soumis l'univers, se soumît à son tour au joug de la foi, afin que l'Évangile pût se répandre plus facilement dans toutes les provinces de l'Empire. Il sollicitait la conversion de la capitale du monde, à cause des saints apôtres Pierre et Paul qui avaient commencé à y planter la Croix et qui l'avaient arrosée de leur sang. Sa prière finie, il leva les yeux au ciel et rendit l'esprit(4).
Remarque sur la mort de Laurent
La plupart des auteurs modernes estiment qu'il fut décapité, comme Sixte.
Le témoignage de saint Prudence
Saint Prudence assure que l'entière conversion de Rome fut le fruit des prières de saint Laurent. Il ajoute :
que Dieu commença à l'exaucer, même avant qu'il fût sorti de ce monde,
que plusieurs sénateurs, témoins de sa mort, furent si touchés de son courage et de sa piété qu'ils se convertirent sur le champ,
que ces sénateurs enlevèrent son corps sur leurs épaules(5),
qu'ils l'enterrèrent honorablement, le 10 Août 258, dans le Champ de Véran, près du chemin qui conduisait à Tibur.
Sa mort, continue-t-il, fut celle de l'idolâtrie qui, depuis, alla toujours en déclinant. Enfin le culte des idoles a disparu : le Sénat lui-même(6) vénère les tombeaux des apôtres et des martyrs. Le même Père décrit la dévotion et la ferveur avec lesquelles les romains fréquentaient l'église de saint Laurent. Il dit qu'ils imploraient la protection du saint Martyr dans tous leurs besoins, et que l'on voyait au succès de leurs prières combien cet intercesseur était puissant auprès de Dieu. Il finit par implorer la miséricorde divine pour lui-même, et par demander au Ciel que les prières des martyrs puissent lui obtenir ce que les siennes ne lui obtiendraient point(7).
De nombreux miracles
On lit, dans saint Augustin, qu'il s'opérait à Rome un grand nombre de miracles par l'intercession de saint Laurent. Il s'en opérait aussi en d'autres lieux, comme le disent saint Grégoire de Tours, saint Fortunat et quelques autres Pères. Il apparaît dans le Sacramentaire du pape Gélase, que la fête de saint Laurent s'est célébrée avec Vigile et Octave, au-moins jusqu'au cinquième siècle.
Le culte
Sous le règne de Constantin le Grand, on bâtit une église sur le tombeau du saint Martyr. Elle existe encore aujourd'hui sous le nom de Saint-Laurent extra muros.
Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il y est invoqué pour guérir les brûlures et les maladies de peau.
Saint Laurent et Strasbourg
Le pape Adrien accorda à Charlemagne une partie des reliques de saint Laurent, et ce Prince en fit présent à l'Église de Strasbourg. Ces Reliques furent l'origine de la chapelle de saint Laurent, attenante à la cathédrale(8). Cette chapelle devint la première et la plus ancienne paroisse de la ville et du diocèse de Strasbourg, et fut le titre du premier curé archiprêtre, auquel était autrefois attachée la fonction de grand pénitencier(9).
Remarques de l'auteur Alban Butler écrites en 1785
Cette remarque est intéressante : elle montre la foi et dans quel esprit vivaient les chrétiens à la fin du VXIIIe siècle. Les réflexions ci-dessous doivent nous faire réfléchir aujourd'hui sur le sens de la vie d'où découle la notion d'amour et de bonheur.
Nous voyons dans la personne de saint Laurent quel est le pouvoir de la grâce de Jésus-Christ ; et comment elle adoucit l'amertume de ce qui mortifie le plus la chair et le sang. Si nous avions le courage et la ferveur des saints, les difficultés qui se rencontrent dans la pratique de la vertu, disparaîtraient comme de vains fantômes. Si notre foi était aussi vive que celle des martyrs, nous mépriserions comme eux les plaisirs et les honneurs du monde ; et nous jugerions des biens et des maux de cette vie, non d'après les sentiments de la nature, mais d'après les principes de la religion. En aimant Dieu aussi sincèrement qu'ils l'aimaient, nous nous soumettrions avec joie à sa volonté en toutes choses ; nous ne désirerions rien tant que son accomplissement, et nous y ferions consister notre bonheur. Pourquoi sommes-nous impatients dans les épreuves ? Pourquoi nous abandonnons-nous alors aux murmures et aux plaintes ? Pourquoi nous regardons-nous comme malheureux ? C'est que nous sommes dominés par l'amour propre, et que nous cherchons plutôt ce qui flatte la nature, que l'accomplissement de la volonté de Dieu. L'amour se connaît dans les souffrances. Nous pouvons alors juger si dans les devoirs qui sont agréables à la nature, nous aimons la volonté de Dieu ou la nôtre. Lorsque l'amour propre se découvre dans nos souffrances, il est bien à craindre qu'il n'infecte également tout le reste de notre vie ; il nous serait au-moins difficile de prouver que la foi et la divine charité sont le principe de nos actions.
SOURCES : Nominis
Vies des pères, des martyrs et des autres saints écrit en anglais par Alban Butler traduit par l'abbé Godescard chanoine saint Honoré Tome VII
Tiré de
saint Ambroise, De Offic. l. 1. c. 41. l, 2. c. 48.
des quatre Panégyriques de saint Augustin, Serm. 302. 303.304. 305.
de quatre autres discours , app. Serm. S. Augustini
de la soixante-douzième Homélie de ce Père sur saint Jean
de deux discours qui portent le nom de saint Ambroise
de saint Prudence, Hymn. 2. de Coron.
de saint Léon, Serm. 83.
de saint Pierre Chrysologue, Serm. 135.
de saint Maxime de Turin , Serm. 56
de saint Fulgence.
Les Actes de saint Laurent n'ont pas été utilisés, ne faisant à priori pas assez autorité.
Notes
Les Espagnols prétendent qu'il était de leur pays. Voyez le livre intitulé : Francisei Perezii Bayeri Damasus et Laurentius, Hispani, asserti & vindicati. Romae, 1756, in-4°. Mais Mérenda a combattu leur prétention et a prouvé que saint Laurent était Romain de naissance, in Opera S. Damasi, c. 24. S. 3. p. 146. La même chose est expressément marquée dans l'ancien Sacramentaire, appellé Léonien , et publié par Blanchini, T. 4. oper. Anastas Bibliot. Proleg p. XXXV/III. Le savant éditeur d'Anastase prouve encore ce sentiment dans un autre Ouvrage. V. Adnot. in Libellum. Orationum antioui Ritûs Gothic. Hispan. T. 1. part. 1. apparat in Psalter. Card. Thomasii p. 291 et 293. edit.an. 174.
Voyez Tertullien et Lucien.
Nune addo gemmas nobiles ,
Gemmas corusci luminis.....
Cernis sacratas Virgines. ...
Hoc est monile Ecclesiæ,
Dotata sic Christo placet.
S. Prudent. Hymn. 2. v. 297.
(b) Saint Léon s'exprime de la sorte dans un Panégyrique de saint Laurent : Segnior fuit ignis qui foris ussit , quam qui intùs accendit. Sevîsti, Persecuror, in Martyrem ; sevisti, et auxisti palmam dùm aggeris panam. In honorem transierunt triumphi..... etiam instrumenta supplicii. S. Leo M. Serm. 83. edit. Quesn. 87. edit. Roma T. 1. p. 25o. Dominus in Sanctis suis ..... nobis et prasidium contulit et exemplum..... Ut quàm clarificata est Hierosolyma Stephano , tam illustris fieret Roma Laurentio : cujus oratione & patrocinio adjuvari nos sine cessatione confidimus. Ibid. P.251.
Vexêre corpus subditis
Cervicibus quidam Patres,
Quos mira libertas viri
Ambire Christum suaserat. v. 490.
Ipsa et Senatûs lumina,
Quondam Luperei et Flamines,
Apostolorum et Martyrum
Exosculantur limina. v. 518.
Qua sit potestas credita,
Et muneris quantùm datum,
Probant Quiritum gaudia,
Quibus rogatus annuis (Laurenti) v. 561.
Indignus agnosco et scio
Quem Christus ipse exaudiat ;
Sed per patronos Martyres
Potest medelam consequi, v. 578.
En 1785, la Paroisse de Saint-Laurent dépendait du Grand-Choeur de la Cathédrale, qui était Curé primitif et Patron de la Cure. Le Curé Archiprêtre, nommé par le Grand-Choeur, tenait parmi les curés du Diocèse la première place dans les Synodes et les Assemblées ecclésiastiques, et avait le privilège d'être le premier assistant de l'évêque le Jeudi Saint à la bénédiction des Saintes Huiles.
Voyez M. l'Abbé Grandidier, Essais hist. sur la Cathédrale de Strasbourg, p. 318 et suiv.
SOURCE : https://www.eglise-et-histoire.fr/Saints/saint_laurent_de_rome.php?f=58
Also known as
Laurence
Laurent
Laurentius
Lorenço
Lorenzo
Profile
Third-century archdeacon of Rome, distributor of alms, and “keeper of the treasures of the church” in a time when Christianity was outlawed. On 6 August 258, by decree of Emperor Valerian, Pope Saint Sixtus II and six deacons were beheaded, leaving Lawrence as the ranking Church official in Rome.
While in prison awaiting execution Sixtus reassured Lawrence that he was not being left behind; they would be reunited in four days. Lawrence saw this time as an opportunity to disperse the material wealth of the church before the Roman authorities could lay their hands on it. On 10 August Lawrence was commanded to appear for his execution, and to bring along the treasure with which he had been entrusted by the pope. When he arrived, the archdeacon was accompanied by a multitude of Rome‘s crippled, blind, sick, and indigent. He announced that these were the true treasures of the Church. Martyr.
Lawrence’s care for the poor, the ill, and the neglected have led to his patronage of them. His work to save the material wealth of the Church, including its documents, brought librarians and those in related fields to see him as a patron, and to ask for his intercession. And his incredible strength and courage when being grilled to death led to his patronage of cooks and those who work in or supply things to the kitchen. The meteor shower that follows the passage of the Swift-Tuttle comet was known in the middle ages as the “burning tears of Saint Lawrence” because they appear at the same time as Lawrence’s feast.
Born
at Huesca, Spain
cooked to death on a gridiron on 10 August 258 in Rome, Italy
tradition says that the ashes of his burned body were dispersed by the winds, and appear at different places around the world on his feast day
buried in the cemetery of Saint Cyriaca on the road to Tivoli, Italy
tomb was later opened by Pelagius to inter the body of Saint Stephen the Martyr
his mummified head is enshrined at the Quirinal Chapel of the Vatican Apostolic Library in Rome
other relics and the gridiron believes to have been his deathbed are enshrined in the crypt of the Basilica of San Lorenzo Outside the Walls, Rome
his garments are enshrined in Our Lady’s Chapel in the Lateran Palace, Rome
some relics enshrine at monastery at El Escorial near Madrid, Spain
bibliophiles, book lovers, book collectors
Worshipful Company of Girdlers
Worshipful Company of Ironmongers
—
Rotterdam, Netherlands, diocese of
in Belgium
–
in Germany
Oldenburg, Lower Saxony
–
–
in Italy
Cavatore, Alessandria
Limbazi, Latvia
in Malta
–
–
–
in Spain
–
deacon holding a bag of money
purse of money
Additional Information
A Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book of Saints, by Father Lawrence George Lovasik, S.V.D.
Book of Saints, by the Monks of Ramsgate
Little Lives of the Great Saints
Lives of the Saints, by Father Alban Butler
Lives of the Saints, by Father Francis Xavier Weninger
Meditations on the Gospels for Every Day in the Year, by Father Pierre Médaille
On the Feast of Saint Laurence the Martyr, by Pope Saint Leo the Great
Saints and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie Cormier, O.P.
Saints of the Canon, by Monsignor John T McMahon
Saints of the Day, by Katherine Rabenstein
Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
Stories of the Saints for Children, by Mary Seymour
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian Catholic Truth Society
Christian Biographies, by James Keifer
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Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
Abbé Christian-Philippe Chanut
fonti in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
Readings
With the robe of joyfulness, alleluya,
Our Lord hath this day clothed His soldier, Laurence.
May Thy faithful’s joyous assemblage clap their hands
More cheerfully than they have heretofore.
Today the noble martyr offered pleasing sacrifice to God,
Today he, being grievously tested,
Endured unto the end the torment of his fire;
And shrank not from offering his limbs to punishments most grievous.
Before the ruler he is summoned,
And settlement is made upon the Church’s hidden holdings.
But he by words enticing is unmoved, and is unshaken
By the torments of the ruler’s avarice.
Valerian is laughed to scorn,
And the Levite’s liberal hand,
When he is asked for payments,
Giveth to the gathered poor.
For he was their minister of charity,
Giving them abundance from his means.
Therefore the prefect is enraged,
And a glowing bed made ready.
The torment-bearing instrument,
The gridiron of his suffering,
Roasteth his very viscera,
But he laugheth it to scorn.
The martyr sweateth in his agony,
In hopes of crown and recompense
Which is allotted those with faith,
Who struggle for the sake of Christ.
The court of heaven rejoiceth
For his warfare-waging,
For he hath prevailed this day
Against the lackeys of wickedness.
That we, then, may attain the gift of life,
By this our patron, be glad, O our choir,
Singing in the church upon his feast-day
A joyful alleluya.
from the Mass of Saint Laurence, Old Sarum Rite Missal, 1998, Saint Hilarion Press
O Laurence, thou David, thou great-martyr,
Thou mighty warrior and judgment-seat of the Emperor,
Thou didst set at nought the blood-stained hands
Of thy tormentors.
Thou wast a follower of Him Who is desirable and mighty,
Who with His hand alone can conquer the cruel despot’s strongholds,
And Whose love maketh His warriors holy,
And generous with their blood.
Insofar as thou sawest Him in the loss of this present life,
Thou didst scorn the emblems of the Cæsar, and laugh the judge’s threats to scorn.
In vain it is the headsman rendeth thy fingernails,
It is in vain the pyre’s burning thy gridiron doth enfold.
The impious man, the City’s prefect grieveth,
Conquered by a broiled fish—the food of Christ.
This honeycomb of the Lord rejoiceth, living with Him,
Rising again with Him, filled to the full with Christ.
O Laurence, wreathed with laurel amongst warriors,
O unconquerable David of the everlasting King:
Ever entreat with Him to pardon His lowest servants,
O martyr and mighty foot-soldier!
– from the Mass for the Octave (Apodosis) of Saint Laurence, 17 August, Old Sarum Rite Missal, 1998, Saint Hilarion Press
The Roman Church commends to us today the anniversary of the triumph of Saint Lawrence. For on this day he trod the furious pagan world underfoot and flung aside its allurements, and so gained victory over Satan’s attack on his faith.
As you have often heard, Lawrence was a deacon of the Church at Rome. There he ministered the sacred blood of Christ; there for the sake of Christ’s name he poured out his own blood. Saint John the apostle was evidently teaching us about the mystery of the Lord’s supper when he wrote: “Just as Christ laid down his life for us, so we ought to lay down our lives for the brethren.” My brethren, Lawrence understood this and, understanding, he acted on it. In his life he loved Christ; in his death he followed in his footsteps.
Brethren, we too must imitate Christ if we truly love him. We shall not be able to render better return on that love than by modeling our lives on his. “Christ suffered for us, leaving us an example, that we should follow in his steps.” The holy martyrs followed Christ even to shedding their life’s blood, even to reproducing the very likeness of his passion. They followed him, but not they alone. It is not true that the bridge was broken after the martyrs crossed; nor is it true that after they had drunk from it, the fountain of eternal life dried up.
On no account may any class of people despair, thinking that God has not called them. Christ suffered for all. What the Scriptures say of him is true: “He desires all men to be saved and to come to knowledge of the truth.”
I tell you again and again, my brethren, that on no account may any class of people despair, thinking that God has not called them. Christ suffered for all. What the Scriptures say of him is true: “He desires all men to be saved and to come to knowledge of the truth.” – from a sermon by Saint Augustine
O Lord Jesus Christ, who did show thy blessed martyr Laurence, despising this world, to be most pure gold, which the fire might by no means consume, but only prove; so that, the fiercer was the flame, the more brightly the gold shone: grant unto us, that the flames of concupiscence may have no power to burn up those who are enlightened by such a shining example as that of thy holy martyr. – Mozarabic Sacramentary
MLA Citation
“Saint Lawrence of Rome“. CatholicSaints.Info. 5 June 2022. Web. 10 August 2022. <https://catholicsaints.info/saint-lawrence-of-rome/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-lawrence-of-rome/
St. Lawrence
Martyr; died 10 August, 258.
St. Lawrence, one of the deacons of the Roman Church, was one of the victims of the persecution of Valerian in 258, like Pope Sixtus II and many other members of the Roman clergy. At the beginning of the month of August, 258, the emperor issued an edict, commanding that all bishops, priests, and deacons should immediately be put to death ("episcopi et presbyteriet diacones incontinenti animadvertantur"— Cyprian, Epist. lxxx, 1). This imperial command was immediately carried out in Rome. On 6 August Pope Sixtus II was apprehended in one of the catacombs, and executed forthwith ("Xistum in cimiterio animadversum sciatis VIII id. Augusti et cum eo diacones quattuor." Cyprian, ep. lxxx, 1). Two other deacons, Felicissimus and Agapitus, were put to death the same day. In the Roman Calendar of feasts of the fourth century their feast day is on the same date. Four days later, on the 10th of August of that same year, Lawrence, the last of the seven deacons, also suffered a martyr's death. The anniversary of this holy martyr falls on that day, according to the Almanac of Philocalus for the year 354, the inventory of which contains the principal feasts of the Roman martyrs of the middle of the fourth century; it also mentions the street where his grave is to be found, the Via Tiburtina ("III id. Aug. Laurentii in Tibertina"; Ruinart, "Acta sincera", Ratisbon, 1859, 632). The itineraries of the graves of the Roman martyrs, as given in the seventh century, mention the burial-place of this celebrated martyr in the Catacomb of Cyriaca in agro Verano (De Rossi, "Roma Sott.", I, 178).
Since the fourth century St. Lawrence has been one of the most honoured martyrs of the Roman Church. Constantine the Great was the first to erect a little oratory over his burial-place, which was enlarged and beautified by Pope Pelagius II (579-90). Pope Sixtus III (432-40) built a large basilica with three naves, the apse leaning against the older church, on the summit of the hill where he was buried. In the thirteenth century Honorius III made the two buildings into one, and so the basilica of San Lorenzo remains to this day. Pope St. Damasus (366-84) wrote a panegyric in verse, which was engraved in marble and placed over his tomb. Two contemporaries of the last-named pope, St. Ambrose of Milan and the poet Prudentius, give particular details about St. Lawrence's death. Ambrose relates (De officiis min. xxviii) that when St. Lawrence was asked for the treasures of the Church he brought forward the poor, among whom he had divided the treasure, in place of alms; also that when Pope Sixtus II was led away to his death he comforted Lawrence, who wished to share his martyrdom, by saying that he would follow him in three days. The saintly Bishop of Milan also states that St. Lawrence was burned to death on a gridiron (De offic., xli). In like manner, but with more poetical detail, Prudentius describes the martyrdom of the Roman deacon in his hymn on St. Lawrence ("Peristephanon", Hymnus II).
The meeting between St. Lawrence and Pope Sixtus II, when the latter was being led to execution, related by St. Ambrose, is not compatible with the contemporaneous reports about the persecution of Valerian. The manner of his execution--burning on a red-hot gridiron--also gives rise to grave doubts. The narrations of Ambrose and Prudentius are founded rather on oral tradition than on written accounts. It is quite possible that between the year 258 and the end of the fourth century popular legends may have grown up about this highly venerated Roman deacon, and some of these legends have been preserved by these two authors. We have, in any case, no means of verifying from earlier sources the details derived from St. Ambrose and Prudentius, or of ascertaining to what extent such details are supported by earlier historical tradition. Fuller accounts of the martyrdom of St. Lawrence were composed, probably, early in the sixth century, and in these narratives a number of the martyrs of the Via Tiburtina and of the two Catacombs of St. Cyriaca in agro Verano and St. Hippolytius were connected in a romantic and wholly legendary fashion. The details given in these Acts concerning the martyrdom of St. Lawrence and his activity before his death cannot claim any credibility. However, in spite of this criticism of the later accounts of the martyrdom, there can be no question that St. Lawrence was a real historical personage, nor any doubt as to the martyrdom of that venerated Roman deacon, the place of its occurrence, and the date of his burial. Pope Damasus built a basilica in Rome which he dedicated to St. Lawrence; this is the church now known as that of San Lorenzo in Damaso. The church of San Lorenzo in Lucina, also dedicated to this saint, still exists. The feast day of St. Lawrence is kept on 10 August. He is pictured in art with the gridiron on which he is supposed to have been roasted to death.
Kirsch, Johann Peter. "St. Lawrence." The Catholic Encyclopedia. Vol. 9. New York: Robert Appleton Company, 1910. 10 Aug. 2022 <http://www.newadvent.org/cathen/09089a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Paul T. Crowley. Dedicated to Mr. Larry Cope.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
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SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/09089a.htm
Saints of the Day – Lawrence (Laurence) of Rome, Deacon
Article
Born in Huesca (?), Spain; died in Rome, Italy, 258. Lawrence was said to be a Spaniard who came to Rome to serve Pope Saint Sixtus II as one of the seven deacons of Rome. The pope himself was martyred in 258 during the Valerian persecution, the year after the first publication of the decrees against the Christians. While one version of the martyrdom of Sixtus has him beheaded at the time of discovery in the catacombs, the another has him taken away for questioning and returned within a few hours to the spot for execution. In either case, several early Christian writers, among them Saints Ambrose and Prudentius, record that Lawrence was overwhelmed with grief when Sixtus was condemned. The latter one tells us that Lawrence followed the pope and his captors to the place of execution, asking why Sixtus II should be murdered and not his deacon (however, six deacons were martyred with Sixtus). Sixtus replied, “My son, I am not leaving you. In a few days you will follow me.”
Lawrence, overjoyed that he was to follow his master to martyrdom, had one task left. As a deacon, Lawrence was a steward of the property and wealth of the church. It was his duty to provide alms to those in need. Lawrence gathered together all the poor, the orphans, and the widows he could find and gave them all he possessed. Lawrence even sold some of the church’s gold and silver, handing over this money too to the needy.
The prefect, Cornelius Saecularis, believing that the Church was wealthy, ordered that everything of value be turned over to the emperor for the upkeep of his armies. The prefect said, “I understand that according to your teaching you must render to Caesar the things that are Caesar’s. Your God didn’t bring any money into the world with him, all He brought was words. So give us the money, and you can keep the words.”
Lawrence said he would need three days to gather it together. In those three days he sold the rest of the property that he administered and brought together thousands of lepers, the blind, and the sick, the destitute, widows, orphans, and the aged. These he presented to the prefect, observing, “The church is truly rich, far richer then your emperor.”
In his rage the prefect threatened to kill Lawrence slowly. He took a huge gridiron, heated it until it glowed, and binding Lawrence to the metal, roasted him to death. Ambrose tells us that the fire of Divine love burned so brightly in Lawrence that he bore the agony with unbelievable calm and in the midst of his torment instructed the executioner to turn him over, as he was broiled enough on the one side. Later he said, “It is cooked enough. You may eat.” It is said that as he lay dying, his face seemed to be surrounded by a beautiful light. After praying for the conversion of Rome, he died.
According to Prudentius, his death and example led to the conversion of Rome and signaled the end of paganism in the city. There is no doubt that his death inspired a great devotion in Rome, which quickly spread throughout the entire Church. Both he and Sixtus are named in the canon of the Mass.
The existence and martyrdom of Saint Lawrence are attested by the very ancient Deposito Martyrum. However, scholars are not wholly in agreement about how much credence can be given to such particulars about Saint Lawrence because his passio was not written until at least a century after his death. The fact of his martyrdom was widely accepted by the Fathers, but there is room to doubt the details. For example, it is more likely that he was beheaded, as was Sixtus, because this was the usual manner of execution at that time. The gridiron appears to be derived from a Phrygian source through the acta of Saint Vincent of Saragossa.
He was buried in the cemetery of Cyriaca in the Campo Verano on the Via Tiburtina (on the way to Tivoli), on the site of what is now the Church of Saint Lawrence-outside-the-Walls. Five ancient churches are dedicated to Lawrence in Rome, 228 were dedicated to him in England prior to the Reformation, as well as the cathedral of Lund and the Escorial in Spain. Pope Vitalian sent some of his relics to King Oswiu of Northumbria in the 7th century. Lawrence’s intercession was reputed to have caused the victories of Christian armies in the battle of Lichfeld against the Magyars in 955, and at Saint-Quentin, in 1557 (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia, Farmer, White).
Generally, he is pictured as a deacon with a gridiron, or giving money to the poor [Pope Sixtus II or greeted by him on his way to martyrdom; (3) putting a chalice on Saint Michael’s scales to save the Emperor’s life; (4) leading a soul from purgatory (which he is reputed to do every Friday); (5) baptizing in prison; (6) scourged and roasted on gridiron (Roeder); or (7) carrying a long cross on his shoulder and a Gospel book in his hand as in the Ravenna mosaics (White). The most complete cycle of his life was painted by Saint Fra Angelico for the chapel of Nicholas V in the Vatican. These include Saint Lawrence Receiving the Treasures of the Church, The Ordination of Saint Lawrence, and Saint Lawrence in Justice and his Martyrdom. Bourges and Poitiers has notable stained glass windows depicting Lawrence (Farmer).
He was one of the most popular and powerful saints of the Middle Ages, which accounts for his many patronages. He is the patron of deacons (Farmer), schoolboys, students, armorers, brewers, confectioners, cooks (what did you expect – he was roasted ), cutlers, glaziers, and launderers (Roeder).
MLA Citation
Katherine I Rabenstein. Saints of the Day, 1998. CatholicSaints.Info. 22 July 2020. Web. 10 August 2022. <https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-lawrence-laurence-of-rome-deacon/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-lawrence-laurence-of-rome-deacon/
Miniature Lives of the Saints – Saint Laurence, Martyr
Article
Saint Laurence was the chief among the seven deacons of the Roman Church. In the exercise of his office he ministered to the poor of Christ, and his charity to them proved the occasion of his martyrdom. In the year 258 Pope Sixtus was led out to die, and Saint Laurence stood by, weeping that he could not share his fate. “I was your minister,” he said, “when you consecrated the Blood of our Lord; why do you leave me behind now that you are about to shed your own?” The holy Pope comforted him with the words, “Do not weep, my son; in three days you will follow me.” This prophecy came true. The prefect of the city knew the rich offerings which the Christians put into the hands of the clergy, and he demanded the treasures of the Roman Church from Laurence, their guardian. The Saint promised at the end of three days to show him riches exceeding all the wealth of the empire, and set about collecting the poor, the infirm, and the religious who lived by the alms of the faithful. He then bade the prefect, “see the treasures of the Church.” Christ, whom Laurence had served in His poor, gave him strength in the conflict which ensued. Roasted over a slow fire, he made sport of his pains. “I am done enough,” he said; “eat, if you will.” At length Christ, the Father of the poor, received him into eternal habitations.
Our Lord appears before us in the persons of the poor. Charity to them is a great sign of predestination. It is almost impossible, the holy Fathers assure us, for any one who is charitable to the poor for Christ’s sake to perish.
But where, sayest thou, can I find Christ on earth? Where can I find Him, that I may give to Him? Give alms on earth, and thou hast fed Christ in heaven. — Saint Augustine
God showed by the glory which shone around Saint Laurence the value He set upon his love for the poor. Saint Leo tells us that Rome was not less honoured by the death of Laurence than Jerusalem by that of Stephen; and we know from Saint Augustine how many miracles were wrought at his tomb. A brother of Saint Ambrose was saved from shipwreck in consequence ofa vow which he made to Saint Laurence. Prayers innumerable were granted at his tomb; and he continued from his throne in heaven his charity to those in need, granting them, as Saint Augustine says, “the smaller graces which they sought, and leading them to the desire of better gifts.”
For I was hungry, and you gave Me to eat; I was thirsty, and you gave Me to drink; I was a stranger, and you took Me in. – Matthew 25:35
MLA Citation
Henry Sebastian Bowden. “Saint Laurence, Martyr”. Miniature Lives of the Saints for Every Day of the Year, 1877. CatholicSaints.Info. 8 March 2015. Web. 10 August 2022. <https://catholicsaints.info/miniature-lives-of-the-saints-saint-laurence-martyr/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/miniature-lives-of-the-saints-saint-laurence-martyr/
Pictorial Lives of the Saints – Saint Laurence, Martyr
Article
Saint Laurence was the chief among the seven deacons of the Roman Church. In the year 258, Pope Sixtus was led out to die, and Saint Laurence stood by, weeping that he could not share his fate. “I was your minister,” he said, “when you consecrated the blood of Our Lord; why do you leave me behind now that you are about to shed your own?” The holy Pope comforted him with the words, “Do not weep, my son; in three days you will follow me.” This prophecy came true. The prefect of the city knew the rich offerings which the Christians put into the hands of the clergy, and he demanded the treasures of the Roman Church from Laurence, their guardian. The Saint promised, at the end of three days, to show him riches exceeding all the wealth of the empire, and set about collecting the poor, the infirm, and the religious who lived by the alms of the faithful. He then bade the prefect “see the treasures of the Church.” Christ, whom Laurence had served in his poor, gave him strength in the conflict which ensued. Roasted over a slow fire, he made sport of his pains. “I am done enough,” he said; “eat, if you will.” At length Christ, the Father of the poor, received him into eternal habitations. God showed by the glory which shone around Saint Laurence the value He set upon his love for the poor. Prayers innumerable were granted at his tomb; and he continued from his throne in heaven his charity to those in need, granting them, as Saint Augustine says, “the smaller graces which they sought, and leading them to the desire of better gifts.”
Reflection – Our Lord appears before us in the persons of the poor. Charity to them is a great sign of predestination. It is almost impossible, the holy Fathers assure us, for any one who is charitable to the poor for Christ’s sake to perish.
MLA Citation
John Dawson Gilmary Shea. “Saint Laurence, Martyr”. Pictorial Lives of the Saints, 1922. CatholicSaints.Info. 13 December 2018. Web. 10 August 2022. <https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-laurence-martyr/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-laurence-martyr/
St. Laurence, Martyr
From St. Ambrose, De Offic. l. 1, c. 41; l. 2, c. 48; the four panegyrics of St. Austin, Serm. 302, 303, 304, 305, besides four others in the Appendix to his Sermons, and his seventy-two hom. in Joan. two under the name of St. Ambrose; Prudent. hym. 2, de Cor.; St. Leo, Serm. 83; St. Peter Chrysol. Serm. 135; St. Maximus Taurin. Serm. 56; St. Fulgentius, &c. The Acts of St. Laurence being a modern compilation are not here made use of. See Tillemont, t. 4.
A.D. 258.
THERE are few martyrs in the church whose names are so famous as that of the glorious St. Laurence, in whose praises the most illustrious among the Latin fathers have exerted their eloquence, and whose triumph, to use the words of St. Maximus, the whole Church joins in a body to honour with universal joy and devotion. The ancient fathers make no mention of his birth or education; but the Spaniards call him their countryman. His extraordinary virtue in his youth recommended him to St. Xystus, then archdeacon of Rome, who took him under his protection, and would be himself his instructor in the study of the holy scriptures, and in the maxims of Christian perfection. St. Xystus being raised to the pontificate in 257, he ordained Laurence deacon; and though he was yet young, appointed him the first among the seven deacons who served in the Roman church; hence by several fathers he is called the pope’s archdeacon. This was a charge of great trust, to which was annexed the care of the treasury and riches of the church, and the distribution of its revenues among the poor. How faithful and disinterested our holy deacon was in the discharge of this important and difficult office appears from the sequel.
The Emperor Valerian, through the persuasion of Macrian, in 257, published his bloody edicts against the Church, which he foolishly flattered himself he was able to destroy, not knowing it to be the work of the Almighty. That by cutting off the shepherds he might disperse the flocks, he commanded all bishops, priests, and deacons to be put to death without delay. The holy Pope St. Xystus, the second of that name, was apprehended the year following. As he was led to execution, his deacon, St. Laurence, followed him weeping; and judging himself ill-treated, because he was not to die with him, said to him, “Father, where are you going without your son? Whither are you going, O holy priest, without your deacon? You were never wont to offer sacrifice without me, your minister. Wherein have I displeased you? Have you found me wanting to my duty? Try me now, and see, whether you have made choice of an unfit minister for dispensing the blood of the Lord.” He could not, without an holy envy, behold his bishop go to martyrdom, and himself left behind; and being inflamed with a desire to die for Christ, he burst into this complaint. From the love of God, and an earnest longing to be with Christ, he contemned liberty and life, and thought of no other honour but that of suffering for his Lord. Hence he reputed the world as nothing, and accounted it his happiness to leave it, that he might come to the enjoyment of his God; for this he grieved to see himself at liberty, was desirous to be in chains, and was impatient for the rack. The holy pope, at the sight of his grief, was moved to tenderness and compassion, and comforting him, he answered, “I do not leave you, my son; but a greater trial and a more glorious victory are reserved for you who are stout and in the vigour of youth. We are spared on account of our weakness and old age. You shall follow me in three days. He added a charge to distribute immediately among the poor the treasures of the Church which were committed to his care, lest the poor should be robbed of their patrimony if it should fall into the hands of the persecutors. Laurence was full of joy, hearing that he should be so soon called to God, set out immediately to seek all the poor widows and orphans, and gave among them all the money which he had in his hands; he even sold the sacred vessels to increase the sum, employing it all in the like manner. The Church at Rome was then possessed of considerable riches. For, besides the necessary provision of its ministers, it maintained many widows and virgins, and fifteen hundred poor people, of whose names the bishop or his archdeacon kept the list; and it often sent large alms into distant countries. It had likewise very rich ornaments and vessels for the celebration of the divine mysteries, as appears from Tertullian, and the profane heathen scoffer, Lucian. Eusebius tells us, 1 that the magnificence of the sacred vessels inflamed the covetousness of the persecutors. St. Optatus says, 2 that in the persecution of Dioclesian the churches had very many ornaments of gold and silver. St. Ambrose, 3 speaking of St. Laurence, mentions consecrated vessels of gold and silver; and Prudentius speaks of chalices of gold and silver, embossed, and set with jewels.
The prefect of Rome was informed of these riches, and imagining that the Christians had hid considerable treasures, he was extremely desirous to secure them; for he was no less a worshipper of gold and silver than of Jupiter and Mars. With this view he sent for St. Laurence, to whose care these treasures were committed. As soon as he appeared, he said to him, according to Prudentius, “You often complain that we treat you with cruelty; but no tortures are here thought of; I only inquire mildly after what concerns you. I am informed that your priests offer in gold, that the sacred blood is received in silver cups, and that in your nocturnal sacrifices you have wax tapers fixed in golden candlesticks. Bring to light these concealed treasures; the prince has need of them for the maintenance of his forces. I am told, that according to your doctrine you must render to Cæsar the things that belong to him. I do not think that your God causeth money to be coined; he brought none into the world with him; he only brought words. Give us therefore the money, and be rich in words.” St. Laurence replied, without showing any concern: “The Church is indeed rich; nor hath the emperor any treasure equal to what it possesseth. I will show you a valuable part; but allow me a little time to set everything in order, and to make an inventory.” The prefect did not understand of what treasure Laurence spoke, but imagining himself already possessed of hidden wealth, was satisfied with this answer, and granted him three days’ respite. During this interval, Laurence went all over the city, seeking out in every street the poor who were supported by the Church, and with whom no other was so well acquainted. On the third day he gathered together a great number of them before the church, and placed them in rows, the decrepit, the blind, the lame, the maimed, the lepers, orphans, widows, and virgins; then he went to the prefect, invited him to come and see the treasure of the church, and conducted him to the place. The prefect, astonished to see such a number of poor wretches, who made a horrid sight, turned to the holy deacon with looks full of disorder and threatenings, and asked him what all this meant, and where the treasures were which he had promised to show him. St. Laurence answered: “What are you displeased at? The gold which you so eagerly desire is a vile metal, and serves to incite men to all manner of crimes. The light of heaven is the true gold, which these poor objects enjoy. Their bodily weakness and sufferings are the subject of their patience, and the highest advantages; vices and passions are the real diseases by which the great ones of the world are often most truly miserable and despicable. Behold in these poor persons the treasures which I promised to show you; to which I will add pearls 4 and precious stones,—those widows and consecrated virgins, which are the Church’s crown, by which it is pleasing to Christ; it hath no other riches; make use then of them for the advantage of Rome, of the emperor, and yourself.” Thus he exhorted him as Daniel did Nabuchodonosor, to redeem his sins by sincere repentance and almsdeeds, and showed him where the Church placed its treasure. The earthly-minded man was far from forming so noble an idea of an object, the sight of which offended his carnal eyes, and he cried out in a transport of rage: “Do you thus mock me? Is it thus that the axes and the fasces, the sacred ensigns of the Roman power, are insulted? I know that you desire to die; this is your phrensy and vanity: but you shall not die immediately, as you imagine. I will protract your tortures, that your death may be the more bitter as it shall be slower. You shall die by inches.” Then he caused a great gridiron to be made ready, and live coals almost extinguished to be thrown under it, that the martyr might be slowly burnt. Laurence was stripped, extended, and bound with chains, upon this iron bed over a slow fire, which broiled his flesh by little and little, piercing at length to his very bowels. His face appeared to the Christians newly baptized, to be surrounded with a beautiful extraordinary light, and his broiled body to exhale a sweet agreeable smell; but the unbelievers neither saw this light nor perceived this smell. The martyr felt not the torments of the persecutor, says St. Austin, so vehement was his desire of possessing Christ: and St. Ambrose observes, that whilst his body broiled in the material flames, the fire of divine love, which was far more active within his breast, made him regardless of the pain: having the law of God before his eyes, he esteemed his torments to be a refreshment and a comfort. Such was the tranquillity and peace of mind which he enjoyed amidst his torments, that having suffered a long time, he turned to the judge, and said to him, with a cheerful and smiling countenance: “Let my body be now turned; one side is broiled enough.” When, by the prefect’s order, the executioner had turned him, he said: “It is dressed enough, you may eat.” The prefect insulted him, but the martyr continued in earnest prayer, with sighs and tears imploring the divine mercy with his last breath for the conversion of the city of Rome. This he begged Christ speedily to accomplish, who had subjected the world to this city, that his faith might, by triumphing one day in it, more easily spread itself from the head over all the provinces or members of its empire. This grace he asked of God for that city for the sake of the two apostles, St. Peter and St. Paul, who had there began to plant the cross of Christ, and had watered that city with their blood. The saint having finished his prayer, and completed his holocaust, lifting up his eyes towards heaven, gave up the ghost.
Prudentius doubts not to ascribe to his prayer the entire conversion of Rome, and says, God began to grant his request at the very time he put it up; for several senators who were present at his death, were so powerfully moved by his tender and heroic fortitude and piety, that they became Christians upon the spot. These noblemen took up the martyr’s body on their shoulders, 5 and gave it an honourable burial in the Veran field, near the road to Tibur, on the 10th of August in 258. His death, says Prudentius, was the death of idolatry in Rome, which from that time began more sensibly to decline; and now, adds the same father, the senate itself 6 venerates the tombs of the apostles and martyrs. He describes with what devotion and fervour the Romans frequented the church of St. Laurence, and commended themselves in all their necessities to his patronage; and the happy success of their prayers proves how great his power is with God. The poet implores the mercy of Christ for himself, and begs he may obtain by the prayers of the martyrs 7 what his own cannot. St. Austin assures us that God wrought in Rome an incredible number of miracles through the intercession of St. Laurence. St. Gregory of Tours, Fortunatus, and others, relate several performed in other places. It appears from the sacramentary of Pope Gelasius, that his feast has been kept with a vigil and an octave at least ever since the fifth age. In the reign of Constantine the Great, a church was built over his tomb, on the road to Tibur, which is called St. Laurence’s without the walls; it is one of the five patriarchal churches in Rome. Seven other famous churches in that city bear the name of this glorious saint.
In St. Laurence we have a sensible demonstration how powerful the grace of Jesus Christ is, which is able to sweeten whatever is bitter and harsh to flesh and blood. If we had the resolution and fervour of the saints in the practice of devotion, we should find all seeming difficulties which discourage our pusillanimity to be mere shadows and phantoms. A lively faith, like that of the martyrs, would make us, with them, contemn the honours and pleasures of the world, and measure the goods and evils of this life, and judge of them, not by nature, but by the light and principles of faith only; and did we sincerely love God, as they did, we should embrace his holy will with joy in all things, have no other desire, and find no happiness but in it. If we are dejected or impatient under troubles, indulge murmurs and complaints, or call ourselves unhappy in them, it is evident that inordinate self-love reigns in our hearts, and that we seek our own inclinations more than the will of God. The state of suffering is the true test of our love, by which we may judge whether in duties that are agreeable to nature we love the will of God, or only do in them our own will. If self-love discovers itself in our sufferings, all the rest of our lives is to be suspected of the same disorder; nor can we easily give any other evidence that faith and divine love are the principles of our actions.
Note 1. Hist. l. 8, c. 22. [back]
Note 2. L. 1. [back]
Note 3. De Offic. l. 2, c. 28. [back]
Note 4.
Nunc addo gemmas nobiles,
Gemmas corusci luminis—
Cernis sacratas virgines—
Hoc est monile ecclesiæ,
Dotata sic Christo placet.
Prud. hymn 2, v. 297.
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Note 5.
Vexêre corpus subditis
Cervicibus quidam patres,
Quos mira libertas viri
Ambire Christum suaserat.
Prud. v. 490.
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Note 6.
psa et senatus lumina,
Quondam Luperci et Flamines,
Apostolorum et martyrum
Exosculantur limina.
Prud. v. 518.
Quæ sit potestas credita,
Et muneris quantum datum,
Probant Quiritum gaudia,
Quibus rogatus annuis (Laurenti).
Prud. v. 561.
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Note 7.
Indignus, agnosco et scio,
Quem Christus ipse exaudiat;
Sed per patronos martyres
Potest medelam consequi .
Prud. v. 578
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Rev. Alban Butler (1711–73). Volume VIII: August. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : https://www.bartleby.com/210/8/101.html
San Lorenzo Diacono e martire
Martire a Roma, 10 agosto 258
Lorenzo, da ragazzo, ha visto le grandiose feste per i mille anni della città di Roma, celebrate nel 237-38, regnando l’imperatore Filippo detto l’Arabo, perché figlio di un notabile della regione siriana. Poco dopo le feste, Filippo viene detronizzato e ucciso da Decio, duro persecutore dei cristiani, che muore in guerra nel 251. L’impero è in crisi, minacciato dalla pressione dei popoli germanici e dall’aggressività persiana. Contro i persiani combatte anche l’imperatore Valeriano, salito al trono nel 253: sconfitto dall’esercito di Shapur I, morirà in prigionia nel 260. Ma già nel 257 ha ordinato una persecuzione anticristiana.
Ed è qui che incontriamo Lorenzo, della cui vita si sa pochissimo. E’ noto soprattutto per la sua morte, e anche lì con problemi. Le antiche fonti lo indicano come arcidiacono di papa Sisto II; cioè il primo dei sette diaconi allora al servizio della Chiesa romana. Assiste il papa nella celebrazione dei riti, distribuisce l’Eucaristia e amministra le offerte fatte alla Chiesa.
Viene dunque la persecuzione, e dapprima non sembra accanita come ai tempi di Decio. Vieta le adunanze di cristiani, blocca gli accessi alle catacombe, esige rispetto per i riti pagani. Ma non obbliga a rinnegare pubblicamente la fede cristiana. Nel 258, però, Valeriano ordina la messa a morte di vescovi e preti. Così il vescovo Cipriano di Cartagine, esiliato nella prima fase, viene poi decapitato. La stessa sorte tocca ad altri vescovi e allo stesso papa Sisto II, ai primi di agosto del 258. Si racconta appunto che Lorenzo lo incontri e gli parli, mentre va al supplizio. Poi il prefetto imperiale ferma lui, chiedendogli di consegnare “i tesori della Chiesa”.
Nella persecuzione sembra non mancare un intento di confisca; e il prefetto deve essersi convinto che la Chiesa del tempo possieda chissà quali ricchezze. Lorenzo, comunque, chiede solo un po’ di tempo. Si affretta poi a distribuire ai poveri le offerte di cui è amministratore. Infine compare davanti al prefetto e gli mostra la turba dei malati, storpi ed emarginati che lo accompagna, dicendo: "Ecco, i tesori della Chiesa sono questi".
Allora viene messo a morte. E un’antica “passione”, raccolta da sant’Ambrogio, precisa: "Bruciato sopra una graticola": un supplizio che ispirerà opere d’arte, testi di pietà e detti popolari per secoli. Ma gli studi (v. Analecta Bollandiana 51, 1933) dichiarano leggendaria questa tradizione. Valeriano non ordinò torture. Possiamo ritenere che Lorenzo sia stato decapitato come Sisto II, Cipriano e tanti altri. Il corpo viene deposto poi in una tomba sulla via Tiburtina. Su di essa, Costantino costruirà una basilica, poi ingrandita via via da Pelagio II e da Onorio III; e restaurata nel XX secolo, dopo i danni del bombardamento americano su Roma del 19 luglio 1943.
Patronato: Diaconi, Cuochi, Pompieri
Etimologia: Lorenzo = nativo di Laurento, dal latino
Emblema: Graticola, Palma
Martirologio Romano: Festa di san Lorenzo, diacono e martire, che, desideroso, come riferisce san Leone Magno, di condividere la sorte di papa Sisto anche nel martirio, avuto l’ordine di consegnare i tesori della Chiesa, mostrò al tiranno, prendendosene gioco, i poveri, che aveva nutrito e sfamato con dei beni elemosinati. Tre giorni dopo vinse le fiamme per la fede in Cristo e in onore del suo trionfo migrarono in cielo anche gli strumenti del martirio. Il suo corpo fu deposto a Roma nel cimitero del Verano, poi insignito del suo nome.
Il diacono e martire San Lorenzo ha assunto nel corso dei secoli un fama e una devozione veramente cattolica, universale, e ha saputo incarnare un modello concreto di servizio sena compromessi, tale ad essere additato come paradigmatico della diaconia in Cristo. Secondo un’antica “passione”, raccolta da sant’Ambrogio, San Lorenzo fu bruciato sopra una graticola: un supplizio che ispirerà opere d’arte, testi di pietà e detti popolari per secoli. Al principio dell'agosto 258 l'imperatore Valeriano aveva emanato un editto, secondo il quale tutti i vescovi, i presbiteri e i diaconi dovevano essere messi a morte. L'editto fu eseguito immediatamente a Roma, al tempo in cui Daciano era prefetto dell'Urbe. Sorpreso mentre celebrava l'eucaristia nelle catacombe di Pretestato, papa Sisto II fu ucciso il 6 agosto insieme a quattro dei suoi diaconi, tra i quali Innocenzo; quattro giorni dopo il 10 agosto fu la volta di Lorenzo, che aveva 33 anni.
La sua vita come diaconato perenne
Lorenzo nacque a Osca (Huesca), città della Spagna, nella prima metà del III secolo. Venuto a Roma, centro della cristianità, si distinse per la sua pietà, carità verso i poveri e l’integrità di costumi. Grazie alle sue doti, Papa Sisto II lo nominò Diacono della Chiesa, meglio capo dei diaconi. Doveva sovrintendere all’amministrazione dei beni, accettare le offerte e custodirle, provvedere ai bisognosi, agli orfani e alle vedove.
Per queste mansioni Lorenzo fu uno dei personaggi più noti della prima cristianità di Roma ed uno dei martiri più venerati, tanto che la sua memoria fu ricordata da molte chiese e cappelle costruite in suo onore nel corso dei secoli. Lorenzo fu catturato dai soldati dell’Imperatore Valeriano il 6 agosto del 258 nelle catacombe di San Callisto assieme al Papa Sisto II ed altri diaconi. Mentre il Pontefice e gli altri diaconi subirono subito il martirio, Lorenzo fu risparmiato per farsi consegnare i tesori della chiesa.
Si narra che all’Imperatore Valeriano, che gli imponeva la consegna dei tesori della Chiesa, Lorenzo abbia portato davanti numerosi poveri ed ammalati ed abbia detto “Ecco i tesori della chiesa”. In seguito Lorenzo fu dato in custodia al centurione Ippolito, che lo rinchiuse in un sotterraneo del suo palazzo; in questo luogo buio, umido e angusto si trovava imprigionato anche un certo Lucillo, privo di vista. Lorenzo confortò il compagno di prigionia, lo incoraggio, lo catechizzò alla dottrina di Cristo e, servendosi di una polla d’acqua che sgorgava dal suolo, lo battezzò. Dopo il Battesimo Lucillo riebbe la vista. Il centurione Ippolito visitava spesso i suoi carcerati; avendo constatato il fatto prodigioso , colpito dalla serenità e mansuetudine dei prigionieri, e illuminato dalla grazia di Dio, si fece Cristiano ricevendo il battesimo da Lorenzo. In seguito Ippolito, riconosciuto cristiano, fu legato alla coda di cavalli e fatto trascinare per sassi e rovi fino alla morte. Lorenzo fu bruciato vivo sulla graticola, in luogo poco lontano dalla prigione; il suo corpo fu portato al Campo Verano, nelle catacombe di Santa Ciriaca.
La controversa questione del martirio
Il Martirio di san Lorenzo è datato dal martirologio romano il 10 agosto del 258 dopo Cristo. A ricordare questi avvenimenti furono erette a Roma tre chiese: San Lorenzo in Fonte (luogo della prigionia), San Lorenzo in Panisperna (luogo del martirio) e San Lorenzo al Verano (luogo della sua sepoltura). Storicamente però furono circa 30 (delle sette rimaste) le chiese dedicate a San Lorenzo, santo amatissimo e compatrono di Roma. Secondo la devozione e la pietà popolare San Lorenzo fu bruciato sopra una graticola, la Leggenda Aurea del beato Jacopo da Varazze, ne ha in modo significativo sigillato la pietas popolare con la narrazione dei suoi ultimi momenti. Secondo la moderna storiografia tuttavia in base a studi concernenti l’epoca, viene considerata leggendaria questa tradizione, infatti L’imperatore Valeriano non ordinò torture, tanto che appare più veritiero ritenere che Lorenzo sia stato decapitato come Sisto II, Cipriano e tanti altri. A suffragare la tradizione della graticola resta nondimeno l’ininterrotta trasmissione ab immemorabili che è come già detto parte ancora prima del grande Sant’Ambrogio che ne riteneva come notizia certa.
Il culto e i patronati
San Lorenzo è patrono di diaconi, cuochi e pompieri. Fin dai primi secoli del cristianesimo, Lorenzo viene generalmente raffigurato come un giovane diacono rivestito della dalmatica, con il ricorrente attributo della graticola o, in tempi più recenti, della borsa del tesoro della Chiesa romana da lui distribuito, secondo i testi agiografici, ai poveri. Gli agiografi sono concordi nel riconoscere in Lorenzo il titolare della necropoli della via Tiburtina a Roma. In particolare insieme a Santo Stefano e San Vincenzo, Lorenzo è per antonomasia modello perfetto del diacono, il servizio alla Chiesa vista come popolo in cammino che nel suo grembo riconosce Cristo presenti in particolare nei poveri e nei sofferenti.
L’affascinante legame con le stelle cadenti
La notte dedicata al martirio di san Lorenzo è legato ormai in modo indissolubile al fenomeno delle stelle cadenti, diverse sono le interpretazioni di questo binomio che nasce per motivi ovviamente estranei alle sue vicende agiografiche sebbene si possa azzardare un interessante legame. Le «stelle cadenti» rappresentano le lacrime versate dal Santo durante il suo supplizio, lacrime che vagherebbero eternamente nei cieli, e scenderebbero sulla terra solo in questo giorno; oppure, le «stelle cadenti» ricordano i carboni ardenti su cui il Santo, secondo la leggenda, fu martirizzato (su una graticola, il suo emblema). In ogni caso, la tradizione di questa notte ha creato un’atmosfera ricca di speranza: si crede infatti che si possano avverare i desideri di tutti coloro che si soffermino a ricordare il dolore di san Lorenzo, e il rituale più diffuso prevede che a ogni stella cadente si pronunci l’avvenimento auspicato. Celebre la poesia di Giovanni Pascoli, che interpreta la pioggia di stelle cadenti come lacrime celesti, intitolata appunto, dal giorno dedicato al santo, X agosto: «San Lorenzo, io lo so perché tanto / di stelle per l'aria tranquilla / arde e cade, perché si gran pianto / nel concavo cielo sfavilla...».
Autore: Don Luca Roveda
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/21350
PROTO DIACONO DELLA CHIESA ROMANA
Don Francesco Moraglia
Docente di teologia sistematica
Genova
La storia della Chiesa ci ha consegnato grandi figure di vescovi e presbiteri che hanno contribuito ad illustrare sul piano teologico e pastorale il significato profondo del ministero ordinato. Per l'episcopato spiccano, fra le altre, le figure di Ireneo, Agostino, Winfrìdo-Bonifacio, Bartolomeo Las Casas, Ildefonso Schuster; per il presbiterato assumono rilievo, in epoca moderna e contemporanea, Filippo Neri, Giovanni Maria Vianney, Giovarmi Bosco, Pietro Chanel, Massimiliano Kolbe. Anche il ministero diaconale prende contorni più chiari se lo si considera alla luce delle figure dei grandi diaconi; è il caso, ad esempio, del martire Lorenzo, proto diacono della chiesa romana che, con Stefano e Filippo, è certamente una dei più famosi dell'antichità.
Il diaconato considerato in se stesso, come ministero permanente, non finalizzato al presbiterato, viene meno in occidente dopo che, fino al V secolo, era stata un'istituzione fiorente; ad iniziare da tale epoca - sostanzialmente per il maggior coinvolgimento dei presbiteri nell'attività pastorale -, il primo grado del sacramento dell'ordine si riduce a semplice tappa d'accesso al grado successivo: il presbiterato. Si può allora facilmente comprendere come mai l'istituzione diaconale, sul piano della riflessione teologica e della prassi pastorale, sia rimasta inibita, quasi fossilizzata.
A tale situazione, già nel XVI secolo, tentò dì reagire il concilio di Trento ma senza successo; bisognerà attendere il concilio Vaticano II, nella seconda metà del XX secolo, per vedere ristabilito il diaconato "come un grado proprio e permanente della gerarchia ..."; il testo della costituzione dogmatica Lumen Gentium, ancora al n. 29, subito dopo l'affermazione, precedente specifica: "… col consenso del romano pontefice questo diaconato potrà essere conferito ad uomini di più matura età anche viventi nel matrimonio, e cosi pure a giovani idonei, per i quali, però, deve rimanere ferma la legge dei celibato" (EV. 1/360).
Paolo VI, nella Lettera apostolica. Sacrum diaconatus ordinem -18 giugno 1967-, ribadisce che l'ordine del diaconato "...non deve essere considerato come un puro e semplice grado di accesso a! sacerdozio; esso, insigne per l'indelebile carattere e la particolare sua grazia, di tanto si arricchisce che coloro i quali. vi sono chiamati possono in maniera stabile dedicarsi 'ai misteri di Cristo e della Chiesa'"(EV, 2/1369).
Già il solo fatto che nella Chiesa latina per un periodo cosi lungo - quindici secoli -, il diaconato non si sia attuato nella forma permanente, lascia intuire che sul piano della riflessione teologica e della prassi pastorale è necessario recuperare il tempo perduto attraverso una riflessione ampia da parte di tutta la comunità ecclesiale. Il diaconato permanente, infatti, costituisce un importante arricchimento per la missione della Chiesa.
Ovviamente il ripristino del diaconato permanente, autorevolmente richiesto dall'ultimo concilio, non può che avvenire in armonia e continuità con l'antica tradizione. Oltremodo significative le parole della Congregazione per l'Educazione Cattolica a della Congregazione per il Clero, nella recente dichiarazione congiunta - del 22 febbraio 1998 -, dichiarazione posta all'inizio delle: "Norme fondamentali per informazione dei diaconi permanenti" e del "Direttorio per il ministero e la vita dei presbiteri"; tali parole risultano chiarificatrici e in grado di orientare per il futuro; in esse si dice: "è l'intera realtà diaconale (visione dottrinale fondamentale, conseguente discernimento vocazionale e preparazione, vita, ministero, spiritualità e formazione permanente) che postula oggi una revisione del cammino dì formazione fin qui percorso, per giungere ad una chiarificazione globale, indispensabile per un nuovo impulso di questo grado dell'Ordine sacro, in corrispondenza con i voti e le intenzioni del Concilio Ecumenico Vaticano II" (Norme fondamentali per la formazione da diaconi permanenti, Direttorio per il ministero e la vita dei diaconi permanenti. Città del Vaticano l998, pag. 7).
Riprendendo quanto detto circa le grandi figure di vescovi, presbiteri e diaconi che hanno illustrato ed inciso sul ministero ordinato, determinandone una comprensione più vera ed approfondita, risulta del tutto coerente soffermarsi sulla figura del diacono Lorenzo che nella sua vicenda personale spinge a ripensare il pruno grado dei ministero ordinato che, per le vicende storiche sopramenzionate, attende ancora oggi d'essere pienamente colto e valorizzato. Si tratta di dare nuova linfa ad un ritrovato ministero diaconale inteso come ministero permanente in grado d'esprimersi con maggiore fecondità nella vita della Chiesa.
Le vicissitudini personali di san Lorenzo, arcidiacono della Chiesa di Roma, ci sono giunte attraverso un'antica tradizione già divulgata nel IV secolo; tale tradizione accolta dalla Chiesa è stata anche recepita dai testi liturgici.
Le vicende più note del martirio di Lorenzo sono descritte, con ricchezza di particolari, nella Passio Polychromì di cui abbiamo tre redazioni (V-V11 secolo); che in questo racconto siano contenuti elementi leggendari è un dato di fatto anche se talune notizie qui presentate sono note anche da testimonianze precedenti come quella di sant'Ambnogio nel De Officiis (Cfr. PL XVL 89-92).
Partiamo, con l'intento di ampliarla, dalle brevi note riportate per la festa del martire che - secondo la "Depositio martyrum" (anno 354) - cade il 10 agosto; ecco le espressioni del Messale Romano: "Lorenzo, famoso diacono della chiesa di Roma, confermò col martirio sotto Valeriano (258) il suo servizio di carità, quattro giorni dopo la decapitazione di papa Sisto II. Secondo una tradizione già divulgata nel IV secolo, sostenne intrepido un atroce martirio sulla graticola, dopo aver distribuito i beni della comunità ai poveri da lui qualificati come veri tesori della Chiesa...". Queste note si chiudono ricordando che il nome di Lorenzo è menzionato anche nel Canone Romano.
Così la Chiesa, nei suoi testi liturgici ufficiali, fa suo quanto riferisce l'antica tradizione che, pure, conosce al suo interno versioni diverse. Qui non intendiamo entrare in merito alle ipotesi recentemente avanzate dalla critica storiografica che inclinerebbe a spostare la data del martirio di Lorenzo all'inizio del IV secolo e a caratterizzarne la figura secondo linee diverse da quelle tradizionali; per esempio, Lorenzo non sarebbe spagnolo ma romano, a tale proposito il prefazio della mensa XII del Sacramniarìo leoniano lo presenta come civis romano. Ma, come annota Paolo Toschi, tutti questi nuovi studi: ''non tolgono a priori la possibilità che in Roma esistesse una vera e propria tradizione, esposta con evidenti abbellimenti retorici da sant'Ambrogio, circa la tragica cattura e la fine di san Lorenzo proprio per mezzo del fuoco, supplizio che si sa inflitto, sempre sotto Valeriano, a san Fruttuoso e ai diaconi Eulogio e Augurio a Tarragona. D'altronde il verbo animadvertere adoperato nel decreto dì persecuzione nella redazione ciprianea può riferirsi anche ad altre forme di esecuzioni capitali oltre la 'decollazione'"(Bibliotheca Sanctorum, vol. … 1539).
Recepiamo, qui, il dato tradizionale così come viene riportato dai testi liturgica, limitandoci a proporlo in modo più articolato.
Così Lorenzo sarebbe nato in Spagna, ad Osca cittadina dell'Aragona che sorge alle falde dei Pirenei. Ancora giovane, per completare gli studi umanistici e teologici fu mandato nella città di Saragozza, dove conobbe il futuro papa Sisto II. Questi - originario della Grecia -, svolgeva il suo ufficio d'insegnante in quello che era, all'epoca, uno dei più noti centri di studi e, tra quei maestri, il futuro papa era uno dei più conosciuti ed apprezzati.
Da parte sua Lorenzo, che un giorno sarebbe diventato il capo dei diaconi della Chiesa di Roma, si imponeva per le sue doti umane, per la delicatezza d'animo e l'ingegno. Tra il maestro e l'allievo iniziò, cosi, una comunione e una dimestichezza di vita che, col passare del tempo, crebbe e si cementò; intanto, l'amore per Roma, centro della cristianità e città sede del Vicario di Cristo si faceva, per entrambi, più forte, fino a quando, seguendo un flusso migratorio allora molto vivace, essi lasciarono la Spagna per la città dove l'apostolo Pietro aveva posto la sua cattedra e reso la suprema testimonianza. Così maestro e allievo proprio a Roma, nel cuore della cattolicità, potevano realizzare il loro ideale di evangelizzazione e missionarietà ... fino all'effusione del sangue. Quando il 30 agosto dell'anno 257, Sisto II salì il soglio di Pietro - per un pontificato che sarebbe duralo meno di un anno -, subito, senza esitare, volle accanto a sé, affidandogli il delicato incarico di proto diacono, l'antico discepolo e amico Lorenzo.
I due, infine, suggellarono la loro vita di comunione e amicizia morendo per mano dello stesso persecutore, separati solamente da pochi giorni.
Della fine di papa Sisto II abbiamo notizie in una lettera di san Cipriano, vescovo di Cartagine. Cipriano, parlando della situazione di grande incertezza e disagio in cui versavano le Chiese a causa della crescente ostilità verso i cristiani, annota: "L'imperatore Valeriano ha spedito al senato il suo rescritto col quale ha deciso che vescovi, sacerdoti e diaconi siano subito messi a morte ... - poi la testimonianza di Cipriano continua - ... vi comunico che Sisto ha subito il martirio con quattro diaconi il 6 agosto, mentre si trovava nella zona del cimitero. Le autorità di Roma hanno come norma che quanti vengono denunciati quali cristiani, debbano essere giustiziati e subire la confisca dei beni a beneficio dell'erario imperiale" (Lettera 80; CSEL 3,839-840).
Il cimitero a. cui allude il santo vescovo di Cartagine è quello di Callisto, dove Sisto fu catturato mentre celebrava la sacra liturgia e dove fu sepolto dopo il martirio.
Invece, per il martirio del diacono Lorenzo, abbiamo la testimonianza particolarmente eloquente di sant'Ambrogio nel De Officiis (1 41,205-207), ripresa, in seguito, da Prudenzio e da sant'Agostino, poi ancora da san Massimo di Torino, san Pier Crisologo, san Leone Magno, infine da alcune formule liturgiche contenute nei Sacramentali romani, nel Missale Gothicum e nell'Ormionale Visigotico (Bibliotheca Sanctorum, vol. ..., 1538-1539).
Ambrogio si dilunga, dapprima, sull'incontro e sul dialogo fra Lorenzo e il Papa, poi allude alla distribuzione dei beni della Chiesa ai poveri, infine menziona la graticola, strumento del supplizio, rimarcando la frase con cui il proto diacono della Chiesa di Roma rivolgendosi ai suoi aguzzini dice: assum est, ... versa et manduca (Cfr. Bibfiotheca Sanctorum, vol. ..., col.1538-1539).
Ed è proprio il testo ambrosiano del De Officiis (cap. 41, nn.205-206-207), commovente nella sua intensità e forza espressiva, che prendiamo come riferimento; sant'Ambrogio così si esprime:
205. "... san Lorenzo, ... vedendo il suo vescovo Sisto condotto al martirio, cominciò a piangere non perché quello era condotto a morire, ma. perché egli doveva sopravvivergli. Comincia dunque a dirgli a gran voce: ''Dove vai, padre, senza il tuo figlio? Dove ti affretti, o santo vescovo, senza il tuo diacono? Non offrivi mai il sacrificio senza ministro. Che ti è spiaciuto dunque in me, o padre? Forse mi hai trovato indegno? Verifica almeno se hai scelto un ministro idoneo. Non vuoi che versi il sangue insieme con te colui al quale hai affidato il sangue dei Signore, colui che hai fatto partecipe della celebrazione dei sacri misteri? Sta' attento che, mentre viene lodata la tua fortezza, il tuo discernimento non vacilli. Il disprezzo per il discepolo è danno per il maestro. È necessario ricordare che gli uomini grandi e famosi vincono con le prove vittoriose dei loro discepoli più che con le proprie? Infine Abramo offrì suo figlio, Pietro mandò innanzi Stefano. Anche tu, o padre, mostra in tuo figlio la tua virtù; offri chi hai educato, per giungere al premio eterno in gloriosa compagnia, sicuro del tuo giudizio".
206. Allora Sisto gli rispose: "Non ti lascio, non ti abbandono, o figlio; ma ti sono riservate prove più difficili. A noi, perché vecchi, è stato assegnato il percorso d'una gara più facile; a te, perché giovane, è destinato un più glorioso trionfo sul tiranno. Presto verrai, cessa di piangere: fra tre giorni mi seguirai. Tra un vescovo e un levita è conveniente ci sia questo intervallo. Non sarebbe stato degno di te vincere sotto la guida del maestro, come se cercassi un aiuto. Perché chiedi di condividere il mio martirio? Te ne lascio l'intera ereditò. Perché esigi la mia presenza? I discepoli ancor deboli precedano il maestro, quelli già forti, che non hanno più bisogno d'insegnamenti, lo seguano per vincere senza di lui. Cosi anche Elia lasciò Eliseo. Ti affido la successione della mia virtù".
207. Cera fra loro una gara, veramente degna d'essere combattuta da un vescovo e da un diacono: chi per primo dovesse soffrire per Cristo. (Dicono che nelle rappresentazioni tragiche gli spettatori scoppiassero in grandi applausi, quando Pilade diceva dì essere Oreste e Oreste, com'era di fatto, affermava d'essere Oreste, quello per essere ucciso al posto di Oreste, Oreste per impedire che Pilade fosse ucciso al suo posto. Ma essi non avrebbero dovuto vivere, perché entrambi erano rei di parricidio: l'uno perché l'aveva commesso, l'altro perché era stato suo complice. Nel nostro caso) nessun desiderio spingeva san Lorenzo se non quello d'immolarsi p«r il Signore. E anch'egli, tre giorni dopo, mentre, beffato il tiranno, veniva bruciato su una graticola: 'Questa parte è cotta, disse, volta e mangia'. Così con la sua forza d'animo vinceva l'ardore del fuoco'" (Sant'Anabrogio, De Officiis, libri tres, Milano, Biblioteca Ambrosiana, Roma Città Nuova Editrice 1977, pp, 148-151).
Stando alla testimonianza di sant'Ambrogio, il diacono risulta caratterizzato:
1) come colui che, costituito sacramentalmente nel servizio della offerta (diaconia), vive il suo ministero diaconale esprimendo nella martyria suprema testimonianza per Cristo -, il senso teologico del servizio della carità, attraverso l'accoglienza di quell'amore-carità più grande che è il martirio.
2) come colui che, in forza del vincolo strutturale che lo lega sacramentalmente al vescovo, (primo grado dell'ordine), vive la "comunione ecclesiale", attraverso un servizio specifico all'episcopo, proprio a partire dall'eucaristia e in riferimento ad esso.
3) come colui che, in forza del sacramento (cioè in quanto radicato nel primo grado dell'ordine), si dedica al servizio di una carità integrale a 360 gradi - quindi non solo solidarietà umana e sociale -, e così manifesta il carattere più tipico della diaconia.
Esaminiamo di seguito queste caratteristiche, incominciando dalla:
1) I1 diacono sì presenta come colui che, costituito sacramentalmente nel servizio della offerta (diaconia), vive il suo ministero diaconale esprimendo nella martyria suprema testimonianza per Cristo -, il senso teologico del servizio della carità, attraverso l'accoglienza di quell'amore-carità più grande che è il martirio.
Se la caratteristica principale che identifica il diacono, in sé, e nel suo ministero è: essere ordinato per il servizio della carità, allora la martyria - testimonianza fino all'effusione del sangue -, va considerata come espressione di un amore-carità più grande, ossia il servizio di una carità che non conosce limiti. Il ministero della carità a cui il diacono viene deputato attraverso l'ordinazione non si ferma, quindi, al servizio delle mense o, come si usava dire una volta con linguaggio catechistico» alle opere di misericordia corporali ma, neppure a quelle spirituali, piuttosto il servizio diaconale della carità deve pervenire, nell'incondizionata consegna di sé, fino all'imitazione di Cristo, il testimone fedele per antonomasia (Cfr, Ap 1,5; 3,14).
Nel caso di san Lorenzo - spiega Ambrogio "nessun desiderio lo spingeva se non quello d'immolarsi per il Signore (Cfr. Sant'Ambrogio, De Officiis, I, 41, n. 207); così, attraverso la testimonianza data innanzi ai suoi persecutori, si fa evidente che l'esercizio del ministero diaconale qui non si identifica col servizio del prossimo, ridotto alle sole necessità materiali; poiché proprio in quel gesto che esprime un amore più grande per Cristo e che porta a donare la vita, Lorenzo fa in modo che anche i suoi carnefici possano, in senso reale, fare "una qual certa" esperienza del Verbo incarnato che, alla fine, è il destino personale e comune di ogni uomo, questo è il servizio teologico della carità a cui ogni diacono deve tendere o, almeno, rimanere disponibile.
Ciò non significa che il diacono nel suo ministero esaurisca la testimonianza della carità che è, e rimane sempre, vocazione e missione di tutta la Chiesa; piuttosto si intende affermare che, in forza dell'ordinazione, il diacono porta in sé, in modo sacramentale-specifico, la "forma Christi'" per il servizio della carità; vale a dire un "esercizio ministeriale" della carità che si attua nei confronti di Cristo e dei fratelli e che può giungere a richiedere anche il dono di sé ... fino al sacrificio della vita. Chiare risuonano, allora, le parole che Lorenzo rivolge al vescovo Sisto: "infine Abramo offrì suo figlio, Pietro mandò innanzi Stefano. Anche tu, o padre, mostra in tuo figlio la virtù; orni chi hai educato, per giungere al premio eterno in gloriosa compagnia, sicuro del tuo giudizio" (Sant'Ambrogio, De Officiis, I, 41, n.205).
Giova ribadire, comunque, che la testimonianza di un "amore-carità" più grande, da parte di chi è ordinato proprio per il servizio della carità, non esimerà mai la Chiesa-Sposa dall'offrirsi a Cristo-Sposo, nel dono della "martyria" in cui, al di là di ogni reticenza e ambiguità, si manifesta il valore assoluto e l'unione inscindibile che "verità" e "carità" assumono nella vita del discepolo del Signore (Cfr. l Cor l3,4-5; Fil 4,15).
A tale proposito è utile rileggere il testo di Lumen Gentium 42, in cui si afferma: "... il martirio, col quale il discepolo è reso simile al maestro che liberamente accetta la morte per la salvezza del mondo, e a lui si conforma nell'effusione del sangue, è stimato dalla Chiesa come il dono eccezionale e la suprema prova di carità ... se a pochi il martirio è concesso, devono però tutti essere pronti a confessare Cristo davanti agli uomini, e a seguirlo sulla via della croce attraverso le persecuzioni, che non mancano mai alla Chiesa" (EV, 1/398).
Ora - nonostante la chiamata universale alla carità anche eroica -, un fatto rimane incontrovertibile: nella Chiesa esiste uno specifico "ministero ordinato", quindi degli uomini sacramentalmente costituiti per il servizio della carità;
2) Il diacono si presenta come colui che, in forza del vincolo strutturale che lo lega sacramentalmente al vescovo, (primo grado dell'ordine), vive la "comunione ecclesiale", attraverso un servizio specifico all'episcopo, proprio a partire dall'eucaristia e in riferimento ad essa:
Questa è l'altra caratteristica che si evince dal colloquio tra Sisto e Lorenzo presso il cimitero di Callisto; il dialogo pone in evidenza come proprio nel legame sacramentale che unisce il diacono all'episcopo, il diacono appaia "uomo della comunione" esattamente attraverso il servizio specifico a! vescovo; tale servizio, poi, si realizza, concretamente, nel fedele adempimento di ciò che l'episcopo, in virtù della pienezza del sacerdozio e del governo che ha sulla sua Chiesa - sempre nella comunione con il vescovo di Roma -, richiede al suo diacono secondo le necessità e le urgenze ecclesiali.
Nel ministero del diacono, infine, tutto ha come riferimento l'altare, in quanto nella Chiesa ogni cosa, ad iniziare dalla carità, ha la sua origine dalla SS. Eucaristia. Ecco il punto in cui la testimonianza di Ambrogio, a riguardo, si fa particolarmente significativa: "… Lorenzo ... vedendo il suo vescovo Sisto condotto al martirio, cominciò ... a dirgli a gran voce: 'Dove vai, padre, senza il tuo figlio? Dove ti affretti o santo vescovo, senza il tuo diacono? Non offrivi mai il sacrificio senza ministro? ... Non vuoi che versi il sangue insieme con te colui al quale hai affidato il sangue del Signore, colui che hai fatto partecipe della celebrazione dei sacri misteri? "(Sant'Ambrogio, De Officiis, 1.41, n. 205 ....).
La comunione e l'affetto tra il vescovo e il diacono, che qui si manifestano nella comune dipendenza e nel comune legame all'Eucaristia, esprimono una visione ecclesiale profondamente teologica che va oltre le concezioni che abbassano e riducono la Chiesa-Sposa, alla mera dimensione politica e sociologica, equiparandola, di fatto, ad una tra le tante istituzioni umane; cosi è necessario liberarsi da ogni prospettiva secolarizzala e secolarizzante che ineluttabilmente porta a smarrire o a compromettere il senso e la forza rigeneratrice del Mistero; il rischio è quello di vedere tanto nel papa, quanto nei vescovi, nei presbiteri e nei diaconi, altrettanti gradini di una infinita burocrazia del tutto simile a quella della pubblica amministrazione e deputata, come questa, a vigilare su un non meglio precisato buon ordine dell'insieme.
L'incontro tra papa Sisto e il diacono Lorenzo ci invita, se mai fosse il caso, a ribaltare una tale visione e a riscoprire nel cuore della Istituzione-Chiesa, sempre indispensabile, e delle strutture ecclesiali, parimenti necessarie, la realtà viva e vivificante della grazia che le anima e, insieme, ci invita a riscoprire il legame teologico che le vincola a Cristo, unico, vero Episcopo, Presbitero e Diacono. D'altra parte già nel Nuovo testamento - nella lettera ai Filippesi (Cfr. Fil 1,1) e nella prima lettera a Timoteo (Cfr. 1 Tim 3,1-13) -, troviamo associati il vescovo e il diacono; in seguito è attestato il loro stretto legame nella "Traditio Apostolica" - inizio III secolo (Ippolito di Roma?) -, dove la grazia conferita al diacono col rito di ordinazione è definita dì "semplice servizio del vescovo", senza alcun sacerdozio; pochi anni dopo - a metà del III secolo, in Siria -, la "Didascalia degli Apostoli" presenta il diacono come il "servitore del vescovo e dei poveri".
Infine, il rapporto che lega strutturalmente il diacono al vescovo oggi viene espresso in maniera trasparente attraverso la liturgia dell'ordinazione; in questo cerimoniale, infatti, a differenza di quello dell'ordinazione dei vescovi e dei presbiteri, il gesto dell'imposizione delle mani viene compiuto unicamente dal vescovo ordinante per indicane appunto, il vincolo caratteristico e singolare che lega il diacono al vescovo.
3) II diacono si presenta come colui che, in forza del sacramento (cioè in quanto radicato nel primo grado dell'ordine), si dedica al servizio di una carità integrale a 360 gradi - quindi non solo solidarietà umana e sociale -, e così manifesta il carattere più tipico della diaconia.
Nella sua testimonianza, Ambrogio ci presenta ancora Lorenzo come colui che, m forza del sacramento ricevuto, è pienamente dedito al servizio della carità in una situazione concreta: la Roma imperiale del terzo secolo, mentre infuria la persecuzione; e in tale congiuntura, Lorenzo è chiamato a porre, dinanzi alla comunità ecclesiale e al mondo, gesti concreti destinati a trasformarsi in altrettanti segni dell'Amore-Carità di Dio, ossia di quella Carità da cui ogni cosa proviene e verso cui è incamminata; e proprio in tale servizio, il diacono esprime il ministero più tipico della sua diaconia che consiste, appunto, nel servizio della carità compiuto in forza del mandato sacramentale; insomma un'animazione che riguarda la Chiesa o settori della vita ecclesiale e che si presenta secondo i caratteri della cattolicità (kat'olon = secondo la totalità, senza escludere nulla); l'aspirazione di tale servizio è la totalità degli uomini senza eccezioni; il contenuto, un bene che risponda a tutte le attese dell'uomo - spirito, anima e corpo (Cfr. 1 Ts 5,23) - escludendo ogni parzialità e unilateralità.
Inoltre, nel testo ambrosiano si coglie un'allusione che aiuta la riflessione: Sisto, ormai prigioniero, affida a Lorenzo, il primo dei suoi diaconi, l'intera Chiesa e (gliela lascia per lo spazio di tre giorni: "… A noi, perché vecchi, è stato assegnato il percorso d'una gara più facile; a te, perché giovane, è destinato un più glorioso trionfo sul tiranno. Presto verrai, cessa di piangere: fra tre giorni mi seguirai. Tra un vescovo e un levita è conveniente ci sia questo intervallo..." (Sant'Ambrogio, De Officiis, n. 206). Lorenzo, in quei tre giorni, e come diacono, in spirito di servizio e obbedienza al suo vescovo - ormai strappato definitivamente al suo popolo -, dovrà avere cura della Chiesa, così per l'ultima volta amministrerà i beni della Sposa di Cristo e lo farà con un gesto che ha in sé la forza dì una definizione e che dice come nella Chiesa tutto sia finalizzato e assuma, valore a partire dal servizio della carità, realtà destinata a rimanere anche quando tutto sarà venuto meno e la scena di questo mondo sarà passata (Cfr. l Cor l3,8).
A chi guarda da lontano, in modo approssimativo - e, tutto sommato, superficiale -, questo gesto può sembrare legato esclusivamente alle necessità materiali e al tempo presente; si tratta, infatti, solamente della distribuzione di beni materiali a dei poveri; in realtà, l'atto che Lorenzo compie, m spirito di fedeltà alla consegna ricevuta dal vescovo e al ministero ecclesiale in cui è costituito, è un atto che lo proietta e con lui proietta tutta la Chiesa - affidatagli fino al momento del martirio -, oltre la storia, nell'escatologìa, ossia, nel "tempo" e nello "spazio" in cui Dio manifesta la pienezza della sua carità e del suo amore.
Così il diacono Lorenzo, ministro ordinato della carità, porta a termine il compito che aveva ricevuto, non solo in quanto segue il suo vescovo nel martirio ma perché attraverso il gesto col quale dona ai poveri tutte le risorse della comunità - qui espresse dai beni materiali -, manifesta come nella Chiesa, ogni cosa abbia valore se è orienta alla carità, se diventa servizio alla carità, se può trasformarsi in carità.
E tale servizio - come ricorda la prima lettera ai Tessalonicesi (Cfr. 1 Ts 5,23) -, si estende non solo al "corpo"' ma anche allo "spirito" e all'"anima'', cosa che sì palesa in tutta chiarezza in quella preghiera che - secondo la Passio Polychronii (gli atti del martirio di Lorenzo) -, il santo diacono volle recitare per la città di Roma prima di stendersi sulla graticola.
E la città, che gli attribuiva la definitiva vittoria sul paganesimo, lo ricambiò eleggendolo suo terzo patrono e celebrando la sua festa fin dal IV secolo, come seconda, per importanza, dopo quella dei beati apostoli Pietro e Paolo e innalzando, in onore del santo diacono, nell'antichità e nel medio evo, ben trentaquattro chiese e cappelle, segno tangibile di gratitudine verso colui che, fedele al suo ministero, era stato, in mezzo a lei, vero ministro e servitore della carità.
Ora, al termine di queste riflessioni sul ministero del "diaconato" inteso soprattutto nella sua forma "permanente", possiamo dire:
1) bisogna saper guardare con spirito critico a tutte quelle prospettive - ormai superate, in verità - che, di fatto, interpretano e presentano il diaconato come un ministero che conduce alla clericalizzazione dei laici e alla laicizzazione dei chierici, giungendo così ad indebolire l'identità d'entrambi.
2) il diacono, che si distingue dai vescovo e dal presbitero in quanto non è ordinato "ad sacerdotium, sed ad ministerium", è costituito in un grado autentico della gerarchia e non può essere compreso come puro accesso al sacerdozio.
3) il diacono è abilitato al servizio della carità in stretta dipendenza con l'Eucaristia e alla cura privilegiata dei poveri, tanto nel servizio delle mense (opere di misericordia corporali), quanto nel servizio della parola (opere di misericordia spirituali) e rimanendo aperto al servizio di un amore-carità più grande, il martirio.
Infine, l'istituto del "diaconato permanente", rappresenta e segna un importante arricchimento per la Chiesa e la sua missione anche in vista della nuova evangelizzazione che il Santo Padre continuamente richiama all'inizio del terzo millennio dell'era cristiana; ed è proprio la bellezza, la forza e l'eroicità dì figure di diaconi come san Lorenzo che aiutano a scoprire e a comprendere meglio la peculiarità del ministero diaconale.
San Lorenzo martire nella Roma di Valeriano
Arcidiacono con libro e graticola
di Fabrizio Bisconti
Gli anni centrali del terzo secolo furono attraversati da una crisi economica, sociale, militare, tanto da diffondere una condizione di angoscia e di tensione, che caratterizzò anche e soprattutto la popolazione dell'Urbe.La peste, le catastrofi naturali, la pressione dei barbari sul Danubio e in Oriente, diffusero una forma di paura, di millenarismo apocalittico, ma anche di odio nei confronti dei cristiani che, rinnegando gli dèi della tradizione, avrebbero attirato su tutti la maledizione. La fame, il terrore, l'ansia e la depressione generalizzata crearono il clima per una persecuzione, alimentando quel rimedio irrazionale del "sacrificio espiatorio" che avrebbe placato le ire degli dèi. La paura e la superstizione alimentarono una "caccia alle streghe", che individuò i cristiani come i veri responsabili della crisi dell'Impero. Dopo alcuni provvedimenti presi da Decio (249-251), venne il tempo di Valeriano (253-260), la cui famiglia vantava origini etrusche e risultava, dunque, legata alla grande tradizione religiosa pagana, senza contare che si stava diffondendo, proprio in quegli anni, la paura della "cristianizzazione" delle classi dirigenti, avviata già negli anni della tolleranza inaugurata dalla dinastia severiana e alimentata dalla forte opposizione senatoria, che promuoveva una severa e assoluta "laicizzazione" dell'impero.
Secondo le fonti - da Dionigi di Alessandria (Eusebio, Historia Ecclesiastica, 7, 10, 3) a Commodiano (Carmen Apologeticum, 82) - gli esordi dell'impero di Valeriano furono segnati da un atteggiamento di assoluta tolleranza, tanto che la sua dimora era piena di cristiani e poteva essere addirittura considerata una "chiesa di Dio". Ma di lì a poco, anche Valeriano, come Decio, ebbe un improvviso mutamento di rotta e cominciò a temere che i cristiani conquistassero i posti chiave dell'Impero. Fu così che, con due successivi editti, nel 257 e nel 258, Valeriano, mentre Gallieno era impegnato in Occidente contro i barbari, colpì al cuore il cristianesimo, ordinando la chiusura delle chiese, la confisca dei cimiteri e delle altre sedi di ritrovo, l'esilio in luoghi sorvegliati dei vescovi, dei sacerdoti, dei diaconi, con la minaccia di morte nei confronti di tutti coloro che contravvenissero a questa disposizione.
Nel 258 la persecuzione diviene più feroce e mirata. Si dispose di uccidere, dopo la semplice identificazione e senza alcun processo, tutti gli ecclesiastici, in quanto si riteneva che non fosse più il tempo della integrazione e che, anzi, se si voleva colpire il cristianesimo, occorreva annientarlo come Chiesa, in tutti i suoi gradi e specialmente nei vertici, così come era determinante confiscare le proprietà e i luoghi della liturgia e della sepoltura.
Protagonisti famosi di questi provvedimenti furono - come è noto - Cipriano di Cartagine, Dionigi di Alessandria e Sisto ii vescovo di Roma. Quest'ultimo fu trucidato insieme a quattro diaconi il 6 agosto del 258. Cipriano ricorda le circostanze drammatiche dell'eccidio, di cui aveva appreso la dinamica dai suoi chierici presenti a Roma in quel momento: "Xystum autem in coemeterio animadversum sciatis viii idus Augustus die et cum eo diacones quattuor" (Epistula, 80). I fatti, testimoniati anche dalla Depositio martyrum, dalla Depositio episcoporum e dal Martirologio Geronimiano sono rievocati anche da Papa Damaso (366-384), che in un celebre epigramma (Epigrammata damasiana, 17), sistemato presso la tomba di Sisto ii, ricorda come il Pontefice fu sorpreso dai soldati proprio mentre celebrava nel cimitero di San Callisto. Con lui, come si arguisce da un secondo epigramma, recuperato da Giovanni Battista de Rossi nella cripta dei Papi, furono uccisi anche gli altri appartenenti alla gerarchia ecclesiastica romana (ibidem, 16): "Hic comites Xysti portant qui ex hoste trophaea" e, probabilmente, i quattro diaconi, a cui, nel Liber Pontificalis sono aggiunti anche Felicissimo e Agapito, sepolti nel cimitero di Pretestato: "Capite truncatus est, et cum eo alii sex diaconi, Felicissimus et Agapitus, Ianuarius, Magnus, Vincentius et Stephanus" (LP i, 155).
Qualche giorno dopo, nell'ambito degli stessi provvedimenti, il 10 agosto, secondo la Depositio martyrum e il martirologio geronimiano fu ucciso anche l'arcidiacono Lorenzo, deposto nel cimitero di Ciriaca sulla via Tiburtina, secondo anche quanto riferiscono i Padri della Chiesa, che recuperano un'affabulazione leggendaria che ne descrive il martirio sulla graticola, dopo aver distribuito i suoi averi ai poveri. Attorno alla sua figura - come si diceva - nacque presto una storia inserita nella passio Polichronii, secondo la quale Lorenzo era, appunto, arcidiacono di Sisto ii; mentre il Papa era condotto al martirio, egli si rammaricò di non poter seguire la sorte del Pontefice, tanto che costrinse i carnefici a promettergli che dopo tre giorni avrebbe ottenuto anche lui la palma della vittoria.
Al di là della affabulazione leggendaria, la storicità del martire Lorenzo è attestata dai monumenti, che si sono stratificati sulla via Tiburtina presso l'agro del Verano. Qui Costantino fece costruire una sontuosa basilica circiforme, le cui fondamenta sono state intercettate durante il secondo conflitto mondiale. La grande basilica - come testimonia il Liber Pontificalis nella biografia di Papa Silvestro (LP i, p. 181) - era leggermente spostata verso sud rispetto alla tomba del martire, alla quale, sistemata in una cripta, si giungeva attraverso gradus ascensionis et descensionis. Dinanzi alla tomba, sempre secondo il Liber Pontificalis, furono sistemati alcuni preziosi elementi di illuminazione, donati dallo stesso Costantino, istoriati con le scene salienti della passione del martire a cui dedicherà uno splendido inno anche il poeta iberico Prudenzio, alla fine del iv secolo (Peristephanon, 2).
Tra il 579 e il 590, Papa Pelagio II edificò una basilica ad corpus tagliando la collina sovrastante, sacrificando una porzione delle catacombe di Ciriaca e creando una aula semipogea. Ma, al tempo di Papa Onorio (1216-1217), si rivide la costruzione pelagiana invertendo l'orientamento della basilica, che divenne il presbiterio del nuovo edificio di culto.
La devozione per l'arcidiacono romano nacque assai precocemente e, se escludiamo la rappresentazione del suo martirio nella medaglia di Sucessa, considerata un falso settecentesco, che imita il bel mosaico del mausoleo ravennate di Galla Placidia, dobbiamo rilevare che le figurazioni del martire ci offrono l'immagine di un giovane, con o senza tonsura, spesso imberbe, ma anche barbato. Egli porta - come Pietro - la croce del martirio sulle spalle, il libro, segno del suo stato diaconale, mentre, come si diceva, talora appare anche la graticola quale influenza della passio che narra la sua fine cruenta.
Nel v secolo appare, con la croce e il libro, in un affresco della catacomba di San Senatore ad Albano, dove compare per la prima volta in occidente anche la stola diaconale. Negli stessi anni, o poco più tardi, l'immagine di Lorenzo si inserisce in una teoria affrescata nelle catacombe di San Gennaro a Napoli, recando la corona del martirio, insieme a Pietro, Paolo e lo stesso Gennaro. La più antica rappresentazione legata alla fine atroce sulla graticola va riferita - come si è anticipato - alla decorazione musiva di una lunetta del cosiddetto mausoleo di Galla Placidia, dove il martire appare in tutta la sua irruenza presso una sorta di tabernacolo aperto che contiene i vangeli e una grande graticola dove ardono vivaci le fiamme pronte per il vivicomburium.
Se l'immagine si diffonde anche nelle arti minori e, segnatamente, nei vetri dorati, la rappresentazione più maestosa, solenne e vivace risulta quella inserita nell'arco absidale della basilica pelagiana, ancora fortunatamente conservata. Qui, su uno splendido fondo aureo, si sviluppa un ricco mosaico che vede come protagonista un Cristo barbato assiso sul globo terrestre e vestito della porpora imperiale. Con la destra egli sostiene la croce, mentre con la sinistra propone il largo gesto dell'adlocutio, secondo il cerimoniale imperiale, ma anche del docente e del maestro di vita. Alla sua sinistra Lorenzo è riconoscibile dalla croce e dal libro aperto che sostiene, mentre il Pontefice Pelagio mostra enfaticamente il modellino della chiesa tiburtina. A destra sono sistemati il protomartire Stefano ed Ippolito, sepolto nella stessa via.
La convergenza delle testimonianze agiografiche, archeologiche, architettoniche e iconografiche ci parla di un culto ininterrotto per l'arcidiacono Lorenzo che, dal momento paleocristiano, attraversa i secoli, passando per la stagione bizantina e il medioevo e raggiungendo i nostri giorni, se il complesso tiburtino e la memoria del martire romano risultano ancora oggi centri di attrazione della devozione romana, ma anche dei pellegrini cristiani di tutto il mondo.
SOURCE : https://www.vatican.va/news_services/or/or_quo/cultura/2010/182q04b1.html
Voir aussi : https://fr.aleteia.org/2020/08/08/laurent-le-martyr-qui-avait-du-courage-et-de-lhumour/