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Saint ÓSCAR ARNULFO ROMERO, archevêque et martyr

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J. Puig Reixach / http://www.puigreixach.net/. Óscar Romero, pastel 

Saint Oscar Arnulfo Romero

Archevêque de San Salvador ( 1980)


- Paul VI et Mgr Romero seront bientôt canonisés 
(VaticanNews le 7 mars 2018)

- décret du 7 mars 2018 (en italien)

- Un martyr qui sut guider, défendre et protéger son troupeau (lettre aux évêques du Salvador à l'occasion de la béatification d'Oscar Arnulfo Romero Galdamez) - Lettre en espagnol, en italien 
- Message de l'assistant ecclésiastique de SIGNIS sur la canonisation de Monseigneur Óscar Romero 

- Béatifié le 24 mai 2015, pour le Pape, 'Mgr Romero est l'incarnation du bon pasteur' 

- Le Pape autorise la béatification de Mgr Oscar Romero (news.va)

- Béatification de Mgr Romero: 'On regarde l'Amérique Latine avec plus d'attention' (radio Vatican le 5 février 2015) 

- Le 3 février 2015 (VIS). A la suite de l'audience accordée au Cardinal Angelo Amato, SDB, Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape a ordonné la promulgation du décret relatif au martyre du serviteur de Dieu Oscar Arnulfo Romero y Galdámez (1917 - 1980), évêque salvadorien assassiné en haine de la foi le 24 mars 1980.

Le Serviteur de Dieu Óscar Arnulfo Romero y Galdámez est né le 15 août 1917 au Salvador et est mort assassiné le 24 mars 1980.

- Benoît XVI et Mgr Romero :

... Mgr Oscar Arnulfo Romero, archevêque de San Salvador, a été assassiné, à l'autel, alors qu'il célébrait la messe pour les malades du cancer dans la chapelle de l'hôpital de la Divine Providence pour les malades du cancer. La guerre civile au San Salvador a fait des dizaines de milliers de victimes... "Mgr Romero a certainement été un grand témoin de la foi, un homme d'une grande vertu chrétienne, qui s'est engagé pour la paix et contre la dictature, et qui a été tué au cours de la célébration de la Messe"...

- Le cardinal Ortega prie pour la béatification de Mgr Romero 

... Dans son homélie, le cardinal a rappelé le souvenir de Mgr Oscar Romero, assassiné le 24 mars 1980 d’une balle en plein cœur par les escadrons de la mort alors qu’il célébrait la messe...
- Mgr Romero, véritable pasteur et non homme politique 

... "Mgr Romero n’a pas été une figure politique mais un véritable pasteur en ce qu’il a vécu en annonçant l’Evangile. Il n’est donc pas juste de faire de lui un personnage lié au monde politique et partisan"...
- Homélies de Mgr Romero - Centre Missionnaire Oblat 

Oscar Romero (1917-1980) s’est acquis une renommé internationale comme défenseur des droits humains alors qu’il occupait les fonctions d’archevêque de San Salvador (1977-1980)...
- Faire mémoire des prophètes de l'espérance - Synode des Évêques 2001
 
- Vidéo: Service Oscar Romero, Apprentis d'Auteuil. 

- Centenaire de la naissance de Mgr Romero: l'hommage à un prophète pour les pauvres, «En chemin vers le lieu de naissance du prophète» : c’est sur ce thème que s’est ouvert ce vendredi 11 août 2017, le pèlerinage organisé par l’Église du Salvador pour commémorer le centenaire de la naissance du Bienheureux Oscar Romero. 

... "Je n’abandonnerai pas mon peuple, mais au contraire je courrai avec lui tous les risques qu’exige mon ministère" (homélie, 11.11.79). Quatre mois après, le prophète de l’espérance quitta cette vie, au moment de l’offertoire, en pleine Eucharistie...

'Ceux qui ont une voix doivent parler pour ceux qui n'en ont pas'
Mgr Romero

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/12781/Saint-Oscar-Arnulfo-Romero.html



SAINT OSCAR ROMERO († 1980)


ARTICLE | 17/03/2020 | Numéro 2201 | Par Guilhem Dargnies

rois ans avant que n’éclate la guerre civile au Salvador, Paul VI nomme Mgr Oscar Romero archevêque de la capitale. Ce prélat conservateur, qui se méfie du capitalisme immoral et violent tout autant que du marxisme, avait fait sienne ce que la célèbre conférence épiscopale de Puebla appellera « l’option préférentielle pour les pauvres ».
C’est pour se « rapprocher » du pauvre qu’Oscar Romero refuse la superbe voiture que le gouvernement lui offre à sa nomination, et quitte le palais archiépiscopal pour la modeste dépendance d’un hôpital.
Un mois après cette nomination, son confident, le Père jésuite Rutilio Grande, très engagé auprès des paysans, est assassiné par un groupe paramilitaire. Pourquoi cet assassinat d’un homme de Dieu ? L’archevêque demande des explications au gouvernement. Tant que les coupables ne seront pas démasqués et traduits en justice, Mgr Romero se déclarera publiquement en état de « non-collaboration » avec les autorités. Il sera lui-même assassiné en mars 1980, au cours d’une messe.
« Si le pouvoir salvadorien et les opposants de gauche voient en lui une figure de la théologie de la libération, l’Église le considère uniquement comme un grand témoin de la foi », précise le Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme.
Guilhem Dargnies



Histoire de sainteté: Mgr Oscar Romero

La chronique de soeur Catherine Aubin est consacrée cette semaine à l'archevêque de San Salvado, Mgr Oscar Romero, assassiné le 24 mars 1980 et canonisé en 2018.

Oscar Arnulfo Romero est né à Ciudad Barrios (au Salvador) en 1917. A l’âge de douze ans, il entre au petit séminaire de San Miguel puis il est envoyé pour étudier à Rome, où il est ordonné prêtre en 1942. De retour au Salvador, il devient chancelier et secrétaire du diocèse de San Miguel, vicaire général, curé de paroisse. Il devient évêque auxiliaire de San Salvador puis archevêque en 1977.

L'assassinat, le 12 mars 1977, de son ami de longue date, le père Jésuite Rutilio Grande,  suscite une dénonciation de Romero, qui suspend les messes dans les églises de la capitale et exige la sanction des responsables. De façon incessante il appelle au dialogue et à la paix et accompagne les victimes, en réclamant continuellement la conversion de ceux qui agissent avec violence, injustice, impunité et corruption, en particulier les hommes riches et puissants.

Son attitude prophétique lui fait subir de tentatives de menaces. Le 24 mars 1980, il est assassiné d’un coup de feu, alors qu’il célèbre l’eucharistie dans la chapelle de l’Hôpital de la Divine Providence.

Oscar Arnulfo Romero est proclamé bienheureux à San Salvador le 23 mai 2015 et canonisé le 14 octobre 2018 à Rome par le Pape François.

Sœur Catherine Aubin nous raconte le témoignage étonnant de ce martyre pour la Foi. 




Qui était Mgr Oscar Romero ?

Assassiné le 24 mars 1980, alors qu'il célébrait la messe, Mgr Oscar Romero, l’archevêque de San Salvador, sera canonisé le 14 octobre 2018.

Un martyr hautement symbolique

L'ancien archevêque de San Salvador a été assassiné le 24 mars 1980 par un groupe d'extrême-droite, parce qu'il dénonçait ouvertement les exactions perpétrés par la Junte militaire. Durant de longues années, Rome a préféré parler d'Oscar Romero comme un grand témoin de la foi. Mais le pape argentin l’a reconnu officiellement comme «martyr» le 3 février 2015, et en mars 2018, le miracle obtenu par son ouvre la voie à sa canonisation. Oscar Romero est donc canonisé en octobre 2018 à Rome, pendant le synode des jeunes.
Au-delà du catholicisme, celui que l'on surnommait la «Voix des sans-voix» est honoré par d'autres Églises chrétiennes, notamment l’Église anglicane. Il est l'un des dix martyrs du XXe siècle à figurer parmi les statues situées au-dessus de la grande porte ouest de l'abbaye de Westminster à Londres.

Un début de magistère conservateur et un revirement spectaculaire

Oscar Romero naît en 1919 dans une famille modeste de sept enfants. Dans le Salvador d'alors, treize familles possèdent 40% des terres, l’Église est persécutée et les assassinats fréquents. A 14 ans, Oscar entre au séminaire contre l'avis de son père. Il rejoint à 20 ans le séminaire national de San Salvador, dirigé par les Jésuites. Il sera ordonné prêtre à Rome en 1942. En 1943, il fuit l'Italie fasciste et rentre au Salvador. En 1966, il devient Secrétaire de la Conférence épiscopale de San Salvador.
Oscar Romero apparaît comme un conservateur, souvent sceptique sur les «avancées» de Vatican II, alors que l’Église latino-américaine connaît une crise sans précédent. En effet, en 1967, les évêques d'Amérique latine, réunis à Medellin (Colombie) pour discuter de la mise en œuvre des réformes de Vatican II, ont décidé que désormais la hiérarchie catholique, rompant avec sa position traditionnelle de défenseur du statu quo, défendra le parti des pauvres. Le clergé est divisé. Aussi, lorsqu'Oscar Romero devient archevêque de San Salvador en février 1977, le partie progressiste du clergé salvadorien redoute son opposition aux engagements vis-à-vis des plus pauvres et voit dans cette nomination comme un coup d'arrêt de la part de Paul VI.
Mais le 12 mars 1977, le jésuite Rutilio Grande est assassiné avec deux de ses compagnons par «un escadron de la mort». Cet assassinat bouleverse profondément l'archevêque de San Salvador qui perd en la personne du Père Grande, un ami de longue date. Plus tard, il dira que la mort de Rutilio Grande l'a converti : "Quand je vis Rutilio, étendu mort, j'ai pensé que s'ils l'avaient tué pour ce qu'il avait réalisé, alors moi aussi je devais avancer sur le même chemin." Il s'engage aussitôt à ne plus assister à un acte officiel tant que justice ne sera pas faite. Mais jamais aucune enquête ne sera menée... 

Une foi engagée

A partir de cette date, l'archevêque de San Salvador combat ouvertement la pauvreté, l'injustice sociale, la torture et les assassinats. Lui qui fut un pionnier de l'évangélisation sur les ondes dans sa jeunesse, il utilise désormais la radio pour dénoncer l'injustice sociale et les violences faites aux opposants de la Junte.Parlant au nom de tous ceux qui ne pouvaient s'exprimer, il est rapidement reconnu comme «la Voix des sans-voix». 
Mgr Oscar Romero pense que la foi chrétienne comporte une dimension politique, et que la raison d'être de l’Église est de se solidariser avec les pauvres. En 1980, à l'occasion de la réception de son doctorat honoraire de l'Université de Louvain, il n'hésite pas à déclarer : "Le monde des pauvres nous apprend que la libération arrivera non seulement quand les pauvres seront les destinataires privilégiés des attentions des gouvernements et de l’Église, mais bien quand ils seront les acteurs et les protagonistes de leur propre lutte et de leur libération en démaquant ainsi la dernière racine des faux paternalismes, même ceux de l’Église."

L'ennemi à abattre

Les dénonciations, les prises de position contre les crimes et la torture infligés quotidiennement par «les escadrons de la mort» et  l'armée salvadorienne, font d'Oscar Romero «un dangereux agitateur». Pourtant l'archevêque ne faiblit pas et le 23 mars 1980,à l'occasion d'un sermon dans la Basilique du Sacré-Coeur de San Salvador,Mgr Romero lance un appel aux soldats : "Un soldat n'est pas obligé d'obéir à un ordre qui va contre la loi de Dieu (...) Il est temps d'obéir à votre conscience (...)" Le lendemain, alors qu'il dit la messe dans la chapelle de la Divine-Providence, une balle l'atteint en plein cœur. Il meurt aussitôt. A l'occasion de ses funérailles, où se pressent prêtres et évêques du monde entier, une bombe éclate suivi de des coups de feu dispensant la foule réunie dans la Basilique. Mgr Romero est aussitôt enterré à la hâte dans le transept droit de la Basilique. Les médias pro-junte dénoncèrent une attaque de groupuscules d'extrême-gauche aussitôt dénoncés par un texte, signé par 22 hauts-représentants du clergé présents aux funérailles, affirmant que la bombe et les coups de fusils provenaient du palais présidentiel.

Une béatification compliquée

La décision de béatifier ce prélat de l’Église latino-américain prit beaucoup de temps car la papauté craignait la récupération politique d'un tel évènement. Pour ses adversaires, et l'extrême-gauche de son pays, Mgr Romero fut sans conteste une figure de la théologie de la libération. Le Vatican, pour sa part, préfère souligner la portée spirituelle de ses homélies, le qualifiant  «prophète de l'espérance». Ce n'est qu'en 2007, que le pape Benoît XVI se prononce en faveur de la béatification de ce «grand témoin de la foi».
Le pape François, conscient de l'importance d'une telle béatification dans le continent d'où il est issu,s'est personnellement impliqué dans le procès en béatification d'Oscar Romero. Le 8 janvier 2015, la commission des théologiens de la Congrégation des causes des saints, reconnaissait à l'unanimité que l'archevêque de San Salvador avait bien été tué "en haine de foi", selon la formule définissant le martyre.
Evelyne Montigny



Statue d'Oscar Romero portant un enfant, parmi les neuf autres Martyrs de l'abbaye de Westminster


Homélie du pape François lors des canonisations de Paul VI et Oscar Romero


14 octobre 2018

La deuxième Lecture nous a dit qu’« elle est vivante, la Parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée » (He 4, 12). Il en est vraiment ainsi : la Parole de Dieu n’est pas seulement un ensemble de vérités ou un récit spirituel édifiant, non, c’est une Parole vivante, qui touche la vie, qui la transforme. Là Jésus en personne, lui qui est la Parole vivante de Dieu, parle à nos cœurs.

L’Évangile, en particulier, nous invite à la rencontre avec le Seigneur, à l’exemple de cet ‘‘homme’’ qui ‘‘court à sa rencontre’’ (cf. Mc 10, 17). Nous pouvons nous identifier à cet homme, dont le texte ne mentionne pas le nom, presque pour suggérer qu’il peut représenter chacun d’entre nous. Il demande à Jésus comment « avoir la vie éternelle en héritage » (v. 17). Il demande la vie pour toujours, la vie en plénitude : qui d’entre nous ne la voudrait pas ? Mais, remarquons-le, il la demande comme un héritage à posséder, comme un bien à obtenir, à conquérir par ses forces. En effet, pour posséder ce bien, il a observé les commandements depuis son enfance et pour atteindre l’objectif il est disposé à en observer d’autres ; c’est pourquoi il demande : « Que dois-je faire pour avoir ? »

La réponse de Jésus le désoriente. Le Seigneur fixe le regard sur lui et l’aime (cf. v. 12). Jésus change de perspective : des préceptes observés pour obtenir des récompenses à l’amour gratuit et total. Cet homme parlait en termes de demande et d’offre, Jésus lui propose une histoire d’amour. Il lui demande de passer de l’observance des lois au don de soi, du faire pour soi-même à l’être avec Lui. Et il lui fait une proposition de vie ‘‘tranchante’’ : « Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres [...] puis viens, suis-moi » (v. 21). À toi aussi, Jésus dit : ‘‘Viens, suis-moi’’. Viens : ne reste pas sur place, car il ne suffit pas de ne faire aucun mal pour appartenir à Jésus. Suis- moi : ne marche pas derrière Jésus seulement quand cela te convient, mais cherche-le chaque jour ; ne te contente pas d’observer les préceptes, de faire un peu d’aumône et de dire quelques prières : trouve en lui le Dieu qui t’aime toujours, le sens de ta vie, la force de te donner.

Jésus dit encore : « Vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ». Le Seigneur ne fait pas des théories sur la pauvreté et la richesse, mais il va directement à la vie. Il te demande de laisser ce qui appesantit ton cœur, de te libérer des biens pour lui faire une place à lui, l’unique bien. On ne peut pas suivre vraiment Jésus quand on est alourdi par les choses. Car, si le cœur est surchargé par les biens, il n’y aura pas de place pour le Seigneur, qui deviendra une chose parmi les autres. C’est pourquoi la richesse est dangereuse et – dit Jésus – rend même difficile le salut. Non pas parce que Dieu est sévère, non ! Le problème est de notre côté : le fait d’avoir trop, le fait de vouloir trop étouffe notre cœur et nous rend incapables d’aimer. C’est pourquoi saint Paul rappelle que « la racine de tous les maux, c’est l’argent » (1 Tm 6, 10). Nous le voyons : là où on met l’argent au centre, il n’y a pas de place pour Dieu et il n’y en a pas non plus pour l’homme.

Jésus est radical. Il donne tout et demande tout : il donne un amour total et demande un cœur sans partage. Aujourd’hui également, il se donne à nous comme Pain vivant ; pouvons-nous lui donner en échange des miettes ? À lui qui s’est fait notre serviteur jusqu’à aller sur la croix pour nous, nous ne pouvons pas répondre uniquement par l’observance de quelques préceptes. À lui qui nous offre la vie éternelle, nous ne pouvons pas donner un bout de temps. Jésus ne se contente pas d’un ‘‘pourcentage d’amour’’ : nous ne pouvons pas l’aimer à vingt, à cinquante ou à soixante pour cent. Ou tout ou rien !

Chers frères et sœurs, notre cœur est comme un aimant : il se laisse attirer par l’amour, mais peut s’attacher d’un côté seulement et doit choisir : ou bien il aimera Dieu ou bien il aimera la richesse du monde (cf. Mt 6, 24) ; ou bien il vivra pour aimer ou bien il vivra pour lui-même (Mc 8, 35). Demandons-nous de quel côté nous sommes. Demandons-nous où nous en sommes dans notre histoire d’amour avec Dieu. Nous contentons-nous de quelques préceptes ou suivons-nous Jésus comme des amoureux, vraiment disposés à quitter quelque chose pour lui ? Jésus interroge chacun d’entre nous et nous sommes tous, en tant qu’Église, en chemin : sommes-nous une Église qui ne prêche que de bons préceptes ou une Église-épouse qui s’abandonne dans l’amour pour son Seigneur ? Le suivons-nous vraiment ou retournons-nous sur les pas du monde, comme cet homme ? Au total, Jésus nous suffit-il ou bien cherchons-nous beaucoup de sécurités du monde ? Demandons la grâce de savoir quitter par amour du Seigneur : quitter les richesses, les nostalgies de rôles et de pouvoirs, les structures qui ne sont plus adaptées à l’annonce de l’Évangile, les poids qui freinent la mission, les liens qui attachent au monde. Sans un saut en avant dans l’amour, notre vie et notre Église souffrent d’une « autosatisfaction égocentrique » (Evangelii gaudium, n. 95) : on cherche la joie dans un plaisir passager, on s’enferme dans les palabres stériles, on s’installe dans la monotonie d’une vie chrétienne sans élan, où un peu de narcissisme couvre la tristesse de rester inachevé.

Il en fut ainsi pour cet homme, qui – dit l’Évangile – « s’en alla tout triste » (v. 22). Il s’était attaché aux préceptes et à ses nombreux biens, il n’avait pas donné son cœur. Et, bien qu’ayant rencontré Jésus et accueilli son regard d’amour, il s’en est allé triste. La tristesse est la preuve de l’amour inachevé. C’est le signe d’un cœur tiède. Par contre, un cœur détaché des biens, qui aime librement le Seigneur, répand toujours la joie, cette joie dont on a besoin aujourd’hui. Le saint Pape Paul VI a écrit : « C’est au cœur de leurs angoisses que nos contemporains ont besoin de connaître la joie, de sentir son chant (Exhort. ap. Gaudete in Domino, I). Aujourd’hui, Jésus nous invite à retourner aux sources de la joie, qui sont la rencontre avec lui, le choix courageux de prendre des risques pour le suivre, le goût de quitter quelque chose pour embrasser sa vie. Les saints ont parcouru ce chemin.

Paul VI l’a fait, à l’exemple de l’Apôtre dont il a pris le nom. Comme lui, il a consacré sa vie à l’Évangile du Christ, en traversant de nouvelles frontières et en se faisant son témoin dans l’annonce et dans le dialogue, prophète d’une Église ouverte qui regarde ceux qui sont loin et prend soin des pauvres. Paul VI, y compris dans la difficulté et au milieu des incompréhensions, a témoigné de manière passionnée de la beauté et de la joie de suivre Jésus totalement. Aujourd’hui, il nous exhorte encore, avec le Concile dont il a été le sage timonier, à vivre notre vocation commune : la vocation universelle à la sainteté. Non pas aux demi-mesures, mais à la sainteté. Il est beau qu’avec lui et avec les autres saints et saintes d’aujourd’hui, il y ait Mgr Romero, qui a quitté les certitudes du monde, même sa propre sécurité, pour donner sa vie selon l’Évangile, aux côtés des pauvres et de son peuple, avec le cœur attaché à Jésus et à ses frères. Nous pouvons en dire autant de Francesco Spinelli, de Vincenzo Romano, de Maria Caterina Kasper, de Nazaria Ignazia de Sainte Thérèse de Jésus et de Nunzio Sulprizio. Tous ces saints, dans des contextes différents, ont traduit par leur vie la Parole d’aujourd’hui, sans tiédeur, sans calculs, avec le désir de risquer et de quitter. Que le Seigneur nous aide à imiter leurs exemples !

[01595-FR.01] [Texte original: Italien]



Le pape Paul VI et Óscar Romero, juin 1978

Béatification de mgr Romero, archevêque de San Salvador, martyr
Le Saint-Siège vient d'annoncer la prochaine béatification de celui qui fut archevêque de San Salvador de 1977 à 1980. Ce futur bienheureux était ami de saint Josémaria et de plusieurs fidèles de l'Opus Dei qui s'expriment ici, avec mgr Xavier Echevarria.
NOUVELLES19 fév. 2015

 Mgr Romero sera un saint très apprécié, dit le prélat de l'Opus Dei. »

Le Saint Père François a autorisé la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret concernant le martyre du serviteur de Dieu Oscar Arnulfo Romero y Gadamez, ainsi que d'autres futurs bienheureux. Mgr Romero (El Salvador 1917-1980), archevêque de San Salvador, fut assassiné, le 24 mars 1980, par "haine de la foi" lorsqu'il célébrait la Sainte Messe.
 En apprenant cette nouvelle,mgr Xavier Echevarría a déclaré: « Croyants ou non croyants, nous sommes tous interpelés par les martyrs qui sont surtout un phare lumineux pour tous ceux qui ont mis leur espoir en Dieu. Je suis sûr que mgr Oscar Romero sera un saint très apprécié »

Et d'ajouter : "J'ai connu mgr Romero à l'occasion de l'une de ses visites à saint Josémaria, à Rome, lors du concile Vatican II. C'était quelqu'un de pieux, détaché de lui-même et dévoué à son peuple. On percevait qu'il cherchait la sainteté. Mgr Romero fut l'un des premiers évêques qui, après le décès de saint Josémaria en 1975, écrivit au bienheureux Paul VI pour lui demander l'ouverture de sa cause de canonisation (1). Je suis convaincu que désormais, du haut du Ciel, il intercède toujours, avec son ami Josémaria, pour cette portion du peuple de Dieu ».

Saint Josémaria et mgr Oscar Romero se connaissaient depuis 1955. L'archevêque de San Salvador qui appréciait l'esprit de l'Opus Dei, avait de fréquents contacts avec le travail apostolique des fidèles de la Prélature au Salvador. En 1974, lors de son voyage à Rome, il eut plusieurs fois l'occasion de s'entretenir avec saint Josémaria. Antonio Rodriguez Pedrezuela, dans son livre « Une mer sans rivage » rapporte qu'à ce moment-là, le fondateur de l'Opus Dei, qui connaissait bien la situation tendue au Salvador, fit tout pour que mgr Romero profite de son séjour à Rome et se repose.

Leur affection était mutuelle. Lorsque le fondateur de l'Opus Dei est décédé, mgr Romero, dans sa lettre de postulation pour l'ouverture de la cause de canonisation de saint Josémaria exprimait ainsi sa reconnaissance « pour l'encouragement et la force reçues de saint Josémaria pour être fidèle à la doctrine inaltérable du Christ et pour servir la Sainte Église Romaine avec un souci apostolique ». Sur cette lettre, il ajoutait : « Son dialogue continu avec le Seigneur et sa grande humanité ne faisaient qu'un dans sa vie. On percevait chez lui l'homme de Dieu, plein de délicatesse, d'affection et de bonne humeur. Depuis sa mort, de très nombreuses personnes, dans leur dévotion privée, lui confient tous leurs besoins »(1).
Cet attachement ne fit que croître après le décès du fondateur de l'Opus Dei, comme en témoigne aussi la lettre qu'il adressa au bienheureux Alvaro del Portillo quelques mois avant sa mort.
Une profonde amitié le rattachait aussi à mgr Fernando Saenz, vicaire de l'Opus Dei à l'époque, et par la suite son successeur en tant qu'archevêque de San Salvador. Leur amitié ne fut interrompue que le 24 mars 1980, jour où il fut assassiné. Ce fut précisément ce jour-là que, comme il l'avait fait à plusieurs reprises, mgr Romero participa à une rencontre de prêtres, organisée par des prêtres de l'Opus Dei.
(1) : Voici la traduction de cette lettre :
"Très Saint Père,

Le décès de Monseigneur Josémaria Escriva de Balaguer est encore tout récent et je crois contribuer à la plus grande gloire de Dieu et au bien des âmes en sollicitant de Votre Sainteté l'ouverture prochaine de la cause de béatification et de canonisation d'un prêtre aussi éminent.

J'ai eu le bonheur de rencontrer personnellement Monseigneur Escriva de Balaguer et de recevoir de lui encouragement et force pour être fidèle à la doctrine inaltérable du Christ et pour servir, d'un élan apostolique, la Sainte Eglise Romaine et cette parcelle de Saint-Jacques de Marie que Votre Sainteté m'a confiée.

Je connais depuis quelques années le travail de l'Opus Dei ici, au Salvador, et je peux témoigner du sens surnaturel qui l'anime et de la fidélité à la doctrine du magistère ecclésiastique qui le caractérise. Personnellement, j'éprouve une profonde gratitude envers les prêtres de l'Œuvre, auxquels j'ai confié, avec beaucoup de satisfaction, la direction spirituelle de ma vie et celle d'autres prêtres. Des gens de toutes les origines sociales trouvent dans l'Opus Dei une orientation sûre pour vivre en enfants de Dieu au cœur de leurs obligations familiales et sociales. Et tout ceci est dû, sans aucun doute, à la vie et à la doctrine de leur fondateur."

Vidéos (en anglais) :




Mgr Romero, un homme de Dieu
Article du Cardinal Gregorio Rosa Chávez (évêque auxiliaire de San Salvador ) sur saint Oscar Arnulfo Romero archevêque, martyr de San Salvador, canonisé le dimanche 14 octobre 2018.
DE L'EGLISE ET DU PAPE17 oct. 2018

Commentaire personnel sur un aspect de la vie de Mgr Romero

Publié dans la revue Palabra, à Madrid, en septembre 2018 (n. 669), pp. 62-64
J'ai réfléchi plus d'une fois à l’intérêt de partager mon expérience personnelle sur un aspect précis de la vie de mgr Romero, à savoir sa relation avec l'Opus Dei, ainsi qu'à celui de livrer quelques pièces et des détails que je suis le seul à connaître, intéressants à évoquer à la veille de sa canonisation. Je vais donc me servir d’une source pratiquement inédite : des notes de ses retraites spirituelles pendant la période suivante : avant qu'il ne devienne évêque jusqu'à un mois avant son assassinat.
Monseigneur Romero et Don Fernando
Le père Oscar Romero, comme tous les évêques du pays de l'époque, accueillit l’abbé Fernando Saenz Lacalle (vicaire de l’Opus Dei au Salvador), venu lui suggérer d’écrire au saint-père pour lui demander l’ouverture du procès de canonisation du fondateur de l’Opus Dei. Le texte élogieux du futur archevêque de San Salvador est bien connu de tous.
Par ailleurs, Oscar Romero, dès sa nomination épiscopale à Santiago Maria, avait abonné tous les prêtres de son petit diocèse à votre revuePalabra.
Quant à moi, je n’étais que séminariste lorsque j’ai accompagné occasionnellement le Père Romero à San Salvador, à la Résidence Doble Vía, dont la direction est confiée l'Œuvre. Doble Via est un foyer d’étudiants, issus, pour la plupart, de l'Est du Salvador. Oscar Romero, très proche de l'Œuvre, avait confié sa direction spirituelle à un prêtre de l’Opus Dei, Don Fernando, qu’il consulta avant d'accepter d’être élu évêque auxiliaire de San Salvador. Il s’est alors entretenu avec don Fernando au sujet de l'archevêque de l'époque, Luis Chávez y González et surtout au sujet de son assistant Arturo Rivera Damas. De son côté, la Nonciature lui avait conseillé d’être vigilant et de tenir le Vatican informé de la ligne pastorale de ces membres de la hiérarchie, dès qu’il y aurait un point non conforme aux normes de l’Église.
Quelques années plus tard, Monseigneur Romero succéda à Monseigneur Chávez au siège épiscopal, et les choses prirent une autre tournure : Monseigneur Romero, dans sa lettre pastorale programmatique La Iglesia de la Pascua (avril 1977), fit un bel éloge de son prédécesseur en affirmant qu'il prenait la direction du navire archiépiscopal "avec le respect et la délicatesse de celui qui perçoit qu'il a reçu un héritage d'une valeur incalculable pour continuer à le porter et le cultiver dans des horizons nouveaux et difficiles" (p.5).
Au milieu de cette lettre pastorale, il décrit son « rêve » de l'Église, en s'inspirant des documents de Medelllín : "Que le visage d'une Église authentiquement pauvre, missionnaire et pascale, détachée de tout pouvoir temporel et résolument engagée pour la libération de tout l'homme et de tous les hommes, se présente toujours plus clairement" (Jeunesse, 15). Le mot "pascale" est en majuscules dans le texte. Nous sommes au début de son ministère archiépiscopal et il a déjà eu à récupérer le corps de l'abbé Rutilio Grande, premier prêtre assassiné .
Ce rêve est devenu une réalité lorsqu'il l'a signée de son sang : il nous a laissé une Église martyre, libre face à tout pouvoir et totalement engagée envers les pauvres et ceux qui souffrent. Monseigneur Romero était, comme le dit la Bulle de béatification, "un pasteur selon le cœur du Christ,évangélisateur et père des pauvres, un témoin héroïque du Royaume de Dieu".
Cette belle description du témoignage du Christ a été complétée le lendemain par le Pape François lui-même, au moment du Regina Coeli, lorsqu'il a rappelé que "ce pasteur diligent, à l'exemple de Jésus, a choisi d'être au milieu de son peuple, surtout des pauvres et des opprimés, même au prix de sa vie" (24 mai 2015).
Nous sommes au début de trois années dramatiques marquées par une profonde polarisation, y compris au sein de l'Église. Au Salvador, il y a eu de nombreuses "relectures" de Medellín ; il est bon de le rappeler alors que nous venons de célébrer le cinquantième anniversaire de cet événement capital pour l'Église en Amérique latine. Il est à noter que c'est seulement sur ce continent qu'il y a eu une "réception" officielle des documents conciliaires. C'était une époque où les nuances n'existaient guère : "Tu dois prendre position", disaient les apôtres de la libération les plus radicaux, "soit tu es avec le peuple opprimé, soit tu es avec les oppresseurs".
C'est cette réalité que le vénérable pasteur a dû combattre. Il m'a confié qu'il subissait une forte pression pour forcer l'Opus Dei à adopter pleinement ces approches, que certains considéraient comme "la ligne de l'archidiocèse". En dépit de tout cela, Monseigneur Romero voua son amitié aux membres de l'Œuvre avec lesquels il fut toujours en contact, attentif à leurs observations et à leurs suggestions.
La preuve en est que le jour de sa mort, il a passé toute la matinée au bord de la mer, à l'invitation de Don Fernando, qui était venu le chercher à l'archevêché. Avec plusieurs prêtres, ils ont travaillé sur des documents concernant la formation des prêtres. Au retour de ce pique-nique, Monseigneur Romero est passé devant la maison des Jésuites à Santa Tecla, et s’est confessé .Nous en avons plusieurs témoignages, le plus fiable étant celui du jésuite Segundo Azcue, son confesseur. Une heure plus tard, le meurtre sacrilège était perpétré.
L'Opus Dei revient sur scène quand, après la mort subite de mgr Arturo Rivera Damas, - successeur immédiat d'Oscar Romero- , mgr Fernando Sáenz Lacalle, né en Espagne et arrivé au Salvador juste après son ordination, est élu archevêque de San Salvador.
Au Salvador, la première réaction de nombreuses personnes fut défavorable à mgr Saenz.
Dans ce contexte, votre revue Palabra publia une brève note de Rutilio Silvestri qui trouvait logique que cette charge ait été confiée précisément à l'un des meilleurs amis du pasteur assassiné, qui fut pendant longtemps son confident, voire son directeur spirituel.
Il est donc intéressant de se pencher, de façon critique, sur cette facette d'Oscar, prêtre et évêque, ainsi que sur sa relation avec l'Œuvre au cours de ses trois années d'intense et difficile conduite pastorale de cette portion de l'Église de Dieu.
La spiritualité de l'Opus Dei dans les écrits spirituels de Mgr Romero
Pour en apporter une première contribution, je vais me tourner vers une source pratiquement inédite : les notes de ses exercices spirituels, allant de l'année 1966, où il n'était pas encore évêque, au mois de février 1980, lors de sa retraite spirituelle, un mois avant sa mort .
Ces notes sont déjà à la disposition du public, – quoique partiellement pour le moment -. Elles font 324 pages. Ces notes manuscrites sont introduites, à chaque page, par un titre en caractères imprimerie pour en faciliter la lecture. 

Lors de sa retraite, en septembre 1968 (il avait célébré ses noces d'argent en tant que prêtre en 1967), au bord du lac Ilopango, il fait plusieurs allusions à Chemin, ouvrage de saint Josémaria bien connu.
En méditant sur le péché, il note ces résolutions : "Plus de vie intérieure, plus de service aux autres. Négativement : stratégie. S'éloigner du danger (Chemin). Plan de vie. Lutte contre le péché véniel : soyez parfaits. Désir de réparation et de pénitence (Chemin). Heure de spiritualité (...). Je vais mourir. Automne... Je serai une feuille morte (Chemin). L'humilité. Le monde suivra son cours. Personne ne se souvient de ceux qui sont partis." Et en faisant son examen de conscience, il écrit : "Le plus important, un acte d'amour (Chemin)".

Nous trouvons, à la fin de ces notes détaillées, plusieurs références à votre revue Palabra, sur la méditation de l'Évangile de Marthe et Marie(Chemin : le tabernacle à Béthanie). À la fin de la note il retranscrit cette citation d'une lettre du Prélat écrite en 1950 : "Chacun doit sanctifier sa profession, se sanctifier dans sa profession, se sanctifier avec sa profession". Il y a même le commentaire que saint Josémaria fit lors de la mort de sa mère:"La mère du prêtre ne devrait mourir que trois heures après son fils".

Du 10 au 14 novembre 1969, il a participé à la retraite prêchée par l'abbé Juan Izquierdo, de l'Opus Dei. A l'époque, O. Romero, Secrétaire général de la Conférence épiscopale du Salvador, ne peut être là que par intermittence,tenu par son engagement auprès de Monseigneur Pedro Arnoldo Aparicio, Président de l'épiscopat. Cela dit,il avoue être déçu par un climat peu propice à la rencontre avec Dieu : "Manque de recueillement. La "mancha brava" (ndt escadron extrémiste clandestin) brise définitivement mon silence.

J'interromps ma retraite le 11, pour préparer mon agenda.(...). Le 12, dès l'aube, je suis de nouveau à Apulo. Je ferai de mon mieux ces trois jours-ci."Sur la page suivante, il note brièvement : "26 janvier (1970). Confession avec l'abbé Javier".

Quelques lignes en dessous, nous trouvons cette phrase, écrite le 21 avril 1970 : "Le Nonce m'informe de la volonté du Pape. Je dois répondre demain. Échange avec don Fernando". Le lendemain, il note ce que celui-ci lui a ditet qui mérite d'être littéralement rapporté: "Éléments positifs : ligne de direction spirituelle. a) Faire face au vrai problème : le prendre comme un sacrifice, une expiation et prendre au sérieux l'attitude de réparation : fuir les occasions, vie intense de prière et mortification. b) Faire face à la tentation du triomphalisme : considérer cette grave responsabilité, un service pas facile, un travail à faire devant Dieu. c)face à la tentation de la pusillanimité : voir ça comme un travail devant Dieu, servir et orienter des millions d'âmes.Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis".

Puis, point à la ligne, le 8 juin 1970, au Collège Bélen, il écrit : "Le 21 avril (comme par hasard, un 21 !) vers 18 heures, le Nonce m'a annoncé que j'étais nommé évêque auxiliaire de mgr Archevêque. Ma réponse était attendue le lendemain. J'ai consulté le P. Saenz, le Dr Dárdano, le P. Navarrete". Et il fait un court résumé des réponses de chacun.

Un guide sûr au cœur de la tourmente

Ce qu'il a noté ensuite a marqué profondément le tout jeune évêque:"Assemblée plénière de l'Épiscopat d'Amérique Centrale et du Panama, à Antigua, au Guatemala: 27 mai- 2 juin. Une vraie grâce au plus haut point: la rencontre de tant de bons évêques, la réflexion de mgr Eduardo Pironio, la liturgie, mon travail..."

Ce cher évêque argentin, dont la cause de canonisation a été introduite il y a quelques années, a prêché en 1974, à la demande de Paul VI, la retraite au Vatican. En juillet 1975, il a aussi prêché la retraite aux évêques centre-américains, de l'Isthme, à Antigua, au Guatémala. Mgr Romero, qui était alors secrétaire adjoint du SEDAC - secrétariat épiscopal d'Amérique Centrale), prit des notes détaillées des douze méditations de Pironio. Mgr Romero comprit alors le vrai sens de Medellin, événement salutaire qui introduisit les enseignements du Concile Vatican II dans la réalité dramatique de l'Amérique latine. Mgr Romero et mgr Pironio tissent des liens très forts. L'évêque argentin deviendra son conseiller, son confident et son consolateur à chaque visite que l'archevêque martyr fera au Vatican. Ce fait, clairement explicité dans le Journal de mgr Romero, est connu de tous. Puissent ces quelques lignes vous permettre de mieux comprendre le premier saint du Salvador et faire que l'odeur de sa sainteté -le romarin ( el romero ) est une plante aromatique- se répande dans le monde entier

Biographie de Mgr Óscar Romero

Né en 1917 à Ciudad Barrios, au Salvador. Il fit ses études secondaires chez les Pères Clarétiens et, de 1937 à 1944, à l'Université Grégorienne de Rome. Ordonné prêtre en 1942 et archevêque de San Salvador, en 1977, il s'est battu pour la défense des plus démunis, en rejetant toute violence et en propageant l'amour de la justice. En 1980, il a été nommé prix Nobel de la paix. Il a présidé la Conférence épiscopale salvadorienne et a été docteur honoris causa des universités de Louvain et de Georgetown. Le 24 mars 1980, vers 18 h 25, il fut assassiné, sous le coup d’un tir ciblé, alors qu'il célébrait l'Eucharistie en la chapelle de l'hôpital de la Divine Providence de San Salvador et qu'il se préparait à recevoir le Corps de Jésus. Óscar Arnulfo Romero, martyr salvadorien, fut béatifié le 23 mai 2015 à San Salvador, capitale du Salvador, en présence de plusieurs présidents d’Amérique et du monde entier, rassemblés avec des milliers de fidèles sur la place Salvador del Mundo. Le pape François vient de le canoniser à Rome, dimanche 14 octobre 2018.

Prière à Mgr Óscar Romero

Oh! Dieu le Père Miséricordieux, toi qui, par Jésus Christ, par l’'intercession de la Vierge Marie, reine de la paix, et par l'action du Saint-Esprit, as accordé au Bienheureux Oscar Romero la grâce d'être un pasteur exemplaire au service de l'Église, et tout spécialement des pauvres et des démunis, fais, Seigneur, que je sache vivre aussi selon Évangile de ton fils, accorde-moi par l’intercession de saint Oscar Romero la faveur que je vous demande ... Ainsi soit-il. Notre Père, Je vous salue Marie et Gloire




Oscar Romero (al centro) junto a Rutilio Grande (al lado derecho) en la toma de arzobispado 1979

Saint Oscar Arnulfo Romero y Galdámez


Profile

Second of seven children born to Santo Romero and Guadaleupe de Jesus Galdamez.Ordained on 4 April 1942 in Rome, Italy. Parish priest of Anamoros, La Union, El Salvador in1943. Secretary to the diocese of San Miguel, El Salvador in 1944. Auxiliary bishop of San Salvador, El Salvador and titular bishop of Tambeae on 25 April 1970. A conservative man and cleric by nature, he was at odds with many of the area priests who were opposed the repressive El Salvadorian government, and who were aligned with leftist ideologies. Bishop ofSantiago de Maria, El Salvador on 15 October 1974. Archbishop of San Salvador on 3 February 1977. By this point Romero had come to realize that the ruling class had no concern for the condition of the rest of the population, and was determined to violently repress any opposition. He was out-spoken the cause of thepoor and oppressed, and always within the confines of his vocation. Martyr.

Born
  • shot by a government-affiliated death squad on the morning of 24 March 1980 in the chapel of La Divina Providencia Hospital in San Salvador, El Salvador while celebrating Mass
  • 23 May 2015 by Pope Francis
  • recognition celebrated at Plaza Divino Salvador del Mundo, San Salvador, El Salvador, Cardinal Angelo Amato, prefect of the Congregation for Causes of the Saints, chief celebrant

Insides that didn't decompose – and other stunning facts about Oscar Romero

By David Ramos and Elise Harris

San Salvador, El Salvador, Mar 8, 2018 / 02:49 am ().- In his role as Vicar General, Monsignor Ricardo Urioste was one of the closest collaborators of Oscar Romero, the archbishop of San Salvador who was martyred for the faith in 1980 and beatified in 2015.
And this monsignor has some stories to tell.
Among the most fascinating involve details surrounding the day Romero was killed, what the late archbishop really thought about the controversial and problematic Liberation Theology, and the fact that the martyr’s insides hadn’t decomposed when they were exhumed three years after his death.
Archbishop Romero was brutally killed while celebrating Mass on March 24, 1980 – a time when El Salvador was on the brink of civil war. In February 2015, Pope Francis officially recognized his death as having been for hatred of the faith. This week, the Pope recognized a second miracle attributed to Romero's intercession, paving the way for his canonization.
Msgr. Urioste, who currently heads up the Archbishop Romero Foundation, said that during the time the martyr lived, whenever “he preached, spoke, was a pastor, they accused him of being communist, Marxist, a politician, and a thousand things."
However, he noted how after 12 years of extensive study on the life and writings of the archbishop, the Vatican never found anything that supported these claims.
In an interview with CNA, Msgr. Urioste revealed some of the lesser known facts surrounding the martyred archbishop, as well as his continuing legacy on the Church and the world at large.
What happened on the day Archbishop Romero died
Msgr. Urioste can easily recall the day that Archbishop Romero was killed, saying that it was “an ordinary day of work” for him.
In the morning, the archbishop had a meeting with a group of priests, and then they ate lunch together. Afterward he went to confession with his usual confessor, which was a priest named Fr. Segundo Ascue.
Once he confessed, Archbishop Romero went to celebrate a 6 p.m. Mass in San Salvador’s hospital of Divine Providence, which was staffed by nuns. The Mass, Mons. Urioste recalled, had been widely publicized throughout the diocese.
While he was celebrating Mass in the hospital’s chapel, the archbishop was shot in the chest from outside.
Msgr. Urioste said that after getting a phone call informing him of what happened, “I immediately went to the hospital, and he was already taken to the polyclinic. A television set arrived, they interviewed me, and after I went to the hospital where he was."
He recalled how as the sisters were going to embalm Archbishop Romero’s body, he told them “please be careful not to drop his insides anywhere, but that they pick them up and bury them, and they did, burying them in front of the little apartment he had in the hospital where he lived."
Three years later, on the occasion St. John Paul II’s visit to the country, the nuns of the hospital “made a monument to the Virgin in the same place where we had buried (Romero’s) insides.”
“When they were digging they ran into the box and the plastic bag where they had placed the insides, and the blood was still liquid and the insides didn't have any bad smell,” he revealed.
“I don't want to say that it was a miracle, it's possible that it's a natural phenomenon, but the truth is that this happened, and we told the archbishop at the time (Arturo Rivera y Damas), 'Look monsignor, this has happened,' and he said 'Be quiet, don't tell anyone because they are going to say that they are our inventions,'” he said.
However, “Pope John Paul II was given a small canister with Archbishop Romero’s blood,” he noted.
Msgr. Urioste recalled that when John Paul II arrived to San Salvador, the first thing he did “was go to the cathedral without telling anyone. The cathedral was closed, they had to go and look for someone to open it so that the Pope could enter and kneel before the tomb of Archbishop Romero.”
John Paul II asked during his visit that no one manipulate the memory of Archbishop Romero, Msgr. Urioste recalled, and lamented how “they politicized him.”
“The left had politicized him, putting him as their banner. And the right politicized him, saying things that are untrue about the bishop, that are purely false, they denigrated him.”
One of the things that the Church in El Salvador wants, Msgr. Urioste said, is that “the figure of the archbishop, known now a little more than he was before, is a cause for reflection, a motive for peace, a motive for forgiveness, a motive for reconciliation with one another, and that we all have more patience to renew ourselves and follow the paths that Archbishop Romero proposed to us.”
“I think that (Romero’s) figure is going to contribute a lot to a better meeting and reconciliation in El Salvador,” he said.
What Archbishop Romero really thought about Liberation Theology
Despite the many accusations leveled against the archbishop of San Salvador, his Vicar General said that Romero “never had a Marxist thought or Marxist ideology in his mind.”
“If there had been, the Vatican, which has studied so much, would not have beatified him, if they had found that he had Marxist interests.”
The real backbone of his closeness to the poor, he said, was the Gospel and the teaching of the Church.
“He was a servant of the Gospel, he never read anything from Liberation Theology, but he read the Bible.”
Msgr. Urioste noted that the archbishop's library, “had all these books from the early Fathers of the Church, from the current Magisterium of the Church, but (he) never even opened any of the books from Liberation Theology, or Gustavo Gutiérrez, or of anyone else.”
“He read the Bible and there he encountered a Jesus in love with the poor and in this way started walking toward him,” he said.
What set Archbishop Romero apart
One of the most distinguishing characteristics of Archbishop Romero was “his great sense of work. He was an extremely hardworking man and devoted to his work day and night – until midnight and until dawn,” Msgr. Urioste said.
He recalled how the archbishop would begin to prepare his Sunday homilies the day before, and would always include three reflections on the Eucharist. When Romero preached, he made frequent reference to the Fathers of the Church, based his comments on Church teaching and related his thoughts to the country's current reality.
“A homily that doesn't have this relation with what is happening sounds the same here as in Ireland, in Paris, as anywhere,” the priest said.
He recalled how in Romero's time the government was “a ferocious military dictatorship, which had 'national security' as its theme.”
Everyone who either sided with the poor or expressed concern for them “was accused of being communist, they were sent to be killed without thinking more. There were 70,000 deaths like this in the country at that time,” Msgr. Urioste noted.
“The social economic reality was of a lot of poverty, of a great lack of unemployment, of low wages.”
Ultimately, Archbishop Romero’s beatification, the monsignor said, was “a triumph of the truth.”
It is a triumph, he said, of the truth of “who Archbishop Romero really was, what he did, how he did it, from the Word of God, from the Magisterium of the Church, in defense of the poor, who were the favored ones of Jesus Christ and who were were also the favored ones of Archbishop Romero.”
A verison of this article was originally published May 23, 2015.
SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/news/insides-that-didnt-decompose-and-other-stunning-facts-about-oscar-romero-52016




Three Common Myths about Archbishop Oscar Romero

The life and legacy of Romero, who will be canonized on October 14th, have frequently been distorted and seized by political ideologues and those who want to change Church doctrine.
On Sunday, Pope Francis will canonize seven new saints. The best-known of them are Pope Paul VI (1897-1978), who served the Church as supreme pontiff from 1963 to 1978, and Archbishop Oscar Romero (1917-1980), the courageous Salvadoran archbishop who was martyred while celebrating Mass after having becoming a fervent advocate of the rights of the poor and victims of political violence.

Unfortunately, however, Archbishop Romero’s life and legacy have frequently been distorted and seized by political ideologues and those who want to change Church doctrine. It is likely that in the news coverage in the coming days the secular mainstream media and progressive Catholic outlets will present the Salvadoran martyr as a very different figure from who he really was. Specifically, they will likely use Romero to criticize Pope Francis’ two direct predecessors and repeat the following myths which, as we shall see, are just that: myths.

Who was Oscar Romero?

Oscar Romero served as archbishop of San Salvador from 1977 to 1980. At that time, El Salvador’s economy was basically feudal, as a small number of wealthy families (disproportionately of European origin) owned the majority of the land where the masses of the peasantry, the campesinos, lived in dire poverty. In the late 1970s, Salvadoran peasants, many of whom were inspired by leftist ideologies, began to fight for the right to ownership of the land, while the right-wing government responded with extreme brutality. Many murdered peasants were gruesomely disfigured to scare off others from rebelling. Meanwhile, the regime increasingly accused the Salvadoran clergy of being infiltrated by communists and killed priests. Amidst this growing bloodshed, Archbishop Romero called for peace and for the cessation of violence and for an end to economic injustice. On March 24, 1980, he was shot by a government death squad while celebrating Mass.

Myth #1: Romero was a proponent of liberation theology

The term “liberation theology” was coined by Peruvian theologian Gustavo Gutiérrez in 1971. This theological current sought to emphasize the poor as those especially loved by Christ and encouraged social action to improve their lot. While on the surface this sounds like nothing incompatible with the spirit of St. Francis of Assisi and Catholic social teaching, many liberation theologians adopted troubling ideas.

They presented Christ as a political figure; adopted Marxist notions of class struggle (some liberation theologians proposed excommunicating the wealthy); did not reject, and in some cases, openly espoused political violence; and cooperated with communists. In 1984, Cardinal Joseph Ratzinger, as prefect of the Congregation for the Doctrine of the Faith, issued an Instruction on Certain Aspects of the “Theology of Liberation,” which was very critical of these ideas.

Romero is often associated with this controversial theology, and is even seen as an informal martyr of the movement. Indeed, many priests in El Salvador who were active in Romero’s time (many of whom were transplanted European missionaries influenced by Marxist thinking from the Old Continent), particularly Jesuits, were key proponents of liberation theology.

The fact that some of them knew Romero was about the extent of the archbishop’s association with the movement. When Romero was beatified in 2015, his former secretary, Msgr. Jesus Delgado told the Catholic News Agency:

When I wrote his life story, I looked over his library. Obviously, the liberation theology proponents always visited him and left him their books. I saw them, and they were like brand new, he never even opened them. He never read them; he never looked at them. On the other hand, all the books of the fathers of the Church were worn and were the source of his inspiration.

The monsignor adds that his former boss “knew nothing about liberation theology, he did not want to know about it. He adhered faithfully to the Catholic Church and above all to the teachings of the popes.”

Romero’s view of the causes of poverty and injustice differed from that of Marxist-inspired liberation theologians, who believed that unjust political structures are to blame. By contrast, in a pastoral letter Archbishop Romero stated: “[Liberation] has to start from redemption in Christ, redemption from sin. Laws and structures would be useless if human beings were not renewed interiorly, repenting of their own sins and striving to live a more just life.”

A look at what documents and authors Archbishop Romero referenced in his homilies is very telling. In his excellent book on the martyr, which is not just a chronological biography but also places its subject and his thought in context and dispels certain myths, Roberto Morozzo della Rocca notes that in about two hundred published homilies, Romero quoted Popes Paul VI and John Paul II 373 times; Vatican II 296 times; and the Latin American Episcopal Conference’s (CELAM) conferences in Puebla and Medellín 101 and eighty-five times, respectively.

The number of times Romero cited Marx, Engels, Lenin, or any of the liberation theologians in his homilies was zero.

Myth #2: Romero was a leftist

When we talk about the Church using the political labels “left” and “right,” it is worth knowing where these terms came from. After the French Revolution, supporters of the monarchy were seated on the right side of the National Assembly, while revolutionaries were on the left.

The Church has been around for 2,000 years, which means that the terms “left” and “right” have existed for slightly more than one-tenth of her history. Thus, to interpret Christianity, whose message is timeless and universal, in terms of relatively recent categories of secular politics is greatly simplistic.

Naturally, throughout the years there have been Catholics who have mixed their faith with secular political ideologies (with invariably disastrous results). This was certainly the case in Central America, both in Romero’s El Salvador, where many priests and lay Catholics supported leftist guerrillas, but especially in Nicaragua, where the Marxist, Cuban-backed Sandinista revolution of 1979 had the backing of a sizable proportion of the clergy. Several priests, such as the Cardenal brothers (one of whom was famously reprimanded by Pope St. John Paul II during the latter’s 1983 visit to the country), served as ministers in Nicaragua’s revolutionary government.

Archbishop Romero was no such figure. Naturally, in his homilies and popular broadcasts on Radio YSAX he spoke out more frequently against the abuses of the right than he did of the left. However, this was not because of some political bias, but simply because El Salvador’s right-wing, US-backed government was responsible for the vast majority of the killings in what would become the Salvadoran civil war: between 80 and 90 percent of the 75,000 victims of this brutal conflict were killed by the regime rather than by leftist guerrillas.

Still, Romero did not hesitate to call the left out for its offenses. He frequently criticized leftist guerrillas for using violence to achieve their aims, even if he believed that the underlying root of guerrilla violence was poverty and the repression of the regime. The martyred archbishop’s views on armed revolution were actually quite conservative and would prove disappointing to many liberation theologians. In a meeting with the press, he said that an armed uprising would be acceptable only if “all peaceful means had been exhausted” and if “the evils of insurrection [were] not worse than the evils of the dictatorship or tyrannical power to be eliminated.”

For many of the progressive Catholics who love Archbishop Romero, Opus Dei represents everything they dislike about conservative Catholicism. It just so happens that Romero had a very close relationship with this movement, which in Latin America and Spain is often associated with the political right. Romero was an admirer of Opus Dei founder St. Josemaría Escrivá, whom he met in 1955. Meanwhile, his confessor, the Spanish born Fernando Sáenz Lacalle, was a member of the prelature. Oscar Romero remained close to the movement literally up to the very end: he attended an Opus Dei meeting for priests on the very day he was killed.

Like any country that has gone through civil war or dictatorship, Salvadoran society is greatly divided. Because Romero criticized the military regime, he has become a darling of the Salvadoran left. The country’s leftist presidents Mauricio Funes Cartagena and Salvador Sánchez Cerén, for example, have praised him as a national hero. Naturally, they have conveniently ignored the fact that the archbishop also condemned leftist guerrilla violence. Consequently, the polarization in Salvadoran society and politics has cemented Romero’s leftist reputation.

Myth #3: Romero was in conflict with Pope John Paul II

In 2005, when Pope St. John Paul II died, several television movies about the beloved pontiff were made. One of them was Have No Fear: The Life of Pope John Paul II. In the film, there is a scene in which the pope, played by German actor Thomas Kretschmann, meets with Archbishop Romero. John Paul II is portrayed as screaming at the future martyr and angrily imploring him to be obedient to Rome. Only when Romero is gunned down while saying Mass does the pontiff feel guilty for having been so harsh; Kretschmann’s John Paul II is then shown travelling to El Salvador and praying at the martyr’s tomb, begging for forgiveness.

The scene portrayed in this film never happened, although the belief that John Paul II was cold to Romero, whom he supposedly saw as a communist subversive, does appear to be widespread in some sectors, particularly among Catholic progressives. For example, in his obituary of John Paul II in the progressive National Catholic Reporter, John L. Allen, Jr., chastised the late pope for “[s]habby papal treatment of El Salvador’s martyr-archbishop Oscar Romero.”

The historical record, however, is different.

The two future saints met twice. The first visit occurred in April 1979, when John Paul II had been pope for barely half a year. There were many churchmen in Rome who were negatively disposed towards Romero, and undoubtedly some of them gave the pope negative reports about the prelate. During their first meeting, Archbishop Romero gave John Paul II a large collection of papers documenting human rights abuses in El Salvador and his own ministry. The pope recommended that he approach the situation in his country with “courage and boldness,” but “tempered with prudence and necessary balance.” Furthermore, the pope recommended unity in the Salvadoran episcopate.

Archbishop Romero had conflicting feelings about his first audience. On the one hand, he had the impression that negative reports about him had reached the pope. “I have learned that one cannot expect total approval,” he wrote in his diary. On the other hand, however, John Paul II – unlike others in Rome – accepted Romero’s criticism of the Salvadoran regime, rather than asking him to be on positive terms with it. Romero also wrote that John Paul II had been “extremely helpful.” In other words, the scene of John Paul II scolding Romero is pure fantasy.

The second meeting between these two great men of the Church took place nine months later. Romero was in Europe to receive an honorary degree and briefly visited Rome. After the general audience, John Paul II approached Romero and asked for a meeting, much to the latter’s surprise. Here’s what the martyred archbishop wrote about this meeting in his diary:

The Holy Father told me: ‘I know the serious situation your country is going through, and I know that your apostolate is very difficult. You can count on my prayers: every day I pray for El Salvador. It is necessary to defend social justice and love for the poor a lot, tenaciously, but it is also necessary to be very careful about the ideologies that can seep into this defense of human rights, which in the long term are just as harmful to human rights.’ I replied: ‘Holy Father, I am glad to be in agreement, because I am seeking this balance: to defend social justice courageously, which is the weakest point in my country. To be with the people fully, but also to point out that there can be dangers in claims made without Christian sentiments.’ He told me that this was the balance that had to be maintained and that we should always have trust in God. This is a summary of his thought; then he gave me a strong embrace, told me that he was with me, and gave me a special blessing for my people.

Romero’s biographer Roberto Morozza della Rocca writes the following about the second meeting between John Paul II and Romero:

In May 1979, Romero had left Rome without having understood that John Paul II had given him his confidence. In contrast, Romero returned from his last trip to Rome in a state of euphoria, strengthened by the full solidarity of the Pope, which had been expressed in personal, fraternal terms. Being so much better acquainted with the Pontiff, Romero could rely in the future on personal communication with him, and knew that he was in his thoughts and prayers. In the following weeks, Romero made several enthusiastic references in his Sunday homilies to his meeting with John Paul II.

St. John Paul II visited Archbishop Romero’s tomb twice, during his visits to El Salvador in 1983 and 1996. During the first visit, El Salvador was torn apart by a bloody civil war. Many Church officials implored him to not visit Romero’s tomb, not only because many of them saw the martyred archbishop as a heretical liberation theologian, but also because this would be seen as a partisan gesture in a violently polarized society. “No, the pope has to go,” John Paul replied. “Romero was a bishop who was gunned down at the very heart of his ministry as a pastor, during the celebration of the Holy Mass.”

Archbishop Oscar Romero was one of the great Catholic martyrs of the twentieth century. At a time when the secular media’s coverage of the Church is overwhelmingly negative and focuses on scandal, his canonization is a welcome reminder that we have many Catholic heroes of whom we can be proud. He was not, however, a leftist, a liberation theologian, or an adversary of Pope St. John Paul II, and frequent characterizations of him as such are an insult to the truth and to his great legacy.

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About Filip Mazurczak  46 Articles

Filip Mazurczak is a journalist, translator, and historian. His writing has appeared in the National Catholic Register, First Things, Tygodnik Powszechny, and other publications.




Saint Oscar Romero, Peinture murale, 
Faculté des sciences juridiques et sociales de l'Université du Salvador


BRIEF BIOGRAPHY OF THE MARTYR MONSIGNOR OSCAR ARNULFO ROMERO Y GALDAMEZ
BY ARCHBISHOP VINCENZO PAGLIA, POSTULATOR OF THE CAUSE
SAN SALVADOR, 23 MAY 2015

Wednesday, June 03, 2015


Oscar Arnulfo Romero was born in Ciudad Barrios in 1917. After attending the Minor Seminary in San Miguel, and the Major one, San Jose, he completed his training at the Pio Latinoamericano in Rome. Here he deepened his sense of the priesthood as a service to the Church and the poor. On December 24, 1941, for example, after encountering some poor near St. Peter’s Square in Rome, he wrote: “The poor are the incarnation of Christ. Through their tattered clothing, their dark gazes, their festering sores, the laughter of the mentally ill, the charitable soul discovers and venerates Christ.”

In Rome, he would encounter the universal dimension of the Church. The Pope became for him an essential point of reference, starting with Pius XI whom he loved to define as “imperial” because of the firm treatment he dealt to the powerful Nazi, fascist and communist dictatorships. And he conceived the beginning his priestly ministry as a service to the diocesan Church: “I want to be a Host for my diocese,” Romero wrote the day of his priestly ordination on April 4, 1942. The Lord literally reserved this fate for him by his death at the altar while starting the offertory. That day he was the Host offered to the Lord on the altar.

Returning to El Salvador, from 1944 to 1967, he exercised his priestly ministry in the city of San Miguel. That year, he was transferred to the capital, San Salvador, to be secretary of the Salvadoran bishops’ conference. Three years later, on November 21, 1970 he was consecrated bishop, taking the motto “sentire cum Ecclesia”, “To Feel with the Church “as if charting the way ahead. Then he was appointed bishop of Santiago de Maria, demonstrating his pastoral sensitivity, he went to preach among the people. He wrote “the bishop is not only the prophet but also the creator of a prophetic community and the prophet has to read the footsteps of the Lord in history. So we have to see with our feet on the ground and our heart in Heaven.”  On February 3, 1977, feast of St. Oscar, Romero was called to guide the Archdiocese of San Salvador, the same day on which thirty-eight years later, Pope Francis signed the decree for his beatification as a martyr of the Church of God. [Applause.]

The last three years of life Romero spent as Archbishop of San Salvador are the most precious treasure he left us. They were the culmination of his life, even more resembling that of Jesus in his three years of public life. These were years of passionate preaching that ended up in the altar with his heart torn by a bullet as Jesus ended up on the cross with his heart torn by a spear. With Romero, Jesus walked again among his people. [Applause.]

Romero began his ministry as archbishop just as a new wave of repression lashed the people and the Church lived a real persecution. Romero felt unprepared for this task but the Lord came to his aid. On the night of March 12, 1977, he kept watch all night over the body of his friend, Father Rutilio Grande, whom Romero valued highly, brutally killed [Applause] along with two peasants, Nelson and Manuel.  He felt he had to take his place, even at the cost of dying. And repeatedly said, “That night I received from heaven the gift of a particular fortitude.” Romero actually became the strong pastor he had not been before. Like the Good Shepherd of the Gospel, Romero took up the defense of his people. It was what the Second Vatican Council and the whole Episcopate of Latin America called for when they indicated the preferential option for the poor as the way of the Church of the Council. Romero often tapped the texts of the Council, Medellin, and Puebla. This from Puebla: “by the very fact that they are poor, God takes their defense and loves them.”

Romero, faithful to this magisterium, chose his people, he felt the smell of his flock and the people felt the smell of her pastor and listened to him. This link allowed Romero to say “with this people is not hard to be a good shepherd.” [Applause.] And Romero became for his beloved country and for the whole Church an exemplary pastor who defended the poor, a defensor pauperum, said the ancient church fathers. As archbishop of the capital, Romero felt a new public responsibility, and he lived it with a passion and determination to do everything in the most serious way possible. Facing a multiplication of injustice and murder, the annunciation of the Gospel became also a denunciation of what was happening in the country. He was accused of playing politics but Romero clarified “what I seek to do is not play politics, but if I need to shed light on the politics of my country it is because I am a pastor, it stems from the Gospel, which is a light that must illuminate the paths of the country and give its contribution as Church.” [Applause.]

The strong bond that Romero had with the Holy See and the popes is evidenced in many texts and speeches throughout his life. As Archbishop of San Salvador, he especially revered Paul VI and his encyclicals, which he cited often. He barely had time to meet John Paul II. After his second and last meeting with this pope, on January 30, 1980, Romero pronounced himself about it in preaching the following Sunday in El Salvador and he said, “Brethren, the greatest glory of a pastor is to live in communion with the pope. For me it is the secret of all the truth and effectiveness of my preaching—to be in communion with the pope.”

Romero was assassinated on March 24, 1980 after many other priests, and hundreds of catechists were killed. Romero was wounded in the heart while celebrating Mass. At the end of the Liturgy of the Word, as if wanting to interrupt his preaching forever, but his voice spread throughout the world and the sensus fidelium has honored his martyrdom with a widespread, beautiful popular devotion [Applause] expressed in the prayer, in remembrance of grace, in the veneration of his tomb, in visits to his small room in the Hospitalito. In those dark years of civil war, the memory of the sacrifice of Romero provided sense and encouragement to many Salvadoran families who lost loved ones in the fratricidal conflict. Today, as he is raised to the altars as Blessed and Martyr, in the face of so much violence which still bloodies our world, Romero keeps talking to us and asking our conversion with the popular expression he held dear: “God first” (“God willing”). Yes, God above all.

With this celebration we conclude the interrupted Mass the day of his martyrdom and the interrupted Mass the day of his funeral [Applause.] And from heaven Romero blesses this extraordinary country, blesses all of Latin America, blesses the Church and accompanies with his prayers and protects Pope Francis, whom we feel close to us at this moment. [Applause.]




Sunday, October 21, 2018

Saint Oscar Arnulfo Romero

#SaintOscarRomero #Beatification

It’s official: since last Sunday, October 14, 2018, we can now say “Saint Oscar Arnulfo Romero, Bishop and Martyr”. So it was decreed by Pope Francis, ordering that his name be added to the book of saints in order to receive dignified reverence throughout the whole Church.

Francis structured his catechesis for the canonization by dedicating the main thrust of his homily in Italian during the Mass for Canonizations to Paul VI, and returning to Archbishop Romero more in depth the following day, speaking in Spanish during an audience granted to the Salvadoran pilgrims in Rome for the canonization.

During the ceremony on Sunday, the Pope placed Romero in the context of a “radical” Jesus and a “prophetic” Paul VI: Francis said that “Jesus is radical. He gives all and he asks all: he gives a love that is total and asks for an undivided heart.”  He added that, “Jesus is not content with a percentage of love: we cannot love him twenty or fifty or sixty percent. It is either all or nothing.” Speaking of Paul VI, Francis said that he had been “a prophet of a Church turned outwards, looking to those far away and taking care of the poor.”

He added: “It is wonderful that together with him ... there is Archbishop Romero, who left the security of the world, even his own safety, in order to give his life according to the Gospel, close to the poor and to his people, with a heart drawn to Jesus and his brothers and sisters.”

If during the canonization the Pope spoke of Romero’s heart, the next day the emphasis was onRomero’s mind and his Thinking with the Church. After hearing an exhortation from current San Salvador Archbishop Jose Luis Escobar Alas to open the process for Romero to be recognized as a Doctor of the Church, Francis referred to Romero as “an outstanding pastor of the American continent.”

The Supreme Pontiff stated that “St. Oscar Romero knew how to incarnate with perfection the image of the Good Shepherd who gives his life for his sheep” and, addressing the bishops, said that they “can find in him an example and a stimulus in the ministry entrusted to them.” Then, speaking to the clergy and religious, he urged them: “make yourselves worthy of his teachings.” He entrusted the lay pilgrims to the “message of St. Oscar Romero” and, referring to the inhabitants of El Salvador, Francis said in improvised words, veering off his text, that “the people loved St. Oscar Romero” because “the people of God know the smell of holiness.”

Returning to the canonization, it was attended by Queen Sofia of Spain, the presidents of Italy, Chile, El Salvador, Panama, and the Vice President of Taiwan, among others. Religious leaders included hundreds of bishops, archbishops and cardinals, and also leaders of other religions. The Anglican Church was represented by the former Archbishop of Canterbury Rowan Williams, while the current archbishop, Justin Welby, issued a statement.

Blessed Oscar Romero,” Welby said in his message written before Romero was canonized, “is a true example for all Christians, and particularly to our fellow bishops.” The prelate concluded, “Blessed Oscar is held in great esteem in the Church of England,” explaining that he is included in the liturgical calendar and among the statues of martyrs of the twentieth century in Westminster Abbey.

The presence of Salvadorans was felt in St. Peter’s Square during the ceremony and the audiences with the Pope, as well as throughout the city where the visitors were omnipresent at Rome’s great tourist attractions. Many of them had to make significant financial sacrifices to be there. Meanwhile, in San Salvador, thousands of people crowded Plaza Barrios in front of the Metropolitan Cathedral, to follow the ceremony live at two in the morning, local time, through giant screens.

By design, a canonization in Rome delivers shock and awe, and so it was for Romero’s followers, especially Salvadorans who had never witnessed anything like it. The magnitude of the ceremony before 70,000 spectators, the image of Romero in the “glory of Bernini” (the colonnade of St. Peter’s), along with the other new universal saints, the angelic singing of the Vatican choir, the Gospel read in Greek and In Latin; all this tends to have an overwhelming effect, an attack on the senses that dispels doubts and conquers minds.

Saint Oscar Arnulfo Romero, pray for us!






Sant' Oscar Arnulfo Romero y Galdámez Vescovo e martire


Ciutad Barrios, El Salvador, 15 agosto 1917- San Salvador, El Salvador, 24 marzo 1980

Óscar Arnulfo Romero y Galdámez nacque il 15 marzo 1917 a Ciudad Barrios, nello Stato di El Salvador. Approfondì gli studi in vista del sacerdozio a Roma e venne ordinato lì il 4 aprile 1942. Dopo vari incarichi diocesani, divenne vescovo ausiliare della diocesi di El Salvador. Nel 1970 fu nominato vescovo titolare di Santiago de María. Quell’esperienza segnò l’inizio del suo impegno a favore degli oppressi del suo Paese. Quattro anni dopo divenne vescovo di San Salvador. L’uccisione del padre gesuita Rutilio Grande, unita ad altri eventi, lo condusse a schierarsi apertamente per i poveri: non solo tramite la parola scritta e le omelie, diffuse tramite i mezzi di comunicazione sociale, ma anche con la presenza fisica. Il 24 marzo 1980, monsignor Romero stava celebrando la Messa nella cappella dell’ospedale della Divina Provvidenza di San Salvador, dove viveva. Al momento dell’Offertorio, un sicario gli sparò un solo proiettile, che l’uccise. È stato beatificato il 23 maggio 2015, a San Salvador, sotto il pontificato di papa Francesco. Lo stesso Pontefice lo ha canonizzato il 14 ottobre 2018 in piazza San Pietro a Roma. La memoria liturgica di monsignor Romero cade il 24 marzo, giorno della sua nascita al Cielo, in cui ricorre, dal 1992, la Giornata di preghiera e digiuno per i missionari martiri. I suoi resti mortali sono venerati nella cripta della cattedrale del Divino Salvatore del Mondo a San Salvador.

Óscar Arnulfo Romero nasce il 15 marzo 1917 a Ciudad Barrios, nello Stato di El Salvador. È il terzo degli otto figli di Santos Romero e Guadalupe de Jesús Galdámez, entrambi provenienti da famiglie borghesi. Viene battezzato l’11 maggio 1919.

A quattro anni si ammala gravemente: questo contribuisce a sviluppare in lui un carattere piuttosto introverso. Appena guarisce, s’impegna ad aiutare la famiglia, che sta attraversando un periodo difficile dal punto di vista economico. Impara dai genitori ad amare Dio e a dire le preghiere: in particolare, la madre gl’insegna l’Angelus e a pregare il Rosario.

Dal 1924 al 1927 frequenta la scuola del suo paese, che ha solo le prime tre classi del corso primario. L’anno successivo, viene ammesso a una piccola scuola privata aperta grazie all’iniziativa di alcune signore, compresa sua nonna: è l’unico maschio. Nello stesso anno 1928 riceve la Prima Comunione.
A dodici anni, terminata la scuola, diventa apprendista falegname. Intanto, però, la sua propensione allo studio e il modo con cui pregava non sfuggono al sindaco di Ciudad Barrios, Alfonso Leiva: fu a lui che Oscarito, come lo chiamano in casa, confida di voler diventare sacerdote.

Così, mentre il suo Paese entra in una fase particolarmente sanguinosa della sua storia, Oscar viene ammesso come alunno del Seminario minore di San Miguel. Trascorre tranquillamente quei primi anni della sua formazione, imparando anche ad aprirsi agli altri tramite la passione per la musica, che gli è stata trasmessa dal padre.

Nel 1937 passa al Seminario maggiore di San José de la Montaña, ma resta lì solo sette mesi: a ottobre, infatti, viene inviato a Roma per proseguire gli studi. A causa della seconda guerra mondiale, non riesce a rientrare a El Salvador: viene quindi ordinato sacerdote a Roma il 4 aprile 1942.


Quando torna in patria, gli trovano un posto in parrocchia. Poi diventa rettore del seminario interdiocesano di San Salvador, direttore di riviste pastorali e segretario della Conferenza Episcopale dell'America Centrale e di Panama.

È un uomo che conta, spiritualmente molto vicino all’Opus Dei. Quando nel 1970 diventa ausiliare del vescovo di San Salvador, sono in molti a stupirsi: lo considerano un conservatore che vorrebbe frenare l’azione innovativa intrapresa.

Timori e ostilità anche nel clero si manifestano maggiormente quando, nel 1977, diventa a sorpresa arcivescovo di San Salvador, cui si contrappone la gioia del governo e dei gruppi di potere, per i quali la nomina di questo vescovo quasi sessantenne, tutto “spirituale” e completamente “dedito agli studi”, è la miglior garanzia di un rallentamento dell’impegno per i poveri che l'arcidiocesi stava sviluppando con il predecessore. 


Ci sono cioè fondate speranze che con lui la Chiesa di San Salvador si sciolga da ogni impegno sociale e politico, che la sua diventi una pastorale “spiritualizzata” e dunque asettica, disincarnata, disinteressata ad ogni evento politico.

Così si interpreta il suo rifiuto della Cadillac fiammante e del sontuoso palazzo di marmi che i proprietari terrieri subito gli offrono, come anche la sua mancata presenza alla cerimonia di insediamento del dittatore. Non bisogna però dimenticare che Romero fin dagli anni giovanili aveva fama di sacerdote austero, con una profonda spiritualità, una salda dottrina e un amore speciale per i poveri. 

Molto semplicemente, di fronte all’oppressione e allo sfruttamento del popolo, osservando gli squadroni della morte che uccidono contadini, poveri e preti impegnati (incluso il padre gesuita Rutilio Grande, suo amico), il vescovo capisce di non poter fare a meno di prendere una posizione chiara. Istituisce una Commissione per la difesa dei diritti umani; le sue messe cominciano a diventare affollatissime; memorabili le sue denunce dei crimini di stato che ogni giorno si compiono.
Paga con un progressivo isolamento e con forti contrasti, sia in nunziatura che in Vaticano, la sua scelta preferenziale per i poveri: alcuni vescovi lo accusano di incitare «alla lotta di classe e alla rivoluzione», mentre è malfamato e deriso dalla destra come sovversivo e comunista.

«Non ho la vocazione di martire», confida, anche se predica che «uno non deve mai amarsi al punto da evitare ogni possibile rischio di morte che la storia gli pone davanti. Chi cerca in tutti i modi di evitare un simile pericolo, ha già perso la propria vita».

«Nel nome di Dio e del popolo che soffre vi supplico, vi prego, e in nome di Dio vi ordino, cessi repressione!», grida il 23 marzo 1980, nella sua ultima predica in cattedrale. Il giorno dopo, nel tardo pomeriggio, un sicario si intrufola nella cappella dell’ospedale, dove Romero sta celebrando, e gli spara dritto al cuore, mentre il vescovo alza il calice al momento dell’offertorio. Aveva appena detto: «Che questo corpo immolato e questo sangue sacrificato per gli uomini ci spinga a dare anche il nostro corpo e il nostro sangue al dolore e alla sofferenza come Cristo; non per noi stessi ma per dare al nostro popolo frutti di giustizia e di pace».

Chi lo ha conosciuto bene ha continuato a testimoniare che «Romero non era un rivoluzionario, ma un uomo della Chiesa, del Vangelo e quindi dei poveri». Del resto, il popolo salvadoregno lo ha subito ritenuto un martire e ha continuato a pregare sulla sua tomba, nella cripta della cattedrale del Divino Salvatore del Mondo a San Salvador.

Il cammino per verificare il suo effettivo martirio in odio alla fede è cominciato il 13 settembre 1993 col nulla osta da parte della Santa Sede. Ha visto quindi l’apertura della fase diocesana a San Salvador il 24 marzo 1994, conclusa il 1° novembre 1996 e convalidata il 4 luglio 1997. 

La “Positio super martyrio” è stata presentata nel 2014, una volta superati tutti i dubbi relativi a un presunto coinvolgimento del vescovo nella Teologia della Liberazione. Il 3 febbraio 2015 papa Francesco ha autorizzato la promulgazione del decreto che ufficializzava il suo martirio.


Il 23 maggio 2015, nella Piazza Salvatore del Mondo di San Salvador, monsignor Romero è diventato dunque Beato, col rito presieduto dal cardinal Angelo Amato, Prefetto della Congregazione delle Cause dei Santi, come inviato del Papa. La sua memoria liturgica è stata fissata al 24 marzo, giorno della sua nascita al Cielo, che dal 1992 è la data in cui ricorre la Giornata di preghiera e digiuno per i missionari martiri.


La canonizzazione è legata a un miracolo relativo a una gravidanza problematica. Una donna salvadoregna, Cecilia Maribel Flores Rivas, membro del Cammino Neocatecumenale, fu ricoverata in ospedale il 27 agosto 2015. I medici la fecero partorire con taglio cesareo, ma nei giorni successivi peggiorò: aveva una grave malattia al fegato e ai reni.

Poco dopo che i medici avevano comunicato a suo marito, Alejandro, che non potevano più fare nulla, l’uomo aprì la sua Bibbia, regalo di sua nonna: dalle sue pagine cadde un santino di Romero, a cui la nonna era molto devota. Per lui, fu un segno: doveva chiedere la sua intercessione.

Alcuni amici cominciarono a pregare, andando anche sulla tomba del vescovo. La preghiera, alla fine, coinvolse tutta la loro comunità. Dal 9 settembre i livelli vitali di Cecilia Maribel si rialzarono improvvisamente: nel giro di 72 ore fu dimessa dall’ospedale e da allora non ha più avuto quella malattia. Anche il bambino, Luis Carlos, gode di ottima salute.

L’inchiesta diocesana relativa si è conclusa nei primi giorni del marzo 2017. Il 26 ottobre seguente, la Consulta medica della Congregazione delle Cause dei Santi ha votato all’unanimità circa l’inspiegabilità scientifica del fatto. Sono quindi seguiti il parere positivo dei Consultori Teologi, il 14 dicembre 2017, e quello dei cardinali e dei vescovi membri della Congregazione, il 6 febbraio 2018.
Ricevendo in udienza il Prefetto della Congregazione delle Cause dei Santi, il cardinal Angelo Amato, papa Francesco ha quindi autorizzato la promulgazione del decreto con cui l’accaduto riceveva la qualifica di miracolo, attribuito all’intercessione del Beato Óscar Romero. Con la canonizzazione, avvenuta il 14 ottobre 2018, il vescovo martire di El Salvador è diventato ufficialmente “San Romero delle Americhe”, come già da tempo veniva invocato.



Autore: Gianpiero Pettiti ed Emilia Flocchini



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