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Bienheureux PIERRE le VÉNÉRABLE, abbé

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Pierre de Montboissierdit Pierre le Vénérable était le neuvième abbé de Cluny dès 1122




BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 octobre 2009

 Pierre le Vénérable


Chers frères et soeurs,

La figure de Pierre le Vénérable, que je veux présenter dans la catéchèse d'aujourd'hui, nous ramène à la célèbre abbaye de Cluny, à sa "dignité" (decor) et à sa "splendeur" (nitor) - pour reprendre des termes récurrents dans les textes de Cluny - dignité et splendeur, que l'on peut admirer en particulier dans la beauté de la liturgie, voie privilégiée pour parvenir à Dieu. Cependant, plus encore que ces aspects, la personnalité de Pierre rappelle la sainteté des grands abbés de Cluny:  à Cluny "il n'y eut pas un seul abbé qui ne fût un saint", affirmait en 1080 le Pape Grégoire vii. Parmi ceux-ci s'inscrit Pierre le Vénérable, qui réunit en lui un peu de toutes les vertus de ses prédécesseurs, bien que déjà à son époque Cluny, face aux Ordres nouveaux comme celui de Cîteaux, commençât à ressentir certains symptômes de crise. Pierre est une exemple admirable d'ascète rigoureux avec lui-même et compréhensif avec les autres. Né autour de 1094 dans la région française de l'Auvergne, il entra encore enfant au monastère de Sauxillanges, où il devint moine profès et ensuite prieur. En 1122, il fut élu Abbé de Cluny, et occupa cette charge jusqu'à sa mort, qui eut lieu le jour de Noël 1156, comme il l'avait désiré. "Aimant la paix - écrit son biographe Rodolphe - il obtint la paix dans la gloire de Dieu le jour de la paix" (Vie, I, 1, 17; PL 189, 28).

Ceux qui le connurent en exaltèrent la douceur distinguée, l'équilibre serein, la maîtrise de soi, la rectitude, la loyauté, la lucidité et la capacité particulière de médiateur. "Il est dans ma nature même - écrivait-il - d'être profondément porté à l'indulgence; à cela m'incite mon habitude à pardonner. Je suis habitué à supporter et à pardonner" (Ep. 192, in:  The Letters of Peter the Venerable, Harvard University Press, 1967, p. 446). Il disait aussi:  "Avec ceux qui haïssent la paix nous voudrions, si possible, être toujours pacifiques" (Ep. 100, l.c., p. 261). Et il écrivait à propos de lui-même:  "Je ne suis pas de ceux qui ne sont pas contents de leur sort,... dont l'esprit est toujours dans l'anxiété ou dans le doute, et qui se plaignent parce que tous les autres se reposent et qu'ils sont les seuls à travailler" (Ep. 182, p. 425). De nature sensible et affectueuse, il savait conjuguer l'amour pour le Seigneur avec la tendresse envers sa famille, en particulier envers sa mère, et envers ses amis. Il cultivait l'amitié, de manière particulière à l'égard de ses moines, qui se confiaient habituellement à lui, sûrs d'être accueillis et compris. Selon le témoignage de son biographe "il ne méprisait ni ne repoussait personne" (Vie, 1, 3:  PL 189, 19); "il apparaissait à tous aimable; dans sa bonté innée il était ouvert à tous" (ibid., I, 1:  PL 189, 17).

Nous pourrions dire que ce saint abbé constitue un exemple également pour les moines et les chrétiens de notre époque, marquée par un rythme de vie frénétique, où les épisodes d'intolérance et d'incommunicabilité, les divisions et les conflits ne sont pas rares. Son témoignage nous invite à savoir unir l'amour pour Dieu avec l'amour pour le prochain, et à ne pas nous lasser en renouant des relations de fraternité et de réconciliation. C'est en effet ainsi qu'agissait Pierre le Vénérable, qui se retrouva à la tête du monastère de Cluny pendant des années qui ne furent pas très sereines, en raison de différentes causes extérieures et internes à l'abbaye, réussissant à être dans le même temps sévère et doté d'une profonde humanité. Il avait l'habitude de dire:  "On pourra obtenir davantage d'un homme en le tolérant, plutôt qu'en l'irritant avec des plaintes" (Ep.172, l.c., p. 409). En raison de sa charge, il dut effectuer de fréquents voyages en Italie, en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. L'abandon forcé de la quiétude contemplative lui pesait. Il confessait:  "Je vais d'un lieu à l'autre, je m'essouffle, je m'inquiète, je me tourmente, entraîné ci et là; à un moment j'ai l'esprit tourné vers mes affaires et à un autre vers celles des autres, non sans une grande agitation de mon âme" (Ep.91, l.c., p. 233). Bien qu'ayant dû composer avec les pouvoirs et les seigneuries qui entouraient Cluny, il réussit cependant, grâce à son sens de la mesure, à sa magnanimité et à son réalisme, à conserver sa tranquillité habituelle. Parmi les personnalités avec lesquelles il entra en relation, il y eut Bernard de Clairvaux, avec lequel il entretint une relation croissante d'amitié, malgré la diversité de leurs tempéraments et de leurs points de vue. Bernard le définissait:  "un homme important occupé dans des affaires importantes" et il le tenait en grande estime (Ep. 147, éd. Scriptorium Claravallense, Milan 1986, VI/1, pp. 658-660), alors que Pierre le Vénérable définissait Bernard comme la "lanterne de l'Eglise" (Ep.164, p. 396), "forte et splendide colonne de l'ordre monastique et de toute l'Eglise" (Ep. 175, p. 418).

Avec un sens ecclésial très vif, Pierre le Vénérable affirmait que les événements du peuple chrétien devaient être vécus dans "l'intimité du cœur" par ceux qui comptent au nombre des "membres du corps du Christ" (Ep. 164, l.c., p. 397). Et il ajoutait:  "Qui ne sent pas les blessures du corps du Christ n'est pas nourri par l'esprit du Christ", partout où elles peuvent se produire (ibid.). Il nourrissait en outre attention et sollicitude également pour ceux qui étaient en dehors de l'Eglise, en particulier pour les juifs et les musulmans:  pour favoriser la connaissance de ces derniers il fit traduire le Coran. Un historien récent observe à cet égard que:  "Au milieu de l'intransigeance des hommes du Moyen-âge - même les plus grands d'entre eux - nous admirons ici un exemple sublime de la délicatesse à laquelle conduit la charité chrétienne" (J. Leclercq, Pierre le Vénérable, Jaka Book, 1991, p. 189). D'autres aspects de la vie chrétienne lui étaient chers, tels que l'amour pour l'Eucharistie et la dévotion envers la Vierge Marie. Sur le Très Saint Sacrement, il nous a laissé des pages qui constituent "un des chefs-d'œuvre de la littérature eucharistique de tous les temps" (ibid., p. 267), et sur la Mère de Dieu il a écrit des réflexions éclairantes, en la contemplant toujours en étroite relation avec Jésus Rédempteur et avec son œuvre de salut. Il suffit de citer cette élévation inspirée qu'on lui doit:  "Je te salue, Vierge bénie, qui a mis en fuite la malédiction. Je te salue Mère du Très-Haut, épouse de l'Agneau très doux. Tu as vaincu le serpent, tu lui as écrasé la tête, lorsque Dieu que tu as engendré l'a anéanti... Etoile resplendissante de l'orient, qui mets en fuite les ombres de l'occident. Aurore qui précède le soleil, jour qui ignore la nuit... Prie le Dieu qui est né de toi afin qu'il dénoue notre péché et, après le pardon, nous concède la grâce et la gloire" (Carmina, PL 189, 1018-1019).

Pierre le Vénérable nourrissait également une prédilection pour l'activité littéraire et en possédait le talent. Il notait ses réflexions, persuadé de l'importance d'utiliser la plume comme une sorte de charrue "pour semer sur le papier la semence du Verbe" (Ep.20, p. 38). Même s'il ne fut pas un théologien systématique, ce fut un grand explorateur du mystère de Dieu. Sa théologie plonge ses racines dans la prière, notamment liturgique, et parmi les mystères du Christ, sa prédilection allait à la Transfiguration, dans laquelle se préfigure déjà la Résurrection. C'est lui qui introduisit cette fête à Cluny, en composant pour elle un office spécial, où se reflète la piété théologique caractéristique de Pierre et de l'Ordre de Cluny, tout entière tendue à la contemplation du visage glorieux (gloriosa facies) du Christ, en y trouvant les raisons de cette joie ardente que distingue son esprit et rayonne dans la liturgie du monastère.

Chers frères et sœurs, ce saint moine est assurément un grand exemple de sainteté monastique, nourrie aux sources de la tradition bénédictine. Pour lui l'idéal du moine consiste à "adhérer avec ténacité au Christ" (Ep. 53, l.c., p.161) dans une vie de clôture se distinguant par l'"humilité monastique" (ibid.) et le dévouement au travail (Ep. 77, l.c., p. 211), ainsi que par un climat de contemplation silencieuse et de louange permanente à Dieu. La première et la plus importante occupation du moine, selon Pierre de Cluny, est la célébration solennelle de l'office divin - "œuvre céleste et la plus utile de toutes" (Statuta, I, 1026) - qu'il faut accompagner par la lecture, la méditation, la prière personnelle et la pénitence observée avec discrétion (cf. Ep. 20, l.c., p. 40). De cette manière toute la vie résulte imprégnée d'un amour profond pour Dieu et d'amour pour les autres, un amour qui s'exprime dans l'ouverture sincère au prochain, dans le pardon, et dans la recherche de la paix. Nous pourrions dire, pour conclure, que si ce style de vie uni au travail quotidien constitue pour saint Benoît l'idéal du moine, celui-ci nous concerne tous également, il peut être, dans une large mesure, le style de vie du chrétien qui veut devenir un authentique disciple du Christ, caractérisé précisément par une forte adhésion au Christ, par l'humilité, par le dévouement au travail, par la capacité de pardon et de paix.

* * *

Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, notamment les Petites Sœurs des Pauvres et leurs amis, venus à Rome pour la canonisation de Jeanne Jugan, ainsi que les diocésains de Périgueux et Sarlat, avec leur Évêque, Mgr Michel Mouïsse. Vous aussi, soyez toujours des témoins ardents de la miséricorde de Dieu pour les plus petits et les plus faibles. Avec ma Bénédiction apostolique ! 

© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana






Bienheureux Pierre le Vénérable

Huitième abbé de Cluny ( 1156)

Élu abbé de Cluny le 22 août 1122, dans un contexte troublé, quelque temps après la mort d'Hugues II dont l'abbatiat a duré à peine trois mois, Pierre de Montboisier est sans doute la dernière grande figure marquante de Cluny... Personnalité attachante et sensible, homme de prière et de cœur, Pierre le Vénérable laisse une œuvre riche: de nombreuses lettres, des hymnes et des apologies, entre autres...

(Narthex, le site dédié aux arts sacrés, au patrimoine, principalement religieux et à la création contemporaine)

Au cours de l'audience générale du 14 octobre 2009, le Pape a évoqué la figure de Pierre le Vénérable, "exemple admirable d'ascèse avec lui-même et compréhensif avec les autres". Né en 1094, Pierre le Vénérable fut élu en 1122, "Abbé de la célèbre abbaye bénédictine de Cluny", et mourut en 1156. "Il cultivait l'amitié, spécialement avec ses moines qui se confiaient habituellement à lui, sûrs d'être écoutés et compris", a dit le Saint-Père.

"Ce saint abbé -a poursuivi Benoît XVI- est aussi un exemple pour les moines et les chrétiens d'aujourd'hui, marqués par un rythme de vie frénétique où les épisodes d'intolérances, de non-communication, de divisions et de conflits ne sont pas rares. Son témoignage nous invite à savoir lier l'amour de Dieu à l'amour du prochain, et à ne pas cesser de renouer des relations de fraternité et de réconciliation". Il a ensuite souligné que Pierre le Vénérable "affirmait avec un vif sentiment ecclésial, que les vicissitudes du peuple chrétien doivent être senties dans l'intimité du cœur par ceux qui sont des membres du Corps du Christ. Et il ajoutait: Celui qui ne sent pas les blessures du Christ où qu'elles se manifestent, n'est pas nourri de l'esprit du Christ. Il manifestait aussi son attention et sa sollicitude pour ceux, aussi, qui se trouvaient en dehors de l'Église, en particulier les juifs et les musulmans. Pour mieux les connaître, il fit traduire le Coran". Le Pape a également souligné "l'amour de l'Eucharistie et la dévotion à la Vierge Marie" de Pierre le Vénérable, ainsi que "sa prédilection pour l'activité littéraire pour laquelle il avait quelque talent... Même s'il ne fut pas un théologien systématique, il fut un grand chercheur du mystère de Dieu. Sa théologie trouvait sa racine dans la prière, spécialement dans la liturgie, et, parmi les mystères du Christ, son préféré était celui de la Transfiguration préfigurant la Résurrection. Il introduisit à Cluny cette fête, de "la contemplation du visage glorieux du Christ". Pour Pierre le Vénérable, "l'idéal du moine consistait à adhérer au Christ avec ténacité" par la "contemplation silencieuse et la louange constante à Dieu... Si ce style de vie, uni au travail quotidien constituait, pour saint Benoît, l'idéal du moine -a conclu le Pape-, il peut aussi l'être, dans une large mesure, pour tout chrétien désirant devenir un authentique disciple du Christ, et cela se traduit par une adhésion tenace au Christ, l'humilité, le labeur et la capacité de pardon et de paix". (source: VIS 091014 - 420)


À l’abbaye de Cluny en Bourgogne, l’an 1156, le bienheureux Pierre le Vénérable, abbé. Homme pacifique, d’une gravité souriante, il dirigea l’Ordre de Cluny selon les préceptes de la primitive observance avec équité et discrétion ; il a laissé de nombreux écrits nourris d’Écriture Sainte.

Martyrologe romain


Pierre le Vénérable (1092/94 – Noël 1156), neuvième abbé de Cluny (1122-1156), fut un des plus grands abbés de ce prestigieux monastère qu’il réforma en profondeur. Il fut aussi un des grands hommes de son temps, par sa science comme par sa charité. Son amour de la vérité le conduisit à combattre les hérésies aussi bien que le judaïsme et l’islam, mais par la parole et par l’écrit, et non par la force des armes. Au contraire de son contemporain et ami saint Bernard, il n’approuvait pas les croisades.
 
Un trait remarquable révélera sa charité : quand Abélard, dénoncé par saint Bernard, fut condamné pour hérésie à être enfermé à vie dans un couvent, Pierre le Vénérable l'accueillit fraternellement à Cluny. Après sa mort, l’abbé conduisit secrètement son corps à l'abbaye du Paraclet dont Héloïse était l’abbesse, et, à la demande de cette dernière, il rédigea une absolution plénière des péchés en faveur d'Abélard.
 
Pour ce qui est de l’islam, il jugeait inconcevable de combattre cette religion sans la connaître, et il fit réaliser la toute première traduction du Coran en latin. Elle fut l’œuvre de quatre lettrés, dont un musulman… Elle servit, moyennant diverses adaptations, jusqu’au XVIIe siècle. Ensuite de quoi il composa un traité Contra sectam Sarracenorum (Contre la secte des Sarrazins).
 
En voici le début, dont le ton, comme on verra, tranche singulièrement avec celui que prennent d’habitude les polémistes :

« Au nom du Père et du Fils, Pierre, Français de nation, chrétien de religion, et, par ses fonctions, abbé de ceux que l'on appelle moines, aux Arabes fils d'Ismaël, observant la loi de celui qu'on nomme Mahomet. Il semble étrange, il l'est peut-être en effet, qu'un homme éloigné de vous par de grandes distances, parlant un autre langage, ayant une profession, des mœurs, un genre de vie, tout différents des vôtres, écrive, du fond de l'Occident, à des hommes qui habitent les contrées de l'Orient, qu'il dirige ses attaques contre des gens qu'il n'a jamais vus et ne verra peut-être jamais, qu'il vous attaque, non par les armes comme le font souvent les chrétiens, mais par la parole, non par la force, mais par la raison, non par la haine, mais par l'amour, par un amour tel, cependant, qu'un chrétien peut l'éprouver envers des ennemis du Christ, tel que les apôtres l'éprouvaient autrefois pour les gentils qu'ils invitaient à embrasser la loi du Christ; tel enfin que Dieu lui-même le portait aux païens qui servaient la créature et non le Créateur, et qu'il détourna par ses apôtres du culte des idoles et des démons. Il les aima avant d'être aimé d'eux ; il les reconnut avant d'être reconnu par eux ; il les appela à lui quand ils le méprisaient encore ; il leur prodigua ses bienfaits quand ils ne lui faisaient que du mal ; il prit en pitié ceux qui périssaient ; par un pur effet de sa bonté, les arracha à leur perte éternelle. »

Ce traité était comme d’ordinaire enluminé.


Bienheureux Pierre le Vénérable

Abbé de Cluny

Pierre le Vénérable naît dans la noble famille des Montboissier, entre 1092 et 1094, en Auvergne.

Il entre très jeune au monastère clunisien de Sauxillanges en Auvergne, puis gravit les échelons de la carrière clunisienne : il fut notamment nommé écolâtre et prieur à l'abbaye de Vézelay, dans les années 1116/1117, par le nouvel abbé de Cluny, Pons de Melgueil. Certains lui ont attribué le programme iconographique des chapiteaux de l'abbatiale romane de Vézelay.

Il voyage beaucoup et joue un rôle diplomatique important, notamment lors de l’élection pontificale lorsqu’il reconnaît en 1130 le Pape Innocent II (Gregorio Papareschi, 1130-1143), contre l’antipape Anaclet II (Pietro Pierleoni, 1130-1138).

Son activité intellectuelle fait de lui un représentant de la renaissance du XIIe siècle. Il fait traduire le Coran en latin, Lex Mahumet pseudoprophete. Connu comme polémiste, il rédigera ensuite des traités pour réfuter les doctrines israélites et musulmanes. En effet, il recommande d'établir des débats argumentés avec les théologiens des autres religions, plutôt que des Croisades.

Sa devise est : « La règle de saint Benoît est subordonnée à la charité ». Les accusations de Bernard de Clairvaux (St Bernard) contre Cluny avaient été violentes et Pierre y avait répondu avec une dignité qui lui avait assuré la victoire. Il s'est ensuite réconcilié avec Bernard dont il est devenu l'ami et parfois, tout de même, son charitable critique.

Quand Abélard, également dénoncé par le très contemplatif St Bernard, est condamné comme hérétique à être enfermé dans un couvent, Pierre le Vénérable l'accueille à Cluny comme un frère. À la mort d'Abélard, Pierre cède furtivement son corps à l'abbaye du Paraclet, dont Héloïse est abbesse, et rédige l'absolution plénière suivante : « Moi, Pierre, abbé de Cluny, j'ai reçu Pierre Abélard dans le monastère de Cluny et cédé son corps, furtivement apporté, à l'abbesse et aux religieuses du Paraclet. Par autorité de Dieu tout-puissant et de tous les saints, je l'absous d'office de tous ses péchés.» Cette absolution fut, selon la coutume d'alors, gravée au-dessus du tombeau d'Abélard par l'abbesse.

Considéré par l'historiographie du XXe siècle comme le dernier des grands abbés de Cluny, Pierre succède à son oncle Hugues II de Semur. Il combat également l’hérésie de Pierre de Bruys. Il réforme l'abbaye de Cluny, en proie à des difficultés financières. Il réforme le domaine seigneurial pour assurer le train de vie des moines (Dispositio rei familiaris).

Les inventaires qui sont constitués (Constitutio expense cluniaci) sont une précieuse source pour les historiens, avec des données sur les rendements, les semences, les techniques agricoles…

Il est l'auteur d'un livre « Les merveilles de Dieu » et aussi d'un traité contre les juifs : Aduersus Iudœorum inueteratam duritiem.

Pierre le Vénérable meurt le 25 décembre 1156.

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PIERRE LE VÉNÉRABLE (1092 env.-1156)
Né en Auvergne, dans la famille de Montboissier, Pierre fut élevé au grand prieuré de Sauxillanges, qui dépendait de l'ordre de Cluny. Moine à seize ans, il fut écolâtre, puis prieur de Vézelay et, en 1120, de Domène, près de Grenoble. Il n'avait que trente ans quand il fut, en 1122, élu abbé de Cluny, à la place de l'abbé Ponce, obligé de démissionner. Après un voyage en Terre sainte, celui-ci voulut reprendre son abbaye ; repoussé et débouté de ses prétentions, il mourut emprisonné à Rome en 1127. Héritant de la charge d'un ordre immense, qui jouissait d'un prestige incomparable et continuait de s'accroître, Pierre eut la sagesse de l'organiser. En 1132, il réunit le premier chapitre général. Il rédigea des statuts concernant la liturgie et les observances. On a retenu son conflit avec saint Bernard en l'exagérant : il s'agissait de la rivalité entre un ordre qui se trouvait en possession d'un passé prestigieux de plus de deux siècles, était solidement implanté et possédait à Cluny la plus belle église de la chrétienté, et un ordre récent, dont les petites abbayes se multipliaient vite, avec la fraîcheur et l'impétuosité de la jeunesse. En fait, Pierre et Bernard s'estimèrent, mais le premier ne partageait pas la fougue du second. Courageusement, l'abbé de Cluny prit sous sa protection le malheureux Abélard vieillissant, condamné par le concile de Sens. Le grand dialecticien plaisait à l'abbé de Cluny, qui s'intéressait à la théologie, combattait par la plume les hérétiques, faisait traduire le Coran pour discuter avec les musulmans, accroissait notablement la bibliothèque de Cluny. Poète, Pierre était capable de composer d'un seul jet des hymnes. Agréable conteur, il rassemblait dans un recueil de Miracles des anecdotes curieuses. Ses lettres le montrent ami tendre et fidèle, d'une parfaite égalité d'humeur, toujours content, d'une gravité souriante. Abbé du plus grand monastère de la chrétienté, il ne dédaignait personne. Il sut apprécier le charme des humbles débuts de la Grande-Chartreuse. Pierre, qu'en 1153 l'empereur Frédéric Barberousse avait surnommé Vénérable, mourut, comme il l'avait désiré, le jour de Noël. Bien qu'il n'ait pas été canonisé formellement, l'ordre bénédictin l'honore le 11 mai avec ses quatre grands prédécesseurs, Odon, Maïeul, Odilon et Hugues, en reconnaissant en lui un des exemples les plus parfaits de l'abbé selon saint Benoît.
Jacques DUBOIS, « PIERRE LE VÉNÉRABLE (1092 env.-1156) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le  . URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/pierre-le-venerable/




BENEDICT XVI

GENERAL AUDIENCE

Saint Peter's Square

Wednesday, 14 October 2009


Peter the Venerable


Dear Brothers and Sisters,

Peter the Venerable who I would like to present at today's Catechesis takes us back to the famous Abbey of Cluny, to its decor (decorum) and nitor (clarity) to use terms that recur in the Cluny texts a decorum and splendour that were admired especially in the beauty of the liturgy, a privileged way for reaching God. Even more than these aspects, however, Peter's personality recalls the holiness of the great abbots of Cluny: in Cluny "there was not a single abbot who was not a saint", Pope Gregory VII said in 1080. These holy men include Peter the Venerable who possessed more or less all the virtues of his predecessors although, under him, in comparison with the new Orders such as Cîteaux, Cluny began to feel some symptoms of crisis. Peter is a wonderful example of an ascetic strict with himself and understanding of others. He was born in about 1094 in the French region of Auvergne, he entered the Monastery of Sauxillanges as a child and became a monk there and then prior. In 1122 he was elected Abbot of Cluny and remained in this office until he died, on Christmas day 1156, as he had wished. "A lover of peace", his biographer Rudolph wrote, "he obtained peace in the glory of God on the day of peace" (Vita, I, 17; PL 189, 28).

All who knew him praised his refined meekness, his serene equilibrium, rectitude, loyalty, reasonableness and his special approach to mediation. "It is in my nature" he wrote, "to be particularly inclined to indulgence; I am urged to this by my habit of forgiveness. I am accustomed to toleration and forgiveness" (Ep. 192, in: The Letters of Peter the Venerable, Harvard University Press, 1967, p. 446). He said further: "With those who hate peace let us always seek to be peacemakers" (Ep. 100, loc. cit.,p. 261). And he wrote of himself: "I am not the type who is discontented with his lot... whose mind is always tormented by anxiety or doubt and who complains that everyone else is resting while they are the only ones working" (Ep. 182, p. 425). With a sensitive and affectionate nature, he could combine love for the Lord with tenderness to his family members, especially his mother, and to his friends. He cultivated friendship, especially with his monks who used to confide in him, certain that they would be heard and understood. According to his biographer's testimony: "he did not look down on anyone and never turned anyone away" (Vita, 1, 3: PL 189, 19); "he appeared friendly to all; in his innate goodness he was open to all" (ibid., 1,1: PL. 189, 17).

We could say that this holy Abbot also sets an example to the monks and Christians of our day, marked by a frenetic pace, when episodes of intolerance, incommunicability, division and conflict are common. His testimony invites us to be able to combine love of God with love of neighbour and not to tire of building relations of brotherhood and reconciliation. Effectively Peter the Venerable acted in this way. He found himself in charge of the Monastery of Cluny in years that were far from tranquil for various reasons, both within the Abbey and outside it, and managed to be at the same time both strict and profoundly human. He used to say: "One may obtain more from a man by tolerating him than by irritating him with reproach" (Ep. 172, loc. cit., p. 409). By virtue of his office he had to undertake frequent journeys to Italy, England, Germany and Spain. He found it hard to be wrenched from the quiet of contemplation. He confessed: "I go from one place to the next, I hurry, I am anxious, I am tormented, dragged here and there: my mind now on my own affairs and now on those of others, not without great mental agitation" (Ep. 91, loc. cit., p. 233). Although he was obliged to navigate between the powers and nobles who surrounded Cluny, he succeeded in preserving his habitual calm, thanks to his sense of measure, magnanimity and realism. Among the important figures with whom he came into contact was Bernard of Clairvaux with whom he maintained a relationship of increasing friendship, despite the differences of their temperaments and approaches. Bernard described him as: "an important man, occupied with important affairs" and held him in high esteem (Ep. 147, ed. Scriptorium Claravallense, Milan 1986, VI/1, pp. 658-660), while Peter the Venerable described Bernard as a "lamp of the Church" (Ep 164, p. 396), and a "strong and splendid pillar of the monastic order and of the whole Church" (Ep. 175, p. 418).

With a lively sense of Church, Peter the Venerable affirmed that the vicissitudes of the Christian people must be felt in the "depths of the heart" by those who will be numbered "among the members of Christ's Body" (Ep. 164, ibid., p. 397). And he added: "those who do not smart from the wounds of Christ's body are not nourished by the Spirit of Christ", wherever they may be produced (ibid.). In addition, he also showed care and concern for people outside the Church, in particular Jews and Muslims: to increase knowledge of the latter he provided for the translation of the Qur'an. A historian recently remarked on this subject: "In the midst of the intransigence of medieval people, even the greatest among them, we admire here a sublime example of the sensitivity to which Christian charity leads" (J. Leclercq, Pietro il Venerabile, Jaca Book, 1991, p. 189). Other aspects of Christian life dear to him were love for the Eucharist and devotion to the Virgin Mary. On the Blessed Sacrament he has left passages that constitute "one of the masterpieces of Eucharistic literature of all time" (ibid., p. 267) and on the Mother of God he wrote illuminating reflections, contemplating her ever closely related to Jesus the Redeemer and his work of salvation. It suffices to present his inspired prayer: "Hail, Blessed Virgin, who put execration to flight. Hail, Mother of the Most High, Bride of the meekest Lamb. You have defeated the serpent, you crushed its head, when the God you bore destroyed it.... Shining Star of the East who dispelled the shadows of the west. Dawn who precedes the sun, day that knows no night.... Pray God who was born of you to dissolve our sin and, after pardoning it, to grant us his grace and his glory" (Carmina, PL 189, 1018-1019).

Peter the Venerable also had a predilection for literary activity and a gift for it. He noted his reflections, persuaded of the importance of using the pen as if it were a plough, to "to scatter the seed of the Word on paper" (Ep. 20, p. 38). Although he was not a systematic theologian, he was a great investigator of God's mystery. His theology is rooted in prayer, especially in liturgical prayer, and among the mysteries of Christ he preferred the Transfiguration which prefigures the Resurrection. It was Peter himself who introduced this feast at Cluny, composing a special office for it that mirrors the characteristic theological devotion of Peter and of the Cluniac Order, which was focused entirely on contemplation of the glorious Face (gloriosa facies) of Christ, finding in it the reasons for that ardent joy which marked his spirit and shone out in the monastery's liturgy.

Dear brothers and sisters, this holy monk is certainly a great example of monastic holiness, nourished from the sources of the Benedictine tradition. For him, the ideal of the monk consists in "adhering tenaciously to Christ" (Ep. 53, loc. cit., p. 161), in a cloistered life distinguished by "monastic humility" (ibid.) and hard work (Ep. 77, loc. cit., p. 211) as well as an atmosphere of silent contemplation and constant praise of God. The first and most important occupation of the monk, according to Peter of Cluny, is the solemn celebration of the Divine Office "a heavenly action and the most useful of all" (Statutes, I, 1026) to be accompanied by reading, meditation, personal prayer and penance observed with discretion (cf. Ep. 20, loc. cit., p. 40). In this way the whole of life is pervaded by profound love of God and love of others, a love that is expressed in sincere openness to neighbour, in forgiveness and in the quest for peace. We might say, to conclude, that if this lifestyle, combined with daily work, was the monk's ideal for St Benedict, it also concerns all of us and can be to a large extent the lifestyle of the Christian who wants to become an authentic disciple of Christ, characterized precisely by tenacious adherence to him and by humility, diligence and the capacity for forgiveness and peace.


To special groups

Dear Brothers and Sisters,

I offer a warm welcome to the English-speaking pilgrims present at today's Audience, including the pupils and staff from St Andrew's High School, Carntyne, Glasgow, and other school and university groups from England and Norway. May your visit to Rome be a time of deep spiritual renewal. Upon all of you I invoke God's Blessings of joy and peace!

Lastly my thoughts turn to the young people, the sick and the newlyweds. Dear friends, tomorrow we shall be celebrating the Feast of St Teresa of Avila, Doctor of the Church. May this great Saint witness to you, dear young people, that authentic love cannot be separated from truth: may she help you, dear sick people, to understand that the Cross of Christ is a mystery of love that redeems human suffering. For you, dear newlyweds,may she be a model of fidelity to God, who entrusts a special mission to each one.

© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana



Blessed Peter de Montboissier, OSB Abbot (PC)
(also known as Peter the Venerable)

Born in Auvergne, France, in 1092; died at Cluny on December 25, 1156; feast day formerly on December 25.


Peace was the greatest virtue of Peter de Montboissier, who was born of a noble Auvergne family. Peter was educated at Sauxillanges (a Cluniac monastery) and made his profession about 1109. A few months after the death of Saint Hugh, fourth of the great abbots of Cluny, Peter was sent to Vezelay, first as a student and then, from age 20, as the prior.

In 1120, he was named prior of the monastery of Domene near Grenoble, France, where the proximity of La Grande Chartreuse allowed him to get acquainted with the sons of St. Bruno, a remarkable friendship that sustained him during the course of his heavy burdens.

On August 22, 1122, he was elected abbot of Cluny (age 30). At the news Peter sighed, "Please God that they might have made a better choice." Meanwhile others remarked pityingly about his youth--a fault that time cures even among monks. Nevertheless, Peter generously accepted the "bondage of authority" though he would have preferred the "liberty of obedience." It was a huge task because Cluny Abbey at that time governed 400 monks in the monastery in addition to 2,000 houses all over Europe--reaching into Asia.

Nevertheless, Peter was one of the most eminent churchmen of his age, and during the 34 years of his governance Cluny retained its position as the greatest and most influential abbey in Christendom. Peter succeeded in regulating abbey finances and raising the standards of studies. He himself was a poet and theological writer of distinction.

In 1124 (or 1125) Peter returned from visiting the Aquitaine and was faced with an armed force led by Pontius, the abbot he had succeeded, who took over Cluny while he was away. For months he had to retake the abbey and assure himself of sufficient resources. Without allowing himself to become too absorbed in material tasks, he centered his efforts on the reform of the cloistral discipline, the frequent meetings of general chapters, and the progress of studies. He promulgated statues full of wisdom and good sense on the observances and monastic liturgy. Both Peter and Pontius were summoned to Rome, where Pope Honorius II sentenced Pontius to prison.

In the interests of the Church and Cluny, Peter made several voyages: six to Rome, two to Spain (one in 1139), and even to England (1130). His delicate health could not withstand the effort. He could not stand the climate of Italy, and each trip to Rome seemed to him to be literally formidable, that is, dreadful, for he had to pass through the "Alpine glaciers and their ancient horror." Further south, everything went against him, "ailments and elements.""The air of Rome generally causes early death among people from my land," he wrote the pope.

Peter then became involved in a controversy with Saint Bernard, who accused Cluny of too relaxed a rule--a charge that led Peter to put into effect reforms in the Cluniac houses. One of Peter's greatest concerns was the protection of the traditions of Cluny, attacked by the rather narrow dynamism of the Cistercian orders that wanted to be faithful to the letter of the monastic rule. In this painful conflict between black monks and white monks, the gentle abbot of Cluny would have to withstand the burning zeal of Bernard. Dom Peter himself recognized that, with the Abbot of Clairvaux, he was "the one who always gave in to the one who never gave in." A good sign, as Someone said, "and if anyone would go to law with thee and take thy tunic, let him take thy cloak as well; and whoever forces thee to go for one mile, go with him two" (Matt. 5:40-41).

Thus, when we look at the life and message of Abbot Peter, we always return to the theme of peace, serenity, and charity. Without a doubt St. Bernard established peace between parties, cities, and opposing lords, but at the price of battles and harshness. Bernard never accepted defeat, and he pushed his will right to the end with an intrepid faith but also with an obstinate zeal. Peter and Bernard got along passably well outside of the crusades and councils. Perhaps in Peter's gentleness and quiet goodness lies the best proof of his concept of man.

Bernard, on the contrary, by seeking, in effect, the continual triumph of the spirit over the body, lived in a state of constant tension and struggle. Impenitent scuffler and fiery integrator that he was, Bernard thundered out condemnations and excommunications. From the Rule of St. Benedict, Bernard was quick to single out the instructions to apply to rebellious and hard- hearted monks: "the blight of excommunication, beatings with rods, the iron which strikes."

Peter preferred other instructions from the same Chapter 28 of the Rule of St. Benedict, more gentle and efficacious: "the unguents of exhortation, the remedy of the Divine Scriptures and, what is worth even more, his prayers and those of all his brothers"; and above all that order St. Benedict gives the abbot: "Be loved rather than feared." Peter, like his Master, knew what was inside man; he benefitted from the wise equilibrium born of respect of concrete reality, and he waited in peace, without false calmness but in a firm hope, for the triumph of God. His zeal was transformed into indulgence and patience.

He offered Peter Abelard (of Heloise and Abelard fame) shelter at Cluny in 1140, convinced the pope to lighten Abelard's sentence and reconciled Bernard and Abelard.

Peter wrote against Petrobrusian heretics in southern France, defended the Jews, attended the synod of Rheims that denounced the teachings of Bishop Gilbert de la Porree, and had a voluminous correspondence with his contemporaries.

He ruled Cluny for 34 years, during which the monastery was the greatest and most influential in Christendom. There is no doubt the Peter of Cluny chose to die on December 25 because he wished to be obscure--for 30 years he prayed and asked others to pray for his death of the feast of the Incarnation. Yearly he went to the saints of Chartreuse, whom he greatly loved, and asked them to entreat the Lord for this favor.

Dom Peter knew that true strength is not violence, but gentleness; and he will obtain for us these graces of every day, which are not small because they make us live, we and everyone else, in peace. He knew it was better to be a saint, than to be called a saint. For his smiling seriousness, his understanding of human nature transformed by the mystery of the Incarnation, his humor, his gentle goodness, Peter deserves our veneration.

He died at Cluny after preaching about the Solemnity of Christmas to his monks, and was buried at the very southern end of the ambulatory in the abbey church. His tomb was violated in 1562 and razed in 1792, but some remains were discovered in 1931, concealed in the stable. Though his cult has never been formally approved, he is venerated in the diocese of Arras and is included in French martyrologies (Benedictines, Delaney, Encyclopedia). 




San Pietro il Venerabile Abate di Cluny


Francia, 1094 ca - Cluny, Francia, 1156

Martirologio Romano: Nel monastero di Cluny in Burgundia, nell’odierna Francia, beato Pietro il Venerabile, abate, che resse l’Ordine monastico secondo i precetti della primitiva osservanza e compose numerosi trattati.

Pierre de Montboissier nacque nella regione francese dell’Alvernia, verso il 1094, da nobile famiglia. I genitori, Maurizio e Ragengarda, lo offrirono al Signore e, quando era ancora bambino, entrò nel priorato di Sauxillanges. Professò a quindici anni. Ricoprì, ancora giovane, la carica di priore claustrale, la più importante dopo l’abate, a Vèzelay e poi di priore conventuale nel monastero di Domène (Grenoble). Il 22 agosto 1122 fu eletto nono abate di Cluny. È considerato l'ultimo dei grandi abati del celebre cenobio che governò fino alla morte. Nel 1125 dovette fronteggiare uno scisma interno a causa dei contrasti con il suo predecessore, Ponzio, deposto da papa Callisto II a seguito di un periodo di cattiva amministrazione. Pietro procedette ad un riordino disciplinare ed economico, riformò l’abbazia con la Dispositio rei familiaris. Gli inventari indicati nella Constitutio expense cluniaci costituiscono oggi una fonte preziosa per gli storici, attestando redditi, semenze, tecniche agricole utilizzate a quei tempi. Nel 1130 svolse un importante ruolo diplomatico con l'elezione al papato di Innocenzo II che riconobbe, contro l’antipapa Anacleto II. Pietro il Venerabile viaggiò molto, si recò in Germania, numerose volte in Italia e in Spagna per discutere con abati e vescovi del pericolo dell’avanzata dei mori. A Toledo fece tradurre il corano da un gruppo di lavoro composto dall’inglese Robert Kennet, da  un arabo e guidato da Pietro di Toledo. La traduzione fu ultimata nel 1143 e, nonostante alcuni errori, fu il punto di partenza per le future trattazioni del Corano, fino al secolo XVII. Pietro rifiutò i racconti leggendari che in Occidente si facevano su Maometto, delineando un quadro storico della diffusione dell’islam. Probabilmente, leggendo queste opere, p. Abelardo si ispirò per il personaggio del filosofo nella sua ultima opera Dialogo tra un filosofo, un giudeo e un cristiano, scritta a Chalon-sur-Saône. San Pietro il Venerabile si recò due volte in Inghilterra nel tentativo di portare sotto l’egida di Cluny l’abbazia di Peterborough ma non vi riuscì. Durante il discusso regno di Re Stefano (1135-54), entrò in contatto con suo fratello Enrico di Blois, vescovo di Winchester e monaco cluniacense. Alla morte di Stefano, divenuto re il rivale Enrico II, Enrico di Blois tornò a Cluny dove, guidato da Pietro, concluse i suoi anni religiosamente. 

Verso il 1138 Pietro il Venerabile scrisse l’Epistola adversus petrobrusianos, un trattato contro i seguaci di Pietro di Bruys attivi nel sud della Francia. Ebbe inoltre un ruolo determinante nella contesa tra Abelardo e S. Bernardo di Clairvaux a seguito della scomunica del primo nel Concilio di  Sens, convocato su richiesta di Bernardo per condannare la teologia abelardiana e le sue tesi sulla Trinità. San Pietro ospitò a Cluny Abelardo, che era in viaggio per Roma per incontrare Innocenzo II. In seguito, con la sua mediazione, Bernardo e Abelardo si riconciliarono e anche la scomunica fu sospesa. Pietro accolse quindi l’anziano Abelardo in una prioria cluniacense dove trascorse gli ultimi anni della sua vita.Egli stesso provvide alla sua sepoltura nel monastero femminile di Paraclete, presso Troyes, dov’era badessa Eloisa. Pietro scrisse un epitaffio in cui mise a confronto il pensiero di Abelardo, Socrate, Platone e Aristotele.

Nella sua lunga vita il santo abate, mantenendosi teologicamente ortodosso, trattò giudei ed eretici sempre con grande rispetto. Per questioni dottrinali, ben sei volte si recò a Roma. Affrontò i lunghi e disagevoli viaggi anche se non sempre in buona salute. Grande letterato, costituì nella biblioteca dell’abbazia un importante fondo librario di circa cinquecento manoscritti con le opere dei primi padri della Chiesa.Vasta la sua fama di intellettuale e teologo, scrisse trattati, omelie e inni. Per comporre amava ritirarsi in luoghi solitari. È celebre l’inno “Coelum gaude, terra plaude”. Le sue opere sono ancora oggi di continua trattazione e studio.

Pietro fu aperto ai problemi della Chiesa e della società. Fu attento alla funzione dell’Impero di Bisanzio tanto da schierarsi a favore del mantenimento del rito greco. Dal ricco epistolario a noi pervenuto spiccano le riflessioni sull'importanza dell’amicizia e del ruolo dei laici nella Chiesa. In un periodo complesso, Pietro governò con equilibrio, signorilità e concretezza il vasto impero monastico di Cluny che contava al termine del suo priorato 400 monaci e 2000 case sottoposte. Vi erano entrati anche alcuni suoi fratelli che abbracciarono la vita religiosa, come anche fece sua madre quando rimase vedova. Pietro, soprannominato il “Venerabile” da Federico Barbarossa, morì il 25 dicembre 1156.


Autore: Daniele Bolognini




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