Saint Denys l’aréopagite
Évêque d'Athènes (1er s.)
Les Églises d'Orient, byzantines et syriaque, qui le fêtent aujourd'hui, en font le premier évêque d'Athènes, converti par saint Paul.
(Le Moyen Âge voulut donner une origine très apostolique à l'évêché de Paris. On savait qu'un des premiers évangélisateurs de cette région s'appelait saint Denys. Alors, tout simplement, on l'identifia avec Denys de l'Aréopage d'Athènes, et les parisiens en firent le premier évêque de Paris. Un mystique mit ses propres écrits sous son patronyme, avec beaucoup d'humilité. Et c'est ainsi que saint Denys connut une immense popularité aussi bien dans le petit peuple que parmi les théologiens qui reconnurent dans le pseudo-Denys un des plus grands auteurs mystiques. Saint Denys, celui qui fut évêque de Paris, est fêté le 9 octobre.)
Denys l’aréopagite fut converti à la foi de Jésus-Christ par l’apôtre saint Paul.
On l’appelle aréopagite du quartier de la ville où il habitait. L'aréopage était le quartier de Mars, parce qu'il y avait un temple dédié à ce dieu. Les Athéniens donnaient aux différentes parties de la ville le nom du dieu qui était honoré; ainsi celle-ci était appelée Aréopage parce que Ares est un des noms de Mars.
Source: La légende dorée de Jacques de Voragine (site de l'abbaye Saint Benoît, Suisse)
Le 3 octobre, commémoraison de saint Denys l’Aréopagite, qui donna son adhésion au Christ après le discours de l’Apôtre saint Paul devant l’Aréopage et fut établi premier évêque des Athéniens.
Martyrologe romain
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 14 mai 2008
Pseudo-Denys l'Aréopagite
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd'hui, au cours des catéchèses sur les Pères de l'Eglise, parler d'une figure très mystérieuse: un théologien du sixième siècle, dont le nom est inconnu, qui a écrit sous le pseudonyme de Denys l'Aréopagite. Avec ce pseudonyme, il fait allusion au passage de l'Ecriture que nous venons d'entendre, c'est-à-dire à l'histoire racontée par saint Luc dans le chapitre XVII des Actes des Apôtres, où il est rapporté que Paul prêcha à Athènes sur l'Aréopage, pour une élite du grand monde intellectuel grec, mais à la fin la plupart des auditeurs montrèrent leur désintérêt et s'éloignèrent en se moquant de lui; pourtant certains, un petit nombre nous dit saint Luc, s'approchèrent de Paul en s'ouvrant à la foi. L'évangéliste nous donne deux noms: Denys, membre de l'Aréopage, et une certaine femme, Damaris.
Si l'auteur de ces livres a choisi cinq siècles plus tard le pseudonyme de Denys l'Aréopagite, cela veut dire que son intention était de mettre la sagesse grecque au service de l'Evangile, d'aider la rencontre entre la culture et l'intelligence grecque et l'annonce du Christ; il voulait faire ce qu'entendait ce Denys, c'est-à-dire que la pensée grecque rencontre l'annonce de saint Paul; en étant grec, devenir le disciple de saint Paul et ainsi le disciple du Christ.
Pourquoi a-t-il caché son nom et choisi ce pseudonyme? Une partie de la réponse a déjà été donnée: il voulait précisément exprimer cette intention fondamentale de sa pensée. Mais il existe deux hypothèses à propos de cet anonymat et de ce pseudonyme. Une première hypothèse dit: c'était une falsification voulue, avec laquelle, en antidatant ses œuvres au premier siècle, au temps de saint Paul, il voulait donner à sa production littéraire une autorité presque apostolique. Mais mieux que cette hypothèse - qui me semble peu crédible - il y a l'autre: c'est-à-dire qu'il voulait précisément faire un acte d'humilité. Ne pas rendre gloire à son propre nom, ne pas créer un monument pour lui-même avec ses œuvres, mais réellement servir l'Evangile, créer une théologie ecclésiale, non individuelle, basée sur lui-même. En réalité, il réussit à construire une théologie que nous pouvons certainement dater du VI siècle, mais pas attribuer à l'une des figures de cette époque: c'est une théologie un peu désindividualisée, c'est-à-dire une théologie qui exprime une pensée et un langage commun. C'était une époque de dures polémiques après le Concile de Chalcédoine; lui, en revanche, dans sa Septième Epître dit: "Je ne voudrais pas faire de polémiques; je parle simplement de la vérité, je cherche la vérité". Et la lumière de la vérité fait d'elle-même disparaître les erreurs et fait resplendir ce qui est bon. Et avec ce principe, il purifia la pensée grecque et la mit en rapport avec l'Evangile. Ce principe, qu'il affirme dans sa septième lettre, est également l'expression d'un véritable esprit de dialogue: ne pas chercher les choses qui séparent, chercher la vérité dans la Vérité elle-même, qu'ensuite celle-ci resplendisse et fasse disparaître les erreurs.
La théologie de cet auteur, tout en étant donc pour ainsi dire "suprapersonnelle", réellement ecclésiale, peut être située au VI siècle. Pourquoi? Il rencontra dans les livres d'un certain Proclus, mort à Athènes en 485, l'esprit grec qu'il plaça au service de l'Evangile: cet auteur appartenait au platonisme tardif, un courant de pensée qui avait transformé la philosophie de Platon en une sorte de religion, dont le but à la fin était de créer une grande apologie du polythéisme grec et de retourner, après le succès du christianisme, à l'antique religion grecque. Il voulait démontrer que, en réalité, les divinités étaient les forces en œuvre dans le cosmos. La conséquence était que l'on devait considérer le polythéisme plus vrai que le monothéisme, avec un unique Dieu créateur. C'était un grand système cosmique de divinités, de forces mystérieuses, celui que nous montre Proclus, pour qui dans ce cosmos déifié l'homme pouvait trouver l'accès à la divinité. Il distinguait cependant les voies pour les simples, qui n'étaient pas en mesure de s'élever aux sommets de la vérité - pour eux certains rites même superstitieux pouvaient suffire - et les voies pour les sages, qui en revanche devaient se purifier pour arriver à la pure lumière.
Cette pensée, comme on le voit, est profondément antichrétienne. C'est une réaction tardive contre la victoire du christianisme. Un usage antichrétien de Platon, alors qu'était déjà en cours un usage chrétien du grand philosophe. Il est intéressant que ce Pseudo-Denys ait osé se servir précisément de cette pensée pour montrer la vérité du Christ; transformer cet univers polythéiste en un cosmos créé par Dieu, dans l'harmonie du cosmos de Dieu où toutes les forces sont une louange à Dieu, et montrer cette grand harmonie, cette symphonie du cosmos qui va des séraphins, aux anges et aux archanges, à l'homme et à toutes les créatures qui ensemble reflètent la beauté de Dieu et sont une louange à Dieu. Il transformait ainsi l'image polythéiste en un éloge du Créateur et de sa créature. Nous pouvons de cette manière découvrir les caractéristiques essentielles de sa pensée: elle est tout d'abord une louange cosmique. Toute la création parle de Dieu et est un éloge de Dieu. La créature étant une louange de Dieu, la théologie de Pseudo-Denys devient une théologie liturgique: Dieu se trouve surtout en le louant, pas seulement en réfléchissant; et la liturgie n'est pas quelque chose que nous avons construit, quelque chose d'inventé pour faire une expérience religieuse au cours d'une certaine période de temps; elle est un chant avec le chœur des créatures et l'entrée dans la réalité cosmique elle-même. Et c'est précisément ainsi que la liturgie n'apparaît plus seulement ecclésiastique mais devient vaste et grande, devient notre union avec le langage de toutes les créatures. Il dit: on ne peut pas parler de Dieu de manière abstraite; parler de Dieu est toujours - dit-il avec un mot grec - un "hymnein", un chant pour Dieu avec le grand chant des créatures, qui se reflète et se concrétise dans la louange liturgique. Toutefois, bien que sa théologie soit cosmique, ecclésiale et liturgique, elle est également profondément personnelle. Il créa la première grande théologie mystique. Le mot "mystique" acquiert même avec lui une nouvelle signification. Jusqu'à cette époque, pour les chrétiens ce mot était équivalent au mot "sacramentel", c'est-à-dire ce qui appartient au "mysterion", au sacrement. La parole "mystique" devient avec lui plus personnelle, plus intime: elle exprime le chemin de l'âme vers Dieu. Et comment trouver Dieu? Nous observons de nouveau ici un élément important dans son dialogue entre la philosophie grecque et le christianisme, en particulier la foi biblique. Apparemment, ce que dit Platon et ce que dit la grande philosophie sur Dieu est beaucoup plus élevé, est beaucoup plus vrai; la Bible apparaît assez "barbare", simple, précritique dirait-on aujourd'hui; mais lui remarque que c'est justement ce qui est nécessaire parce qu'ainsi nous pouvons comprendre que les concepts les plus élevés sur Dieu n'arrivent jamais jusqu'à sa vraie grandeur; ils sont toujours inappropriés. En réalité, ces images nous font comprendre que Dieu est au delà de tous les concepts; dans la simplicité des images, nous trouvons plus de vérité que dans les grands concepts. Le visage de Dieu est notre incapacité d'exprimer réellement ce qu'Il est. Aussi parle-t-on - comme le fait Pseudo-Denys - d'une "théologie négative". Nous pouvons plus facilement dire ce que Dieu n'est pas, plutôt que d'exprimer ce qu'Il est véritablement. Ce n'est qu'à travers ces images que nous pouvons deviner son vrai visage, et de l'autre côté ce visage de Dieu est très concret: c'est Jésus Christ. Et bien que Denys nous montre, en suivant en cela Proclus, l'harmonie des chœurs célestes, de telle façon qu'il nous semble que tous dépendent de tous, il reste vrai que notre chemin vers Dieu demeure fort éloigné de Lui; Pseudo-Denys nous montre que, finalement, la route vers Dieu est Dieu lui-même, Lequel se rapproche de nous en Jésus Christ.
C'est ainsi qu'une théologie tellement grande et mystérieuse devient également très concrète autant dans l'interprétation de la liturgie que dans le discours tenu sur Jésus Christ: avec tout cela, Denys l'Aréopagite eut une grande influence sur toute la théologie médiévale, sur toute la théologie mystique autant en Orient qu'en Occident, il fut presque redécouvert au treizième siècle notamment par saint Bonaventure, le grand théologien franciscain qui dans cette théologie mystique trouva le moyen conceptuel d'interpréter l'héritage tellement simple et profond de saint François: le "poverello", avec Denys, nous dit finalement que l'amour voit plus que la raison. Là où se trouve la lumière de l'amour on ne souffre plus des ténèbres de la raison; l'amour voit, l'amour est un œil et l'expérience nous donne plus que la réflexion. Quelle que soit cette expérience, Bonaventure le vit en saint François: c'est l'expérience d'un cheminement très humble, très réaliste, jour après jour, c'est cela aller avec le Christ, en acceptant sa croix. Dans cette pauvreté et dans cette humilité, dans l'humilité que l'on éprouve également dans la vie ecclésiale, on fait une expérience de Dieu qui est plus élevée que celle que l'on atteint par la réflexion: à travers elle, nous touchons réellement le cœur de Dieu.
Il existe aujourd'hui une nouvelle actualité de Denys l'Aréopagite: il apparaît comme un grand médiateur dans le dialogue moderne entre le christianisme et les théologies mystiques de l'Asie, dont la caractéristique la plus connue est la conviction selon laquelle on ne peut pas dire qui est Dieu; on ne peut parler de Lui que sous forme négative; on ne peut parler de Dieu qu'avec le "ne pas", et ce n'est qu'en entrant dans cette expérience du "ne pas" qu'on Le rejoint. On voit ici une proximité entre la pensée de l'Aréopagite et celle des religions asiatiques: il peut être aujourd'hui un médiateur comme le il fut entre l'esprit grec et l'Evangile. On voit ainsi que le dialogue n'accepte pas la superficialité. C'est justement quand quelqu'un entre dans la profondeur de la rencontre avec le Christ que s'ouvre également le vaste espace pour le dialogue. Quand quelqu'un rencontre la lumière de la vérité, on s'aperçoit qu'il est une lumière pour tous; les polémiques disparaissent et il devient possible de se comprendre l'un l'autre ou au moins de parler l'un avec l'autre, de se rapprocher. Le chemin du dialogue est justement la proximité dans le Christ à Dieu dans la profondeur de la rencontre avec Lui, dans l'expérience de la vérité qui nous ouvre à la lumière et nous aide à aller à la rencontre des autres: la lumière de la vérité, la lumière de l'amour. Et il nous dit en fin de compte: empruntez la voie de l'expérience, de l'expérience humble de la foi, chaque jour. Le cœur devient alors grand et peut voir et illuminer également la raison pour qu'elle voie la beauté de Dieu. Prions le Seigneur pour qu'il nous aide aujourd'hui aussi à mettre au service de l'Evangile la sagesse de notre époque, en découvrant à nouveau la beauté de la foi, la rencontre avec Dieu dans le Christ.
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Je suis heureux de vous accueillir chers pèlerins francophones, en particulier les jeunes des collèges du Vésinet et de Sallanches, du Lycée de Chateauneuf de Galaure et de l’École d’évangélisation de Paray-le-Monial. Que le don de l’Esprit Saint fasse de vous les messagers, pleins de joie, de la Bonne Nouvelle du salut. Avec ma Bénédiction apostolique.
APPEL
En cet instant, ma pensée va aux populations du Sichuan et des provinces limitrophes en Chine, durement frappées par le tremblement de terre, qui a causé de très nombreuses pertes humaines, de très nombreux disparus et des dégats incalculables. Je vous invite à vous unir à moi dans la prière fervente pour tous ceux qui ont perdu la vie. Je suis spirituellement proche des personnes frappées par une catastrophe si dévastatrice: nous implorons pour elles de Dieu le réconfort dans la souffrance. Que le Seigneur accorde son soutien à tous ceux qui sont engagés dans le service pour apporter les premiers secours.
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Portrait de Denys l'Aréopagite dans un manuscrit byzantin offert à l'abbaye de Saint-Denis par Manuel II Paléologue. Œuvres complètes de saint Denys l’Aréopagite, musée du Louvre, vers 1403-1405.
Denys veut dire qui fuit avec force. Il peut venir de dyo, deux, et nisus, élévation, élevé en deux choses, savoir quant au corps et quant à l’âme. Ou bien il vient de Dyana, Vénus, déesse de la beauté, et de syos, Dieu, beau devant Dieu. Selon d'autres il viendrait de Dyonisia, qui est, d'après Isidore, une pierre précieuse de couleur noire servant contre l’ivresse. En effet saint Denys s'est empressé de fuir le monde avec une parfaite abnégation ; il a été élevé à la contemplation des choses spirituelles, beau aux yeux de Dieu par l’éclat de ses vertus, fort contre l’ivresse du vice à l’égard des pécheurs. Avant sa conversion il eut plusieurs prénoms: On l’appela l’Aréopagite, du lieu de sa demeure; Théosophe, qui veut dire instruit dans les sciences divines. Jusqu'à ce jour les sages de la Grèce l’appellent pterugion tou ouranou, qui veut dire aile du ciel, pour avoir pris son vol vers le ciel sur l’aile de l’intelligence spirituelle. On l’appela encore Macarius,qui signifie heureux; Ionique du nom de sa patrie. L'Ionique, dit Papios, est un dialecte grec, ou bien encore c'est un genre de colonnes. Ionique, d'après le même auteur, est une mesure d'un pied qui contient deux brèves et deux longues. On voit par là que saint Denys fut instruit dans la connaissance de Dieu en se livrant à l’investigation des choses cachées ; il fut l’aile du ciel en contemplant les choses célestes, et bienheureux par la possession des biens éternels. Par le reste, on voit qu'il fut un rhéteur merveilleux en éloquence, le soutien de l’Eglise par sa doctrine, bref par son humilité et long par sa charité envers les autres. Cependant saint Augustin dit au VIIIe Livre de la Cité de Dieu que l’Ionien est une école philosophique Il distingue deux écoles savoir l’Italique qui doit son nom à l’Italie et l’Ionienne qui le doit à la Grèce. Or, parce que saint Denys était un philosophe éminent, il est appelé Ionien par antonomase (Figure de rhétorique, qui substitue un nom commun à un nom propre). Sa vie et son martyre ont été écrits en grec par Méthode de Constantinople, et traduits en latin par Anastase, bibliothécaire du siège apostolique, d'après ce que dit Hincmar, évoque de Reims. (Ep. XXIII, à Charles, empereur.)
Denys l’aréopagite fut converti à la foi de J.-C. par l’apôtre saint Paul. On l’appelle aréopagite du quartier de la ville où il habitait. L'aréopage était le quartier de Mars, parce qu'il y avait un temple dédié à ce Dieu. Les Athéniens donnaient aux différentes parties de la ville le nom du dieu qui était honoré; ainsi celle-ci était appelée Aréopage parce que Ares est un des noms de Mars : ainsi le quartier où Pan était adoré se nommait Panopage, et ainsi des autres.. Or, l’Aréopage était le quartier le plus remarquable, puisque c'était celui de la noblesse et des écoles des arts libéraux. C'était donc là que demeurait Denys très grand philosophe, qui, à raison de sa science et de la connaissance parfaite qu'il avait des noms divins, était surnommé Théosophe, ami de Dieu. Il y avait avec lui Apollophane, philosophe gtii partageait ses idées. Là se trouvaient aussi les Epicuriens qui faisaient consister le bonheur de l’homme dans les seules voluptés du corps, et les stoïciens qui le plaçaient dans les vertus de l’esprit. Or, le jour de la passion de Notre-Seigneur, au moment que les ténèbres couvrirent la terre entière, les philosophes d'Athènes ne purent trouver la raison de ce prodige dans les causes naturelles. En effet cette éclipse ne fut pas naturelle, parce que la lune n'était pas alors dans la région du soleil, tandis qu'il n'y a d'éclipse que quand il y a interposition de la lune et du soleil. Or, c'était le quinzième jour de la lune, et par conséquent elle était tout à fait éloignée du soleil; en outre l’éclipse ne prive pas de lumière toutes les contrées du monde, et elle ne peut durer trois heures. Or, cette éclipse priva de lumière toutes les parties de la terre, ce qui est positif par ce que dit saint Luc, et parce que c'était le Seigneur de l’univers qui souffrait, enfin parce qu'elle fut visible à Héliopolis en Egypte, à Rome, en Grèce et dans l’Asie-Mineure. Elle eut lieu à Rome ; Orose l’atteste quand il dit * : « Lorsque le Seigneur fat attaché au gibet, il se fit dans l’univers un très grand tremblement de terre ; les rochers se fendirent, et plusieurs des quartiers des plus grandes villes s'écroulèrent par cette commotion extraordinaire. Le même jour, depuis la sixième heure, le soleil fut entièrement obscurci, une nuit noire couvrit subitement la (182) terre, en sorte que l’on put voir les étoiles dans tout le ciel en plein jour ou plutôt pendant cette affreuse nuit. » Elle eut lieu en Egypte, et saint Denys en fait mention dans une lettre à Apollophane : « Les astres furent obscurcis par les ténèbres qui répandirent un brouillard épais; ensuite le disque solaire dégagé repartit. Nous avons pris la règle de Philippe d'Arridée, et après avoir trouvé, comme du reste c'était chose fort connue, que le soleil ne devait pas être éclipsé, je vous dis : et Sanctuaire de science profonde, voici encore un mystère que vous ne connaissez pas. O vous qui êtes le miroir de science, Apollophane, qu'attribuez-vous à ces secrets?» A quoi vous m’avez répondu plutôt comme un dieu que comme un homme : « Mon bon Denys, la perturbation est dans les choses divines.» Et quand saint Paul, aux lèvres duquel nous étions suspendus, nous fit connaître le jour et l’année du fait que nous avions noté, ces signes, qui étaient manifestes, nous en firent ressouvenir ; alors j'ai rendu les armes à la vérité, et je me suis débarrassé des liens de l’erreur. » Il fait encore mention de cet événement dans l’épître à Polycarpe où il dit ce qui suit en parlant de soi et d'Apollophane (Voyez saint Thomas, IIIe part., quest. XLIV, art. 2, où ce passage de saint Denys est expliqué avec beaucoup de soin) : « Tous deux nous étions à Héliopolis, quand à mon grand étonnement, nous vîmes la lune se placer en avant du soleil (ce n'était point l’époque de la conjonction). Nous l’avons vue de nouveau à la neuvième heure, elle s'éloigna du soleil et vint surnatureltement se remettre de manière qu'elle se trouvât diamétralement opposée à cet astre.
Vous avons vu l’éclipse commencer à l’orient, atteindre jusqu'au bord occidental du disque du soleil, pour revenir ensuite; nous avons vu la décroissance et la réapparition de la lumière, non dans la mème partie du soleil, mais dans un sens diamétralement opposé. » C'était l’époque où saint Denys avec Apollophane était allé à Héliopolis en Egypte, dans le but d'étudier l’astrologie. Il en revint dans la suite. Cette éclipse eut lieu aussi en Asie, comme l’atteste Eusèbe dans sa chronique, où il assure avoir lu dans les écrits des païens, qu'à cette époque, il se fit en Bithynie, province de l’Asie-Mineure, un grand tremblement de terre, et la plus grande éclipse de soleil qu'il y ait jamais eu, et qu'à la sixième heure, le jour s'obscurcit au point qu'on vit les étoiles du ciel ; et qu'à Nicée; ville de la Bithynie, le tremblement de terre renversa tous les édifices. Enfin, d'après ce qu'on lit dans l’Histoire scholastique, les philosophes furent amenés à dire que le Dieu de la Nature souffrait. On lit encore ailleurs qu'ils s'écrièrent : « Ou bien l’ordre de la nature est bouleversé, ou les éléments nous trompent, ou le Dieu de la nature souffre, et les éléments compatissent à sa douleur. » On lit aussi en un autre endroit que Denys s'écria : « Cette nuit, que nous admirons comme une nouveauté, nous indique la venue de la lumière véritable qui éclairera le monde entier. » Ce fut alors que les Athéniens érigèrent a ce Dieu un autel où fut placée cette inscription. «Au Dieu inconnu », car à chacun des autels, on mettait une inscription indiquant à qui il était dédié. Quand on voulut lui (181) offrir des holocaustes et des victimes, les philosophes dirent : « Il n'a pas besoin de nos biens, mais vous fléchirez le genou devant son autel, et vous lui adresserez vos supplications, il ne réclame pas qu'on lui offre des animaux, mais la dévotion de l’âme. » Or, quand saint Paul fut venu à Athènes, les philosophes épicuriens et les stoïciens discutaient avec lui. Quelques-uns disaient : « One veut dire ce discoureur ? » Les autres : « Il semble 'qu'il prêche de nouveaux dieux. » Alors ils le menèrent au quartier des philosophes afin d'y examiner cette nouvelle doctrine, et on lui dit : « Vous nous dites certaines choses dont nous n'avons pas encore entendu parler; nous voudrions donc bien savoir quelles elles sont. » Or, les Athéniens passaient tout leur temps à dire et à entendre dire quelque chose de nouveau. Mais quand saint Paul eut vu, en passant, les autels des dieux, et entre autres celui du Dieu. inconnu, il dit à ces philosophes : « Ce Dieu que vous adorez sans le connaître, je viens vous l’annoncer comme le vrai Dieu qui a créé le ciel et la terre. » Ensuite il dit à saint Denys qu'il voyait être le plus instruit dans les choses divines : « Denys, quel est ce Dieu inconnu? » « C'est lui, répondit Denys, le vrai Dieu, dont l’existence n'a pas encore été démontrée comme celle des autres divinités; il nous est inconnu et caché; c'est celui qui doit venir dans le siècle futur et qui doit régner éternellement. » Paul lui dit : « Est-il homme ou seulement esprit? » « Il est Dieu et homme, répondit Denys, mais il n'est inconnu que parce qu'il vit dans les cieux. » Saint Paul reprit : « C'est lui que je prêche ; (85) il est descendu des cieux, a pris une chair, a souffert la mort et est ressuscité le troisième jour. » Denys discutait encore avec Paul quand vint à passer devant eux un aveugle ; aussitôt l’Aréopagite dit à Paul : « Si tu dis à cet aveugle au nom de ton Dieu : « Vois », et qu'il voie, aussitôt je croirai; mais ne te sers pas de paroles magiques ; car tu pourrais bien en savoir qui eussent cette puissance. Je vais te prescrire moi-même les paroles dont tu te serviras. Tu lui diras donc en cette teneur : « Au nom de J.-C. né d'une vierge, crucifié, mort, qui est ressuscité et est monté au ciel, vois. » Alors pour écarter tout soupçon, saint Paul dit à Denys de proférer lui-même ces paroles. Et quand Denys eut dit en cette formule à l’aveugle de voir, aussitôt cet homme recouvra la vue. De suite Denys avec sa femme Damarie et toute sa famille reçut le baptême et la foi. Il fut pendant trois ans instruit par saint Paul et ordonné évêque d'Athènes, où il se livra à la prédication et convertit à la foi en J.-C. la ville et une grande partie du pays.
On dit que saint Paul lui révéla ce qu'il avait vu quand il fut ravi au troisième ciel; saint Denys lui-même semble l’insinuer dans plusieurs endroits : Aussi en traitant des hiérarchies des Anges, de leurs chœurs, de leur emploi et de leur ministère, il s'exprime avec tant de sagesse et de clarté que vous croiriez qu'il n'a pas appris ces choses d'un autre, mais plutôt qu'il a été ravi lui-même jusqu'au troisième ciel pet qu'il y a vu tout ce qu'il en écrit. Il fut honoré du don de prophétie, comme on peut s'en assurer par l’épître qu'il adressa à saint Jean l’évangéliste relégué en exil dans (186) l’île de Pathmos : il prédit à l’apôtre qu'il en sortira, quand il s'exprime ainsi : « Réjouissez-vous, le plus fidèle et le plus tendre des amis, vous serez relâché de la prison de Pathmos, et vous reviendrez en Asie ; vous y imiterez le Dieu bon, et vous ferez part de vos mérites à ceux qui- viendront après vous. » Il assista à la dormition (C'est le mot dont on s'est servi longtemps. pour exprimer la mort de la Sainte Vierge. Voyez la légende de l’Assomption) de la sainte Vierge Marie; ce qu'il paraît insinuer dans son livre des Noms divins (chap. III). Quand il apprit que saint Pierre et saint Paul étaient emprisonnés à Rome par l’ordre de Néron,, il mit un évêque à sa place et vint les visiter. Après leur martyre consommé, saint Clément, qui fut le chef de l’Église, le fit partir quelque temps après pour la France, en lui associant Rustique et Eleuthère. Il fut envoyé à Paris où il convertit beaucoup de personnes à la foi, y éleva plusieurs églises et y plaça des clercs de différents ordres.
Telle était la grâce céleste qui brillait en lui que souvent les prêtres des idoles soulevèrent contre lui le peuple qui, plus d'une fois, accourait en armes pour le perdre ; mais, dès qu'il l’avait va, il perdait sa férocité, et se jetait à ses pieds, ou bien encore la frayeur s'emparait de lui et il prenait la fuite dès que le saint paraissait. Cependant le diable jaloux, voyant que tous les jours son champ se rétrécissait et que l’Église triomphait par de nombreuses conversions, excita Domitien à une cruauté telle que cet empereur porta un ordre de forcer à sacrifier ou de faire mourir dans les supplices chaque chrétien qu'on trouverait. Le préfet Fescennius envoyé de Rome à Paris contre les chrétiens, trouva saint Denys qui prêchait au peuple; aussitôt il le fit saisir, souffleter, conspuer, moquer et lier avec des courroies très rudes et comparaître par devant lui avec saint Rustique et saint Eleuthère. Or, comme les saints persistaient à confesser Dieu devant le préfet, voici qu'arriva une daine noble prétendant que son mari Lisbius avait été honteusement trompé par ces magiciens. On envoie chercher cet homme au plus vite et il, est mis à mort en confessant Dieu avec persévérance ; quant aux saints ils sont- flagellés par douze soldats : après quoi on les charge de lourdes chaînes et on les jette en prison. Le lendemain saint Denys est étendu nu, sur un gril de fer, sous lequel brûlait un feu violent, et là il chantait ainsi les louanges du Seigneur : « Votre parole est éprouvée très parfaitement par le feu, et votre serviteur l’aime uniquement. (Ps. CXVIII.) » On le retire pour. le jeter en pâture à des bêtes d'autant plus féroces qu'on les avait laissées plusieurs jours sans manger. Mais quand elles coururent pour se précipiter sur lui, il leur opposa le signe de la croix et les rendit très douces. On le jeta ensuite dans une fournaise; mais, au lieu de lui nuire, le feu s'éteignit. On l’en fit sortir et on le renferma en prison avec ses compagnons ainsi qu'un grand nombre de fidèles. Comme il y célébrait la messe, au moment de la communion du peuple, Notre-Seigneur J.-C. lui apparut environné d'une immense lumière ; puis il prit le pain et lui dit : « Prenez ceci, mon cher, parce que votre (188) plus grande récompense est d'être avec moi. » Après quoi ils furent amenés au juge qui les livra à de nouveaux supplices;. on trancha à coups de hache, devant l’idole de Mercure, la tête des trois confesseurs de la Trinité. Aussitôt le corps de saint Denys se leva, et sous la conduite d'un ange, et précédé par une lumière céleste, il porta sa tête entre les bras, l’espace de deux milles, depuis l’endroit qu'on appelle le Mont des Martyrs jusqu'à celui que, par là providence de Dieu, il choisit pour'), reposer. Or, les Anges firent entendre là des, accords si mélodieux, que, parmi le grand nombre de ceux qui entendirent et crurent en J.-C., Laërtia, femme de Lisbius, dont il a été parlé plus haut, cria qu'elle était chrétienne. Elle fut décapitée à l’instant et mourut baptisée dans son sang. Son fils Vibius, resta au service militaire à Rome sous trois empereurs; ensuite il revint à Paris où il reçut le baptême et fut admis au nombre des religieux. Comme les infidèles craignaient que les chrétiens n'ensevelissent les corps de saint Rustique et de saint Eleuthère, ils les firent jeter dans la Seine.
Mais une dame noble invita les porteurs à un repas, et, pendant qu'ils mangeaient, elle déroba furtivement les corps des saints, et les fit ensevelir en secret dans un champ qui lui appartenait. Plus tard, quand la persécution eut cessé, elle les en retira, et les réunit avec honneur au corps de saint Denys. Ils souffrirent sous Domitien, l’an du Seigneur 96. Saint Denys était âgé de 90 ans. — Vers l’an du Seigneur 815, du temps du roi Louis, des ambassadeurs de Michel, empereur de Constantinople apportèrent, entre autres présents, (189) à Louis, fils de Charlemagne, les livres de saint Denys, sur la hiérarchie, traduits du grec en latin : ils furent reçus avec joie et dix-neuf malades furent guéris cette nuit-là même dans l’église du saint (Hilduin; Vie de saint Denys, c. IV). — Comme saint Rieul célébrait la messe à Arles, il ajouta après les noms des apôtres ces mots : « Les martyrs saints Denys, Rustique et Eleuthère. » Il fut bien étonné, d'avoir, sans y penser, prononcé leurs noms dans le Canon, car il croyait que les serviteurs de Dieu vivaient encore: mais pendant qu'il en était dans l’admiration, il vit trois colombes posées sur la croix de l’autel, et portant sur leur poitrine les noms des saints martyrs écrits en lettres de sang. Quand il les eut regardées avec attention, il comprit que les saints avaient quitté leur corps (Un médaillon. d'une ancienne verrière de l’église de Saint-Denys reproduit ce miracle). — Vers l’an du Seigneur 614, Dagobert, roi des Francs (d'après une chronique : Hélinand, même année) qui régna longtemps après Pépin,, eut dès l’enfance une grande vénération pour saint Denys; et chaque fois qu'il avait à redouter la colère de Clotaire, son père, il s'enfuyait à l’église du saint. Il monta sur le trône et après sa mort, un saint homme eut une, vision dans laquelle il lui fut montré que l’âme de Dagobert ayant été conduite au jugement, beaucoup de saints lui reprochèrent d'avoir dépouillé leurs églises. Déjà les mauvais anges voulaient la traîner en enfer, quand se présenta saint Denys qui intervint en sa faveur, la délivra et lui épargna le châtiment. Peut-être se fit-il que son âme revint animer son corps, et qu'il fit pénitence*. — Le roi Clovis découvrit, avec trop peu de respect, le corps de saint Denys, lui cassa l’os du bras et s'en empara; mais bientôt après il fut pris de folie. — Hincmar, évêque de Reims, dit dans une lettre adressée à Charles, que ce Denys qui fut envoyé en France fut Denys l’Aréopagite, comme il a été rapporté ci-dessus. Jean Scot assure la même chose dans une épître à Charles il se pourrait bien que le calcul que l’on ferait des années ne le contredise en ce point, comme quelques-uns ont voulu en faire un sujet d'objection.
* Voici sur ce fait étrange une note de Ciaconius sur la vie du pape Donus, par Anastase le Bibliothécaire : « Sous le pontificat du pape Donus, mourut Dagobert, 18e roi des Francs. On vit l’âme de ce prince conduite par des démons dans l’île de Liparca, qui renferme un volcan. Comme son âme était condamnée à y subir des expiations, elle fut arrachée des mains des esprits malins, par l’entremise de saint Denys, de saint Martin et de saint Maurice, que Dagobert pendant sa vie avait regardés comme ses patrons, et en l’honneur desquels il avait construit des églises. On a pour garants de cette croyance les témoignages de Platina, Vie du pape Donus; de Robert Gaguin, au livre III de la Vie de Dagobert, et de l’abbé Boniface Simoneta. »
SOURCE : La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'Abbé J.-B. M. Roze, Chanoine Honoraire de la cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, Éditeur, 76, Rue de Seine, 76, Paris
MDCCCCII
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/154.htm
St. Dionysius the Areopagite, Bishop of Athens, Martyr
See Acts xvii; Tillemont, t. 2; Cave, p. 66.
THE GREAT apostle of the Gentiles, esteeming himself equally a debtor to the learned and to the unlearned, arrived at Athens about the year 51, seventeen years after our Lord’s crucifixion, and boldly preached the faith in that city, which had been for many ages the chief seat of the muses, where the chief studies of philosophy, oratory, and polite literature flourished. All matters belonging to religion were, by an ancient law of that state, to be determined by the great council of the Areopagites, which was still observed; for, though the Athenians were fallen under the Roman yoke, yet, out of regard to their learning, and to the ancient dignity of their republic, the Romans restored to them many of their ancient privileges, with the name and title at least of their liberty. St. Paul therefore was summoned to give an account of his doctrine in the Areopagus. 1 The apostle appeared undaunted in that august and severe assembly of proud sages, though Plato so much dreaded a like examination at this tribunal, that he on no other account dissembled his sentiments of the unity of God, and other like truths, of which he was himself perfectly satisfied, especially after his travels into Egypt, as St. Justin Martyr testifies. 2 St. Paul explained before these learned senators the Christian maxims of repentance, purity of manners, the unity and omnipresence of God, his judgments, and the resurrection of the dead. The divine unction with which he delivered these great truths was an eloquence with which these masters of philosophy and oratory were unacquainted. The doctrine of the resurrection of the dead shocked many, and was a great stumbling-block, though Plato and other eminent philosophers among them had established many sublime sentiments with regard to the immortality of the soul, and the rewards and punishments of a life to come; but that our flesh, which putrifies in the earth, and perishes to all our senses, shall, by the power of God, be raised again the same that dies, was what many of these wise men of the world looked upon as a dream, rather than a certain truth. Many, however, among them were exceedingly moved with the sanctity and sublimity of this new doctrine, and with the marks of a divine mission with which the preacher delivered himself; and they said to him they would hear him again upon that subject on some other day. Some whose hearts were touched by a powerful grace, and who with simplicity sought after the truth, not the idle gratification of curiosity, pride, or vanity, without delay addressed themselves to the apostle, and received from him full satisfaction of the evidence of the divine revelation which he preached to them. Among these there was a woman named Damaris; but the most remarkable among these converts was Dionysius, one of the honourable members or judges of this most venerable and illustrious senate. 3 We are assured by the testimony of St. Dionysius of Corinth, 4 that St. Dionysius the Areopagite was afterwards constituted bishop of Athens; and that this was done by St. Paul himself we are informed by the Apostolical Constitutions, by Aristides cited by Usuard, and by several ancient martyrologists. Aristides, quoted by Usuard, and St. Sophronius of Jerusalem, styled him a martyr. The Greeks, in their menologies, tell us that he was burnt alive for the faith at Athens. 5 His name occurs in ancient calendars on the 3rd of October. The cathedral of Soissons is in possession of his head, which was brought thither from Constantinople, in 1205. Pope Innocent III. sent to the abbey of St. Denis, near Paris, the body of this saint, which had been translated from Greece to Rome.
We admire in this glorious saint, and other illustrious primitive converts, the wonderful change which faith produced in their souls. It not only enlightened their understandings, discovering to them new fields of the most sublime and important knowledge, and opening to their meditation the boundless range of eternity, and of the infinite riches of the divine goodness, justice, and mercy; but it also exerted the most powerful influence upon their wills. A spirit of the most sincere and profound compunction and humility was created in them, with a perfect contempt of the world, and all earthly things, and an entire disengagement of their hearts from all inordinate attachment to creatures. The fire of pure and ardent charity was also kindled in their hearts, which consumed all the rust of their passions, and purged their affections. From these virtues of humility and charity, which Christ declares to be the foundation of his spirit in a soul, arose an unalterable meekness, peace, fortitude, and constancy, with the whole train of virtues. Thus, by their conversion to the faith, they were interiorly changed, and became quite new men, endued with a temper truly heavenly, and animated with the spirit of Christ. The light of faith spreads its beams upon our souls. Why then has it not produced the same reformation and change in our wills and affections? This it cannot do whilst we refuse to open our hearts to this grace, and earnestly set not ourselves to remove all obstacles of self-love and the passions. Yet, till this change be wrought in our affections, we are earthly, strangers to the spirit of Christ, and want the mark of meekness and charity, by which those are to be known that belong to him. A Christian is not a mere name, or empty profession; it is a great and noble work; a work of difficulty which requires assiduous application, and continual pains; and in which the greater our endeavours and advances have been, with the greater ardour do we continually strive to advance higher towards perfection, saying with St. Paul, Not as though I had already attained, or were already perfect; but I follow after. I count not myself to have apprehended; but this one thing I do: forgetting the things that are behind, and stretching forth myself to those that are before, I press towards the mark, to the prize of the high calling of God in Christ Jesus. 6
Note 1. The Areopagus was so called from The Hill of Mars, [Greek], without the walls of Athens, where it stood. This council is thought to have been as ancient as the Athenian nation, though Solon gave it a new form and dignity. The number of the members or judges was not determined, but was sometimes two or three hundred, though at first only seven. For some time no one was admitted among them who had not been archon, that is, the supreme yearly magistrate of the commonwealth, by whose name the year was counted, as at Rome by the consuls. Nor was any one to be adopted into it who was not of the strictest morals, and his conduct without reproach. The assemblies of this court were always held in the night, and the severity of its proceedings made its sentence extremely dreaded. The reputation of the integrity of its judges procured it the highest respect and veneration, so that its decisions were received as oracles. See Rollin, Hist. Ancienne, t. 4, p. 420; Potter’s Antiquities of Greece, and FF. Catrou and Rouille, Hist. Rom. l. 57, t. 14, p. 61; also Joan. Henrici Mai, Diss. de Gestis Pauli in Urbe Atheni. ensium, edit. ann. 1727, et Jodni Meursii Areopagus ap Gronovium Ann. Græcar. t. 5, p. 207, ad 213. [back]
Note 3. During the three first ages it was a usual reproach of the heathens, that the Christians were poor miserable persons. See Celsus, (ap. Orig. l. 3, n. 4,) Cecilius, (ap. Mim. Felic.) Lucian, (Dial. de Morte Peregrini, n. 12,) &c. This the Christian Apologists allow in part; but sometimes testify, that there were among them persons illustrious for their birth, dignities, and learning. See Origen, (l. 3, adv. Cels. n. 49, ed. Ben.) Tertullian, (Apol. c. 37, ad Scap. c. 4,) &c. Joseph of Arimathea, Nicodemus, Gamaliel, the eunuch of Queen Candace, St. Barnabas, &c. were Jews of birth and fortune. Among the Gentiles, King Abgar, the proconsul Sergius Paulus, St. Thecla, and those whom St. Paul saluted in the house of Nero, are early instances that several persons of rank embraced the faith. Flavius Clemens, Flavia Domitilla, and Glabrio, who had been Trajan’s colleague in the magistracy. St. Nazarius, martyr under Nero, (see Tillem. t. 2, p. 93,) the senator Apollonius, St. Felicitas, and her seven sons, and many other martyrs, show the same. It is indeed clear from 1 Cor. i. 26, that the number of such that came over to the faith when it was first preached, was small in proportion to the multitude of converts. The reason is assigned by Lactantius: “More among the poor believe the word of God than among the rich, who are bound down by many impediments, and are chained fast slaves to covetousness and other passions; so that they are not able to look up towards heaven, but have their mind bowed down and fixed on the earth.” (Instit. l. 7, c. 1, p. 517.) The Pagans called the Christians poor, though many were such only by choice. “Nec de ultima plebe consistimus, si honores vestros et purpuras recusamus.” (Minucius Felix in Octav. p. 311.) That the first preachers of the faith were strangers to profane learning, was a demonstration of the finger of God in its establishment. (See John Lamius, De Erudit. Apostol. an. 1738.) Yet in the second age many scholars of the first rank became champions of Christianity; witness Quadratus, Aristides, Justin Martyr, Melito, Athenagoras, Pantænus, &c. In the third, Clement of Alexandria, Tertullian, Origen, Heraclas, Dionysius, Minucius Felix, &c. [back]
Note 5. Hilduin, abbot of St. Denis, in 814, wrote his Areopagatica, in which, upon the authority of spurious and fabulous records, he pretends, that St. Dionysius, the first bishop of Paris, is the same person with the Areopagite; of which mistake, some traces are found in certain other writings. This opinion was unknown before the ninth century, nor was it thought of even by the monk who wrote the life St. Dionysius of Paris in 750. In a great number of ancient Martyrologies the festivals of these two saints are mentioned as on two different days, and the place and circumstances of their martyrdoms are distinguished. In ancient breviaries, missals, calendars, and litanies the apostle of France is placed after the saints who suffered under Marcus Aurelius; and we are assured by St. Gregory of Tours, and other authentic monuments, that he only arrived in Gaul in 250. The author of the Life of St. Fuscian, Fulbert of Chartres, and Lethaldus, distinguish the two Dionysiuses. See this fully proved by F. Sirmond, Diss. de Duobus Dionys. t. 4, Op. p. 354, and Dr. Lanoy, in express dissertations, Morinus, l. De Ordinationibus, part. 2, c. 2. Gerard Du Bois, Hist. Eccl. Paris, l. 1, c. 3. D. Dionysius de S. Marthe, Gallia Christiana Nova, t. 7, p. 6. Tillemont, t. 4, &c. It is adopted in the Paris, Sens, and other French Breviaries; also by Orsi, Mamachi, and the most accurate and late historians in France, Italy, or other countries.
The works which have gone under the name of the Areopagite, at least ever since the sixth century, consist of a book, Concerning the Celestial Hierarchy; another, Of the Ecclesiastical Hierarchy; a treatise, Of the Divine Names; another, Of Mystical Divinity; and ten Epistles, whereof the four first are written to the monk Caius, the fifth to Dorotheus, the sixth to Sosipater, the seventh to Bishop Polycarp, the eighth to the monk Demophylus, the ninth to Bishop Titus, and the tenth to St. John. They are maintained to be the genuine works of the Areopagite, in express dissertations, by D. Claude David, a Maurist monk, in 1702; by D. Bernard of Sept-Fonds, under the name of Adrian, in 1708; F. Honoratus of St. Mary, a Carmelite friar, in 1720, &c.; but it is now the opinion almost generally received among the learned, that they are suppositions, and were compiled only in the fifth century. Their style is swelling, lofty, and figurative; they are written with care and study, and with a great deal of artifice in the polishing and disposition of the periods, and in the exact method which is observed in the order of the arguments. The doctrine contained in them is everywhere orthodox; and though some parts are abstracted and subtle, the works are useful. The first uncontroverted work in which they are mentioned, is the conference between the Severians (a sect of Eutychians) and the Catholics, held in the Emperor Justinian’s palace, in 532, in which these heretics quoted them. St. Maximus and other writers in the following ages made frequent use of them. The author of the letters unjustifiably personates the Areopagite, as is manifest from the seventh, in which he says he observed, at Heliopolis, the miraculous eclipse which happened at the death of Christ. In the eighth, it is said the monk Demophilus had treated harshly and expelled out of the sanctuary a priest and a penitent layman, because he found the latter confessing his sins there to him. The author of the letter reproves him severely, because the priest was his superior, and because he ought not to have shown such inhumanity to a penitent sinner. Upon which occasion he relates, that when a zealous pastor, named Carpus, was weary in endeavouring in vain to reclaim an obstinate sinner, Christ in a vision mildly rebuked him, telling him, he was ready to die a second time for the salvation of sinners. In the book, On the Heavenly Hierarchy, the nine choirs of angels, and their different functions, are explained, with several subtle questions concerning them. The author says, that one of their functions is to sing without ceasing: Holy, holy, holy, the Lord God of hosts; all the earth is full of thy glory. Which is said also by St. Athanasius and St. Gregory Nazianzen. (Or. 38.) The book, On the Ecclesiastical Hierarchy is much more useful; for in it are explained the ceremonies of baptism, of the mass, consecration of the holy chrism, the ordination of a bishop, priest, and deacon, the manner of blessing a monk, and the burial of the dead, in which the bishop prays for the remission of the sins of the person deceased. The author adds, that prayers are only useful to those who died well. In the beginning of this book he recommends to Timothy, to whom it is addressed, to keep secret all he shall say to him, and not to discover anything concerning our mysteries, except to those who have been baptized. And chap. 7, he says, he had not set down the words of any of the sacred consecrations and blessings, because it was not lawful to commit them to writing, lest they should be divulged, and exposed to be profaned. He mentions the sign of the cross used in sacred ordinations and consecrations. In the treatise, On the Divine Names, many epithets and names given to the three Divine Persons in the Trinity are expounded. In that, On Mystical Divinity, the author, after having invoked the succour of the Holy Trinity, and prayed to be raised to that eminent degree in which God discovers his divine secrets to pure souls, he teaches Timothy, that it is only by the disengagement of the affections from all sensible things, and from the inordinate love of ourselves, that we can be raised to the contemplation of the divine obscurity, that is, the incomprehensible Godhead. He admonishes him not to divulge this mystical theology in the presence of those who cannot persuade themselves that there is anything above natural and sensible objects; and who, being plunged in worldly affections, and material things, have not as yet acquired a purity of soul by the study of mortification, and the exercise of virtues. He repeats a saying of St. Bartholomew, that, “Theology is both copious and short; the gospel is an abridged word, yet diffusive, and of boundless extent.”
It is certain that this author had learned from the lessons of some sincere and true contemplatives, several just notions and useful maxims concerning mystical theology; though he sometimes mixes certain notions, and uses terms borrowed from the Platonic philosophy, as St. Francis of Sales uses some taken from the modern scholastic Aristotelian philosophy. By this term of mystical theology we are not to understand any acquired habit or science, such as speculative theology is, but an experimental knowledge and relish of God, which is not acquired, and which no one can set himself to obtain, but to which a soul is raised by God in prayer or contemplation. Or, it is a state of supernatural passive prayer, in which a soul which has previously crucified in herself earthly affections, and being disengaged from worldly things, and exercised in heavenly conversation, is raised to God in such a manner that her powers are fixed on him without reasoning, and without corporeal images painted by the imagination. In this state, by the most fervent quiet prayer, and an internal view of the mind, she beholds God as an immense eternal light, and in an ecstacy contemplates his infinite goodness, love, and other adorable perfections; and in this operation, all her affections and powers seem transformed into him by sweet love, she either remaining in the quiet prayer of pure faith, or employing her affections in the most ardent acts of praise, adoration, &c. Our author thus describes this state: (Eccl. Hier. c. 1,) “The sovereign blessedness of God, the very essence of the divinity, the principle of deification, by which those are deified who are to be raised to this gift of union, has bestowed on men the gift of mystic theology, in a spiritual and immaterial manner, not by moving them exteriorly to divine things, but by inspiring their will interiorly, by the irradiation of a lively and pure faith.” We are assured by those who treat of this state, that no one who has not learned it by some degree of experience, can form a notion of it, any more than a blind man can conceive an idea of colours, or one understand Hebrew who has not learned something of that language, says St. Bernard. Let no one aim at, or desire it; let no one dwell on it, or take any complacency in himself about it; for such a disposition leads to pride, presumption, and fatal illusion; but let every one study in every state through which God shall be pleased to conduct him, and by every means, to improve himself in simplicity of heart, sincere profound humility, and pure and fervent charity. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume X: October. The Lives of the Saints. 1866.
San Dionigi l'Areopagita Discepolo di S. Paolo
m. 95 c.
Dionigi viene citato da Luca come uno dei pochissimi ateniesi che seguirono Paolo dopo il discorso all’Areopago. Un altro Dionigi, vescovo di Corinto del II secolo, scrive che l’Areopagita fu il primo pastore di Atene. Fu, poi, confuso con l’omonimo protovescovo martire di Parigi, la cui festa cade il 9 ottobre. Sotto il nome di Pseudo-Dionigi va l’autore (forse un monaco siriaco del V-VI secolo) di celebri scritti largamente diffusi nel Medioevo: tra essi il «De coelesti Ierarchia» e il «De divinis nominibus». In essi si afferma che Dionigi avrebbe visto l’eclissi della Crocifissione e assistito alla Dormizione di Maria. Perciò furono attribuiti all’antico ateniese. (Avvenire)
Martirologio Romano: Commemorazione di san Dionigi l’Areopagita, che si convertì a Cristo annunciato da san Paolo Apostolo davanti all’Areopágo e fu costituito primo vescovo di Atene.
E' una figura assai misteriosa: un teologo del sesto secolo, il cui nome è sconosciuto, che ha scritto sotto lo pseudonimo di Dionigi Areopagita. Con questo pseudonimo egli alludeva al passo della Scrittura che abbiamo adesso ascoltato, cioè alla vicenda raccontata da San Luca nel XVII capitolo degli Atti degli Apostoli, dove viene riferito che Paolo predicò in Atene sull'Areopago, per una élite del grande mondo intellettuale greco, ma alla fine la maggior parte degli ascoltatori si dimostrò disinteressata, e si allontanò deridendolo; tuttavia alcuni, pochi ci dice San Luca, si avvicinarono a Paolo aprendosi alla fede. L’evangelista ci dona due nomi: Dionigi, membro dell'Areopago, e una certa donna, Damaris.
Se l'autore di questi libri ha scelto cinque secoli dopo lo pseudonimo di Dionigi Areopagita vuol dire che sua intenzione era di mettere la saggezza greca al servizio del Vangelo, aiutare l'incontro tra la cultura e l'intelligenza greca e l'annuncio di Cristo; voleva fare quanto intendeva questo Dionigi, che cioè il pensiero greco si incontrasse con l'annuncio di San Paolo; essendo greco, farsi discepolo di San Paolo e così discepolo di Cristo.
Perché egli nascose il suo nome e scelse questo pseudonimo? Una parte di risposta è già stata data: voleva proprio esprimere questa intenzione fondamentale del suo pensiero. Ma ci sono due ipotesi circa questo anonimato coperto da uno pseudonimo. Una prima ipotesi dice: era una voluta falsificazione, con la quale, ridatando le sue opere al primo secolo, al tempo di San Paolo, egli voleva dare alla sua produzione letteraria un'autorità quasi apostolica. Ma migliore di questa ipotesi — che mi sembra poco credibile — è l'altra: che cioè egli volesse proprio fare un atto di umiltà. Non dare gloria al proprio nome, non creare un monumento per se stesso con le sue opere, ma realmente servire il Vangelo, creare una teologia ecclesiale, non individuale, basata su se stesso. In realtà riuscì a costruire una teologia che, certo, possiamo datare al sesto secolo, ma non attribuire a una delle figure di quel tempo: è una teologia un po' disindividualizzata, cioè una teologia che esprime un pensiero comune in un linguaggio comune. Era un tempo di acerrime polemiche dopo il Concilio di Calcedonia; lui invece, nella sua settima Epistola, dice: «Non vorrei fare delle polemiche; parlo semplicemente della verità, cerco la verità». E la luce della verità da se stessa fa cadere gli errori e fa splendere quanto è buono. Con questo principio egli purificò il pensiero greco e lo mise in sintonia con il Vangelo. Questo principio, che egli rivela nella sua settima Epistola, è anche espressione di un vero spirito di dialogo: cercare non le cose che separano, cercare la verità nella Verità stessa; essa poi riluce e fa cadere gli errori.
Quindi, pur essendo la teologia di questo autore, per così dire “soprapersonale”, realmente ecclesiale, noi possiamo collocarla nel VI secolo. Perché? Lo spirito greco, che egli mise al servizio del Vangelo, lo incontrò nei libri di un certo Proclo, morto nel 485 ad Atene: questo autore apparteneva al tardo platonismo, una corrente di pensiero che aveva trasformato la filosofia di Platone in una sorte religione filosofica, il cui scopo alla fine era di creare una grande apologia del politeisimo greco e ritornare, dopo il successo del cristianesimo, all’antica religione greca. Voleva dimostrare che, in realtà, le divinità erano le forze operanti nel cosmo. La conseguenza era che doveva ritenersi più vero il politeismo che il monoteismo, con un unico Dio creatore. Era un grande sistema cosmico di divinità, di forze misteriose, quello che mostrava Proclo, per il quale in questo cosmo deificato l'uomo poteva trovare l'accesso alla divinità. Egli però distingueva le strade per i semplici, i quali non erano in grado di elevarsi ai vertici della verità — per loro certi riti anche superstiziosi potevano essere sufficienti — e le strade per i saggi, che invece dovevano purificarsi per arrivare alla pura luce.
Questo pensiero, come si vede, è profondamente anticristiano. È una reazione tarda contro la vittoria del cristianesimo. Un uso anticristiano di Platone, mentre era già in corso un uso cristiano del grande filosofo. È interessante che questo Pseudo-Dionigi abbia osato servirsi proprio di questo pensiero per mostrare la verità di Cristo; trasformare questo universo politeistico in un cosmo creato da Dio – nell'armonia del cosmo di Dio dove tutte le forze sono lode di Dio – e mostrare questa grande armonia, questa sinfonia del cosmo che va dai serafini agli angeli e agli arcangeli, all'uomo e a tutte le creature che insieme riflettono la bellezza di Dio e rendono lode a Dio. Trasformava così l'immagine politeista in un elogio del Creatore e della sua creatura. Possiamo in questo modo scoprire le caratteristiche essenziali del suo pensiero: esso è innanzitutto una lode cosmica. Tutta la creazione parla di Dio ed è un elogio di Dio. Essendo la creatura una lode di Dio, la teologia dello Pseudo-Dionigi diventa una teologia liturgica: Dio si trova soprattutto lodandolo, non solo riflettendo; e la liturgia non è qualcosa di costruito da noi, qualcosa di inventato per fare un'esperienza religiosa durante un certo periodo di tempo; essa è il cantare con il coro delle creature e l'entrare nella realtà cosmica stessa. E proprio così la liturgia, apparentemente solo ecclesiastica, diventa larga e grande, diventa nostra unione con il linguaggio di tutte le creature. Egli dice: non si può parlare di Dio in modo astratto; parlare di Dio è sempre un hymnèin – un cantare per Dio con il grande canto delle creature, che si riflette e concretizza nella lode liturgica. Tuttavia, pur essendo la sua teologia cosmica, ecclesiale e liturgica, essa è anche profondamente personale. Egli creò la prima grande teologia mistica. Anzi la parola “mistica” acquisisce con lui un nuovo significato. Fino a quel tempo per i cristiani tale parola era equivalente alla parola “sacramentale”, cioè quanto appartiene al mystèrion, al sacramento. Con lui la parola “mistica” diventa più personale, più intima: esprime il cammino dell'anima verso Dio. E come trovare Dio? Qui osserviamo di nuovo un elemento importante nel suo dialogo tra filosofia greca e cristianesimo, tra pensiero pagano e fede biblica. Apparentemente quanto dice Platone e quanto dice la grande filosofia su Dio è molto più alto, è molto più “vero”; la Bibbia appare abbastanza “barbara”, semplice, precritica si direbbe oggi; ma lui osserva che proprio questo è necessario, perché così possiamo capire che i più alti concetti su Dio non arrivano mai fino alla sua vera grandezza; sono sempre impropri. Le immagini bibliche ci fanno, in realtà, capire che Dio è sopra tutti i concetti; nella loro semplicità noi troviamo, più che nei grandi concetti, il volto di Dio e ci rendiamo conto della nostra incapacità di esprimere realmente che cosa Egli è. Si parla così – è lo stesso Pseudo-Dionigi a farlo – di una “teologia negativa”. Possiamo più facilmente dire che cosa Dio non è, che non esprimere che cosa Egli è veramente. Solo tramite queste immagini possiamo indovinare il suo vero volto che, d'altra parte, è molto concreto: è Gesù Cristo. E benché Dionigi ci mostri, seguendo Proclo, l'armonia dei cori celesti, in cui sembra che tutti dipendano da tutti, il nostro cammino verso Dio, però, rimarrebbe molto lontano da Lui, egli sottolinea che, alla fine, la strada verso Dio è Dio stesso, il Quale si è fatto vicino a noi in Gesù Cristo.
E così una teologia grande e misteriosa diventa anche molto concreta sia nell’interpretazione della liturgia sia nel discorso su Gesù Cristo: con tutto ciò, questo Dionigi Areopagita ebbe un grande influsso su tutta la teologia medievale, su tutta la teologia mistica sia dell'Oriente sia dell'Occidente, fu quasi riscoperto nel tredicesimo secolo soprattutto da San Bonaventura, il grande teologo francescano che in questa teologia mistica trovò lo strumento concettuale per interpretare l'eredità così semplice e così profonda di San Francesco: Bonaventura con Dionigi ci dice alla fine, che l'amore vede più che la ragione. Dov'è la luce dell’amore non hanno più accesso le tenebre della ragione; l'amore vede, l'amore è occhio e l'esperienza ci dà più che la riflessione. Che cosa sia questa esperienza, Bonaventura lo vide in San Francesco: è l’esperienza di un cammino molto umile, molto realistico, giorno per giorno, è questo andare con Cristo, accettando la sua croce. In questa povertà e in questa umiltà – nell’umiltà che si vive anche nella ecclesialità – c'è un’esperienza di Dio che è più alta di quella che si raggiunge mediante la riflessione: in essa tocchiamo realmente il cuore di Dio.
Oggi esiste una nuova attualità di Dionigi Areopagita: egli appare come un grande mediatore nel dialogo moderno tra il cristianesimo e le teologie mistiche dell'Asia, la cui nota caratteristica sta nella convinzione che non si può dire chi sia Dio; di Lui si può parlare solo in forme negative; di Dio si può parlare solo col “non”, e solo entrando in questa esperienza del “non” Lo si raggiunge. E qui si vede una vicinanza tra il pensiero dell'Areopagita e quello delle religioni asiatiche: egli può essere oggi un mediatore come lo fu tra lo spirito greco e il Vangelo.
Si vede così che il dialogo non accetta la superficialità. Proprio quando uno entra nella profondità dell'incontro con Cristo si apre anche lo spazio vasto per il dialogo. Quando uno incontra la luce della verità, si accorge che è una luce per tutti; scompaiono le polemiche e diventa possibile capirsi l'un l'altro o almeno parlare l'uno con l'altro, avvicinarsi. Il cammino del dialogo è proprio l'essere vicini in Cristo a Dio nella profondità dell'incontro con Lui, nell'esperienza della verità che ci apre alla luce e ci aiuta ad andare incontro agli altri: la luce della verità, la luce dell'amore. E in fin dei conti ci dice: prendete la strada dell'esperienza, dell'esperienza umile della fede, ogni giorno. Il cuore diventa allora grande e può vedere e illuminare anche la ragione perché veda la bellezza di Dio. Preghiamo il Signore perché ci aiuti anche oggi a mettere al servizio del Vangelo la saggezza dei nostri tempi, scoprendo di nuovo la bellezza della fede, l'incontro con Dio in Cristo
Autore: Papa Benedetto XVI (Udienza Generale 14.05.2008)
Se l'autore di questi libri ha scelto cinque secoli dopo lo pseudonimo di Dionigi Areopagita vuol dire che sua intenzione era di mettere la saggezza greca al servizio del Vangelo, aiutare l'incontro tra la cultura e l'intelligenza greca e l'annuncio di Cristo; voleva fare quanto intendeva questo Dionigi, che cioè il pensiero greco si incontrasse con l'annuncio di San Paolo; essendo greco, farsi discepolo di San Paolo e così discepolo di Cristo.
Perché egli nascose il suo nome e scelse questo pseudonimo? Una parte di risposta è già stata data: voleva proprio esprimere questa intenzione fondamentale del suo pensiero. Ma ci sono due ipotesi circa questo anonimato coperto da uno pseudonimo. Una prima ipotesi dice: era una voluta falsificazione, con la quale, ridatando le sue opere al primo secolo, al tempo di San Paolo, egli voleva dare alla sua produzione letteraria un'autorità quasi apostolica. Ma migliore di questa ipotesi — che mi sembra poco credibile — è l'altra: che cioè egli volesse proprio fare un atto di umiltà. Non dare gloria al proprio nome, non creare un monumento per se stesso con le sue opere, ma realmente servire il Vangelo, creare una teologia ecclesiale, non individuale, basata su se stesso. In realtà riuscì a costruire una teologia che, certo, possiamo datare al sesto secolo, ma non attribuire a una delle figure di quel tempo: è una teologia un po' disindividualizzata, cioè una teologia che esprime un pensiero comune in un linguaggio comune. Era un tempo di acerrime polemiche dopo il Concilio di Calcedonia; lui invece, nella sua settima Epistola, dice: «Non vorrei fare delle polemiche; parlo semplicemente della verità, cerco la verità». E la luce della verità da se stessa fa cadere gli errori e fa splendere quanto è buono. Con questo principio egli purificò il pensiero greco e lo mise in sintonia con il Vangelo. Questo principio, che egli rivela nella sua settima Epistola, è anche espressione di un vero spirito di dialogo: cercare non le cose che separano, cercare la verità nella Verità stessa; essa poi riluce e fa cadere gli errori.
Quindi, pur essendo la teologia di questo autore, per così dire “soprapersonale”, realmente ecclesiale, noi possiamo collocarla nel VI secolo. Perché? Lo spirito greco, che egli mise al servizio del Vangelo, lo incontrò nei libri di un certo Proclo, morto nel 485 ad Atene: questo autore apparteneva al tardo platonismo, una corrente di pensiero che aveva trasformato la filosofia di Platone in una sorte religione filosofica, il cui scopo alla fine era di creare una grande apologia del politeisimo greco e ritornare, dopo il successo del cristianesimo, all’antica religione greca. Voleva dimostrare che, in realtà, le divinità erano le forze operanti nel cosmo. La conseguenza era che doveva ritenersi più vero il politeismo che il monoteismo, con un unico Dio creatore. Era un grande sistema cosmico di divinità, di forze misteriose, quello che mostrava Proclo, per il quale in questo cosmo deificato l'uomo poteva trovare l'accesso alla divinità. Egli però distingueva le strade per i semplici, i quali non erano in grado di elevarsi ai vertici della verità — per loro certi riti anche superstiziosi potevano essere sufficienti — e le strade per i saggi, che invece dovevano purificarsi per arrivare alla pura luce.
Questo pensiero, come si vede, è profondamente anticristiano. È una reazione tarda contro la vittoria del cristianesimo. Un uso anticristiano di Platone, mentre era già in corso un uso cristiano del grande filosofo. È interessante che questo Pseudo-Dionigi abbia osato servirsi proprio di questo pensiero per mostrare la verità di Cristo; trasformare questo universo politeistico in un cosmo creato da Dio – nell'armonia del cosmo di Dio dove tutte le forze sono lode di Dio – e mostrare questa grande armonia, questa sinfonia del cosmo che va dai serafini agli angeli e agli arcangeli, all'uomo e a tutte le creature che insieme riflettono la bellezza di Dio e rendono lode a Dio. Trasformava così l'immagine politeista in un elogio del Creatore e della sua creatura. Possiamo in questo modo scoprire le caratteristiche essenziali del suo pensiero: esso è innanzitutto una lode cosmica. Tutta la creazione parla di Dio ed è un elogio di Dio. Essendo la creatura una lode di Dio, la teologia dello Pseudo-Dionigi diventa una teologia liturgica: Dio si trova soprattutto lodandolo, non solo riflettendo; e la liturgia non è qualcosa di costruito da noi, qualcosa di inventato per fare un'esperienza religiosa durante un certo periodo di tempo; essa è il cantare con il coro delle creature e l'entrare nella realtà cosmica stessa. E proprio così la liturgia, apparentemente solo ecclesiastica, diventa larga e grande, diventa nostra unione con il linguaggio di tutte le creature. Egli dice: non si può parlare di Dio in modo astratto; parlare di Dio è sempre un hymnèin – un cantare per Dio con il grande canto delle creature, che si riflette e concretizza nella lode liturgica. Tuttavia, pur essendo la sua teologia cosmica, ecclesiale e liturgica, essa è anche profondamente personale. Egli creò la prima grande teologia mistica. Anzi la parola “mistica” acquisisce con lui un nuovo significato. Fino a quel tempo per i cristiani tale parola era equivalente alla parola “sacramentale”, cioè quanto appartiene al mystèrion, al sacramento. Con lui la parola “mistica” diventa più personale, più intima: esprime il cammino dell'anima verso Dio. E come trovare Dio? Qui osserviamo di nuovo un elemento importante nel suo dialogo tra filosofia greca e cristianesimo, tra pensiero pagano e fede biblica. Apparentemente quanto dice Platone e quanto dice la grande filosofia su Dio è molto più alto, è molto più “vero”; la Bibbia appare abbastanza “barbara”, semplice, precritica si direbbe oggi; ma lui osserva che proprio questo è necessario, perché così possiamo capire che i più alti concetti su Dio non arrivano mai fino alla sua vera grandezza; sono sempre impropri. Le immagini bibliche ci fanno, in realtà, capire che Dio è sopra tutti i concetti; nella loro semplicità noi troviamo, più che nei grandi concetti, il volto di Dio e ci rendiamo conto della nostra incapacità di esprimere realmente che cosa Egli è. Si parla così – è lo stesso Pseudo-Dionigi a farlo – di una “teologia negativa”. Possiamo più facilmente dire che cosa Dio non è, che non esprimere che cosa Egli è veramente. Solo tramite queste immagini possiamo indovinare il suo vero volto che, d'altra parte, è molto concreto: è Gesù Cristo. E benché Dionigi ci mostri, seguendo Proclo, l'armonia dei cori celesti, in cui sembra che tutti dipendano da tutti, il nostro cammino verso Dio, però, rimarrebbe molto lontano da Lui, egli sottolinea che, alla fine, la strada verso Dio è Dio stesso, il Quale si è fatto vicino a noi in Gesù Cristo.
E così una teologia grande e misteriosa diventa anche molto concreta sia nell’interpretazione della liturgia sia nel discorso su Gesù Cristo: con tutto ciò, questo Dionigi Areopagita ebbe un grande influsso su tutta la teologia medievale, su tutta la teologia mistica sia dell'Oriente sia dell'Occidente, fu quasi riscoperto nel tredicesimo secolo soprattutto da San Bonaventura, il grande teologo francescano che in questa teologia mistica trovò lo strumento concettuale per interpretare l'eredità così semplice e così profonda di San Francesco: Bonaventura con Dionigi ci dice alla fine, che l'amore vede più che la ragione. Dov'è la luce dell’amore non hanno più accesso le tenebre della ragione; l'amore vede, l'amore è occhio e l'esperienza ci dà più che la riflessione. Che cosa sia questa esperienza, Bonaventura lo vide in San Francesco: è l’esperienza di un cammino molto umile, molto realistico, giorno per giorno, è questo andare con Cristo, accettando la sua croce. In questa povertà e in questa umiltà – nell’umiltà che si vive anche nella ecclesialità – c'è un’esperienza di Dio che è più alta di quella che si raggiunge mediante la riflessione: in essa tocchiamo realmente il cuore di Dio.
Oggi esiste una nuova attualità di Dionigi Areopagita: egli appare come un grande mediatore nel dialogo moderno tra il cristianesimo e le teologie mistiche dell'Asia, la cui nota caratteristica sta nella convinzione che non si può dire chi sia Dio; di Lui si può parlare solo in forme negative; di Dio si può parlare solo col “non”, e solo entrando in questa esperienza del “non” Lo si raggiunge. E qui si vede una vicinanza tra il pensiero dell'Areopagita e quello delle religioni asiatiche: egli può essere oggi un mediatore come lo fu tra lo spirito greco e il Vangelo.
Si vede così che il dialogo non accetta la superficialità. Proprio quando uno entra nella profondità dell'incontro con Cristo si apre anche lo spazio vasto per il dialogo. Quando uno incontra la luce della verità, si accorge che è una luce per tutti; scompaiono le polemiche e diventa possibile capirsi l'un l'altro o almeno parlare l'uno con l'altro, avvicinarsi. Il cammino del dialogo è proprio l'essere vicini in Cristo a Dio nella profondità dell'incontro con Lui, nell'esperienza della verità che ci apre alla luce e ci aiuta ad andare incontro agli altri: la luce della verità, la luce dell'amore. E in fin dei conti ci dice: prendete la strada dell'esperienza, dell'esperienza umile della fede, ogni giorno. Il cuore diventa allora grande e può vedere e illuminare anche la ragione perché veda la bellezza di Dio. Preghiamo il Signore perché ci aiuti anche oggi a mettere al servizio del Vangelo la saggezza dei nostri tempi, scoprendo di nuovo la bellezza della fede, l'incontro con Dio in Cristo
Autore: Papa Benedetto XVI (Udienza Generale 14.05.2008)
Tra i pochissimi che, udito il forbito discorso tenuto da Paolo all'Aeropago di Atene, aderirono a lui, Luca nomina "Dionigi l'Aeropagita", membro cioè di quel tribunale, e pertanto appartenente all'aristocrazia ateniese, "e una donna di nome Damaris", forse Damalis; secondo una tradizione riferita da s. Giovanni Crisostomo essa sarebbe la sposa di Dionigi, ma si tratta soltanto di una supposizione senza prova alcuna.
In una lettera di Dionigi, vescovo di Corinto, contemporaneo di papa Sotero, scritta agli ateniesi prima del 175, è detto, come ci ha conservato Eusebio, che Dionigi L'Areopagita morì primo vescovo di Atene; solo una leggenda tardiva lo ha identificato con il primo vescovo di Parigi, martirizzato verso il 270. Tale identificazione troviamo nel Martirologio e nel Breviario Romano, al 9 ottobre Tuttavia nel Vetus Romanum Martyrologium, i due Dionigi sono chiaramente distinti l'uno dall'altro; al 3 ottobre, infatti, si legge: "Athenis, Dionysii Areopagitae, sub Adriano diversis tormentis passi, ut Aristides testis est in opere quod de Christiana religione composuit; e al 9 ottobre: " Parisiis Dionysii episcopi cum sociis suis a Fescennino cum gladio animadversi " (PL, CXXIII, col. 171).
La Cronaca che porta il nome di Lucius Dexter identifica s. Dionigi di Parigi con Dionigi l'Areopagita, ma comunemente si nega l'autenticità di questo scritto. Il primo che identificò i due Dionigi fu Hilduinus, abate di S. Dionigi (m. 840), nella Vita s. Dionysii,. Sotto il nome di Dionigi l'Areopagita, vengono citati gli scritti, che probabilmente un monaco siriaco, promosso all'episcopato, compose tra il 480 e il 530 e che conobbero il più grande successo ed esercitarono un grande influsso durante tutto il Medio Evo: De coelesti hierarchia; De mystica theologia; De ecclesiastica hierarchia; De divinis nominibus, e dieci epistulae . Secondo la VII ep., Dionigi e il sofista Apollophanes avrebbero visto l'eclissi del sole nel giorno della crocifissione e secondo De divinis nominibus (III, 2) D. avrebbe assistito alla Dormitio della S.ma Vergine.
Da queste notizie leggendarie si è creduto che l'autore di questi scritti fosse Dionigi l'Areopagita, il discepolo di Paolo: il primo ad affermarlo fu il patriarca monofisita Severo di Antiochia (512-18), in una disputa con gli ortodossi a Costantinopoli, sotto Giustiniano I (533). Ma il portavoce dei cattolici, Hypatios, vescovo di Efeso, osservò che se tali scritti fossero stati di Dionigi, non sarebbero stati ignorati né da s. Cirillo, né da s. Atanasio: argomentazione, questa, che vale ancor oggi.
Autore: Francesco Spadafora
SAINT DENYS L'AREOPAGITE
(Traduction du Grec par l'Abbé Darboy)